FanFiction [JDR] : L'Enfance (page 4.2)

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    Zadyssa

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    Thanks for comment ! Tu dis que vous êtes toujours en haleine, entre mes chapitres, mais il faut vous reposer, voyons, pas la peine d'imiter Zadyssa et ses compatriotes, hein ?^^ (D'accord, d'accord, j'arrête avec mes blagues pourries x)).

    Bonne lecture !

    Chapitre 31 - Échappatoire ou fin tragique ?

    Le silence établit durait encore et toujours. Voilà une bonne heure déjà, que Law leur avait annoncé la fameuse "pause dîner" et une trentaine de minutes que Corail, Maeldan et Fitz gardait le secret, sur ce qu'ils avaient bien pu dénicher. Tout juste leur avaient-ils annoncé que tous devaient réunir le peu d'affaires qu'il pouvait transporter. Si certains obtempéraient sans commentaires, la plupart commençait à rejoindre Galénia, la sœur de Gaka, sur la possible trahison du grand rouquin et la probable complicité de Corail et Fitz. C'était pourquoi, ils avaient décidé de tout leur expliquer, au risque de prévenir le fameux traître.

    Zadyssa trépignait d'impatience, en compagnie d'Ena à qui on avait refait les points de sutures qui s'étaient déchirés lors de la course poursuite avec le Cathar. La jeune humaine avait sa sphère télékinétique et son carnet, n'ayant pas réellement d'autres affaires, étant donné le léger manque d'organisation, quand Law l'avait capturée. Il fallait bien dire qu'elle ne l'avait pas spécialement attendu et aurait préféré ne pas le connaître du tout. Mais bon, maintenant, c'était un peu trop tard. Elle avait également pris un peu de temps pour manger quelque chose de consistants : sentant qu'elle n'en aurait plus l'occasion avant longtemps.

    - Re-bonjour, tout le monde ! débuta Corail. Tout d'abord, désolée de ne pas vous avoir prévenu, mais nous ne voulions pas que ce qu'on a découvert s'ébruite, au risque de ne pas pouvoir fuir une fois Law prévenu. Enfin bref, maintenant que nous sommes tous prêts, je vais tout vous raconter en détails.
    - Zadyssa, quand tu as pu t'enfuir, tu es passée par une porte au niveau de l'infirmerie, n'est-ce pas ? demanda Fitz.

    L'intéressée vira à l'écarlate en remarquant que tous la dévisageait. Se demandant bien pourquoi on lui adressait la parole en publique : elle n'avait rien demandé !

    - Euh... ben... oui... répondit-elle, toute timide.
    - Personne n'a trouvé étrange qu'elle soit passée par une porte alors que l'infirmerie est censée être en sous-sols ? reprit Maeldan.

    Un silence lui répondit.

    - Non ? Bon, j'avoue, je n'y avais pas trop fait attention non plus... Mais il se trouve que si elle a pu passer par là, c'est forcément que le sol était bas à ce niveau... volontairement ou non. Et nous sommes plutôt dans le cas de la première option.
    - Ce qui signifie... que c'était une sorte de piste de départ pour vaisseau... étant donné que nous avons découvert l'emplacement d'un hangar en contenant, proche du lieu décrit par Zadyssa, termina Corail.

    Des chuchotements fusèrent à tout va. En effet, si fuir par la terre était presque une mission suicide, l'air restait un des seuls endroits propices à un échappatoire sans grand danger.

    Ena était une vraie pile électrique, elle ne cessait de répéter qu'elle allait revoir ses parents sous les yeux quelque peu amusés de Zadyssa qui essayait tant bien que de mal de se défaire de ce sentiment d'abandon qu'elle ressentait en ce moment. Bien entendu, elle était extrêmement contente de pouvoir quitter cet affreux endroit, il n'empêche qu'elle était toute seule. Enfin... peut-être pourrait-elle vivre chez un de ses amis, si elle les revoyait.

    Il y avait trois vaisseaux : une navette pouvant contenir une vingtaine de personnes, un cargo ayant une limitation fixée à huit et un ferry de marchandises pouvant en transporter six. De base, avant que la Sélection ne commence, ils étaient un peu moins d'une soixantaine ; une dizaine seulement était restée en bas dont la plupart n'avait pas survécu. Donc ils n'étaient plus qu'une cinquantaine. Ce qui était bien trop important dans tous les cas. Ainsi, il avait été décidé que le ferry en transporterait une vingtaine également : il y avait quand même un certain nombre de place au vue du fait qu'il pouvait contenir des cargaisons importantes de marchandises... bien que la sécurité soit donc réduite. La navette transporterait son nombre initial et comme le cargo était en très mauvais état, ils ne dépasseraient pas la limite de huit personnes.

    Kréun, Linax, Ally et cinq autres enfants furent envoyés dans ce dernier ; Zadyssa, Eolia, Maeldan, Corail, Fitz, Ena et Milo prirent place dans la navette tandis que Galénia et le reste ne choisissent le ferry.

    Assise à côté d'Ena, les ceintures attachées, Zadyssa fut soudain prise d'une vive peur sans en savoir la raison. Elle n'eut pas le temps de s'en soucier que l'imposante porte du hangar s'ouvrait, laissant passer une éclatante lumière qui les aveugla au premier abord. Deux enfants désignés avaient été envoyés au poste de contrôle afin d'effectuer les manipulations nécessaires. Ils revinrent une dizaine de minutes plus tard, au moment même où une voix s'élevait de nulle part et partout à la fois : "Votre petite pause est finie, vous avez bien tenu jusqu'à maintenant, la suite va donc être amusante. À tout de suite !".

    - À jamais plutôt ! grogna Corail.

    Les deux adolescents revinrent au même moment à bon port et les vaisseaux purent décoller : sur une cinquantaine de personnes, il y en avait forcément quelques uns qui savaient piloter ; dans leur cas, ils avaient été sept à se révéler.

    Le cargo passa en premier dans un bruit qui indiquait clairement qu'il avait besoin de réparation. Par chance, l'hyperdrive fonctionnait encore et il avait donc été prévu qu'ils les envoient sur Coruscant : planète-capital qui se soucierait peut-être de huit pauvres enfants et sur laquelle Law ne poserait jamais les pieds sauf lors de cas extrême, ce qu'ils n'étaient pas, assurément. Il décolla dans une courbe peu élégante mais qui avait le mérite d'exister et s'envola au-dessus des nuages plutôt rapidement : n'ayant pas de stratabloc à éviter...

    Par la suite, ce fut au tour de la navette. Elle monta également en flèche dans le ciel quand une explosion survint, faisant sursauter tout le monde.

    - C'était quoi, ça ? fit Zadyssa.

    Ceux côtés hublots tentèrent de regarder par ces-derniers, conscients que le bruit venait de l'arrière. Probablement d'un réacteur, comme le fit remarquer quelqu'un. Finalement, se rendant compte que leur course n'était en rien bouleversée, ils se détendirent un peu avant que Fitz ne les calme :

    - Ça... c'était le ferry qui a explosé...
    - Hein ? s'exclamèrent-ils tous.
    - Mais... que... comment ça se fait... ? demanda Eolia.
    - Mon crétin de père vient sûrement de se rendre compte qu'on allait s'enfuir...
    - Au moins, nous sommes passés, murmura Maeldan.

    Au même moment, ils se sentirent comme stagner, avant que le nez de la navette ne pique une tête vers la surface sous les cris paniqués de ses occupants. Ceux qui ne s'étaient pas attachés furent immédiatement propulsés au plafond, s'évanouissant sous le coup. D'autres, ne supportant pas les sensations fortes, perdirent connaissance également.

    - Qu'est-ce qu'il fait, le pilote ? cria Milo. Il veut tous nous tuer, ou quoi ?
    - C'est pas le pilote... c'est le réacteur, cette fois. Il a été coupé !

    Zadyssa sentait l'air siffler à travers ses oreilles. Il lui semblait être étirée sous le poids d'une force qui l'amenait irrémédiablement à rejoindre le plafond. Heureusement, sa ceinture l'en empêchait, d'où son utilité. Si elle en avait eu l'occasion, elle aurait trembler de peur, mais les secousses la ballottait déjà dans tous les sens.

    Brusquement, l'orientation de la navette changea, les faisant prendre la direction du complexe...

    - Et là, il ne veut pas nous tuer, le pilote ? hurla Milo.
    - Mais c'est pas moi, se justifia-t-il. C'est... le... quoi ? pilotage automatique ?

    Il fit une pause tandis que Corail marmonna suffisamment fort pour que tout le monde l'entende :

    - Donc le traître est forcément avec nous... génial...
    - Par contre, on a bien perdu le réacteur ! Et le retour au bercail ne va pas empêcher la navette de se crasher... et nous avec !

    Zadyssa n'eut pas le temps de réfléchir à ce qu'il venait de dire qu'ils heurtèrent violemment le sol dans un fracas assourdissant et quelque peu explosif. La jeune humaine n'eut pas le temps de hurler ni de se protéger ni de faire quoique ce soit d'autre. Elle ne put que subir l'action qui venait de se passer - comme la plupart de celles qu'elle avait vécues, depuis son arrivée. Le choc lui fit perdre connaissance, si ce n'était que ça...


    L'air semblait se tordre de la même façon que si l'on pinçait les cordes d'une guitare, créant ainsi un bruit répétitif. Par-dessus ce dernier, un long sifflement retentissait de manière incessante. Une violente migraine l'accueillit, poursuivie par des douleurs dans tout le corps.

    Lorsque Zadyssa reprit connaissance, elle eut l'impression de prendre la première inspiration de son existence. Ses poumons la brûlèrent tandis qu'ils se remplissaient d'air. Ses paupières papillonnèrent un instant avant de se stabiliser tandis qu'elle essayait de comprendre ce qu'elle faisait là. Soudain, tels des flash, les souvenirs affluèrent en un rien de temps, renforçant sa migraine. La Sélection, Law, l'attaque, la fuite, l'explosion, le traître, le crash... ce qui était beaucoup d'informations en peu de temps, en somme.

    Quelque peu hagarde, Zadyssa tenta de se redresser - après avoir défait sa ceinture. Elle était toute ankylosée et perdue, aussi. Par chance, elle n'avait rien de grave : de beaux hématomes, quelques bosses et de légères coupures un peu partout. Elle se trouvait sur le lieu du crash, mais il n'y avait personne de sa connaissance. Pas d'Ena en vue, ni de Corail, Maeldan, Fitz ou Eolia. Une affreuse pensée lui vint en tête : et s'ils étaient partis sans elle ? Non. Impossible. Elle la chassa avant de détailler l'endroit dans lequel ils avaient atterri.

    Il s'agissait d'un grand espace qui leur avait probablement sauvé la vie : ainsi, la navette n'avait pas heurté un habitat, ce qui leur aurait été fatale. En revanche, le vaisseau était en miette ; la plus grosse partie ayant survécu était une rangée de six sièges carbonisées et vides. Elle remarqua également qu'elle avait été éjectée plus loin que les autres épaves et qu'il y avait eu un incendie auquel elle avait réchappé du fait de cette écart.

    La jeune humaine roula à terre pour s'éloigner de son siège avant de se figer. Des bruits de pas. Ils approchaient dans sa direction. À leur résonance, elle identifia deux personnes. Deux personnes qui n'avaient pas l'air pressé. Elle entendit aussi un cri terrifié qui lui glaça le sang. La même personne appela à l'aide, effrayée, semblait-il. Une personne censée serait-elle allée la sauver ? En tout cas, Zadyssa n'en fit rien, trop paralysée pour esquisser n'importe quel mouvement ; sauf celui de ramper jusque derrière le compartiment de la rangée, afin d'être un minimum cachée.

    Ce fut à ce moment là qu'elle reconnut le vrombissement de l'air. Si elle n'avait pas été prise d'effroi, Zadyssa l'aurait probablement trouvé apaisant et significatif, mais ce n'était pas le cas actuel. Contre toute attente, la jeune humaine osa un regard vers le bruit. Elle aperçut la présence de deux humains dotés de rubans rouge pourpre qui leur cachaient les yeux... et pourtant, ils se déplaçaient sans encombre. Il s'agissait d'une fille et d'un garçon ayant une ressemblance frappante : tous deux arboraient des cheveux blonds vénitiens parsemés de quelques mèches bleu cyan qui semblaient être un moyen de se reconnaître entre eux. Ils avaient également la même façon de marcher et presque la même taille. Mais ce qui était intriguant, c'est que tous deux possédaient des épées blanches aux bruits vrombissants.

    - C'est un vrai trouillard, celui-là, commenta le garçon.
    - Faut le pardonner, non ? Il vient de subir un crash et est abordé par deux personnes sympathiques bizarrement armées, ricana la fille.
    - Pas besoin de te salir les mains, Mira, je m'en occupe... J'espère juste qu'il y aura quelqu'un de plus marrant que lui, dans les décombres.

    Zadyssa s'adossa contre la paroi, se forçant à prendre de longues inspirations pour se calmer.

    - Mais non... ils ne vont pas chercher à te tuer... pas du tout... c'est un jeu... c'est un jeu... tu aimes bien les cache-cache, non ? C'est le moment de montrer que tu sais y jouer... Fais-toi toute petite, toute petite... songea-t-elle.

    Cependant, au moment où elle entendit le pauvre garçon hurler et le vrombissement se ternir comme s'il prenait de la vitesse, la jeune humaine plaqua ses mains contre ses oreilles, ferma les yeux et hurla pour couvrir tous les sons. Trop effrayée pour réaliser qu'elle venait de se révéler.

    Elle dût rester ainsi un certain temps, car lorsqu'elle rouvrit les yeux, la respiration saccadée, les deux humains se trouvaient devant elle. Zadyssa sursauta et eut un mouvement de recul paniqué qui amusa les deux assaillants. Son regard se porta sur les épées de lumières, puis sur leur visage dont les yeux étaient bandés. Une tonne de questions se pressaient dans son esprit, mais elle ne trouvait pas les mots. À vrai dire, tout ce qu'elle ressentait ou pensait avait un lien avec la terreur. Finalement, ce fut l'humaine qui prit la parole :

    - Ce n'est qu'une gamine...
    - Une gamine pas comme les autres, rétorqua le jeune homme.
    - C'est du pareil au même.
    - Mais non... ! Je suis sûr que l'on peut rendre ça amusant.

    Zadyssa suivait la discussion avec un air hébété. Elle ne comprenait rien à rien et ne trouvait aucun moyen de se sortir de ce pétrin.

    - Hé, petite, tu sais ce que c'est ? demanda l'humain en désignant son arme et se mettant à son niveau.

    L'intéressée fit non de la tête.

    - Un sabre laser. C'est un beau joujou. Mais ce n'est pas pour les enfants, parce que ça coupe.
    - Comment tu... comment tu vois... avec le... ruban... ? l'interrogea Zadyssa.

    Les deux humains éclatèrent de rire.

    - Tu ne sais pas ? Les Miraluka sont tous aveugles ! Et tous Forceux, aussi. On voit grâce à elle. Pas besoin d'yeux, donc ! Et toi aussi, tu es comme nous, c'est pour ça que ça va être amusant ! reprit Mira.
    - Bah non, moi je suis pas aveugle, répondit Zadyssa, un tantinet gênée d'avoir amené ce sujet qui semblait délicat. Et je ne suis pas méchante !
    - Qu'est-ce qui te fait croire que nous sommes méchants ? demanda le jeune homme.

    La jeune humaine détourna un instant le regard.

    - Vous avez fait du mal au garçon, là-bas.
    - Il le méritait, il n'adhérait pas à Law, répliqua Mira en balayant l'affirmation d'un geste de la main.
    - Parce que vous êtes avec lui ? s'étonna Zadyssa, les yeux ronds.
    - Bien sûr, c'est lui qui nous a élevé, alors que nos parents nous ont abandonné, expliqua le jeune homme.

    Elle n'eut pas le temps de discuter plus longtemps que Mira la remit sur pied sans ménagement et l'amena dans une partie libre question décombres. Là, les deux Miraluka s'écartèrent tandis que le jeune homme lui lançait son sabre laser.

    - Attrape. Tu vas affronter Mira dans un combat à mort. Si tu la bats, c'est moi que tu affronteras. Mais bon, je ne te donne que 0,5% de chance de réussite.

    Ne comprenant rien à ce qui lui arrivait, Zadyssa s'en saisit en frémissant. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle ne voulait pas se retrouver mêlée à ça, elle ! Quel choix intéressant, tuer ou mourir... À moins que...

    Tandis que les deux Miraluka qui semblaient être faux jumeaux se lançaient des oeillades complices, Zadyssa tourna les talons, tenant le sabre dans la main droite en courant le plus vite possible et le plus loin de ces deux fous. Le temps qu'ils s'en rendent compte et passés celui de surprise, la jeune humaine avait déjà une certaine avance qu'elle ne pourrait clairement pas tenir. Au moins avait-elle un mince espoir... et l'espoir fait vivre.

    Ce message a été modifié par Zadyssa le jeudi 29 décembre 2016 - 21:34

    jeudi 29 décembre 2016 - 15:41 Modification Admin Réaction Permalien

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    Zadyssa

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    Chapitre 32 - Le traître se révèle enfin ?

    Sa respiration était saccadée. Pour ne pas changer. Elle avait l'impression que quoi qu'elle fasse, ça se finissait encore et toujours par un sprint. Seulement, elle aurait bien aimé le faire entourée d'amis, ce qui n'était pas le cas. Sa terreur était palpable, elle tremblait mais n'était pas prête à flancher, pas maintenant. Ses foulées s'allongèrent, ses mouvements devinrent plus fluides, sa démarche plus légère, ses bras lui donnaient de l'amplitude et elle augmenta ainsi sa vitesse, bien que ce soit inconscient.

    Malheureusement, cela ne suffit pas. En effet, l'étrange jeune homme qui avoisinait les dix-sept ans la rattrapa aisément. Pire encore : il ne semblait pas avoir besoin de faire des efforts, tandis que Zadyssa peinait à tenir le rythme qu'elle s'était établie.

    - J'étais sûr qu'on s'amuserait bien, avec toi. J'avoue que tu m'as surpris, mais ça ne se reproduira pas deux fois.

    L'écoutant d'une oreille distraite, Zadyssa se rendit compte que le diadème se trouvait sur sa tête. Elle ne savait pas encore comment, mais elle se doutait que la sphère télékinétique lui serait utile... il faudrait juste qu'elle sache comment et qu'elle la trouve, également.

    - Bon, j'en ai marre...

