Le Temple Jedi 6 (page 94)

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    galen-starkyler

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    La bataille au-dessus de la planète Fondor vient de rapidement passer au vinaigre malgré que les croiseurs capitaux de la Coalition Galactique unifiée viennent de porter un grand coup dans l’une des grandes ressources paramilitaires de la République totalitaire. Bien que les chantiers navals et la station spatiale Astéria sont dorénavant hors service pour un long moment, la grande flotte de la République ennemie continue de nous faire contrepoids pour espérer nous éliminer dans une tempête de turbolasers et de tirs lourds de chasseurs ; les escadrons présents côté Rébellion tiennent longtemps mais les effectifs diminuent… et certains personnages majeurs dans l’alliance tombent abattus.

    Une chose est sûre, la majorité des grands vaisseaux de la Coalition ont à présent un champ libre pour passer en saut hyperspatial et quitter l’orbite déchaînée de Fondor avant de finir en champ de carcasses. Il en fallut donc de peu pour que le Lame de la Guilde, la flotte Mandalorienne, la flotte de Ver’Mer ou encore la flotte Impériale puisent s’échapper de ce terrible guêpier. Quoi qu’il en soit, j’ai terminé de participer à défendre la retraite collective et je fonce tout droit vers le Tarentule II avant qu’il ne passe directement en hyperespace. Ce que bien des chasseurs du corps de pilotage Jedi s’évertuent.

    Je fonce droit vers le hangar principal, modérant la vitesse pour ne pas m’écraser à l’atterrissage, et me pose enfin dans le croiseur principal de la flotte Chu’Unthor… au moment où celle-ci fuit enfin en hyperespace. Nous sommes enfin loin de la terrible bataille spatiale qui nous tiraillait.
    R1 fait se relever mon cockpit et je descends de mon chasseur pour être au sol, mon casque sous le bras gauche, marchant pour soulager mon stress qui me serrait depuis cette longue retraite à défendre, et j’observe les alentours. Nous sommes de nombreux pilotes Jedi à avoir réussi à revenir entiers et saufs, une autre part est manquante en tant que pertes dans l'assaut. Sur une soixante-dizaine de rescapés depuis Myrkr, une quinze vient de succomber sous les coups ennemis. Il y a quelques touches par-ci et par-là qui démontrent la rudesse du conflit. Ils et elles se serrent le bras pour se soulager l'âme, s’accordent un moment de tendresse ou encore se félicitent cordialement en bavardant. Certains se consolent pour avoir perdu un camarade ou un ami dans l'effort. La réalité est aussi rouge que marquée au fer : la République savait et nous étions proches de connaître la défaite ultime. La Force nous protège à nouveau cependant.
    En parlant de Force… j’ai senti durant le saut hyperspatial un choc terrible qui m’a serré l’âme.

    Moi : - Pad…

    J’aurais pu me révolter contre ce jeu du sort si j’étais resté le même. Mais quatre ans d’autarcie m’ont appris que les meilleurs qui s’en vont ne sont pas à déplorer mais à honorer. Kaarde voudra peut-être proposer un moment de silence à sa mémoire, quand il reviendra, mais je préfère profiter de cet instant pour contempler le firmament au travers du voile hyperspatial. Padmée Naberry Brûle était un des maîtres Jedi que j’ai bien connu et que j’ai toujours respecté ; son enseignement et sa sagesse m’ont été utiles durant mon apprentissage il y a vingt ans.

    Moi, face à l’entrée du hangar : - Jamais nous ne t’oublierons, honorable grand maître. Puisse la Force te préserver à jamais.

    Je conserve un temps de silence après ce dernier message, assez long pour respecter tout ce qu’elle était, puis j’adresse un salut militaire de la main droite dans le vide, imaginant qu’elle me voit depuis l’au-delà.
    Je suis rejoint par quelques maîtres Jedi bien connus, dont l’un secoué par la bataille et en combi de pilote.

    Doc : - Je pense qu’elle apprécie ton geste Galen. Surtout que tu as été performant dans cette bataille.
    Moi : - Je l’espère. Elle va beaucoup nous manquer, même après vingt ans sans l’avoir revue de près.
    Aynor : - Pad devait avoir ses raisons et elle fait de son mieux. Être l’ancien Grand Maître des Jedi l’a fait souffrir de son vivant et elle a accompli son dernier service en nous offrant son soutien. Sans sa méditation de bataille, nous serions anéantis face à la flotte Républicaine.
    Jorus : - Même sans avoir eu le temps des retrouvailles espérées, son intervention ne sera pas vaine. Jamais nous n’éclipserons des annales de notre Ordre le nom de Padmée Naberry Brûle parce qu’elle a été un élément fort en ces derniers temps. Mais le mieux serait que Kaarde soit de retour pour en parler le plus.
    Perseus : - Et d’autres encore peuvent témoigner avec lui. Laissons-lui le temps de faire son deuil pendant que vos chevaliers et autres survivants pansent leurs blessures, je suis sûr qu’il en a besoin.
    Moi : - À l’aide qu’il est, il doit être encore sur le FireDrager. Aux côtés de feu sa grande sœur…

    Je m’imagine notre Grand Maître à genoux auprès du corps de Pad, en pleurs et en peine. Je m’imagine toute la souffrance qu’il doit endurer en arrivant trop tard devant les conséquences du sacrifice de la vénérable Jedi. Je ne peux que comprendre ce qu’il ressent, surtout avec le poids que pèsent sa responsabilité et son statut. Et je ne peux que lui adresser indirectement mon empathie à travers la Force.
    Je me change les idées en passant à un autre sujet et me tourne vers les maîtres du Conseil.

