Le Temple Jedi 7 (page 24)

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    galen-starkyler

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    Pendant ce temps, à Vera Cruz l’Académie Jedi…


    Un silence de plomb règne dans la salle d’entraînement numéro zéro de la classe de combat, bien que certains diront que le bruit régulier des raclements et des mouvements des poids sur les barres de sport ne permet pas d’avoir un si lourd silence. La salle est illuminée à l’éclairage naturel des velux, le large tatami clair est plus propre qu’avant et moins de la moitié de la pièce est occupée par les nombreux bancs de sport offrant à chacun l’occasion de prendre soin de son corps. C’est une des nombreuses activités auxquelles certains padawans et chevaliers au sein de l’Académie s’adonnent à cœur joie.
    Or, aujourd’hui en cette journée éclaircie, il n’y a pratiquement personne dans la salle.

    Le « pratiquement » est en raison de la présence unique de la petite tythane brune muette, allongée sur un banc de musculation et en pleine séance de levée de barre depuis un moment. Reyn occupe actuellement sa matinée en travaillant sa corpulence d’enfant de dix ans (bien qu’elle approche bientôt les onze ans) et quoi de mieux pour elle que de faire de l’exercice dans cette salle d’entraînement : comme sa formation à l’Ataru lui demande de puiser dans son endurance et son agilité, faire de la musculation est devenue un des passe-temps qu’elle s’est fixée avec principalement la médiation et la mécanique. Et ce matin même…
    Cela fait une bonne heure qu’elle soulève, rétracte et inversement la barre métallique où deux poids de deux kilogrammes chacun sont emboités aux extrémités.

    Pour préciser, cela fait une heure que Reyn travaille ses bras de manière cadencée et rythmée sans vraiment se concentrer sur ce qu’elle fait, puisque son corps agit consciemment pour elle. La jeune tythane est préoccupée mentalement par un souci qui lui pèse sur le cœur et elle n’arrive pas à s’en défaire aussi facilement avec cette séance de musculation qu’elle s’est préparée. Depuis que Galen, Ilan et Artorias sont partis se rejoindre sur Ahch-To, sa routine habituelle et proactive lui semble devenue monotone et ennuyante et le simple fait de s’entraîner pour s’ouvrir à la Force, développer ses pouvoirs et son art du sabre-laser ressemble à un long fleuve tranquille. Reyn aurait souhaité au fond d’elle profiter de ce déplacement avec son frère pour casser cette routine et découvrir un peu le reste de la galaxie.
    La décision ravisée de son maître lui a donné un coup de peine et elle en vient à croire que sa taille et son âge sont devenus des freins à son épanouissement personnel : elle n’en veut pas à la grande twi’lek azurée de faire cela pour son bien, mais elle aurait espéré un assouplissement dans leur relation maître-apprentie. Alors, pour combler tout cela, elle se consacre à travailler ce qui lui fait défaut. L’endurance…

    Elle cesse aussitôt de soulever la barre, la remet en place sur les attaches du banc puis elle se lève pour laisser reposer ses deux bras qui commencent à s’engourdir. Elle récupère au passage sa serviette pour s’essuyer le visage tout en marchant sur le tatami et elle s’approche d’un large miroir pour observer un court moment sa silhouette. Bien qu’elle ne soit qu’une pré-adolescente en devenir, elle peut constater que ces exercices lui ont permis de se tailler une corpulence fine et bien sculptée pour une jeune fille de son âge et elle se trouve assez mignonne (même si elle ne porte actuellement qu’un maillot deux pièces de sport). En grandissant, elle s’imagine déjà devenir une splendide jeune fille, physiquement et psychiquement.
    C’est à cet instant que la porte de la salle s’ouvre et qu’elle entrevoit l’arrivée d’Aynor, celle-ci venant prendre des nouvelles de sa jeune padawan depuis que cette dernière s’est (disons-le) cloîtrée dans la salle d’entraînement pour effectuer ces exercices sportifs.

    Aynor : - Reyn, tu as fini on dirait. Je me suis dit que nous pourrions nous rendre dans l’étude après ta séance de sport, afin que tu puisses poursuivre à peaufiner tes pouvoirs basiques dans la Force. (Elle remarque que la petite tythane la regarde d’un air dépité.) Un souci Reyn ?
    Reyn, dépitée (télépathie) : - Non rien. Je trouvais juste que vos pare-chocs sont inexcusables.
    Aynor : - Hahahaha, si ce n’est que ça. On croirait entendre Galen quand il était plus jeune.
    Reyn (télépathie) : - Sans vouloir vous manquer de respect, maître, vous faites partie de ces personnes qui ont des atouts physiques naturellement gracieux et cela perturbe autant que cela dépite. Rien qu’en voyant à quel point les chevaleresses Jedi actuelles ont de belles formes, ça ne me rassure pas sur les miennes.
    Aynor : - C’est parce que tu es encore une enfant. Je suis certaine que tu auras toi aussi une poitrine bien faite dans quelques années, sois donc patiente ma chère padawan. Et puis… la beauté physique est superflue pour nous autres Jedi, cela ne résulte que de la conséquence de notre condition corporelle.

    C’est sûr qu’avec des obus pareils vous n’avez pas à vous soucier du regard des autres, pense Reyn d’un air neutre sans recourir à la télépathie. Elle finit par soupirer pour ne plus s’attarder sur ce sujet puis elle se rend près du banc de musculation pour récupérer et enfiler sa tenue de padawan. Le temps de bien remettre son haut et son bas par-dessus son maillot de sport, de lisser ses cheveux longs derrière son dos et de ranger les poids dans les caissons de rangement, elle entend Aynor l’interpeller sur un autre sujet.

    Aynor : - Tu aurais souhaité être actuellement aux côtés de ton frère, n’est-ce pas Reyn ?
    Reyn (télépathie) : - Je me suis consacré pendant ces derniers mois à faire mes entraînements dans le maniement du sabre et l’usage des pouvoirs basiques, sans vraiment quitter l’Académie ni profiter d’une sortie hors de la lune pour me changer les idées. Et quand vous aviez suggéré que Galen pouvait m’emmener avec lui pour sa mission, je pensais avoir eu une chance. Puis vous avez décidé de vous raviser.
    Aynor : - Je me suis dit que Myrith pourrait accompagner Kinsa dans son enquête sur les insurgés partis dans l’espace du Triumvirat, que ce serait donc l’occasion pour moi comme pour toi de reprendre ta formation et il m'incombait de m’occuper de toi à nouveau. Tu fais d’énormes progrès dans ta formation, Reyn, et je t’en félicite mais…
    Reyn (télépathie) : - Allez au bout de votre pensée, s’il-vous-plaît.
    Aynor : - Tu oublies que tu es encore jeune et que tu as tout le temps qu’il faut pour apprendre à devenir une Jedi accomplie. La détermination qui t’anime n’empêchera pas le temps de s’écouler normalement et ton propre corps de suivre son courant, même si tu parviens à démontrer des aptitudes à t’en sortir.
    Reyn, frustrée (télépathie) : - Et en quoi grandir normalement sans me presser m’empêche de sortir découvrir le monde qui m’entoure, même accompagnée par mon frère ?
    Aynor : - Galen est autant responsable de toi que je le suis davantage. La galaxie est toujours aussi dangereuse qu’elle l’est, avec ses troubles et ses conflits qui peuvent s’avérer fatals pour une jeune fille comme toi. Tu as survécu à l’attaque du Temple Jedi par les shaax il y a vingt ans, c’est vrai, mais ce n’est pas une raison pour te permettre d’arpenter le reste de l’univers sans être assuré que tu en es capable.
    Reyn (télépathie) : - Comme toujours, je suis trop jeune et trop petite pour ça.

    Elle finit de ranger le caisson de poids dans le sas de matériel puis elle commence à se mettre en route pour aller rejoindre la salle d’étude, mais elle se fait subitement intercepter par la grande twi’lek azurée qui vient l’enlacer et l’approcher d’elle pour lui faire un énième câlin chaleureux.

    Aynor : - Reyn, tu n’as rien à reprocher au fait que tu es une enfant en pleine croissance malgré vingt longues années d’hibernation carbonique. Je le vois très bien que tu deviens peu à peu une pré-adolescente consciente du danger et motivée à donner le meilleur de toi-même, mais il te reste de vieilles blessures qui n’ont pas encore fini de cicatriser et des traumatismes à surmonter. Et rien qu’aujourd’hui, j’aimerais être là pour t’enseigner et t’aider à surmonter la peur du danger immédiat pour que tu sois prête un jour.
    Reyn (télépathie) : - Ce n’est pas ça qui changera le fait que je suis loin de pouvoir quitter Yavin IV ou accompagner Galen et vous en mission.
    Aynor : - C’est suffisant pour m’assurer, en tant que ton maître et membre du Conseil, que tu sauras faire preuve de sang-froid et de recul face aux situations imprévisibles qui t’attendent ou surgiront. Vois cela comme une épreuve pour démontrer que tu es devenue assez mâture pour ton âge.
    Reyn (télépathie) : - Et les autres maîtres, est-ce qu’ils ont d’autres attentes me concernant ?
    Aynor : - Tu es ma padawan, je me dois donc de décider en priorité si tu as la capacité de m’accompagner.
    Reyn (télépathie) : - Actuellement, vous vous prenez plus pour ma mère que mon maître.

    Elles s’accordent toutes deux un moment pour rire, amusées par la comparaison, puis la maître Jedi libère sa jeune élève de son étreinte pour ensuite prendre le chemin de la sortie ensemble. Le temps de quitter l’aile dédiée aux arts Jedi pour rejoindre celle dédiée aux usages de la Force, la petite tythane se sent un peu mieux et elle retrouve un peu l’espoir de sortir peu à peu de sa monotonie.


    Une fois arrivées et installées dans l’une des salles de méditation de l’aile, la grande twi’lek azurée et la jeune humaine brune s’accordent un petit temps pour faire le vide et se préparer aux conditions propices à l’exercice à suivre. Le silence dure pendant une dizaine de minutes, le temps que Reyn s’ouvre à la Force et s’immerge en elle pour y chercher la quiétude nécessaire à l’expérience qu’elle va revivre au travers de ses souvenirs enfouis. Puis elle entend la voix de son maître lui indiquer la démarche à suivre.

    Aynor : - Remémore-toi doucement ton passé Reyn. Cherche dans tes souvenirs celui où tu étais encore au Temple Jedi de Coruscant il y a vingt ans, rappelle-toi les moindres détails et immerge-toi dans cette scène. Cherche au fond de toi ce que la petite fille que tu étais autrefois a pu ressentir et aide-toi à le surmonter.

    Reyn, les yeux clos et l’esprit plongé dans les flots de la Force, revoit clairement la scène et entend les sons comme si elle y était : elle ressent à nouveau la peur, la panique et le choc provoqué par l’assaut des shaax sur le Temple et ses résidents. Les images se succèdent dans sa tête et devant elle sous ses paupières, tel un court-métrage auquel elle n’a aucune emprise ni manière de réagir autrement. Reyn est… terrifiée, mortifiée par la scène. Tout en elle est comme tétanisé par l’effroi que lui a provoqué l’apparition de ces horribles créatures et la mort par dizaines de ces camarades novices d’époque. Et alors qu’elle revit cette période affreuse dans son esprit, incapable de se détacher de la réalité actuelle et du souvenir, elle est sur le point de s’effondrer mentalement… jusqu’à ce que la scène se fige subitement.

    Au moment où les quelques shaax en avaient finies avec la demi-douzaine de novices et s’apprêtaient à lui sauter dessus et qu’elle allait courir se réfugier ailleurs, quelque chose ou quelqu’un vient de figer le temps dans le souvenir puisque les créatures se sont arrêtées dans leurs mouvements et elle ne perçoit plus aucun son de mouvement de sabre-laser ou de cris de panique aux alentours. Reyn est surprise par ce qui se passe, ne se rappelant pas avoir eu un tel phénomène au cours de cette scène dans le passé et elle se demande si cela n’est pas une intervention directe de son maître pour l’aider à surmonter son traumatisme enfoui.
    Avant même qu’elle ne puisse poser la question par télépathie, elle entend aussitôt des voix lointaines.

    « Galen ! Je sais où tu t’caches ! » « Fanny, c’est pas la peine ! Jamais les bras je ne baisserais. » « Je ne te laisserais pas faire, parce que c’est moi qui t’aurais ! » « Et qu’est-ce que tu y gagneras à la fin ? En quoi ma chute t’ouvrira une perspective ? » « Je les connais parfaitement, mes responsabilités. » « Ta destinée ne t’appartient qu’à toi, personne ne doit interférer. » « Tu oses me dire ça à moi ? Alors que tu sais qui je suis et d’où je viens ? » « On est qui l’on choisit d’être, Fanny. Ce sont nos actes et tes convictions qui nous définissent. »

    Reyn reconnaît ces voix, ce sont celles de son frère et de la chasseresse Keto. Et avant même qu’elle ne se demande pourquoi elle entend ces voix au travers de son souvenir douloureux enfoui, la scène sous ses yeux disparaît dans un grand éclair blanc pour laisser la place… à une vision de roche volcanique, de ciel assombri par la faible clarté diurne d’une naine rouge, de pics accidentés s’élevant comme des pointes de lances et de la silhouette d’une citadelle impénétrable à l’atmosphère tendue et sinistre. Une plateforme d’atterrissage où un vaisseau s’ouvre pour laisser descendre deux prisonniers escortés par des chasseurs en uniforme de combat… puis une cellule sécurisée où ces deux prisonniers semblent épuisés et incapables de supporter leur condition… et ensuite une scène lointaine où une personne à l’allure lugubre sort de l’ombre d’un corridor pour se préparer à combattre. C’est alors qu’elle voit une scène où un sabre-laser à la lame bleue se défend et contre-attaque contre un sabre à la lame rouge.

