Nous avons perdu une figure mémorable du jeu vidéo
La nouvelle a frappé lindustrie du jeu vidéo de plein fouet. Vince Zampella, figure centrale et respectée de la création vidéoludique moderne, est décédé à lâge de 55 ans d'un accident de voiture. Derrière ce nom se cache bien plus quun producteur à succès : Zampella était lun de ces rares créateurs capables dinfluencer durablement un média tout entier, sans jamais chercher la lumière.
Pour des millions de joueurs, son héritage se vit manette en main.
Au début des années 2000, Vince Zampella fait partie de ceux qui veulent transformer le jeu de tir. Avec Call of Duty, il impose une vision radicalement nouvelle : immersion totale, rythme nerveux, mise en scène cinématographique et sensation de tir précise. Le FPS devient alors plus accessible, plus spectaculaire, mais aussi plus viscéral. Ce nest pas seulement une licence qui naît, cest un standard. Un langage que toute lindustrie finira par parler.
Après un départ brutal et très médiatisé dInfinity Ward, beaucoup imaginent Zampella sur la touche. Lhistoire prouvera linverse. Avec Respawn Entertainment, il signe un retour aussi discret quimpressionnant. Titanfall réinvente la mobilité dans le FPS, tandis que Apex Legends prouve quun battle royale peut être nerveux, lisible et profondément axé sur le skill. À chaque fois, la même obsession : le ressenti du joueur, la fluidité, lintelligence du gameplay. Mais Respawn ne se limite pas au multijoueur.
Avec Star Wars Jedi: Fallen Order, Vince Zampella et ses équipes démontrent quils savent aussi briller dans le jeu solo narratif. Loin des productions opportunistes, le titre surprend par son respect de la licence, son ton plus sombre et son gameplay exigeant, inspiré des jeux daction-aventure modernes. Le succès est confirmé avec Jedi: Survivor, plus ambitieux, plus dense, plus maîtrisé. Ces deux jeux installent Respawn comme un studio capable de conjuguer spectacle, narration et exigence ludique, sans trahir lesprit Star Wars. Là encore, Zampella veille en coulisses, garant dune vision claire : faire passer le jeu avant le produit.
Plus récemment, Vince Zampella travaillait autour de projets stratégiques majeurs chez Electronic Arts, dont Zero Company, une nouvelle initiative pensée pour renouveler certaines licences et encourager des productions plus audacieuses. Même à ce stade de sa carrière, il continuait dagir comme un bâtisseur, cherchant à structurer lavenir plutôt quà capitaliser sur le passé. Un créateur respecté, pas une marque. Ce qui distingue Vince Zampella, cest quil na jamais cherché à devenir une icône médiatique. Pas de discours grandiloquents, pas de posture. Seulement des jeux solides, des équipes fidèles et une vision claire de ce que devait être le plaisir de jeu. Dans une industrie de plus en plus formatée, il restait lun de ces rares décideurs à croire que le gameplay devait parler de lui-même.
La disparition de Vince Zampella laisse un vide immense. Call of Duty, Titanfall, Apex Legends, Jedi: Fallen Order, Jedi: Survivor, Zero Company autant de noms qui racontent lhistoire dun créateur qui na cessé dévoluer sans jamais renier ses principes. Il nest plus là, mais chaque tir précis, chaque mouvement fluide, chaque moment de tension parfaitement calibré porte encore un peu de son ADN.
Merci Vince, pour les sensations, les souvenirs et les mondes que tu nous as laissés.