    Moi : - Je ne sais pas si je suis bien placé pour le demander, mais quel est le bilan de cette bataille ?
    Doc : - De ce que je vois, quinze de nos pilotes Jedi confirmés sont partis rejoindre la Force aussi, de nombreux chasseurs sont gravement endommagés, tandis que quelques-uns des plus chanceux parmi tous ceux présents auront besoin de passer à l’infirmerie.
    Jorus : - Les quelques résidents actifs de la flotte ont su repousser les soldats Républicains qui tentèrent de s’infiltrer dans le Tarentule ou bien le Mirax Terrik, protégeant le hangar principal et autres voies d’accès pour éviter des dommages supplémentaires. Les nouvelles recrues n’ont pas été touchées.
    Aynor : - Lynesh est actuellement occupé à s’assurer que le vaisseau est intact et qu’aucun Shaax n’ait réussi à infiltrer nos rangs. J’aimerais te le dire maintenant Galen, Kinsa est encore sur le Lame.
    Moi : - Bah, je la connais. Elle cherchera à se rendre utile parmi les Guildeurs pendant ce temps. Et puis elle a la jeune fille de Metellos qui lui sert de padawan avec elle, Zadyssa Yunixy. Je n’ai pas à m’inquiéter.

    En parlant de padawan, je me rends compte que je viens d’oublier… que le mien est encore à bord du Main Écarlate et qu’il est tout seul parmi des étrangers.

    Moi : - M*rde ! Ilan ! Il est encore…
    Perseus : - Non, rassure-toi. Ton apprenti a eu le bon réflexe de contacter ta corvette pendant l’attaque de Fondor et j’ai pris l’initiative d’aller le récupérer à l’aide du Raider. Il est en ce moment avec ta sœur, à s’entraîner aux cadences du sabre.
    Moi : – Ouf, j’ai eu peur. J’étais si préoccupé par cette foutue bataille que j’ai complètement oublié mon propre padawan. Je fais déjà un piètre mentor.
    Aynor, empathique : - Galen, tu avais une mission. Et Ilan était en sécurité pendant ton absence. Bien que tu aurais du le laisser avec nous pour éviter ce genre de problèmes, tu n’as pas à te dénigrer comme ça alors que tu commences tout juste à comprendre ce que c’est d’être un maître.
    Jorus : - Que cela te serve tout de même de leçon. Prendre avec soi un apprenti mal préparé est un risque dans une guerre de cette ampleur. Et ce jeune Yunixy a besoin que tu l’inities d’abord en douceur.
    Moi : - C’est compris. Je ferais plus attention.

    C’est sûr que maintenant je vais devoir me consacrer au maximum à enseigner à Ilan ce que c’est d’être un utilisateur de la Force Claire tiraillé entre la survie et l’appel de la justice. Le temps que le trajet en hyperespace se termine, je pense que je pourrais continuer de lui faire travailler quelques notions de défense au sabre et l’usage des pouvoirs psychiques de base ; un peu de théorie ne lui ferait non plus pas de mal mais il me faudra alors le laisser de temps à autre sous tutelle collective dans la flotte. Il devrait y avoir des jeunes avec qui il pourrait s’épauler en mon absence.
    Mais pour l’instant j’ai une autre affaire à laquelle les maîtres me rappellent à l’ordre sans soucis.

    Jorus : - Bien, trêve de bavardages. Galen, je crois qu’il est temps pour toi de t’occuper de notre prisonnière maintenant que tu es revenu de mission et de bataille.
    Moi : - Ah oui, Fanny Keto. Elle est encore au frais à m’attendre revenir.
    Perseus : - Maître Beku-N et moi lui avons fait l’interrogatoire peu après que tu étais parti et l’Ordre a pu en apprendre un peu plus sur la situation actuelle à l’intérieur de la République. Avec quelques précisions que j’ai apportées dues à mon ancien statut.
    Jorus : - Maintenant que nous avons de nouveaux éléments pour comprendre comment le pouvoir central et les forces armées se sont organisés durant ces vingt ans, nous aurons peut-être des chances de mieux nous préparer pour l’avenir. À présent, il est temps de discuter du cas de cette chasseresse de Forceux.
    Doc : - Le mieux ne serait-il pas d’attendre que Kaarde revienne pour en rediscuter ? Son opinion sur ce problème doit aussi compter dans la décision et peut-être trancher.
    Aynor : - Vu les circonstances actuelles, nous ne pouvons que passer par une seule alternative. Si Galen veut bien s’en charger puisqu’elle est là en partie à cause de lui. Le général Arek pense qu’elle s’est transformée durant son séjour dans nos cellules.
    Perseus : - Fanny Keto a prit conscience que sa seule échappatoire était de patienter jusqu’au retour de Galen et présente de moins en moins les signes d’une prochaine révolte. Cela n’est pourtant qu’un début et la garder sous liberté conditionnelle nous permettra de voir ce qu’elle peut devenir ou redevenir.