    « Reyn… Reyn ! REYN !!! »

    Reyn, sortant brutalement de sa transe (télépathie) : - ARGH ! GRAND FRÈRE !!

    Le cri de panique ne manque pas de faire sursauter la grande twi’lek azurée qui ne s’attendait à cela.

    Aynor, surprise : - Bon sang, Reyn, que t’arrive-t-il ? Tu m’as fait sursauter de peur, à crier ainsi.
    Reyn, sans prêter attention (télépathie) : - Maître, maître ! Galen est en danger ! Il a besoin d’aide !
    Aynor : - Que veux-tu dire par là ? Tu connais assez ton frère pour savoir qu’il peut s’en sortir…
    Reyn (télépathie) : - Non maître ! Galen a été fait prisonnier ! Par des chasseurs de Forceux qui l’ont piégé !

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le jeudi 28 mars 2024 - 10:37

    mercredi 27 mars 2024 - 10:12 Modification Admin Réaction Permalien

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    La_Mirialane

    3005 Crédits

    Cademimu


    Ambiance

    Comme il leur avait été indiqué, les Jedi furent menées en speeder à travers les rues de la planète-ville. Le vol se faisait dans un silence complet du début à la fin : rien ne devait être échangé entre les résistants et les fugitives.
    Au bout de deux heures de trajet, le speeder s’arrêta au niveau d’une allée non éclairée.

    Pilote — Descendez. Dans la ruelle.

    Elles obéirent sans poser de question. Alors qu’elles venaient de se mettre sur le trottoir, le véhicule repartit aussitôt.
    On ne voyait rien du tout là-dedans, les lumières de la rue déjà plutôt faibles ne s’y engouffraient pas. Rien de plus rêvé comme coupe-gorge. Mais les Jedi y sentaient effectivement une présence.
    Afin de ne serait-ce que voir où mettre les pieds, Kinsa enclencha sa vision nocturne. Au bout de quelques pas, elle décela une silhouette :

    Silhouette — C’est vous, les Jedi ?
    Kinsa — Oui.
    Silhouette — Par ici.

    L’individu, dans une combinaison informe avec un masque ubèse qui filtrait sa voix, les mena vers une grille d’aération qu’il désossa. Kinsa l’aida d’un peu de télékinésie, au moins pour diminuer le bruit.
    Tous trois empruntèrent le large tuyau dont les odeurs laissaient déjà présager du reste, et ils fermèrent la grille derrière eux.

    Cette personne, complètement asexuée par sa combinaison peu moulante, portait une lampe qui déchirait les ténèbres profonds. La Mandalorienne, elle, continuait d’utiliser son casque en queue de cortège.
    Le parcours devait se faire dans la crasse et les odeurs nauséabondes : déjections, putréfaction, moisissures, que du bonheur. Mais personne ne se plaignait : ni Kinsa ni Myrith n’étaient du genre princesse chandrilane. N’empêche, certains rats womp avaient des dimensions effrayantes, et une peau dans un état plus que douteux ; ça ajoutait un peu de charme et de pittoresque.

    Au cours du chemin, la padawan tapota subitement sur l’épaule de leur guide, qui se retourna brutalement : sa lumière l’aveugla.

    Myrith — Attendez ! Je sens un quelque chose… un pressentiment.

    Ils tendirent l’oreille, essayant d’écouter au-delà des ronronnements alentours. Puis une lumière progressive déchira les ténèbres plus loin. La lampe du guide fut éteinte et, d’un simple contact manuel de sa part, les Jedi se renfoncèrent derrière des sortes de générateurs. Kinsa utilisa sa vision nocturne : une petite sonde patrouillait en éclairant ses environs. Elle avait aussi perçu cette menace, et Myrith eut un bon réflexe.

    Soudain, la sonde avança dans leur direction. Talik se cacha et tous trois restèrent immobiles. Dans l’idéal, il fallait la laisser passer : l’attaquer n’aurait que révélé leur présence par la coupure de son signal. Si le sabre devait être dégainé, cela ne serait qu’en ultime recours pour l’empêcher d’envoyer une alerte.
    Le petit droïde gardait son allure et passa tout près du trio, dont heureusement l’obstacle empêchait les capteurs de le voir. Quand le patrouilleur tourna dans un coin, c’était le moment pour continuer la marche.

    Évidemment, des tas de questions habitaient les deux femmes : ce genre d’incident était-il calculé dans le temps de parcours ? Que fallait-il faire en cas d’alerte ? Mais si Méridienne les avait sommées de se taire du début à la fin, c’était bien pour une raison.

    La marche dans la pénombre et l’humidité, parfois les pieds dans l’eau immonde, dura un temps impossible à estimer. Kinsa, qui n’avait pu se reposer contrairement à Myrith, fatiguait : non seulement elle avait mal dormi et elle était réveillée depuis presque vingt heures avec une armure mandalorienne sur les épaules, mais cinq heures de cavale avec sa vigilance dans le rouge avant d’atteindre le Cade Mymoo n’avaient aidé en rien. La jeunesse et l’entraînement, ça ne faisait plus de miracles au bout d’un moment. Elle ne pouvait ni ne voulait se plaindre car il n’y avait pas cinq minutes pour s’asseoir, mais son pas tenait parfois moins la cadence.
    Myrith, qui le percevait, se retourna et demanda :

    Myrith — Hé, ça va ?
    Kinsa — Oui, oui. Avance.
    Silhouette — Qu’est-ce qui se passe ?
    Kinsa — Non, tout va bien. On vous suit…

    Puis enfin, la sortie. Environ une demi-heure plus tard, ils avaient atteint une grille que le masque d’ubèze avait ouverte. Il continua de les guider dans un dédale de ruelles et de venelles délaissées autant par les autorités que par les gangs criminels. Au bout du chemin, il les mena jusqu’à vue d’une porte de service de l’astroport.

    Silhouette — Voilà. Je vous abandonne ici. Bonne chance.

    Et, n’attendant même pas un remerciement, il se volatilisa dans le même dédale.

    Myrith — Bon. Notre ami nous a dit cinq heures trente.
    Kinsa — Il est vingt-sept. Ça ne va pas tarder.
    Myrith — Faudra faire vite : y aura masse de caméras là-dedans, sans parler des sentinelles. Et on sait pas où est le hangar.
    Kinsa — C’est le Dorn 14. Mais il va encore falloir le localiser et le rejoindre sans se perdre.

    La padawan hocha la tête. Elles n’avaient que quelques minutes pour se préparer, alors pas de temps à perdre.


    Ce message a été modifié par La_Mirialane le mercredi 27 mars 2024 - 22:26

    mercredi 27 mars 2024 - 22:18 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar AngeSolo

    AngeSolo

    28432 Crédits

    Cela faisait maintenant deux heures que la réunion avait commencé. Après qu’Ange eut justifié la nécessité d’élargir le nombre de participants au Conseil de la Guilde et sa volonté de décentraliser davantage pouvoirs et responsabilités, elle n’était pas passée par quatre chemins et avait évoqué l’ampleur des problèmes financiers de l’organisation et du dernier refus qu’elle avait essuyé. A cette mention, la gravité s’était alors lue sur les traits des différents membres présents. C’était comme si tous avaient pris soudainement conscience de cette invisible chape de plomb qui s’était resserrée depuis des mois au-dessus de leur existence et qu’ils la découvraient aujourd’hui fatalement scellée. L’ampleur des dégâts causés par Hoza, les détournements de fonds subis par les Cols blancs et sa rencontre avec Neo-Systino furent également mis sur le tapis avec une factualité saisissante. Alors, Ange leur présenta les mesures nécessaires pour maintenir la Guilde à flots le temps de trouver des solutions plus viables sur la durée.

    Ses paroles furent bues, des précisions parfois demandées et un éminent silence s’abattit sur la pièce : parmi tout ce qui avait pu être dit, il y avait un bien sujet qui n’avait pas encore été abordé et aucun des individus présents autour de cette table ne pouvait faire autre chose que trembler à l’idée de l’évoquer. Une chose était sûre néanmoins : la décision de réunir le Conseil élargi de la Guilde avait été un coup de maître et tous s’accordaient bon gré mal gré à l’admettre.

    Ange : Bien, si nous avons couvert tous les points à l'ordre du jour, je pense qu'il est temps de...

    La phrase resta en suspens.
    C'était de la provocation, un ultime appel que ses détracteurs ne pouvaient ignorer. C'était parler ou se taire à jamais.

    Zorrixor, se raclant la gorge, mal à l'aise : Avant de clôturer, Ange, il y a certaines considérations, peut-être, qui nécessiteraient une... une sorte de clarification. Pour, disons, apaiser certains esprits, sans doute trop curieux...
    Yilvoxe, marchant à son tour sur des œufs : C'est juste que... la question de cette longue période d'absence, Ange... Certains pourraient, enfin, se demander... ce qui a motivé un tel... engagement.
    Nilara Jent, tapant du poing sur la table : Oh, arrêtez donc de tourner autour du pot comme des vierges effarouchées. Ce qu'on veut vraiment savoir, c'est pourquoi notre grandiose Leader a préféré jouer les nounous Jedi au lieu de garder ses fesses ici avec nous. Et puisqu'on est dans les questions qui brûlent, Wes, t'as pas quelque chose à ajouter ? Comment c'est de se faire larguer pour des types en robes ? L'ego en prend un coup, hein ?
    Wes, s'efforçant de rester le plus calme possible : Nilara, ta capacité à confondre amertume personnelle et intérêt collectif est presque aussi impressionnante que ton talent à te vautrer dans les deux. Mais, par pitié, épargne-nous ton expertise en matière de rejet.

    Elle ricana trop bruyamment tandis que les reproches s'éloignaient du véritable sujet de dissension.

    Nilara Jent, ne perdant pas de sa superbe : Et toi celle de jouer les chevaliers blancs prêts à défendre l'absence d'Ange avec autant de ferveur. C'est quoi le prochain acte héroïque ? Sauver une princesse perdue dans les archives Jedi ?
    Wes, rougissant, les mâchoires serrées : Peut-être, Nilara. Mais au moins, je ne passe pas mes réunions à fouiller dans le passé pour justifier mon inaction présente. Je préfère laisser ça aux vrais fantômes de la Guilde.

    La jeune femme ouvrit la bouche pour répliquer qu'Elie la devança en dévoilant une rangée de dents acérées.

    Elie : Mais, par pitié, allez dans une chambre ou écharpez-vous dans le couloir !

    Il eut de nouveau en silence mais Ange aurait pu jurer entendre chaque cellule de la chair de sa fille bouillir à la mention de cette première attaque personnelle qu'elle venait de subir. Heureusement, Mimi n'était pas idiote et avait pressenti le dessein de sa mère. Les jointures de ses doigts avaient blanchi mais, heureusement, elle en resta là. Le Leader de la Guilde la remercia d’un imperceptible mouvement de tête et, avec une lenteur presque surnaturelle, elle se leva et détacha de sa ceinture ses deux sabres lasers qu'elle posa sur la table avec une solennité qui arracha un frisson au gigantesque Karkarodon.

    Ange, en les toisant, la voix glacée : C'est donc de ça dont il s'agit.

    Avec une agilité toute féline, Solo saisit l'une de ses armes et l'alluma. Le bourdonnement si caractéristique du sabre-laser résonna, seul, dans la pièce et personne n’osait respirer alors que le gracile poignet du Leader de la Guilde faisait très lentement onduler la lame dans les airs avec une aisance qui leur rappelait à tous cet ancien statut pour lequel certains l’incriminaient.

    Ange, les yeux fixés sur le crépitement argenté comme si aucun des êtres présents à cette table n’existait : Sensuelle donneuse de mort, n’est-ce pas ? En un rien de temps, à peine celui d'une expiration du plus rapide d'entre nous, et...

    Elle marqua un temps.

    Ange : ... Ça m’en donne le vertige.

    Un discret sourire s'esquissa sur les lèvres de Mimi tandis que l'atmosphère de chargeait d'électricité.

    Ange, songeuse, un peu absente : Mon allégeance...

    Un rire cristallin lui échappa et la lueur argentée disparut.

    Ange, amère : Je sais qu’on parle dans mon dos… J’entends les murmures à travers les murs depuis mon retour sur Myrkr… J’aurais déserté… J’aurais trahi… J’aurais été la put*in des Jedi… Et peut-être que même je la suis toujours, d’ailleurs…
    T’Lar, protestant : Ange…
    Ange : Nan, T’Lar… Ne cherche pas à minimiser la chose, surtout pas toi, puisqu’après tout, c’est toi qui as qui a succédé à Hoza. Le maître des espions sait. Le maître des espions connaît la vérité. Mais qui donc a succédé à l’ancien Grand Maître de l’Ordre ? Jorus Beku’n, l’ancien padawan d’Ange Solo, l’ancien padawan du Leader de la Guilde. Etrange coïncidence.

    Pour tout réponse, le Twi’lek ravala sa salive.
    A quelques centimètres d’elle, à peine, la Corellienne entendit les muscles de ses deux voisins se tendre.

    Ange, articulant lentement chaque syllabe : Ange Solo, peut-on vraiment lui faire confiance ?

    Un à un, elle les regarda tous.

    Ange, poursuivant : Vingt ans d’absence… Vingt ans sans un mot… Vingt ans à se terrer entre les quatre murs d’une flotte fantôme pendant qu’ici on crevait la gueule ouverte à vouloir vider Sovereign et qu’on était saigné à blanc par cet ennemi entre nos rangs, un de ses proches collaborateurs qu’elle n’avait pas été à même de démasquer… Comment a-t-elle pu être aussi aveugle ? Comment a-t-elle pu passer à côté ? C’était une Jedi ! Elle n’a pu que le faire exprès !

    La tension n’était pas retombée.
    Au contraire, chacun des mots qu’elle prononçait se fichait un peu plus dans ces âmes meurtries par toutes ces questions qu’eux-mêmes se posaient.

