Le Temple Jedi 6 (page 103)

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  • Avatar Ordo

    Ordo

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    Sur le toit de l'imposant entrepôt, les choses allaient de mal en pis. La vision de sa padawan tombées aux mains de l'ennemi puis l'évaporation de la Force alentour avait momentanément réduit Cera Ordo au statut d'handicapé. De son côté, Ange Solo, qui venait tout juste de rétablir une connexion avec la Force, s'en trouva moins déstabilisée car elle était habituée à vivre sans.
    Face à eux, une vingtaine de sbires armés escortés par des drones de combat ricanaient joyeusement. Comment les avaient-ils trouvés ? Pourquoi avoir attendu ce moment pour les attaquer ? Ces questions devaient attendre. À cet instant, le formidable instinct de survie de la Guildeuse prit le pas sur tout le reste.


    Ange - Lève-toi, bordel ! C'est pas l'moment de s'laisser aller !
    Cera - Haargh... Il est arrivé quelque chose à Kinsa...
    Ange - Je sais mais si tu te relèves pas très vite il va nous arriver quelque chose à nous aussi !

    Pistolaser en main, elle ne pourrait pas rivaliser seule avec tous ces ennemis. Grâce à son pragmatisme, un trait de caractère qu'elle partageait avec le Mandalorien, ce-dernier se ressaisit rapidement. Il se releva tant bien que mal pour se focaliser sur leur situation quelque peu désespérée.

    Ange - C'est mieux, sauf que je sais pas comment on va s'en sortir cette fois...

    Les hommes de main devant eux braquèrent leurs fusils blasters pour mettre en joue le duo. Des humains, des aliens, qu'ils soient hommes, femmes, vieux briscards ou jeunes voyous, vraisemblablement natifs de Corellia, anciens Guildeurs ou milice personnelle de Bommbassa, peu importait leur origine ou leur patron, il fallait s'en débarrasser pour fuir. L'un d'eux, un homme aux cheveux noirs portant une tenue de soldat républicain, cependant assez vieillotte et sale, s'avança de deux pas.

    Soldat - Solo et Ordo ! Quelle belle prise les gars !

    Les mercenaires lancèrent des cris de satisfaction et de joie agrémentés de quelques insultes gratuites.

    Soldat - Alors ça va être simple les cocos ! Soit vous posez gentiment vos armes à terre et vous vous rendez sans faire d'histoire, et peut-être que le boss se montrera intéressé par un brin de causette avant de vous exécuter sans douleur, soit on vous tue ici et maintenant ! Puis on ira chasser le...

    Ils ne l'écoutaient pas. L'homme aurait pu continuer à brailler des menaces des plus banales, lancer une merveilleuse tirade des plus poétique ou danser un tango qu'ils ne feraient pas plus attention à lui. Leur réflexion était uniquement tournée vers un moyen de s'échapper, et, pour l'ancien Jedi, quand il n'y avait pas de porte de sortie, il fallait en créer une.

    Ange - ... Une idée ?
    Cera - Pas le choix. Activation du mode "dernier recours".
    Ange - Hein ?

    Le beskar'gam noir et rouge de Cera sembla s'activer comme le supposait l'allumage de plusieurs lumières longeant les pièces principales de l'armure, ainsi que la rétractation de ses épaulettes, d'une partie de sa cuirasse pectorale et de son casque qui libérèrent des armes et des projectiles.

    Cera - Mets-toi à couvert !

    Etant donnée la configuration des lieux et leur surnombre, le soldat et ses acolytes n'étaient pas assez méfiants. Un homme seul, fusse t-il Mandalorien et ancien Jedi, ne pourrait pas les vaincre tous, il n'aurait pas dû avoir ne serait-ce que l'idée d'essayer. Pourtant c'est ce qui arriva. Ange sauta à terre derrière le Mando au moment où celui-ci déversa son arsenal sur ses assaillants qui n'eurent pas le temps de comprendre ce qui se passait.
    Du beskar'gam Predator jaillirent une flopée de petites fusées qui allèrent s'écraser contre les drones et les transporteurs situés en stand-by derrière la troupe de mercenaires. Les explosions soufflèrent un bon nombre d'entre eux, les autres s'élancèrent vers l'avant dans l'intention d'échapper aux crashs des engins, ils sautaient partout, là où ils pouvaient, quelques-uns furent aplatis, certains finirent dans le vide, les autres se déportèrent derrière des conduits pour se protéger et ripostèrent avec leurs fusils. Le toit de l'entrepôt s'était transformé en zone de guerre en un instant. Cera ne bougeait pas, sa cuirasse absorbant les tirs, il continua à balancer tout ce qu'il avait : un rayon laser continu fusa depuis son casque et alla découper trois hommes cachés, au même moment il brandit son poing droit vers l'avant qui se métamorphosa en canon à plasma. Alors le feu embrasa toute cette partie du toit, cramant les pauvres mercenaires qui tentaient déjà de s'enfuir. Un drone qui avait échappé à la déflagration le prit à revers et failli pulvériser le Mandalorien si Ange n'était pas intervenue avec un tir de blaster depuis sa position au sol. Le drone s'écrasa près du soldat qui menait le groupe, il rampait, visiblement atteint par les premières explosions. Cera s'approcha de lui et sortit son sabre laser.


    Soldat - Pitié, je ne fais qu'obéir aux ordres du Courtier, il ne nous a pas laissé le choix, il...

    BZIUW

    Sans la moindre merci, Cera planta l'homme au sol. Juste après, Ange s'était relevée et constata les dégâts. Elle eut un regard assez dubitatif lorsque ses yeux se posèrent sur l'arme vivante qui lui servait de partenaire pour cette mission. Il lui sembla qu'il pouvait repousser toute une armée à lui seul, ce qui était à la fois encourageant, mais aussi un peu terrifiant.

    Ange - Dis-donc, tu n'y es pas allée de main morte...

    Ordo ne releva pas, ce genre de situation s'était déjà présentée et son mode derniers recours l'avait toujours sorti d'affaire jusqu'ici. Il consulta son ordinateur portatif.

    *Energie: 14%*

    Ange - Ce type a parlé du Courtier… Ça veut dire qu’il savait que je viendrais ici depuis le début… Quand je mettrai la main sur ce fumier…
    Cera - Il faut qu'on s'en aille, vite.
    Ange - Relax, tu les as eus, non ?
    Cera - Je n'ai plus de jus, je ne pourrai pas le refaire, et la Force a disparue, je ne sens plus rien ! Cette sensation...
    Ange - … peut-être déstabilisante quand on n’en a pas l’habitude, je sais. Comment ça se fait d'ailleurs, qu'on ne puisse plus sentir la Force ?
    Cera - Ils sont toujours dans le coin ! Allons-nous-en !!

    Trop tard. Un nouveau vrombissement fit trembler le toit tout entier. Surgissant au milieu du brasier précédemment créé, un nouveau transporteur fit son apparition. Deux personnages sautèrent du transport. Une femme, vêtue d'une cape rouge qui laissaient tout juste entrevoir son visage tatoué, accompagnée d'un robuste acolyte, un Dowutin, lui aussi paré d'une tunique écarlate, portant une sorte de cuve sur l'épaule, qu'il laissa tomber négligemment au sol.

    Ange - En voilà deux autres... Tu peux t'en charger ?
    Cera - Ils ont l'air différents...

    Grâce à son système de visée inclus dans son casque, il effectua un zoom depuis sa visière sur la cuve dans laquelle il y avait du mouvement. En scannant l'objet aux rayons X, il découvrit les deux petites créatures qui se trouvaient à l'intérieur. Leur présence expliquait la soudaine coupure de la Force en ces lieux.

    Cera - Ysalamiris...
    Ange - Je me disais que ça me rappelait la maison…

    La femme enleva sa capuche et dévoila son visage jonché de tatouages tribaux. Elle sortit de sous sa cape une espèce de cercle avant de laisser tomber ledit vêtement qui vola dans la fumée.

    Femme - Depuis la chute d'Osaria, nous n'avons eu de cesse de nous entrainer pour accomplir notre dessein. Votre vie s'arrête là, vous périrez de la main des Chevaliers Pourpres Vengeurs, il n'y a qu'ainsi que vous paierez pour vos crimes.
    Ange - Ils existent encore ceux-là ?
    Cera - Vous vous trompez de cible.
    Femme - Epargnez-vous cette peine, nous vous avons vu tuer nos frères, et nous avons attendu, attendu le moment où vous seriez seuls, à la portée de nos lames. Nous avons été formés à combattre les adeptes de la Force aux côtés des Chasseurs. Vous ne pouvez pas nous vaincre.
    Cera - Les Chasseurs ? À part Keto, on les a tous éliminés ! Et vous serez les prochains si vous persistez à croire aux mensonges du Courtier !
    Ange - Allons, allons, on peut sûrement trouver un terrain d'entente, laissez-nous vous prouver que nous ne sommes pas vos ennemis !
    Femme - Comme je vous l'ai dit, c'est inutile. Vous allez mourir.
    Ange - Cela devient lassant tous ces gens qui cherchent à nous tuer.
    Cera - Je te la laisse, je m'occupe du gros morceau.
    Ange - Hum, ça me va.

    La jeune femme sembla ravie de pouvoir combattre, comme en témoignait son sourire sadique, elle activa deux lames laser depuis le cercle qu'elle tenait dans sa main, une arme peu commune. Le Dowutin n'activa aucune larme laser mais déploya une longue lance. Sans la Force et avec son énergie affaiblie, Cera allait devoir s'en remettre aux vieilles techniques martiales qu'il connaissait. De son côté, Ange Solo activa sa propre lame et débuta un duel difficile.
    Les passes d'armes s'enchainèrent, et malgré quelques frayeurs en début de combat, il apparut que Solo et Ordo avaient plus l'expérience du combat que leur adversaire qui ne déméritaient pourtant pas. Ils avaient dû suivre un entrainement incroyablement éprouvant pour arriver à un tel niveau, ils auraient pu défaire un Jedi trop confiant ou un Guildeur manquant d'exercice, mais ce n'était pas le cas du tandem qu'ils espéraient vaincre.
    Cera comprit la technique du Dowutin qui utilisait sa force physique et l'allonge de sa lance pour frapper fort et loin, il la retourna contre lui une fois qu'il l'eut désarmé avec son sabre laser. Quant à Solo, son agilité et son expérience prédominaient, elle mit un terme à son duel en blessant la femme en rouge à la jambe, l'empêchant ainsi de se déplacer rapidement.


    Femme - Guuh... Impossible... Nous nous sommes tant entrainés...
    Ange - Oh, pauvre bichette, elle aurait voulu une médaille. Elle aurait sans doute préféré le tricot : plus sûr, plus cosy…
    Femme - Notre échec... N'est pas permis... Il... nous tuera...
    Ange - Vous devriez peut-être songer à changer de camps, dans ce cas. Il y a de la place pour deux guerriers comme vous, dans la Rébellion.
    Dowutin - GrRuuRgGh!
    Ange - Qu'est-ce qu'il baragouine ?
    Femme - Jamais... Plutôt mourir.
    Ange - Un jour, faudra songer à changer de discours…

    Cera et Ange leur lancèrent un dernier regard presque compatissant, avant de s'éloigner d'eux. Quand tout à coup...

    - GRÂÂÂÂH!!!!

    Le monstre traversa les airs et la fumée noire qui s'échappaient des carcasses des transports et fondit tel un éclair sur les deux blessés. Il découpa net la tête de la femme avant de plonger ses crocs dans le cou du Dowutin et de lui arracher la carotide. Ainsi s'éteignirent les derniers tenant de l'ordre des Chevaliers Pourpres. Dark Spencer se releva, fier, la bouche en sang, et cracha un morceau de sa victime. La rage obscure l'avait quitté, mais il restait fidèle à lui-même, dangereux et impitoyable.

    Spencer - Vous plaisantez ? Gnrrrr, je ne laisserai aucun de ces sales bâtards vivants !!!
    Ange - Où étais-tu ?
    Spencer - Il a fallu que je règle leur compte à une bande de mercenaires qui se dirigeaient par ici. Gnrrr, ils avaient un sale goût !
    Cera - D'autres hommes du Courtier, il doit en avoir des centaines à Coronet, on ferait mieux de ne pas traîner.
    Spencer - Des centaines! Des milliers! Peu importe !! Laissez-les-moi !! Je les massacrerai jusqu'au dernier !!!
    Ange - Tu ne pourras pas les retenir éternellement à toi seul, ils finiront par t'avoir !
    Spencer - GNnrrAAAH!!! J'aimerais bien voir ça !!! Dégagez, les pleutres !!! Je m'occupe d'eux !!!

    Le Cathar n'attendit pas pour charcuter les Ysalamiris dans leur cuve, et la bulle anti-Force disparut, redonnant de la constance à l'ancien Jedi en armure. D'une main, il prit Ange par l'épaule pour tenter de l'amener de son côté.