    Quand mon père explique les choses de cette manière, c’est probablement pour dire que Fanny Keto reste encore une potentielle menace pour l’Ordre voire la Rébellion elle-même. Le simple fait qu’il parle de « liberté conditionnelle » m’indique aussitôt de quoi il en retourne et cela me fait stupéfier intérieurement. Je laisse cependant Aynor, Jorus et mon père me présenter eux-mêmes l’alternative.

    Jorus : - Galen, en tant que décision du Conseil dans l’attente d’un verdict plus prononcé avec Kaarde, nous te chargeons de surveiller la chasseresse Keto pendant sa liberté conditionnelle. Ce qui implique, oui, que tu devras potentiellement l’emmener avec toi pour les prochaines missions à venir.
    Moi : - Je ne suis pas sûr que l’emmener avec moi soit une idée judicieuse mais ça donne matière à réfléchir. Si elle peut servir d’une manière ou d’une autre, avec la liberté conditionnelle, je ne dis pas non.
    Perseus : - Le mieux serait que tu ailles directement à sa cellule avec ton maître et moi. Tu pourras constater par toi-même ce qu’elle est advenue durant ton absence et lui parler de sa nouvelle condition.
    Moi : - Dans ce cas, laissez-moi le temps d’aller me passer un petit brin de nettoyage et je m’y rends juste après avec vous. Piloter durant une dure bataille laisse souvent des marques peu agréables.

    Je quitte donc momentanément le Conseil et mon père pour aller rejoindre ma corvette amarrée solidement au Tarentule II, pour profiter des services de mon petit espace privé afin de paraître présentable devant la captive qui m’a poursuivie il y a un bon moment auparavant. En sachant que je vais probablement me coltiner Fanny Keto pour la suite de cette guerre, j’ai intérêt à être sain.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le vendredi 10 mai 2019 - 21:26

    vendredi 10 mai 2019 - 20:16 Modification Admin Permalien

  • Avatar AngeSolo

    AngeSolo

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    La porte avait été fermée, son brouilleur activé et sa solitude, une certitude salvatrice qui la plongeait toutefois dans une anxiété où ses doigts mouvaient en une spasmodie incontrôlée. Sa fréquence n’était pas enregistrée dans les entrailles de l’appareil électronique : c’était inutile. Elle était là, comme gravée au fer blanc, en évidence, quelque part, dans cette mémoire qui la définissait.

    Elle devait l’appeler. Elle lui devait bien ça et avoir ce genre de conversation qui vous rendait nerveux avant même de l’envisager. On transpirait à grosses gouttes, on avalait son courage à l’état liquide dans sa propre bouche et on sautait à pieds joints vers l’inconnu. On faisait le grand saut en fermant les yeux avant de lire sa propre fin dans le ferrobéton.

    Elle retint son souffle qui résonnait et ce fut sa voix.

    Gunnar, surpris : Ange ? Mon ange, c’est bien toi ?

    Ouais, c’est bien moi.
    Cette put*in de moi.

    Gunnar : Est-ce que tu vas bien ?
    Ange, tendue : Ça pourrait aller plus mal. Quelques contusions, des brûlures, les cheveux peroxydés et une hanche démise remise depuis peu.

    Un soupir.
    Il était soulagé.
    Et elle aurait aimé en dire autant.

    Gunnar, haussant la voix : Par la Force, qu’est-ce qui t’a pris ?
    Ange, sur la défensive : Ce qui m’a pris ? Mais tu le sais très bien, ce qui m’a pris ! C’est toi qui a signé le papier !
    Gunnar : Le plan ? C’était ça, ton plan de secours ? Un suicide passé sous silence ?
    Ange, s’emportant à son tour : Non, mais tu te fous de moi ? Tu savais très bien où cette désactivation de boucliers allait me mener ! Tu as validé la mission ! M*rde , Gunnar ! Tu le savais ! La station devait se faire pilonner et sauter !

    On entendit un appel d’air.
    Elle le devança.

    Ange : Me fous pas tous les torts sur le dos. C’est toi qui viens de nous f*utre dans la m*rde ! Qu’est-ce qui t’a pris de t’amarrer à la station ? Tu comptais faire quoi, au juste, participer aux feux d’artifices ? griller ta couverture ? offrir à Sovereign ta gu*ule sur un plateau ? nous faire perdre la guerre ? Pourquoi ? Pourquoi t’as fait ça ?
    Gunnar, calmement : Pour toi. Évidemment.

    Trois mots et elle eut le souffle soupé, sa colère avec, cette colère-palissade qui cachait bien plus que ce qu’elle désirait. Lui, venait de l’escalader et elle ne disait rien.

    Gunnar : Quand la République a débarqué, j’ai dû prendre une décision, sûrement une des plus dures qu’il m’ait été de prendre de toute mon existence. Je t’ai perdue une fois et, là, c’est moi qui t’abandonnais.

    Elle déglutit péniblement et ferma les yeux.

    Gunnar : Pourquoi, mon ange, pourquoi ?
    Ange, la voix traînante : Il le fallait. J’étais la plus qualifiée, j’étais le potentiel de réussite le plus élevé. Tu le savais.
    Gunnar : Ange, il ne s’agit pas de cela.
    Ange : Gunnar, s’il te plaît…

    Il attendit.
    Ses paupières se turent, ses dents rentrèrent dans sa chair.