    Wes, très mal à l’aise : Ange, personne…
    Ange, lui coupant la parole : … ne l’a vu venir ? Personne ne m’en veut ? C’est que ce que tu veux dire, Wes ? ou personne n’a-t-il douté que ma propre disparition n’était pas un simple caprice ? Mensonges.

    Il n’ajouta rien, ni les autres.

    Ange, après une pause : Parce qu’il fallait bien que quelqu’un le fasse, parce qu’il fallait bien en protéger le secret, j’ai renoncé à tout ce qui, vingt ans en arrière, avait fait ma vie et aurait été réduit en cendres si, pendant deux décennies, je n’avais pas été prisonnière de ce cimetière volant à veiller sur l’unique arme capable d’anéantir les Shaax en priant pour que le délai n’en soit pas rallongé…
    Crevix, fronçant les sourcils : Les Shaax, on parle bien de ces créatures tueuses de Jedi ?
    Xeniam, devançant la Corellienne : Pour être exact, il faudrait plutôt les qualifier de créatures tueuses d’êtres sensibles à la Force… et je peux vous assurer que lorsque vous êtes sur leur territoire de chasse, elles ne sont pas vraiment regardant sur la partie êtres sensibles à la Force … Nous sommes plusieurs à en avoir fait les frais autour de cette table.

    De silencieux hochements de tête acquiescèrent.

    Zorrixor : Certes… mais on ne peut pas vraiment dire que les Guildeurs soient véritablement concernés par cette menace…
    Ange, le regardant droit dans les yeux : Au contraire. Les Guildeurs comme les autres n’auraient pas échappé aux Shaax. Certaines espèces, la tienne, par exemple, sont par nature plus sensibles à la Force que la plupart des êtres peuplant la galaxie. Alors, ne crois pas que ta fille aurait été une exception. Oh non. Une Shaax aurait fini par la repérer. Un hurlement abominable et c’est la traque qui a commencé. Elshi se met à courir mais elle est trop lente, pas assez rapide. A chaque tournant, le monstre devine le moindre de ses mouvements, chaque carrefour qu’elle compte emprunter. Son cœur se serre et elle sait qu’elle va y passer. On entend alors un cri strident. C’est Elshi qui sent ses puissantes mâchoires se refermer sur ses os qui brisent. Le craquement est horrifiant, semblable à du bois sec craquant sous une pression contre laquelle on ne peut rien faire. La bête à faim, mue par une frénésie insatiable. Elle déchire sa chair avec une voracité sauvage. Ses muscles sont arrachés sauvagement. Des lambeaux sanguinolents laissent entrevoir ces os blancs. Mais elle n’est pas encore morte. Le sang jaillit, en continue. Il y en a partout. La gueule de la créature en est pleine et ses yeux pétillent d’excitation. Elle finit par perdre conscience, sans doute heureusement, quand elle entend le son de sa propre chair que l’on mastique. Sa gueule atteint alors ses entrailles. Elle déchire et broie les viscères avec une avidité qui frôle la démence. Les intestins, arrachés de leur logis, pendent lamentablement et déversent leur contenu sur le reste de la venaison. Et elle patauge dans l’horreur pendant qu’elle se repaît. Ce qui ne l’était pas encore éclate et s’ajoute à cette mare visqueuse de sang, de bile et d’autres sécrétions jusqu’à ce qu’elle préfère une autre proie à cette carcasse qui quelques instants plus tôt encore était ta fille.

    Il n’eut pas un bruit.
    Chaque luttant sans doute pour ne pas vomir.

    Ange, glaciale : Les seuls individus capables de rivaliser avec ces chiennes du Chaos étaient justement leurs cibles de prédilection. Peu importe sur qui il fallait veiller : c’était la galaxie qu’il fallait protéger. Quant à moi, je vous demanderai un délai de dix jours pour élaborer un plan visant à remplir personnellement ces caisses qui continuent de baisser, quitte à braquer une banque s’il vous faut cela pour prouver ma loyauté. La séance est levée

    samedi 30 mars 2024 - 00:12 Modification Admin Réaction Permalien

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    La_Mirialane

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    Cademimu


    Kinsa — On y va !

    Immédiatement quand l’horloge fut passée à 5h30, les deux Jedi prirent la direction de la porte de service. Bien que l’Empire, quelle que fût sa forme, ne plaisantait jamais avec les systèmes de sécurité, cela concernait surtout les installations militaires ou secrètes. Un astroport civil, d’un monde qui n’avait pas toujours été sien, c’était plus facile à infiltrer.

    Elles entrèrent dans une cage d’escalier, qui ne sentait pas beaucoup mieux qu’elles.
    Le temps leur était plus que compté. Au bout d’une minute, elles avaient atteint la zone de transit, et elles cherchaient maintenant les indications vers le bon hangar. Heureusement, Cademimu n’avait rien de touristique et, ce faisant, les astroports ne regorgeaient pas de voyageurs – encore moins à cette heure-ci.



    Dans la tour de commandement de l’aile Dorn, tout était calme, les quelques employés las de leur nuit bientôt finie. Soudain, la porte s’ouvrit et un tumulte entra : trois inconnus armés de blasters venaient de pénétrer dans la pièce.

    Résistant 1 — Bougez pas ! Levez les mains, levez les mains ! Debout ! Contre le mur, allez !

    Sidérés, les employés obéirent sans chercher à jouer les héros : quand un canon était dirigé sur soi, on ne faisait pas le fier.
    Les trois hommes, casqués intégralement, gantés, se dispersèrent : un gardait la porte, le deuxième les prisonniers, et le troisième à la console de sécurité. Il devait chercher les systèmes du hangar 14.



    Kinsa — Myrith, là !

    La Mandalorienne désigna une pancarte fléchée vers l’aile Dorn. Il fallait marcher d’un pas vif, mais sans encore courir ; mieux valait attirer le moins possible l’attention, et garder leurs forces : à un moment où à un autre, elles allaient obligatoirement devoir fuir la sécurité. Mais il ne fallait pas traîner, ou les résistants, qui sans doute étaient déjà en action, repartiraient avant leur arrivée.

    Bientôt, les Jedi éprouvèrent le fameux pressentiment. Un danger qui se rapprochait.
    Elles étaient repérées.

    Dès lors, ce fut le pas de course. Et les choses allèrent beaucoup plus vite. Certains membres de la sécurité ainsi que des stormtroopers allaient à leur poursuite en les sommant de s’arrêter.
    Quand les premiers coups de feu détonnèrent, le premier réflexe de Myrith fut d’attirer son sabre dans sa main et de l’allumer. Son sens du danger grand ouvert, elle pouvait suivre ses intuitions pour parer les lasers qui les auraient touchées. Néanmoins, elle dut prendre garde à ne pas mettre sa lame dans un angle qui aurait pu renvoyer le projectile sur leurs poursuivants.

    Afin de ne pas perdre de temps, Myrith projeta de ses deux mains une vague de Force qui renversa sur deux mètres les soldats derrière elles, ce qui lui permit d’accélérer le pas et de rattraper Talik. Celle-ci, toujours en train de courir, jetait fréquemment des coups d’œil à l’heure qui tournait… plus que cinq minutes maximum. Ça allait être extrêmement serré.

    Kinsa — Haar’chak !

    En arrivant, elles trouvèrent la porte du hangar fermée.

    Kinsa — Myrith, retiens-les pendant que j’essaie de pirater la console !

    La padawan répondit d’un simple signe de tête et se rendit à la première porte. Des soldats se mettaient à couvert et Myrith contrecarrait leurs tirs avec sa lame, soit en les déviant vers les murs, soit vers les couvertures pour forcer leurs poursuivants à se planquer – et, ainsi, interrompre un instant leur feu.
    Très concentrée, Myrith n’était pas non plus maîtresse de la Forme III et ne se sentait pas totalement à l’aise. Alors quand elle vit des renforts arriver, elle projeta un pot de fleurs qu’ils esquivèrent facilement. Elle était aussi obligée, parfois, de se déplacer pour ne pas être touchée.
    La Jedi sentait chez ces individus la volonté de les arrêter, de ne pas les laisser partir. On ne faisait donc rien pour leur faciliter la tâche.

    Ils devenaient trop nombreux. Saanee avait beau les pousser avec la Force, lever leurs blasters voire en arracher des mains, il en venait toujours plus. Elle recula donc puis fit rebondir un tir vers la console d’ouverture qui explosa : la sécurité automatique ferma donc immédiatement la porte, et il allait falloir un peu de temps aux Impériaux pour la rouvrir. Un peu de répit, donc. Myrith éteignit alors son sabre et se précipita vers Kinsa :

    Myrith — Ça devrait tenir un moment, mais dès qu’ils auront ouvert… on n’aura plus le choix.
    Kinsa — J’y suis presque.

    Deux minutes s’étaient écoulées. Il était 5h55. Elles n’avaient plus qu’une minute environ, une et demie tout au mieux.

    Dans la tour de contrôle, on avait entendu les échos des blasters. Ils surveillaient l’heure, eux aussi, et voyaient l’Arrow toujours au sol.

    Résistant 1 — Mais qu’est-ce qu’ils foutent ?!
    Résistant 2 — On va pas pouvoir rester plus longtemps si on veut repartir.


    Ce message a été modifié par La_Mirialane le samedi 30 mars 2024 - 11:08

    samedi 30 mars 2024 - 10:49 Modification Admin Réaction Permalien

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    La planète inhospitalière Lola Sayu, corps céleste principal du système stellaire éponyme, s’avère donc notre point d’arrivée après une longue traversée dans l’hyperespace à la suite de notre mésaventure : le simple fait de découvrir ce monde volcanique déchiré, depuis le maigre hublot de notre cellule de détention, m’a fait comprendre que les chasseurs de Forceux se sont hâtivement réorganisés pour prendre possession de la seule infrastructure vivable et viable qui existe à sa surface. Il ne fallut pas très longtemps pour que le croiseur-cargo de classe Gonzati à la carrosserie sobre ne descende dans la stratosphère de la planète pour atteindre sa surface, à l’emplacement même de sa fameuse bâtisse à la réputation malencontreuse.

    La Citadelle, sinistre flèche de permabéton sombre dans le paysage infernal, est une prison de sécurité maximale conçue sous la République Galactique, environ plusieurs siècles avant la bataille de Yavin, dans un seul but précis : retenir captif des Jedi. Une idée assez étrange pour les individus anodins alors que l'Ordre garantissait la paix et la justice dans les mondes de l’ancienne République, mais le gouvernement à cette époque se devait d'être prête au cas où un incident majeur viendrait à l'opposer aux nôtres.
    Il est donc ironique de penser qu’elle a servie à nouveau durant ces vingt années de guerre.
    La haute et grande bâtisse carcérale est naturellement protégée par l'environnement hostile de la planète déjà peu accueillante : à l’instar de Mustafar, c’est un monde rocailleux parcouru de rivières de lave et au sol graniteux en relief. La forteresse est d'ailleurs bâtie sur un pic rocheux, cernée de part et d'autre par deux lacs de lave, ce qui rend toute fuite presque impossible sans utiliser de vaisseaux. Le jeune korun me rejoint un court instant devant le hublot, voyant à son tour la forteresse se présentant comme une haute tour au sommet de laquelle des projecteurs balaient constamment les environs, afin de détecter toute intrusion qui aurait échappé aux détecteurs planétaires.

    Le vaisseau moyen finit par atterrir dans la cour de l’enceinte de la bâtisse, se plaçant de manière à permettre à son équipage de descendre par la plateforme de débarquement en groupe et avec sa cargaison sous plusieurs formes. Ilan et moi sommes emmenés hors du vaisseau, les poignets liés par des électro-menottes de fabrication militaire en cortosis, et escortés par le groupe de Hisard accompagnés d’autres chasseurs servant de gardes des lieux vers l’intérieur de la forteresse. Le temps de franchir le seuil de la bâtisse et de traverser plusieurs niveaux, corridors et passerelles, j’ai pu constater à mon désarroi muet que les cellules de détention sont occupées par des personnes issues de tout milieu et horizon, humains comme aliens, et parqués comme des prisonniers de guerre. Et contrairement à eux, nous sommes emmenés dans le niveau prévu pour les détentions spéciales où les cellules sont plus étanches et renforcées pour loger les prisonniers les plus récalcitrants. Il est donc amusant, malgré l’ambiance, de dire que les chasseurs ont gardé ces cellules pour les Jedi qu’ils auraient réussi à capturer vivant.

    Une fois bien arrivés au niveau inférieur 2, le groupe nous fait arrêter devant l’une des entrées de cellule du milieu et l’un des chasseurs pianote sur l’écran de terminal pour faire ouvrir la porte énergétique qui se déverrouille et se dissipe. Une fois l’accès ouvert, un autre ordonne à Ilan d’avancer vers le seuil en lui pointant une électro-matraque dans le dos et ce dernier s’exécute… avant de sentir qu’un coup de pied le fait trébucher en avant. Il tombe et se renverse sur les marches, s’écroulant à terre avec l’épaule gauche et la cuisse endolories par le choc sur le permabéton.

    Ilan, souffrant : - Aïe !!
    Chasseur 1 : - Te voilà enfin à ta place, Jedi, à terre et dans une cellule. Comme pour tous les autres.
    Chasseurs : - Hahahahaha !
    Moi : - Ordure !!

    Je lui envoie un coup de tête sans crier gare, assez rapide et fort pour qu’il trébuche en arrière et se cogne violemment le crâne contre le mur, avant de me recevoir à mon tour des coups dans le ventre et les côtes par les autres qui réagissent. Le chasseur que j'ai cogné a le nez et le front en sang, bien que ça ne coule pas beaucoup, et il me frappe du pied avec plus de colère que les autres. Ils commencent à me tabasser de toutes parts, jusqu’à ce que la jeune cinnagarienne intervienne pour les stopper.