    Cera - Il a disjoncté ! Profitons-en pour nous barrer de là !
    Ange hésitante - Ça ne m’enchante vraiment pas de le laisser comme ça.
    Cera - Il a fait son choix, on arrivera pas à le faire changer d'avis !
    Ange - Mais...
    Cera - Allez ! Maintenant !!

    Elle finit par le suivre un peu à contre cœur, non pas qu'elle apprécia le Sith, mais sa perte représentait un affaiblissement de leur groupe, sans compter que s'il venait à être capturé, il y avait des chances qu'il se fasse manipuler et qu'on le retourne contre les Rebelles.
    Le duo courut de l'autre côté du toit et s'évanouit dans la zone industrielle, laissant seul Dark Spencer, qui attendait de patte ferme toujours plus de nouveaux ennemis à trucider. Des dizaines de mercenaires et de drones convergeaient déjà vers sa position.

    lundi 11 mai 2020 - 11:37 Modification Admin Permalien

  • Avatar galen-starkyler

    galen-starkyler

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    Je sais pas si c’est moi, j’ignore complètement si ça vient de moi mais j’ai l’impression que l’ambiance est – comment dire – tendue, voire archi-tendue. Peut-être que c’est moi seulement, peut-être que les autres aussi ressentent la même chose, peut-être que je me fais des idées. Non, pas vraiment en fait ; il est clair que j’ai bel et bien commencé à me sentir mal à l’aise ou tendu au moment où nous étions entrés dans la pièce. Et je dois reconnaître que c’en devient presque désagréable, à force.

    Ce n’est néanmoins pas la toute-première fois où je me suis en réunion de débriefing pour communiquer avec le Général de la Rébellion, quand j’étais au moins accompagné de visages connus et influents dans la scène socio-politico-militaire pour prendre la parole. Et pourtant, je me retrouve dans la salle de réunion du Conseil Jedi – dont les portes ont été fermés et la pièce mise en isolation sonore – avec uniquement des têtes connues parmi les maîtres Jedi et mes camarades de mission.
    Et alors que je devrais avoir une expérience de ce genre de réunion, je suis tétanisé à l’idée de prendre la parole pour faire le bilan de notre mission. Heureusement que nous avions eu un petit temps calme pour nous préparer avant que la liaison n’a été ouverte pour pouvoir s’adresser directement au Général. Et comme d’habitude, l’image holographique qui apparaît est très floue et indiscernable pour éviter toutes fuites sur son identité.

    Grl. Gunnar, holographique et voix brouillée : - Ah, le petit commando secret de ma mission est enfin revenu. J’en déduis que la jeune chevalière Talik vous a fait assez confiance pour vous demander de l’accompagner à cette petite enquête sur ces satanés Shaax. Votre aide aura été d’un grand secours jeunes Jedi. (On sent qu’il balaie son regard sur nous.) Je constate néanmoins que nous n’êtes pas au complet. Où est mademoiselle Kinsa Talik ? Pourquoi n’est-elle pas avec vous ?!

    La première question fatale que nous redoutions au début de ce débriefing. Il était évident que le Général voudrait avoir sous le coude celle à qui il a confié la mission, à qui il a administré une part de sa confiance dans une entreprise plus que dangereuse. Et l’un d’entre nous doit lui faire part de la nouvelle…

    Moi, répondant du tact au tact : - Je regrette de vous l’apprendre Général mais Kinsa a été… kidnappée.
    Grl. Gunnar, holographique et voix brouillée : - Voilà qui est fâcheux. Je confie une mission de grande importance à l’une des jeunes chevalières Jedi qui a su se distinguer et se montrer digne de confiance durant cette guerre… et vous revenez en m’annonçant qu’elle a été « kidnappé ». Venant de vous, jeune Arek, c’est assez surprenant. Que s’est-il passé donc passé pour que vous perdiez Kinsa Talik ?

    Le simple fait que le Général traite cette information avec autant de calme est assez déconcertant, surtout avec ces dernières disparitions que nous avons dû subir lors et depuis la bataille de Fondor.

    Moi : - Comme vous l’aviez demandé à Kinsa, nous avons suivi la piste concernant le dénommé Weckström depuis Exocron. Nous avions appris grâce à quelques indices dans son laboratoire caché sur la planète qu’il travaillait en secret… sur les gènes futurs des Shaax.
    Grl. Gunnar : - Intéressant… Sovereign aurait donc fait appel à un généticien.
    Shina : - Il s’agissait d’un scientifique arkanien plus précisément. Il travaillait depuis des mois sur la conception de nouveaux gènes à partir de ceux de prédateurs connus en lien avec la Force, au point de les combiner pour créer une combinaison génétique presque parfaite. Et il aurait pu continuer ou témoigner si son commanditaire n’avait pas mis fin à sa collaboration.
    Eckmül : - Weckström s’était enfui d’Exocron pour se rendre sur Crait, où il aurait besoin d’autant de sel possible pour élaborer le superacide que nous redoutons aujourd’hui. Il a poursuivi seul et en cachette son travail aux yeux de tous, mettant au point sa fameuse combinaison, mais il a fini par être rattrapé. En venant sur Crait pour y découvrir son second laboratoire secret, nous l’avons retrouvé mort depuis une bonne vingtaine d’années.
    Shina : - Un peu d’acide fluoroantimonique avait involontairement masqué le trou à blanc dans son dos qui l’avait certainement privé de sa vie.
    Jorus, écoutant notre conversation : - On peut donc en déduire que Sovereign et son apprenti ont tenu à vouloir faire taire et disparaître Weckström.
    Aynor : - Qu’en était-il de ce laboratoire secret ?
    Moi : - Le laboratoire en question avait été soigneusement saboté, comme si toute trace du projet avait été effacé ou considérée comme inexistante. Weckström devait se douter qu’on voudrait réduire au néant son nom et sa paternité dans la conception du gène Shaax. Alors il a lui-même dissimulé l’intégralité de ses travaux dans un datacron bien caché aux yeux de tous.
    Eckmül : - Ce datacron nous a ouvert une nouvelle piste vers la source d’origine des Shaax, puisque Weckström s’est fait arracher sa combinaison pour qu’elle passe entre les mains de yevethas engagés pour concevoir certainement les futures créatures que nous connaissons à partir du gène. La clé du mystère… se trouvait en définitive sur Najra-Va.
    Sol’As : - La planète Najra-Va vous dites ? Je me rappelle que cette planète a servi de cible pour mesurer la puissance du super-laser impérial. Comment peut-il y avoir une base sur ce monde désolé ?
    Orvi : - Il y en avait une justement. En plein cœur de l’immense trouée terrestre de la planète. Il nous a fallu plusieurs heures et une intensité du radar pour trouver l’entrée principale et y accéder. Et quand on y ait entré… Brrrr ! L’endroit était un véritable capharnaüm de mort et de désespoir.
    Zadyssa : - Comme sur Exocron, on s’était séparé pour mieux fouiller la base de recherche et chercher d’autres indices ou données utiles. J’étais alors avec Kinsa… on venait de trouver une note laissée par un yevetha… Et puis… Et puis… Quelqu’un nous a attaqué… Kinsa, elle… Elle m’a demandée de…
    Moi : - C’est à ce moment-là que tout a basculé. Sans que nous nous y attendions, sans que nous puissions arriver à temps, Kinsa s’est fait enlever. Par Vicious.

    Une ondulation de l’image holographique floue de notre interlocuteur passe soudain, comme une mauvaise liaison subite ou bien… un mouvement inattendu. Je ne sais pas si j’ai rêvé ou quoi mais j’ai senti à travers cette étrange réaction brouillée que le Général Gunnar avait soubresauté de stupeur.
    Et sa question vient ajouter un peu plus de scepticisme à ma déclaration.

    Grl. Gunnar, sceptique et nerveux : - Êtes-vous absolument sûrs de vous ?
    Moi : - Je crois avoir suffisamment eu affaire à Vicious malgré ses vingt années d’absence pour reconnaître sa signature dans la Force. Et puis Zadyssa était avec Kinsa quand elle-même s’est rendu compte qu’il s’agissait du même clawdite qui nous a attaqué lors de la bataille du Chu’Unthor.
    Eckmül : - Je confirme les dires de Galen, surtout que… La base abandonnée de Najra-Va suintait déjà de négation mais l’aura familière de Vicious venait s’ajouter comme une tâche d’huile dans l’eau.
    Shina : - Sa présence dans la base nous a tous déstabilisé quand nous avons l’appris.
    Grl. Gunnar : - Oui, en effet. Je trouve que c'est même surprenant car j’ai reçu moi-même des rapports qui suggéraient sa présence dans un autre système. Mais je suppose qu’il devait se douter que l’on chercherait à fouiner dans les affaires de son maître et que quelque chose aurait échappé à son nettoyage.
    Eckmül : - Si Kinsa n’avait pas demandé à Zadyssa de courir nous avertir et avec les données trouvées, nous aurions été privés de notre seule chance de combattre les Shaax pour de bon. Malheureusement ça lui a coûté une confrontation contre Vicious suivi d’une prise en otage.
    Grl. Gunnar, méditatif : - Hum… Je vois où vous voulez en venir. Il serait plus utile de capturer vivante une Jedi aussi talentueuse et influente qu’elle afin de s’en servir pour révéler la position de nos flottes. Non seulement Sovereign saurait où nous trouver mais il en profiterait même pour démanteler de l’intérieur notre Coalition déjà bien fragilisée. C’est un coup de maître.

    Il laisse un court blanc.

    Grl. Gunnar, reprenant : - Quoiqu’il en soit, je tiens à vous féliciter pour votre travail et votre bravoure. Vous avez rendu un grand service à tous en trouvant ce dont nous avions besoin pour égratigner le talon achilléen de ces bêtes infâmes. Et rassure-vous, le sacrifice de la jeune Kinsa Talik ne sera pas vain et je veillerais à mobiliser des moyens nécessaires pour que son sort ne le soit pas plus.

    Sur ce coup-là, je pense avoir ne-serait-ce qu’une infime longueur d’avance sur la promesse du Général mais à condition que je puisse obtenir son approbation. Il est clair que mon projet ne peut se faire que si le meneur de la Rébellion accorde du crédit à ma part de responsabilité.

    Grl. Gunnar, se tournant presque vers le Conseil : - Maîtres Jedi, je vous laisse le soin de mettre en commun vos plus habiles chercheurs avec ceux de la Guilde, que je préviendrais. Si les notes secrètes de feu ce Weckström peuvent aider à démanteler l’existence des Shaax ou les combattre, nous aurons regagné un peu d’assurance dans le cours de cette guerre.
    Jorus : - Nous verrons ce que nous pourrons Général. Même si je doute que la Guilde soit en ce moment disposé à nous apporter de l’aide avec leurs soucis actuels. Mais Shinai ci-présente, avec l’aide de maître Sol’As et d’autres membres du MedCorps, se fera une joie d’aider à trouver une solution anti-Shaax.
    Shina : - J’ai commencé à étudier les diverses notes dans le datacron, je pense donc être en mesure de nous concocter de quoi parer le superacide des Shaax.
    Grl. Gunnar : - Je m’en remets à vous jeune Jedi. (Il se tourne vers nous autres.) Quant à vous, je ne peux que vous autorisez à disposer et à vous reposer. Je pense vous reconvoquer à nouveau selon l’évolution de la situation. Sur ce…
    Moi : - Un instant Général !

    Tous me regardent en silence et intrigués. C’est avec le regard franc et une lueur de détermination face à l’image holoprojectée mais floue du Général que je poursuis de but en blanc…

    Moi : - Je demande la permission de partir à la recherche de Kinsa Talik. Et de la récupérer saine et sauve.


    lundi 11 mai 2020 - 12:01 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kaarde

    Kaarde

    17421 Crédits Modo

    (Post écrit par Baaaaaaal, toujours privé d'accès à son compte.)


    Où es-tu donc passée, mon Ange ?
    Aucune trace de toi, nulle part. Je te connais, et après nos derniers mots je ne sais que trop bien ce que tu dois méditer en ce moment. Et est-ce que les tout aussi brusques disparitions de Dark Spencer et Ordo doivent aussi m’inquiéter ? J’ai comme un mauvais pressentiment.
    Il règne un drôle de climat, depuis les sacrifices des Naberry, comme s’ils avaient incarné l’espoir en leur temps et qu’une page se tournait. Et à mon âge, on a déjà vu trop de pages du Grand Livre défiler. Puisse la destruction prochaine des Shaax ouvrir un nouveau chapitre qui me soit favorable.


    Galen(holo). - ... C’est à ce moment-là que tout a basculé. Sans que nous nous y attendions, sans que nous puissions arriver à temps, Kinsa s’est faite enlever. Par Vicious.