    Ange, bafouillant : Je ne sais pas… prouver… à moi-même, à toi…. Je ne sais pas plus… Je ne sais pas…. que cette page d’hier n’a jamais été tournée. Je voulais te faire gagner cette guerre et que tu ne puisses jamais l’oublier.
    Gunnar : Je ne t’ai jamais oubliée.

    Un croquis de sourire d’adolescente s’esquissa à la commissure de ses lèvres.

    Ange : Et, à eux, tu comptes leur dire quoi ?
    Gunnar, embêté : Je vais… improviser…
    Ange : Tu aurais dû penser aux conséquences. Ils vont t’enterrer vivant.
    Gunnar, espiègle : Depuis quand un Sith pense aux conséquences ?

    Elle rit.

    Gunnar : Et à qui doit-on ce miracle de te savoir sauvée ?
    Ange : Mon filleul.
    Gunnar : Je ne sais pas si je dois m’en inquiéter mais, à l’occasion, fais-moi penser à le remercier.
    Ange, ricanant : Cole, t’en inquiéter ?
    Gunnar, léger : Je lui pardonne. Il t’a quand même sauvée. Cet homme sera gracié.
    Ange, le corrigeant : Ce Gotal.
    Gunnar : C’est pareil. Tu as compris l’idée.
    Ange, le ton badin : Je me le tiens pour dit, Mon Roi.
    Gunnar, à l’identique : Ma Reine…

    Il eut un silence.

    Ange : On se voit au débriefing ?
    Gunnar : Mon ange, tu ne devrais pas te reposer ?
    Ange : Tu vas avoir besoin de soutien. Moi et mes trois jambes et demi, nous te serons très utiles, je te le garantis. Et, on ne discute pas un ordre royal. Roi ou pas, j’ai le pouvoir de te foutre au cachot.
    Gunnar : Ça pourrait peut-être me plaire, tu sais.

    Son sourire s’évanouit.
    Elle devint plus sombre.

    Ange : Il faut qu’on trouve cette taupe, Gun’. Peu importe le prix, on ne me volera pas cet après, une nouvelle fois.
    Gunnar : Je sais.


    Ce message a été modifié par AngeSolo le lundi 26 août 2019 - 22:50

    samedi 11 mai 2019 - 00:11 Modification Admin Permalien

  • Avatar Zadyssa

    Zadyssa

    8745 Crédits

    Je revoyais encore et encore les images de cette bataille désastreuse. Alors que tout indiquait que nous allions gagner, alors que tout était prévu pour gagner, alors que nous gagnions, la République avait déjoué tous nos plans. Notre flotte n'avait rien pu faire et il y avait eu des morts, trop de morts. Et moi, je n'avais rien fait, j'étais restée impuissante. Même quand le vaisseau avait été abordé, je n'avais rien fait. Et je détestais être impuissante. Pourtant... je ne pouvais en effet rien faire. Si j'avais essayé, je me serais fait tuer ; et c'était ça le plus dur à vivre. Ce n'était pas de voir tous ces morts, non, c'était de ne rien pouvoir faire pour les en empêcher.

    La seule personne que je connaissais réellement, c'était Kinsa, alors je n'osais imaginer ce que devait être une telle situation pour quelqu'un qui avait plusieurs proches dans cette bataille...

    Nous attendions désormais dans une salle vide où Kinsa n'arrêtait pas de faire les cent pas, visiblement inquiète. J'avais cru comprendre que son peuple s'était fait décimer, ça devait être pour ça, alors j'évitais de la déranger. Nous étions en route jusqu'à un point de rendez-vous pour le débriefing alors, voyant que nous avions du temps, je sortis une barre énergétique et mangeai. J'aimerais bien avoir un vrai repas mais ce n'était vraisemblablement pas pour tout de suite. Et j'étais épuisée, aussi... Je m'assis donc à même le sol, dans un coin de la pièce, et laissai reposer ma tête contre le mur à côté. Je m'y endormis rapidement. 

    Bien évidemment, mes cauchemars ne me laissèrent pas tranquille, pas après une telle journée, pas après tant de morts. Pas après tant d'impuissance. Cette fois, le massacre était sur deux plans : le premier sur la terre, mes petits camarades tombaient les uns après les autres à cause de Law et des jumeaux et le deuxième dans les airs, la République nous y prenait par surprise. Tout se confondait mais tout était trop précis et je me réveillai en hurlant, le souffle court.  Je me rappelai alors que je n'étais pas seule dans la pièce : Kinsa s'était rapprochée, inquiète.

    Kinsa : Tu as fait un cauchemar ?

    J'hésitai mais la réponse était tellement évidente qu'elle ne l'attendit pas et s'assit à côté de moi.

    Kinsa : Tu veux en parler ?

    Je ne répondis et préférai m'appuyer de nouveau contre le mur. Le silence se prolongea, je voyais bien qu'elle voulait dire quelque chose mais ne savait pas quoi.

    Kinsa : C'était à propos de... la bataille ?

    J'acquiesçai lentement en lui lançant des regards furtifs. Je n'avais jamais vraiment parlé de mes cauchemars ni même de ce que je ressentais, et je n'étais pas à l'aise avec.

    Kinsa : C'est cruel, mais… On finit par s'y habituer, même si au début on croit que ça n'arrivera jamais. Et même comme ça...ça fait toujours mal.
    Moi : ... Ça fait huit ans que j'essaie...
    Kinsa : Je sais. Ça prend beaucoup plus longtemps que ça. Moi-même, je ne suis pas sûre d'y être habituée…
    Moi : Ah bon ?
    Kinsa :
    Ouais. Ce qu'on dit...ce qui ne tue pas te rend plus forte… C'est vrai. Si tu arrives à te relever, c'est que tu es forte, et à chaque fois, c'est plus facile de se relever.