    Fanny : - Arrêtez ! Vous perdez votre temps à le battre et vous allez finir par le tuer.
    Chasseresse 2 : - Et alors, qu’est-ce que ça peut faire ! Tout bon Jedi est un Jedi mort, de toute façon.
    Chasseur 2 : - Te mêle pas de ça, Keto, et dégage.
    Marco, intervenant à son tour : - Assez ! Elle a raison pour une fois, les gars. Il doit rester en vie et il est inutile de passer nos nerfs sur lui. On doit de toute manière l’amener à la grande salle pour l’exemple.
    Chasseurs : - D’accord !
    Fanny : - Qu’est-ce qu’il y a à cette « grande salle » pour prendre la peine de l’amener ?
    Marco : - Suis-nous et tu verras.
    Moi : - Vous me faites passer le premier à la torture avant de vous occuper d’Ilan, n’est-ce pas.
    Marco : - Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.

    Les chasseurs ôtent les menottes d’Ilan tout en le mettant en joue puis ils referment le champ énergétique de la porte derrière eux, laissant le jeune homme livrer à lui-même pendant un certain moment. Je suis emmené ensuite par le groupe vers le reste du corridor du niveau, pour être conduit à nouveau dans les niveaux supérieurs où la partie centrale de la forteresse abrite des salles et espaces dédiées au personnel. 

    C’est au niveau supérieur 2 que je suis amené dans la « grande salle », une sorte de salle commune pour les membres chasseurs de la Citadelle où ils semblent se réunir et se divertir de part et d’autre. La pièce est assez grande pour accueillir une quarantaine voire une cinquantaine de personnes, et pourtant je ne vois qu’une trentaine présente et tous semblent former un cercle autour du centre de la salle ; la raison devient évidente lorsque je remarque qu’ils ont installé un siège inclinable avec fers renforcés aux accoudoirs et aux pieds avant, d’un modèle similaire aux tables de torture militaires, mais avec le strict nécessaire. Je n’ai pas besoin de réfléchir plus longtemps à ce qui va se passer, parce que je me fais rapidement fait asseoir dans cette chaise et me fait attacher dessus avec les fers qui sont faits en cortosis aussi.
    Ce n’est qu’une fois attaché que je me retrouve ensuite au centre de l’attention, avec une trentaine de chasseurs de Forceux des deux générations confondues autour de moi, et il y en a qui mène le spectacle en espérant attirer cette attention et bien se faire voir de ses camarades.

    Marco : - Bien, j’espère que vous vous êtes bien installé, les gars, et mieux que lui. Parce que figurez-vous que je vous apporte une bonne nouvelle dans notre lutte contre la présence nuisible des sensitifs à la Force. Comme vous le savez, notre organisation avait été fondée sous la République il y a quinze ans pour traquer et tuer chaque individu présentant des signes de sensibilité à la Force, ainsi que tout utilisateur attesté qui avait survécu à la crise de Rhommamool. Ces quinze années étaient une période d’ordre et de justice, où nous étions des défenseurs et des héros craints et respectés… jusqu’à ce que tout bascule avec la victoire de la Rébellion menée par le Général Gunnar. La chancelière Cki a été terrassée, le Sénat s’est dégonflé en acceptant un cessez-le-feu et nous avons été considérés du jour au lendemain comme des criminels. (La plupart des chasseurs acquiescent en silence.) Une année que nous vivons comme des rats dans les méandres de la galaxie, à poursuivre notre noble et juste cause que de chasser les…
    Moi, baillant aux corneilles : - Ouah… « noble et juste cause », rien que ça. On croirait entendre un bonimenteur d’opérette qui veut épater la galerie avec ses remarques personnelles.
    Marco, toussant pour reprendre : - Hum hum ! Que de chasser les sensitifs à la Force et les deux ordres d’utilisateurs pour permettre à toutes et tous de vivre libre et en paix sous notre protection. Nous n’avons pas failli à notre tâche, nous avons capturé de nombreux sensitifs et empêcher le mal de se développer encore plus pour nuire aux honnêtes citoyens, nous avons contribué à ramener la paix originelle et l’ordre véritable en poursuivant notre mission. Et comment est-ce que l’on nous remercie ?! En nous traitant de brutes, de scélérats, de meurtriers et de monstres. Les gens nous insultent encore plus en nous appelant couramment « fils de shaax » et nous jettent des pierres à la figure. Ils nous dénoncent aux forces locales…
    Moi, l’interrompant : - Quoi de plus normal, vous enlevez et éliminez leurs parents et leurs amis sous le seul prétexte qu’ils sont sensibles à la Force. On accuse certes les Jedi d’être aussi des voleurs d’enfants, mais nous avons au moins la gentillesse de leur donner un choix et de leur expliquer la chose correctement…
    Marco : - La ferme ! (Il s’éclaircie la voix.) Bref, nous sommes dans une situation misérable où notre gloire et notre honneur passés ont été jetés et trainés dans la boue. Parce que les Jedi sont revenus de loin, que le Triumvirat est sorti vainqueur de la guerre et que la République s’est réformée sous l’effet de Ver’meer. Mais aujourd’hui… Aujourd’hui est un premier pas vers la progression de notre lutte pour rétablir notre organisation à son apogée. Car nous avons réussi à capturer l’un des individus les plus problématiques que nous avons rencontrés dans notre mission. (Il me pointe ensuite du doigt.) Nous avons capturé le chevalier Jedi Galen Arek, qui se trouvait sur Ahch-To presque seul et sans s’être douté de notre arrivée !

    L’assemblée autour de lui s’écrie de joie et de clameur, enthousiaste à l’idée que je me suis fait capturer pour une fois, et je peux voir à leurs expressions collectives que cela les rend motivés à l’idée de continuer à faire ce qu’ils font : chasser les sensitifs sans se soucier du bonheur de leurs victimes et de leurs familles.

    Marco, poursuivant dans son élan : - Dire qu’il nous avait filé entre les doigts ce jour-là sur Coruscant pour finalement se jeter dans la gueule du loup, avant de s’en sortir indemne. Mais il est de nouveau et définitivement mis hors d’état de nuire. Et tout cela c’est grâce aux efforts de notre bonne amie Fanny Keto ci-présente… (Cette dernière reste neutre et ferme malgré les applaudissements et les tapes amicales de certains des chasseurs.) Et surtout de mon équipe et de ma personne !

    Une seconde vague de clameur passe pour le saluer et l’applaudir, qui dure deux à trois minutes jusqu’à ce qu’il fasse un signe indiquant de faire immédiatement silence pour qu’il termine ce qu’il avait à faire.

    Marco : - C’est ironique n’est-ce pas. De voir que le tristement imprévisible chevalier Arek, réputé pour avoir mis en déroute nombre des nôtres et vaincu tant d’adversaires, se retrouve à présent entre nos mains et assis sur cette chaise pour servir de bête de foire. Et pour couronner le tout, ce dernier était si préoccupé à faire son « devoir » de Jedi qu’il a négligé la sécurité de son padawan qui est dans nos cellules en ce moment… par sa faute. C’est donc à cause de sa fierté que son propre disciple est enfermé, que sa situation actuelle est aussi basse et que son Ordre va se retrouver amoindri en perdant l’un de ces meilleurs éléments de cette période paisible. (Il se penche devant moi, un rictus victorieux et moqueur.) Te voilà livré à toi-même, à te demander comment tu en es arrivé là et que faire pour t’en sortir, jusqu’à ce que tu comprennes que c’est la fin et que tu es impuissant face à nous. Alors dis-moi, Kayliburn, qu’est-ce que ça fait d’être vaincu et enchaîné par un non-sensitif ? Est-ce que tu reconnais être au bord du gouffre, au point de supplier qu'on te laisse la vie sauve ?
    Moi, neutre : - Permission de faire une déclaration ?
    Marco : - Tu as toute notre attention.
    Moi, neutre : - Comme toujours, ta bouche est beaucoup trop près de ta rondelle.

    BAM !! Un coup de poing venant de sa droite me frappe à la pommette, avec une rapidité et une force qu’un individu lambda n’oserait pas se relever sans en souffrir. Seulement, à part m’avoir fait penché la tête sur la gauche (que je replace tranquillement), je n’ai pas senti de douleur particulière. Je le regarde droit dans les yeux, toujours posé alors qu’il commence à s’énerver.

    Moi, déçu mais moqueur : - T’appelles ça « cogner » ? (Une droite de sa part en guise de réponse.) Non, visiblement tu ne sais pas ce que ça dire « cogner ». Même une fillette de six ans fait mieux que toi.
    Marco : - Je crois bien que t’as pas saisi ta situation. Alors autant employer les grands moyens. Branchez l’alimentation de la chaise, c’est l’heure de remettre cet enfoiré à sa place.
    Fanny, intervenant : - Oh, arrête-toi immédiatement Marco ! Ce n’est pas parce qu’il t’a critiqué pour si peu que tu dois en venir à ce niveau. Et je te rappelle que j’ai mon mot à dire concernant la punition de Galen.
    Marco, la repoussant : - T’en mêles pas Keto ! Ici t’es seulement toléré dans la Citadelle par égard à ta réputation passée, je te déconseille d’intervenir à nouveau dans nos affaires si tu ne veux pas finir enfermée.

    La jeune cinnagarienne ne semble pas pouvoir arranger les choses, et je m’interroge sur ce qui la pousse vraiment à me défendre devant ses anciens camarades. Et alors que deux chasseurs ont commencé à mettre en route le générateur portatif pour alimenter la chaise de torture et que Marco s’apprête à appuyer…

    Voix masculine : - Le brigadier-chef est là !

    Hisard, Keto et les trente chasseurs présents se tournent vers l’entrée de la pièce, surpris, puis ils se mettent aussitôt au garde-à-vous (sauf Fanny) lorsqu’un homme de trente à quarante ans en uniforme gradé de maître-chasseur s’avance. Grand, émincé avec une corpulence endurcie, le front blond bruni, il marche d’un pas souple et vient se poster devant le jeune chasseur avec un air dur et ferme.

    Brigadier-chef : - Vous en faites du tapage, agent Hisard.
    Marco : - Monsieur, je ne faisais que partager avec mes camarades la réussite de la capture du chevalier…
    Brigadier-chef : - Il suffit. Vous auriez dû d’abord venir me faire votre rapport en vous présentant à mon bureau avec le Jedi sous la main, sans parler de son ancien élève. Votre comportement n’est pas recevable, Hisard, surtout alors que vous vous interposez dans la chasse de mademoiselle Keto sans avoir demandé une permission pour intervenir. Alors je conseille de cesser ce que vous faites et de me suivre dans mon bureau sans plus tarder, vous et toute votre escouade.
    Marco, embêté : - Bien monsieur.
    Chasseresse 1 : - Que devons-nous faire du Jedi, si je peux me permettre monsieur ?
    Brigadier-chef, regardant Fanny : - Keto, puisque vous vous êtes consacrée tant bien que mal à capturer Arek pendant ces derniers mois, occupez-vous de le ramener à sa cellule. Vous recevrez la part qui vous revient en temps voulu, une fois que la Direction aura pris sa décision après une réunion importante.
    Fanny : - Entendu, je m’en charge.
    Brigadier-chef : - Bien. Quant à vous autres, dispersez-vous et retournez à vos obligations.

    La trentaine de chasseurs et chasseresses se dispersent pour sortir de la pièce, tandis que Hisard et ses coéquipiers suivent leur supérieur presque à la queue leu leu. Je me retrouve donc seul avec la jeune blonde cinnagarienne, qui me détache d’abord de la chaise de torture puis me remet les électro-menottes pour m’emmener à nouveau sur le chemin menant à ma cellule. Le temps qu’elle réalise tout cet enchaînement, je me suis parti de constater qu’elle semble perdue dans ses pensées et que quelque chose la perturbe au point de faire une moue ennuyée.
    Je suspecte que cela a un lien avec notre situation et je me dis qu’il me faut faire le point avec elle.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le lundi 01 avril 2024 - 11:24

    samedi 30 mars 2024 - 15:16 Modification Admin Réaction Permalien

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    galen-starkyler

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    La traversée des divers couloirs, corridors et passerelles des deux niveaux supérieurs de la Citadelle se fait dans un silence sinistre, où seuls les bruits de machineries, les grésillements énergétiques des portes de cellules et les claquements sourds des pas sur le métal résonnent dans l’ensemble de la structure ; je me fais emmener vers le second niveau inférieur par la jeune femme blonde en marchant et descendant par des accès pédestres ordinaires, sans que celle-ci ne prenne la peine de raccourcir notre marche en prenant la plateforme d’ascenseur inter-niveaux, et je constate au fur et à mesure que ma surveillante avance tout en se perdant dans les flots de ses propres pensées.

    Je peux aisément lire sur ses traits que quelque chose la perturbe et la peine, au point qu’elle agit de manière automatique et instinctive pour m’amener rejoindre ma cellule attribuée. Est-ce parce qu’elle n’a pas réussi à m’avoir par elle-même et sans aide, parce qu’elle a perdu la confiance et l’amabilité des autres chasseurs de Forceux ou bien est-ce qu’elle s’interroge sur ce qu’elle devrait faire après que j’ai été capturé ? Je déduis que la troisième raison est la plus plausible, étant donné qu’elle semblait incapable de se projeter plus loin que de prendre sa revanche sur moi.
    Ce qui m’amène, alors que nous entrons dans l’avant-dernier couloir menant aux cellules spéciales du niveau inférieur 2, à reprendre notre dernière conversation là où elle s’était terminée promptement.

