Le Temple Jedi 6 (page 95)

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  • Avatar Ordo

    Ordo

    20524 Crédits Modo

    Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort.

    Tout juste sortis d'hyperespace au point de rendez-vous où se sont réunis les flottes de la Coalition Galactique, le Beskar IV voit un de ses appareils sortir de ses hangars: le Rebel Spire quitte le vaisseau-mère pour rejoindre la Main Ecarlate, environ une heure avant le rendez-vous prévu avec Gunnar et le conseil. A son bord, Cera Ordo, seul, fonce vers le navire de feu le plus grand sith de tous les temps. On le laisse atterrir sans encombre, depuis vingt ans ce genre de déplacements imprévus est monnaie courante surtout lorsqu'il s'agit de noms tels qu'Ordo ou Spencer. Sitôt dans le hangar, le Mandalorien pose son cargo, le verrouille et en descend rapidement. Il est accueilli sur le tarmac par Kaarr en personne. Cera s'arrête devant lui, droit comme un soldat. Le Whipid ne semble pas tranquille.

    Kaarr - Seigneur Ordo. Bienvenu. Merci pour votre apport dans la bataille. Sans vous, les pertes auraient pu être encore plus grandes.

    Cera - . . .

    Kaarr - RRmm ! Alors, que signifie cette arrivée précoce?

    Cera - Je souhaite parler au Général. Maintenant.

    Kaarr - Hum, le debriefing aura lieu dans un peu moins d'une heure. Voulez-vous rejoindre le salon en attendant de...

    Cera - Non. J'ai dit : maintenant.

    Kaarr - C'est impossible, il se repose, on ne peut pas le déranger comme ça.

    Cera - Réveillez-le.

    Kaarr - Vos intentions ne sont pas claires, qu'est-ce que vous voulez au juste?

    Cera - Je veux un entretien en "tête-à-tête", rien de plus. Si vous comptez m'en empêcher, je ferai savoir à Mandal'ore que vous n'êtes pas coopératifs.

    Kaarr - Qu...?! Vous...!!

    Bien entendu, c'est un comble pour Kaarr de faire face à tant d'hostilité tout en lui reprochant sa position défensive. Toutefois il semble que Cera Ordo soit on ne peut plus sérieux. De toutes façons, que pourrait-il se passer? Cela fait au moins quinze ans qu'il n'y a pas eu d'incident diplomatique, le chef Ordo ne s'y risquerait pas aujourd'hui. Du moins, Kaarr y réfléchit à deux fois. Trop long pour l'ex jedi.

    Cera - Dépêchez-vous de me laisser passer, je veux pouvoir parler à Gunnar avant l'arrivée des autres.

    Kaarr - ...Bon. Vous pouvez toujours essayer, mais je ne suis pas sûr qu'il vous réponde.

    Cera - Ce serait regrettable.

    Il avance d'un pas ferme et manque de bousculer Kaar mais celui-ci et ses hommes s'écartent. Froncement de sourcil de la part du Whipiid, il s'empare immédiatement d'un comlink pour prévenir qui de droit.

    Quelques minutes plus tard, un nouvel individu de haut rang fait une arrivée remarquée sur la Main Ecarlate.

    - Je veux parler à Gunnar, tout de suite.

    Kaarr - Vous vous êtes passé le mot ou quoi??

    Au fond de la Main Ecarlate, Cera passe la dernière coursive menant à la salle de conférence où la voix de Gunnar résonna tant de fois. Son ambition est aussi simple que risquée: débusquer le Général Gunnar une bonne fois pour toute, révéler son identité et le faire cracher sur sa manœuvre insensée pendant la bataille. Mais une fois arrivée dans la salle, un autre obstacle s'interpose entre son objectif et lui. Un obstacle de deux mètres cinquante, crinière rousse, air mauvais, sabre laser et lame ancestrale krath à la ceinture.

    Spencer - Gnnrrrr... Qu'est-ce que tu fous là, tête de seau?

    Cera - Je dois voir Gunnar.

    Spencer - Le voir? 

    Cera - En personne.

    Spencer - Miaaaaahahahahaaa!!!! 

    Il part dans un fou rire long et pesant qui met d'emblée Ordo sur les nerfs. Puis le Cathar se reprends et affiche son air le plus maléfique:

    Spencer - Et puis quoi encore?! Tu veux pas aussi cent creds et une barre chocolatée?? Tu ne le verras pas!! C'est une condition pour retrouver cette sale raclure de Sovereign!! J'te laisserai pas bousiller nos chances Grrrr!!! 

    Cera - ... Peut-être que tu n'as pas bien vu le match à la télé mais on vient de se faire torcher, tu n'as même pas idée de ce qu'on a perdu! Et c'est en partie sa faute. Pour comprendre, on doit le voir en chair et en os, sonder son esprit! Si tu te joins à moi, ce sera beaucoup plus simple.

    Spencer - Grrraaah!!! Vingt ans!!! Grrromf!! Vingt ans qu'on lui fait confiance!! Il nous a sauvé de l'échafaud!! T'as perdu la mémoire à force qu'on te foute des implants dans l'crâne!! J'vais pas r'tourner ma veste pour toi!! Chien de traitre!!!

    Cera - . . .

    Dark Spencer est parfaitement endoctriné. Impossible qu'il manque à sa seule tâche depuis tout ce temps: protéger Gunnar. Ordo est dépité et la colère commence à monter. Il regarde vers les holo-caméra.

    Cera - GUNNAR!!! VOUS AVEZ ÉCHOUÉ!! POURQUOI?! POURQUOI AVOIR FAIT CELA?! MONTREZ-VOUS MAINTENANT!!! MONTREZ-VOUS OU JE VIENS VOUS CHERCHER!!!

    Spencer - Grrrmmm!!! Il faudra d'abord me passer sur le corps!

    Aucun signe du Général. Cera reprends sa droiture et son air stoïque pour répondre à Spencer, tout en écartant sa cape noire d'une main et en s’emparant de son sabre laser de l'autre, activant aussi les fonctions de combat de son armure qui s'illumine par endroits :

    Cera - Ce n'est pas un problème. Notre affrontement fera peut-être des gros trous dans sa chambre forte et accessoirement sur tout ce secteur de la Main, mais si j'y suis contraint...

    - Attends, ne fais pas ça.

    Cera - ?

    Wes Hamera, d'un pas calme mais assuré, débarque dans l'antichambre à ce moment là. L'armure de Cera s'éteint tandis qu'il se détends légèrement.

    Cera - Et pourquoi pas?

    Wes - Tu affaiblirais encore plus la Coalition par ce geste.

    Cera - ... si c'est le seul moyen de comprendre, alors soit.

    Wes - C'est pour ça que je suis là moi aussi. Laisse-moi essayer.

    Le Leader de la Guilde par intérim fixe le Sith.

    Wes - Nous devons comprendre ce qu'il s'est passé. Et lui parler, en personne, comme Ange Solo a eu le droit de le faire avant nous. Nous méritons cette marque de confiance après les sacrifices... (il tente de garder sa prestance) ... auxquels nous avons consentis... Réfléchis bien, Sith, car un combat ici marquerait la fin de notre collaboration. Alors laisse-nous passer.

    Cera - Je n'aurais pas dit mieux.

    Spencer - Grnnrr mais j'dois vous l'dire en quelle langue?? J'vous buterai tous les deux avant que vous passiez cette porte!!

    Tous crocs dehors, bras écartés, une lame dans chaque patte, Spencer a hâte de passer aux choses sérieuses. S'armant à leur tour, les deux résistants qui lui font face se placent en position d'attaque. N'ayant pas d'autre choix, Wes Hamera s'est finalement résolu à rejoindre Ordo dans sa quête de vérité, quitte à passer par un affrontement qui semble maintenant inévitable.

    Ce message a été modifié par Ordo le lundi 27 mai 2019 - 17:44

    lundi 27 mai 2019 - 17:39 Modification Admin Permalien

  • Avatar AngeSolo

    AngeSolo

    28412 Crédits

    Ange, absente : Tu sais, cette fois, j'ai cru que j'allais vraiment y rester...

    Les yeux happés par le ciel, égarés dans l'immensité du blanc immaculé au-dessus d'elle, elle se laissait dérive dans les profondeurs abyssales du Chaos. Le Néant était assis sur sa poitrine, accroupi, ses iris infernaux inflexiblement rivés sur son âme qui manquait d'air. L'état de choc, c'était maintenant qu'il la saisissait. Les anxiolytiques ne la soulageaient pas. Chaque muscle, indépendant de sa propre volonté, se paralysait, rendant la tâche des anti-inflammatoires ridiculement inefficaces.

    Wes prit sa main dans la sienne tandis qu'il sentait la nuque de la Corellienne se raidir davantage tout contre son torse.

    Ange :... Et j'avais tellement mal, tellement mal, que je n'arrivais pas à penser à quoique ce soit d'autre...