    Vicious ?!
    Impossible. Baaaaaaal accusa le coup. Il dû reprendre son souffle et agripper à deux mains la table holo avant de s’adresser à nouveau au jeune Jedi. Il devait forcément se tromper.

    Baaaaaaal(détachant les mots). - Êtes-vous absolument sûr de vous ?
    Galen(holo). - Je crois avoir suffisamment eu affaire à Vicious malgré ces vingt années d’absence pour reconnaître sa signature dans la Force. Et puis Zadyssa était avec Kinsa quand elle-même s’est rendu compte qu’il s’agissait du même clawdite qui nous a attaqué lors de la bataille du Chu’Unthor.
    Eckmül(holo). - Je confirme les dires de Galen, surtout que… La base abandonnée de Najra-Va suintait déjà de négation mais l’aura familière de Vicious venait s’ajouter comme une tâche d’huile dans l’eau.
    Shina(holo). - Sa présence dans la base nous a tous déstabilisés quand nous avons l’appris.

    Ange, tu ne leur as pas dit ? Quelle insulte à la mémoire de Kaarde !
    Dark Vicious était censé avoir été emporté dans la mort par Kaarde Naberry, mais apparemment les Jedi pensaient encore qu’il était tombé avec la Chancelière Sät’sa Cki, comme la version officielle de l’Holonet le suggérait.
    Mais le plus grave était que le témoignage des jeunes Jedi indiquait que le maudit clawdite respirait encore.
    Sa surprise n’étant pas passée inaperçu, l’ex-maître Sith improvisa rapidement un mensonge.

    Baaaaaaal. - Oui, en effet. Je trouve que c'est même surprenant car j’ai reçu moi-même des rapports qui suggéraient sa présence dans un autre système. Mais je suppose qu’il devait se douter que l’on chercherait à fouiner dans les affaires de son maître et que quelque chose aurait échappé à son nettoyage.
    Eckmül(holo). - Si Kinsa n’avait pas demandé à Zadyssa de courir nous avertir et avec les données trouvées, nous aurions été privés de notre seule chance de combattre les Shaax pour de bon. Malheureusement ça lui a coûté une confrontation contre Vicious suivi d’une prise en otage.

    De mieux en mieux. À présent Vicious détenait une otage de grande valeur tant aux yeux des Jedi qu’à ceux des Mandaloriens, Ordo en particulier. L’idée de Baaaaaaal d’utiliser la jeune Talik pour ses liens entre plusieurs factions se retournait contre lui.

    Baaaaaaal. - Hum… Je vois où vous voulez en venir. Il serait plus utile de capturer vivante une Jedi aussi talentueuse et influente qu’elle afin de s’en servir pour révéler la position de nos flottes. Non seulement Sovereign saurait où nous trouver mais il en profiterait même pour démanteler de l’intérieur notre Coalition déjà bien fragilisée. C’est un coup de maître…

    L’ancien Seigneur Noir des Sith n’avait plus qu’une idée : abréger la conversation, se débarrasser de ces Jedi et de leurs problèmes pour retourner ruminer ses sombres pensées.
    Baaaaaaal. - … Quoiqu’il en soit, je tiens à vous féliciter pour votre travail et votre bravoure. Vous avez rendu un grand service à tous en trouvant ce dont nous avions besoin pour égratigner le talon achilléen de ces bêtes infâmes. Et rassurez-vous, le sacrifice de la jeune Kinsa Talik ne sera pas vain et je veillerais à mobiliser des moyens nécessaires pour que son sort ne le soit pas plus... Maîtres Jedi, je vous laisse le soin de mettre en commun vos plus habiles chercheurs avec ceux de la Guilde, que je préviendrai. Si les notes secrètes de feu ce Weckström peuvent aider à démanteler l’existence des Shaax ou les combattre, nous aurons regagné un peu d’assurance dans le cours de cette guerre.
    Jorus(holo). - Nous verrons ce que nous pourrons Général. Même si je doute que la Guilde soit en ce moment disposée à nous apporter de l’aide avec leurs soucis actuels. Mais Shinai ci-présente, avec l’aide de maître Sol’As et d’autres membres du MedCorps, se fera une joie d’aider à trouver une solution anti-Shaax.
    Shina(holo). - J’ai commencé à étudier les diverses notes dans le datacron, je pense donc être en mesure de nous concocter de quoi parer le superacide des Shaax.
    Baaaaaaal. - Je m’en remets à vous jeune Jedi... Quant à vous, je ne peux que vous autoriser à disposer et à vous reposer. Je pense vous convoquer à nouveau selon l’évolution de la situation. Sur ce…
    Galen(holo). - Un instant Général !... Je demande la permission de partir à la recherche de Kinsa Talik. Et de la récupérer saine et sauve.

    L’esprit chevaleresque des Jedi et de la jeunesse ! Baaaaaaal enviait presque le jeune Jedi. Que n’aurait-il pas donné lui-même pour s’échapper d’ici et récupérer Ange saine et sauve elle aussi !

    Baaaaaaal. - Je comprends vos sentiments, jeune Galen. En ce qui me concerne vous pouvez quitter la flotte à votre guise et tenter de secourir Kinsa Talik sans nuire à nos efforts de guerre, mais la décision de vous laisser risquer ou non votre vie dans une telle entreprise revient à vos maîtres Jedi, pas à moi. En outre, si vous nous quittez, vous devez savoir que je vais faire déplacer les flottes de la Coalition, par sécurité, des fois que Vicious parvienne à ses fins. Assurez-vous donc de garder le contact avec des gens de confiance… et surtout… Dark Vicious étant impliqué, n’agissez pas seul !… Général Gunnar, terminé.

    À peine la liaison fut-elle coupée que Baaaaaaal enfonça ses deux poings de rage à travers la table holo.

    Baaaaaaal. - RHAAAAA !

    Et la rage était teintée d’étonnement. Jamais le Seigneur Noir des Sith ne se serait imaginé si frustré de savoir que le sacrifice de Kaarde, son ennemi de toujours, avait été vain. Avec la nouvelle du retour de Vicious et la disparition de Ange, Ordo et Spencer, savoir que le problème des shaax était en passe d’être réglé lui importait peu.
    Un appel de Roujonma Kaarr allait encore assombrir son humeur.

    Baaaaaaal. - Oui ?
    Kaarr(com). - Une petite bombe vient de tomber sur l’Holonet. Lving Bommbassa y confesse publiquement ses penchants… ignobles.
    Baaaaaaal. - Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ?
    Kaarr(com). - Jettes-y quand même un œil.

    Quelques instants et un visionnage plus tard il n’y avait plus le moindre doute. Ange était sur Corellia, et pas seule. Cette confession du Sénateur corellien portait sa marque.

    Baaaaaaal. - Est-ce que Bommbassa a été retrouvé vivant ?
    Kaarr(com). - Ce n’est pas révélé sur l’Holonet, mais d’après mes réseaux il ne reste pas grand-chose de lui.

    Spencer !
    Voilà qui confirmait les pires craintes de Baaaaaaal. Ange s’était engagée dans une petite vendeta personnelle avec le pire entourage qui soit. Et sans Kaarde pour jouer les gardes-fou, cela ne pouvait que la mener sur la pente du Côté Obscur.
    Il avait lui-même voulu convertir Mirax, autrefois, et sa propre fille Tyria, avec les désastreuses conséquences que l’on sait. L’histoire devait-elle donc se répéter sans fin ?
    Plus que jamais ces vingt dernières années, Baaaaaaal se maudit de ne pouvoir sortir de la Main Écarlate.

    Baaaaaaal. - Surveille cette affaire, et prépare les flottes à un saut dans l’hyperespace.
    Kaarr(holo). - Bien reçu.
    Baaaaaaal. - Ah, et apporte-moi une nouvelle table tactique.
    Kaarr(holo). - Encore ?!


    Salut à tous les fans de petits suisses !


    mardi 12 mai 2020 - 13:17 Modification Admin Permalien

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    waren

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    ¸.•*"Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ"*•.¸

    Lieu : Quelque part en orbite de la Planéte Ord prime
    Chantiers navales de la république de Sâtski


    Dans cette partie connue de la galaxie, pour ses chantiers spatiaux anciennement sous contrôle Impérial, la septième flotte de la république finissait de bâtir une frégate Nébulon avec l'étroite surveillance de tourelles Golan-II. Cinquante canons ioniques braquant différents vecteurs d'approches, ainsi que plusieurs navires farouchement armés, se trouvaient ici. Détruire ces installations aurait été bénéfique à la Coalition galactique et handicaperait à moyens terme le potentiel de frappe impérial. Et cela, le commandant Zarek le savait très bien, aussi avait t'il renforcé la sécurité en demandant l'aide de la huitième flotte. La frégate d'assaut, l’étoile de la Liberté, passait devant la verrière des chantiers quand les croiseurs républicains attendues arrivèrent. L'Officier Bothan souffla, tout en marchant sur la passerelle, il demanda à ce qu'on le mette en relation avec le commandant Shunta. Hélas, on lui annonça que ce dernier était mort lors du précédent assaut, c'était à présent le sous-commandant Teepol qui avait pris le choix de lui succéder. Triste un moment, car proche de ce dernier, le commandant demanda la transferts des codes aux croiseurs afin que ces derniers puissent circuler sans se faire abattre par les tourelles automatisées. Erreur fatale ! Quand il vit arriver le Magnifique, il constata qu'un homme était attaché à la poupe, congelé par le froid stellaire. Ensuite ce navire explosa. Révélant un vaisseau reconvertit en nid de chasseurs TIE's.. Zarek sursauta car les autres croiseurs firent la même opération. Ordre fut donné à tout le personnel de défendre la base, hormis les techniciens qui devaient se rendre aux nacelles de transports, ainsi que les civils. Plusieurs escadrilles de X-wing et A-wing décollèrent afin de repousser plusieurs chasseurs bombardiers, encadrés par des intercepteurs, commença alors une longue bataille. Soudain, plusieurs croiseurs impériaux accompagné d'un seul Eclipse stoppa net le combat, l'Empereur Horn demanda à ce que Zarek obtienne une communication. Voici le compte rendu de leurs rendu de leurs conversation.

    Horn - Commandant, vous avez pu voir le sort qu'est advenu à votre ancien camarade, si vous ne voulez pas voir le nombre
    de morts croître d'avantage je vous suggère de capituler. Vous avez vingt secondes.. Dix-neuf.. Dix-huit..

    Zarek - C'est bon. Ma décision est prise à contre cœur !! Mais laissez les civils repartir en navette !

    Horn - C'était mon intention, ils feront ainsi leurs rapport de notre puissance, à vos arrogants supérieurs. Je me demande comment réagiront leurs alliés au sénat. Dites aussi que nous avons repris Kratos et Phekni-II. Ooooooh mon cher ami, j'ai.. bien peur que.. la quinzième flotte ne soit plus active.

    A tout les fans des pictogrammes.

    Ce message a été modifié par waren le mardi 12 mai 2020 - 16:36

    mardi 12 mai 2020 - 15:43 Modification Admin Permalien

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    AngeSolo

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    Cela faisait près d’une vingtaine de minutes qu’ils couraient dans les méandres de la zone industrielle aux relents des gaz d’échappement et d’acoustique qui démultipliaient leurs pas. Ils n’étaient pas tirés d’affaire, loin de là, juste gagnés quelques mètres, tout au plus, sur ces mercenaires qui les traquaient sans relâche.
    Les rues devinrent ruelles, la lumière rare et l’état de délabrement avancé quand ils jugèrent le moment opportun pour reprendre souffle et lucidité. Le Mandalorien repéra une porte fatiguée qu’il fit plier de ses mains et tous deux s’engouffrèrent dans cet asile de fortune dont bien d’autres avant eux avaient su profiter à en juger par l’odeur âcre et putride de ces excréments qui leur assaillirent gorge et poumons.

    Cera : Exquis.
    Ange, qui tournait déjà de l’œil : Je crois que je vais dégueuler…

    Elle soupira bruyamment comme pour pallier un sens par un autre et lissa sa tenue, machinalement, une fois, puis deux, puis trois – habitude névrotique de son temps passé d’emmurée volontaire dans cette tombe qui avait jadis dérivé dans l’espace. Il leur fallait un plan, il leur fallait réfléchir, il leur…

    Cera, la pressant : On devrait retourner à la ferme et mettre les voiles avant qu’il ne soit trop tard.

    Mais Ange ne l’écoutait pas : elle s’était immergée dans la Force, à l’abri de ses regards, à l’abri du monde et de cette atmosphère qui lui oppressait la poitrine. Les idées fusaient, se bousculaient, entraient en collision et parfois s’annihilaient. Tout allait vite, beaucoup trop vite. Les possibilités se succédaient, divergeaient, se repoussaient. Elle n’avait pas le temps de penser. A peine nées, elles s’évanouissaient, remplacées par les plus brillantes, celles qui survivaient.