    Moi : - Alors, c’est enfin fini hein. Vous avez eu ce que vous vouliez, mademoiselle Keto.
    Fanny : - Qu’est-ce que tu essaies de faire exactement, Galen ? Je ne suis pas d’humeur à en parler.
    Moi : - Je vois justement que c’est ce qui te tracasse depuis qu’on est arrivé ici. Je m’attendais à ce que tu soupires de soulagement à l’idée que tu es accompli ce pourquoi tu as consacré tant de temps à t’initier aux arts de la Force sans t’ouvrir à elle complètement. Bon, tu ne m’as pas complètement vaincu dans les règles de l’art, c’est compréhensible, mais c’est le résultat qui compte pour vous autres les chasseurs.
    Fanny : - Arrête, tu sais très bien que j’ai quitté la guilde et que je ne suis plus vraiment des leurs. On en a déjà parlé lors de notre dernière rencontre sur Kalaan il y a maintenant huit mois, même si je reconnais avoir continué à traquer des sensitifs. Certains étaient déjà malfaisants, d’autres avaient encore le choix, mais à chaque fois c’était parce que les syndicats et les gouvernements locaux m’avait engagé pour le faire. C’était un gagne-pain comme un autre, afin de pouvoir progresser pour t’avoir à notre nouvelle rencontre.
    Moi : - Tu t’es montré avisée et réfléchie avec les kalaanites, contrairement avec les autres résidents, et tu aurais pu continuer sur cette voie. Mais tout ce qui t’importait c’était de prendre ta revanche sur moi, peu importe la manière dont tu récupérais les moyens de survivre seule. Et qu’est-ce que ça t’apporte à présent ? Tu es satisfaite maintenant, ou bien ce n’est pas encore assez pour ta fierté ?

    Elle s’arrête de marcher tout me tenant fermement pour me stopper aussi dans ma marche.

    Fanny, le regard prévenant : - Que les choses soient claires, Galen. Je ne veux pas parler de ça avec toi !
    Moi : - C’est bien là que tu te trompes, parce que c’est ton problème qui cause le mien actuel. Tu n’arrives pas à réfléchir à une perspective après m’avoir enfin capturé parce que tu t’es accroché pendant tout ce temps à ta rancœur et ta fierté par suite de cet incident sur Coruscant. Te voilà à me conduire en cellule, à être fière d’avoir eu satisfaction pour ton petit ego brisé, et pourtant tu tires une tête de négativiste.
    Fanny : - Parce que tu crois comprendre ce que je ressens actuellement, que je ne suis pas satisfaite ?
    Moi : - Il m’a suffi de quelques échanges de coups et de nos rencontres armées pour cerner ta manière de voir les choses et de les considérer. Fanny, tu n’es pas obligée de te comporter ainsi et te renfermer dans ta vie de chasseresse parce que tu crains de perdre ce que tu es. Tu vaux beaucoup mieux que ça.

    Elle aurait pu me crier de me taire ou me menacer encore plus sur un ton dur, mais elle reste silencieuse après m’avoir écouté et elle semble intérieurement préoccupée par mes paroles : elle ne voudra pas l’admettre, têtue et fière comme elle est, mais je la connais assez pour me permettre de lui faire reconnaître ses propres quatre vérités. Le fait qu’elle veut vivre sans le fardeau de son rang, le fait qu’elle possède un don dans la Force ou encore qu’elle ait du bon en elle qui mérite d’être pardonné. Sa rancœur contre moi et sa détermination à me capturer pour de bon, c’est une excuse pour éviter d’admettre qu’elle s’est fourvoyée et que le monde dans lequel elle vivait jusqu’à présent lui avait menti.

    Fanny, pensive : - Le jour où je t’ai révélé ma véritable identité et que j’ai appris à te connaître, j’étais départagée entre mon devoir de soldate envers la doctrine Cki et mon intérêt pour la raison de ton combat. Je me devais de faire ce pourquoi on m’a formé, quitte à gagner ta confiance par ces petits gestes qui t’ont permis de me laisser te guider jusqu’à la planète-capitale, tout en pensant que j’en ressortirais soulagée d’avoir fait ce qui est juste. Au bout du compte, je me suis dévoilée parce que je sentais au fond de moi que je pouvais te faire confiance. Malgré moi et mon rôle… j’avais besoin de me confier à quelqu’un qui ne me jugerait pas sur qui je suis ou ce que je suis. Et quand la vérité sur la chancelière Cki et son identité Sith sont arrivées, j’ai vu littéralement toute ma vie s’écrouler comme un vulgaire château de cartes.

    Elle se tait un moment, songeuse, et elle prend un moment pour organiser ses propos qu’elle échange avec moi sans chercher à se justifier plus qu’elle ne le fait.

    Fanny : - Je suis retournée un jour chez moi, incognito, peu de temps après avoir échappé à l’arrestation de l’ancien Haut-Commandement et de notre comité supérieur, et j’ai entraperçue à quel point mes propres concitoyens étaient soulagés à quel point la vérité de la parenthèse Cki avait éclaté, que les chasseurs de Forceux allaient payer pour leurs méfaits. Et c’est là que je me suis rendu compte… du ressenti qu’ils auraient en apprenant que je faisais partie du lot. Moi, la princesse Impériale en seconde de Cinnagar, devenue une criminelle indigne de la confiance et du respect de son peuple. La peur et la honte sur leurs visages, le sentiment de dégoût sur leurs traits… je les imagine encore et encore dans ma tête.
    Moi : - Tu te sens coupable de ne plus répondre à leurs attentes et leurs espoirs en toi, n’est-ce pas ?
    Fanny : - Je les ai déçus, Galen ! Je me suis fourvoyée en pensant que mon peuple soutenait les faits et les actions de la parenthèse Cki, que j’agissais pour leur bien et leur intérêt, jusqu’à ce que je comprenne qu’ils ne faisaient que taire leurs malheurs en espérant intérieurement que la Rébellion l’emporte et rétablisse les choses comme il y a vingt ans. Je ne suis plus digne d’être leur princesse, pas après avoir fait couler tant de sang sur les mains pour une cause mensongère. Alors la seule chose qui me reste c’est…

    Je la vois ensuite serrer des poings, se ravisant de finir sa phrase pour se remettre à penser comme la guerrière indépendante qu’elle s’est démenée à devenir pour m’avoir, mais elle termine son discours en adaptant un propos neutre mais ouvert au dialogue.

    Fanny : - J’ai fait ce que je devais faire, Galen. J’ai réussi à prendre ma revanche sur toi, te savoir entre quatre murs dans la Citadelle me rassure et je peux enfin me consacrer à ma chasse personnelle sans t’avoir dans mes pattes pour me nuire. Une fois que tu seras en cellule, j’irais récupérer mon dû et toi tu auras tout le temps pour réfléchir à ce qui pourrait t’attendre pendant que tu es coincé ici. C’est la dernière fois que nous nous voyons, alors sache que te traquer et te mettre derrière les barreaux n’aura été qu’une expérience anodine pour moi et que je n’ai aucun regret. Tu as eu ta chance, Galen, de vivre autrement que pour ton ordre et ton don d’utilisateur mais tu ne l’as pas saisi. Donc sans rancune.

    Je la regarde droit dans les yeux, avec une expression neutre malgré une déception à son égard, et je me permets de lui adresser une énième réplique avant qu’elle ne me force à lui emboîter le pas pour m’enfermer derrière lesdits barreaux…

    Moi : - Je serais toujours derrière toi, Fanny. Quoique tu te dises pour te donner bonne conscience ou pour t’inventer une excuse bidon pour fuir tes responsabilités, je serais derrière toi à chaque fois. Et au moment où tu t’y attendras le moins… j’te botterais moi-même ton popotin princier, personnellement.

    Elle ne pipe pas un mot et m’adresse un regard fixe et perplexe, avant de se remettre en route et de me tirer par le bras pour m’amener vers la cellule. Il ne lui fallut pas longtemps pour se poster devant le champ énergétique de la porte, la désactiver en pianotant sur le terminal d’accès puis elle prend la peine de m’accompagner dans la descente des marches avant de me laisser seul et de remonter sur le seuil.
    Elle s’arrête une dernière fois, immobile sur la seconde marche, puis elle pivote légèrement vers moi.

    Fanny : - Une dernière chose Galen. Qu’est-ce que cela t’apporte de me dire que je vaux mieux que cela ?
    Moi : - Je te l’ai déjà dit sur Ahch-To. On est qui l’on choisit d’être, ta destinée ne t’appartient qu’à toi.

    Elle reste silencieuse puis elle repart en prenant soin de reverrouiller l’entrée de la cellule derrière elle, avant de disparaître de mon champ de vision. Je soupire, conscient que la situation dans laquelle elle m’a mis à son insu ne va pas s’améliorer de sitôt alors que j’ai fait en sorte qu’elle cogite un peu plus sur elle. Fanny Keto culpabilise pour son passé mais refuse de l’affronter, elle se torture elle-même l’esprit en pensant que vivre comme elle le fait l’aidera à s’en sortir mais elle ne fait qu’alimenter sa propre douleur.

    Je me décide à ne plus penser à elle, sachant à présent qu’elle ne reviendra peut-être plus jamais dans le coin après avoir reçu sa prime, et je m’approche des bancs de repos de la cellule en me disant qu’il me faut dormir un peu. Je peux entrevoir qu’Ilan a déjà pris ses aises, malgré les contusions de sa chute par les chasseurs, et qu’il dort profondément depuis un moment. Je choisis de ne pas le réveiller et je commence à m’installer sur le recoin libre du banc, m’allongeant malgré les menottes pour avoir une position confortable et trouver plus facilement la fatigue.

    Une pensée me vient pour ce pauvre Artorias qui doit être resté inerte sur l’Île du Temple, là-bas, après avoir été touché de plein fouet par ce tir de blaster lourd. Ou encore à Reyn, qui va encore m’attendre entre les murs de l’Académie sans me revoir avant longtemps voire… jamais. Aynor, Eckmül, Kinsa… J’aimerais avoir la certitude que la Force ne m’a pas abandonné et que je vais m’en sortir, mais ce serait me faire une illusion alors que je suis prisonnier dans la Citadelle avec peu de chances que les autres le sachent.
    La nuit portant conseil, je me décide à fermer les yeux et à m’endormir aussitôt.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le lundi 01 avril 2024 - 11:23

    samedi 30 mars 2024 - 18:12 Modification Admin Réaction Permalien

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    La_Mirialane

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    Cademimu


    Les Impériaux avaient fait venir un droïde V7 pour forcer la sécurité de la porte, alors que de l’autre côté :

    Kinsa — … Ça y est !

    Le lourd sas du hangar commença son ouverture, les Jedi n’attendirent pas plus longtemps. Par une commande à son avant-bras, la Mandalorienne ouvrit la passerelle de l’Arrow. Derrière, les troupes impériales elles aussi franchirent leur obstacle et recommencèrent la fusillade.
    Montant à bord, les Jedi refermèrent le sas et Kinsa se précipita aux commandes pour allumer les moteurs. Tant pis pour le bouclier, ce ne serait qu’une fois hors du hangar.

    Kinsa — J’espère que les résistants ont pas déjà filé… Myrith ! T’es là ?
    Myrith, du couloir C’est bon, allez-y !

    Le vieil YT-1930 s’éleva du sol et quitta la zone d’atterrissage, son blindage encaissant nonchalamment les lasers légers des stormtroopers. Talik alluma les déflecteurs puis mit les gaz. Sans surprise, les tours turbolaser de la cité commencèrent à prendre le vaisseau en fuite comme cible, mais la Twi’lek avait fini par savoir le manier habilement.

    Elles sortirent de l’atmosphère au bout de quelques secondes. La plate-forme de sécurité déploya une escadrille de Chasseurs TIE tandis que la Mirialane vint rejoindre le cockpit.

    Kinsa — On n’est pas encore tirées d’affaire.

    Elle enclencha le système furtif, qui avait besoin d’un instant pour fonctionner.

    Kinsa — Ils vont nous attendre aux bouées d’hypernav’.
    Myrith — Si ils les ont pas désactivées.
    Kinsa — T’as raison…

    La pilote entra des codes dans son tableau de bord et enclencha l’hyperespace. Le système furtif se désactiva quelques secondes, mais largement de quoi ne pas laisser le temps aux Impériaux de réagir.
    Environ une minute après le saut, Kinsa coupa l’hyperdrive. Elles se retrouvèrent au milieu de nulle part.

    Myrith — Qu’est-ce que vous avez fait ? Un micro-saut ?
    Kinsa — Ça nous permettra de semer les Impériaux un moment, et ça nous laissera le temps – j’espère – de calculer un itinéraire pour rejoindre la Pointe de Célanon.
    Myrith — Vous n’avez pas peur qu’ils nous attendent au poste-frontière ? C’est la route la plus courte vers la République.
    Kinsa — La seule alternative serait la Passe de Braxant, mais c’est la plus directe vers Yavin, et ce serait rester plus longtemps dans le territoire impérial. Pas sûre que ce soit mieux.

    Le calcul d’un itinéraire pouvait prendre plusieurs dizaines de minutes, voire quelques heures même. Du temps que les femmes prirent pour se laver puis se changer : leurs sapes étaient une véritable infection. Elles se vêtirent donc de leurs tuniques et laissèrent les vêtements dans le sas.

    De retour dans le cockpit, assise, Kinsa se laissa surprendre par le sommeil. Elle se réveilla en sursaut et, reprenant ses esprits, ne put que constater l’étendue de sa fatigue.

    Kinsa — Myrith ?
    Myrith, de loin Oui ?

    La Twi’lek sortit et tomba sur la Mirialane, venue elle aussi.

    Myrith — Vous avez besoin de moi ?
    Kinsa, se frottant le visage Oui. Ouh… J’ai dormi combien de temps ?
    Myrith — Je sais pas, je dirais… une bonne heure, peut-être.
    Kinsa — Bon… Tu veux bien rester dans le cockpit et surveiller le calcul s’il te plaît, ou si quelqu’un arrive ? J’ai vraiment besoin de faire une sieste, là.
    Myrith — À vos ordres. Je vous réveille en cas de problème ?
    Kinsa — Oui. Si le calcul est terminé, lance l’hyperespace.
    Myrith — Entendu. Et est-ce que je conseille le Contact ?
    Kinsa — Hein ?
    Myrith — Est-ce que je conseille le Contact… conseille le… Ah ! contacte le Conseil !
    Kinsa — Ouh là, toi aussi t’as besoin de dormir ! Je préfère attendre qu’on soit de nouveau dans l’espace républicain. Et comme c’est moi le chef de cette mission, c’est surtout à moi de faire des rapports.
    Myrith — Comme vous voudrez. Vous inquiétez pas, vous êtes entre de bonnes mains.
    Kinsa — J’espère !