    Le jeune miraluka tendit le bras gauche dans sa direction et Zadyssa fit un vol plané, éjectée par une étrange force invisible. Elle roula douloureusement à terre dans des gémissements. Elle sentit que sous ses manches, sa peau était bien amochée. Elle se redressa, toute ankylosée, ne comprenant pas ce qui lui était arrivée.

    - Tu aurais pu y aller plus fort, analysa Mira qui arrivait, je te paris que je peux faire mieux !
    - Essaie donc, pour voir !

    Avant même que la jeune humaine n'ait pu esquissé un geste, elle fut balayée telle une brindille. N'attendant pas la suite, elle se releva et tenta de fuir une nouvelle fois, sans succès. Effectivement, elle trébucha et s'étala de tout son long. Resserrant son emprise sur le sabre du miraluka, elle les vit approcher avec une mine terrorisée. Ces derniers avaient des sourires satisfaits aux lèvres. Zadyssa reculait petit à petit lorsque sa main heurta un objet particulier. La sphère télékinétique. Prise d'une soudaine idée, elle se releva lentement et douloureusement sans trop savoir comment, avant de balancer le sabre en direction des deux miralukas.

    Il fendit l'air avec l'ordre de heurter au moins une des deux têtes... mais ce n'était pas ce qui arriva. Le sabre partit bien trop loin et haut. Il atterrit une dizaine de mètres plus loin. Probablement une de ses aptitudes obtenues en s'exerçant au frisbee.

    - Oh mais non, mon sabre !

    Peu content de devoir faire marche arrière pour aller le récupérer, le jeune miraluka s'attela à sa tâche avec un air fâché. Pendant ce temps, le coeur battant la chamade, Zadyssa fit venir la sphère télékinétique à elle, l'attrapa à deux mains et la fit voler vers une fenêtre au premier étage d'un bâtiment dont les ruines ressemblaient de loin à un immeuble. Ce dernier se situait quelques mètres au-dessus d'elle.

    S'accrochant du mieux qu'elle pouvait à sa sphère (je me rends compte que je n'ai pas précisé les dimensions de la sphère : à peu près la taille d'une balle de basket, voilà^^), elle décolla à une vitesse raisonnable en prenant garde à ne pas briser sa concentration. Sinon, une chute possiblement mortelle s'imposait.

    - Luka, on a trouvé le cas d'une fille volante ! s'esclaffa Mira.

    Zadyssa atteignit tant bien que de mal la fenêtre, manquant de tomber en se glissant à l'intérieur. Elle se laissa tomber au sol, adossée contre le mur, la respiration sifflante. Ses forces commençaient sérieusement à l'abandonner. Elle avait l'impression qu'elle ne pourrait plus jamais se mettre debout. Pourtant, elle ne pouvait pas rester là, les deux miralukas ne tarderaient pas à la rejoindre ; elle les entendait d'ici.

    Zadyssa essaya de se relever et parvint à le faire après un effort surhumain. Elle fit un pas, puis deux, avant de s'écrouler, épuisée, au sol. Allongée sur le dos, la jeune humaine récupérait du mieux qu'elle pouvait. Elle était hors d'haleine. Ses bras lui paraissaient affreusement lourds.

    Soudain, les vrombissements refirent leurs apparitions. Le cœur de la jeune humaine s'emballa une fois de plus tandis que son expression faciale se décomposait.

    - Tu étais tenace, gamine. Mais on a d'autres gens à voir. Tu nous pardonneras, fit Luka.

    Au même moment, un bruit de tirs de blaster retentit tandis que le miraluka étouffait un cri de douleurs.

    - Tu n'es pas si intouchable que ça, au final. Tes sens sont émoussées ? ricana une voix que Zadyssa connaissait bien.

    L'intéressée n'eut pas le temps de réfléchir plus que ça qu'elle fut relevée sans ménagement par Fitz. La tenant parle poignet, il l'obligea à courir. Ils descendirent un escalier bien amoché et finirent rapidement dans la rue. Haletante, Zadyssa fit de son mieux pour suivre le rythme paniqué du jeune adolescent.

    - Je... peux... plus... courir...
    - C'est pourtant ce que tu fais.
    - Mais... là... je peux vraiment plus....
    - Allez, ce n'est qu'une question de volonté.
    - Alors... j'ai... pas... de... volonté...

    Fitz ne s'arrêta pas pour autant, l'obligeant ainsi à poursuivre ses efforts. La jeune humaine commençait à voir des tâches noirs apparaître devant ses yeux, une soudaine envie de vomir la prit pour cible mais Fitz ne se stoppait pas. Elle ne sentait même plus ses jambes et courait de manière claudicante.

    - Allez, courage !

    Le bruit des pas des deux miralukas se fit entendre. Ils étaient proches, toujours plus proches. Ils allaient les rattraper lorsqu'ils stoppèrent subitement leur course.

    - Vous pouvez arrêter de courir, soupira Mira.
    - On est hors-jeu, continua Luka. En tout cas, bravo, vous avez tenu deux heures supplémentaires.
    - Vous étiez vingt, dans cette navette. Deux sont décédés dans le crash, nous avons tué six donc vous n'êtes plus que douze, soit onze ans en retirant Fitz. J'ai hâte de voir lequel d'entre-vous sera le dernier survivant.
    - Et moi, reprit le fils de Law, j'ai hâte de voir votre réaction lorsqu'on aura réussi à s'enfuir.

    Les deux miralukas haussèrent les épaules avant de tourner les talons, des sourires aux lèvres. Zadyssa en profita pour s'écrouler de fatigue au sol, le souffle court.

    - Désolé, il n'y a pas le temps de se reposer. On doit rejoindre les autres.

    Difficilement, les deux enfants se traînèrent jusqu'à leur lieu de rendez-vous. Là, ils y retrouvèrent Milo, Ena, Maeldan, Corail, Eolia et deux autres adolescents. Il en manquait donc deux à l'appel, probablement cachés ailleurs.

    - Jolie ton tir Milo, tout à l'heure, commenta Fitz.
    - Merci, répondit l'intéressé, la mine sombre.
    - Accepte ce qui t'est arrivé, Milo, tu seras mieux ensuite, dit Maeldan.

    Le jeune homme haussa les épaules. La discussion s'orienta sur ce qu'ils allaient faire, mais Zadyssa n'écoutait plus. Étalée à terre, elle retrouvait peu à peu son souffle. Les yeux fermés, elle profita du mieux qu'elle pouvait de cet instant de calme. Un silence durant finit par s'installer. La pseudo-réunion était achevée et tous semblaient se reposer lorsqu'une détonation résonna.

    Surprise et complètement effarée, Zadyssa se redressa d'un coup en ouvrant les yeux. Elle put donc voir le corps de quelqu'un qu'elle connaissait bien s'écrouler au sol, inerte et sans vie. Il s'agissait de celui d'Eolia. Quant à l'identité du tireur...

    samedi 07 janvier 2017 - 18:19 Modification Admin Réaction Permalien

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    Zadyssa

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    On arrive bientôt au terme de cette partie : il ne reste techniquement plus que deux chapitres, en comptant celui-ci, à moins que je n'arrive pas à faire tenir le dernier en un seul et que je ne le coupe en deux. Donc bonne lecture! :D

    Chapitre 33 - Tout s'embrouille

    La jeune humaine écarquilla les yeux, complètement dépassée. Elle ne parvenait pas à croire ce qu'elle voyait, elle refusait que les images ne s'impriment sur ses rétines. Et pourtant... elle ne pouvait se voiler la face, c'était impossible. Pas après ce geste. Zadyssa aurait tellement souhaité que le traître ne se révèle jamais... Pourquoi avait-il fallu que cela arrive ? Une autre issue aurait-elle été seulement possible ? Elle n'en était pas certaine. Si traître il y avait, Law ne se serait jamais privé de cette possibilité de les faire tourner en bourrique.

    La jeune fille ne parvenait pas à quitter des yeux la scène qui s'offrait à elle. Comme tous les autres, d'ailleurs. Tous étaient paralysés de stupeur.

    - Je suis désolé... je... j'ai... j'aurais aimé que ça se finisse autrement...
    - C'est impossible... ça peut pas être toi... finit par murmurer Zadyssa.

    Là, debout devant elle, les yeux brouillés de larmes, la tête basse et la main si serrée sur son blaster que ses phalanges viraient au blanc, se tenait Milo. Son regard vert était caché par ses cheveux, il n'était pas fier de son geste, ça se voyait aussi clairement que s'il le criait sur tous les toits. Il n'empêche qu'il était allé jusqu'au bout. Il avait appuyé sur la détente.

    Il releva la tête. Des larmes coulaient en cascade sur ses joues sales. Le jeune homme semblait indécis, comme coupé en deux. Si lui paraissait encore hésiter sur la conduite qu'il devait adopter et sur le choix qu'il avait fait, ce n'était pas le cas des autres. Maeldan, bien que choqué, était déjà positionné pour passer à l'action. Cependant, il n'était pas encore psychologiquement prêt. Corail était probablement dans le même état. En effet, ces derniers avaient été très proche de Milo, la sensation de trahison qu'ils éprouvaient devait être atroce.

    - Qu'est-ce qui t'a fait tomber si bas ? cracha finalement Fitz.
    - Ce n'est pas ma faute ! se défendit-il.
    - On a toujours le choix, rétorqua Corail.

    Zadyssa se désintéressa de la conversation pour s'approcher à petit pas du corps inerte d'Eolia. Ses pensées s'embrouillaient dans son esprit. Tellement d'émotions la parcourait qu'elle s'étonna de ne pas craquer. Ena s'agenouilla également auprès de la Cathar.

    - Eolia... Eolia... tu dors... ? chuchota Zadyssa tout en connaissant la réelle réponse.

    Elle ne reçut aucune réponse. La jeune humaine se mit à trembler, des larmes vinrent lui brouiller la vue, lorsqu'une voix qu'elle connaissait bien, désormais, retentit :

    - Bien sûr que si, tu peux leur révéler comment tu as gagné ta liberté, Milo, intervint Law dans la discussion qui était toujours en cours.

    Ce dernier sursauta en frémissant avant de se reprendre. Il sécha ses larmes et son visage se fit plus dur.

    - Après avoir perdu mon pied, Law m'a proposé un marché. Si j'acceptai de jouer le jeu de l'agent double, de continuer à vous faire croire que j'étais entièrement avec vous, de vous trahir, en somme, alors je n'aurais pas à gagner la Sélection pour survivre et il ferait de son mieux pour me soigner.
    - C'est complètement ridicule ! objecta Maeldan. Que crois-tu qu'il va faire de toi, ensuite ? Quand tu ne lui serviras plus, tu seras jeté aux oubliettes !
    - C'est vous qui êtes ridicule à croire que vous avez la moindre chance de pouvoir fuir.
    - En effet, vous cultivez un espoir vain, dit Luka, se pointant en compagnie de sa sœur.

    Les deux Miralukas immobilisaient un jeune adolescent d'une quinzaine d'années que Zadyssa ne connaissait pas. Il s'agissait probablement d'un des survivants qui s'étaient isolés.

    - On l'a trouvé, monsieur. Ce n'était pas marrant de nous laisser celui-là, par contre.

    Law ne releva pas et se tourna vers Milo, un sourire aux lèvres.

    - Je vais te faire une offre, mon cher Milo. Si tu parviens à le tuer de sang-froid, je te ferai collaborer avec les jumeaux sur le même pied d'égalité qu'eux.

    L'intéressé se figea. La question que Zadyssa se posait étant : était-il terrifié ou comblé. Elle espérait de tout son cœur que ce soit la deuxième option...

    Milo baissa la tête, les sourcils froncés et le visage blême. Il resserra son emprise sur son blaster, crispé. Le survivant était en larme, horrifié. Il essaya par tous les moyens de se débattre, sans succès : les poignes de Mira et Luka étaient trop puissantes pour qu'il puisse sans débarrasser à lui seul.

    - Milo, surtout, ne fais pas un geste, souffla Fitz.
    - Tu n'es pas comme eux, pas vrai... ? ajouta Zadyssa.

    L'intéressé lui jeta un regard en biais, l'air coupable.

    - Je suis désolé, je n'ai pas le choix.
    - Tu as toujours le choix ! objecta avec force Corail. Toujours.

    Milo ferma les yeux, semblant résigné. Law afficha un grand sourire, soutenu par Mira et Luka.

    - À partir du moment où il aura tiré, je vous laisserai une minute pour fuir. Une seule. Ce sera votre dernier moment de répit.
    - Il ne le fera pas, hein Milo ? fit Ena.

    Ce dernier secoua la tête, le visage sombre. Au lieu de réfléchir à un moyen de se sortir de ce mauvais pas, il paraissait se préparer psychologiquement à faire ce qu'on lui demandait.

    - Je ne suis pas aussi fou que vous, dit-il.

    Il amorça le geste pour viser en même temps que Fitz plongeait vers Ena et Zadyssa pour commencer à fuir avec elle. Toutefois, il n'atterrit pas où il le souhaitait. En effet, Mira le tracta jusqu'à elle et l'immobilisa à son tour.

    - Hep là, toi, tu restes ici !

    Au moment où résonna l'intonation, Zadyssa avait déjà fermé les yeux et détourné le regard, aussi horrifiée que dégoûtée. Elle ne parvenait pas à croire que Milo ait pu tomber si bas. En revanche, elle n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage : Corail la prit par le poignet tandis que Maeldan faisait de même avec Ena.

    Ils couraient aussi vite que possible. Encore une fois. Ça aurait pu commencé à devenir lassant si leurs vies n'étaient pas actuellement en jeu. Tous avaient conscience qu'ils n'avaient que très peu de chance de s'en sortir vivants, ensembles. Ils faisaient de leur mieux pour se rapprocher le plus possible de la limitation de cette horreur, afin de retrouver un semblant de monde civilisé. Cependant, ce n'était guère simple, avec toutes ces rues. D'autant qu'ils devaient faire attention à ne pas se retrouver dans un champ d'explosifs.

    Finalement, Corail intima discrètement à Maeldan de s'arrêter. Les deux adolescents tenant les fillettes, ces dernières suivirent le mouvement. En revanche, ce ne fut pas le cas des deux autres enfants. Ils continuèrent leur course tandis que Maeldan et Corail reculaient le plus possible, entraînant avec eux Zadyssa et Ena.

    Une explosion en chaîne retentit et ils furent tous projetés à terre, mais indemnes, ce qui n'était pas le cas des deux autres adolescents. Les yeux écarquillés, choquée par leurs attitudes, Zadyssa se tourna vers Corail et Maeldan :

    - Pourquoi vous ne les avez pas prévenu ? Pourquoi tu ne les as pas prévenu, Corail ? s'insurgea-t-elle.
    - En fait, vous ne valez pas mieux que Milo, commenta Ena avec une mine dégoûtée.

    Les deux intéressés échangèrent des regards coupables. Finalement, le rouquin lâcha :

    - Je crois que... quoiqu'on puisse dire, Law a réussi son compte. Il voulait nous isoler, il y est parvenu. Même si on s'efforce de faire comme si, on a pas de liens d'amitiés concrets. Il ne voulait pas que l'on puisse se reposer les uns sur les autres, et finalement, sa philosophie nous a inconsciemment atteint. C'est probablement pour ça que Milo a craqué...

    mercredi 11 janvier 2017 - 18:12 Modification Admin Réaction Permalien

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    Zadyssa

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    Ce chapitre signe la fin de cette partie. Ensuite, nous atteindrons la dernière avant que ce ne soit la fin de cette fic.

    Chapitre 34 - Game over

    - Euh... Corail ? l'interpella Ena. J'ai comme un léger problème...

    Zadyssa se tourna vers elle, inquiète. La jeune rouquine désignait son ventre où une auréole rouge pourpre se formait petit à petit. Sa blessure s'était donc rouverte. Fait on ne peut plus normal, en réalité : les soins prodigués étaient très sommaires. Les points de sutures n'étaient là que pour retarder l'hémorragie, afin qu'elle puisse être mieux soignée dans peu de temps. Seulement, ce mince espoir commençait à s'envoler comme des miettes de pains que l'on effriteraient sous le vent.

    Corail se précipita vers Ena, soucieuse. Maeldan s'approcha à son tour, le front plissé. Son inquiétude était palpable, plus encore que celle de Corail ; Zadyssa se doutait qu'il y avait un "pourquoi" et une réponse à la clé, mais pour une fois, elle ne voulait pas savoir. Elle resta à l'écart et observa les réactions des deux adolescents.

    - Un léger problème, hein... ? commenta-t-elle. Celui qui le surpasse, c'est qu'on a ni fils ni aiguilles.

    Ena recula d'un pas, quelque peu appréhensive.

    - Ça tombe bien. Je pense que ça fait mal, et je n'ai pas envie d'avoir mal.
    - Certes, ça fait mal. Mais si on ne fait rien, ça risque de s'infecter. Et là, ça fera vraiment mal, expliqua Maeldan.
    - Ah.
    - Je pense qu'on ne peut que faire le minimum : bander la blessure, dit Corail.

    Tous acquiescèrent tandis qu'elle s’affairait à panser au mieux la plaie d'Ena. Une dizaine de minutes plus tard, ils se remirent en route. Zadyssa avait les mollets en compote et ne sentait déjà plus ses cuisses dûment usées lors des courses à pied qu'ils s'autorisaient parfois. Son ventre criait famine et elle n'avait qu'une seule envie : s'allonger par terre et dormir pendant une semaine, minimum ! Ses cernes déjà existants s'étaient renforcés depuis qu'elle était arrivée ici. Certes, elle avait dormi, mais s'évanouir n'était pas de tout repos, au contraire. Plus encore que de se réveiller aux aurores le matin pour fuir une menace incompréhensible.

    Après cinq minutes de marches intensives, le bandage d'Ena était de nouveau imbibé de sang.

    - Tu n'as qu'à la porter, Daniel, suggéra Zadyssa.

    Trois têtes étonnées se tournèrent vers elle.

    - Daniel ? s'exclamèrent-ils en chœur.
    - C'est moi que tu appelles comme ça ? demanda Maeldan.
    - Tu vois quelqu'un d'autre qui s'appelle Daniel ? répliqua-t-elle, un sourire amusé aux lèvres.
    - OK... je reste zen... Mon nom, c'est Maeldan, Maeldan Delv !
    - C'est noté, Dani.