    Et elle flottait, impuissante, à quelques distances de son propre corps.
    Le monde avait cessé d'exister.
    Tout s'articulait autour d'un brouillard plus tangible encore que la réalité où se superposaient temporalités et sensations. Il y avait eu cet acouphène, puissant et suraigu, sa main posée au plus près de son tympan, réflexe inutile, en espérant pouvoir s'en protéger. Ici ou là-bas, Myrkr ou Fondor. Cela ne changeait rien, cela n'avait servi à rien, strictement à rien. Puis, plus rien, le silence, seul. La réalité s'était affadie, brusquement. Tout était devenu terne, tristement terne. Chaque vestige inanimé de cette chambre à coucher avait perdu ses couleurs comme si ce qu'elle ressentait s'était échappé de sa conscience. Elle délavait les murs et les murs pleuraient la couleur de la vie qui rissolait pour se déverser sur le sol de la pièce en une immonde mare sanguinolente de teintes maladives. De livides, ils étaient passés à un gris sans éclat, lugubre, figé jusqu'à ce qu'une légère brise, fantomatique, venue d'où on ne savait où, arrachât cette fine pellicule de mort. Elle s'émiette, s'éparpille, noircit au contact de l'air et disparaît.
    Des cendres et des morts.
    Et puis, plus rien.
    Le noir complet et un chuchotement à peine audible, si familier.
    Elle en cherchait l'origine.
    Son esprit tâtonnait à l'aveugle, se désespérant d'en identifier la source. En vain. Dans cette pièce devenue carrée, sans porte ni fenêtre, il n'y avait aucune fuite possible.
    Sa poitrine se réchauffa alors. Une douleur, à peine perceptible, grandissait au milieu de sa cage thoracique et sur cette jambe inerte. Elle y plaqua ses mains et ouvrit violemment sa chemise. Il n'y avait rien sauf cette lumière spectrale, ni rouge, ni blanche qui remontait lentement, beaucoup trop lentement.
    Ce fut au tour de son larynx de se voir envahir par cette lueur translucide. Elle eut un haut-le-cœur, une soudaine envie de vomir quand elle s’empara de sa mâchoire. Elle déglutit. De la bile lui piqua la gorge et les narines. Elle cracha et étouffa sa respiration saisie par l’aigreur des relents. Elle expira bruyamment et cligna des yeux ; une fraction de seconde et il n’y avait plus rien. La substance n’était pas sur le sol, n’y était sans doute jamais venue. Le noir commença alors à se brouiller. Elle étira les bras de part et d’autre de son corps, stabilisant son si fragile équilibre.
    Ce bruit.
    Elle l’entendait toujours. Il devenait de plus en plus sonore et fusait dans toutes les directions, l’encerclant d’une mélodie qui la paralysait sur place. Elle reconnaissait les notes, ces si funestes notes, posées si parfaitement sur cette partition. De plus en plus sonore, il s’amplifiait, hurlait dans ses oreilles à la limite du supportable. Des traits sonores. A en saigner. Elle ne pouvait pas crier : elle ne savait si un mutisme soudain l’avait frappé ou si ce capharnaüm couvrait sa voix qu’on ne voulait plus entendre.
    Son nom, elle l'entendait, il lui perçait avec harmonie le peu de sens qui lui restait.
    Elle sentit deux lèvres murmurer à son oreille, un silence indistinct, à peine audible et elle comprit.
    Une main, puissante, la souleva et la tira brusquement en arrière. Elle lutta pour se maintenir sur ses deux jambes, pour ne pas s’effondrer, alors qu’un trou noir, strié de lumières, l’aspirait. En arrière, toujours un peu plus en arrière, vers ce vertige.

    Ses doigts se crispèrent davantage contre ceux du Corellien.
    Elle soupira.
    C'était fini.

    Ange, revenant à elle : Tu sais, je suis fière de toi. Cole m'a dit ce que tu avais fait ou, plutôt, ce que tu n'avais pas fait. Aussi funeste que cela puisse paraître, tu as fait ce qui devait être fait.

    De l'air fut expulsé de la poitrine.

    Wes, grave : Je ne sais pas comment tu as la force de dire ça.
    Ange, détachée : De l'endoctrinement dès la naissance, pas grand-chose de plus.

    Elle avala sa salive.

    Ange : Tu sais que Mimi ne restera pas.
    Wes, inquiet : Que veux-tu dire ?
    Ange : Sur ce plan ou sur un autre. Elle ne restera pas Leader. Je la connais.
    Wes : Je ne suis pas prêt à endosser cette responsabilité.
    Ange : Ça ne changerait rien.
    Wes : Au contraire, ça changerait beaucoup de choses.
    Ange : Ce n'est pas un choix.
    Wes : Je préfère la corde.

    Solo fit volte-face.
    Un rictus se forma au creux de son sourire.

    Ange : N'échange pas les rôles, Hamera. Je suis la pessimiste, tu es la lueur dans l'obscurité.

    Elle l'embrassa.

    Wes, se déridant : J'arrive pas à me sevrer, foutue Corellienne.

    ***


    Une jambe après l’autre, Ange descendait de la rampe d’accès qui la menait à la Main Ecarlate, seule, à bord d’un vaisseau qui n’était là que pour la déposer. Hamera n’était pas avec elle : il n’avait pas pu. Une urgence de dernière minute l’avait retenu. Elle ne devait pas s’occuper de lui, seulement se contenter d’arriver à l’heure, et accepter la prescription de son foutu médecin tant qu’elle était sous traitement.

    Le Whipid, quant à lui, l’attendait.
    Elle arriva et lui emboîta le pas.

    Kaarr : Salut, Solo.
    Ange, hochant la tête : Kaarr.
    Kaarr : La grande forme…
    Ange, un rictus : Une hanche démise, un trauma crânien, brûlures et contusions diverses…

    Elle pointa du regard ses jambes nues qu’aucun tissu n’avait su apprivoiser.

    Kaarr : Beau palmarès.
    Ange : Je ne signe pas d’autographes, navrée.

    Un rire puissant sortit de sa gorge déployée.

    Ange : Je suis un peu en avance…
    Kaarr : Tu n’es pas la seule…
    Ange¸ taquine : Je vois, je ne suis plus la seule à avoir des extras…

    Le silence qui s’en suivit remplaça sa mine réjouie par un masque de gravité.

    Ange, fronçant les sourcils : Qu’est-ce qui se passe ?

    Il ne répondit pas.
    La vision des trois mâles qui se tenaient devant elle s’en chargea.


    lundi 27 mai 2019 - 19:12 Modification Admin Permalien

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    waren

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    A bord de l'Eclipse

    Depuis une vingtaine de minutes, le super-croiseur impérial voyageait dans le grand tunnel bleutée de l'Hyperespace, Waren se tenait debout à la poupe de la passerelle. Au bout d'un moment il fit un geste et se retourna, escorté par deux chevaliers impériaux, du même pas ils marchent en direction du hangar. Au moment même ou ils quittent le centre de navigation, l'Eclipse bondit dans le système stellaire ou le Main écarlate et quelques autres vaisseaux se trouvent, il commence sa décélération mais le navire stoppe seulement au dessus du vaisseau du général Gunnar. Une navette Lambda sort du ventre du vaisseau-capitale et se dirige vers le hangar principale du navire de la coalition. En arrivant, l'empereur aperçoit par un hublot le vaisseau de l'ancien Jedi mandalorien, apparemment il n'est pas le seul à vouloir rendre des comptes avec ce fameux général. En se posant, la rampe se déplie, pour l'escorte impérial. Ils marchent à travers les couloirs, devant les yeux ronds des techniciens figés, décidément beaucoup de monde semble vouloir voir le général.  Après avoir passer une porte coupe-feu, l'Empereur ralentit la cadence et entend des bribes de conversation, il tourne la tête en direction de trois personnes visiblement en colère :

    Voix :  Nous devons comprendre ce qu'il s'est passé. Et lui parler, en personne, comme Ange Solo a eu le droit de le faire avant nous.
    Nous méritons cette marque de confiance après les sacrifices... auxquels nous avons consentis... Réfléchis bien, Sith, car un combat
    ici marquerait la fin de notre collaboration. Alors laisse-nous passer.

    Voix de Cera Ordo : Je n'aurais pas dit mieux.

    Voix de Spencer - Grnnrr mais j'dois vous l'dire en quelle langue ?? J'vous buterai tous les deux avant que vous passiez cette porte !!

    L'Empereur sourit, quel scène amusante à voir, le Cathar prêt à en découdre face à deux alliés. Ils n'ont pas remarquer Waren et ses deux acolytes. Il se racle la gorge. Les trois hommes se tournèrent vers lui, le Corelien sourcilla en faisant une moue qui signifiait en clair s'ils voulaient boire du thé avant de se cogner, puis des pas arrivèrent à droite. Waren ne pouvait pas voir qui cela était de sa position, car le mur cachait tout mais vu la cadence et le parfum.. il en avait une vague idée.

    Voix au coin : Qu’est-ce qui se passe ?

    samedi 01 juin 2019 - 05:54 Modification Admin Permalien

  • Avatar AngeSolo

    AngeSolo

    28412 Crédits

    La Corellienne, incrédule, les toisa l’un après l’autre.
    Elle ne disait rien : elle n’aurait su que dire.
    Elle ravala sa salive, inspira profondément et s’immergea dans la Force.
    Il lui fallait du calme, beaucoup de calme.
    Et désarmer cette bombe prête à exploser.

    Ange, articulant stoïquement un mot après l’autre : Spencer, range ton arme.
    Spencer : Grrrah personne ne me donne des ordres !
    Ceno : An... Ange Solo ?

    Instinctivement, elle tourna la tête dans sa direction. La stupéfaction s’était échappée de ce visage hermétique.
    C’était vrai, elle n’y avait pas pensé : elle était vivante et personne ne le savait.
    Le Cathar, quant à lui, n’avait pas cillé le moins du monde.

    Ange, un peu triste : … ou ce qu'il en reste… Qu’est-ce que vous foutez, tous les T-R-O-I-S ?

    Son regard s’appesantit sur le Corellien qu’elle désintégra du regard.
    La colère, elle la sentait monter dans cette gorge, et n’arrivait pas à la ravaler.
    Il avait menti.
    L’expression qu’il affichait lui renvoyait cette conscience de cette confiance bafouée.

    Le Mandalorien parut, subitement, plus à son aise, tandis que les iris allongés du Sith arpentaient la distance qui séparait Solo du duo qui lui faisait face. Il ne savait que faire.

    Ange, sa voix dans la direction du Cathar : Ton sabre. Range-le.

    Ses pupilles, elles, n’avaient pas quitté la silhouette de l’homme qu’elle connaissait si bien.

    Ange¸ menaçante : T’as plutôt intérêt d’avoir une sacrée foutue bonne raison, Hamera, je te le jure.
    Cera, devançant Wes : Gunnar doit répondre de sa manœuvre inconsidérée !
    Ange, ne comprenant pas : C'est pour ça que vous êtes là à vous darder le sabre comme des enfants ?
    Wes, un doigt dans le col de sa chemise : Entre autre...
    Ange : Et vous pensez que le Général est suffisamment con pour ne pas jouer cartes sur table pendant le débriefing, c'est bien ça ?

    Sa gestuelle corporelle parlait pour elle.