    Elle commença à prendre la direction de ses quartiers, quand Myrith l’interrompit :

    Myrith — Chevalier, avant que vous y alliez, je peux vous poser une question ?
    Kinsa — Dis toujours.
    Myrith — Vous aviez dit que si Oghan nous grillait, vous aviez un plan pour qu’on évite les ennuis. C’était quoi, l’idée ?

    La Twi’lek soupira en haussant les épaules :

    Kinsa — Je ne m’attendais pas à ce qu’il appelle des renforts. Je t’avoue qu’il m’a prise au dépourvu, je pensais pas qu’il nous décèlerait si vite.
    Myrith — Quelqu’un nous aurait balancées ?
    Kinsa — Non…  Ce serait plutôt une erreur de notre part. On a dû sous-estimer sa perspicacité, et sa préparation à ce que la République vienne le chercher. Il devait s’y attendre depuis longtemps.
    Myrith — Possible, oui. Mais au moins, on a appris quelques trucs.
    Kinsa — Oui. Même si ses motivations sont assez génériques, ça a pu toucher un certain nombre d’autres cerveaux de la République. Je préfère qu’on remette ça d’abord au Conseil avant de prévenir la Chancelière.
    Myrith — C’est vous qui voyez. Et… vous n’avez pas peur pour vos relations avec Mandal’ore ? Elle risque d’être mise au courant ; pas sûr qu’elle apprécie que vous ayez prétendu parler en son nom.
    Kinsa — Ça… c’est mon problème. Ce n’est pas à toi de t’en préoccuper.

    La padawan sentait que la Mandalorienne sans armure n’avait pas envie d’en parler davantage, et la laissa enfin aller s’allonger.

    Après plus de deux heures et demie, l’Arrow immobile dans le vide spatial et heureusement sans aucun vaisseau impérial en patrouille, l’ordinateur de bord avait fini par trouver un itinéraire sûr pour la Pointe de Célanon, en direction de Noonar. Saanee tira donc le levier de l’hyperdrive, et le vaisseau s’engouffra dans un tunnel bleuté.
    Les choses allaient de nouveau être sportives, une fois à la frontière…




    Ce message a été modifié par La_Mirialane le dimanche 31 mars 2024 - 20:04

    dimanche 31 mars 2024 - 19:57 Modification Admin Réaction Permalien

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    galen-starkyler

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    Jorus : - Es-tu sûre de ce que tu nous dis, jeune Arek ?

    La séance qui se tient actuellement avec les quelques membres du Conseil ne se tient pas dans la chambre habituelle, puisqu’il n’y a aucune affaire officielle ou réunion planifiée à ce moment, mais dans leur carré réservé de la Salle Commune où ils s’étaient installés pour profiter d’une pause. Il n’avait donc pas fallu longtemps pour la petite tythane brune, accompagnée par son maître elle aussi membre du Conseil, ne vienne les trouver là-bas après avoir terminé précipitamment l’exercice en cours à la classe des pouvoirs.
    Reyn leur raconta du mieux qu’elle pouvait l’étrange vision qu’elle avait reçue alors qu’elle s’entraînait à surmonter son traumatisme enfoui de l’hécatombe Jedi, avec les moindres détails dont elle se souvenait et le fait qu’elle avait clairement entendu et senti que son grand frère était fait prisonnier.
    Et quand le grand maître Jedi lui pose sa question, elle répond sans trembler ni paniquer.

    Reyn (télépathie) : - Je me suis attelé à rester attentive à toute forme de communication de sa part, maître Jorus, et mon lien psychique avec lui est si affiné que voir s’il est en danger est aussi naturel que d’avoir des prémonitions. Sans oublier que les choses que j’ai vus m’ont donné l’effet de les vivre au travers de lui.
    Jorus : - Tu dis avoir entendu Galen s’adresser à la chasseresse Keto qui lui répondait, puis tu déclares le voir dans une citadelle sombre s’élevant au-dessus d’une falaise et d’un lac de lave actif où il serait devenu prisonnier. Enfin, tu ajoutes qu’il y aurait une personne maniant un sabre-laser rouge qui l’affronterait. Ce sont tous des éléments divers et variés auxquels je ne trouve pas de lien concret pour une prémonition.
    Yota : - Il faut tout de même reconnaître que c’est étrange. À peine a-t-on envoyé Galen enquêter sur le mystérieux signal émettant depuis Ahch-To que nous sommes sans retour rapide de sa part. Et aujourd’hui sa propre sœur a une vision de lui où il aurait été fait prisonnier. Par des chasseurs de Forceux, c’est ça ?
    Reyn (télépathie) : - Tout juste maître Yota.
    Siskun : - Et qu’en penses-tu, Aynor, pour connaître aussi bien ton ancien élève que sa sœur ?
    Aynor : - Je ne suis peut-être pas aussi inquiète comme Jorus sur la signification des visions lorsqu’elles surviennent et ciblent une personne proche, mais je doute que celle de Reyn doit être prise à la légère. Galen s’est sûrement retrouvé emmêlé dans un piège élaboré par la jeune Keto pour l’appâter et le capturer une fois pour toutes, ce qui explique sa stupéfaction quand nous lui avons parlé de la balise de Ceir Gaah’ris. Le connaissant, il aura cherché à lui mettre aussi la main dessus pour qu’elle soit remise à la République pour ses actions passées mais il semblerait que les choses ont mal tournées. Pour lui comme pour Ilan.
    Yota : - Et qu’en est-il du droïde C8 qui les accompagnait ? Ce dernier aurait pu nous prévenir.
    Siskun : - Il a très bien pu se faire désintégrer lors de l’altercation avec les chasseurs, le rendant hors d’état.
    Aynor : - Le fait est que Galen et Ilan sont certainement portés disparus, par suite de sa venue sur Ahch-To, et qu’ils sont à présent retenus captifs par la Guilde des chasseurs de Forceux quelque part dans la galaxie. Reyn nous a apporté une information que nous aurions certainement mis du temps à recevoir et à réagir pour qu’un sauvetage soit mis en place, il nous faut donc agir en conséquence et décider de ce qu’il y a de mieux à faire pour retrouver Galen et Ilan sains et saufs.

    Jorus Beku’N cogite un moment, se massant instinctivement le menton, puis il décide de s’adresser à Reyn.

    Jorus : - Reyn, pourrais-tu me décrire plus en détails l’endroit où tu as vu Galen prisonnier ?
    Reyn (télépathie) : - Je me souviens juste d’un endroit en relief, avec un grand lac de lave et des grandes pointes de granit volcanique autour et un embranchement de rivière. La bâtisse ressemble à une grande et unique tour sombre, de base à tendance triangulaire, au-dessus d’une falaise infranchissable avec des projecteurs partout et aucun accès libre que la cour externe. Et à l’intérieur… il y a une tension palpable, comme un mélange de peur, de tristesse, de peine et de souffrance. Un sentiment de torture.
    Jorus, méditatif : - Une tour sombre au-dessus d’un lac de lave et sur une falaise infranchissable…
    Siskun : - Cela ne peut pas être sur Mustafar, puisque la planète volcanique est principalement composée de grandes étendues de roche volcanique à perte de vue. Tandis qu’Abrégado-Dai est essentiellement faite de mers et d’océans de lave en fusion, donc impropre à y vivre en toute sécurité.
    Yota : - Il y a des dizaines de dizaines de mondes telluriques au climat volcanique dans la galaxie, il sera donc difficile de faire le tri entre tous. Il faudrait consulter celles qui possèdent des installations permanentes.
    Aynor : - Et quel genre de structure servirait aux chasseurs de Forceux pour retenir captif un Jedi sans être inquiété qu’il ne s’échappe entre leurs mains.

    Les maîtres présents sont tous en train de réfléchir à trouver une réponse à leurs interrogations, tandis que la petite tythane brune se demande intérieurement si elle ne devrait pas se dépêcher de la récupérer par elle-même pour gagner du temps. Elle se précipite donc hors de la Salle Commune, prenant la direction de la bibliothèque du temple massassi, sans se soucier que son maître s’en est aperçu et qu’elle s’excuse auprès de ses confrères avant de partir à son tour à sa suite.

    ***

    La salle du bureau de superviseur, d’une taille et d’une forme géométrique de gemme pour une surface globale de douze mètres cube, est assez calme si l’on oublie les cliquetis et les bruitages sourds des terminaux d’ordinateurs qui bordent les murs tapissés d’écrans larges et d’une baie vitrée en transpacier qu’un volet métallique cache derrière lui après avoir été volontairement baissé. L’éclairage, bien que vieux et démodé, fonctionne encore parfaitement et illumine l’ensemble de la pièce tandis qu’une demi-douzaine de chasseurs et chasseresses, gradées au rang de chefs d’escouade, sont assis devant le meuble de bureau de leur supérieur, brigadier et chef de la seconde division dont la Citadelle est le quartier-général.
    Ce dernier, le brigadier-chef Serbek, termine d’entendre le rapport tardif du chef d’escouade Hisard après qu’il est venu le convoquer dans son bureau (avec ses camarades de même grade) et il prend ensuite sa décision concernant la suite de cette réunion autour des dernières allées-et-venues de ses subordonnés.

    Serbek : - Le bilan de cette semaine me semble assez intéressant et prometteur pour notre guilde, jeunes gens. Outre les dizaines de nouvelles prises sur les mondes reculés et peu impactés par l’influence de la République et du Triumvirat, nous avons réussi à capturer deux chevaliers Jedi dont l’un fait partie de ceux qui représentent une menace sérieuse pour notre corporation. Il y a donc de quoi être optimiste.
    Chef d’escouade 3 : - Quelle est la suite du programme, monsieur ?
    Cheffe d’escouade 4 : - Doit-on prévoir de mener d’autres escarmouches pour capturer d’autres Jedi ?
    Marco : - L’usage du filet de cortosis anti-Forceux a prouvé son efficacité, donc mon escouade peut retenter le coup à la prochaine occasion. Donnez l’ordre et je vous promets que la pêche sera fructueuse.
    Serbek : - Cela n’est pas de mon ressort, Hisard, et la décision ne dépendra que de l’avis de la Direction. C’est pour cette raison que je prolonge cette réunion pour nous mettre directement en liaison avec eux.

    Il se lève de son siège tout en appuyant sur une touche de son clavier tactile de bureau et il se place de manière que lui et l’ensemble de ses subordonnés soient visibles dans le champ de l’holoprojecteur. La lentille de l’appareil s’illumine et faire apparaître l’image holographique de quatre à cinq personnes assises dans des sièges et en train de converser. Quatre d’entre elles portent un uniforme de commandant…

    Cdt. Vizhyr, par holo : - Qui y-a-t-il, brigadier Serbek ? Vous nous interrompez en pleine réunion.
    Serbek : - Veuillez me pardonner, commandant Vizyr, mais je me devais de vous contacter pour vous faire part d’une nouvelle importante concernant un prisonnier récemment arrivé à la Citadelle.
    Cdt. Calyph, par holo : - Vous allez devoir faire vite, parce que nous recevons actuellement notre visiteur venu de Néo-Systino et que nous avons beaucoup à dire.
    Serbek : - Dois-je en déduire que cette personne est…
    Cdt. Doiyan, par holo : - En effet, nous sommes en ce moment avec le seigneur Freesa en personne.

    … La cinquième est un homme portant d’étranges habits d’uniforme sans aucune affiliation connue.

    Freesa, par holo : - Vous pouvez le laisser faire, messieurs, car je peux comprendre si cela nécessite de vous contacter durant notre échange. Néo-Systino ne vous en voudra pas d’être aussi actif avec les Forceux.
    Cdt. Vizhyr, par holo : - Soit, si cela ne vous dérange pas seigneur Freesa. Allez donc, brigadier.
    Serbek : - Messieurs, je vous informe que nous venons de mettre la main sur le chevalier Jedi Galen Arek.
    Cdt. Doiyan, par holo : - Comment ?!
    Cdt. Calyph, par holo : - Êtes-vous sûr de ce que vous avancez, Serbek ? Galen Arek fait partie des chevaliers Jedi les plus retors et les plus imprévisibles que nous devons ne pas sous-estimer.
    Serbek : - Je vous certifie que c’est bien le chevalier Arek, avec son ancien apprenti Ilan Yunixy.
    Cdt. Vizhyr, par holo : - Voilà une nouvelle intéressante à entendre.
    Freesa, par holo : - Dois-je comprendre, brigadier Serbek, que vous avez réussi à mettre la main sur le Jedi Galen Arek sans aucune difficulté et qu’il est détenu entre vos murs sans aucune assurance qu’il ne vous échappera pas ni vous causera de soucis ?
    Marco, intervenant : - Si je peux me permettre, messieurs, il n’y a nullement à s’en faire. Arek a été pris au dépourvu par notre filet spécial pour la capture des sensitifs plus retors et insaisissables, au moment même où sa vigilance était concentrée sur une ancienne camarade. Et nous l’avons placé dans une des cellules haute-sécurité pour l’empêcher de s’enfuir ou de se frayer un quelconque passage. Alors vous n’avez rien à craindre en ce qui concerne une évasion de sa part. Votre serviteur ci-présent, Marco Hisard, l’a capturé dans les grandes formes avec prudence et ingéniosité pour mettre à mal les rangs des Jedi.

    Et alors qu’il s’attendait à être félicité pour tout son discours, la voix irritée de l’invité se fait entendre.