    Maeldan fit signe qu'il abandonnait tandis que Corail et Ena éclataient de rire. Une fois l'hilarité passée, ils s'apprêtaient à reprendre leur avancée lorsqu'une silhouette à l'allure assurée se détacha dans le pénombre qui commençait peu à peu à tomber, étant donné qu'ils étaient en période plutôt hivernal. Si les deux adolescents la reconnurent immédiatement, ce ne fut pas de suite le cas des deux benjamines.

    - Toi, grogna Maeldan.
    - Moi.
    - Que viens-tu encore faire ici ? continua Corail sur le même ton que son camarade.
    - La même chose que d'habitude.

    Zadyssa et Ena, restées en retrait à l'arrière, se rapprochèrent inconsciemment l'une de l'autre, afin de trouver un peu de réconfort dans la peur de l'autre.

    - C'est bien que vous ayez tenu jusque là.
    - Dis-nous. Dis-nous comment tu as pu convaincre Milo ! s'écria Maeldan.
    - C'était très simple. Il était complètement déprimé, à la suite de la perte de son pied. Si jusque là il avait toujours été une forte tête, ce n'était plus le cas maintenant. À vrai dire, il ressemblait plus à un nourrisson tout juste sorti du ventre de sa mère. Alors je lui ai dis que s'il m'aidait, je pourrai le soigner. Il n'était pas lui-même, donc il a accepté. Ensuite, je me suis servi de sa rancœur envers Zéphyron pour l'obliger à tuer Eolia qui est sa sœur. Rien de plus simple.
    - Tu es un monstre répugnant, cracha Corail.

    Law ne cilla pas, orientant son regard vers la jeune rouquine.

    - Dommage que tu sois restée évanouie un certain temps, je suis sûr que j'aurai pu trouver un truc qui t'aurait plu.
    - Tu n'aurais même pas réussi à me convaincre ! rétorqua Ena d'une voix qu'elle aurait probablement aimé plus sûre.
    - Quant à toi, dit-il en se tournant vers Zadyssa, je n'aurais même pas essayé.
    - Pourquoi, Wagon ?
    - Wa... gon... ?
    - Ben, ça s'écrit bien avec un "w", Law ? et wagon aussi. Tu vois le rapprochement... ?

    Ses trois compagnons étouffèrent un petit rire discret tandis que Law - qui n'appréciait apparemment pas de ne pas être pris au sérieux - virait au rouge et semblait faire un preuve d'un effort surhumain pour se contenir.

    - Voilà pourquoi ! Tu n'aurais même pas compris ce que je t'aurai demandé ; tu n'es pas assez mature.
    - Est-ce dans la norme d'un enfant, d'être mature à huit ans ? Ou bien as-tu fait tous ces actes horribles pour faire perdre l'innocence et l'enfance de tous ceux à qui tu avais déjà arraché tant de choses ? Puisque c'est plus facile de manipuler quelqu'un de mature qui a été obligé de réfléchir d'une certaine façon parce qu'il ne posera pas de questions gênante, répondit-elle.

    Il y eut un grand silence, l'instant qui suivit son assez longue tirade. Quatre regards étonnés se tournèrent vers elle et il lui fallu quelques secondes pour tous les remarquer.

    - Ben quoi ? Qu'est-ce que j'ai dis ?

    Personne n'eut le temps de lui répondre. Un simple petit objet peut changer beaucoup de choses. Ce fut le cas ce jour-ci. Une petite sphère métallique de la taille d'une orange - environ - émettant à rythme régulier des "bip" incessants roula à leurs pieds. Probablement lancée discrètement par Law. Tous baissèrent la tête à son niveau, ne sachant comment réagir, jusqu'à ce que Corail et Maeldan ne prennent les choses en main.

    Zadyssa n'eut pas le temps de comprendre quoique ce soit qu'elle se retrouva éjectée au loin grâce à Maeldan. Ena avait subi la même chose. Lorsque la jeune humaine releva la tête, elle eut tout juste le temps de voir la mine apaisée de Corail et Maeldan avant qu'une explosion de couleur ne ruine l'image qu'elle venait de graver dans son esprit. L'onde de choc la balaya et elle roula sur trois mètres, à l'instar d'Ena.

    Choquée, le cœur battant la chamade dans sa poitrine, Zadyssa se redressa. De chaudes larmes vinrent lui brouiller la vue, et elles finirent par couler en cascade le long de ses joues, incontrôlables. Elle se mit sur ses pieds, les jambes flageolantes, refusant de voir la vérité en face. Et pourtant...

    - Alors ça... commenta Law. J'ignorai que le Prince du Feu succomberait de sa chaleur en entraînant sa princesse avec lui.

    Surprenant le regard brouillé de larmes de la jeune humaine, il la gratifia d'une vague explication sur la signification du prénom de Maeldan, lui apprenant que ça voulait dire "prince du feu".

    - Je m'en fiche, rétorqua-t-elle. Je veux que tu t'excuses. Que tu t'excuses envers tous ceux à qui tu as fait du mal. Ensuite tu partiras très loin, là où tu nous embêteras plus.
    - Et en quelle honneur ? ricana-t-il.

    Le chagrin lui brouilla la vue. Si elle était parvenue à garder son sang-froid tout du long, là elle n'y parvenait plus. Et puis, après tout, elle n'avait que huit ans. Une enfant de huit ans ayant vécu une telle expérience n'aurait-elle donc pas le droit de piquer une crise ? Ne serait-ce que pour du flot de larmes qui n'attendait que ça. Et pourquoi il ne voulait pas partir, lui ?

    - LAISSE-MOI TRANQUILLE !

    Tandis qu'elle hurlait, yeux et poings fermés, elle ressentit une chose étrange. Une sorte d'énergie invisible qui avait - semblait-il - toujours été là mais dont elle n'avait jamais perçu l'existence. D'où venait-elle ? Qui était-elle ? Tant de questions qui se pressaient dans son esprit, là où il y avait encore de la place. Étrangement, cette énergie - quelle qu'elle soit - chassa tous ses doutes et la mit dans état d'apaisement tel qu'elle n'en avait pas ressenti depuis un certain temps, désormais. Depuis l'apparition de Law, en fait. Elle finit par se calmer et sécha maladroitement ses larmes en remarquant que les objets qui jonchaient le sol semblaient avoir changés de place. Elle ne s'en soucia guère, son attention déjà reportée sur l'homme.

    Law était étendu à terre, inconscient. Il avait écopé d'une méchante plaie à la tête. Étonnée, Zadyssa s'approcha à pas de loup avant de s'arrêter à une distance raisonnable.

    - Il a été attaqué par une pierre carnivore, ou quoi ? commenta-t-elle, ne comprenant pas ce qui avait bien pu lui arriver.

    Se disant qu'il était préférable de profiter de ce bref moment de répit, elle se précipita vers Ena qui était toujours allongée, elle aussi. S'agenouillant à ses côtés, elle constata que la jeune rouquine était toujours consciente.

    - Ena, Ena, ça va ?
    - J'ai froid et j'ai maaal, geignit-elle.
    - C'est vrai que je commence à geler sur place, moi aussi. T'inquiète pas, je suis sûre qu'on va trouver quelqu'un de gentil qui va te soigner, la réconforta-t-elle en souriant. En plus, regarde, Law a été attaqué par une pierre carnivore !
    - Je dirai plus des pierres volantes, il y en avait pleins !
    - Des pierres volantes ? Mais qu'est-ce que tu racontes, Ena ? Tu dois être fatiguée...
    - Et toi, tu t'es entendue ? Des pierres carnivores, comme si ça pouvait exister.
    - Pourquoi pas.
    - Alors moi aussi, je dis que des pierres volantes, ça existe.

    Zadyssa eut un petit sourire.

    - Tu peux marcher ? lui demanda-t-elle.
    - Il faudra bien, non ?

    La jeune humaine l'aida à se remettre debout et lui permit de s'appuyer - ou s'avachir, plutôt - sur elle. Elles firent un pas, puis un autre. Bravant la fatigue, le froid et la faim. Mais cette manière de marcher ne les faisait pas aller bien vite. De plus, elles peinaient à garder les yeux ouverts. Leurs paupières papillonnaient. La faim les tenaillait. Elles continuèrent ce manège une vingtaine de minutes avant de se résoudre à se poser et dormir. Choisissant une bâtisse peut abîmée qui pourrait les protéger du froid et du vent, elles se laissèrent tomber à terre, l'une contre l'autre dans un soupire général.

    Ena se tortilla avant de sortir de sa tunique une lettre déjà bien maltraitée par les épreuves. Elle la luit mit dans la main et alors que Zadyssa allait l'ouvrir, la rouquine la stoppa d'un geste.

    - Elle n'est pas pour toi, mais pour mes parents.
    - Pourquoi tu me la donnes, alors ? s'étonna Zadyssa.

    Ena sourit tristement avant de se reprendre.

    - Tu savais, Dani était mon grand-frère.
    - Quoi ? Comment tu peux le savoir ?
    - C'est Corail qui me l'a dit. D'après elle, mes parents l'ont remplacé après avoir vu qu'il ne reviendrait plus ou qu'il... Ça expliquerait pourquoi ils étaient tout le temps tristes.
    - Il le savait, Maeldan ?
    - Je pense, oui. Mais il était triste, lui aussi. Ça doit pas être très agréable d'être remplacé.
    - Je pense pas, oui.
    - Ils l'ont remarqué quand ils ont vu que j'avais le même nom de famille que lui et quelques airs de ressemblances, apparemment.
    - C'est vrai que maintenant que tu le dis...

    La jeune rouquine reporta sur attention sur la lettre que tenait Zadyssa.

    - Le jour où quelqu'un de ma connaissance les rencontrera, je pense qu'ils m'auront déjà remplacé, comme ils l'ont fait avec Maeldan. Alors je veux que ce soit toi qui la leur remette, d'accord ?
    - Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne suis pas d'accord ! C'est toi qui le fera, et personne d'autre !

    Une grande tristesse s'échappa du visage d'Ena tandis que celui de Zadyssa se décomposait.

    - Tu...
    - Range-la et garde-la, s'il-te-plaît...  Ah oui. S'ils te le demandent, dis-leur que je l'ai faite avec Corail : je ne sais pas lire ni écrire, donc ils pourraient ne pas te croire.

    Zadyssa hocha la tête, ne lui demandant pas plus de précision à ce sujet.

    - Au fait, pourquoi tu surnommais Maeldan, Daniel ? Je ne vois pas le rapport...

    L'intéressée esquissa un sourire malicieux avant de répondre :

    - Maeldan. Dan. Dan m'a immédiatement fait penser à Daniel, je ne sais pas pourquoi. Et Daniel, devient ensuite Dani. Voilà !

    Ena eut un bref rire tandis que Zadyssa sentait les larmes lui piquer les yeux. Elle prit une grande inspiration pour chasser son chagrin et tenter de dormir.

    Ena fut la première à sombrer dans le sommeil. La jeune humaine remarqua que son visage était pâle et que ses mains étaient glacées. Extrêmement inquiète, elle espéra vivement que la nuit passerait vite pour trouver quelqu'un ayant les capacités de la soigner. Elle se demandait également comment Ena avait bien réussi à s'endormir, avec le froid de canard qu'il y avait et la faim qui lui tenaillait l'estomac.

    Une heure après, Zadyssa ne dormait toujours pas et fut tirée de sa léthargie par des bruits de pas qui approchait, les yeux embrumées, le corps tout engourdi par le froid mordant, elle fixa sur l'inconnu des yeux brumeux. Elle parvint à reconnaître la silhouette au bout de quelques secondes. Law. Encore lui. N'ayant en revanche plus la force de résister, elle sortit un petit "Il... faut... sauver... Ena...", avant de lâcher prise et de sombrer dans le sommeil à son tour.

    La partie était perdue, ils n'avaient pas réussi à fuir. Seul Law avait gagné.

    Ce message a été modifié par Zadyssa le vendredi 20 janvier 2017 - 19:09

    vendredi 20 janvier 2017 - 09:45 Modification Admin Réaction Permalien

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    Padme111

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    Chapitre XXV – Zéphyron

    Ce que j’aime le rapprochement entre Zadyssa et Corail ‼ Mais qu’elle belle mise en scène et dialogues qui font ressentir autant les émotions de l’une que de l’autre. La solitude, l’innocence et le manque de vocabulaire de la petit Zadyssa face à l’expérience, la résolution et la connaissance des mots de Corail.

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    Je suis scotché ! Ce combat dans l’arène Chien vs chat ! Euh pardon, Bothan vs Cathar est très bien amenée et merci, alors grand merci pour ne pas avoir décrit une scène sanguinolente semblable au certains postes dans le JDR. J’aime cette sobriété d’écriture qui m’a tant fait aimer l’écriture et la lecture. Zadyssa MERCI !

    Je suis dans le suspense de la suite car je lis et je commente étape par étape. Dans le face à face entre la petite Zadyssa et Zéphyron je décelé que la Force est déjà avec notre humaine préférée.

    A un moment, je me suis demandé comment Zadyssa va s’en sortir. Zéphyron a battu un Bothan male. La logique se devait que Zadyssa perde. Et pourtant, elle ne peut pas mourir. Comment l’écrivain Zadyssa va-t-elle sortir son personnage de cette situation ??? Je me plonge dans la suite.

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    Chapitre XXVI – Le choix

    Rébellion ??? Mais c’est qu’il y a de la rébellion partout ?? Rogue One, fans-fiction de Kinsa, et maintenant ici ‼ Oh, que cela devient palpitant !

    Le réveille de Zadyssa et tout les explications de ses amis sont logiques vraiment superbement bien amenée. Rebondissement de situation ! Sans qu’elle ne la veille, sans l’avoir demandé, voici la petit Zadyssa au cœur d’un mouvement de révolte qui n’attendait qu’elle !

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    L’ouverture de cette porte est une opportunité et en même temps le choix difficile de Zadyssa, d’où le titre qui se justifie parfaitement. C’est très intriguant de la voir partir vers la ville et donc s’éloigner de ses amis après ce qu’ils ont fait pour la sauver. Je retourne à la lecture…

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    La porte ouvert volontairement pas Law je m’y attendais. Il est plus que tordu celui là, lol. Il est vraiment très approprié de lire que Zadyssa a toujours pensé pouvoir aider ses amis contrairement aux apparences de fuite solitaire. Et au final devant le choix de Law, elle retourne vers ses amis.

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    Chapitre XXVII – Déménagement. 

    Jolie ! Quel suspense tout au long de ce chapitre. Le retour de Zadyssa et ses retrouvailles avec ses amis entrainent des événements qui s’enchainent rapidement. Découvrir que Fitz a eu un frère donne une idée plus précise de ses motivations. Fitz qui décide de prendre position ‼

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    Chapitre 29 – Surprise !


    A vous coupé le souffle ! Récit palpitant de la fuite de notre petit groupe d’enfants de toutes espèces. J’ai de l’empathie pour le pauvre Milo qui a perdu son pied et qui doit surmonter cela. SURPRISE ! JE dirais même plus de SURPRISE EN SURPRISE. Cette course poursuite m’a tenue captivé tout au long du récit et particulièrement lorsque Zéphyron est relâché. Bravo !

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    Chapitre 30 –Trahison

    Sélection ? Ou pas ? Traite ? Ou pas ? Cette course poursuite m’a encore tenue captivé tout au long du récit très bien écrit ! Il est certain que Law est parvenu à semer le trouble parmi les jeunes. Beaucoup de question, peu de réponse… Aucune idée de qui peu être le traite ou même s’il en a vraiment un. C’est passionnant à lire.

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    Chapitre 31 – Échappatoire ou fin tragique ?

    Que de péripétie pour atteindre les vaisseaux ! Très bien amener ! Je n’ai aucune idée de qui est le traître tellement les pistes sont nombreuses et brouillée. Et la répartition en 3 vaisseaux permet de s’attendre à ce que tous ne s’en sortent pas. Plus je lis, plus je me dis qu’ils vont réussir. Et pourtant, je sais qu’il y a d’autres chapitres… Donc et bien oui, explosion, vaisseau saboté et atterrissage forcé.

    Tout au long des chapitres, Zadyssa ressent la peur et elle la paralyse souvent. Faudra que je lise dans l’académie Jedi et dans Temple Jedi comment elle réagit par rapport à ses peurs. J’ai hâte d’avoir une discussion avec son auteur, lol au sujet de la PEUR.

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    Les Miraluka… un peuple qui m’a toujours fascinée. Qu’elle dommage que les jumeaux sont dans le camp de Law. Bref, c’est intriguant d’ignorer ce qu’il est advenu des autres jeunes. J’aime bien cette rencontre et j’espère que Zadyssa aura plus de chance cette fois-ci dans sa fuite.

    Chapitre 32 – Le traître se révèle enfin ?

    Punaise ‼ Mais quel cours poursuite ‼ Je suis aussi exténuer que Zadyssa rien qu’en lisant. Je serai incapable de courir autant qu’elle. Je comprends qu’elle s’effondre.

    C’est bien triste de voir les jumeaux Miraluka s’amuser autant et jouer au chat et à la souris avec Zadyssa. C’est sadique !

    J’ai quelques craintes que le traître soit Fitz ou Milo, même si je n’en vois pas la raison. Si c’est Maeldan j’aimerai connaitre ses raisons. Ena me semble trop jeune et Eolia est morte. Reste Corail… je ne vois pas non plus les raisons d’une trahison. L’un des 2 inconnus éventuellement.

    Vais vite lire le chapitre suivant et espère qu’apparaîtra enfin le nom du traître et ses raisons.

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    Chapitre 33 – Tout s’embrouille.

    Mes craintes sont fondées, snif. C’est Milo… que je comprends au passage. Handicapé par son pied, il ne pouvait plus espérer survivre. C’est bien triste quand même de tombé si bas.

    Maeldan, Corail, Ena et Zadyssa qui doivent repartir dans une cours poursuite… Encore, lol. Hélas, je ne peux qu'acquiescé à la conclusion de d’Ena. Law est parvenu à empêcher que le groupe reste soudé. Cette histoire me semble être une excellente leçon de vie pour tous. Autant pour le lecteur que pour le personnage de Zadyssa. Je n’ai pas lu TJ6 en entier, mais j’aimerai découvrir si elle a appris de cette histoire pour aider un groupe Jedi à rester unis face aux menaces rencontrer. J’examinerai cela lorsque je me mettrai à la lecture du TJ6.

    Dans ce chapitre, il y a énormément d’émotions. L’écriture est tel, que je n’arrive plus à en sortir.

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    Chapitre 34 – GAME OVER.


    Alors, soit je suis plus fatiguée que pour la lecture des autres chapitres, soit j’ai eu un peu de mal à suivre l’histoire.