    Cera : ça fait vingt ans qu'on se bat pour lui ! Qu'est-ce qui fait que toi, et toi seulement, aies eu le droit de le voir en personne ?
    Ange : Parce que tu crois que j'ai la réponse ?

    Spencer abaissa ses lames à ce moment-là et sembla partager la curiosité de son ennemi juré.

    Cera : Et bien, même si toi tu ne l'as pas, nous cherchons à l'obtenir de notre côté.
    Ange : Parce que tu crois que nous ne voulons pas tous des éclaircissements ?

    Elle fit un pas en avant avec ses béquilles, mettant en avant ces brûlures et contusions qui constellaient ses membres inférieurs.

    Wes : Ange... On en a déjà parlé sur le Lame. Je n'aime pas la tournure que prend cette guerre et la manière dont réagit le Général depuis...
    Ange, menaçante : Fais gaffe à la manière dont tu vas finir cette phrase…
    Wes, sur la défensive : Depuis que vous êtes revenus...

    Cette fois Spencer s'était calmé. Il croisa les bras et observa la scène avec cette intensité spectatrice de tout amateur d’holofilm, popcorn en mains.
    Cera, lui, regardait les deux Guildeurs et ne bougeait pas. Son silence, seul, montrait tout le soutien qu’il portait à Hamera.

    Ange : Ouais… Depuis qu'on est revenu, comme tu dis... C'est vrai que ramener des alliés supplémentaires était une grave erreur. On aurait tous mieux fait de guerroyer chacun dans notre coin. Et c'est aussi vrai que j'ai l'habitude de déposer ma vie dans les mains de n'importe qui, quelqu'un capable de vous cacher une certaine partie de la vérité, pour nous la faire à l'envers, en somme…

    Elle suspendit son souffle et dévisagea le Corellien.

    Ange, les reproches à peine voilés : C'est ce que je dois en conclure, Wes Hamera ?
    Wes : On peut parler de ça plus tard ?
    Ange : Je croyais qu'on était pourtant dans la toute transparence dans cette alliance, non ?
    Cera : C'est ce que nous croyions aussi, jusqu'au mouvement imprévu de la Main Ecarlate. Et toi, tu étais où pendant ce temps ? Comment t'es sortie de là ? Kinsa m'a dit que tu étais encore à bord de la station quand Gunnar a déplacé son vaisseau.

    Kinsa.
    Bordel.
    Elle n’y avait même pas pensé.

    Ange, avec sarcasme : Moi ? En train d'agoniser sous les explosions… Vous voulez voir le reste des preuves, peut-être ? Mon abruti de novice est venu me chercher....
    Spencer : Bon, je veux pas vous casser votre petite réunion de famille mais on va finir par se fritter ou pas ?
    Les trois autres : La ferme !
    Ange, comme si elle n’avait pas été interrompue : …en mettant sa vie une fois de plus du mauvais côté de la balance…

    Ainsi, Spencer, vexé, se mit à tourner comme un lion devant le sas de Gunnar en feulant tout seul.

    Cera : Pr'Col ? Je vois... cela ressemble assez au Guildeur que j'ai croisé sur Dxun...
    Ange : Lui-même. Le même taux de suicide dans le sang que son imbécile de mentor.
    Cera : Cela n'explique pas le mouvement de Gunnar. Nous voulons des réponses.
    Ange : Tout le monde veut des réponses. On va s'asseoir ?

    Wes se mut en premier, abdiquant.
    Il s’avança vers la porte et lui tint.
    Ange, quant à elle, le remercia par un flot d'insultes et des menaces en vieux corellien, avant de disparaître par l’ouverture.
    Cera les regarda passer stoïquement devant lui, sans broncher, puis se décida à les imiter.
    Ce fut à cet instant précis que Kaarde se présenta, les sens l’alertant de la tension ambiante.
    Cera prit place tandis que la présence de Waren prit elle aussi sens pour ceux qui étaient déjà présents.

    Waren : Je commençais à avoir des fourmis dans les jambes…
    Kaarde : J'ai raté quelque chose ?
    Ange, avec un sourire : La vision intégrale de mes cicatrices.


    mardi 04 juin 2019 - 22:35 Modification Admin Permalien

  • Avatar galen-starkyler

    galen-starkyler

    17598 Crédits

    Bien avant le débriefing...

    J’aurais dû me douter que la rencontre serait aussi brutale que je le redoutais. Non pas que je savais ou ignorais qu’elle reviendrait aussi vite à bord de la flotte Chu’Unthor avec sa jeune padawan mais je ne m’attendais pas tant à ce qu’elle fasse aussi brusquement et brièvement la connaissance physique de la jeune cinnagarienne chasseresse qui ne perdait pas une seconde à railler. Toujours est-il qu’intervenir pour résoudre le conflit n’a pas été positif et m’a même ridiculiser encore plus devant elle. Bien heureusement, la conservation s’est vite terminée lorsqu’elle nous laissa pour aller rejoindre les maîtres du Conseil. Tout en laissant un « tes insultes craignent » à la jeune blonde avant de s’éloigner. C’est en la voyant partir assez loin, en silence, que Fanny Keto a attendu pour lâcher dans son dos…

    Fanny : - Les tiennes aussi, emmerdeuse de sainte-nitouche.
    Moi : - Bon, ça suffit les insultes ! Je ne vous permets pas de vous prendre comme ça davantage à ma petite amie !
    Fanny, incrédule : C'est votre petite amie ? Sérieusement ?
    Moi, menaçant et penché au-dessus d’elle : - Continuez à faire la maline et je vous ramène illico au trou jusqu'à la fin de vos jours ! Avec en option conditionnement sous basse oxygène.
    Fanny, paniquée : - D’accord, d’accord ! Je me tais, je me tais.
    Moi, redressé : - Merci.

    Je lui fais signe de me suivre, elle réagit rapidement, et nous traversons le hangar principal en diagonale pour atteindre l’entrée du sas d’arrimage de ma corvette. Longer le long couloir étroit se déroule dans le silence, moi devant et elle derrière, puis nous entrons à bord du Pégase Vengeur en allant directement au pont unique de commandement. J’aurais pu me rendre directement dans la salle commune du vaisseau, au niveau intermédiaire de la coque, mais mon instinct doublé de mon sens de la vie me prévient que la plupart des personnes de l’équipage s’est rassemblée dans cette pièce importante.
    L’entrée droite s’ouvre de ses deux battants coulissants et épais, je pénètre le premier dans la salle et observe le pont en silence. Si je savais que R1-P7 serait en grande partie occupé à la charge de l’ensemble du vaisseau (il a pris à cœur son statut de quartier-maître), je découvre les deux jeunes humains qui s’exercent modérément avec des sabres d’entraînement. Bien qu’Ilan soit plus grand et plus musclé, il n’est pas aussi entraîné que Reyn dans les bases du sabre ; elle lui démontre ses cadences régulières et approfondies en usant autant de ruse et de finesse et de rapidité. Normalement, rien n’aurait perturbé leur mêlée au sabre avec le calme ambiant mais il s’avère que ma présence dans la Force oblige Reyn à stopper leur dernier croisement et à pivoter vers moi, avec une stupéfaction réjouie.

    Reyn, en précipitant sur moi (télépathie) : - Grand-frère !
    Moi, la réceptionnant : - Salut Reyn !
    Reyn, câlinant (télépathie) : - Je suis contente que tu sois revenu.
    Moi : - Moi aussi je suis content que tu ailles bien. (Elle se recule de quelques mètres puis je regarde Ilan.) Et toi Ilan, comment tu te portes ?
    Ilan : - Je vais bien merci. Je m’en sors bien malgré que j’aie été en difficulté dans l’énorme vaisseau où tu m’as laissé. Une chance que j’ai pu contacter…

    Il s’arrête brusquement et nettement en distinguant derrière moi la silhouette de la jeune blonde.

    Ilan, craintif : - Euh Galen, il y a…
    Moi : - Oui je sais, Fanny Keto derrière moi. Elle est en liberté conditionnelle.
    Ilan : - Tu es sûr qu’on ne craint rien à la voir déambuler dans la flotte ?
    Moi : - Le Conseil l’a mise sous ma responsabilité et je garde un œil sur elle. Tant que je l’ai dans mon giron et qu’elle se comporte bien, tout devrait bien se passer.
    Ilan : - D’accord. Si tu le dis…
    Fanny : - Bien sûr qu’il le dit, j’ajouterais à ça que je me ferais toute petite dans votre flotte. De ce que j’ai pu voir et entendre dans cette flotte, découvrir l’envers de votre ordre est un motif suffisant.
    Reyn (télépathie) : - Je pense que les maîtres te préfèrent loin des activités de notre ordre.
    Fanny : - T’inquiète pas, j’ai saisi que je devrais être loin de vos nouvelles recrues pour ne pas troubler votre recrutement sommaire. Et pendant que j’y pense… tiens, merci pour ta console.

    Fanny lui tend la data-console prêtée à sa propriétaire et celle-ci la récupère bien volontiers, la tenant bien en mains pour s’assurer que tout continue de fonctionner. Je peux déjà voir que l’appareil et son contenu n’ont rien d’inhabituel. Reyn nous laisse toute heureuse pour sortir du pont et aller à sa chambre ; je pense qu’elle veut reprendre une partie laissée en cours. Ilan se décide à ranger de son côté les deux sabres d’entraînement dans le local situé au niveau en-dessous. Quant à R1, il se contente de me signaler que rien de bien mauvais ne vient pointer le bout de son nez ; il ajoute sarcastiquement qu’en compère tout de noir vient de regagner le vaisseau dont il est attaché, soulignant le vocabulaire très strict de leur rencontre.

    Fanny : - C2-B5 est d’un tempérament très militaire, même quand il converse. Il ne faut pas y prêter attention, c’est à cause des nombreuses réinitialisations régulières qu’il a eu durant sa première période d’emploi. Sinon, son caractère sérieux cache un cœur sensible quand on le côtoie bien.
    Moi : - C’est un peu comme R1 et moi, vous le présentez comme un partenaire amical.
    Fanny : - On peut dire ça.