    J'eus une moue dubitative. Je n'étais pas sûre que Law m'ait rendu plus forte. À vrai dire, c'était plutôt le contraire : c'était à cause de lui que j'avais des cauchemars. Alors...

    Moi : Ben... j'avoue que j'ai plutôt vécu le contraire.
    Kinsa : Tu es là. Tu t'es relevée.

    Je penchai la tête de côté. Je ne pensais pas qu'on puisse appeler cela "s'être relevée".

    Kinsa : Écoute, je… Je regrette de t'avoir embarquée dans tout ça. Tu mérites mieux qu'une vie à craindre le danger.
    Moi : Moi je ne regrette pas.
    Kinsa : Pourquoi ?
    Moi : Parce que je peux apprendre à ne plus être impuissante.
    Kinsa :
    Tu n'es jamais vraiment impuissante. Même le plus petit acte peut faire la différence.
    Moi : Ça n'a jamais servi à rien.
    Kinsa : Tu ne l'as peut-être pas vu à ce moment-là, mais… Tu le verras après.

    Moi : Ça ne risque pas, ça ne les a pas sauvé.

    Oui, Maeldan, Corail, Ena... ils étaient tous morts. Mais pas moi.

    Kinsa : ... N'a pas sauvé qui ?
    Moi : ... Des gens qui sont morts.
    Kinsa : Tu... veux en parler ?

    Pas maintenant... Je hochai négativement la tête alors elle n'ajouta rien. Je fis alors quelque chose qui me surprit moi-même tout autant que Kinsa : je laissai reposer ma tête contre son épaule. Les secondes s'écoulèrent jusqu'à ce qu'elle me dise :

    Kinsa : Tu es en sécurité, ici.

    Je me détendis alors et refermai les yeux. Peut-être que je n'aurai pas de vrai repos comme ça plus tard alors je devais en profiter.

    ***

    Law patientait sagement dans l'ascenseur, lissant soigneusement ses habits fraîchement achetés. Il devait faire bonne impression auprès de cet homme. C'était lui qui dirigeait Metellos, c'était lui l'homme derrière toutes ces erreurs. C'était donc lui sa cible. Il n'allait pas l'abattre, non. Avec le retour des Jedi, ce serait problématique, ils allaient forcément s'en rendre compte un jour ou l'autre, car Law n'était pas dupe : il était persuadé que la République ne parviendrait pas à tous les tuer. Beaucoup avait déjà essayé au fil des années et leur soudain retour ne faisait que confirmer ce qu'il pensait. Alors mieux valait faire profil bas. Et puis, ça en devenait un jeu : prendre loyalement sa place.

    En le voyant, il fit disparaître son sourire et se fit grand. Aujourd'hui, il allait lui présenter ses idées, celles-là même qui allaient lui coûter sa place. Grâce à elles, il parviendra à son but final : redorer le blason de Metellos, autrement dit prendre la place de Coruscant. Les routes commerciales jusqu'à Metellos étaient dangereuses mais il allait les rendre nécessaire. Il en était persuadé, il trouvera un moyen de faire de Metellos une planète qui reste dans les mémoires. Il l'avait même déjà trouvé.

    Pendant son entrevue, Law cacha son sourire satisfait. Il avait réussi à atteindre ce stade, il était capable de devenir le dirigeant de cette planète. Et le peuple le remerciera.

    ***

    Fitz Rittaf pénétra dans une cantina des bas-fonds de Coruscant, espérant y trouver ceux qu'il cherchait depuis plus d'un an. Les huit rescapés. D'après un informateur, l'un d'eux était ici ; il le mènerait aux autres membres du groupe. Il était persuadé qu'ils accepteraient : il allait leur offrir sur un plateau d'argent la vengeance qu'ils espéraient tous.

    Il aperçut la personne qu'il cherchait dans un coin de la pièce, seule à une table. Il s'assit alors à la sienne et quand il croisa son regard, il sut qu'elle l'avait reconnu. Quand il lui annonça en une phrase ce qu'il voulait faire, ses yeux se mirent à briller.

    Il allait tuer Law, il allait tuer son père.

    samedi 11 mai 2019 - 13:49 Modification Admin Permalien

  • Avatar Cole_PrCol

    Cole_PrCol

    2596 Crédits

    Le Lame de la Guilde.

       Cole était de retour sur le vaisseau mère. Cela faisait presque une journée qu’il avait confié Ange à Mara et que Ganner l’avait reprise en charge.
       Il avait ramené le Silent Dreamer sur la Lame. Ihroki se reposait à l’intérieur. Lui-même s’était cherché un refuge à la baie d’observation.
       A l’époque où il avait été Ranger, il avait eu l’habitude des dortoirs communs. Aujourd’hui, il ne les supportait plus. De plus, dormir, vraiment dormir, aurait été une très mauvaise idée.

       L’adrénaline et les stimulants l’avaient soutenu. Il avait aussi trouvé sur l’holonet des techniques d’auto-hypnotisme permettant d’effectuer de micro-siestes aptes à soutenir l’organisme en dépit du manque de sommeil. Mais il se sentait épuisé. Des semaines sans sommeil véritable, ça faisait cet effet. Mais s’il s’endormait, s’il s’endormait vraiment, il ne se réveillerait plus.