    Merci de passé sur mp afin de me préciser quelques explications SVP. OK, grand merci, lol 

    Mis à par cela, je n’aime pas du tout la fin, même si c’est celle à laquelle on devait s’attendre. Je comprends l’idée, mais c’est trop triste de perdre tout le monde.

    Sinon, oui, le style est toujours aussi bon et je pense détester Law autant que Zadyssa. J’ai hâte de lire la finale ! De comprendre comment Zadyssa arrive au temple Jedi.

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    C'est promis, je serai moins longtemps absente!! Je scrute quand tu postes la dernière partie, je ne veux pas raté ça! 

    Ce message a été modifié par Padme111 le dimanche 22 janvier 2017 - 09:04

    vendredi 20 janvier 2017 - 20:04 Modification Admin Réaction Permalien

  • PSW
  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

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    Salut ! Eh bien, ça fait un certain temps que j'ai pas commenté, toutes mes excuses. Ta fic est toujours aussi excellente, on suit avec intérêt les aventures de Zadyssa, même si j'ai un peu de mal à me souvenir de tous les persos ?

    Alors comme ça Milo est le traître ? D'un autre côté, c'était le plus indiqué pour le "drama" de la chose. Je devine que Zadyssa sera la seule survivante ?

    lundi 23 janvier 2017 - 19:42 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Zadyssa

    Zadyssa

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    Merci pour vos commentaires, ça fait très plaisir Je suis ravie que l'histoire vous plaise. Par contre, non, Zadyssa ne sera pas la seule survivante : il y a déjà Ally (Arkanienne), Kréun (Gotal) et Linax (Céréenne), ainsi que cinq autres enfants qui ont quitté Metellos pour Coruscant à bord d'un cargo disons... relativement abîmé. Et puis... vous n'êtes pas au bout des surprises, héhé^^.

    Du coup, je vais faire un récapitulatif des persos : Maeldan (rouquin de 17 ans, frère d'Ena), Corail (Togruta à la peau bleue et tatouages violets, 18 ans), Ena (rouquine de 7 ans et sœur de Maeldan), Milo (humain de 15 ans, s'est allié à Law), Fitz (humain de 13 ans, fils cadet de Law), Eolia (Cathar de 13 ans, soeur de Zéphyron), Zéphyron (Cathar à l'âge inconnu, rendu fou par Law). Je ne crois pas en avoir oublié.

    Commençons la dernière partie ! Bonne lecture !

    Chapitre 35 - Nouveau départ ou plongeon profond ?

    La première chose qu'elle vit en ouvrant les yeux, ce fut du noir. Du noir à perte de vue. Une profonde obscurité qui ne laissait pas de place à la lumière, qui se retrouvait mise au tapis. Elle ne distinguait aucune forme et n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait.

    Se rappelant les épisodes précédents, elle frémit et sentit les larmes lui monter aux yeux. Cette fois, elle ne parvint pas à se retenir : rien ne l'empêchait, elle était seule. Peut-être même qu'elle ne verrait plus personne d'autre que Law, Mira, Luka et ce traître de Milo. S'il n'avait pas été là, rien de tout cela ne serait sans doute arrivé. Ils auraient très certainement réussi à fuir. Pourtant... il lui avait aussi sauvé la vie. C'était dur de devoir quelque chose à quelqu'un qui ne mérite pas le pardon.

    Elle ramena ses jambes contre sa poitrine et constata contre son gré qu'un mur froid se trouvait derrière elle. Elle s'y appuya donc avant de rabattre sa tête sur ses genoux... et de pleurer. Son corps fut secoué par nombre de sanglots tandis que sa mémoire se repassait en boucle les événements auxquels elle avait assisté. Durant son séjour dans le complexe, elle avait aperçu des choses qu'une enfant de son âge n'aurait pas du voir. Ces images viendraient la hanter dans des cauchemars, il n'y avait même pas besoin de le parier pour le deviner. Si elle s'était sentie très seule, auparavant, ce n'était rien comparé à ce qu'elle pouvait ressentir maintenant. Sa mère lui manquait. Xavier, Romane et Mélania lui manquaient. Corail lui manquait. Ena lui manquait. Tous les autres lui manquaient. Et... son père aussi.

    Ce sentiment était accentué par le fait qu'il n'y avait plus personne, autour d'elle. La fois précédente, elle s'était sentie seule, mais c'était une solitude différente qui s'était manifestée parce qu'elle se sentait incomprise par les autres. Dans ce cas-là, c'était de la solitude à l'état pure. Et c'était bien plus écrasant.

    Le temps passa aussi rapidement que lentement, et pas une seule fois, elle ne s'arrêta de pleurer. Elle devinait approximativement que trois ou quatre heures s'étaient écoulées, mais ce ne fut qu'une heure plus tard que ses larmes se tarirent. Cependant, elle ne changea pas de positions et resta là, à broyer du noir.

    Son estomac criait famine, mais elle ne s'en soucia guère. La soif se rajouta également. Là encore, elle l'ignora royalement. La fatigue finit par s'ajouter à la fête qui prit fin lorsque Zadyssa s'endormir d'un sommeil troublé.

    Comme elle l'avait deviné, elle cauchemarda. Sauf que cette fois, le cauchemar était pire que tous ceux qu'elle avait déjà vécu : ce qu'elle vit était une reproduction exacte des faits qui s'étaient déroulés. Les revoir avec cette sensation de réalité augmentée était d'autant plus troublant. En sueur, elle se força à inspirer et expirer pour chasser ces images et finit par reprendre la même position que la veille.

    Trois jours passèrent sans que rien ne change. Elle n'avait toujours pas touché à la nourriture qui apparaissait comme par magie à ses pieds, lorsqu'elle se réveillait, et n'avait fait que boire. Elle devinait que si jamais elle mangeait, ce serait pour tout vomir ensuite. Zadyssa n'avait toujours pas bougé et ne comptait, à vrai dire, pas le faire tant qu'elle ne se serait pas lassée de cette situation.

    Le matin du quatrième jours, un bruit de pas la fit sursauter en la tirant de sa léthargie. Redressant la tête et plissant les yeux, elle distingua vaguement une silhouette, dans l'obscurité plus aussi sombre qu'auparavant. En fait, elle avait même l'impression qu'il faisait jour - il était fort probable qu'elle n'ait pas ouvert les yeux depuis un certain temps.

    Toujours était-il que lorsqu'elle put distinguer les trais de la personne, son cœur ne fit qu'un bond dans sa poitrine. Les yeux creux, mais le corps soudain ravivé d'énergie, elle se redressa et se mit rapidement sur ses pieds, étonnée. Elle n'en croyait pas ses yeux, et se pinça même pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Et pourtant, ce n'était pas le cas. Ena se trouvait bien devant elle, souriante. Zadyssa ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche.

    - Je suis contente de te revoir, dit-elle.
    - Que... tu...

    La jeune humaine ne savait que dire. Elle s'était fait à l'idée que son amie ne soit morte et pourtant, ce n'était pas le cas. Elle vira au rouge pivoine, honteuse, avant de se reprendre.

    - Qu'est-ce que tu fais là ? Où est-ce qu'on est ? Il est où Law ? Qu'est-ce qui s'est passé ? s'écria Zadyssa, la gorge sèche.
    - Mais j'en sais rien ! Pourquoi tu me demandes ça ?
    - Pourquoi tu es là, toi ? Je pensais que...
    - Ben moi aussi. Mais non. Je crois que... Law m'a soignée, je sais pas pourquoi. Mais il m'a soignée.

    Un large sourire se dessina sur le visage de Zadyssa. Tout d'un coup, une grande partie de ses soucis s'envolèrent, chassés par une bonne humeur qu'elle ne pensait pas revoir. Un air malicieux se forma sur son visage tandis qu'une excellente idée ne fleurissaient dans son esprit. Comme s'il n'avait fallu qu'une seule bonne nouvelle pour que l'espoir ne la reprenne. Comme quoi, la flamme de l'espoir ne disparaissait jamais.

    - J'ai une idée ! Je n'ai pas visité les lieux. Je pense qu'ils sont grands. Viens, on va voir !

    Sans même attendre la réponse, Zadyssa détala. Laissant sa curiosité prendre le dessus sur le reste. Ena lui courut après en lui criant de s'arrêter.

    La pièce devait avoisiner les cent mètres de longueur, les soixante de largeurs ainsi que les dix mètres de hauteurs, ce qui était relativement écrasant. Des étagères montant jusqu'au plafond ornaient les deux largeurs tandis que de grands tas d'objets hétéroclites de tout type étaient formés un peu partout. Le plus haut qui les dépassait largement se situait au centre de la salle. Elles remarquèrent également qu'un coin "salle de bain" avait été aménagé dans un renfoncement ; il possédait même une porte.

    Zadyssa se tourna vers Ena, songeuse. Elle se saisit de la lettre et la lui tendit.

    - Tiens, elle est à toi.
    - Non, garde-la. Je pense que c'est toi qui la leur rendra. Je ne suis pas prête à les voir. Je ne pense pas le faire avant longtemps. Et je t'ai déjà expliqué pourquoi.

    Zadyssa haussa les épaules puis acquiesça. Avisant un tas, elle le fouilla avant d'en sortir une sorte de rectangle métallique creux, pourvu de diverses trous. Elle tira ensuite un bout de bois épais qu'elle passa dans les trous, de sorte à créer des ailes, puis se tourna vers Ena, victorieuse.

    - Tadaa ! Voici un vaisseau spatial très très rapide ! Construit le tien et on va faire une course de vaisseau dans l'espace ! Les gros tas, ce sont des astéroïdes, et il faut les éviter.
    - Ils sont gros, alors, pour des cailloux...
    - C'est parce que ce sont des cailloux-planètes.
    - Et après les pierres carnivores...
    - Oui. Et le plus gros tas, c'est un astéroïde-planète-carnivore.

    Ena soupira, mais un grand sourire contrastait avec son apparent désinvolte. Elle trouva de quoi construire un semblant de vaisseau encore plus rapidement que son amie et le brandit de la même manière une fois qu'il fut finit.

    - Tu es prête ?
    - À quoi ?
    - Trois... deux... un... go !

    Zadyssa détala, son "jouet" en main, le tenant comme s'il volait. Ena partir à son tour après quelques secondes.

    - Le vaisseau Petite Tornade a pris la tête de la course ! s'exclama la jeune humaine.

    Ena piqua un sprint afin de la rattraper. Elle se trouvait juste derrière Zadyssa.

    - Petite Tornade est rattrapé par une remontée spectaculaire de Tempête de Feu !

    Brusquement, Zadyssa tourna à gauche vers l'astéroïde-planète-carnivore et le contourna avant de faire tomber des objets du tas en faisant comme si son jouet évitait tous les projectiles.

    - C'est incroyable ! Petite Tornade a évité tous les assauts de Carnivorro, la repoussante planète-astéroïde carnivore.
    - Carnivorro ? Et pourquoi c'est ton vaisseau qui réalise ça ? Regarde, moi aussi.

    Et Ena fit la même chose, prenant soin de le faire vriller dans tous les sens et plus rapidement.

    - Je peux faire encore mieux ! s'exclama Zadyssa.

    Leur jeu dura toute la journée, jusqu'à ce qu'elles ne tombent d'épuisement au sol. Zadyssa en profita pour se remplir l'estomac avant qu'elles ne s'endorment.

    Les jours et les mois passèrent. Zadyssa eut neuf ans. Ena en eut huit. Et elles ne virent Law qu'une seule fois, lorsqu'il était venu leur demander de ranger tous leur bazar, les menaçant de ne plus les nourrir dans le cas contraire.

    Elles jouaient toujours au même jeu, mais il avait évolué. En effet, désormais, chaque tas avaient un nom, et elles avaient une collection de petits vaisseaux construits de la même manière. Parfois, elles s'amusaient à lancer des bâtons sur un point, ou à se combattre avec. Leur imagination leur permettaient de ne pas s'ennuyer, mais les deux jeunes humaines commençaient à désespérer de revoir la lumière du jour qui ne sortait que par une petite fenêtre située à quatre mètres du sol.

    Ena et Zadyssa avaient également repéré l'énorme porte du hangar ou de l'entrepôt, mais elles ne l'avaient jamais vu s'ouvrir ni même entendu. La seule fois où Law était arrivé, il était passé par une petite porte ; c'était impossible que ce soit autre chose : elles l'auraient entendu, puisqu'elles étaient en train de jouer. Bien évidemment, elles avaient tenté de la trouver, sans succès.

    Toutes les nuits, Zadyssa faisait les mêmes cauchemars qu'elle avait plusieurs fois inscrit dans son carnet, sans succès. Ils lui faisaient remémorer ce qu'ils s'étaient passés, ce jour-là, et qui avaient disparu. Lui rappelant qui lui avait sauvé la vie, qui avait trahi, qui n'avait rien demandé, qui avait tenté de s'en sortir par ses propres moyens... Et qui était le fou de l'histoire.

    Ce message a été modifié par Zadyssa le dimanche 29 janvier 2017 - 15:21

    mercredi 25 janvier 2017 - 19:49 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar maxoudu4177

    maxoudu4177

    8930 Crédits

    Très bonne FanFic Zadyssa. J'ai attendu de tout lire pour commenter. Leur fuite commençait bien (malgré quelques pertes dès le départ), puis le cargo réussi à s'échapper (malgré son piteux état), le 3ème vaisseau est abattu et celui de ton héroïne se crash. Fort heureusement, la plupart des héros dont nous connaissons le nom (dont le propre fils Law) parviennent à survir mais 3 nouveaux problèmes se pointent (les 2 aveugles et la survie du traitre). Finalement le traitre (qui se trouve être le compatriote de ton héroïne) abats Eolia la sœur du cathar et Fitz est repris par son père mais nos petits héros parvinrent à s'enfuir [...]. [...] Jusqu'à ce que 2 d'entre eux se sacrifient héroïquement sur le champ de mine et que Law rattrape les 4 survivants. Que voulait t'il dire par "le Prince du Feu succomberait de sa chaleur en entraînant sa princesse avec lui" (j'ai ma petite idée mais je voudrais pas m'avancer)? Le sacrifice de Maeldan (qui s’avère être le frère disparu d'Ena) et de Corail lors de l'explosion était héroïque. Lorsque ton héroïne supplie Law de soigner Ena et qu'il obéis, quelqu'un de bien renseigné (même sans avoir lu ta bio ou tes autres textes) peut facilement deviner qu'elle sera (ou pourrait devenir) une Jedi.

    samedi 28 janvier 2017 - 20:19 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Padme111

    Padme111

    27168 Crédits

    Je n'ai rien à redire sur l'écriture. Comme à ton habitude, Zadyssa tu arrives à garder l'intrigue. Dans ce chapitre, on n'apprend pas grand chose et 1 an s'écoule. J'ignore où tu veux nous emmenée. Je suis contente qu'Ena n'est pas morte. 

    Continue. 

    dimanche 29 janvier 2017 - 13:02 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

    12884 Crédits

    Dans ce chapitre, l'action à proprement parler n'avance pas des tonnes. On est surtout contents qu'Ena soit encore en vie^^. Le jeu des deux enfants est attendrissant, il montre qu'une certaine insouciance est toujours possible, même dans la situation dans laquelle elles se trouvent.

    dimanche 29 janvier 2017 - 18:28 Modification Admin Réaction Permalien

  • PSW
  • Avatar Zadyssa

    Zadyssa

    8745 Crédits

    Merci beaucoup pour vos commentaires ! Effectivement, dans mon précédent chapitre, l'action n'avance pas réellement ; mais comme vous vous en doutez sans doute, c'est pour mieux rebondir par la suite
    Ce chapitre-ci sera similaire au précédent dans le sens où l'action en elle-même ne se déroule pas. À vrai dire, ce n'est ni un chapitre de transition ni d'action. C'en est plus un dédié à l'impact qu'à eu la partie précédente sur Zadyssa et Ena, ainsi que leur manière de passer le cap.

    Bonne lecture !

    Chapitre 36 - La boulangerie close

    Une faible lueur éclairait Zadyssa. La fillette de neuf ans s'était réveillée en pleine nuit à cause d'un cauchemar. Malgré le temps qui passait, eux ne cessaient pas de revenir la hanter. Ses cernes étaient clairement marqués, mais peu l'importait. Elle profitait d'un peu de lumière naturelle, le regard figé sur les quelques étoiles visibles cette nuit-là. En effet, des nuages sombres lui bloquaient la vue par intermittence. Elle se demandait de quelles couleurs ils seraient, s'il faisait jour... noir, gris, blanc... ? Annonciateur de pluie ? Elle se souvenait que la veille, quand elles avaient revu Law pour la seconde fois, il avait parlé de nuages de pollution. Zadyssa se demandait bien de quoi il s'agissait..., elle n'en avait jamais entendu parler, jusqu'à présent.

    Ses pensées se perdirent dans ses souvenirs, lorsqu'elle était encore avec sa mère, ses amis... Nombre de fois, elle n'avait eu qu'une seule envie : se lover dans les bras de Keira, dans un cocon protecteur qui la protégerait de tout ce qui lui arrivait... mais c'était bien trop beau. Ses amis aussi, lui manquaient beaucoup, Xavier, Romane, Mélania... Zadyssa se demandait souvent ce qu'ils devenaient, comment ils avaient réagi lorsqu'elle avait été enlevée, s'ils avaient appris que sa mère était morte, si une enquête avait été menée... Pleins de questionnements qui demeureraient sans réponse pendant encore longtemps.

    Zadyssa sentit les larmes lui monter aux yeux. Une larme coula tout de même le long de sa joue, et elle l'essuya avec sa main. Elle se rendit également compte que son autre main était crispée sur son carnet. Ce dernier était encore plus abîmée que celui que sa mère lui avait montré, il y avait quelques années. Il fallait bien avouer qu'il n'avait pas été ménagé. Effectivement, la jeune humaine l'utiliser souvent, griffonnant quelques mots, anecdotes ou paragraphes suivant l'envie, l'inspiration et l'intensité du cauchemar. Elle avait également pris l'habitude de décrire aussi ses rêves - lorsqu'elle en faisait - afin de les relire lorsqu'elle se sentait mal. Bien entendu, ils n'avaient souvent ni queue, ni tête, et c'était donc assez amusant à lire.

