La critique des 2 premiers albums de la série de Charles Soule et Giuseppe Camuncoli
Panini a donc décidé de rebaptiser cette série (intitulée sobrement Dark Vador dans le magazine bimensuel) en Dark Vador : Le Seigneur des Sith. Je trouve personnellement que c'est une bonne chose, qui permet de démarquer cette série de celle de Kieron Gillen. L'histoire se déroule immédiatement après la Revanche des Sith, et la reconstruction de Dark Vador.
Une série violente et palpitante où le tout nouveau Sith va endurer toutes sortes de souffrances, physiques et psychologiques, et devoir faire des choix drastiques et monstrueux pour s'enfoncer de plus en plus dans le mal et accroître son pouvoir. Soule participe ainsi à la création du méchant le plus emblématique du cinéma, en construisant son esprit cruel et impitoyable au fil des pages. Il met également en place les premiers mouvements du jeu d'échec de haine entre Vador et l'Empereur, qui aboutiront à leur affrontement final dans le Retour du Jedi.
Cette série explique également de façon inédite l'origine de la couleur rouge des sabres Sith, l'origine du sabre et de l'armure de Vador, ainsi que la création de l'Inquisitorius et la relation entre les Inquisiteurs et les Seigneurs Sith, ce qui rend cette histoire quasiment indispensable dans la compréhension globale de la saga. Un autre élément, récurrent dans les albums, m'a particulièrement plu : les militaires de l'Empire ne connaissent pas le nouveau bras droit de l'Empereur, qui n'a pas de grade militaire et n'a pas été officialisé par Palpatine. Ils le prennent donc, tout naturellement, pour un Jedi, retournant l'Ordre 66 contre lui. Il est donc réellement seul contre tous, et doit faire mission après mission des démonstrations de force impressionnantes pour s'en sortir et se renforcer.
Les antagonistes sont hauts en couleur : d'abord ce Jedi ermite et combattant, tout en puissance qui va faire souffrir notre anti-héros, et ensuite, l'une de mes Jedi préférée, la bibliothécaire Jedi (un peu comme moi en fait) Jocasta Nu, comme on ne l'avait jamais vue, et plus badass que jamais armée de son sabre laser (ou d'une autre arme de dingue dont je vous laisse découvrir la nature).
Côté dessin, Camuncoli impose son style énergique, avec des décors riches, des expressions de visages justes, des poses dynamiques, pas mal d'effets cinétiques, et une variété de points de vue avec notamment beaucoup de plans de détails. La maquette alterne entre des cases assez sages, et des pages aux cases mêlées ou très nombreuses, qui ajoutent à ce dynamisme. L'une des scènes les plus magnifiques et fortes (la corruption du cristal kyber de Vador) doit sa puissance autant au propos qu'à la maquette audacieuse et originale sur 2 double-pages. Les traits de visage des personnages connus m'ont un peu dérangé au départ car ils sont assez torturés et pas tellement ressemblants (surtout l'Empereur), et puis finalement je me suis laissé embarquer dans l'histoire et j'ai oublié ce détail.