    Ce qui me fait penser à regarder, à travers une des vitres de transpacier à tribord du pont, l’extérieur spatial. Je me rends compte que le yacht royal de type H2 est encore amarré à ma corvette, sans bouger ni laisser transparaître le moindre mouvement suspect. Voir ce vaisseau me rappelle que j’étais surpris d’apprendre que la jeune chasseresse de Forceux vient de Koros Major. Je me tourne vers elle en lui désignant l’appareil.

    Moi : - Dites, il vous appartient vraiment ce yacht nabien ?
    Fanny : - C’est mon vaisseau propre. Un modèle bien supérieur au précédent, dont les plans d’amélioration et de sophistication ont été dessinés dans les industries de Cinnagar. Seules la noblesse, libre comme ancestrale, et la classe méritocratique peut se servir de ce vaisseau pour leurs propres usages de déplacement. Il m’a été offert pour me déplacer convenablement lors de mes missions.
    Moi, railleur : - Alors comme ça vous êtes une aristocrate sous cette peau de chasseresse ?

    Elle ne me répond pas et me lance un regard neutre, presque froid, avant de détourner de moitié ses yeux vers autre chose. J’ai le pressentiment que j’ai touché un point sensible dont elle ne veut pas discuter ou qu’elle n’apprécie pas d’en parler. Tout en la voyant marcher lentement le long du côté bâbord, je relance la conversation en choisissant d’être moins direct et plus tendre.

    Moi : - Vous devez avoir de la chance d’être née noble pour avoir un engin pareil. En soit ça explique d’où vous tirez votre audace et votre instinct de supériorité, sans vous critiquer. C’est juste que je ne vous pensais pas issue du milieu noble. Votre père doit être très haut placé pour offrir un yacht royal H2.
    Fanny, le regard dans le vide : - …
    Moi : - Vous savez, ce n’est pas en faisant la sourde réservée que je vais abandonner le sujet aussi aisément. Vous vous étiez vantée de savoir qui j’étais, pendant que vous me poursuiviez, alors que moi je vous découvre au fur et à mesure indirectement. C’est si dur que ça de se dire fille de noble ?
    Fanny : - Ma mère est l’Impératrice de Teta.
    Moi, après un court silence (façon Denis Brogniart) : - Ah !

    La nouvelle de l’identité véritable de la jeune fille fait plusieurs fois le tour de ma tête avant que je me rende compte que c’est qu’elle a finit par dévoiler et qu’elle ne me ment pas. C’est d’ailleurs tout le contraire, elle vient de le dire en toute sincérité.

    Moi : - Mais alors ça signifie que vous êtes… ?
    Fanny, toute droite et face à moi : - Oui. En vérité je suis Flaurelin Tintallë Keto, aînée de la famille dynatisque des Keto et princesse de l’Empire de Cinnagar. Je suis l’enfante héritière d’une des monarchies les plus anciennes et plus puissantes de la République, voire de la galaxie. « Fanny » est le diminutif usuel de mon prénom, pour éviter qu’on me prenne pour ce que je ne veux pas paraître.
    Moi : - Eh ben… Je me pensais paré à tout en voulant vous connaître davantage mais là vous m’avez surpris. Dire que je me suis fait poursuivre depuis le début par une princesse-soldate, mon père s’est bien amusé à se garder ça pour lui. Il est au courant je suppose, ça ne me surprendrait pas.
    Fanny : - Évidemment, c’est à lui que ma mère m’a confiée pour que je sois admise au CSR. Il a fait longtemps parti de ces personnes qui voyaient l’intrépide guerrière et non la « petite aristocrate bêcheuse » que la plupart de mes camarades me qualifiait. Je vous préviens, je vous interdis de faire pareil.
    Moi : - Tant que vous ne m’appelez plus par mon pseudo à tout champ, vous avez ma parole. Revenons à votre cas, je comprends que votre mère est une personne hyper influente mais qui est votre père ?
    Fanny, se rapprochant un peu plus : - C’est l’ex-sénateur Alastrann Vallow, redevenu commandeur militaire pour maintenir la paix et la sûreté dans le centre de la République. Mes parents se sont connus jeunes et leur relation était autant une histoire d’amour que de profit pour leurs familles. Mon père avait pu prendre la place de sénateur pour ses talents oratoires et médiateurs, bien que son excellence dans ce domaine ne lui a servi que peu quand il s’est opposé ouvertement à la radicalisation du gouvernement.
    Moi : - Vous aimez votre père ?
    Fanny : - Beaucoup. C’est grâce à lui que j’ai pu apprendre à me battre, à profiter des mêmes leçons que mon frère et à me tailler l’identité que je souhaitais adhérer. Il a toujours été là pour me soutenir. Mais aujourd’hui, il est perpétuellement à bord de sa flotte à s’assurer que les mondes centraux de la République restent dans le giron de Coruscant. Il n’a plus de temps pour revenir à la maison.
    Moi : - Je comprends.

    En tout cas, plus j’en apprends sur elle et plus je comprends que j’ai devant moi une jeune fille de lignée royale dont les parents et la formation ont forgés son tempérament et son expérience de la vie, ce qui la présente comme sensible et émotive sous ses airs vaillants et hautains épris de justice. L’idée qui me vient alors est de lui tendre la perche pour l’aider à se faire une meilleure idée de comment se battre dans cette guerre, lui montrer que son souhait de justicière aventureuse peut se mêler parfaitement à la lutte Jedi. En sachant que je vais m’adresser à une emmerdeuse du centre républicain qui m’a fait vivre un enfer, je me dis que je ne perdrais rien à chercher à l’aider. Sa liberté conditionnelle s’avère utile, en réalité.

    Moi : - Vous savez quoi Fanny ? Je pense que vous avez bien fait de vous dévoiler aujourd’hui. Avec le recul, je suis prêt à vous pardonner vos erreurs de soldate endoctrinée. Alors pour une fois, je vais prendre mon mal en patience et mettre cette chance de vous avoir à l’œil pour vous aider.
    Fanny, perdue : - M’aider ? En quoi vous pouvez m’aider, vous êtes un chevalier Jedi.
    Moi : - Je suis surtout un garçon de la même région que vous avec une toute autre expérience de la vie. Certains Jedi ne vous auraient pas laissé de seconde chance ni même sortir de cellule en temps de guerre comme celle-ci. Moi j’ai eu à accorder une nouvelle chance, même à ceux qui étaient symboliquement mes pires ennemis. Je pense que nous devrions prendre d’un bon point cette décision du Conseil comme une collaboration progressive. Avec ce qu’Aynor a révélé de vos intentions, j’en ai maintenant la preuve. Quand vous vous y mettez, vous pouvez avoir un bon fond et mettre de côté la chasseresse que vous êtes.

    La réaction gênée de la jeune blonde est bien représentée par ses pommettes qui deviennent plus roses que beige clair, tandis que la stupéfaction-frayeur miroite dans ses deux yeux émeraude. Une courte minute plus tard, elle se reprend tout en cherchant à éclaircir mes intentions.

    Fanny : - Je ne sais pas si on vous a déjà dit que vous étiez du genre stupide, malgré votre bravoure, mais j’ai l’impression que vous croyez que je vais vraiment changer aussi rapidement de camp.
    Moi : - Je ne vous demande pas de changer de camp mais de changer de point de vue. Vous avez été active pour chasser les sensibles et utilisateurs à la Force alors vous n’avez qu’à convertir votre nombre de vies prises à celui de vies sauvées. D’ailleurs, on va faire mieux. Je vous propose un marché : vous m’aidez à remettre cette galaxie dans l’état où elle devrait être, et vous laisserait consulter le Codex pour en apprendre plus sur l’Ordre et son implication dans ce conflit. Comme ça, nous sommes tous deux gagnants.

    Je crache aussitôt dans ma main droite et la lui tends aussitôt.

    Moi : - Alors, vous vous sentez apte à vous repentir et à satisfaire votre curiosité, « princesse » ?

    Elle me regarde avec de grands yeux, comprenant que l’offre n’est pas anodine ni médiocre pour elle, mais elle n’en reste pas moins dans sa nature réservée et hautaine. Sa réponse est aussi satisfaisante que dédaigneuse quand elle me serre la main après avoir craché dans la sienne.

    Fanny : - Hum ! Soyez sûr Galen, je ne le fais que parce que j’ai l’intention de survivre à cette guerre. Si ça me permettra de mieux comprendre votre retour et l’intérêt de cette Rébellion, tant mieux. Si ça m’oblige à mettre de côté mon souhait de faire justice pour mon gouvernement, tant pis. J’accepte le marché.
    Moi, satisfait : - À la bonne heure. Et n’oubliez pas : je vous ai à l’œil^^
    Fanny, incrédule : - Oh, j’ai peur…

    À peine notre poignée de main franche terminée, je reçois un texto sur mon comlink. On dirait que Kinsa me propose de faire entraîner ensemble Ilan et Zadyssa ; cette occasion me semble adéquate pour que mon jeune padawan se rapproche de sa demi-sœur. Je viens à sa rencontre pour le lui annoncer, après avoir suggéré à la jeune cinnagarienne de rester dans les parages. De toute façon, avec son bracelet à la cheville, elle ne pourra pas quitter mon vaisseau aussi facilement : un dispositif caché l’en empêche.

    La suite dans très bientôt^^


    Ce message a été modifié par galen-starkyler le dimanche 23 juin 2019 - 12:11

    samedi 22 juin 2019 - 22:51 Modification Admin Permalien

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    Zadyssa

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    Kinsa : Ça te dit un entraînement avec ton demi-frère ?

    L'information mit longtemps à monter à mon cerveau. Demi-frère... ? Ah ! Ilan !

    Moi : On va se battre l'un contre l'autre ?

    Mon maître esquissa un sourire.

    Kinsa : C'est ça. Et je compte sur toi pour le vaincre !

    J'opinai du chef en me remémorant rapidement les rudiments que j'avais appris. Je maîtrisais de mieux en mieux le Shi-Cho et Kinsa m'avait aussi montré quelques coups à utiliser au corps-à-corps, sans sabre, notamment ce fameux coup de pied dans le plexus.