    Zadyssa songea à Milo. Elle n'avait pas revu le jeune homme depuis qu'il avait le mauvais choix - de son point de vue. Elle se demandait parfois s'il regrettait ses gestes, ou s'il les adhérait. Et à dire vrai, elle préférait de loin la première solution. Elle n'arrivait pas à comprendre comment il avait pu abattre quelqu'un sans défense et de sang-froid. En fait, elle n'arrivait même pas à comprendre comment il avait tout simplement pu mettre quelqu'un en joue...

    Un nuage passa devant les étoiles, lui donnant ainsi l'impression qu'il faisait plus sombre. Quelques secondes plus tard, une voix s'éleva dans le silence de l'entrepôt, la faisant sursauter :

    - J'ai écopé d'une gamine très matinale, à ce que je vois. Bien. Je pensais devoir te tirer du lit pour te mettre debout...
    - Parce qu'il y a des lits, ici... ? s'étonna Zadyssa.

    Law fit claquer un objet contre sa main. Cet objet se révéla être une règle en bois. La jeune humaine comprit très rapidement ce dont elle pouvait servir...

    - J'ai décidé de sévir. À chaque mot de travers, je frapperai ta main. Je t'ai déjà laissé sombrer lentement dans le désespoir, mais ça n'a pas l'air de suffire. Tu n'y verras pas d'inconvénient ?

    Comprenant que c'était une question piège, Zadyssa n'ouvrit pas la bouche. Se contentant de le dévisager en attendant la suite.

    - Bien. C'est mieux comme ça. Maintenant, suis-moi.

    Zadyssa obtempéra sans discuter, bien qu'une multitude de questions se pressaient dans son esprit. Toutefois, elle n'osait pas les poser, de peur que ce ne soit des mots de travers. D'ailleurs, Law sembla s'en satisfaire. Son silence dura cinq minutes, mais passé ce délais, elle craqua, sa curiosité prenant le dessus sur sa peur :

    - On va où ? Qu'est-ce qu'on va faire ? Pourquoi ?

    Elle omit de mentionner Ena, espérant qu'il l'ait oubliée et qu'il n'ait rien prévue pour elle.

    Law la dévisagea un instant avec un certain mépris avant de répondre.

    - On va dehors. Je t'expliquerai la suite après.

    L'intéressée hocha la tête, comprenant mieux pourquoi il n'avait pas emmené Ena. Si elles avaient été ensembles, nulles doutes qu'elles en auraient profiter pour s'échapper. Mais là, Zadyssa n'avait absolument aucune envie de partir seule... Et abandonnait Ena ? Même pas en rêve !

    Law lui banda les yeux et Zadyssa ne se rendit compte qu'ils étaient arrivés dehors que lorsqu'un courant d'air frais ne traversa la maigre couche de vêtements qu'elle portait. La jeune humaine frissonna. Sa vision bloquée, elle se fia à ses sensations et à son ouï. De cette manière, elle s'aperçut que Law n'était pas la seule personne présente : il y en avait également deux autres. Voire trois. Elle ne saurait le dire.

    Son cœur battait la chamade tandis qu'elle avançait toujours à l'aveuglette, guidée par Law. Ce qu'elle n'appréciait pour ainsi dire, pas du tout. Ils finirent par s'arrêter et son bandeau fut retiré à ce moment-là.

    La première chose qu'elle vit fut le visage de Law, ce qui lui tira une grimace qui lui valu un regard noir de ce dernier. Derrière lui, elle aperçut la présence de Mira et Luka. Son cœur effectua un soubresaut, en les apercevant. Elle se souvenait encore de leur petit jeu, avec elle. Elle tremblait, mais se persuada que c'était à cause de la fraîcheur de la nuit, et non de peur.

    Son regard détailla la totalité du décor, le gravant dans sa mémoire. Il s'agissait d'une minuscule rue, sale, dont les maisons qui la formait ne semblaient guère grandes et agréables à vivre. Ils s'étaient arrêtés devant une boutique qui paraissait être la seule chose un tant soit peu entretenue. Les inscriptions qui l'ornaient demandèrent un certain effort de concentration à Zadyssa, qui dû se souvenir de ses cours qui remontaient à loin. Elle parvint à lire "boulangerie". Ainsi donc, il allait lui demander d'acheter du pain... mais ce n'était pas ouvert, il faisait nuit !

    - Tu vois la boulangerie ? (Zadyssa hocha la tête:) Tu vas devoir entrer par effraction sans faire de bruit, et nous ramener du pain. Considère cela comme un jeu. Par contre, ne fais surtout pas de bruit : les gérants dorment à l'étage.
    - Ça veut dire quoi, effraction ?
    - Bon, en gros, tu entres discrètement et tu reviens de la même manière. Comme un ninja ou un agent secret... Tu as compris ?

    L'intéressée acquiesça, voyant bien que Law n'avait que peu de patience. Elle avait compris ce qu'il lui demandait, mais n'en voyait pas l'intérêt. À quoi bon s'amuser à cambrioler quelqu'un alors qu'il suffisait de demander gentiment ? De plus, ces personnes ne méritaient sûrement pas ça.

    Résolue, elle s'avança devant la porte. Il y avait une sorte de baie vitrée d'où l'on pouvait voir les produits vendus. Cependant, sachant qu'il faisait nuit noire, il n'y en avait pas d'exposé. Elle réfléchit une longue minute debout, se demandant ce qu'elle allait faire, avant d'entrer en action. Zadyssa s'approcha lentement de la porte, adressant un regard discret à Law, Mira et Luka qui paraissaient l'observer de loin. Son sang pulsait dans ses veines à une telle vitesse qu'elle le sentait presque, son cœur battait à un rythme effréné. Elle approcha doucement sa main de la porte puis... toqua. D'abord lentement et faiblement, puis de plus en plus vite et fort.

    Une lumière finit par s'allumer, à l'intérieur de la bâtisse. Des bruits de pas se firent entendre. Quelqu'un approchait. Zadyssa recula de quelques centimètres afin d'avoir toute la porte dans son champ de vision. Du coin de l’œil, elle remarqua que Law et les deux Miralukas semblaient désespérés, au second sens du terme.

    La porte s'ouvrit à la volée et un colosse se dessina dans l'encadrement. Il avait un tablier, était brun mais n'avait que peu de cheveux, et possédait des yeux marron. Son regard se posa sur la jeune humaine qui fit tout son possible pour se donner un air calme et assuré.

    - Hum... Bonjour... je voudrais...
    - C'est fermé ! Repasse tout à l'heure !

    Il lui claqua la porte au nez. Ne se laissant cependant pas démonter, Zadyssa retoqua.

    - J'ai dis : C'EST FERMÉ !
    - Oui mais...

    Une nouvelle fois, la porte se ferma violemment et Zadyssa toqua une troisième fois, bien décidée à l’obtenir, son pain !

    - Je ne nourris pas les gamines de rues ! Oust, du balais ! cria le gérant de la boulangerie.
    - Hé ! C'est pas vrai, je suis pas une gamine ! En plus, j'habite pas dans la rue !
    - Alors qu'est-ce que tu fiches dehors ? Rentre chez ta maman, et que ça saute ! C'est un endroit mal...
    - J'ai pas de maman, méchant ! le coupa Zadyssa. Et si je suis dehors, c'est parce qu'il y a une certaine personne qui m'a obligé à vous cambrioler (en pointant Law du doigt) ! En plus, c'est lui qui a tué maman. Et aussi...

    La porte se referma mais la jeune humaine ne put retoquer : Mira lui attrapa le poignet et la tira, l'emmenant plus loin. Law ouvrit la porte d'un coup de pied avant de jeter un regard noir à l'humaine qui tressaillit. L'instant d'après, on lui remit son bandeau et on la fit marcher presque au pas de course. Ne comprenant pas spécialement ce qui lui arrivait, Zadyssa se laissa guider en posant un milliard de questions qui furent superbement ignorée par Mira.

    Lorsqu'elles furent de retour à l'entrepôt, Mira la fit asseoir par terre et un silence s'installa. L'atmosphère était tellement tendue que la jeune humaine ne se risqua pas à le briser. Après un certain temps, Law débarqua près d'elles. Son regard se posa tout d'abord sur Mira qui ne broncha pas, puis sur Zadyssa. Il lui semblait que l'homme était très... en colère.

    - J'ai dis un mot de travers. J'aurais dû préciser un pas de travers, aussi. Tends ta main.

    Voyant que la jeune humaine ne s'exécuterait pas, il la saisit lui-même et frappa trois fois de forts coups de règle. Il fit de même avec l'autre main. Une fulgurante douleur la traversa tandis que des larmes coulèrent lentement sur ses joues.

    Mira lui donna de quoi bander ses mains et ils quittèrent l'entrepôt sans que Zadyssa ne s'en soucie. À vrai dire, elle s'intéressait plus au fait de ne plus avoir une main parcourue de douleur qu'autre chose. Elle avait horriblement mal et ne comprenait pas sa méthode. Elle dût rester ainsi très longtemps car ce fut Ena qui la trouva au petit matin, les yeux cernés fixant le vide.

    - Qu'est-ce que tu fais là ? s'étonna-t-elle.

    Zadyssa lui expliqua tout ce qu'il s'était passé cette nuit-là, d'une voix encore lointaine.

    - Et qu'est-ce que tu faisais, avant que j'arrive ?
    - J'imaginai qu'il y avait ma maman pour me consoler, mais ça marchait pas.

    Ena ne réfléchit qu'un cours temps avant de reprendre :

    - Viens, j'ai un nouveau jeu, on va faire de l'escalade sur les étagères !

    mercredi 01 février 2017 - 18:12 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar maxoudu4177

    maxoudu4177

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    Ça y est, j'ai réussi à le lire.

    La suite  ...

    mercredi 01 février 2017 - 22:15 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Padme111

    Padme111

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    Très bon chapitre! J'aime de moins en moins Law, c'est normale? ^^ Il est vraiment borné et méchant. J'aime énormément l'astuce de Zadyssa qui refuse de volé et demande le pain et de l'aide. Cela m'a surpris, et c'était vraiment très chouette de ne pas s'attendre à la suite. Quel dommage que notre Zad reçoive une punition aussi sévère. J'aime pas Law, je vous l'avais déjà dit? 

    Ton histoire nous permets vraiment de s'attacher à Zadyssa. Continue comme ça

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    jeudi 02 février 2017 - 11:20 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Zadyssa

    Zadyssa

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    Thanks for comment ! Alors oui, Pad, c'est fait exprès que tu aimes de moins en moins Law. Et, je te rassure, c'est valable dans les deux sens, hein^^ Autant pour moi que pour Zadyssa. Je poste ce chapitre plus tôt parce que je ne pourrais pas le faire dans deux semaines. D'où le fait de le rédiger maintenant. Celui-ci sera différent des deux derniers étant donné que c'est un nouveau rebondissement pour le moins... étrange/bizarre. Donc j'attends vos avis avec impatience ! Bonne lecture !

    Chapitre 37 - Mémoire photographique

    Law tournait en rond, stupéfié. Il refaisait en boucle ses pronostics, sans succès. Non. Il ne comprenait pas. Ce n'était pas normal. Cela ne devait pas se passer comme ça. Ça avait pourtant fonctionné, avec Mira et Luka... pourquoi pas dans ce cas ? C'était incompréhensible. Inexplicable.

    Il détestait avoir tord. Dans ces cas-là, il se débrouillait toujours pour renverser la situation. Mais dans celui-ci... ce n'était pas logique. Lui qui avait pourtant acquis une large connaissance de la psychologie de toutes les espèces, à force de manipulation... voilà que toute sa confiance s'envolait à cause d'une seule erreur. Juste une. Une petite erreur incompréhensible qui n'avait pas lieu d'être.

    Une faible vague de panique l'envahit mais il la repoussa aisément. Non. Il ne devait pas réagir comme ceci. Il avait toujours la situation en main, pas la peine de se faire un sang-d'encre. Tout problème possédait une solution. Le sien aussi, donc. Il n'y avait pas besoin de douter. Le doute ne ferait qu'aggraver la chose.

    Il inspira et expira profondément tandis que les images de la tentative de cambriolage de boulangerie de la jeune Zadyssa lui revinrent en mémoire. Sa façon de réagir face à ce qu'il lui avait imposé... ce n'était pas celle qu'elle aurait pu acquérir auprès de ses défunts camarades. Non. Elle avait été guidée par autre chose. L'innocence, c'était certainement cela. L'innocence ainsi que de grandes valeurs moral mêlée à une certaine pureté qui n'avait pas lieu d'être. Law savait que lorsqu'elle avait trois ans, elle avait vécu une tentative d'enlèvement orchestré par nul autre que lui et ses compatriotes. Elle aurait dû être traumatisée. Cela n'avait pas été le cas. Pourquoi ? Son instinct lui souffla le mot. Keira. Sa mère.

    Il eut un pincement au coeur en songeant à son ancienne amie avec qui ses relations s'étaient complètement disloquées pour qu'il finisse par l'assassiner. Toutefois, il n'éprouvait pas plus de regret que cela, ce qui ne l'inquiéta pas. Il avait acquis une certaine dureté dû à son éducation. C'était cela qui lui donnait la force et l'intrépidité de continuer dans son projet.

    Toujours était-il qu'il avait pu constater que Zadyssa avait la faculté de s'attacher très rapidement aux personnes en qui elle sentait qu'elle pouvait avoir confiance. Il comprit donc qu'elle demandait une certaine attention - et songea à l'utiliser contre elle. Law en déduisit donc qu'elle pouvait également s'en servir inconsciemment pour ne pas craquer. L'affection qu'elle éprouvait vis-à-vis de sa mère lui aurait-elle permis de croire des paroles qu'elle lui aurait très certainement dite afin de diminuer le choc de ce qu'elle aurait vécu ? Et cela même au dépit de ce qu'elle avait pu voir tout en sachant qu'elle possédait une mémoire photographique qui savait lui rappeler ces images malgré son jeune âge lors de cet événement. En effet, Law avait deviné qu'elle en possédait une lorsqu'il l'avait vu repartir en courant vers le complexe alors même qu'elle n'était pas sensée se rappeler le chemin du retour étant donné qu'elle était terrifiée et très probablement perdue lorsqu'elle l'avait empruntée pour la première fois.

    Son raisonnement lui fit comprendre que pour ne pas craquer, Zadyssa avait probablement trouvé un moyen de tenir. Restait à trouver lequel c'était. Et ensuite, il n'aurait plus besoin de se heurter à un mur.

    Ce fut à ce moment que les paroles qu'elle lui avait dite quelques années plus tôt lui revinrent en mémoire "Il... faut... sauver... Ena...". Parallèlement de cela, il eut comme un flash et parut revoir son évanouissement. La pierre qui sortait d'on-ne-sait-où pour l'atteindre à la tempe...

    Law était décidé. Il était temps de tirer la vérité au clair.

    ***

    Le vaisseau franchit un champ d'astéroïdes dans une série de looping. Le pilote était en tête. Il passa aux abords d'une planète et se servit de son champ gravitationnel comme propulseur afin de reprendre de la vitesse et installer encore plus de distance entre lui et ses adversaires.

    Cependant, il était toujours talonné de prêt par un autre vaisseau qui ne le lâchait pas d'une semelle. Ça commençait à devenir lassant ! Il aperçut le vaisseau indicateur et le contourna pour virer à droite. Il allait commencer la seconde partie qui était la plus compliquée : il y avait un point spécial a trouver. Un point avec du vide et, pourtant, une masse gravitationnelle. Un  point qui pouvait lui permettre de se mettre en orbite ou bien de se propulser comme il l'avait précédemment. Toutefois, il n'avait le droit qu'à une seule chance : s'il la manquait, il n'aurait plus assez de carburant pour achever la course et il serait alors éliminé.

    - Et.... c'est incroyable ! Petite Tornade a trouvé le point gravitationnel alors même qu'il est en tête, sans moyen de comparaison ! s'exclama Zadyssa en faisant virevolter son vaisseau improvisé.
    - Tempête de Feu est le second à le franchir ! Super vitesse enclenchée ! Youhou ! s'écria Ena.
    - Oui, mais c'est parce que tu m'as copiée !
    - N'importe quoi !

    Ena tapa un sprint et rattrapa Zadyssa qui fit de même et augmenta donc la distance entre elles.

    - Haha ! C'est encore moi qui vais gagner !
    - Encore ? Et ma série de victoire de ce matin, elle compte pour du beurre ?
    - Absolument.

    Zadyssa vira à gauche mais trébucha sur un objet qui traînait avant de faire des roulés-boulés et d'apercevoir Ena qui en profitait pour la doubler et terminer la course.

    - Alors ? C'est qui qui a gagné ?

    La jeune humaine ne répondit pas.

    Cela faisait déjà plusieurs mois que Law lui avait demandé de braquer une boulangerie. Entre-temps, elle avait eu dix ans. Elle ne l'avait plus revu depuis et ne s'en portait que bien mieux. Zadyssa ne s'était jamais lassée du premier jeu auquel elle avait joué avec Ena. Bien sûr, elles en avaient inventé d'autres, comme l'escalade sur les étagères ou le lancer de bâtons à travers la fenêtre (mais aucune des deux ne sut si un passant avait déjà été assommé ou si personne ne passait dans les environs).

    Un bruit sourd résonna tandis que des bruits de pas approchaient. Zadyssa et Ena échangèrent un regard, inquiètes. Toutes deux savaient que cette entrée indiscrète n'était autre que l'arrivée d'un Law en colère. Effectivement, quelques minutes plus tard, il apparut, le visage serein mais également sévère. Il tenait dans ses mains la fameuse règle de bois et Zadyssa se demanda bien ce qu'il leur voulait, cette fois.

    Ses yeux noirs se posèrent sur la jeune humaine qui tressaillit. Elle ne se rappelait que trop bien sa dernière expérience avec lui. Et vue son air, il semblait prêt à lui poser des questions, elle le devinait rien qu'en le regardant bien que sans réellement savoir comment. Elle se doutait aussi que s'il comptait agir de cette manière, ce n'était pas pour s'adapter à elle de manière positive.

    - Je vais te poser des questions et je veux que tu m'y répondes. Et correctement.

    Quelques secondes plus tard, la silhouette de Mira se dessina derrière Law.

    - Ne t'avise pas de mentir, je le sentirai, affirma-t-elle.
    - Comment ? Vous avez une machine pour détecter les mensonges ? Et pourquoi vous voulez me poser des questions ? Et pourquoi maintenant ? Et pourquoi vous n'en posez qu'à moi ?