    Freesa, par holo : - Faites disparaître hors de ma vue ce monstrueux imbécile, brigadier. Tout de suite.
    Marco, choqué : - Mais…
    Serbek : - Hisard, plus un mot. Et allez vous asseoir.

    Ce dernier s’exécute, déçu de se faire renvoyer, et il va se poster hors du champ de vision de la projection holographique.

    Freesa, par holo : - La détention d’un Chevalier Jedi qui a fait plus que ses preuves lors de la crise sur Rhommamool et durant les derniers jours de la parenthèse Cki, cela ne doit pas être pris à la légère comme vous le faites. Sa disparition va semer le doute et l’inquiétude parmi les membres de l’Ordre Jedi et les recherches seront aussi nombreuses que les dernières tentatives de mettre à mal les graines de sédition dans les rangs de la République et du Triumvirat. De plus, votre détenu pourrait découvrir à tout moment que votre corporation est liée d’une manière ou d’une autre aux agissements de Néo-Systino.
    Cdt. Vizhyr, par holo : - Monseigneur, nous comprenons parfaitement votre inquiétude concernant les allées-et-venues des Jedi depuis l’incident sur Devaron et nous faisons de notre mieux pour répondre à vos besoins envers et contre les deux grandes puissances. Mais je ne suis pas certain que la présence d’un seul d’entre eux pourrait mettre en péril le partenariat que nous construisons avec vous. Son isolement pourrait même le rendre plus malléable et nous permettre de semer le doute dans les rangs de nos adversaires.
    Cdt. Calyph, par holo : - La Citadelle est particulièrement adaptée pour transformer un Jedi comme lui à l’état de légume, sans laisser de temps ni d’occasion aux siens de suspecter quoique ce soit sur vos agissements. Ne pensez-vous pas que c’est une excellente occasion pour les infiltrer ?
    Freesa, par holo : - Le Grand Sio et moi-même savons parfaitement à quel point les Jedi sont incorruptibles et résistants à la douleur, et ce depuis qu’ils ont réussi à survivre durant vingt ans à l’abri de la déchirure dans la Force causée par Sovereign. Leur Conseil n’est plus aussi dupe et aveugle qu’avant, de nombreux vétérans de la guerre ont su transmettre leurs expériences aux nouvelles générations et les jeunes chevaliers consacrés de cette période se sont forgés grâce à la dure réalité de cette guerre. L’infiltration de leurs rangs n'est pas une possibilité que nous pouvons nous permettre alors que le temps n’a pas fait son œuvre.
    Cdt. Vizhyr, par holo : - Que nous conseillez-vous de faire, pour Arek et le jeune Yunixy ?
    Freesa, par holo : - Leur absence ne mettra pas beaucoup de temps à se faire remarquer, et certains d’entre eux auront certainement remonté la piste jusqu’à vous. Votre meilleure chance d’empêcher cela est de nous confier les deux chevaliers Jedi, que nous enverrons disparaître un certain temps pour refroidir les pistes.
    Serbek : - Monseigneur, si je puis me permettre, nous pouvons nous charger de transférer les deux Jedi au point de rendez-vous que vous nous donnerez. C’est la moindre des choses que nous pouvons faire pour vous faire preuve de notre engagement à participer aux agissements de Neo-Systino.
    Cdt. Vizhyr, par holo : - Le brigadier Serbek a raison sur ce point. Je doute que vous pourrez trouver quelqu’un d’autre que nos agents de la Citadelle pour vous confier l’un de leurs détenus avec les précautions requises.
    Freesa, par holo : - Pas en ce qui concerne notre « collaborateur rapproché ».

    C’est alors qu’une nouvelle silhouette émerge dans le champ de vision holographique, révélant un homme aux traits jeunes et blafards sous de longues mèches sombres et au visage dissimulé sous la capuche de son trench-coat noir de bure à la mode de Serenno. Il croise les bras devant sa poitrine, d'un air ferme et malicieux.

    Freesa, par holo : - Il me semble que vous le connaissez, même si vous ne vous souvenez pas de lui. Sachez seulement que le Grand Sio préfèrera lui confier de s’occuper d’Arek que de vous laisser cette peine. Pour l’heure, restez-en à notre accord concernant Géonosis et attendez-vous à recevoir de prochaines instructions.
    Cdt. Vizhyr, par holo : - Bien monseigneur.

    C’est sur ces dernières paroles que l’image des deux invités disparaît pour mettre fin à la conversation avec les membres de la Direction, ce qui laisse ces derniers avec leur interlocuteur de la Citadelle avant qu’ils ne décident à leur tour d’exiger « faites ce que vous suggère le seigneur Freesa, brigadier Serbek, et gardez les deux Jedi sous haute surveillance en attendant la venue de l’envoyé de Néo-Systino » avant de raccrocher. La réunion se termine ainsi et tout le monde est autorisé à disposer pour reprendre ses occupations.

    Ce qu’ils ne savent pas, c’est que le fil de leur réunion a été discrètement entendue par une tierce-personne qui s’est rapidement rendue compte à quel point la situation est bien plus dangereuse qu’elle ne le pensait. Et avant même que la conversation holo ne raccrochait, la jeune blonde cinnagarienne s’est décidée à partir et regagner ses quartiers temporaires pour méditer sur ces révélations troublantes.

    lundi 01 avril 2024 - 15:44 Modification Admin Réaction Permalien

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    La_Mirialane

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    Pointe de Célanon, secteur Noonian, tout près de la frontière


    L’Arrow était sorti de l’hyperespace depuis une minute, et déjà deux escadrons de TIE étaient à sa poursuite. La plate-forme douanière avait enclenché ses champs d’interdiction pour empêcher le YT-1930 de resauter en hyperespace et envoya toute sa chasse le détruire. Plusieurs vaisseaux civils, immobilisés eux aussi, étaient témoins de la scène que les autorités faisaient passer pour de la neutralisation d’un trafiquant de la Guilde.

    Kinsa était aux commandes, et Myrith à une des tourelles. Il n’y avait pas trente-six solutions : voler hors de la zone d’interdiction et ainsi espérer pouvoir continuer de suivre la route spatiale jusqu’à Ithor.

    Deux escadrons équivalaient à une quarantaine d’appareils. Contre un seul.
    Heureusement pour les Jedi, la régression technologique de la chasse impériale quand Waren repassa au Premier Empire apporta aussi le retard en matière de propulsion et d’armement. Ils n’avaient plus le choix que de revenir à l’ancienne tactique de la meute – ou, ici, carrément de l’essaim.

    Il était particulièrement difficile pour Saanee de ne pas faire un massacre. L’armement de l’Arrow, bien plus moderne et donc puissant, pouvait faire exploser ces appareils d’un seul laser. Elle tirait donc des salves de dissuasion, pour forcer les Impériaux à rompre leur formation. Elle ne cessait d’écouter ses instincts pour faie feu au bon moment et éviter un accident. En plus de cela, il fallait à tout prix ne pas toucher les vaisseaux civils.

    Kinsa peinait à garder son sang-froid : les TIE volaient tout autour du transport corellien comme des frelons, elle ne pouvait pas faire de manœuvres trop larges pour ne pas perdre la route – déjà qu’elle dut prendre une bonne distance de la plate-forme pour ne pas être prise dans le rayon tracteur. La chasse impériale continuait de mitrailler cette cible assez facile, et même si leurs canons laser avaient une puissance médiocre, la constance du feu et leur nombre grignotaient les déflecteurs.

    Elle avait envie de pester contre Myrith, à lui demander ce qu’elle foutait à ne pas les abattre, mais elle comprenait aussi la motivation à les épargner. La padawan faisait de son mieux, et parfois, réussissait à endommager un appareil qui était obligé de se retirer, ou qui n’avait plus assez de puissance pour poursuivre le YT-1930.

    Ses moteurs améliorés, le transport finissait indéniablement par distancer les chasseurs qui n’allaient pas pouvoir le poursuivre indéfiniment, faute de systèmes de survie. Kinsa devait alors tout faire pour gagner du temps, et transféra l’énergie des canons laser et de l’autre tourelle dans les boucliers.

    Officiellement, les Jedi se trouvaient maintenant dans le no man’s space, une zone d’environ dix mille kilomètres entre deux frontières, mais où tout était permis. Cela servait plus que jamais comme zone-tampon entre la République et l’Imperium. Les Jedi n’étaient plus en territoire ennemi et donc plus soumises à sa juridiction, mais tant qu’il n’y avait pas de plate-forme de la République en vue, rien n’empêchait les chasseurs de continuer à les traquer.

    Une telle distance, même avec les améliorations de l’Arrow, prendrait une dizaine d’heures en subliminique. Talik opta pour un micro-saut : avec une distance si courte, toute étoile sur le chemin aveuglerait depuis longtemps la pilote, donc aucun risque de rentrer dans une par accident.

    L’accélération ne dura que quelques secondes à peine, de quoi au moins repasser dans la République. Dès qu’elle eut désactivé l’hyperpropulseur, l’ordinateur de bord indiqua « Secteur Ottega », ainsi que les coordonnées de leur position précise. Elles étaient peut-être dans le vide de l’espace, mais en zone alliée. Le Chevalier souffla de soulagement.

    Kinsa — Ouffff ! Myrith ! Myrith, c’est bon, on est rentrées !

    La padawan quitta son poste et vint au cockpit, elle aussi visiblement satisfaite que tout cela soit fini.
    De nouveau, le vaisseau fut immobilisé pour le laisser calculer un itinéraire vers Ithor ; après quoi, il suffirait de suivre les routes hyperspatiales.

    Kinsa — R8 nous manque bien, là…
    Myrith — R8 ? C’est votre droïde ?
    Kinsa — En quelque sorte, oui. Celui de l’Arrow, plus exactement. Il a disparu en même temps que les autres de l’Académie. On aurait pu gagner beaucoup de temps dans les calculs, avec lui.

    Saanee n’avait rien à répondre, et se contenta de hocher la tête.

    Kinsa — Dis-moi… Je ne te fais pas un reproche, mais pourquoi tu ne les as pas tués ? Les soldats sur Cademimu, ou les TIE. Ils nous attaquaient, et je ne pense pas qu’ils voulaient nous laisser fuir.
    Myrith — Oui. D’ailleurs, qu’est-ce que ça aurait été, si on était parties avec Oghan…
    Kinsa — C’est sûr, mais ne change pas de sujet. Ils nous attaquaient avec une volonté de nous éliminer, c’est indéniable. Tu aurais été dans ton droit de te défendre. Alors pourquoi ?

    La padawan prit quelques secondes, le temps de trouver les mots.

    Myrith — Déjà, ça aurait justifié des actions à plus grande échelle de la part de l’Imperium. Leur propagande s’en serait donné à cœur joie. Ensuite, c’était pas des droïdes : ces hommes ont des familles. Et ils obéissaient aux ordres, peut-être même contre leur gré. Je sais pas si ils suivaient leurs convictions, et mourir pour quelque chose qu’on n’aime pas, seulement parce qu’on y est forcé, c’est vraiment une mort de mеrdе.

    Attentive, Kinsa hocha la tête.

    Kinsa — Une vision particulièrement sage, je dois bien l’admettre. Même si ça a failli nous coûter la vie, je salue ton abnégation. Et je la respecte. En fait, je te comprends parfaitement.
    Myrith — C’est-à-dire ?

    Talik poussa une grande inspiration.

    Kinsa — Tu vois, je n’ai que vingt-cinq ans, et pourtant j’en ai déjà assez de voir la mort.
    Myrith — Trop familière avec elle ?
    Kinsa — Et comment… J’ai été à Rhommamool. J’ai participé à la bataille de Fondor. En plus d’être témoin de la mort de gens que je connaissais personnellement. Je m’en suis rendue compte à Fondor. La guerre… ça me dégoûte de plus en plus.
    Myrith — C’est plutôt sain, comme raisonnement.
    Kinsa — Le problème, c’est que ce n’est pas moi qui décide… Mais peu importe. Je ne peux que te féliciter d’avoir retenu ton bras contre les Impériaux.
    Myrith — Merci. Mais ne me voyez pas comme une pacifiste convaincue : les hommes du rang sont les grands perdants ; mais si on était tombées sur des Chevaliers ou des décisionnaires, ou des fanatiques, j’aurais pas été clémente comme ça.
    Kinsa — Pourquoi ?
    Myrith — Parce qu’ils soutiennent un tyran belliciste, un régime sur-oppressif, qui s’est tourné vers le côté obscur et par là même qui représente un danger pour la paix et la sécurité.Ce sont des types qui ont choisi leur camp, en âme et conscience, là où les simples soldats sont contraints.
    Kinsa — Même si ça aurait mis en péril notre image au sein de l’Empire ?
    Myrith — Je me serais retenue seulement pour ça. Les soldats, j’ai été indulgente parce que je voulais pas les tuer de base. Les « élites » n’auraient pas été épargnées par la pitié personnelle, mais uniquement par le besoin politique.
    Kinsa — Je vois… Eh bien, ne sois pas pressée de tuer quelqu’un. Tu n’es peut-être pas une enfant, mais ce n’est pas une chose à laquelle on prend goût… normalement.
    Myrith — C’est sûr…
    Kinsa — Bref. Une fois qu’on a les coordonnées, direction Yavin.


    Ce message a été modifié par La_Mirialane le mardi 02 avril 2024 - 00:28

    mardi 02 avril 2024 - 00:18 Modification Admin Réaction Permalien

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    galen-starkyler

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    L’intérieur de la Citadelle, perchée au-dessus de sa falaise ardente sur la planète inhospitalière Lola Sayu, est à présent devenue plus calme et muette qu’avant, avec une étrange impression que ce silence d’or cache derrière lui une prochaine vague d’animation monotone. Les nombreuses cellules détenant les sensitifs captifs n’émettent plus un bruit, tant leurs résidents se sont regroupés et installés pour se reposer après avoir passé tant de temps à crier, pleurer et supplier ou maudire leurs geôliers. Ces derniers faisaient d’abord leurs rondes et leurs tâches habituelles, veillant à ce que nul n’approche davantage de la porte de leur cellule ou ne trouble le calme plein de la forteresse ; puis ils se sont rassemblés pour faire une fête, certainement bien garnie en alcool et en chère pour faire autant de tapage, avant que le silence total ne prenne la suite. Il est assez simple de deviner dans quel état ils sont actuellement.