    Nous nous rendîmes donc sur le vaisseau de Galen que je trouvai quand même sacrément grand pour une seule personne. Mon maître m'annonça cependant qu'il n'était pas seul puisqu'il y avait Ilan, Reyn, sa petite soeur, et... la Chasseresse dessus. Si quatre personnes restaient tout de même peu pour un vaisseau de cette taille, la mention de la Chasseresse me fit oublier cela et je me tendis immédiatement. Les Chasseurs... Je les avais tant redouté que le simple fait d'être proche de l'une d'entre eux me faisait peur. Bien sûr, elle était inoffensive, m'avait dit Kinsa, mais je ne pouvais m'en empêcher. Celle-ci parut comprendre et posa une main sur mon épaule :

    Kinsa : Je ferai en sorte qu'elle s'éloigne de toi, d'accord ?
    Moi  : D'accord...

    Par chance, je ne la vis nulle part, elle s'était vraisemblablement éloignée. Tant mieux ! Je ne pouvais pas la voir. C'était l'un des leurs qui avait tué mon ex-maître... Je secouai brusquement la tête pour me concentrer sur l'instant présent : battre Ilan.

    Le jeune humain d'Haruun Kal était en face de moi, le sabre allumé, tandis que Kinsa et Galen étaient en retrait pour nous conseiller en bons maîtres qu'ils étaient. J'allumai également mon sabre d'emprunt tout en songeant que viendrait le jour où je construirai le mien, et il serait vraiment à moi ! En garde, j'attendis que Galen lance le début du duel et m'élançai aussitôt que celui-ci résonna.

    Nos lames se croisèrent une fois, puis deux. Ilan avait aussi beaucoup travaillé, devinai-je. Ses coups étaient plus justes et plus précis que la première fois que je l'avais affronté. Mais moi aussi j'avais progressé et, surtout, je me fondai davantage dans la Force. La Force qui avait été si peu présente quand j'étais enfant me semblait désormais facilement accessible et y plonger fut rapide. Mes sens s'aiguisèrent rapidement et je fis en sorte de me fier davantage à elle qu'à mes yeux. Grâce à cela, je pris l'ascendant sur mon demi-frère et lui qui avait beaucoup attaqué au début commença à être acculé par mes offensives répétées.

    Galen : Reste calme, Ilan. Si tu te pares bien, elle ne pourra pas percer ta défense.

    C'était ce qu'il allait voir ! Diversifiant au maximum mes coups en maniant estocs et attaques circulaires, je crus à un moment avoir réussi à créer une ouverture à l'aide d'une feinte mais le jeune homme eut le réflexe salvateur de s'écarter d'un pas et évita ainsi ma lame. Déçue, je jetai un coup d'oeil à mon maître pour voir si elle avait des conseils à me donner mais rien. Elle semblait au contraire très... confiante.

    Le coup de la victoire arriva ainsi très vite : vint le moment où nous nous retrouvâmes en bras de fer, assez embêtés, en nous demandant comment en sortir sans perdre l'avantage ou se mettre en mauvaise posture. En constatant que les deux mains d'Ilan était occupées et que son abdomen était en libre accès, mon corps réagit tout seul. Répéter le même mouvement plusieurs fois l'avait vraisemblablement rendu automatique. Ainsi, je déviai instinctivement son sabre vers le bas pour être plus en équilibre et enchaînai presque simultanément avec le coup de pied. Ilan en fut surpris et déséquilibré et j'en profitai pour le désarmer en frappant le dos de sa main directrice avec mon pied comme me l'avait appris Kinsa. J'attirai ensuite à moi le sabre qu'il avait lâché et le menaçai avec les deux lames.

    Kinsa : Je pense qu'on peut dire que Zadyssa a gagné.
    Moi, fière : Yes ! Eh, t'as vu, t'as vu ? j'ai utilisé le coup de pied !

    Elle eut un sourire amusé.

    Kinsa : Oui j'ai vu, c'était très bien.
    Moi : En plus, il est parti tout seul, c'est devenu un automatisme !

    Fière, elle m'incita cependant à me calmer parce que d'un, je faisais trop de bruit, de deux ce n'était pas très juste par rapport à Ilan.

    Kinsa : Et souviens-toi : la violence, c'est toujours en dernier recours, d'accord ?
    Moi : Évidemment, on est des Jedi quand même.
    Galen : Vous faites un autre combat ? Je crois qu'Ilan veut sa revanche.
    Moi : Oh non, j'ai une meilleure idée ! On fait Ilan et toi contre Kinsa et moi !

    dimanche 23 juin 2019 - 13:00 Modification Admin Permalien

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    galen-starkyler

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    Avant le débriefing (encore^^) … (Post fait avec Kinsa)

    La seconde manche de l’entraînement s’était donc déroulée à deux contre deux. Bien que la jeune Zadyssa est épaulée de près par sa mentor, spécialiste dans le combat rapproché et les techniques plus directes, le jeune korunnai Ilan est aussi avantagé par le jeune bretteur polyvalent que je suis ; je n’ai pas passé quatre ans d’autarcie sans avoir perfectionné mes cadences au(x) sabres, allant jusqu’à approfondir ma forme de prédilection vers sa forme supérieure. La jeune humaine de Metellos en a fait l’expérience en pensant m’avoir avec les mêmes stratégies qu’à la précédente manche ; je lui ai retourné la situation à son désavantage, tandis que la gardienne en armure en a profité pour faire de l’environnement son atout. Bref, nos deux apprentis ont pu avoir une occasion de découvrir la valeur respective de leur maître.

    La séance amicale étant terminée, il ne reste plus que moi et Ilan pour faire quelques derniers exercices pour compenser son échec face à sa demi-sœur. « On se relève plus vite en apprenant de nos échecs », lui dis-je pour le motiver. Néanmoins, un énième texto m’empêche de continuer à faire cours à Ilan et je suis obligé de répondre présent. C’est donc en quittant ma corvette que je me rends directement à bord de l’Arrow ; je foule de nouveau ce vaisseau pour rendre visite à son actuelle propriétaire, soit de ma propre initiative la plupart du temps soit parce qu’elle me l’a demandée.
    Et alors que je la trouve dans ses quartiers personnels, la porte étant grande ouverte, je ressens déjà une ambiance tendue. Un pressentiment que quelque chose de très pesant plane dans cette pièce en stagnant : de plus, je découvre Kinsa dans ses vêtements ordinaires et en train de ranger son armure en attente. Son regard est neutre et vide, trop concentrée ou absorbée par ces pensées pour sentir ma présence.
    Je tends mon poing droit vers l’encadrement de la porte et donne trois coups pour toquer poliment.

    Moi : - Kinsa, tu veux me parler ?
    Kinsa, surprise : - Oh ! Oui. Je ne t’avais pas entendue.

    Elle se redresse rapidement, délaisse un moment ce qu’elle faisait puis elle m’invite à entrer. Je me contente de faire trois pas en avant, une distance suffisante entre nous. Je me rends compte de suite qu’elle a l’air un peu gênée de vouloir me parler mais elle l’ose tout de même avec un ton ferme.

    Kinsa, inquisitrice malgré elle : - Je sais que tu ne vas pas aimer mais… Tu es vraiment sûr, de toute cette histoire avec cette Fanny Keto ?
    Moi : - Tu peux t’expliquer plus clairement s’il-te-plaît ?
    Kinsa : - C’est littéralement une Chasseresse, qui a poursuivi les nôtres. Tu ne trouves pas que c’est une mauvaise idée de l’avoir sortie de sa cellule, alors qu’on arrive à un moment si crucial ?

    J’aurais dû m’en douter, elle m’a convoquée en privé pour seulement… me faire part de son scepticisme sur la liberté conditionnelle de Fanny Keto. Comme si avoir en parler quelques instants plus tôt ne suffisait pas à lui laisser une marge. En même temps, elle n’a pas tort de rester sur ses gardes mais elle n’a pas vraiment conscience que cette situation dépend aussi d’une bonne volonté.

    Moi : - La laisser en cellule n'aurait fait que lui donner une raison de plus sur les idées négatives que la République lui a inculpée. Les Jedi sont censés être des médiateurs de paix, pas des geôliers sans scrupules. Et quand bien même elle est Chasseresse, je préfère m'assurer de ses motivations sur le terrain après sa cure d'isolement.
    Kinsa : - Des geôliers sans scrupules ! Elle était simplement emprisonnée. (Elle laisse s’échapper un petit rire avant de se ressaisir.) On est au milieu d'une guerre, Moi. On ne peut pas juste espérer que les autres aient la morale pure et envoyer des ennemis sur le terrain, c'est ridicule. Si j'ai appris une chose chez les Mandaloriens, c'est que les choses ne sont pas toujours comme on veut qu'elles soient.
    Moi : - Je ne te dirais pas le contraire, c'est ce qui se passe dans toute la galaxie. C'est même ce qui se passe aussi au sien de cette Rébellion, on a été obligés de coopérer avec des ennemis que notre mystérieux Général a rallié et on a du mettre notre mal en patience.

    Elle s’apprête à intervenir à ce sujet mais je reprends de suite, tandis que je lève mon index devant elle.

    Moi : - Je sais, tu vas me dire que ce n'est pas la même chose, que là c'est une soldate de la République. Seulement, pour moi c'est une occasion de mener la guerre sans forcément blesser ou tuer. Convaincre de l'authenticité de notre lutte, c'est là ce que je me suis mis en tête quand j'ai accepté que Fanny soit en liberté conditionnelle.
    Kinsa : - Je ne sais pas ce que tu vois en elle, mais tu vas être déçu.
    Moi, frustré : - Ce qui me déçoit pour l'instant, c'est que tu te préoccupes de ce qui pourrait arriver de pire au lieu d'envisager le meilleur de cette situation. Non pas que je me laisse bêtement embobiner, je suis conscient de qui elle est, mais sache que l'avoir eu à dos ne m'oblige en rien à la confondre avec d'autres.

    Mon interlocutrice devient aussitôt plus ferme, sa nervosité se fait encore plus sentir tandis que ma remarque vient de la piquer au vif.