    Un regard sévère de Law lui intima le silence tandis que Mira lui répondit :

    - J'ai... un... (elle cherchait ses mots:) j'ai un pouvoir magique.
    - Oouah ! Vraiment ? Et ton pouvoir c'est de remplacer les machines qui détectent les mensonges, de faire voler des objets et de me faire faire des voles-planés ? C'est trop génial !

    Law fit savoir sa présence en simulant une forte toux.

    - Zadyssa, dans la journée, tu ne fais que jouer ? Ou tu... prépares un projet pour t'enfuir ?

    Un projet pour s'enfuir... Elle avait déjà testé une fois et avait vu le résultat. Elle aurait été seule, bien sûr qu'elle l'aurait tenté plusieurs fois, mais pas avec Ena. Et pas si jeune. De plus, peut-être que d'ici le moment où elles seraient en mesure de se défendre, quelqu'un les aurait déjà secourue.

    - Ben oui. Je ne vois pas trop ce que je pourrais faire d'autres, ici. Ce n'est pas comme s'il y avait des livres ou autres choses comme ça...
    - Et tu ne trouves pas ça ennuyant de jouer toute seule ? demanda Law.

    Cette fois-ci, Zadyssa ne répondit pas de suite. Comment ça, "toute seule" ? Elle n'était pas seule, il y avait Ena ! Comment se faisait-il qu'il ne sache pas qu'elle se trouvait là ? Son cerveau carburait à cent à l'heure... que dire ? que faire ? que penser ? Elle ne savait pas. Ainsi donc, elle resta bouche fermée.

    - J'attends une réponse, dit-il d'une voix dure.
    - Hum... si, si, c'est un peu ennuyeux mais on s'y fait, lâcha finalement Zadyssa.

    Law se tourna vers Mira, les sourcils froncés en attente d'un verdict qu'il semblait déjà connaître.

    - Elle cache quelque chose... annonça-t-elle.

    Law se tourna vers Zadyssa et n'attendit pas de connaître l'explication qu'il lui frappa la main que la jeune humaine retira de suite.

    - J'ai dis la vérité ! se défendit-elle.
    - C'est faux, objecta Mira.

    Une nouvelle fois, Law sévit.

    - Dis-moi ce que tu caches.
    - Non !

    Il joua de sa règle mais comprit quelques temps plus tard que ce n'était pas la bonne méthode et que cela obligeait au contraire Zadyssa à se taire. Finalement, il jeta un regard oblique à Mira qui acquiesça silencieusement. Avant même que la jeune humaine n'ait eu le temps de faire quoique ce soit, elle s'évanouit et tout ne fut plus qu'obscurité.

    Des images finirent par briser cette obscurité. Des souvenirs de sa fuite encore très frais qui remontaient à deux ans. La silhouette d'Ena s'imposa à son esprit au même moment qu'elle se réveillait en hurlant.

    Law ne le lui laissa pas le temps de se calmer qu'il lui posa une nouvelle question :

    - Tu tiens le coup grâce à Ena, n'est-ce pas ? Au fond, tu espères qu'elle soit vivante...
    - Mais... mais... elle l'est ! cria Zadyssa.

    Law et Mira échangèrent un regard étonné, voire consterné. Zadyssa ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle ne voulait pas savoir. Elle chercha Ena des yeux et la trouva. Oubliant qu'ils n'avaient pas l'air de la savoir en vie, elle pointa le doigt vers son amie.

    - Vous êtes aveugles ou quoi ? Elle est là !

    Ils se retournèrent d'un même mouvement. Law fronça les sourcils tandis que Mira se retournait vers Zadyssa, étonnée.

    - Non, Zadyssa. Il n'y a personne, fit Law.
    - Arrêtez de mentir ! Vous la voyez, avouez ! hurla-t-elle d'une voix suraiguë.

    Des sanglots étaient sur le point de lui tomber dessus. Elle se releva et se précipita vers son amie.

    - Dis-leur, toi.

    Ena détourna le regard mais finit par le fixer sur Zadyssa après quelques secondes. Son visage n'exprimait que tristesse tandis que celui de la jeune humaine se décomposait et que son cœur marquait un arrêt. Comme si quelque chose au fond d'elle savait pertinemment ce qu'il se passait.

    - Je suis désolée... mais ils ont raison... ils ne peuvent pas me voir...
    - Pourquoi ?

    Des larmes coulèrent le long des joues de Zadyssa. Ena détourna à nouveau le regard, plus longtemps cette fois. Elle était hésitante. Ses yeux passaient de Zadyssa à Law, inquiète.

    - Zadyssa, promets-moi que quoiqu'il arrive, tu garderas toujours espoir.
    - Ena... tu... qu'est-ce que tu racontes... ?
    - Tu me le promets ?

    Se retenant de ne pas pleurer davantage, Zadyssa acquiesça douloureusement. Ena inspira un bon coup avant de se lancer. Et elle alla droit au but :

    - Je suis ton imagination.
    - Qu'est-ce que tu racontes ? Tu peux prendre des objets dans tes mains ! Et je te vois de la même façon que Law et Mira !
    - Je pense que... c'est ta mémoire photographique liée à ton subconscient qui ont fait que tu me vois. Ta mémoire est tellement puissante que tu te souviens avec une extrême précision de la Ena que tu as connue. Ton être conscient a gommé toutes les incohérences liées à l'apparition d'Ena et tu as donc acceptée qu'elle soit là. C'est ce qui t'a permis de te reprendre, après ce qu'il s'était passé. Tu étais complètement désespérée. Tu n'aurais pas supporté de rester seule. Et ce qui est marrant, c'est que c'est sans doute ton subconscient qui te parle, en ce moment...

    Zadyssa ne répondit pas. Assimilant difficilement les propos d'Ena - s'il s'agissait bien d'elle.

    - Alors... tu... n'existes pas ? demanda-t-elle d'une voix brisée.
    - Non. Je suis un peu une amie imaginaire, si tu préfères.

    La jeune humaine s'aperçut que l'image d'Ena commençait à devenir floue, qu'elle n'était plus aussi précise qu'auparavant.

    - Pourquoi tu disparais ? Je ne veux pas que tu partes, moi !
    - Tu ne savais pas que je n'existai pas, avant. Donc tu arrivais à croire que j'étais là. Comme ce n'est plus le cas, l'illusion ne marche plus.
    - S'il-te-plaît, reste encore avec moi ! Je ne veux plus être seule !
    - Tu ne seras pas toute seule, Zadyssa. Je serais toujours là... dans ton cœur...

    La silhouette de la rouquine se flouta une dernière fois avant de disparaître complètement.

    - Ena ! Ena reviens ! Pars pas ! hurla à tout vent Zadyssa, en larmes.

    Sa vue se brouilla tandis qu'elle se sentit de nouveau très seule. Autant que la dernière fois. La panique l'envahit et elle se sentait incapable d'y faire face. Puis elle se souvint des propos d'Ena et la promesse qu'elle lui avait faite. Zadyssa se força à inspirer et expirer calmement. Une fulgurante douleur lui rappela son interrogatoire avec Law.

    - Très intéressant, l'entendit-elle marmonner.
    C'est mon subconscient qui... fit Zadyssa. Alors...

    Son regard se figea sur la fenêtre. Oui. C'était le moment. Elle courut à toute vitesse vers cette dernière, sauta et se démena pour s'agripper au mur. Avec Ena, à l'aide des morceaux de fer trouvés, elles avaient frappés le mur afin de créer des renfoncements, donc des prises. De plus, il était hors de questions qu'elle ne retombe par terre ! Ses mains la faisait affreusement souffrir mais elle ignora la douleur et atteignit la fenêtre tandis que Law lui hurlait de redescendre. Bien sûr, elle ne l'écoutait pas. Cependant, elle parvint à deviner chez lui un sentiment de satisfaction, comme s'il avait trouvé une réponse qu'il cherchait.

    La fenêtre n'était qu'un fin morceau de verre que Zadyssa brisa aisément. Elle fut prise d'un doute en voyant la hauteur la séparant du sol, mais sauta tout de même.

    Une fulgurante douleur la traversa, lorsqu'elle atteignit le sol. Elle tenta de l'ignorer et de marcher mais ce ne fut guère possible : c'était sa cheville. Elle lui semblait qu'elle était comme bloquée. Impossible de marcher convenablement avec. Toutefois, elle fit son possible pour aller à une allure raisonnable. Et ce malgré la fatigue, la douleur, la faim qui commençait à la tenailler et le froid qui passait facilement au travers de ses habits.

    La pluie finit par se joindre à l'ensemble mais elle continua de marcher en songeant à demander de l'aide tout en espérant que Law ne la suivrait pas. Ce qui était bien évidemment, aussi une illusion. Mais comme l'avait dit Ena, elle se devait de garder espoir.

    Ce message a été modifié par Zadyssa le samedi 04 février 2017 - 15:17

    samedi 04 février 2017 - 15:16 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

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    Ce dernier chapitre est...whouah ! vraiment déroutant. J'ai rarement été aussi surprise en lisant quelque chose, et ça c'est un bon point ! Ena qui finalement n'est pas vivante, un retournement de situation surprenant qui a le mérite d'être expliqué.  En tout cas, tu as bien réussi ton effet^^.
    J'aime bien le début du point de vue de Law, ça change un peu. Ainsi, les jumeaux ont en quelque sorte suivi le même parcours que Zadyssa ?

    samedi 04 février 2017 - 17:58 Modification Admin Réaction Permalien

  • PSW
  • Avatar maxoudu4177

    maxoudu4177

    8930 Crédits

    Soit Ena n'a jamais existée soit ils n'ont pas pû la soignée.

    On aura, peut-être, dans la suite Kinsa.

    samedi 04 février 2017 - 22:04 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Padme111

    Padme111

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    Oh que cela devient palpitant!! On découvre ici toute la puissance de l'imagination! Surprise? Oui assurément, je ne l'avais pas vue venir et c'est ça qui est génial! J'y ai cru que la petite Ena avait survécu. Bravo Zadyssa, bravo pour ce chapitre. Faudra donné à Law de l'aspirine, lol

    J'aime vraiment ton histoire

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    lundi 06 février 2017 - 18:19 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Zadyssa

    Zadyssa

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    Merci pour les commentaires ! Je suis contente que la petite révélation vous ait plu, ça fait très plaisir. Voici la suite. Bonne lecture !

    Chapitre 38 - Accusée !

    Retrouver la gamine. Un ordre clair. Un ordre cependant peu intéressant. Cette petite mission allait être une des plus simple jamais réalisée. Comme si elle pourrait aller bien loin.

    Évidemment, Law avait patienté un jour avant de les mettre sur sa trace. Il n'y avait pas à se méprendre : il voulait simplement voir combien de temps et comment elle allait tenir dehors toute seule avec une entorse.

    Mira soupira. La nuit était tombée depuis longtemps et il pleuvait toujours, un véritable déluge. La fillette était sûrement allée loin, mais certainement pas assez pour qu'ils perdent sa trace, d'autant que Law semblait très exactement savoir où elle était allée se fourrer, si elle en jugeait par les ordres qu'ils avaient reçu. La Miraluka se tourna vers Milo. Le jeune homme les avait rejoint depuis deux ans et s'était donc teint quelques mèches en bleu cyan, ce qui était une sorte de moyen de reconnaissance entre eux.

    Au départ, il n'était pas censé survivre plus longtemps : Law ne faisait que l'utiliser. Toutefois, son interprétation avait titillée sa curiosité et il l'avait testé, avant de se débarrasser de lui. Mira se souvenait parfaitement de cette fois-là. Le jeune homme avait dû dérober des produits à des marchands, au nez et à la barbe de ces derniers. Il avait réussi à le faire tout en leur parlant. Et ce malgré les quelques dizaines de passants et acheteurs des alentours. Pour quelqu'un y étant allé au talent, ce n'était pas si mal.

    - Tu sais ce que tu dois faire ? demanda Luka.
    - Bien sûr, répondit l'humain.
    - J'ai hâte de voir ça, marmonna malicieusement Mira.

    S'il y avait bien une partie de la mission qui était intéressante, c'était celle de Milo. Durant tous le temps où Law les avait entraîné, elle et Luka, jamais il ne leur avait proposé quelque chose d'aussi... spectaculaire et amusant. Dans un sens, cela allait être compliqué, mais sachant qu'il n'y aurait pas de résistance, ce serait une simple partie de plaisir.

    Soudain, elle la sentit. La jeune fugitive était toute proche ; les choses sérieuses allaient bientôt pouvoir commencer.

    ***

    Zadyssa était toute ankylosée. Elle avait extrêmement mal à la cheville et ne savait pas du tout où elle était... La jeune fille venait d'ouvrir les yeux, perdue par les événements. Elle ne comprenait pas. Il lui semblait que seulement quelques secondes s'étaient écoulées depuis le temps où elle marchait.

    En contrepartie, elle ne se trouvait plus dehors sous la pluie, mais allongée dans un lit, un chiffon mouillé sur la tête. Grimaçant, elle se redressa et détailla la pièce dans laquelle elle se trouvait, apeurée. Zadyssa était dans une petite chambre contenant un lit, une table de chevet, un bureau et une armoire. Si la pièce n'était pas bien grande, elle dégageait en revanche beaucoup de chaleur.

    La porte s'ouvrit et la jeune fille replongea sous les couvertures, se demandant qui l'avait recueillie et qu'est-ce que cette personne lui voulait. Une voix féminine s'éleva :

    - Tu n'as pas à avoir peur. Je ne te ferai pas de mal.

    Une gentillesse certaine était mêlée à la voix. Liée à une douceur telle que Zadyssa en avait oublié l'existence. Elle retira lentement la couverture et fixa son hôte. Il s'agissait d'une humaine âgée de la soixantaine ; elle possédait sourire bienveillant. Ses cheveux étaient blond vénitien mais tiraient désormais plus vers le gris, ils étaient relativement court. Ses yeux étaient eux, bleu profond, et une étincelle de sagesse s'en échappait.

    - Qu'est-ce que je fais là ? demanda Zadyssa.
    - Tu t'es effondrée devant mon foyer. Tu étais blessée, malade, affamée, assoiffée et épuisée, alors je t'ai recueillie chez moi. Tu dormais depuis une dizaine d'heures, déjà.
    - Ah bon, je suis blessée ? Et j'étais malade ?
    - Tu as une entorse. Et oui, en marchant dehors par temps de pluie, sans manteau, tu devais obligatoirement tomber malade. Et si tu n'as plus de fièvre, c'est que le médicament fait effet.

    Zadyssa acquiesça avant de constater qu'elle ne portait plus les mêmes vêtements. Prise d'une soudaine panique, elle chercha des yeux son carnet et la lettre d'Ena.

    - C'est ça que tu cherches ? demanda son hôte en lui tendant ses affaires.

    En soupirant, la jeune humaine hocha la tête avant de se lever et quitter le lit. Son regard s'attarda longuement sur le système qui lui permettait de maintenir sa cheville en place. Elle avait moins mal qu'en marchant sans, mais elle souffrait tout de même un peu, et elle avait toujours cette sensation de ne pas pouvoir fléchir au maximum.

    - Je t'ai mis une attelle. J'ai toujours une attelle à la maison depuis que ma fille s'est fait une entorse... d'ailleurs, tu portes ses habits.
    - Ah bon ? Elle est où, maintenant ?
    - Maintenant ?

    L'humaine eut un rire amer et nostalgique.

    - Maintenant, elle est maman. D'ailleurs, parlons-en. Où sont tes parents et qu'est-ce que tu faisais dehors toute seule ?

    Zadyssa baissa la tête tandis que les larmes lui montaient aux yeux. Elle avait beau avoir dix ans, la tristesse liée à la disparition de ses parents était toujours écrasante.

    - Ma mère est... et mon père...
    - Je ne peux pas savoir ce qu'il leur est arrivé si tu ne finis par tes phrases...

    Zadyssa prit une grande inspiration pour tout dire d'un coup mais aucun son ne sortit et son faible courage pour tout avouer se tarit. Son hôte hocha lentement la tête.

    - D'accord, je comprends. Tu ne veux pas me parler... je m'appelle Annelle. Et toi ?
    - Moi, c'est Zadyssa !

    Elle fit une pause. Peut-être qu'elle devrait dire ce qui lui était arrivé... elle jaugea Annelle du regard avant de se raviser. Non. Elle ne lui faisait pas entièrement confiance, et c'était réciproque. La jeune humaine se disait qu'elle avait déjà beaucoup de chance d'avoir été recueillie, alors...

    Cependant, sa curiosité la poussa à lui poser une nouvelle question :

    - Tu as des livres ? Ou des choses intéressantes à regarder ?

    Annelle parut surprise mais l'invita après plusieurs longues secondes de silence à la suivre. Elles déboulèrent dans un salon et une fois là, l'adulte ouvrit un hologramme. Il représentait les planètes de la galaxie... Zadyssa recula d'un pas en le voyant s'enclencher avant de s'en approcher et de le détailler longuement. Quand elle suivait encore les cours, on lui avait appris le nom des planètes du noyau central. Mais là, elle en voyait plein d'autres. Tellement qu'il lui semblait impossible de toutes les compter. Elle les grava dans sa mémoire avant de commencer à poser les questions :

    - Elle s'appelle comment, elle ? Et elle ?

    Sans même attendre les réponses, elle continua :

    - Et elle ? Et elle aussi ! Ce sont des lunes, les petits points qui tournent autour des plus gros ? Et Metellos, c'est bien elle ? Et Coruscant ? Et...
    - Du calme ! Elles ne vont pas s'envoler. Oui, c'est bien Metellos. Oui, c'est bien Coruscant. Et oui, les petits points sont les lunes.
    - D'accord ! Et elle, c'est quelle planète ?

    Annelle fronça les sourcils avant de répondre :

    - Yavin.
    - Et du coup, comment elles s'appellent, ses lunes ?
    - Déjà, il y a Yavin IV, elle est bien connue. Ensuite, il y...

    Zadyssa n'attendit pas la suite, se précipitant dans une autre pièce. Elle venait de trouver... la bibliothèque ! Sans même demander la permission, elle attrapa un livre qui l'intéressait, se mit en tailleur et commença à le dévorer. Ainsi, elle n'entendit pas Annelle approcher.

    - Tu sais de quoi il parle ? Cela me semble bien compliqué pour toi...
    - Bien sûr, dit-elle d'une voix lointaine. De la physique... c'est très intéressant... je connais déjà quelques petits trucs, alors...

    Elle lut pendant une bonne heure avant qu'elle ne commence à avoir mal à la tête. Annelle l'a ramena de suite à son lit, probablement soulagée de ne plus avoir affaire à une tornade, et lui administra son médicament. Zadyssa tomba ensuite dans un sommeil bouleversé par des cauchemars.


