La critique du 10ème magazine de comics de Panini, intitulé Prison Rebelle
On a vu dans le numéro 009 que les récits Star Wars et Dark Vador étaient légèrement décalés, puisqu'on y retrouvait les épisodes I et II du Livre III pour l'un, et les épisodes II et III du livre III pour l'autre.
Ce numéro va remettre tout ça à niveau, puisqu'on peut y lire la conclusion de chacun de ces arcs : les épisodes III et IV de Star Wars : Prison Rebelle, et l'épisode IV de Dark Vador : La Guerre Shu-Torun. Le 4ème récit de ce magazine est constitué par la suite de la série Extrait du Journal du Vieux Ben Kenobi, dont on a déjà lu les 3 premières histoires dans les numéros précédents.
Un mot rapide de la magnifique couverture variante de Mark Brooks : ça claque !, le trait est superbe, les personnages très beaux, la pose bien badass (bien qu'assez classique) et la colorisation lumineuse, punchy... et pourtant très darside. Je suis bien content d'avoir eu cette couverture plutôt que celle, bien plus fade à mon goût, de Leinil Francis Yu (que vous pouvez voir ici).
J'avais bien aimé la première partie de cet arc, j'ai A-DO-RE la 2ème partie. Le trio très girl-power constitué par Leia, Sana et Aphra cartonne, leurs dialogues sont décapants, et la coopération (par la force des choses) entre ces trois personnages aux caractères très forts mais totalement opposés rend le récit palpitant.
Luke et Han Solo passent ici pour des loosers assez drôles (un duo comique à la Laurel et Hardy, en somme... ), dans une histoire secondaire qui amène un peu de fun et de fraîcheur au récit principal très violent.
Quant à la révélation de l'identité du mystérieux adversaires de Leia, eh bien... je ne m'y attendais pas du tout !
Je voudrais insister un peu sur le personnage d'Aphra. Je trouve que Jason Aaron a su s'approprier ce personnage créé par Kieron Gillen de manière magistrale, et a su capter sa force, son ingéniosité, son humour cynique, mais aussi ses failles, avec beaucoup de talent. J'ai hâte de découvrir le comics qui lui est consacré.
Un petit apparté également sur la liaison entre deux des personnages. Je trouve que le nouvel univers officiel de Star Wars est très à l'aise avec les relations homosexuelles dans ses récits, et sans vouloir faire de politique, je trouve qu'il s'inscrit bien dans son époque et dans la société actuelle. Bravo !
Le dessin de Leinil Yu ne m'enchante toujours pas beaucoup, mais il m'a moins dérangé dans cette partie que dans la précédente. Est-ce parce que son style s'est amélioré, ou parce que la qualité du scénario a mieux fait passer la pilule, ou tout simplement parce que je m'y suis habitué? Je ne saurais pas dire, mais en tout cas, ça n'a pas été un frein à mon plaisir.
Le scénario de ce journal est simple, tourné vers l'action, et efficace. Et bien qu'on connaisse le sort de tous les protagonistes (Obi-Wan, Owen Lars, le jeune Luke Skywalker et même le Wookiee Krrsantan le Noir), on se laisse embarquer par ce combat sans merci. Mais aussi par la relation particulière entre les trois "bons" sus-cités. Comme pour les épisodes précédents, ce journal à la première personne est une histoire qui ne nous laisse pas indifférent, et la mission de protection du vieux Jedi envers l'enfant qui renversera l'Empire n'en est que plus claire.
Le dessin de Mike Mayhew est magnifique, très détaillé, très juste, presque photo-réaliste. Sa participation à l'encrage à la colorisation font de ce comics une oeuvre assez personnelle et admirable. Les visages, notamment, et surtout les regards, sont troublants de réalisme, et sa gestion de la lumière dans certaines planches confine au génie.
Il était temps que cette histoire se termine, on s'en lasse vraiment... La guerre civile de cette planète sans intérêt n'est pas du tout passionnante, et l'affrontement entre Vador et les sbires de l'Empereur commence à devenir vraiment redondant... La seule scène qui a éveillé un peu mon intérêt est celle de Triple-Zéro haranguant l'armée droïde, qui nous laisse supposer bientôt une mutinerie des droïdes dans le style Terminator.
Quant au dessin de Larroca... je pense avoir déjà tout dit dans mes reviews précédentes. Son style, en comparaison de celui des autres dessinateurs, est sans grande saveur, et de moins en moins abouti. Ses personnages ne sont pas beaux, même ceux qui sont censés l'être, ses décors inexistants, le mouvement des corps est sans audace... On s'en lasse aussi.