    Kinsa : - Qu'est-ce que tu insinues, Galen ?
    Moi : - Tu crois que j’n’ignore rien de ta double-allégeance depuis que tu es revenue de Mandalore ? Revenir faire la paix avec les tiens et devenir cheffe de clan n'a pas suffi apparemment, vu que tu discutes en cachette avec la souveraine de ton peuple.
    Kinsa : - J'ai toujours eu ma double allégeance. Tu l'as toujours su. Et… Tu m'espionnes ? J'y crois pas… Tu me fais si peu confiance ?
    Moi : - Je t'ai toujours fait confiance jusque-là, durant notre période à l'Académie et notre autarcie dans les confins de l'univers, mais il y aura bien un moment donné où ton secret serait découvert. Je ne l'ai vu que par simple coïncidence, je passais juste par là. Et je n'a rien dit parce que tu devais avoir tes raisons. Alors crois-moi, j'estime que Fanny n'est pas seule à faire double-jeu.

    Si quelqu’un d’autre que nous deux tente de s’approcher du vaisseau pour quémander sa résidente, je lui conseille intérieurement de rebrousser chemin ou de prendre une autre route parce que l’Arrow commence à se remplir de mauvaises ondes encore précoces.

    Kinsa, incrédule : - Mon secret ? Whoah. C'est vrai que c’n’est tellement pas évident de deviner que je suis Mandalorienne, j'y avais pas pensé. J'ai appelé Mand'alore parce que j'étais son envoyée pour une mission, voilà tout. Et depuis quand t'as décidé que je devais justifier la moindre de mes actions ?
    Moi, sceptique : - Vu la tournure des choses qui se sont passées, je ne serais pas surpris que ça concerne les Jedi. Ce serait franchement trop flagrant si ça ne concernait que les Mandaloriens. Même pour de l'espionnage.
    Kinsa, énervée : - On va sérieusement aller sur ce terrain ? Tout à coup, quoi ? Je suis une traîtresse ?! J'ai déjà eu droit à ça, mais de l'autre côté, et surtout pas de la part d'une personne qui est censée me soutenir !
    Moi, énervé : - Est-ce que je viens de te traiter de traîtresse ?! Est-ce que j'ai une seule fois introduit ce mot pour te décrire ?! Non, il ne me semble pas ! Je ne suis pas aller jusque-là, je ne fais que t'exposer mon point de vue sur ce que tu es en train de faire ou de devenir.
    Kinsa : - Bien sûr. Ce que je vois, Moi, c'est qu'encore une fois, tu essaie de me contrôler. Parce que les Mandaloriens ? C'est une partie de moi que tu es très loin de maîtriser.
    Moi : - Je ne maîtrise rien du tout, je n'ai rien à y gagner. Je ne fais que t'aider et t'apporter mon jugement. Tout comme tu me juges sur la manière dont je me charge de Keto.

    Je viens à peine de terminer qu’elle vient de faire un pas de plus vers moi en une fraction de seconde.

    Kinsa, en colère : - Ce que tu fais, ce n'est pas m'aider. C'est porter un jugement sur quelque chose que tu es très, très, très loin de comprendre. Je crois que même ma padawan y connaît plus que toi, c'est dire. Mais tu veux qu'on y aille franchement ? Tu n'as qu'à le dire, parce que dernièrement, il y a beaucoup de choses que j'aimerais faire sortir sur ton comportement.

    Je préfère garder le silence tout restant immobile, m'attendant à toutes les sortes de défauts que va me sortir Kinsa en guise de réplique. Vu la tournure de cette conversation, c’était indéniable.

    Kinsa : - Tu es borné, et tu refuses de voir au-delà de ta vision étriquée et idéalisée de la galaxie. Tout le temps, tu essaies de me changer, parce que je ne corresponds pas à l'idée que tu te fais de moi. Je suis comme je suis, et si ça ne te plaît pas…
    Moi, la coupant net : - Et ça veut dire quoi au juste, « je suis comme je suis » ? Une jeune twi’lek mandalorienne qui a vécu l’enfer sur sa planète, qui a su profiter d’un ordre plurimillénaire pour lui apprendre l’importance de la paix et de la liberté, de la justice, tout en étant tiraillée par les deux côtés de sa personne en faisant un choix difficile ?! Tu es un problème cornélien ambulant, tu ne poses jamais les bonnes questions sur ce que tu veux vraiment être ! Tu n’envisages jamais de troisième chance ! Et encore, tu pourrais très bien finir dans un cas similaire à Ceno lors de la crise sur Rhommamool.
    Kinsa : - Sors.

    Le silence complet. Plus rien ne résonne autour de nous tandis que l’ardeur est au vif. Sors, c’est tout ce qu’elle trouve à dire pour clôturer cette conversation. Sur un ton impératif. Je reste une minute muet et sans bouger, tout droit et patient.

    Kinsa, sifflant de colère : - Je crois t'avoir demandé de sortir.

    Je ne me fais pas prier une nouvelle fois, tourne lentement les talons et je prends la sortie de ses quartiers. Je décide néanmoins de m'arrêter un dernier instant sur le palier...

    Moi, d’un ton neutre et ferme : - Un de ces jours, ça risque de mal finir Kins'ika. Et ce jour-là, je préfère ne pas savoir lequel de nous deux en pâtira de sa vie.

    Puis je m’en vais pour de bon. Je traverse le corridor en direction de la sortie du vaisseau, la dernière chose que j’entends de la pièce étant ces quatre mots hurlés avec colère.

    Kinsa : - Ne m'appelle pas Kins'ika !!

    Un objet vole avec force contre le mur voisin à l’entrée de chambre, se fracassant dans son impact. Je ne me retourne pas ni ne m’arrête pour voir, sachant au bruit qu’il s’agit d’une des petites figurines en phrik que j’avais fabriqué durant notre autarcie. Non, je me contente de partir machinalement sans un mot de plus ni me retourner. Je vagabonde dans les couloirs du Tarentule II, l’esprit noyé de colère et de frustration, avant de me rendre illico presto dans mes propres quartiers sur le Raider arrimé. Ce n’est qu’une fois dans ma chambre… la porte fermée et verrouillée derrière moi… immobile sur le parquet tapissé… que je ne me retiens plus d’exprimer ma colère.

    Moi : - M*RDE, M*RDE, M*RDE !!

    Un grand creux apparaît dans le mur de ma chambre, assez profond pour qu’on s’aperçoive de fissures flagrantes et d’une bosse de l’autre côté. Je ramène mon poing gauche vers moi, sans prêter attention au sang qui commence à couler des quelques coupures sur le dos. J’aimerais déverser ma colère sur autre chose que mes murs mais mon esprit est trop embrumé pour réfléchir. Je ne vois plus qu’une solution.
    Je me couche lentement sur le sol. En biais sur mon bras gauche.
    Et je tente de me calmer. De reprendre un état stable mentalement….
    Tandis que de fines gouttes de chagrin commencent à noyer mes yeux.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le dimanche 23 juin 2019 - 20:11

    dimanche 23 juin 2019 - 15:49 Modification Admin Permalien

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    Kinsa-Talik

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    Au moment où Galen quitta mes quartiers, je me laissai tomber sur ma couchette, découragée. Je ressentais une sorte de mélange de tristesse et de colère, qui prenaient un nouveau sens après cette confrontation. Je n’aurais jamais cru qu’il pourrait agir ainsi… Bien sûr, en défendant Fanny, il prenait le parti le plus Jedi, mais ne voyait-il pas les choses de manière réaliste ? Et quel Jedi digne de ce nom se retournait contre la personne qu’ils étaient censés…aimer ? Je ne savais plus quoi penser, ni de lui, ni de la situation, et je me contentai de fixer le vide, une boule dans la gorge. 

    Je ne pouvais pas nier que j’avais senti venir cette dispute. Elle se profilait depuis des semaines… Depuis que la guerre avait vraiment commencé, en fait. Physiquement, nous n’étions pas toujours séparés, mais à chaque fois, nous étions opposés sur un point. Sur Anaxes, je l’avais réprimandé pour avoir emmené Ilan clandestinement… Quand j’étais revenue de Mandalore, il avait paru déçu de ma réussite – et il avait même tenté de dissuader de m’y rendre. Même si je savais qu’il se préoccupait de ma sécurité, je ne pouvais pas empêcher d’y repenser. Et puis, il y avait ces moments de tension, sans cesse.

    Je soupirai. Si je devais être honnête avec moi-même, je devais admettre que j’avais été plus que blessée par ces reproches, peut-être parce qu’une partie d’entre eux pouvait contenir une part de vérité, ou qu’ils touchaient des points sensibles. Que ma double allégeance puisse me poser certains problèmes, j’en étais consciente depuis mes treize ans, et je n’avais pas besoin que quelqu’un me jette en pleine figure que j’étais « un problème cornélien ambulant ». Encore moins qu’il m’accuse d’espionner les Jedi au profit des Mandaloriens. 

    Le pire c’était qu’il savait que je détestais parler de ça… Et que si j’acceptais d’évoquer le sujet, c’était avec délicatesse, calme, et sans jugement. Je ne voulais pas qu’on m’accuse de jouer double-jeu. Je ne voulais pas que Galen m’accuse d’être une traîtresse… Et comment est-ce qu’il osait me comparer à cette Fanny Keto ? Nous n’avions rien en commun… Rien… Je ne comprenais pas pourquoi il prenait son parti et me rejetait ainsi. 

    La colère et la tristesse s’évanouirent lentement et je me sentis juste…vide. Je n’arrivais pas à penser à autre chose qu’à Galen qui disait : « Je t’ai toujours fait confiance jusque là ». Ce qui voulait dire qu’il ne me faisait plus confiance… Qu’avais-je donc fait pour provoquer une telle réaction ? Je n’avais fait qu’exprimer mon opinion quant à une situation qui me préoccupait… Je comprenais son désir de bien faire, mais pourquoi est-ce qu’il devait faire la démonstration de sa pureté morale au cœur de la guerre ? Les risques étaient trop grands.

    J’essayai de penser à autre chose : sans succès. Mon cerveau paraissait sans cesse me ramener à la scène qui venait de se dérouler. J’en voulais à Galen. Je lui en voulais énormément, même. J’avais la persistante impression qu’il était plus indulgent envers une Chasseresse de Forceux qu’envers moi, ce qui était quand même le comble. 