    Il faisait chaud. Très chaud. Abominablement chaud. Il y avait des cris. Et des bruits de casses. Zadyssa ouvrit les yeux en hurlant avant de prendre conscience que ce qu'il se passait ne faisait absolument pas parti de son cauchemar. Se mettant sur pieds, elle se rendit compte que... la maison avait pris feu !

    Paniquée, elle se leva en trombe, ignorant du mieux qu'elle pouvait les vertiges qui suivirent, et se précipita dans le salon. Elle ne voyait plus rien. Il y avait du feu tout autour d'elle. La luminosité de ce dernier l'éblouissait, mêlé à la fumée qu'il dégageait. Elle se mit à tousser. D'abord doucement, puis par quintes plus fréquentes et violentes. Ses yeux la piquaient.

    Mais ce qui la préoccupait le plus, c'était qu'elle ne trouvait pas de porte de sortie ! Les fondations de la maison semblaient être sur le poids de s'écrouler. Les jambes flageolantes, Zadyssa se couvrit le visage de sa main tout en plissant les yeux afin d'avoir une vision au minimum clair, sans succès. Elle avait de plus en plus de mal à respirer et tomba à genoux, le corps secoué de quintes de toux. Ses forces l'abandonnaient lentement et sa tête lui tournait de plus en plus. Ignorant quand, elle perdit connaissance.


    La luminosité du feu semblait imprimée sur ses rétines. Malgré le fait qu'elle ait les yeux fermés, elle voyait toujours de la lumière à travers ses paupières. Les sons lui parvenaient  retardement mais il lui semblait que tout un remue-ménage avait lieu. Des gens hurlaient des ordres. D'autres criaient pour se faire remarquer. D'autres encore lâchaient des cris suraiguë en simple passants curieux.

    Zadyssa ouvrit à moitié les yeux. Sa vision était floue mais elle constata qu'elle était portée par quelqu'un. Passé cela, ce fut le noir complet.


    Lorsqu'elle reprit de nouveau connaissance, les murs blancs de la pièce lui donnèrent la migraine. Elle se força cependant à garder les yeux ouverts et remarqua qu'une personne inconnue se tenait assise à côté d'elle. Il s'agissait d'un homme ayant un datapad, des lunettes et une barbe grise. À peine eut-il prit conscience qu'elle était réveillée qu'il l'assomma de questions :

    - Est-ce que ça va ?

    Zadyssa hocha lentement la tête, se demandant dans quel pétrin elle s'était bien fourrée, mais surtout, ce qu'il s'était passé.

    - Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce que je fais là ? Où est Annelle ? Qui êtes-vous ? Est-ce que je peux avoir de l'eau ? À manger ?
    - Ici, c'est moi qui pose les questions, non mais !

    Il lui tendit un verre d'eau qu'elle but d'une traite, ainsi qu'une barre énergisante qu'elle engouffra tout aussi vite. Quelques minutes plus tard, on lui amena un plat de pâte qu'elle s'empressa d'avaler, complètement affamée.

    - C'est bon ? s'impatienta l'homme.

    Elle hocha la tête.

    - Très bien. Je m'appelle Jim Pitters. Et toi, tu es Zadyssa Yunixy. Enfant à problèmes...
    - Ça veut dire que je les apporte, que je suis le problème ou que j'ai des problèmes ? demanda-t-elle en le coupant.

    Il haussa un sourcil, avant de continuer.

    - Très probablement les trois, si on a dû faire appel à moi pour une fouleuse de sol...
    - Fouleuse de sol... ? C'est quoi ?
    - OK. J'ai affaire à un cas... Sur Metellos, la population est divisée en deux parties. Ceux qui vivent dans des cités volantes parce qu'ils ont suffisamment d'argents pour, et ceux qui sont destinés à ne jamais quitter le sol de cette planète car les transports pour l'espace sont chers...
    - C'est bête, comme système. C'est parce qu'il y a une population trop importante, que c'est fait comme ça ? Dans ce cas, pourquoi avoir fait des habitations peu élevées et pourquoi il y a des privilèges pour certains et pas d'autres ? Et pourquoi je n'en ai jamais entendu parler ?
    - Vous êtes très peu évasifs, sur ce sujet...
    - Oh, pourquoi ? Et pourquoi tu ne t'intègres pas dans le "vous" en disant...

    Cette fois, ce fut à Jim de la couper. Il sortit de sa poche un objet et le lui montra, attendant une certaine réaction.

    - Une... boîte à allumette ?
    - Bien... tu la reconnais sans doute ?

    Elle était carbonisée et dans un sachet en plastique, seulement, Zadyssa ne voyait pas du tout ce qu'il sous-entendait.

    - Ben non. Je ne vois pas pourquoi je la reconnaîtrai. Pourquoi cette question ?
    - Il nous faut des réponses. Des réponses sur l'incendie qui s'est déclaré dans la maison dans laquelle tu te trouvais après avoir mystérieusement disparue après le décès par blaster de ta mère. Incendie qui s'est propagé toute la nuit et qu'on a mis un temps fou à arrêter.

    Zadyssa ne sut que répondre. Ses pensées formaient un ouragan dans son esprit. Elle ne comprenait pas pourquoi il semblait lui en vouloir. Par ailleurs, Jim ne paraissait pas la tenir à haute estime.

    - Ton père n'a plus eu le droit de se rendre sur Metellos pendant deux ans. Puis il a ensuite été porté disparu. Il a tenté d'enlever des enfants. Il était contrebandier et ta mère aussi. Dans ton école, tu faisais un certain nombre de bêtises... il paraît logique que tu aie repris le flambeau.

    Évidemment, Zadyssa comprenait ce dont il pensait, maintenant, mais elle ne savait que dire. Elle ne voulait pas non plus se résoudre à dévoiler son histoire : peut-être était-ce un piège de Law...

    - Alors, qu'as-tu à dire pour ta défense ?
    - J'ai rien fait !
    - Honnêtement, je l'ai déjà entendu plusieurs fois, ce discours... fit-il, peu convaincu.

    Zadyssa sentit des larmes de frustration lui monter aux yeux mais elle tint bon. Finalement, elle se dit qu'il valait peut-être mieux tenter sa chance avec son histoire... quitte à se faire prendre dans le jeu de Law...

    - J'ai...

    Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une voix résonna dans son esprit. Sursautant, elle jeta des regards suspects autour d'elle avant de se mettre debout sur son lit, mains sur ses oreilles. Elle avait reconnu la voix de l'expéditeur. Il s'agissait de Mira.

    - Tu n'as pas intérêt à dire quoique ce soit sur nous... sinon tu peux être sûre que tu vas te prendre une bonne correction...
    - En plus, il ne te croira pas,
    ajouta Luka en s’immisçant dans la conversation.

    Zadyssa ferma les yeux en espérant ne plus les entendre, peine perdu.

    - Taisez-vous ! hurla-t-elle.
    - Zadyssa ? Personne ne te parle... tu as des hallucinations.
    - Non ! Ils... ils....

    Soudainement, la porte explosa et Law débarqua en trombe, suivit de près par les deux Miralukas et... Milo ! C'était la première fois que Zadyssa le revoyait depuis. Elle ne savait pas encore si elle le détestait ou si elle lui laissait le bénéfice du doute quant au fait qu'il ait pu être obligé d'accomplir tous ces méfaits. Cependant, voyant la teinte de ses cheveux... elle comprit.

    Zadyssa n'eut pas le temps de réagir qu'ils quittaient le bâtiment dans une sortie fracassante, après avoir prit nombre d'ascenseurs. La jeune humaine avait les mouvements entravés par les deux Miralukas qui - à force de la voir se débattre -  l'étourdirent. Ce fut de nouveau le noir.

    Lorsqu'elle se réveilla, Law était devant elle, un sourire au lèvre. Il tenait lui aussi un datapad. Il lui adressa un regard entendu avant de prendre la parole :

    - Tu viens d'être retenue coupable pour avoir déclaré l'incendie...
    - Hein ?
    - ... pour avoir tué ta mère... et tu es recherchée pour fuite... tu veux toujours essayer de partir ?

    Pour toute réponse, Zadyssa cligna plusieurs fois des paupières, abasourdie. Elle n'en croyait pas un mot. Toutefois... Law était tellement satisfait que c'était très sans doute vrai...

    - Mais... je ne me suis pas enfuie volontairement... je... j'ai pas...
    - Oh, Luka a fait du bon boulot avec notre cher Jim Pitters.

    Sur ces entrefaits, il partit, la laissant seule. Zadyssa était frustrée. Comment ça ils pensaient qu'elle avait tuée sa mère ? Ses yeux s'embuèrent et elle se sentit encore et toujours très seule. Alors qu'elle allait cesser de se retenir de pleurer, une sorte de vague réconfortante venant de partout la parcourue. Elle se leva et chercha du regard d'où elle pouvait bien venir, sans trouver la réponse. Ce qui était évident, c'était qu'elle ne venait pas de quelqu'un.

    Puis, une voix apaisante résonna dans son esprit. Elle ne lui déchirait pas les tympans comme celles des Miralukas et la calma, au contraire, lui redonnant courage.

    Espère quand même, espère toujours.

    Zadyssa se rendit compte que... cette voix lui était fort familière...

    jeudi 09 février 2017 - 16:12 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar maxoudu4177

    maxoudu4177

    8930 Crédits

    Super chapitre.

    La voix qui lui dit de garder espoir est-t'elle la sienne ou celle d'un Jedi (vivant ou mort)?

    jeudi 09 février 2017 - 17:52 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Padme111

    Padme111

    27168 Crédits

    C'est encore un super chapitre à rebondissement! Merci beaucoup pour ce partage. 

    Lorsque Zad est chez Annelle, j'avais espérer voir la fin de ses soucis avec Law. La pauvre petite Zad est encore reprise par cet homme méchant. Grrr

    J'aime énormément le lueur d'espoir qui vient de naître avec la dernière phrase. 

    Continue comme ça Zadyssa, "LIKE"!

    samedi 11 février 2017 - 08:48 Modification Admin Réaction Permalien

  • PSW
  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

    12884 Crédits

    Comme l'a dit Pad, beaucoup de rebondissements dans ce moment où on espère un moment que Zadyssa soit sauvée, puis quand on découvre qu'on la recherche pour incendie criminel. Ils ont la tête où sur Metellos, sérieusement, pour accuser une si petite fille ? Et Mira et Luka m'intriguent de plus. Ils ont appris à se servir de la Force en autodidactes, non ?
    Je me demande bien à qui appartient la voix à la fin !

    lundi 13 février 2017 - 19:10 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar maxoudu4177

    maxoudu4177

    8930 Crédits

    T'inquiète Kinsa, elle s'en sort toujours (enfin pour l'instant et encore quelques autres).

    lundi 13 février 2017 - 19:56 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Zadyssa

    Zadyssa

    8745 Crédits

    Merci pour vos commentaires, c'est très encourageant ! Je vois que vous avez pour la grande majorité l'esprit titillé par cette fameuse voix, héhé^^, eh bien, la réponse ne sera pas donnée dans cette fic. Ou alors, je ferai un résumé de toutes les informations que l'on sait plus tard, une fois qu'elle est arrivée à l'Académie.

    Bonne lecture !

    Chapitre 39 - La Tour du droit chemin

    Les yeux dans la vague, Zadyssa était assise au centre de l'entrepôt, proche du plus haut tas. Elle rêvait. S'imaginant tour à tour des vertes prairies dans lesquels elle pourrait s'amuser, et les confins de l'espace dans ses plus beaux recoins.

    Désormais âgée de onze ans, elle avait développée une grande curiosité jamais assouvie, très fortement due au fait qu'elle n'avait pas spécifiquement le droit à l'information. Si elle avait grandi, elle n'était pas bien grande, avoisinant probablement le mètre quarante. Ses cheveux bruns s'étaient allongés et il lui semblait qu'elle avait les yeux de ses parents : penchant autant dans le verts que dans le marrons.

    Law lui demandait régulièrement de ranger tous le bazar qui régnait dans l'entrepôt : devant déplacer tous les objets hétéroclites dans les grandes étagères. Si elle se devait d'obéir, elle ne le faisait cependant peu efficacement, se doutant qu'il comptait ensuite profiter de l'espace libre pour l'entraîner, comme il souhaitait le faire. Évidement, cela allait sans dire que cette première étape forte contraignante n'était là que pour lui faire comprendre qui était "le chef". Et - outre le fait que ce soit extrêmement ennuyeux et qu'elle préférait s'amuser plutôt que travailler - elle n'avait aucune envie de se soumettre bien gentiment. Les ambitions de Law ne l'intéressait guère.

    Zadyssa s'imaginait des couleurs exotiques, flottant dans l'obscurité de l'espace - il lui semblait que cela se nommait une nébuleuse. Aussi, n'aperçut-elle Law qu'au dernier moment.

    - Debout, miss Yunixy ! s'écria-t-il. Tu ne veux pas travailler, très bien. J'ai d'autres atouts dans ma poche, tu verras. J'ai un programme spécial... tu vas aller à l'école durant une semaine. Mais c'en est une bien particulière... pour les têtes brûlées comme toi.

    Peu enthousiaste, elle se leva sans mot dire, rechignant silencieusement à quitter son tendre rêve. Encadrée de Luka, poings liés, elle se retrouva rapidement dans un cargo en route pour elle-ne-savait-où. Le Miraluka avait lui aussi grandi. Il avait pris davantage d'assurance et semblait plus adulte que la fois précédente. Toutefois, son côté sadique ne l'avait pas quitté, à en juger par le sourire sarcastique et les yeux pétillants qu'il affichait.

    Ils débarquèrent peu de temps plus tard, et Zadyssa dut plisser les yeux tant elle n'était pas habituée à une telle luminosité, bien qu'en partie cachée par d'épais nuage gris. Toutefois, elle entre-aperçut vaguement une tour. La plus grande qu'elle n'ait jamais vue - il fallait bien avouer que les structures de Metellos ne dépassant rarement plus de 20 mètres, pour les plus hautes, elle n'avait pas eu cette occasion. Si Zadyssa avait entendu parlé de stratablocks gigantesques, c'était la première fois qu'elle en voyait un. Elle se fit une joie de poser la question.

    - Exact. Voici le stratablock 7, répondit Luka. Bienvenue à Moridebo ! Le pire secteur de la planète, je t'aurais bien conseillé de ne pas y mettre les pieds, mais...

    Il éclata de rire tandis que l'information montait à une vitesse étonnement lente à son cerveau. Moridebo... elle en avait déjà entendu parlé et n'était clairement pas ravie de devoir s'y rendre. Frissonnant, elle fit de son mieux pour rester calme.

    Pour autant, elle était incapable de ne pas jeter des regards un peu partout. Désolation, escroqueries, famines, pauvretés... ce fut tout ce qu'elle vit. Sa curiosité fut soudainement moins titillée et elle se força à ne pas s'en intéresser. Elle ne pouvait rien faire pour eux et ne souhaitait pas en cauchemarder plus tard, elle avait déjà suffisamment d'horreurs pour alimenter ces derniers.

    Suivant les deux hommes à petit pas, elle se fit la plus discrète possible jusqu'à arriver dans une place assez grande, entourée de barreaux.

    - L'État ne te cherche plus, je leur ai dis que je t'avais retrouvée et que je te gardai sous barreaux. Par contre, je leur ai informé que je t'amènerai ici, cette semaine, dans leur fameux centre. Donc si tu tentes quoique ce soit...

    Zadyssa acquiesça lentement, promenant son regard sur le bâtiment. Il était complètement abîmé et semblait abriter des personnes, pourtant. Ils entrèrent dans l'enceinte et furent accueillis par un homme à barbe grise et yeux de même couleur, portant de petites lunettes rondes. Il serra d'une poigne forte la main de Law, puis celle de Luka avec un sourire aux lèvres. Enfin, il se tourna vers la jeune humaine :

    - C'est elle, ton fameux cas ? demanda-t-il.
    - Tout à fait. C'est une grande ignorante : si tu pouvais lui faire comprendre deux-trois petites choses... le même type de semaine que Luka et Mira, en fait.
    - Même le dernier examen ?
    - Surtout lui.

    L'homme jeta un regard oblique à Zadyssa qui essaya de savoir ce qu'il pensait. Le "même" l'avait titillée et inquiété... Finalement, il l'invita à le suivre. Au premier temps, elle ne réagit pas avant qu'elle ne soit poussée en avant par Luka qui lui fit un signe d'adieu de la main.

    Il l'emmena dans le bâtiment qui se révéla être une sorte d'internat. Beaucoup d'adolescents traversaient les couloirs d'un pas hâtifs.

    - Bien le bonjour, jeune Zadyssa. Tu es ici dans un centre de remise sur le droit chemin. Au cours de ton court séjour, tu vas être confrontée à plusieurs choses qui te feront prendre conscience de ce que tu es et ce que tu dois faire pour t'améliorer.

    Il soupira et se passa une main dans les cheveux.

    - Bon, c'est ce qui est censé se passer. Mais la grande majorité sombre plus bas encore. D'où l'intérêt du dernier examen... Sur neuf cent milliards d'habitants, c'est évident qu'ils ne font que le minimum syndicale...

    Il héla un jeune humain qui passait par là et lui demanda de l'accompagner dans une chambre vide. Ce dernier leur jeta un regard hautain avant d'acquiescer mollement.

    - Au fait, je m'appelle Perss, l'informa l'homme. J'espère que tu sauras te montrer coopérative...

    Zadyssa sentit que la fin de la phrase n'avait rien à voir avec son précédent discours et qu'il concernait autre chose... le regard grisé qu'il lui lançait lui indiqua qu'il s'agissait de Law, et de ce qu'elle était censée faire...

    L'humain qui la détaillait avait les cheveux très courts, noirs de jais et les yeux marrons ; il paraissait avoir douze ou treize ans. Il ne la tenait apparemment pas en haute estime et finit par lâcher :

    - Je m'appelle Af'Lee. Suis-moi, je vais te présenter des gens...

    Zadyssa obtempéra, se doutant fortement qu'elle allait encore être éprouvée, durant ce "séjour"... Ils débouchèrent dans une sorte de gymnase, du moi cela en avait les allures. Une adolescente à la tignasse brune en pagaille et à la corpulence musclée et imposante riait aux éclats avec une bande d'amis. Tous arrêtèrent ce qu'ils faisaient quand ils aperçurent les nouveaux venus.