       Alors il apaisait son esprit, loin de l’agitation des hangars ou de la passerelle de commandement, contemplant les étoiles, une aiguille sous le menton et une autre sous le poignet au cas où il piquerait du nez.
       Tant de morts… Mais personne qu’il connaissait personnellement cette fois, le commandeur Sakanga excepté. Mais l’explorateur ne l’avait rencontré que brièvement et il s’était agi d’un Vong. Un membre de cette espèce ne pouvait espérer mieux qu’une mort de guerrier.

       Ce qui préoccupait davantage Cole, c’était la cohésion de la Coalition qui venait d’en prendre un coup.
       La manœuvre stratégiquement incompréhensible du Général Gunnar avait totalement plombé la confiance des autres dirigeants de la Coalition concernant le leadership du commandant de la Main Ecarlate. La dissension grondait et le Gotal espérait de tout coeur que le fer de lance de la résistance aurait une explication satisfaisante à fournir à ses alliés. Sans cela, et même s’il n’était pas parvenu à abattre son ennemi numéro un, Sovereign aurait gagné, car sans cohésion, il n’y avait aucun espoir de mettre fin à son règne. Fondor était une défaite cinglante, et pas seulement militaire.

       Du côté positif, les Jedi revenaient en grâce. Ils avaient aussi subi des pertes mais proportionnellement moins que les autres factions. Leurs prouesses guerrières avaient été remarquées par tous. Il n’y avait pas un seul des pilotes rescapés, toutes factions confondues, qui ne devait sa survie à l’action d’un combattant de la Force. Et la rumeur comme quoi un grand maître s’était sacrifié pour permettre leur improbable évasion s’était vite répandue, même si peu comprenaient par quel moyen.
    La méditation de bataille. Scy’ar Tal en avait parlé à Cole du temps des Rangers, même s’ils ne l’avaient jamais contemplé par eux-mêmes. Mais l’explorateur savait que les rumeurs étaient vraies. Toute la Coalition devait sa chance de pouvoir combattre un autre jour aux Jedi.  A Padmée Naberry. La Force ait son âme.

       Il sentit son champ électro-magnétique avant d’entendre le bruit des béquilles tapant le sol.
       Il se tourna vers Ange qui s’avançait vers lui. Cela ne faisait que quelques heures que Ganner l’avait libérée et elle se déplaçait déjà avec une énergie incroyable. Difficile de croire qu’elle était à l’agonie la veille.
       En la regardant, Cole imagina à quoi elle aurait ressemblé si le temps avait eu prise sur elle. Il visualisa sans peine une matriarche âgée et voûtée, houspillant tous ceux qui croisaient son chemin et donnant sans raison valable de vigoureux coups de canne aux infortunés à portée. Il sourit à cette pensée.

       Ange, revêche Hey. Je ne vois pas ce qu’il y de drôle.
       Cole – Rien. Juste content de te voir en forme.
       Ange - ‘Faut qu’on parle.
       Cole – Je m’y attendais.
       Ange – T’es vraiment un crétin fini. Tu n’aurais jamais dû prendre tous ces risques pour me sauver.
       Cole – Depuis le temps, tu me connais. Je ne peux pas rester tranquille cinq minutes.
       Ange – Ouais. Une autre de tes sales habitudes. Comme celle d’avaler tout et n’importe quoi. J'ai côtoyé des junkies  plus prudents. Et en matière de drogue, je m’y connais.
       Cole – Sans cela, je serais cané depuis longtemps. Tu ne m’aurais pas revu après ton exil chez les Jedi. Ca fait quarante ans qu’on se connaît Ange. ‘Fallait bien que ça arrive à un de nous à un moment…
       Ange, rétive J’me fous de ce que t’a dit cette Doc Enguirlandeur ou je ne sais quoi. Je t’ordonne de prendre un deuxième avis auprès de Gan…
       Cole, la coupant C’est fait. J’y suis allé ce matin, prévoyant ta réaction. Il confirme, il ne peut rien pour moi.
       Ange proféra une bordée de jurons longue comme un tentacule buccal de Sarlaac et tout aussi ragoûtante.
       Cole - … Mais d’après lui, les Jedi guérisseurs pourraient avoir une solution. Ils auraient conçu un appareil qui permet de dissocier les molécules malades. Seul un utilisateur de Force peut l’employer sans risquer de tuer le patient. Habituellement, un cancer peut être soigné en quelques jours grâce à cette technique. Dans mon cas, ce sera plus dur et plus long, car pratiquement chaque cellule de mon organisme devra être traitée l’une après l’autre et le poison purgé de chacune d’elles.
       Ange, déterminée Mais une solution existe. Je vais contacter Kaarde… Tu vas me faire le plaisir…
       Cole – C’est déjà fait. Le Chevalier Weedge Terrik a accepté de me recevoir et de me suivre. Je prends une navette pour le Mirax Terrik dans cinq heures.
       Ange – Après le débriefing donc… Parfait. Gun… Le Général Gunnar voulait te remercier. Après ça, tu ne quittes plus ce rafiot avant d’être complètement guéri ! Je ne suis pas heureuse de te confier aux bons soins d’un résidu d’éprouvette, mais si ça peux te sauver...
       Cole, sarcastique Si je veux...
       Ange – Mais p*t*n quel chi**r ! J’taurais pondu moi-même que j’aurais pas pire fait… !
       Cole – J’ai eu un bon prof. Il n’y a pas eu beaucoup de Gotal qui ont eu la chance d’influer comme ça sur le cours des choses… C’est grâce à toi…
       La Correlienne se contenta d’une bouillie de grommellements pour réponse.
       Ange – Fais. Toi. Soigner. La Guilde a besoin de toi.  Ne le fais pas... Et, je te jure, par la Force, que je trouverai un moyen de te hanter !  Et crois-moi, le repos éternel, tu pourras t'asseoir dessus."