    Cera, lui saisissant le bras : Solo, il faut qu’on y aille !
    Ange, se raccrochant à la matérialité de son environnement : Non. On ne peut pas aller à la ferme : c’est beaucoup trop risqué !
    Cera : Je croyais que c’était sûr.
    Ange : Ça l’est sûrement encore mais les risques à encourir pour s’en assurer sont beaucoup trop grands et tu es désarmé.
    Cera, la corrigeant : … presque…
    Ange, l’ignorant : … la distance à parcourir est conséquente, à découvert et il n’est pas impossible que les hommes du Courtier l’ait déjà investie, ton vaisseau réquisitionné…
    Cera : Ça, c’est impossible.
    Ange, le toisant par-delà sa visière : Ça t’arrive de penser avec ta tête, Boîte de Conserve ? Laisse ta testostérone de côté cinq minutes. Le timing est mal choisi. On vient de descendre le Gouverneur. A l’heure qu’il est, la moitié de Coronet sera à nos trousses. On ne pourra pas quitter la planète ni par la force, ni par mon joli minois. Et si mon vaisseau est toujours là où je l’ai laissé, j’entends bien qu’il me serve quand le moment sera venu pour nous de nous sortir de ce bourbier.
    Cera : Très bien, Solo. Tu suggères quoi ? Moisir dans ce trou à rats ?
    Ange : A quelque chose près… Depuis vingt ans, Corellia est une…

    Les mots lui manquaient.
    Il n’était pas d’ici.
    Comment pouvait-elle lui expliquer ?

    Ange¸ faisant la grimace : … cocotte-minute… Je sais, l’image n’est pas géniale mais elle a le mérite de bien traduire ma pensée. Les gens étouffent. La République leur a pris leurs libertés. Tout le système est épié, surveillé. Bommbassa les a laissés crever. Ce que j’ai fait, tout à l’heure, mes propos, mon baratin, le mur et mon enregistrement, c’était pour ça. C’est devenu viral. La pression monte. Le Gouvernement, espérons-le, reprendra les choses en main ou alors…
    Cera : Ça sera la guerre civile.
    Ange : Je ne fais pas te faire l’offense d’insinuer que tu ne sais pas ce que c’est qu’un peuple qui crève la faim, n’est-ce pas ?

    Il n’avait rien à ajouter.
    Il savait.

    Ange : Dans deux ou trois jours, le couvercle va sauter. Il va y avoir des émeutes, des manifestations, des coups de blasters. A ce moment-là, on trouvera des sympathisants si les choses tournent mal…
    Cera : Tu ne veux vraiment pas jouer la carte de la Guilde, dis-moi.
    Ange, secouant la tête : Non, je ne peux pas. Je…

    Sa phrase mourut entre ses dents.
    Elle ne pouvait pas tout perdre, pas maintenant, pas après tout ce qu’elle avait déjà traversé. Elle avait une guerre à gagner, la sienne sans doute, celle qu’elle avait peur de ne plus pouvoir mener. Elle ne pouvait pas baisser les bras.

    Ange : Je sais où l’on peut aller.

    Elle ne sut, au juste, comment s’imposa cette idée, si naturellement, qu’elle s’étonna presque de ne pas y avoir songé. Devait-elle y avoir un signe ou une manifestation d’une présence invisible qu’elle avait tendance à trop souvent oublier ?

    Ange¸ souriant au vide : Il faut que j’aille voler un speeder.

    Une lueur brillait dans ses yeux bleus.

    Ange : On doit s’assurer de semer ses types. On oublie les basfonds avec le Courtier : autant se tirer un laser dans le pied. Le quartier touristique sera notre aubaine mais il est un peu loin pour y aller dans notre plus simple appareil.
    Cera : D’où le speeder.
    Ange, un rictus se dessina sur ses lèvres : Tu commences à me plaire, Mandalorien. Tu m’attends ici.
    Cera : Te laisser, seule ? C’est hors de question !
    Ange : De la discrétion, il nous faut de la discrétion et tu…
    Cera, le ton n’appelant pas la discussion : Je ne te laisserais pas seule ! On ne sait pas combien sont ces types. A deux, on est plus fort.
    Ange : A deux, on a surtout plus de chances de se faire coincer…

    Elle entendit un râle.

    Ange : J’ai grandi ici. Je sais me fondre dans le décor, disparaître et je pourrais même te faire les poches sans que tu t’en aperçoives. J’ai besoin de te savoir ici, là, prêt à bondir à la seconde où je débarquerai. Fais-moi confiance.
    Cera : Ce n’est pas une question de confiance.

    Il eut un silence.
    Pesant.
    Beaucoup trop pesant.

    Ange, souriant faiblement : On la retrouvera.

    Ce fut tout et elle lui tourna le dos.
    Le contact, lui, fut froid, pour ne pas dire glacial. Elle ne s’y attendait pas, c’était venu comme ça. Elle tomba en arrière, la tête la première, dans ce ***illégal*** noir, intérieur et sinistre. Ses doigts s’agitaient, déchiraient l’eau, tandis que les vagues battaient son visage en proie à la lutte, à la surface. Elle but la tasse, plusieurs fois, ingéra ses relents amers et s’agrippa péniblement sur son rocher. Elle se hissa, difficilement, à la force de ses bras épuisés et bascula sur le dos. Elle toussa, ravala sa salive et chassa de son front ses mèches encore suintantes d’humidité. Elle frissonnait, seule sur son île, entre ces deux rives, entre lesquelles elle perdait pied. Puis, elle ferma les yeux à la recherche de cette sérénité contemplative et la tempête prit fin. Les voix se muèrent en murmures et elle le sentit, ce lien, obscur, beaucoup trop obscur. Souffrance, colère, lassitude : elles le rongeaient à l’unisson.
    Alors, Ange se redressa.
    C’était vrai : ce n’était ni Mirax, ni Kaarde, ni sa fille, ni Tyria. Pourtant, de cette nouvelle connexion à travers la Force, elle se drapa. Son corps se réchauffa et une nouvelle étoile, plus sombre que les autres se mit à briller dans son ciel intérieur.


    mardi 12 mai 2020 - 23:57 Modification Admin Permalien

  • PSW
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    Padme111

    27158 Crédits

    Dialogue réaliser en collaboration avec Galen

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    A bord de la Tarentulle II,

    le besalisk s’était afféré à divers exercices de padawan. Il avait accumulé des entraînements au sabre laser, de la forme I à la forme III avec différents padawans sous la supervision de quelques maîtres. Avec ceux-ci, le padawan c’était aussi amélioré dans les pouvoirs de la Force tel que la perception de Force, la Vitesse, le saut, la télékinésie, le Curato Salva, l’ionisation niveau 1 et la dispersion d’énergie. Comme la majorité des maîtres Jedi furent débordés par des préoccupations qu’ils refusaient de partagés avec les moins expérimentés dans la Force, Dexter n’avait pas pu s’initier à l’étourdissement de Force. Cela fut une double déception pour le quadrumane même s’il en comprenait la raison. Le cyborg était conscient qu’il avait encore énormément à apprendre dans l’Ordre Jedi. Cependant, étant le plus âgée des padawans et le plus expérimenté sur le terrain, une part de lui était frustré de ne pas pouvoir être au cœur de l’action. 

    Et pourtant…

    « Phoenix, tu dois retourner sur Phoenix »

    Dans ses rêves, cette phrase était récurrente. Même s’il n’avait jamais rencontré de fantôme d’un maître Jedi, Padmée lui avait enseigné qu’un Jedi était capable de faire un avec la Force et de communiqué oralement ou sous une forme immatérielle avec les vivants. Elle-même l’avait vécu avec Maître Pollux HornTerrik. Au bout de plusieurs nuits, le colosse était certain que la voix prononçant cette phrase était celle de Maître Brûle. Mais pourquoi se manifestait-elle uniquement lorsqu’il dormait ? 

    ***

    Le cyborg venait d’entrer dans la salle commune pour prendre son déjeuner lorsqu’il ressenti une forme d’agitation autour de lui. En questionnant les quelques padawans autour de lui, il apprit que l’équipe parti en mission, diriger par les Chevalier Talik et Arek, était de retour. Un sentiment de soulagement l’envahit ! Le besalisk aspirait à ce que cette équipe rapporterait des informations nécessaires pour contrer une bonne fois pour tous les horribles hexapodes qui furent responsable de la mort de son père. Malachite s’obligea a terminé son repas et refréner son envie d’aller sur le pont leur demander ce qu’ils avaient trouvés. Après une mission pareille, l’équipe aurait besoin de soufflée et de remettre leur rapport au conseil Jedi et au général. 

    Le padawan dut se faire violence et preuve de maîtrise de lui afin de ne pas déranger les membres de l’équipe. Dexter cherchait à s’occuper en retravaillant l’ionisation niveau 1 et la dispersion d’énergie dans une des salles prévues à cette effet. Étrangement, sa connexion avec la Force lui renvoyait des images de ses paysages préférés de Phoenix. Le padawan avait beau essayé de se concentrer sur le présent et sur l’exercice qu’il s’était fixé, des images des montagnes, des plaines des 7 volcans, et même d’une tombe. A ce moment précis, Dexter se figea ! Il secoua la tête et s’adressa au vide.

    Dexter – Maître ? Est-ce vous ?

    Silence. 

    Dexter – Cet image de tombe… cela ne peut être la vôtre. Je ne connais personne qui soit enterré là, près de votre maison…

    En prononçant ses mots, le cyborg eut comme une révélation. Il se souvenait que sur Dracon, lors d’une méditation avec son maître, ils avaient partagé des souvenirs. Padmée s’était ouverte à lui, en lui montrant son chagrin d’avoir perdu son animal de compagnie, le Thernbee nommée Sacripant. 

    L’animal était mort de vieillesse, pourquoi Padmée voudrait que Dexter se souvienne de lui ? Cela n’avait pas de sens. Malachite secoua la tête et se replongea dans la Force afin de court-circuiter le droïde devant lui prévu pour s’exercer à l’ionisation. Lorsque le padawan fut plongé dans la Force, la même image s’imposa à lui, mais cette fois-ci une silhouette se dessinait devant la tombe. Alors Dexter se laissa baigner dans la Force, oubliant ses réticences et objections. La silhouette devenait de plus en plus nette. Le colosse reconnu alors son tuteur. 

    Dexter – Vyvacy…

    Juste avant d’ouvrir ses yeux, le padawan crut voir le phoenicien tourner sa tête vers lui et les yeux remplit de larmes. 

    « Quitte la flotte, tu lui seras bien plus utile à lui qu’à eux »

    Dexter – Maître !?

    Cette fois-ci, il en était certain, c’était la voix de Padmée. Même si elle était lointaine, même si elle était à peine audible, son maître lui avait parlé. 

    Dexter se leva et se dirigea vers les quartiers qu’on lui avait octroyer. Il réunit les quelques affaires qu’il avait et les transporta dans son cargo Hilote. Il devait retrouver Weedge sur le Mirax Terrik car le guérisseur voulait venir avec lui sur Phoenix. Toutes vérifications étant faite, Malachite décida de ne pas partir sans dire au moins au revoir aux chevaliers revenus de mission. Par respect, il leur devait de leur dire pourquoi il partait. 

    ***

    Tout en allant à la salle du conseil Jedi, le cyborg avait croisé divers Jedi. Une rumeur semblait récurrente : Kinsa Talik n’était pas revenu ! Personne n’avait d’informations réel d’où la chevalier était. Le Cyborg en conclus que les affaires Mandalorienne l’avaient obligé à les rejoindre eux tandis que l’équipe Jedi rentrait à la flotte. 

    Dexter attendit près de la porte de la salle du conseil. Il voulait parler à Galen. 

    Le temps d’attente lui paru une éternité, mais enfin les portes s’ouvrir. Les maîtres Jedi sortirent en premier. Jourus ignora royalement le colosse. Aynor s’étonna de le voir. 

    Aynor – Si c’est pour un entrainement, tu tombes mal…

    Dexter – Non, je parts. Je voulais juste dire au revoir. 

    Aynor – Sur Phoenix. Le général va mettre la flotte en route, nous ne resterons pas à ces coordonnées. Tu pourrais ne pas pouvoir nous retrouver. 

    « Fuis la flotte ! Ne revients pas, ne te retourne pas ! »

    Dexter – Je… Je ne pense pas revenir. 

    Aynor – J’en suis bien triste, mais je n’ai vraiment pas le temps d’en discuter avec toi. Si ta décision est prise…

    Dexter – Oui. 

    Aynor – Alors que la Force soit avec toi. 

    Dexter – Avec vous aussi Maître. 