    La guerre… Je n’avais jamais réalisé jusqu’à ce moment son pouvoir de nous retourner les uns contre les autres. Même dans un même camp, nous avions tous des opinions différentes sur comment la mener… C’était ce qui avait mené Ceno du côté obscur. C’était ce qui avait mené à cette dispute… 

    La guerre montre la véritable nature de l’individu, disait-on. J’enfouis ma tête dans mes mains. Et si c’était Galen qui avait raison ? Et si je… Est-ce que je trahissais les Jedi, même inconsciemment ? Est-ce que je me montrais trop intraitable, en refusant de donner une seconde chance à Fanny ?

    Mais je secouai la tête. Je ne pouvais pas le laisser me faire douter de mes convictions : c’était tout ce qu’il me restait. Sans compter que…au fond de moi-même, je savais que je n’étais pas en tort. Je ne vivais pas dans un monde d’idées et de théories. La galaxie était bien réelle, et si je commençais à considérer une tueuse de Jedi comme une victime, je n’allais jamais en finir avec les états d’âmes, qui n’étaient pas prioritaires. De plus, je ne faisais souffrir personne par mes actions, et c’était l’essentiel : un peu d’ennui n’avait jamais tué personne, ça pouvait même se révéler bénéfique pour la réflexion… J’avais ma ligne morale, je m’y tenais, et ça me suffisait, surtout dans des temps aussi compliqués. Je devais l’assumer, et peu importe ce que Galen pouvait bien dire. Après tout, rester fidèle à moi-même était le mieux que je puisse faire...

    mercredi 26 juin 2019 - 23:15 Modification Admin Permalien

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    Kaarde

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    (post très attendu et écrit par Baaaaaaal, qui n'a toujours pas accès à son compte, avec la collaboration précieuse de AngeSolo)



    La défaite.
    Pas aussi cuisante que celle qui m’a fait passer pour mort, mais suffisamment pour m’éloigner de mon but. Maudit Sovereign ! Vingt ans de travail qui s’effritent à présent entre mes doigts.
    Je n’aurais jamais cru que la Naberry se sacrifierait pour moi un jour. Quelle terrible ironie. Aurait-elle quand même commis cet acte, si elle avait su que son pire ennemi Baaaaaaal le Seigneur Noir des Sith se cachait derrière le Général Gunnar ? Je me demande.
    À présent je dois tout faire pour maintenir une cohésion dans ma coalition. La petite dispute entre Ordo, Hamera et Spencer m’a donné un avant-goût de la réunion à venir. Mais même si elle a su apaiser les tension mon ange blessé s’est bien trop exposé. Je n’ose imaginer ce qui se passerait si Sovereign et Vicious découvraient que j’avais risqué la Main Écarlate pour elle.
    J’ai intérêt à servir un beau mensonge à tous ces idéalistes et à ne pas rater mon prochain coup, si je veux avoir ma vengeance ET mon ange.



    Sur sa table holo, Baaaaaaal vit la salle de réunion se remplir au compte-goutte dans un silence pesant, suite à l’éclat de Solo. L’Empereur Horn et Kaarde Naberry furent bientôt rejoints par les Jedi du commando Fondor : Talik, Arek, Yunixy et Malachite. Puis Joéspa, Taishakuten et l’Amirale Pirolus. La dernière arrivée fut la grande prêtresse Yuuvharly, nouvelle représentante des Yuuzhan Vong à la place de feu Sakanga.
    Le Grand Maître le cachait bien, mais pour l’ex-maître Sith il était évident que lui et le besalisk étaient profondément affectés par le deuil. Les autres n’étaient pas en reste. Des tensions étaient palpables sans la Force entre Ange et Hamera, entre Kinsa Talik et Galen Arek, ou émanaient de Ordo lui-même.
    L’ancien Seigneur Noir des Sith s’imagina faisant imploser Wes Hamera sur place avec la Force, ce qui lui procura une once de plaisir bienvenue, et entama le débriefing tant attendu.

    Baaaaaaal (com). - Bonjour à tous, mes amis. Je vous remercie à nouveau d’avoir répondu à mon appel, en dépit des circonstances pour le moins accablantes de ce que je ne peux que nommer... la débâcle de Fondor. Si notre objectif militaire a été atteint, grâce à l’effort de toutes nos forces combinées, les lourdes pertes que nous avons essuyées m’empêchent d’employer le terme de succès, même partiel. Je ne pensais pas revoir autant de visages connus autour de cette table… Grande Prêtresse Yuuvharly, sachez que je suis personnellement touché de l’absence du Commandeur Sakanga parmi nous aujourd’hui. Sans lui, la Rébellion et l’espoir qu’elle insuffle n’aurait jamais vu le jour et toute cette opération aurait été réduite à néant. Mes condoléances à votre peuple.
    Yuuvharly. - Ce fut un honneur, Général. Le Commandeur Sakanga a servi Yun-Yammka comme il le devait.
    Baaaaaaal (com). - Et vous pouvez en être fière. Nous devons également déplorer une autre perte terrible, celle Padmée Brûle, ancien Grand Maître de l’Ordre Jedi que, tous, nous avons également connue sous le nom de Padmée Naberry. Son sacrifice s’est avéré crucial afin de sauvegarder ce qu’il nous reste de la Coalition aujourd’hui. Toutes mes condoléances, Maître Naberry.

    Le « Général Gunnar » marqua un temps, le temps de laisser tout le monde apprécier l’effort qu’il faisait en la mémoire de Sakanga et Naberry.

    Baaaaaaal (com).  - Avant de devoir vous demander de faire le douloureux et fastidieux décompte des pertes que vos factions ont endossées, je tiens tout d’abord à revenir sur cette manœuvre que La Main Écarlate a dû opérer avant qu’Astéria-765 n’explose.
    Ordo (sarcastique). -Nous sommes tout ouïs, Général.
    Baaaaaaal (com). - Fondor était un objectif militaire, certes, qui devait nous permettre d’affaiblir considérablement nos ennemis. En détruisant Fondor, nous mettons hors jeu un de leurs plus importants chantiers navals. Si Mademoiselle Solo ici présente est parvenue à déconnecter les boucliers protégeant l’ensemble de ce complexe, elle m’a permis dans le même temps de m’amarrer à  Astéria-765, station principale desdits chantiers et site abritant des soi-disant données top secrètes qui nous auraient permis de localiser le lieu où la République garde ces créatures que nous connaissons tous sous le nom de Shaax.

    Un frisson parcourut l’assemblée. Bien. Il avait soigneusement choisi son mensonge.
    Bien entendu ce n’était pas suffisant pour venir à bout du scepticisme  du mandalorien ou de l’impérial.

    Ordo. - Des « soi-disant » données top secrètes ?!
    Baaaaaaal (com). - Si je n’ai rien dit, ce n’est pas de gaîté de cœur ou pour satisfaire une quelconque soif de puissance. Non, si j’ai pris le risque de fissurer cette alliance en taisant une information aussi capitale, décision qui – je tiens à la souligner – n’a pas été facile à prendre, c’est parce que les événements récents nous ont démontré que le Courtier ou le Change-forme agissant pour le compte de Sovereign ont su infiltrer nos rangs. L’arrivée de la 2ème et la 3ème Flotte de la République me force d’autant plus à croire que nos ennemis sont plus proches de nous que nous ne l’avions envisagé…
    Ordo (tendu). - … ou que votre source vous a menti pour tous nous attirer dans un piège !
    Baaaaaaal (com). - Je comprends votre ressentiment, Cera Ordo. Cette source est fiable mais je n’ai que ma parole à vous offrir.
    Ordo. - Parole envers laquelle nous ne pouvons désormais que nous méfier ! Qui nous dit qu’il ne s’agit pas d’une passation sous silence…
    Ange (lui coupant la parole). - Et avez-vous réussi, Général, à obtenir ce que vous ce vous désiriez ?

    Ne t’expose pas, mon Ange.

    Baaaaaaal (com). - Nous avons dû rompre brutalement le contact avec Astéria-765. Les experts de la Main sont en train de voir ce qu’ils peuvent récupérer.
    Ordo. - Quel hasard !
    Kinsa (désapprobatrice). - S'il-vous-plaît...
    Wes (sur des charbons ardents). - Ce que Ceno essaie de dire…
    Ange (hurlant en vieux corellien). - Koccic sulng ! [Ferme-la !]

    Une fois de plus elle n’avait pas pu se retenir. C’était tendu. Si Ange et Baaaaaaal se retrouvaient seuls contre tous, il n’avait aucune chance de maintenir la Coalition unie.

    Kaarde (usant de la Force pour apaiser les tensions). - Nous sommes tous épuisés et en deuil des proches que nous avons perdus durant cette bataille…
    Ordo (se levant). - Mandalor’e s’est sacrifiée pour cette Alliance basée sur un mensonge ! En vingt ans, Général, c’est la première fois que vous balayez tous les principes qui nous liaient. Pour quoi ou qui, au juste ? Les Jedi reviennent et les règles du jeu changent ! Pourquoi n’y aurait-il que Solo qui connaisse votre identité ?
    Ange (désabusée). - parce que j’étais la seule à avoir perdu la vue et à pouvoir attester que le Général existait physiquement. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il portrait des vêtements et que, quand il m’a donné son bras pour me raccompagner, j’ai pu sentir de la peau contre la mienne. Pas de fourrure, pas d’écaille, pas d’absence de chaleur : c’est bien un humanoïde.
    Baaaaaaal (com). - Je le confirme et je ne peux malheureusement pas vous en dire plus. Dévoiler mon apparence et mon identité nous mettrait tous en péril, vous, moi et la Rébellion. Nous ne pouvons pas prendre ce risque et je ne transigerai pas sur ce point.
    Ordo (ulcéré). - Donc nous n’avons pas d’autre choix que d’accepter votre version des faits et de compter nos morts en attendant que vous nous rameniez un hypothétique indice sur les shaax ?!
    Waren (narquois). - À jouer ainsi avec le feu, Général, vous ne risquez rien de moins que l’explosion de cette belle coalition. Un peu plus de transparence de votre part serait bienvenue… ou un nouveau leader un peu plus fiable... et qui sache fédérer une large armée.