       Et elle s’en alla, devant se préparer au débriefing.

       Cole resta encore un long moment près de la baie vitrée.
       Si les Jedi pouvaient le soigner, ce serait une nouvelle étape pour lui. Le début d’une nouvelle vie peut-être, qui coïnciderait avec le renouvellement de la Galaxie.

       Cole n’avait aucun doute qu’ils finiraient par détrôner Sovereign.
       Ce que l’explorateur craignait, c’étaient les sacrifices qu’il faudrait encore consentir pour y parvenir.

    Ce message a été modifié par Cole_PrCol le samedi 11 mai 2019 - 18:36
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    samedi 11 mai 2019 - 18:24 Modification Admin Permalien

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    AngeSolo

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    Ça n’allait pas, ça n’allait vraiment pas.

    Une fois les drogues médicinales évacuées de son organisme et un peu de vigueur retrouvée, sa connexion avec la Force cessa d’en pâtir. Ange put de nouveau sentir ce courant invisible traverser tout son être de sa félicité morbide. Au milieu du fleuve, les pieds dans l’écume, l’eau s’était brusquement mise à lui glacer cet épiderme qu’elle lui offrait. Le message n’était pas clair aussi plongea-t-elle la tête la première dans l’onde, ne faisant plus qu’un avec elle.

    Kaarde.
    C’était évident.

    La Corellienne laissa son esprit s’immerger davantage, laissant l’énergie mystique solliciter le Maître Jedi à quelques kicks de sa position. Quand elle y parvint, tout devint plus clair. A peine quelques heures à osciller entre les rives et le cours des choses lui avait échappé. Elle lui apprenait son retour d’entre les morts et la descente de sa sœur du monde des vivants. Les images s’enchainèrent, de la joie à une profonde tristesse. Solo lui figura son parcours et ce qui lui avait coûté avec plus de vérité que les mots ne l’auraient fait tandis que le Jedi lui peignait tout ce qu’elle avait funestement manqué. Mais ce n’était pas tout. Cette certitude se glissa en elle aussi sûrement que le frère de son ancien amant respirait. Elle n’insista pourtant pas, se contentant d’affirmer plus sereinement sa présence dans la Force. Naberry la remercia et ce fut tout jusqu’à ce que le monde physique ne la rattrapât.

    Elle détourna les yeux de son moi intérieur et sortit la tête de l’ondée qui perlait sur sa nuque encore humide.
    Wes venait de poser sa main sur son épaule sur laquelle la sienne alla se lover.

    Wes, un peu inquiet : Il y a quelque chose qui ne va pas ?
    Ange : Rien de très important. J’étais… ailleurs…
    Wes : Tu es sûr ? Tu ne devrais pas te reposer ?
    Ange, la moue dédaigneuse : C’est Ganner le médecin ici. S’il a dit que je pouvais me lever, c’est que je peux me lever, ok ?

    Il leva les bras au ciel sans insister.

    Ganner, se gaussant : Tu l’as entendue, Hamera ?
    Wes, de mauvaise foi : Va te faire f*utre, Gadget. Va lustrer ton bras, ça nous fera des vacances. A tous.
    Ange : Bref. Où est-ce qu’on en était ?

    Les deux hommes se tournèrent vers l’humanoïde qui les contemplait avec cette lassitude non feinte qui, contagieuse, s’était imprimée jusque sur les traits certes tuméfiés mais rajeunis par les mèches aux reflets de miel de la jeune femme.

    Hoza : Au nombre de cadavres à la morgue. Cette guerre va nous mettre sur la paille.
    Ganner, l’air grave : Je ne parle pas de capituler mais... où est-ce qu’elle va nous mener ? Je baisse plus de paupières que je n’en vois s’ouvrir. Les comptes sont presque à sec…
    Wes : Je suis du même avis et Myrkr est tombée.


    La Corellienne ouvrit la bouche pour protester et n’en trouva pas la force. L’incrédulité suspendue à ses lèvres, elle les toisa tour à tour.

    Ange, horrifiée : Non… Non… Non… Mais vous vous entendez parler ?

    Elle tapa violemment sur la table ou, tout du moins, crut que c’était elle : Hoza l’avait devancée.

    Hoza, lâchant verve et phéromones : Jamais, Solo, jamais ! A aucun moment, je ne compterai arrêter ! Peu importe l’énergie qu’il me faudra donner, peu importe si c’est ma propre tombe que je dois creuser !

    Une malaise parcourut l’assistance.
    Le Falleen les contemplait, le visage ravagé par cette plaie qui ne s’était jamais refermée.

    Hoza : Jamais ! Ce fils de put*, c’est à la petite cuillère que je lui referai le portrait !