    Aynor avait à peine tourner les talons que Galen sortait de la pièce. 

    Dexter - Bonjour Galen, je ne vais pas te retenir longtemps, mais j'aimerai te parler.

    Galen : - Oh Dexter ! Je ne m’attendais pas à te voir ici, à faire le piquet. Y a un problème ?

    Dexter - Oui et non. Je n'ai pas vu Kinsa, elle est retourné chez les Mandalorien? Avez-vous pu ramener des infos intéressantes ?

    Galen est hésitant, son expression dénotant qu'il cherche comment annoncer le plus dur alors qu'il est tenu par une sorte de confidentialité. Dexter reste silencieux et patient.

    Galen : - C'est difficile à dire. Nous avons déniché des pistes assez surprenantes au cours de notre enquête mais il est encore trop tôt pour entrevoir une victoire. Quant à Kinsa... (Il serre les poings en tremblant.) Je ne devrais pas le dire pour éviter plus de panique que de sûreté.

    Dexter tressaillit. L'émotion du chevalier était certes maîtrisée, mais ses yeux trahissaient un mélange d’inquiétude et de culpabilité. L'empathie du padawan fit le reste. Il laissa un silence car le colosse ne savait pas s'il désirait en savoir davantage. Dans tous les cas, il ne resterait pas. 

    Après une profonde respiration. 

    Dexter - j'ai pris l'habitude que les Maîtres Jedi, les chefs de la rébellion ont leurs secrets. Ne vous fourvoyez pas. Je peux être une tombe quand je veux. De toute façon, j'étais venu vous dire que je parts pour Phoenix.

    Galen : - Je vois... Phoenix, hein ? Hé, il faudra que je m'y rende un jour. Arf... J'imagine que ça ne me coûtera rien de te mettre au parfum. (Il se détend du mieux qu'il peut et poursuit avec pragmatisme.) Kinsa est retenue en otage et je pars la chercher.

    Une gifle n'aurait pas pu être plus violente que cette nouvelle. Le quadrumane eut un mouvement de recul. Puis, il se plongea dans la Force afin de maîtriser ses émotions. 

    Dexter - En otage !!! ... Je me doute bien que vous alliez la chercher. (Il eut un moment d'incertitude). J'aurai voulu vous accompagner mais... (hésitant) Vyvacy a besoin de moi. Weedge m'accompagne sur Phoenix, il a besoin d'une pause. Je...

    Le reptiloïde ne voyait pas comment expliquer tout ce qu'il ressentait à Galen.

    Galen : - Je comprends parfaitement Dexter. Monsieur Brûle a besoin de se remettre de la perte de sa femme et son monde a besoin de lui. S'il a bien besoin de quelqu'un pour l'aider, tu en fais partie. Il n'y a pas de mal à ce que tu t'absentes pour une bonne raison.

    Le padawan cherchait ses mots. Le chevalier Arek lui avait confié un secret, il lui faisait confiance. Le cyborg décida d'en faire autant.

    Dexter - Merci Galen, ça me touche mais... J'ai une autre raison. Depuis votre départ en mission, j'entends mon maître dans mes rêves. Elle est insistante pour que je quitte la flotte. (Silence). Elle n'a jamais voulu que je vous rejoigne. Elle... Galen, je crains le pire pour l'Ordre Jedi.

    En écoutant attentivement le besalisk, Galen reste muet et immobile. Son attitude neutre à la raison donnée semble imprévisible et Dexter ne saurait dire ce qui se trame dans l'esprit du chevalier.

    Galen, tjs aussi ferme : - Je vois…

    Dexter - Tant mieux, parce que moi, pas du tout ! Padmée ne voulait pas venir sauver la flotte pendant la bataille de Fondor. Elle est venue car elle espérait déjà me faire m'éloigner de la rébellion. Je ne l’ai pas écouté et elle est... (la tristesse et la culpabilité l'envahit). A chaque fois que je ne l’ai pas écouté, je l'ai payé cher. J'aimerai vous aider, mais je crois qu'écouter maître Brûle est plus sage. Mon cœur est avec toi, j'aurai voulu t'accompagné pour sauver Kinsa. Mais ma raison me dicte d'écouter cette voix fantôme. J'espère qu'on pourra se revoir Chevalier Arek. Et ce jour-là, j'aimerai que vous soyez mon maître pour moi achever ma formation et devenir Chevalier à mon tour.

    Galen, tâchant de sourire amicalement : - Ce serait avec plaisir Dexter Malachite. Et je pense que Pad doit avoir de bonnes raisons de te tenir à l'écart, même si tu ne sembles pas comprendre. Avec ce qui nous tombe dessus en ce moment, la prudence est plus que nécessaire. Mais je dis ça, hé, il est possible que je fonce tête baissée dans un piège.

    Dexter - Moué, elle a toujours été énigmatique ! Merci d'accepter ma requête. Maître Brûle vous répondrait qu'un piège n'est qu'un piège si on ignore que c'est un piège. Autrement dit, agissez en prenant compte que cela est un piège et prévoyez une issue insolite. C'est ce qu'elle faisait le mieux. Que la Force soit avec vous... maître Arek!

    Galen affiche aussitôt un rictus plein de passivité et d'indifférence, avant de lui retourner l'adage : - Et puisse-t-elle t'accompagner où que tu vas. Toujours.

    L’un et l’autre se quittèrent ainsi. Chacun savait exactement ce qu’il devait faire !

    mercredi 13 mai 2020 - 15:07 Modification Admin Permalien

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    AngeSolo

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    A pas feutrés et sans le moindre bruit, la Corellienne se faufilait entre les différents entrepôts de la zone industrielle, déserts à une heure aussi avancée de la nuit. De temps à autre, des échos se joignaient à son propre souffle, lui ôtant la sérénité d’une avancée solitaire. S’agissait-il d’une simple milice locale ou devait-elle y deviner les hommes à la solde du Courtier ? Elle préféra que cette interrogation demeurât entière. Ses sens restèrent donc en alerte et elle-même à l’abri d’un regard égaré qui pourrait à tout moment les condamner.

    Après trente minutes de pérégrinations furtives, Solo trouva enfin ce qu’elle cherchait. Deux « Condor » airspeeders aux couleurs des forces de la sécurité corellienne se situaient à trois cents mètres de sa position. A leur proximité toute relative bavardait un nombre similaire d’individus, blaster ceint à la hanche. La Force et son instinct de hors-la-loi ne présageaient nulle difficulté et lui apportèrent de surcroît la précision que la paire manquante à cette patrouille de surveillance prenait du bon temps dans le poste de garde juste à côté.

    Ange se résolut à l’opération suivante : s’approcher du CAV-11 légèrement en retrait, saboter le système de démarrage et prendre la fuite le plus rapidement possible. Telle une ombre parmi les ombres, la cambrioleuse mit son plan à exécution et s’infiltra dans le véhicule à l’insu de son (ou ses) propriétaire(s). A l’aide d’un passe-partout qui ne la quittait pour ainsi dire jamais depuis qu’elle avait franchi la ligne de la légalité, elle dévissa consciencieusement le panneau en deçà du manche à balai et, à l’aide d’un bras de levier, fit choir la plaque. Les connecteurs électriques n’apparurent que pour mieux lui laisser sélectionner avec soin des fils qui la menaient à la batterie, au démarreur et l’allumeur. D’une main experte, elle dénuda un centimètre d’isolant sur les deux derniers, les lia étroitement ensemble et prit la précaution qu’ils n’entrassent pas en contact avec une quelconque partie métallique. Ange répéta prudemment sa manœuvre entre le fil du contacteur et de la batterie, s’assura de l’allumage des premiers voyants et s’apprêta à s’attaquer à la partie la plus délicate du processus qu’une gigantesque explosion illumina le ciel. Sursautant, elle se cogna douloureusement au tableau de bord tandis qu’une réaction de surprise tout aussi similaire s’empara des hommes à côté d’elle.

    La présence du Mandalorien, jusqu’alors en retrait, l’enveloppa brutalement dans la Force. Elle allait bien et l’informa que la déflagration avait vraisemblablement eu lieu dans la direction opposée à la sienne, c’est-à-dire celle qu’ils avaient fuie. Spencer. Elle fut de son avis et repoussa tout aussi sèchement sa présence qu’elle était apparue.
    Se concentrer, elle devait se concentrer.

    La Force lui transmit des informations précieuses avant même que ces dernières ne se fussent réalisées. Les deux membres de la sécurité corellienne cessèrent leur conversation et sautèrent dans le premier speeder qui filait déjà. Les deux autres, encore dans le bâtiment, s’activaient à sortir.

    Lâchant un juron, Solo se hâta de dénuder le fil du démarreur pour lui faire rencontrer successivement et sans contact prolongé celui de la batterie. Il eut des étincelles, le moteur rugit et elle se redressa sous les cris de stupeurs des deux miliciens qui couraient désormais dans sa direction. Ange s’assura hâtivement que son véhicule ne calait pas à l’aide de quelques coups d’accélérateur, déconnecta le fil du démarreur en maudissant l’univers entier et sa propre incapacité télékinésique à briser le verrou de direction du manche à balai. Sous la pluie des premiers tirs de blasters, elle se baissa par réflexe et plaça l’un de ses sabre-laser dans le volant jusqu’à entendre le bruit significatif lui certifiant que sa manœuvre avait porté ses fruits. Alors et alors seulement, elle mit les gaz.

    Une impulsion invisible prévint le Mandalorien de sa venue qui, aussitôt qu’elle fut à sa portée, la rejoignit sans attendre. La fréquence spéciale des forces de sécurité, allumée, narrait déjà le vol. Solo accéléra significativement et le Condor mit les voiles vers le quartier touristique de Coronet, celui qui ne dormait jamais.

    Cera : Tu me laisses le volant ?
    Ange, lui adressant un regard de biais : Parce que tu crois que je ne sais pas conduire, peut-être ? Je piquais et pilotais des vaisseaux avant même tes premières couches.
    Cera, intrigué : Vraiment ?
    Ange, agacée : C’était une formule toute prête, Mando-Macho ! Accroche-toi, ça risque de secouer un peu.

    Et elle n’avait pas tort.
    Le speeder, qui avait démarré quelques secondes avant le sien, avait subitement changé sa trajectoire comme l’avertirent les premières rafales qui fusèrent dans leur direction. Solo fonçait en ligne droite, parée à toute éventualité. Le Mandalorien, lui, s’était levé, avait activé sa lame et commençait à dévier la mortelle averse qui les menaçait. Plusieurs parades firent mouche mais il fut rapidement submergé par une seconde vague d’assaillants qui tentèrent de les prendre en tenailles. Visiblement, ils n’étaient pas les seuls à avoir les oreilles rivées sur la fréquence de la milice corellienne. Délaissant son sabre pour le DL-44 que la Corellienne n’eut pas besoin de voir pour reconnaître celui qui avait jadis été le sien, il rendit à ses adversaires leurs tirs.

    Ange n’avait pas le temps de s’embarrasser d’une communication superflue pour annoncer ce qu’elle désirait faire, aussi envahit-elle à brûle-point l’espace mental de son comparse. Partageant ses pensées avant même qu’elles ne fussent formulées, Cera reprit place à ses côtés et boucla sa ceinture à l’instant où elle tourna brusquement à droite. A cette gigantesque avenue sur laquelle ils lévitaient jusqu’alors se suppléa une succession d’artères aussi étroites que mal fichues. Les airspeeders, privés de leur avancée de front, furent obligés de se suivre. Le feu arrière s’en retrouva ainsi moins nourri tandis qu’un intrépide – ou stupide – pilote crut bon de s’élever davantage dans les airs pour les canarder de haut.

    Au lieu de ralentir l’allure, Ange accéléra, manœuvrant le Condor dans un état second. Au prix d’un enchaînement d’une série de virages de plus en plus serrés, agrémentés de secousses et de tôle froissée, elle distança un peu ses adversaires. Ils se rapprochaient effectivement du quartier touristique, plus dense et plus lumineux, mais toutefois précédé de quelques klicks d’étendues moins urbanisées.

    Le Mandalorien, profitant grâce à la Force des appréhensions de son propre pilote, glissa sa main dans les replis de la tunique paysanne de ce dernier à la recherche de ses armes. Solo lui renvoya une image mentale de leur exacte position ponctuée d’un tacle aussi railleur que douteux. Lui renvoyant la pareille, Cera la pria de stabiliser l’allure le temps qu’il s’assurât de sa fenêtre de tir. Elle obtempéra et, après une flopée d’insultes en ancien corellien, fut soulagée d’entendre que l’un des tirs provenant forcément de l’un de ses propres blasters venait de toucher un des stabilisateurs du CAV-11 qui, dès à présent, piquait dangereusement vers le sol, vers eux.

