La critique du 3ème album de la série Docteur Aphra, par Gille, Spurrier et Laiso
Gillen et Spurrier se sont lâchés dans cet arc complètement délirant. Bien que le fil de l'histoire puisse s'inscrire assez facilement dans le canon de la saga, dans le détail, c'est n'importe nawak ! Et moi j'aime ça !
On retrouve la belle Aphra, dorénavant esclave du droïde psychopathe Triple-zéro, qui doit monter une équipe totalement improbable pour dérober le fichier contenant la mémoire ancestrale de cette entité électronique maléfique... en détruisant tout sur son passage. C'est là que ça devient dingue : un flic cybernétique très... "Judge Dredd" (les habitués de jeu de rôles diraient "loyal bon"), en couple avec un gros type décapité qui a une cuvette de toilette à la place de la tête, une extraterrestre surarmée qui vénère la mort, un droïde-poète-barjot, une renarde carnivore, un prince chevaleresque... et pleins de tookas, des p'tits chats mignons comme ceux qu'on voit dans Star Wars Rebels... mais explosifs... La collaboration de cette bande d'inadaptés crée des interactions bourrées d'humour et d'action, où les situations improbables alternent avec des dialogues truculents. Je me suis régalé.
La personnage principale, qui donne son nom à la série, est égale à elle-même, manipulatrice, intrépide, séductrice et cynique... mais sa personnalité s'enrichit néanmoins dans cet arc avec des dilemmes moraux entre ce qu'elle voudrait être et ce qu'elle fait réellement. Ainsi qu'avec son histoire d'amour impossible et torride avec son ennemie impériale. Elle est, malgré tous ses défauts, très attachantes, et on l'aime plus que jamais.
Les auteurs se sont aussi amusés avec une foultitude de cyborgs plus farfelus les uns que les autres. En fait tous les personnages sont des droïdes ou des cyborgs, à l'exception d'Aphra... et de Hera Syndulla, qu'on a plaisir à retrouver, et qui finit d'ancrer le récit dans la continuité de la saga.
Côté dessin, j'adore le style très cartoon de Laiso. Ses personnages, surtout féminins, sont très beaux (autant Aphra était laide sous le crayon de Larroca, autant sous celui de de Laiso, elle est à croquer), les regards sont justes, les poses dynamiques, les décors riches. La diversité des plans et la maquette désordonnée donnent une énergie folle au récit. La coloration très... colorée, de Rachelle Rosenberg ajoute à l'ambiance un peu folle de l'histoire.