    Maudit impérial ! Toujours à mettre son grain de sel corrosif là où il pouvait faire le plus de dégâts ! De toute évidence ses idées intéressées remportaient l’aval du mandalorien et du guildeur.
    Heureusement du renfort arriva de là où l’ex-Seigneur Noir des Sith ne s’y attendait pas.

    Kaarde (s’adressant directement à Cera, Waren et Wes). - J’ai dormi les vingts dernières années mais j’ai essayé de rattraper mon retard, figurez-vous. J’ai étudié toutes les épreuves et les batailles que vous avez traversées, et effectivement il apparaît que le Général a toujours été d’une fiabilité à toute épreuve. Aujourd’hui, à cause du retour des Jedi ou des manœuvres du Courtier, peu importe, il a commis sa toute première erreur.

    Le Maître Jedi prit une profonde inspiration.

    Kaarde. - Il n’y a pas si longtemps, au-dessus de Myrkr, moi aussi j’ai… merdé, avec toutes les conséquences que l’on sait. Et pourtant vous nous avez acceptés, les Jedi et moi, à vos côtés dans la bataille de Fondor. Si vous avez pu mettre de côté vos griefs, voir me pardonner, pourquoi ne le pourriez-vous pas avec le Général ? Il serait hypocrite de ma part de ne pas donner une deuxième chance au Général Gunnar, surtout sachant ce qu’il a déjà accompli.

    L’intervention du Grand Maître amena enfin le calme et coupa court à la petite tentative de putsh de de l’Empereur Horn. Il venait de signifier que le tant estimé Ordre Jedi approuvait toujours l’action du Général Gunnar. Et même vingt ans après leur massacre, la parole des Jedi conservait une certaine valeur. Décidément les Naberry étaient destinés à sauver la mise de Baaaaaaal, aujourd'hui !
    Bien sûr ses principaux détracteurs, Ordo et Hamera, ne lâcheraient pas l’affaire si facilement. Mais pour l’instant la majorité de l’alliance semblait se rallier à l’opinion Jedi. Ordo ne fut qu’à moitié calmé et quitta la pièce le premier sans un mot, une fois que le décompte des pertes fut fait.
    Pour l'instant l'alliance demeurait, fragile et paralysée, en attente d'un nouvel objectif mais toujours sous contrôle.
    Quant à Baaaaaaal, une tâche cruciale l’attendait : trouver rapidement une bribe d’information utile sur les Shaax.



    Salut à tous les fans d’attentes interminable !



    vendredi 19 juillet 2019 - 11:11 Modification Admin Permalien

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    AngeSolo

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    « Tu comptes me faire la gueule encore longtemps ? »


    Ils relevèrent la tête, tous les deux en même temps. Sur leurs traits s’étaient imprimés cet air d’adolescent rebelle pris sur le fait. Il lui tendit du papier qu’elle s’empressa d’employer pour effacer les vestiges du gel conducteur qui lui restait sur les parties de son corps qu’il venait d’inspecter et ignora l’intrus.

    Ganner : ***censuré***, mais vous ne pouvez pas vous engueuler dans un autre endroit que cette infirmerie ? J’ai des patients, ici !

    Le nouveau venu s’était avisé de conserver une prudente distance de sécurité. Plusieurs jours s’étaient écoulés et la malade avait miraculeusement retrouvé sa presque vivacité d’antan. Les béquilles abandonnées, la potentialité des projectiles s’étaient exponentiellement accrue. Son attitude à prendre le large avait, elle aussi, suivi la même progression, assurant ainsi au Petit Miracle de la Science cet évincement situationnel qui l’exaspérait prodigieusement.

    Wes, à bout : Si l’infirmerie n’était pas son asile officiel depuis le débriefing, crois-moi qu’il en serait autrement ! Nuit et Jour, Ganner !
    Ganner¸ brandissant l’echo doppler qu’il tenait toujours en main : Vos oignons, pas les miens ! Ça ne me regarde pas ! Solo fait ce qu’elle veut.

    Elle n’avait toujours pas bougé.
    Ses yeux s’assombrissaient à mesure où mes secondes passaient, la couvrant de ce noir de jais menaçant que sa chevelure avait retrouvé.

    Wes, s’impatientant : Mais, merd*, dis quelque chose !
    Ange : Koccic sulng ! [Ferme-la !]

    L’homme s’enserra le visage entre ses mains et le compressa autant qu’il le put, comme pour contenir ce désespoir viscéral qui paraissait le ronger.

    Le médecin, lui, ne se préoccupait plus que de sa patiente. Il lui saisit le mollet, l’enduisit de gel et y fit glisser méthodiquement le bras du doppler. Les yeux rivés sur l’écran holographique, il modulait la pression et agrandissait l’image de sa main cybernétique quand cela lui était nécessaire. L’instrument remontait toujours un peu plus vers cette hanche devenue presque indolore. Au premier appui sur l’aine, une grimace lui échappa par réflexe.

    Ganner : Tout est bon. Les lésions se résorbent plus vite que le traitement ne le présageait. Aucune anomalie thrombotique. Tu peux te rhabiller.

    Elle s’exécutait en silence pendant qu’il rangeait le matériel dans l’espace qui lui était réservé.

    Wes, la voix fuyante : Et donc, on va juste faire comme ça ? On va royalement s’ignorer ? Tu vas camper ici et là jusqu’à ce que mort s’en suive ?
    Ange, en vieux corellien : Il Minmin vil ut valle Nharquis. [Et je mangerai tes cendres.]
    Wes, maladroitement : Valle Cnous tre nu….euh… Minmin Prek Olys Corellisi ne tre nu… [Tu sais très bien que moi parler pas très bien le vieux Corellien.]
    Ange : Lia ai ne mia provlem. [Pas mon problème.]
    Wes, énervé : Merd*, fais un effort ! Ça fait des jours que je fais des pieds et des mains pour arranger…
    Ange, lui coupant la parole, hors d’elle : Que je fasse un effort, nan, mais tu te fous de ma gueule ? On en reparle de ta mini-rébellion pro-débriefing sous le couvert d’une excuse bidon pour que ma présence n’endigue pas tes plans à toi et l’autre Boîte de Conserve ?
    Wes, le ton montant : Je voulais des réponses, des réponses que tu ne voulais pas entendre !
    Ange : Parce qu’il n’y avait rien à entendre ! Si Sovereign n’avait pas été au courant, personne n’aurait reproché au Général sa manœuvre, personne ne lui aurait reproché de contrecarrer les plans de cette taupe qui a encore tout fait foirer ! Pense avec ta tête, pu*ain !

    Elle s’approcha de lui, son chemisier dans une main. Son index droit se heurta au front du Corellien.

    Ange : Je n’ai pas besoin d’un imbécile à mes côtés ! Je n’ai pas besoin d’un crétin incapable de se fier à mon jugement ! Et j’ai encore moins besoin de m’encombrer d’un homme sur lequel je ne peux pas faire reposer ma confiance !

    Il lui attrapa la main avec une telle force qu’elle ne put lui arracher.

    Wes : Ça fait une semaine que je cherche à te présenter mes excuses. J’ai eu tort de ne pas t’avertir mais…

    Sa poigne lui faisait presque mal.

    Wes, menaçant : … il va falloir arrêter de me prendre pour un c*n. Si tu veux de la transparence, Solo, toi aussi, tu vas devoir jouer carte sur table.

    Il la lâcha et sortit une vibrodague de l’arrière de son pantalon. Sa main droite, il l’entailla et lui présenta.

    Wes, désespéré : Je ne sais plus quoi faire, Ange, pour que tu comprennes…
    Ange¸ baissant les yeux : Wes, fais pas l’imbécile.
    Wes : Ça, tu vois, je sais que tu es à même de le comprendre.
    Ange, posant nerveusement sa main sur son estomac : Une promesse de sang, Wes, ce n’est pas rien…
    Wes : Non et c’est ma manière de te prouver ma sincérité.
    Ange : Si tu mens…
    Wes : … je condamne mon sang et tous ceux qui l’ont dans leurs veines.

    Elle le regarda droit dans les yeux, ne sachant ce qu’elle devait faire et ce qu’elle-même était prête à lui donner.
    Du sang, de l’amour à l’état brut, c’était le seul engagement qu’elle connaissait.
    Il lui tendit la dague.

    Wes : Le Général, tu le connais ?

    Elle se mordit ostensiblement la lèvre.
    Sa tête commençait à lui tourner.
    Il n’y avait pas que sa vie en jeu.

    Wes : Si tu veux de la transparence, Ange, il faut qu’elle soit réciproque… Pour les vivants et pour les morts.
    Ange, ses paupières se fermant : Oui.
    Wes : Longtemps ?
    Ange : Tu n’étais pas né.
    Wes : Et on peut lui faire confiance ?
    Ange : Oui.
    Wes : A quel point ?
    Ange : Au point où s’il me disait de sauter, je le ferai…
    Wes, digérant l’information : Bien.
    Ange : … pour gagner cette guerre.

    Elle prit l’arme et se lacéra à son tour.

    Ange : Et il nous la fera gagner.

    Leurs mains s’enlacèrent.
    A jamais.

    Ange : Tu n’as absolument aucune conscience de ce que tu viens de faire…
    Wes, glissant son bras sanguignolent contre les reins de Solo : Je suis un imbécile, tu te rappelles ?

    Elle rit.

    Ganner : Merd*, à la fin ! Je m’absente cinq minutes et vous êtes sur le point d’élire domicile provisoire sur mon lieu de travail ! Vous avez un sacré problème tous les deux !
    Ange, du tac au tac : Va te faire voir, Ganner !
    Wes, souriant : Cette fois, j’suis plutôt d’accord avec elle….

    Une moue dédaigneuse leur répondit.

    Ganner : Vous allez devoir attendre, foutus Corelliens. Les résultats viennent de tomber !


    samedi 20 juillet 2019 - 09:42 Modification Admin Permalien

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