La critique du 2ème tome de la série Dark Vador de Greg Pak et Raffaele Ienco
L'histoire continue sur la même lancée que dans le premier tome : une alternance entre la réalité (où Palpatine torture physiquement et psychologiquement son apprenti, lui lance toutes ses forces armées sur la tronche pour essayer de l'éliminer, bref, une relation employeur/employé tout à fait saine), et les souvenirs, plus ou moins viciés, psychotiques, corrompus par le côté obscur, la haine, la douleur... de l'apprenti Sith.
Cette construction est, de mon point de vue, le principal intérêt de cette série, on assiste à la désintégration des bribes restantes de la personnalité d'Anakin, et à la montée de la haine de Vador envers son maître.
Greg Pak s'est aussi appliqué à mettre dans ce scénario (qui se déroule entre l'Empire contre-attaque et le Retour du Jedi) un maximum de références aux éléments de L'Ascension de Skywalker : l'assassin des parents de Rey, la planète Exegol, avec ses cuves de clonage dans lesquelles Palpatine a créé Snoke, sa secte de fanatiques du Côté Obscur, ses centaines de superdestroyers destructeurs de mondes... On a presque l'impression que JJ Abrams est intervenu dans le scénario pour justifier a posteriori les incohérences de l'Episode IX ("Vous voyez? En fait ça faisait plus de 30 ans que tout ça était prévu !"). Mais les ficelles sont un peu grosses, et je ne trouve pas que cela amène davantage de cohérence à la saga, bien au contraire : si Palpatine avait déjà tous les outils pour écraser la Rébellion, pourquoi a-t-il utilisé une 2ème Etoile Noire moins puissante et efficace qu'un seul destroyer de sa gigantesque flotte, puis la Base Starkiller qui n'est finalement qu'une autre Etoile Noire, une fois de plus moins efficace que sa super flotte ?
Revenons à l'assassin des Sith, Ochi de Bestoon. Son arrivée en tant qu'adversaire de Vador est pleine de promesse, on pouvait espérer y voir un nouveau Boba Fett, un super guerrier capable de donner du fil à retordre au Seigneur Sith... Eh bien... non en fait, l'excitation retombe très vite, et l'assassin passe rapidement d'adversaire à acolyte un peu pénible, trouillard et inutile. Et que dire de l'Oeil de Webbish Bog, oracle arachnéen perché sur la tête d'un géant immergé dans la lave? Le mot "grotesque" est le premier qui me vient à l'esprit...
Lors de ma critique du tome 1, j'avais qualifié le dessin de Ienco de beau mais pas original, et j'avais loué sa représentation des visages féminins. Bon... Dans le tome 2 il n'y a pas de visages féminins... Ses super monstres sont assez sympas, mais dans l'ensemble, le dessin, sans être laid, ne casse pas 5 pattes à un bantha non plus. Soulignons quand même une amélioration dans le traitement des mouvements, plus dynamiques que dans le premier tome. Et la variété des plans donne un rythme intéressant au récit.