    Ange augmenta leur vitesse autant qu’elle le put afin d’éviter la collision, freina violemment et engouffra leur airspeeder dans une ruelle dans laquelle il ne pouvait manifestement pas passer en un seul et unique morceau. Plus le boyau se resserrait, plus elle estimait qu’il lui fallait une idée. Elle perdit un rétroviseur, plus l’autre, sous l’invisible regard tout aussi peu rassuré de son passager. Le véhicule vacillant percuta l’un de ceux qui n’avaient pas eu le temps de les suivre dans cette impasse et le souffle de l’explosion commença alors à balayer l’artère avec suffisamment de puissance pour leur permettre d’envisager de regagner l’avenue principale sans trop de dommages. Au moment où elle se préfigura l’impact, Solo hurla intérieurement au Mandalorien de mettre tout son poids sur la droite tandis qu’elle virait toute la puissance du stabilisateur droit sur le gauche. Le Condor s’affaissa à tribord et la puissance de la déflagration s’occupa du reste. Le flanc gauche se leva de cette trentaine de degrés qui leur manquait, rasant la paroi de l’entrepôt avec fracas. Ange rétablit l’équilibre précaire un peu tardivement, leur octroyant une secousse qui les aurait sans doute éjectés s’ils n’avaient pas été solidement harnachés, et mit le cap vers leur destination.

    Cera, se tournant pour constater qu’encore deux speeders les talonnaient : C’est qu’ils sont bons !
    Ange¸ modestement : Ils sont Corelliens.

    L’airspeeder, en parfaite ligne droite, ne pouvait pas aller plus vite. Heureusement, ceux qui les pourchassaient non plus. Le quartier touristique de Coronet, quant à lui, se rapprochait à une allure terrifiante.

    Cera : Et maintenant ?
    Ange¸ bafouillant : Je suis un peu à court d’idées…
    Cera, railleur : Génial.
    Ange¸ raisonnant à voix haute : Ton jetpack…
    Cera : H.S., je te l’ai dit plus tôt ! Tu m’écoutes quand je te parle ?
    Ange : Me gueule pas dessus, Boîte de Converse ! Je réfléchis ! Bordel de merd* ! Tu peux maintenir la manette des gaz enfoncée à distance ?
    Cera : Bien sûr ! C’est quoi, cette question ?
    Ange, hurlant : Je suis Corellienne, merd* ! Tu l’as oublié ? Je ne peux pas utiliser tous vos tours de passe-passe de feignasses !

    Les premiers immeubles démesurément gigantesques n’étaient plus qu’à cinq klicks.

    Ange¸criant pour se donner du courage : On va sauter ! On va se réceptionner et ils vont suivre notre CAV avant de s’apercevoir qu’il n’est plus piloté… et, surtout, tu vas me serrer très fort !
    Cera, parlant fort à son tour : C’est peut-être pas le moment…
    Ange, lui coupant la parole : Je suis sérieuse ! J’ai pas fait ce genre de trucs depuis des années !

    Trois klicks maintenant les en séparaient.

    Cera, se voulant rassurant : Ne t’inquiète pas, ça va bien se passer.
    Ange : Tu ne comprends pas ! Ça fait genre presque trente ans !
    Cera, surpris : Tant que ça ?!
    Ange, vociférant de plus belle : Je ne suis pas si vieille, ok ? Mais ça fait seulement quelques mois que je me suis recon…

    Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que le Mandalorien lova ses brava armés autour de sa taille et l’arracha de son siège, tout en maintenant actionné à distance l’accélérateur. La réception, quant à elle, fut plus douce qu’elle ne s’y était attendue. Son ange gardien de beskar absorba la majeure partie du choc et lui réserva la quasi-exclusivité du coussin de Force.

    En d’autres circonstances, sûrement, Ange aurait remercié sa paternaliste attention d’une farandole de jurons mais, en l’état actuel des choses, elle en fut soulagée. Outre la frayeur ante-saut suicidaire, elle n’avait pas une égratignure.

    Ange, se redressant tout en constatant que leur ruse avait marché à merveille : Est-ce que ça va ?
    Cera, encore le dos à même le sol : J’ai connu mieux.
    Ange, lui portant assistance : Tu peux marcher ?
    Cera, le timbre de sa voix fluctuant : Ça ira.


    Ce message a été modifié par AngeSolo le vendredi 15 mai 2020 - 19:15

    jeudi 14 mai 2020 - 21:12 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

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    J’ignorais combien de jours avaient passé. Dans mon état, j’étais déjà étonnée de parvenir à formuler des pensées cohérentes. Enfin… Il y avait des moments où la simple idée de réfléchir me paraissait inatteignable. La pensée. Une ressource précieuse. Certains disaient que la seule chose qu’on ne pouvait pas enlever était la pensée, mais sous cette lumière aveuglante, affamée, assoiffée, épuisée, je commençais à questionner ce principe. Oh, bien sûr, mon goêlier avait fini par me donner de l’eau, il ne tenait pas à ce que je meure de déshydratation avant que je cède. Je ne mourrais pas de ça. Pas tout de suite en tout cas. Après qu’il ait obtenu ce qu’il voulait de moi – car il ne s’agissait pas de si, mais de quand – il pourrait bien me laisser dépérir, à moins qu’il compte m’utiliser comme otage. Mais la fin la plus vraisemblable qui m’attendait était une exécution. Peut-être publique, qui savait ? Il fallait bien donner l’exemple.

    Je remuai faiblement la tête. Pitoyable… J’étais pitoyable. Si j’avais pu sortir de mon corps et m’observer, je me serais sûrement désignée comme faible. C’était ainsi que je me sentais : atrocement faible. Incapable de bouger correctement, encore plus de me battre. Je me demandais ce qui était arrivé à mon armure… Mon beskar’gam. Et mon sabre. 

    Ma poitrine arriva à se contracter en un petit rire qui ne fit que blesser ma gorge. J’avais toujours pensé à ma propre fin comme quelque chose de plus…flamboyant. Partir au milieu d’un champ de bataille en affrontant un adversaire digne de ce nom était la mort que toute Mandalorienne souhaitait avoir. En accord avec mon rôle de Jedi, en sauvant quelqu’un. Jamais je n’aurais pensé finir mes jours dans un vaisseau Sith, à bout de forces, défendant sur le fil du rasoir mon esprit contre un ennemi. Heh. Des pensées plutôt morbides dans lesquelles me plonger, si on considérait ma situation.

    La porte de ma cellule s’ouvrit sur Shina. Enfin, le visage de Shina. Ce…monstre avait pris l’habitude de prendre les traits de mes camarades d’équipe pour venir me voir. Zadyssa, l’apparence qu’il affectionnait le plus. Galen, qui n’avait cessé de me narguer. Shina, qui venait de s’agenouiller à mes côtés. Eckmül, qui avait fait semblant de faire irruption dans ma cellule pour me secourir, tout comme Orvi. 

    Combattre le sentiment instinctif de sécurité qui m’envahissait en voyant leurs visages était le plus difficile. Pour la plupart d’entre eux, je les connaissais depuis des années. Je m’étais entraînée avec eux. J’avais combattu avec eux. J’avais appris, petit à petit, à leur faire confiance : autrement, je ne les aurais pas choisis pour cette mission. Pour respecter les consignes du général Gunnar, je n’avais sélectionné que des Jedi dans les mains de qui j’aurais placé ma vie sans hésiter. Vicious avait bien vite deviné les liens qui nous unissaient, et n’avait pas hésité avant de se servir de leurs traits pour me rendre vulnérable. En les voyant, j’avais envie de les protéger, pas de me méfier d’eux. Et petit à petit, jour après jour, le Sith endommageait ces liens. Je me retrouvais obligée de considérer ces visages en qui j’avais puisé tellement de réconfort à une époque qui me paraissait lointaine – presque une autre vie – comme des ennemis. Je devais me convaincre de ne pas baisser ma garde en leur présence, car ce n’étaient pas eux. 

    Absolument Pas Shina : Ce n’est plus très drôle de te briser. Cède, Talik. Tu sais que ce n’est qu’une question de temps. Si tu coopères gentiment, je pourrais bien t’accorder une mort de guerrière.

    Et Vicious se projeta contre mon esprit avec toute sa force. Je tressaillis. Contrairement à moi, le Sith avait droit à un vrai repos et à de la nourriture… Il était au sommet de sa forme, alors que j’étais étendue par terre dans le vain espoir de conserver de l’énergie. Il allait réussir à entrer… Mes barrières ne tiendraient plus : je les sentais s’effriter comme de l’argile dans un poing de fer. Dans un instinct désespéré, je me repliai sur moi-même et reculai mes murs mentaux en réprimant l’ensemble de ce qui m’était personnel. Mes souvenirs, mes sentiments… Tout fut enfermé dans cette bulle renforcée sur laquelle je concentrai toute l’énergie qui me restait. 

    Aussitôt, je le sentis pénétrer dans mon esprit et se heurter à cette bulle. Une retraite stratégique pour protéger ce qui était le plus précieux… Je cédais du terrain pour gagner sur d’autres tableaux. Il fallait croire que les leçons de stratégie de mes enseignants étaient restées gravées dans ma mémoire… 

    Vicious : Mauvaise idée.

    Pendant quelques secondes, il ne se passa rien. Puis, tout à coup, des visions entremêlées s’imposèrent à moi, sans que je puisse y échapper. Mort. Souffrance. Ces notions m’avaient toujours été familières et j’y avais été confrontée plus d’une fois, mais ces images… Je n’avais pas de mots pour les décrire. J’aurais pu, mais l’horreur qui les accompagnait était bien trop forte pour que je puisse exercer une quelque réflexion dessus. C’étaient mes amis qui mouraient dans ces visions. En quelques minutes, j’assistai à des centaines de fins différentes pour eux, torturés, mutilés, assassinés sans pitié. 

    Une larme coula sur ma joue, puis une autre. Une autre suivit et avant que je puisse y faire quoi que ce soit, je sanglotais, recroquevillée sur moi-même. Me dire que ce n’était pas la réalité était inutile. Voir ainsi Zadyssa être torturée… Galen se vider de son sang… Il n’y avait pas de raisonnement logique qui pouvait me permettre de le supporter. Et pour la première fois de ma vie, je pensai que si j’avais l’occasion d’achever ma propre existence, je le ferais. 

    J’avais réellement renoncé, cette fois. 

    Si je mourais, tout serait terminé. Il n'aurait pas accès à mon esprit, et je ne souffrirais plus.

    Je voulais mourir.

    vendredi 29 mai 2020 - 15:14 Modification Admin Permalien

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    galen-starkyler

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    La réunion stratégique du débriefing de notre mission est terminée, l’annonce de la nouvelle concernant Kinsa est tombée, les informations ont été échangés et les directives prochaines ont été données par notre interlocuteur le Général Gunnar. Autant de temps passé entre nous et l’image holographique brouillée, c’est presque autant de temps remanié pour revoir toutes les cartes en main avant de prendre une lourde décision. Et je dis ça de mon point de vue, à ne pas prendre avec des pincettes.
    La conversation s’est rapidement terminée, avec l’énigmatique Général de la Rébellion qui coupe la liaison de son côté, et nous voilà tous plongés entre nous. Dans le silence. Je devine à l’air de chacun de mes camarades que le débriefing s’est passé calmement mais avec encore de l’amertume en eux ; savoir que notre chère camarade est entre les mains de notre ennemi n’en rassure pas un seul. Et leur silence pèse comme si nous étions encore à un énième deuil.
    Un silence qui je sens ne s’éternise pas pour la simple et bonne raison que les maîtres du Conseil viennent s’approcher de nous afin de rediriger selon la situation présente.

    Aynor, faisant un peu d’humour : - Je dois dire que vous avez été formidables. Tenir une conversation avec le meneur de la Rébellion sans perdre ses moyens, c’est une expérience que vous pourrez inscrire dans votre curriculum vitae.
    Jorus : - Je suis d’accord sur ce point. Vous vous êtes montrés courageux et responsables en terminant jusqu’au bout l’objectif de votre périple malgré que nous avions perdu Kinsa. Maintenant que nous sommes en possession de nouveaux éléments contre les Shaax ainsi que Sovereign, il est temps de les mettre en pratique afin de reprendre le dessus sur le cours de la guerre. (Il se tourne vers Shina.) Chevalière Ten’Shi, nous ne te retiendrons pas longtemps et nous comptons sur toi pour trouver une solution possible contre la menace des Shaax.
    Shina : - Je vais de ce pas continuer les recherches et éplucher les données du datacron.
    Sol’As : - Je te raccompagne Shina. Il te faut de l’aide pour résoudre ce dilemme et Ellia devrait pouvoir t’assister dans les recherches. Quant à Weedge… il s’absentera pendant un moment hors de la flotte.
    Jorus : - Le prévenir que la flotte du Général va se mettre en mouvement est nécessaire, si nous voulons conserver l’un de nos plus fidèles guérisseurs survivants. (Il se tourne vers les autres.) Eckmül, Orvi, je vous propose de vous tenir à disposition au cas où nous aurions besoin de vous envoyer en mission pour l’Ordre ou encore la Coalition. Peaufinez vos aptitudes en attendant et gardez la tête froide.
    Orvi : - Je n’y manquerais pas maître Beku’N.