    - Lee ? Qu'est-ce qui t'amènes ici ? demanda-t-elle.
    - Il y a une nouvelle...
    - Oh, je vois...

    L'adolescente s'approcha de Zadyssa d'une démarche assurée. Elle se pointa devant elle :

    - Autant être clair de suite : ici, c'est nous les chefs.
    - Si c'était juste pour me dire ça... rétorqua la jeune humaine en tournant les talons.
    - Ça implique le respect !
    - Tu n'as pas l'air d'être gentille... je ne vois pas pourquoi je devrais respecter une personne telle que toi...

    Zadyssa n'eut pas le temps de réagir qu'elle se retrouva au tapis en un rien de temps. Elle reçut un puissant coup de pied dans l'abdomen et étouffa un cri de douleur. Elle se releva, le souffle coupé, sans néanmoins prêter attention à l'adolescente et quitta de cette manière le gymnase, sous les insultes de cette dernière qui se heurtait toutefois à un mur. 

    Elle trouva par elle-même une chambre vide et se laissa choir sur le lit. Non. Décidément, elle ne comprenait pas ce type de personne. N'y prêtant pas attention, elle se laissa aller à ses rêveries jusqu'à la fin de la journée. Le reste de la semaine passa lentement. Les cours d'éducation civique et morale avait lieu dans un brouhaha certain, et les séances d'observations de criminels l'horripilaient. Elle comprenait mieux pourquoi leur fameux "centre" n'avait guère de succès, ainsi que le mécontentement de Perss - bien qu'il semble ami avec Law.

    Le dernier jour finit par arriver. Il pleuvait des cordes, un vrai déluge ! D'un autre côté, avec les nuages qui avaient surplombé le ciel durant toute la semaine, ce n'était pas étonnant. Les trente à cinquante adolescents furent regroupés devant le stratablock... Zadyssa se demandait bien pourquoi tout en n'ayant pas envie de le savoir.

    - Bien, bien. La fin du cycle approche. C'est maintenant l'heure de voir si vous avez fini changé... annonça Perss.

    Pour la première fois, un silence complet se fit, et la jeune humaine afficha son soulagement. Elle n'était plus tellement habituée au bruit...

    - Si vous parvenez à grimper en haut du stratablock, vous serez rendus à vos familles. Dans le cas contraire...
    - Mais... c'est impossible ! intervint Zadyssa. On risque de tomber !

    Perss hocha tristement la tête, ne semblant pas approuver ces méthodes. Un de ses associés, plus sévère, leva un blaster en les prévenant du sort qui les attendait si jamais il n'obéissait pas. Étonnement, ce fut la première fois que Zadyssa vit Leasse, l'adolescente brune, effrayée et en manque de charisme.

    - Top !

    Les jeunes détalèrent de concert, devant monter à main nue l'imposant stratablock, tel un mur d'escalade. Les plus agiles parvinrent à un niveau assez élevé rapidement, tandis que d'autre peinait à grimper d'un mètre. La pluie n'aidait pas.

    À peine voulut-elle monter que Zadyssa se fit pousser et tomba dans une flaque, trempée. C'était Leasse. Elle rouait de coups toute personne voulant l'approcher ou grimper. Une vraie furie. Hébétée, la jeune humaine mit quelques instants à reprendre ses esprits.

    Voyant que Leasse était suffisamment haute, elle se hissa à son tour. Par chance, elle était assez agile. S'aidant d'une gouttière pouvant largement supporter son poids, elle rattrapa facilement Leasse - elle était à six mètres du sol et fit de son mieux pour ne pas regarder en bas. L'adolescente de quinze ans tenta de la faire tomber mais manqua elle-même de chuter. En contrepartie, elle n'abandonna pas et à la seconde tentative, parvint à la faire lâcher prise.

    Hurlant, Zadyssa chuta. Son coeur battait la chamade, elle avait peur. Elle ne comprenait pas cet entêtement à vouloir lui imposer un point de vue, des ordres... Elle se rappela la voix qu'elle avait entendu, quelques mois plus tôt, ce sentiment de sécurité qui l'avait envahit en ce court instant... elle essaya de retrouver la même sensation sans toutefois y parvenir. En revanche, ce fut suffisant pour qu’instinctivement, elle se raccroche à la gouttière, se brûlant les mains. Les larmes lui montèrent aux yeux quand elle remarqua l'état de ses paumes.

    N'abandonnant pas pour autant, elle reprit l’ascension. Elle comprenait tout à fait leur fonctionnement... le prétendu examen final n'était qu'un leurre : l'État ne se souciait guère d'une paire d'adolescent sur la poignée qu'il pouvait avoir dans la planète. Ils restaient indifférents à leurs sorts, surtout au vue de leur classe. Encore une injustice...

    Zadyssa finit par dépasser Leasse qui se trouvait essoufflée. La pluie lui tombait sur le visage, elle était trempée et se sentait glisser à chaque instant. Ses bras la tiraient, ils étaient lourds et en constantes crispations, elle n'avait plus de force. Elle remarqua la présence d'Af'Lee, au-dessus d'elle, à sa droite.

    Brusquement, ce dernier chuta en criant. La jeune humaine eut l'impression de le voir au ralentit. Il était tombé en arrière et n'avait aucune chance de se rattraper. Au vue de la hauteur, il n'avait aucune chance de survivre en cas de contact avec le sol, non plus.

    Sans savoir comment, ni pourquoi, Zadyssa se saisit de son poignet à l'aide de sa main droite et manqua de partir avec lui. Cependant, son bras étant bien calé, elle sut se retenir. En contrepartie, une fulgurante douleur la traversa de part en part, émanant de son épaule en particulier. Sa respiration était saccadée et elle l'aurait lâché si Af'Lee ne lui avait pas attrapé le poignet en retour. Il s'aida de sa main pour se stabiliser et reprendre appuie. Le jeune homme paraissait étonné, voire consterné et hébété. Il la gratifia d'un "merci", tandis que Zadyssa plaquait son bras droit contre son ventre, le visage crispé de douleur. Cette fois, c'était évident, elle ne pourrait plus grimper. Des larmes roulèrent sur ses joues, elle avait si mal et se sentait incapable de terminer l'épreuve...

    Elle regarda en bas et manqua de perdre l'équilibre, faute au vertige. Puis, elle vit ce qu'elle voulait voir...

    - Pourquoi continuer à grimper... ? questionna-t-elle.
    - Parce que tu n'as pas le choix.

    Elle cala ses pieds contre la gouttière, la main toujours contre son ventre, se tenant à une main. Elle avisa le sommet mais ne l'aperçut même pas. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, son sang pulsait à toute allure dans ses veines, elle tremblait, de froid et de peur.

    - Espère quand même... espère toujours...

    Elle ferma les yeux et poussa Af'Lee dans le vide. Ce dernier hurla de surprise et de peur. Pendant ce temps, Zadyssa se propulsa à son tour et se mit à tourbillonner dans tous les sens. Le vent lui sifflait dans les oreilles tandis qu'elle avait l'impression que son estomac remontait et s'apprêtait à recracher le maigre repas constitué de meatalos qu'elle avait pris...

    Elle n'avait plus de perceptions de l'espace, ni du temps. Les secondes s'étiraient comme des heures. Elle ne sentait plus la pluie contre son visage, ne s'entendait plus hurler. Elle avait l'impression de chuter à l'infinie, prise du vive peur en se demandant si elle avait bien fait...

    Soudain, toutes ces sensations s'altérèrent. Zadyssa se sentit flotter dans le vide, rattrapée par une force mystérieuse et invisible. Elle ouvrit les yeux et constata qu'elle se trouvait à six mètres du sol, Af'Lee à ses côtés.

    - Mais... mais... comment c'est possible... ? bafouilla-t-il.

    Zadyssa aperçut Luka, en bas. Il semblait content de faire étalage de ses pouvoirs, et fit redescendre lentement les deux humains. Law l’accueillit en bas, peu content.

    - Je ne comprends pas... lâcha-t-il à l'attention de Perss. Pourquoi est-ce qu'elle fait tout différemment ?

    L'intéressé la détailla longuement avant de répondre :

    -  Je crois qu'elle a une force : au détriment de tout ce qu'elle a vécu, elle est encore innocente...

    mardi 21 février 2017 - 19:54 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar maxoudu4177

    maxoudu4177

    8930 Crédits

    C'est moi ou il y a des c**s partout dans cette histoire?

    mardi 21 février 2017 - 22:30 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Zadyssa

    Zadyssa

    8745 Crédits

    Oui, je poste un autre chapitre dès maintenant parce que j'ai le temps et l'inspi, alors autant en profiter C'est un chapitre court mais qui narre un point important. Bonne lecture !

    Chapitre 40 - Nostalgie

    Désormais âgée de douze ans, Zadyssa marchait de long en large. Elle s'ennuyait grandement. L'envie de jouer lui était passé, non pas que cela ne l'amuse plus, mais tout simplement parce que faire à chaque fois la même chose ne l'intéressait plus. Étant d'un naturel curieux, l'entrepôt s'était révélé bien trop petit. Elle avait su préserver sa part de mystère, grâce à son imagination, mais c'était passé. Elle voudrait voir d'autres horizons, apprendre de nouvelle chose, rencontrer des personnes sympathiques, visiter des planètes vertes, enneigées, ensablées... tous ce qui lui semblait autant à portée de main que lointain. C'était frustrant. Très frustrant. De plus, elle désespérait de ne pas réentendre cette voix. Elle ne lui avait dit qu'une chose, une seule : "espère quand même, espère toujours". Cela faisait deux ans, déjà, et rien n'était venu bouleverser son quotidien. Que devait-elle espérer ? Combien de temps devrait-elle attendre avant que quelque chose ne se produise... ? Elle se le demandait bien.

    Zadyssa jeta un regard à la fenêtre qu'elle avait empruntée, il y avait deux ans, pour fuir. Elle était désormais condamnée par d'épais barreaux. En soupirant, la jeune humaine se hissa à sa hauteur et observa la vue qui s'offrait à elle. Le ciel. Elle se souvenait de son premier vol en navette spatiale, avec sa mère... C'était les temps heureux. Elle sourit : se rappelant encore la façon dont cela s'était terminé, par une vrille. Encore une fois, elle songea à ses amis en se demandant ce qu'ils étaient devenus. Peut-être même l'avaient-ils oubliée... Elle secoua la tête. Se torturer avec ce genre de questionnement ne servait à rien. Elle devait apprendre à être patiente ; mais elle se savait tout le contraire, et rester cloîtrer ici la désespérait.

    L'ennuie était la chose la plus terrible qu'elle pouvait ressentir, accompagnée de ce sentiment constant de solitude, bien évidemment. Zadyssa devait bien avouer que les instants les plus amusant de son quotidien avaient lieu lorsque Law daignait pointer le bout de son nez : il était toujours drôle de le voir s'exaspérer de son manque total d'intérêt pour ce qu'elle devait faire. Par ailleurs, cela l'étonnait qu'il n'en ait toujours pas fini, avec elle. La jeune humaine avait deviné depuis longtemps que ce n'était pas le type de personne patiente... Zadyssa se demandait parfois s'il n'y avait pas d'autres raisons quant au fait qu'il la garde séquestrée dans l'entrepôt. À chaque fois qu'il venait, elle essayait de percer son secret, sans succès.

    Zadyssa l'avait également questionné sur la raison qui l'avait poussé à tuer sa mère, lors d'un dialogue assez violent en tirades. Law lui avait répondu qu'ils avaient réalisé un marché il y avait bien longtemps, mettant en jeu une grosse somme d'argents qu'il n'avait jamais reçu. C'était une nouvelle fois une motivation stupide, ce qui l'avait considérablement énervée. En vérité, la jeune humaine n'appréciait pas de se mettre en colère, sans savoir pourquoi. Elle préférait de loin laisser passer jusqu'à ce que la personne en question n'abandonne, faute d'être ignorée, plutôt que de donner à alimenter ses propos. Toutefois, il y avait certains points personnels sur lesquels elle ne pouvait mettre une croix qui la poussaient à se défendre farouchement. Manque de chance pour Law : il était justement tombé sur un de ces fameux points.

    Zadyssa fit deux pas de plus avant que ses yeux ne se posent sur Petite Tornade, le premier vaisseau de sa panoplie qu'elle avait construit et de loin son préféré. Pourtant, depuis la disparition d'Ena, elle avait refusé de l'approcher de trop près : il la lui rappelait bien trop... Cependant, cette fois là, elle le prit à deux mains et s'assit en tailleur en jouant distraitement avec. Son regard divulgua sur le ciel bleu qu'elle apercevait par la haute fenêtre. Elle ne l'admettrait sans doute pas, n'y ayant pas réfléchi, mais pour elle, un vaisseau était synonyme de liberté : il lui permettrait de quitter Metellos. Non pas qu'elle n'apprécie pas sa planète natale - elle y avait vécu des moments formidables -, mais dernièrement, elle y avait vu et vécu nombreux instants qu'elle aurait préféré ne jamais imaginer.

    Ses yeux s'embuèrent lorsqu'elle repensa à ses amis du complexe. Corail, Maeldan, Fitz, Eolia, Ally, Kréun, Linax... Ena... et Milo. Tous avaient disparu d'une manière ou d'une autre. Zadyssa savait que Ally, Kréun et Linax étaient sur Coruscant, du moins l'espérait-elle. Mais elle les avait vu parvenir à fuir, alors... Puis elle songea à son père. Lui aussi s'était envolé en fumée, sans même un au-revoir. La jeune humaine repensa à son rêve. Elle s'en souvenait encore très bien, sa mémoire photographique n'était apparemment pas un mensonge.... La chute qu'elle avait fait, les yeux rouges qui s’agrandissaient et cet étrange savoir que de connaître la dernière chose qu'il avait vu...  Un frisson la parcourut tandis qu'elle tressaillit.

    Les cauchemars... elle avait eu l'occasion d'en faire d'autres, depuis. Sauf que contrairement à celui-ci, il n'y avait eu personne pour la consoler et la rassurer - elle avait dut se débrouiller seule et trouver un moyen elle-même de retrouver le sommeil. En contrepartie, cela ne fonctionnait pas à tous les coups, les cernes qu'elle avait en étaient la preuve formelle. La nuit, alors qu'elle essayait de dormir, des images dansaient dans ses yeux. Le plus souvent, il s'agissait de souvenirs douloureux qu'elle se ferait une joie d'oublier... seulement, ce ne semblait pas être le cas de son cerveau.

    Zadyssa songea à une sensation qu'elle n'avait jamais pu oublier : la fois où elle avait entendu cette voix... Elle s'était sentie tellement sereine, à portée d'un monde bien plus grand qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Puis elle avait eu ce sentiment d'être enveloppée, comme bordée dans un cocon de sécurité. Elle n'avait plus jamais ressenti cela, mais c'était une des seules choses qu'elle ne désespérait pas de sentir à nouveau, sans qu'elle ne sache spécifiquement pourquoi. Au moins, cela la rassurait. La jeune humaine se souvenait également de son saut de l'ange. C'était un souvenir assez douloureux. Elle avait vécu une expérience inoubliable mais peu agréable. Sa vie avec sa mère et celle de Law - si on pouvait appeler cela, une vie - étaient en opposition complètement diamétrale. Si avec cette dernière, elle avait été choyée, avec lui, ce n'était absolument pas le cas. Poussée jusqu'au bout, Zadyssa se demandait fortement combien de temps il agirait de cette manière... ou combien de temps elle pourrait tenir. Il semblait être quelqu'un de très têtu, toujours prêt à avoir le dernier mot. Si elle l'était également, elle se doutait qu'étant dans la mauvaise position, elle tiendrait moins. Ce constat l'effrayait souvent, aussi faisait-elle de son mieux pour ne pas se le rappeler... peine perdu.

    Quittant ses pensées, Zadyssa reporta son regard sur Petite Tornade... et se rendit compte que le morceau de ferraille flottait à quelques centimètres du sol et qu'elle ne l'avait donc plu dans les mains. La jeune humaine, complètement étonnée, sursauta et le vaisseau retomba dans un bruit sourd. Elle resta un long moment hébétée et abasourdie, clignant plusieurs fois des paupières pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Non. Ce ne semblait pas être le cas. Doucement, elle se pencha vers l'objet, s'attendant à tout instant à le voir bouger de lui-même. Rien ne se produisit. Il ne réagit pas. Son cœur battait la chamade. Non, elle n'avait pas peur. Elle était simplement excitée. Ce n'était pas tous les jours que l'on voyait un jouet s'envoler.

    La jeune humaine le fixa longuement, se posant mille et une questions. Comment avait-il bien pu léviter ? De quelle manière ? Qui ? L'une de ses premières réponses fut de se dire que c'était probablement une action de Mira et Luka : eux possédaient ce genre de pouvoirs. Elle entreprit donc de fouiller minutieusement chaque recoin de l'entrepôt afin de dénicher les coupables sans rien trouver. Zadyssa retourna donc s'asseoir devant l'objet. En tailleur, elle le fixait intensément, espérant percer tous ses secrets de cette manière.

    Puis elle la sentit. Une puissante énergie la traversa. Elle semblait lier l'objet, aussi. Mais tout était assez diffus, pas clair. Ce fut toutefois suffisant pour que son cœur ne manque un battement, comme prit dans une vague d'excitation et d'impatience. Cette étrange énergie... il lui semblait qu'elle pouvait être aussi tranquille qu'ouragan. De plus, elle lui semblait forte familière... Se raccrochant à ce sentiment de familiarité, Zadyssa parvint à conserver une faible connexion avec ceci. C'était la première fois qu'elle ressentait une telle chose. La jeune humaine s'était rarement sentie aussi apaisée depuis qu'elle était dans l'entrepôt. Elle se demanda si... c'était cette énergie qui avait fait voler l'objet. Sans savoir comment, elle savait que cette dernière en avait les capacités. 

    Quelques secondes plus tard, elle se rendit compte qu'une seconde fois, le morceau de ferraille était en lévitation. Cependant, elle ne le voyait pas. Elle le savait, c'était tout. Portant son regard sur ce dernier, elle s'aperçut effectivement qu'il flottait de quelques millimètres. Elle n'en connaissait pas la raison exacte, et pour une fois, elle ne s'en soucia pas  : elle avait enfin trouvé quelque chose d'intéressant à faire. Si elle se posait beaucoup de questions, elle les laissa dans un coin de son esprit, préférant essayer de faire voler Petite Tornade. Zadyssa sourit.

    mercredi 22 février 2017 - 11:59 Modification Admin Réaction Permalien

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