    Je suis assis depuis deux à trois bonnes heures sur le sol dur et froid de notre cellule, plongé dans ma transe méditative pour ne pas perdre l’habitude de me ressourcer avec la Force, bien que je peine à sentir son essence circuler entre ces quatre murs ou encore au travers du sol. Je médite bien assez longtemps pour m’être posé la question de comment m’en sortir par mes propres moyens, en écartant le fait que les secours n’arriveraient pas avant longtemps, puis je me rends compte qu’il me sera difficile de sortir d’ici sans avoir recours à une aide extérieure. La triste réputation de la Citadelle n’a pas décliné depuis ces deux siècles passés et les chances pour s’échapper se réduisent petit à petit, à force que je me heurte à un obstacle dans ma visualisation complète et approfondie de l’ensemble de la forteresse.

    Je pense avoir suffisamment récupéré un peu d’énergie de la Force malgré les contraintes de la cellule, puis j’ouvre les yeux avant de me relever peu à peu de ma posture assise de samouraï pour me tenir debout et détendre mes muscles endoloris. De son côté, Ilan semble se réveiller de sa longue sieste et découvre que je suis revenu de mon absence avec l’escouade de chasseurs.

    Ilan : - Salut Galen. J’imagine que tu es là depuis un moment, à te voir reposé et actif.
    Moi : - Ils ne m’avaient gardé que pour se donner des grands airs et se défouler. J’ai toutefois failli passer par l’étape de la torture gratuite, après avoir placé quelques commentaires bien faits pour les embêter.
    Ilan : - Ah. C’est ce qui explique pourquoi tu as encore des bleus qui apparaissent sur les pommettes. Sinon… J’ai raté autre chose, puisque tu ne revenais pas avant un moment et que j’étais trop fatigué pour attendre ?
    Moi : - Ils ont renforcé la sécurité.
    Ilan : - Comment ça ?
    Moi : - Notre cellule fait partie de celles qui ont été spécialement conçues pour emprisonner les individus les plus susceptible de constituer une menace, avec ses murs en permabéton armé et son système de sécurité de qualité paramilitaire haut-de-gamme. Nous n’avons donc que peu de chances de sortir par nous-mêmes, pourtant ils sont revenus pour paramétrer le niveau de surveillance à un degré supérieur.
    Ilan : - Donc ils suspectent que l’on a une chance de s’évader et de leur échapper sous leur nez ?
    Moi : - Je suis plutôt d’avis qu’ils suspectent que quelque chose ou quelqu’un va nous faire sortir.
    Ilan : - Je ne comprends pas leur inquiétude. Nous sommes arrivés à bord de leur croiseur Gozanti sous signature modifié et blocage des radars, et il me semble que cette Citadelle est équipée et bâtie pour empêcher toute évasion ou intrusion en son sein. Et ils nous ont pris nos armes. Alors pourquoi faire ça ?

    Je me décide à m’asseoir sur ma place attitrée du banc de cellule, afin de varier mes positions corporelles.

    Moi : - Je l’ignore tout autant que toi, malheureusement. La seule chose que je déduis de leur comportement, c’est qu’ils se préparent à recevoir quelqu’un ou quelque chose assez important pour s’assurer que nous sommes bel et bien entre leurs serres. Et vu ce que la situation a donné sur Devaron, cela pourrait très bien être en lien avec les séditieux cachés au sein de la République et du Triumvirat.
    Ilan : - À t’entendre, on croirait que les chasseurs vont marchander les sensitifs qu’ils ont capturé.
    Moi : - Je ne serais pas étonné, vois-tu. Il existe de nombreux mondes où l’asservissement de sensitifs pour des travaux manuels ou de l’enrôlement forcé est devenu monnaie courante.
    Ilan : - Bon sang, les fils de Hutt ! J’aimerais tellement les tabasser à vif pour ce genre de pratique abjecte. Si seulement on n’était pas enfermés dans cette cellule haute-sécurité et qu’on avait accès au terminal.
    Moi : - Et moi je me demande ce qui est advenu d’Artorias, après qu’il ait reçu ce tir qui l’a mis à terre.
    Voix : - Je me porte assez bien, merci de t’en inquiéter.

    Nous sommes tous deux surpris par la voix reconnaissable entre mille de l’autre côté du champ énergétique de notre cellule, ainsi que stupéfaits de voir le droïde d’unité C8-S3C remodelé sain et sauf.

    Moi/Ilan : - Artorias !
    Artorias, index devant son menton : - Chut ! Pas si fort, je vous prie. Je déroge déjà à plusieurs protocoles en venant directement vous trouver ici et je me mets déjà suffisamment en péril rien qu’en pénétrant ici malgré ma carcasse amochée. Ils ont l’air de tous roupiller dur, mais même mes pistons enrouillés pourraient les réveiller à tout moment.
    Moi : - Bon sang Artorias, qu’est-ce que tu fais ici ? Il m’a semblé t’avoir vu prendre un tir en pleine tête et t’écrouler inerte. Et tu aurais dû revenir à l’Académie pour prévenir les autres, pourquoi es-tu venu ?
    Ilan : - Et surtout, comment tu as fait pour ne pas te faire repérer par les gardes et les caméras de sécurité ?
    Artorias : - C’est une longue histoire. Il s’avère que je dois ma « guérison » aux gardiennes lanais qui ont vite comprises que nous avions eu des problèmes. Elles m’ont trouvé et elles m’ont réparé du mieux qu’elles pouvaient, fort heureusement les dommages n’étaient pas sévères. Une fois que j’ai repris connaissance, j’ai rapidement analysé la situation et mes probabilités que vous soyez dans le pétrin étaient hautement élevées et que vos ravisseurs étaient des chasseurs de Forceux. Je me devais donc de calculer la meilleure chance de vous éviter le pire entre prévenir le Conseil Jedi… ou suivre votre trace encore chaude.
    Moi : - Donc tu as choisi la seconde option à cause de tes calculs, sans penser au danger qui t’attendait.
    Artorias : - J’étais obligé d’incorporer dans mon algorithme la présence d’un élément positif à cette option.

    Une ombre s’avance sur la droite du droïde et elle se révèle à nous sous l’apparence du jeune reptile à la tête triangulaire surmontée de six cornes atrophiées, à la carapace rouge orange et aux yeux noirs ovales et dépourvus de paupières qui n’est d’autre que le compagnon animalier d’Ilan.

    Ilan : - Akky ! Ne me dis pas que tu nous as suivi en te cachant dans le vaisseau.
    Moi : - Ce n’est ironiquement pas une si mauvaise chose. Les chiens akk sont connus pour être sensiblement attachés à leur maître au travers de la Force, ton lien avec Akky a donc servi à Artorias pour nous trouver.
    Artorias : - Une fois le chien akk me pointant la direction à prendre, j’ai calculé plusieurs micro-sauts en hyperespace pour lui permettre de bien suivre votre piste. Et lorsque nous nous sommes approchés de cette planète volcanique, les informations à ma disposition sur le terminal m’ont convaincu que la prudence était de mise. Alors j’ai enclenché le moteur à champ de dissimulation et j’ai atterri discrètement.
    Moi : - Et pour ton entrée dans la Citadelle ?
    Artorias : - Je me suis fait passer pour un droïde de maintenance. Les chasseurs n’ont rien soupçonnés.
    Moi : - Bon, puisque tu es là, autant en profiter. Artorias, cette cellule haute-sécurité est gérée par le terminal que tu vois à ta gauche. Ta clé de cryptage astromech ne suffira pas à faire contourner le système et désactiver tous les paliers de sécurité. Il faut que tu ailles récupérer une de leur clé de sécurité et par la même occasion nos deux ceintures utilitaires avec nos armes.
    Artorias : - Justement, je me suis permis d’anticiper et j’ai fait un détour par leur armurerie pour aller récupérer vos affaires. Les voici donc. (Ils nous présentent des ceintures utilitaires mais voit notre regard blasé et consterné.) Un problème ?
    Moi : - Artorias, ça ce ne sont pas nos ceintures que tu as prises. Ce sont justes celles d’autres chasseurs.
    Artorias, gêné : - Ah. Je m’en doutais un peu. C’est pourquoi j’ai pris celles-ci aussi.
    Moi, toujours consterné : - Ce ne sont pas les nôtres non plus.
    Artorias : - Ce sont donc celles-ci ? (Réponse négative de la tête de notre part.) Celles-là alors ?
    Moi, dépité : - Artorias, toutes ces ceintures ne sont pas les nôtres. Elles sont toutes avec du cuir brun et le strict nécessaire pour se défendre. Il faut que tu retournes chercher, dans le plus grand silence, une ceinture utilitaire faite dans un cuir traité de dragon-krayt, de teinte grise, avec un holster artisanal adapté pour un pistolet-blaster en alliage ancien et un manche standard de sabre-laser du même alliage.
    Ilan : - Et moi une ceinture en cuir couleur sable, avec un manche de sabre de conception « saber-staff ».
    Artorias, conscient de sa bourde : - Ah. Désolé. Je vais vous chercher tout ça, après avoir rangé les autres.
    Ilan : - Si ça peut t’aider, Akky va te guider jusqu’à la mienne et tu pourras trouver les deux en même temps. (Il s’adresse ensuite à Akky.) Akky, écoute-moi bien, il faut que tu ailles chercher ma ceinture. Cherche-la mon chien, cherche-la et guide Artorias à elle.

    Le chien akk secoue de la tête et tire la langue pour montrer qu’il a compris, avant de commencer à renifler l’air pour sentir les odeurs similaires à celle de son jeune maître. La bête reptilienne finit par prendre une direction dans le couloir et il suit la piste olfactive en adaptant sa démarche au pas et à l’allure discrète du droïde qui le suit de près. Depuis notre cellule, je souhaite à nos deux compagnons de réussir leur mission sans alerter les occupants de cette forteresse et mettre en péril notre potentielle évasion.

    C’est après avoir monté plusieurs escaliers, emprunté plusieurs corridors et traversé plusieurs antichambres que l’unité C8 et le chien akk arrive dans les quartiers du troisième niveau supérieur ; la grande salle et les suites personnelles sont occupées par les quelques chasseurs résidents, endormis et à moitié mort après avoir célébré leur réussite du moment. Le droïde prend le temps de scanner chaque individu, mâle comme femelle, pour s’assurer qu’aucun d’entre eux n’est moins éméché et endormi que les autres : il finit par en venir à l’attestation que personne n’est susceptible de se réveiller lorsqu’il passera. Il prend tout de même la peine de suivre le chien akk sur la pointe des pieds, en enjambant certains allongés à terre et en contournant ceux affalés sur leur siège, puis il se dirige vers ce qu’il semble être l’une des suites personnelles réservées aux chefs d’escouade. Akky se permet de rentrer dans la pièce sans se soucier du bruit qu’il commence à faire en accélérant légèrement la cadence tandis qu’Artorias s’efforce de le suivre sans perdre sa manière d’avancer sans faire de bruit ni trébucher.

    La pièce semble être celle du dénommé Marco Hisard, où ce dernier dort profondément sur son matelas avec dans ses bras deux jeunes proche-humaines qui doivent exercer le triste métier de péripatéticiennes ; son ronflement grave, couplé avec le fait qu’il respire par le nez dans son sommeil, s’entend à des mètres aux alentours et cela rend presque la situation comique, si l’on oublie les vapeurs gastriques imbibées d’alccol qui émanent de sa bouche à chaque fois qu’il ronfle. Artorias, étant un droïde, ne se soucie guère de ce détail et il observe le chien akk s’approcher de la grande malle en plastacier sombre de manufacture militarisée, pointant de son museau le couvercle fermé pour indiquer que les ceintures sont à l’intérieur.

    Artorias s’approche donc, aussi silencieux et agile que possible (pour son corps mécanique), et il se baisse devant la malle pour commencer à défaire les attaches de sécurité, soulever le couvercle et ouvrir l’intérieur afin de dévoiler son contenu : les deux ceintures utilitaires Jedi personnalisées sont bel et bien présentes, visibles entre toutes au beau milieu d’un tas d’autres objets et équipements du quotidien de survie ou de rechange pour son propriétaire. Artorias, ravi d’avoir enfin trouvé ce qu’il cherche, plonge ses mains métalliques dans l’intérieur de la malle… et il commet l’erreur de prendre deux ceintures utilitaires anodines avec des lampes-torches militaires et des perceuses à une main.
    Akky, qui observait toute la scène, observe le droïde avec un air consterné en voyant qu’il n’a pas réussi à différencier les sabres-lasers et les pistolets-blasters avec de simples outils de travaux manuels.
    Et alors que le droïde s’apprête à se relever avec sa trouvaille…

    « Hé ! »

    Il se retourne aussitôt, lâchant prise les deux ceintures qu'il tenait, et il aperçoit la jeune blonde cinnagarienne qui se tient en plein milieu du seuil de l’entrée de la suite. Il semblerait que cette dernière soit entièrement sobre et en mesure d'intervenir.

    Fanny : - On peut savoir ce que tu fous ?

    Elle s’approche de lui d’un pas souple tandis qu’il se prépare à répliquer, puis elle se place sur sa droite pour ensuite s’accroupir devant la malle et prendre à une main les deux vraies ceintures utilitaires à récupérer.

    Fanny, les montrant au droïde : - C’est celles-là leurs ceintures, gros nul.

    mardi 02 avril 2024 - 14:45 Modification Admin Réaction Permalien

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