    On l’autorise à disposer, accompagnant aussitôt Shina et maître Sol’As qui regagnent de leur côté les locaux médicaux du Mirax Terrik. Eckmül, lui, se contente d’acquiescer mais ne bouge pas encore.

    Jorus, pivotant vers la seule padawan du groupe : - Jeune Yunixy…
    Zadyssa : - Oui…
    Jorus : - Le fait que Kinsa soit retenue contre son gré quelque part fait de toi une padawan orpheline, temporairement je l’espère. À compter de cet instant, tu devras poursuivre ta formation avec le reste des apprentis sans maître et t’entraîner, le temps que nous te trouvions un remplaçant…
    Zadyssa : - Je veux moi aussi retrouver Kinsa. C’est à cause de moi qu’elle s’est sacrifiée mais c’est tout de même mon maître. Je tiens à elle et personne ne pourra la remplacer.
    Eckmül : - Je ne veux pas me faire avocat de la raison Zadyssa mais il se trouve que c’est un Sith qui s’en ait pris à Kinsa. Ce n’est pas le genre d’adversaire à prendre à la légère, surtout s’il est un clawdite.
    Aynor : - Et je pense que Kinsa ne voudrait en aucun cas te mettre en danger par sa faute. Tu es en sécurité à bord de la flotte Jedi, à continuer de suivre ce qu’elle a inculpée et appris durant tout ce temps. C’est une chance précieuse qu’elle t’offre pour te protéger.
    Jorus : - L’avenir de notre Ordre dépend de la survie de nos membres accomplis autant que de nos apprenants. Et en tant que grand maître régent, je ne peux que te suggérer de patienter et de prier la Force pour qu’il n’arrive rien à Kinsa. Ceci dit à présent, tu peux disposer pour rejoindre tes quartiers et poursuis sans plus attendre ta formation.
    Aynor : - Si tu as besoin d’aide, n’hésite pas à te rendre auprès de nos instructeurs.

    Le regard de Zadyssa montre à quel point elle est frustrée ; malgré sa timidité due à la séance, elle fait la tête gravement et elle prend la direction de la sortie. Ce n’est qu’après l’avoir vu franchir le seuil et disparaître derrière la porte coulissante d’entrée que…

    Aynor, conciliante : - Elle finira par comprendre. Elle a juste besoin de temps pour s’en remettre.
    Moi, sceptique et moqueur : - Pff ! Alors là tu es loin du compte. Elle va bouder et s’isoler dans son coin aussi longtemps que Kinsa ne sera pas revenue saine et sauve, ou bien qu’elle n’aura pas eu confirmation. Elle est aussi obstinée que son mentor, je sais de quoi je parle.
    Eckmül, croisant les bras : - Elle a le mérite de se soucier de celle qui l’a prise sous son aile, même alors que tout se joue contre elle. Et puis, il y en a eu d’autres auparavant qui sont bien allés remuer étoiles et planètes pour retrouver la personne la plus chère à leurs yeux.
    Jorus : - N’exagérons rien, il faut qu’elle comprenne qu’elle ne doit pas mettre sa vie et celle des autres en péril alors qu’elle est encore une apprentie. (Il se tourne vers moi.) En ce qui te concerne Galen, ta demande devant le Général était du moins précipitée.
    Moi : - Il faut bien que quelqu’un prenne l’initiative de commencer la recherche de Kinsa. Surtout maintenant que Vicious et son maître savent qu’elle a un rôle important dans la confiance du Général. Mais je suppose que je vais devoir « patienter » à mon tour le temps d’en savoir plus sur sa disparition.
    Jorus : - Nous ignorons complètement où est retenue Kinsa prisonnière, ni même si elle est encore de ce monde, mais il est normalement que tu demandes à porter secours à l’un de nos membres et l’une de tes amies. J’espère cependant que tu as un plan et envisagé de ne pas faire cette mission seul.
    Moi : - Hé, j’suis pas fou non plus. J’aurais moins de chance de survivre et de réussir en y allant de mon côté et je serais embêté si jamais je me retrouve aussi en sale situation. Je vais commencer d’ici peu à monter une petite équipe pour m’accompagner, si c’est votre question.
    Eckmül : - Tu penses avoir besoin de mon aide ?
    Moi : - Et si jamais la République nous tombe dessus ? Il faudrait au moins qu’un membre du Trio Chevaleresque reste à la flotte pour limiter les dégâts et sauver le plus de meubles.
    Aynor : - Je devine que tu as prévu d’emmener la jeune Keto avec toi n’est-ce pas. Tu dois avoir une bonne raison pour lui donner sa chance dans un moment pareil, surtout en plein intermède de guerre.
    Moi : - Admettons que Vicious ou tout autre agent de Sovereign connaisse chaque Jedi ou membre-clé de la Rébellion, il en prendra parti et se servira de ses pouvoirs pour duper ma vigilance. Or, il ne sait pas pour Fanny et ignore qui elle est. Fanny est prédisposée à rendre service et à fournir ses capacités pour m’aider, surtout après avoir passé du temps en cellule sous « liberté conditionnelle ». En étant accompagné de Fanny, je dispose à la fois d’une ancienne agente du cercle intérieur républicain et d’une personne méconnue de Vicious… qui sera imperméable à ses pouvoirs. C’est un atout à ne pas délaisser.

    Je prends tout de même la peine de leur expliquer le test que j’ai eu à faire passer à Fanny, la révélation de sa connexion latente à la Force et sa motivation malgré la confidence ; si Eckmül est un peu surpris qu’une chasseresse de Forceux soit elle-aussi une sensitive, Aynor et Jorus sont méditatifs sur les capacités passives de la jeune cinnagarienne qui la rendent invulnérable aux manipulations mentales. Tout compte fait, et au nom du Conseil, il m’a été autorisé à m’organiser en vu de partir à la rescousse de Kinsa.
    Nous quittons enfin la salle privée de réunion, avec entretemps une discussion de passage avec Dexter Malachite qui m’apprend son départ pour Phoenix avant que nous nous quittions, puis je me rends tranquillement vers le sas d’entrée de ma corvette Raider. Il est temps de continuer les préparatifs.

    Je trouve bizarrement le reste de mon « équipage » dans la salle commune du vaisseau, assis autour de la table et en pleine discussion. Fanny Keto semble avoir pris les devants en renfilant sa veste militaire en sergé de cuir vert vif par-dessus son ensemble vestimentaire… de civil. Rien à voir avec la combinaison ou tenue habituelle de chasseur de Forceux, elle porte des vêtements simples mais élégants qui lui donne une allure de milicienne en pleine reconversion. Toujours est-il qu’elle converse avec ma sœur et mon padawan, tous deux muets et attentifs, et si j’en crois les quelques brides perceptibles elle leur dépeint sa vie quotidienne abrégée en ne donnant que les parties en-dehors de ses objectifs de mission. La jeune blonde devait être vraiment perturbée en cellule pour vouloir discuter avec des padawans : surtout pour les entendre à leur tour raconter leur vie d’avant et leur parcours.
    Je m’avance vers eux tout en évitant de brusquer leur conversation, écoutant en silence leurs échanges. Il n’a seulement fallu que ma présence pour que les trois lurons s’arrêtent et me fixent de surprise.

    Moi, amusé : - Je vous ai dérangé ?
    Fanny, un peu gênée : - Non non, pas du tout. Je… Je ne faisais qu’apprendre à connaître un peu plus Reyn et Ilan, histoire de consolider notre tolérance dans le même vaisseau…
    Moi, un grand sourire aux lèvres : - Avouez-le hein. Après tout ce temps isolée en cellule, ça vous a manqué de parler avec les autres.
    Fanny, l'air snobe : - Hum ! Ne vous méprenez pas Galen. Je suis capable de m’abstenir de converser avec autrui pendant un bon bout de temps. On m’a appris à s’en tenir à soi-même comme seul interlocuteur quand il le faut, alors ce ne sont pas quelques journées longues en cellule qui me donneront l’envie de causer.
    Moi, le regard de côté en plissant des paupières : - Mouais, j’vois ça.
    Ilan : - Alors Galen, comment s’est passé cette réunion du débriefing ?
    Moi, reprenant mon sérieux : - Un peu tendu mais fluide. Le Général est plutôt satisfait de l’avancée de nos découvertes et nous a félicités. Il prévoit de faire déplacer la flotte dans un autre système, vu que Kinsa est tombée entre les mains de nos ennemis. Il a demandé aux Jedi chercheurs de servir de nos trouvailles pour rechercher un moyen de contrer les Shaax, au cas où l’on en rencontrerait à nouveau.
    Reyn, télépathiquement : - Et pour Kinsa, est-ce que le Conseil prévoit une mission de sauvetage ?
    Moi : - Je me suis proposé pour aller lui porter secours. J’ai même dit au Conseil que je montais une équipe pour éviter d’éventuels ennuis et pour faciliter le moyen de la récupérer. Mais le problème reste le même.
    Fanny : - Vous ignorez où elle se trouve.
    Moi : - Tout juste.

    Je la vois se lever et se poster devant moi, en croisant des bras pour montrer sa frustration.

    Fanny : - Vous n’avez même pas une petite idée d’un endroit où elle serait enfermée ?
    Moi : - La galaxie est vaste et son ravisseur est quelqu’un de malin malgré son caractère disons « vicieux ». Il a fait en sorte que l’on ne sache pas vers où il est parti quand il a emporté Kinsa. Je me suis dit que vous auriez aussi une petite idée, vu que le BSR a dû employé de nombreux ponts stratégiques ou secrets pour quadriller les secteurs en quête de sensitifs ou utilisateurs basiques de la Force.
    Fanny : - Galen, je ne sais même pas à quel genre de ravisseur vous parlez puisque vous vous abstenez de me dire qui c’est. Alors je ne vois pas comment vous suggérez une base temporaire du BSR ou un quelconque lieu stratégique où une chevalière Jedi mandalorienne pourrait être isolée. On voit que vous n’avez même pas encore de plan préparé pour le sauvetage. Mais qui sait, son armure est peut-être équipé d’une balise de secours et il nous suffit de trouver le signal en cherchant.
    Moi : - Une balise de secours ?! Nom de Vador, vous êtes sérieuse ? Je ne crois pas que les Mandaloriens iraient jusqu’à installer une balise dans leur armure en cas de détresse.
    Fanny : - Et pourquoi pas ? Talik est certainement assez intelligente pour avoir prévu un signal de détresse caché au cas où il lui arriverait quelque chose. Vous devez bien savoir puisque c’est votre petite amie.

    Non.
    Je ne sais rien d’elle. Je pensais avoir appris à la connaître pendant toutes ces années, de l’Académie de Yavin IV jusqu’à notre autarcie dans une flotte fantôme, mais je me suis rendu compte que ce n’est pas le cas et que je me suis bercé d’illusions. Elle n’est plus ma petite amie. Et je ne sais même pas ce que je suis encore pour elle. Ah, bon sang il faut que j’arrête d’y penser ; l’important est de lui venir en aide.

    Moi : - J’en sais fichtrement rien.
    Fanny, devin : - Ha… Je saisis. Désolé pour vous, vraiment. Il n’empêche, je suis sûr que Talik doit avoir un moyen de signaler sa position pour qu’on la retrouve. Et si vous comptez aller à son secours, je serais ravie de vous assister dans cette entreprise. De plus… entre nous… c’est forcément un piège.
    Moi : - À qui le dites-vous.
    Fanny : - Dans ce cas je marche. Je peux même vous emmener à bord de mon yacht H2, histoire de masquer votre présence au moindre radar et contrôle.

    Je suis ravi de voir que la blonde cinnagarienne est toujours partante pour m’épauler, malgré son statut et son casier moral, et j’espère trouver d’autres personnes aptes à me suivre dans mon périlleux choix. Pour le reste de mon équipe, j’entends bien évidemment Ilan et Reyn qui veulent aussi être de la partie ; je leur fais clairement savoir que je ne risquerais pas leur vie dans une mission aussi dangereuse et avec un adversaire aussi cinglé que puissant. Depuis, ils se sont mis à faire des heures supplémentaires pour compenser leur ignorance du danger et leur faiblesse ; comme ils retournaient s’entraîner après le court repas du soir, je les ai sommés d’aller vite se coucher quand je les voyais encore dans la salle au beau milieu de la nuit.
    De toute façon, je me doute qu’ils se lèveront demain de bonne heure pour reprendre leur activité intense.

