La critique du premier tome d'une nouvelle série, signé Tom Taylor et Chris Scalf
Lorsque j'ai vu que Delcourt allait publier une intégrale Boba Fett, j'ai tout de suite repensé au recyclage des vieux albums de Dark Horse France, déjà republiés par Delcourt dans la collection Côté Obscur... et l'idée ne m'enchantait pas tellement la qualité de ces histoires était mauvaise...
Et puis en fait, non, Delcourt a choisi de publier des histoires jusqu'ici inédites en album (publiées dans le magazine la Saga en BD) : Blood Ties : Jango & Boba Fett et Blood Ties : Boba Fett is Dead, scénarisées par Tom Taylor et dessinées... pardon, peintes par Chris Scalf.
Les 2 arcs sont une seule et même histoire continue, qui raconte l'association entre Boba Fett et le fils d'un clonetrooper déserteur devenu adulte, Connor Freeman.
Les personnages sont hauts en couleur, surtout celui de Connor, une espèce de paumé alcoolique qui fuit son passé, mais qui, par son humour et sa gouaille, est très vite attachant. C'est une espèce d'anti-héros, fidèle à ses amis et avec le sens du sacrifice... bref un Han Solo, quoi (et qui n'aime pas Han Solo?).
Si les antagonistes du premier arc sont un peu ridicules (la "ligue des chasseurs de primes" en tête), en revanche les méchants du second, objets de la vendetta de Boba Fett, qui va les éliminer les uns après les autres façon Kill Bill, sont plus intéressants et un peu plus classes.
L'histoire est bien construite, les flash-backs bien amenés enrichissent intelligemment l'histoire, et on découvre des traits de personnalité inattendus chez Jango et son fils (comme la collection insolite de Boba !), et notamment de l'attachement envers leur famille, chose qu'on ne pensait pas possible chez ces chasseurs de primes froids et violents. On a d'ailleurs plaisir à découvrir la femme et la fille de Boba Fett, qu'on retrouve des années plus tard dans la série de roman L'Héritage de la Force, une preuve de plus s'il en fallait que l'univers Légendes avait une vraie cohérence et une vraie continuité.
Le graphisme de cette BD est absolument magnifique. Les peintures de Chris Scalf font de chaque case une oeuvre d'art. Les visages sont très réalistes, voire parfois photoréalistes. La ressemblance entre Connor et les Fett est frappante, et pourtant son visage est légèrement différent, ce n'est clairement pas un clone... et ça c'est fort !
La lumière est superbement gérée, et les angles de vues diversifiés, associés aux flous cinétiques donnent beaucoup de dynamisme aux scènes d'action.