    Le lendemain matin, alors que je me levais justement de bonne heure et en forme, c’est en rendant vers la salle commune du Tarentule II que je vois arriver vers le sas d’entrée… Je m’arrête sur le palier d’entrée et attend qu’elle arrive devant moi.
    Zadyssa Yunixy semble vouloir me parler.


    Ce message a été modifié par galen-starkyler le vendredi 29 mai 2020 - 18:41

    vendredi 29 mai 2020 - 18:25 Modification Admin Permalien

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    Zadyssa

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    Après la réunion, je m'isolai aussitôt dans les quartiers qui m'avaient été attribués. Ma tête tournait et je ne me sentais pas bien, vraiment pas bien. Je revoyais encore et encore Kinsa qui me disait de fuir tandis qu'elle se battait contre Vicious, cet être si dangereux qu'il avait réussi à capturer mon maître. Depuis qu'elle m'avait sauvé la vie, je l'avais toujours pensée inatteignable. Oh, bien sûr, je me doutais que nos vies étaient en jeu : elle me l'avait régulièrement répété et c'était ce qu'impliquait une guerre, mais il y avait une différence entre le savoir, s'en douter, et le vivre. Là, je le vivais et c'était très douloureux.

    Je me laissai tomber sur mon lit, assaillie par des souvenirs. Ma mémoire photographique me permettait de me rappeler de nombreux détails et était donc très utile mais c'était à double-tranchant : je me souvenais aussi très précisément de ce qui m'avait touchée.

    Je revoyais mon ex-maître, celui qui avait eu le courage de m'enseigner les bases de la formation d'un Jedi. Il avait abandonné l'Ordre avant le massacre des Forceux et s'était caché. J'étais tombée sur lui par hasard - ou l'inverse, c'était selon - et l'avais alors supplié de m'entraîner. Et à cause de cela, des chasseurs de Forceux nous avait trouvés et il m'avait permis de fuir en échange de sa vie. Son visage ne cessait de m'apparaître en se mêlant à celui de Kinsa. Elle aussi, elle m'avait protégée. Elle aussi, elle m'avait dit de fuir. Et... elle aussi, elle avait disparu. Des larmes se mirent à couler sur mes joues et je serrai les poings. J'avais l'impression de porter la poisse et d'être complètement inutile. Je m'étais incrustée dans leur mission parce que j'avais eu le pressentiment qu'il arriverait quelque chose à Kinsa mais en réalité... j'étais peut-être bien la cause de ce quelque chose. Si je n'avais pas été là, si je n'étais pas venue... elle ne se serait pas mise en équipe avec moi et ils auraient été capables de repousser le Sith. C'était à cause de moi si elle avait été enlevée...

    Cette idée se répétait en boucle dans ma tête, trouvant une résonance avec d'autres souvenirs. Je revoyais ces enfants se faire massacrer devant moi et tout se mêlait pour donner un cacophonie de souvenirs. Ils étaient trop bruyants, trop présents... Plus j'essayais de m'en soustraire, plus je plongeais dedans, comme des sables mouvants.

    Kinsa qui me sauvait, Kinsa qui m'apprenait les mouvements du Shii-Cho, Kinsa qui se sacrifiait... Et en arrière plan, il y avait toujours le visage de mon ex-maître, celui qu'il arborait quand il s'est sacrifié, serein et renouant avec son passé de Jedi. Oh, lui, il était très certainement serein, mais ce visage ne m'inspirait que de la tristesse et des regrets.

    Deux heures durant, je laissai mon esprit me torturer avec ces images, ne pouvant de toute façon pas faire autrement. Puis quand le débit se calma un peu, je pris mon sabre et décidai d'aller m'entraîner dans une des salles dédiées. C'était de ma faute si elle avait été enlevée, du moins en partie, et j'étais peut-être un poids mort, mais je devais aider à la sauver. Alors pour ça, je devais m'entraîner. Tandis que je répétais assidûment les mouvements du Shii-Cho, j'eus l'impression de voir des souvenirs qui n'étaient pas à moi. Or s'ils n'étaient pas à moi, ce n'étaient pas des souvenirs.

    Je voyais Kinsa affaiblie, seule et attachée. Où ? Je l'ignorais. Est-ce que c'était récent ? Je ne le savais même pas, j'étais incapable de dire son âge, c'était bien trop flou pour ça, et les images ne restaient jamais assez longtemps pour que je puisse bien tout détailler. Ce n'était pas bien important mais je le pris comme un encouragement de la Force et cela suffit à me motiver.

    Le lendemain matin, après m'être entraînée jusqu'à tard dans la nuit, j'avais pris ma décision : qu'importe mon niveau actuel, je voulais sauver Kinsa. Au moins aider à la sauver. Nous n'avions pas encore de pistes alors cela me laisserait le temps de progresser. Si je m'entraînais d'arrache-pied jusqu'au moment opportun, peut-être que je pourrai servir à quelque chose, pour changer.

    Comme c'était Galen qui avait parlé d'une mission de sauvetage, j'allai le voir de bonne heure avec la ferme intention de le convaincre de ne me laisser venir. Je ne voulais pas la galaxie, seulement un petit rôle tertiaire... Le Chevalier m'apparut avec un mug bleu en main, visiblement étonné.

    Galen : Salut Zadyssa. Tu t'es levée de bonne heure toi aussi, à ce que je vois.
    Moi : Oui. J'ai une demande.

    Je voulais paraître sûre de moi mais ma voix trembla légèrement.

    Galen : Je t'écoute.
    Moi :
    Tu vas essayer de sauver Kinsa, non ? Tu l'as demandé au général. Je veux la sauver aussi. Je peux aider.

    Il ne répondit rien et je m'efforçai de le regarder dans les yeux sans broncher pour essayer de lui prouver que j'étais bel et bien déterminée. Sans même s'en soucier, il se mit à marcher.

    Galen : Suis-moi, je vais à la Salle me faire un p'tit-déj. On pourra discuter plus tranquillement.

    Ok... Je le suivis sans rien dire étonnée de la tournure que prenait cette conversation. Je pensais qu'il me dirait un non ferme ou qu'il essayerait de comprendre mes motivations immédiatement, pas qu'il irait se faire à manger. Arrivés à la Salle Commune, il prépara habilement un petit-déjeuner puis nous nous assîmes à une table. J'étais de plus en plus intimidée, n'ayant rien dit pendant toute sa préparation. S'il pensait que manger me raisonnerait, il se trompait.

    Galen : Voilà. Bon appétit.
    Moi : ...Merci.

    Je le fixai, attendant qu'il daigne enfin répondre à ma remarque. Au lieu de quoi, il se mit tranquillement à manger. Kinsa avait rompu avec lui juste avant et je commençai lentement à comprendre pourquoi... Mon maître allait plutôt droit au but, sans prendre de chemins détournés. Tout le contraire de ce que faisait actuellement Galen. Ils n'étaient probablement pas suffisamment sur la même longueur d'onde pour rester ensemble.

    Galen : Je suppose que tu te doutes quel genre de danger retient Kinsa contre son gré en ce moment même, si tu me dis que tu veux la sauver.

    Enfin une réponse ! Mais pas celle que j'espérais.

    Moi : Bien sûr que je sais, j'étais là quand Vicious est arrivé.
    Galen, en s'arrêtant de manger, avec un air sérieux :
    Que sais-tu exactement de Vicious ?
    Moi : Je sais que c'est un Sith, je sais qu'il vous a attaqués sur le Chu'Unthor, je sais qu'il est très dangereux, que c'est un des larbins de Sovereign. Je sais déjà tout ça. C'est pour ça que Kinsa est en danger et qu'on doit l'aider.
    Galen : Kinsa a pris soin de te révéler ce genre de choses parce qu'il fallait que tu comprennes qui nous combattions réellement derrière cette guerre avec la Rébellion. Mais ce n'est malheureusement pas tout. Il faut que tu saches Zadyssa, que Dark Vicious... est aussi un clawdite.
    Moi :
    Je sais. Il peut prendre l'apparence de n'importe qui. Je sais déjà dans quoi je veux m'embarquer.
    Galen :
    Donc tu comprends que nous aurons affaire à un individu qui prendra à loisir les apparences des autres pour essayer de te tromper. En venant avec nous, tu te retrouveras dans une situation compliquée qui te demandera beaucoup de prudence et d'attention. Mais surtout, il faut envisager que Kinsa se méfiera de nous quand nous la retrouverons.

    Cette éventualité était... horrible à imaginer, mais je l'avais prise en compte. Et dans ce cas, je n'étais de toute façon pas la personne à plaindre : si Kinsa se méfiait de moi ou non, c'était elle qui avait souffert, ce n'était pas ce qui allait m'arrêter.

    Moi : J'ai bien réfléchi avant de demander ça, Galen. Je sais que... qu'il faut envisager ça.

    Ma voix faiblit plus que prévu, mais je me ressaisis rapidement.Et comme si cela ne suffisait pas, Galen me fixait avec intensité sans rien répondre. C'était très perturbant, je devais l'avouer.

    Galen : Zadyssa, je ne voudrais pas entraîner quelqu'un d'autre dans ma chute si jamais je venais à être à mon tour pris au piège. J'ai déjà assez de soucis avec Reyn et Ilan qui veulent eux aussi se joindre à moi alors que je ne veux pas. On se retrouvera seuls là où nous irons, si jamais je sais où nous rendre...
    Moi : Je veux sauver Kinsa.
    Galen :
    Bon ça va, j'ai compris. Franchement, tu es aussi obstinée que Kinsa ma parole. Il ne te manqu'rait plus que la raison et vous vous ressembleriez comme deux gouttes d'eau.

    J'esquissai un mince sourire, le sourire de la victoire.

    Galen : Je préfère te prévenir au cas où, si tu as encore des doutes. Lorsque Kinsa verra que je t'ai laissé venir avec moi pour la sauver, elle voudra immédiatement m'étriper vif. Mais je vais tout de même ce risque, parce que je pense que Kinsa ne t'aurait pas laissée seule sans t'avoir inculpé une partie de son expérience. Tu devras appliquer la moindre leçon qu'elle t'a transmise lorsque nous serons en terrain inconnu et ennemi. Et puis... t'auras intérêt à être convaincante si tu veux ramener Kinsa saine et sauve avec nous.
    Moi : Je le serai !

    J'espérais...

    Galen :  Pour le moment, on ne sait pas où Vicious se terre avec Kinsa. Utiliser la Force pour repérer son aura parmi des milliards de milliards de vies ne donnera rien et il se peut qu'il y ait des ysalamandris qui la dissimule de nous. J'ai repensé à une suggestion de Keto concernant une éventuelle balise sur le beskar'gam de Kinsa mais je ne connais pas assez son armure pour savoir si elle en a une d'intégrée. Comme tu vois, les pistes sont froides et il faudrait un miracle pour connaître la position exacte de Kinsa. Ou même un indice, ça aiderait beaucoup. Du coup, on est loin de partir d'ici là et il faudrait déjà que je vois qui d'autre pourrait m'assister à cette mission.
    Moi : Oui. Ça pourra prendre du temps, je m'en doute, mais je veux être de la partie le moment venu.
    Galen : Dans ce cas, utilise le temps qu'il te reste pour t'entraîner et te préparer au pire. Ce qui me fait penser... (Il en profite pour manger à nouveau quelques bouchées.) Il faut que je retourne rapidement à mon vaisseau pour voir ce que font Reyn et Ilan en ce moment. Si je ne suis pas là pour les arrêter, ils vont continuer jusqu'à ce qu'ils se tuent à la tâche. Je n'avais vu Ilan aussi déterminé depuis que je l'ai amené ici et pris sous mon aile.
    Moi :
    Je vais m'entraîner, oui ! Et tu peux y aller. Je vais finir de manger seule.
    Galen :
    Je comprends. (Il finit son assiette puis se lève pour aller vers la sortie mais il s'arrête un moment pour se retourner.) On fera ce qu'il faut pour ramener Kinsa avec nous. Elle aussi mérite de rentrer à la maison après s'être sacrifiée pour que nous sauvons cette galaxie. D'ici là, profite bien de ton p'tit-déjeuner. Quatre années d'autarcie pour cuisiner et à chaque fois Kinsa se régalait.

    Puis il quitta la Salle Commune, me laissant seule devant le plat auquel je n'avais pas encore touché. Je m'empressai alors de le dévorer pour retourner m'entraîner. Maintenant que j'avais réussi à négocier ça, je ne pouvais m'empêcher d'être appréhensive : et si je faisais tout rater ? Je secouai énergiquement la tête. Ce n'était pas le moment de penser à ça. Je devais plutôt trouver quelque chose qui me rendrait utile pour une mission de sauvetage.

    lundi 01 juin 2020 - 14:03 Modification Admin Permalien

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