    Le sourire de Tony se matérialisa dans son esprit et se cristallisa en une mine ravagée par le givre.

    Hoza, se calmant brusquement et lançant un regard à Solo : Je sais que tu n’as pas oublié. Personne n’a oublié.
    Ganner, le regard au sol : C’est ce que je disais, Ange. Il n’est pas question d’arrêter… Je me demande juste où tout cela va nous mener…
    Wes : Et où le Général va nous mener…

    Il anticipa son geste à peine sa bouche s’était-elle bée.

    Wes, sur la défensive : Ange, je n’insinue rien. J’ai même rien envie d’insinuer. On en a déjà parlé. Tu ne sais pas pourquoi il a fait ça. Pour te sauver et faire demi-tour juste après… ? Je te demande juste d’accepter une chose, une seule, et je parlerais pour nous trois – enfin, je crois. C’est la première fois, en vingt ans, qu’il nous la fait à l’envers. La Coalition est réduite à une poignée... Il va nous mener où comme ça ? Va-t-il continuer... Pour quoi, dans le fond ? Un idéal ? Une quête ? Une obsession personnelle ?
    Ange, énervée : Mais comment veux-tu que je le sache ?! Je me gelais le cul, coincée, sur une flotte abandonnée !
    Hoza : Je rejoins Wes sur ce point, Solo. Continuez oui, avancez et ne plus savoir où allez car on ne sait pas, finalement, par qui et où on se fait guider…

    Le docteur se racla la gorge.

    Ganner, temporisant : Sans compter cette taupe qui commence sérieusement à m’inquiéter. Est-elle seulement seule ?
    Hoza : Et chez nous… ou uniquement chez nous… Les recherches ne donnent rien. Personne n’entend parler de rien depuis ce salopard qu’on a fait sauter.
    Wes : Je confirme : le DarkHolonet n’a jamais été aussi stérile.

    Elle n’ajouta rien.
    Qu'y avait-il à ajouter ?


    lundi 13 mai 2019 - 23:16 Modification Admin Permalien

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    galen-starkyler

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    Le long couloir qui longe la partie de détention dans le Tarentule II ne me paraissait pas aussi long à traverser, depuis mon dernier souvenir, jusqu’à atteindre la cellule correspondante. Mes pas foulent le sol en duracier lisse et propre, le martelant sans faire de grands fracas et presque couvert par ceux de mon ancien mentor qu’est la grande twi’lek azurée de Ryloth et ceux de mon père ex-général en cavale. Me voilà donc en chemin vers la suite de cette dure journée de traversée vers le point de retraite convenu, après avoir passé un brin de toilette et remis une tenue propre qui respecte intégralement mon choix vestimentaire authentique et personnel. Je me sens un peu stressé pendant que je marche dans ce couloir, à me demander de quelle manière je vais amener cette chère captive à se laisser faire ; une question qui me taraude l’esprit et me rend nerveux en repensant à ce jeu du chat et de la souris entre nous.

    J’arrive enfin devant le champ magnétique de la cellule correspondante, me poste devant bien droit et me commence à inspirer puis expirer pour me calmer. Je me dois de paraître naturel, d’être moi-même et de rester ce jeune chevalier Jedi gardien qui se permet un peu de jouer les héros de la galaxie malgré lui. Je fais signe à mon père que je suis prêt, celui-ci se décide à déverrouiller l’entrée, et je sens un flux empathique venant d’Aynor pour me soutenir.
    La cellule m’est désormais accessible et j’entre à l’intérieur en faisant deux pas, Aynor et mon père derrière moi pour m’épauler. Ce que je découvre en l’espace de trois secondes me surprend un peu malgré que j’aie été prévenu à l’avance : la jeune blonde cinagarienne est là, assise à l’envers avec les jambes pliées contre le mur du fond, et elle est occupée à jouer avec la data-console que lui a prêté Reyn volontiers. Elle ne prend conscience de ma présence que deux secondes après que je me sois arrêté de bouger.
    Sa réaction à mon encontre n’a pas changée malgré qu’elle me lorgne la tête à l’envers.

    Fanny, surprise : - Kayliburn !
    Moi : - Encore moi, oui. Et arrêtez de m’appeler Kayliburn.
    Fanny : - Vous détestez tant que ça qu’on vous interpelle par votre nom de code ?
    Moi : - Si c’est pour le prononcer à chaque fois, c’est relou.
    Fanny : - Je ne recommencerais plus alors. Ou pas^^

    Elle se redresse sur elle, en prenant soin de mettre en sauvegarde rapide sa partie de Knight Squadron, et se place de manière à paraître bien droite et fraîche malgré la longue attente qu’elle a eue. Je devine de suite que sa détention lui a fait perdre un peu de muscle et de gras, la rendant plus émaciée que fine.

    Fanny : - Bon, je suppose que la bataille s’est rapidement soldée par une retraite.
    Moi : - Dites-moi vraiment ce que vous avez deviné depuis votre cage.
    Fanny : - Et bien… premièrement, j’ai senti aux remouds de ce grand vaisseau que votre flotte devait être engagée dans une nouvelle bataille et que vous étiez en mauvaise posture à un moment donné. Et malgré le fait que le couloir soit insonorisé, j’ai perçu que la tension était à son comble.
    Perseus : - Elle ne veut pas l’admettre mais elle m’a demandé ce qui se passait pour la bataille.
    Fanny, frustrée : - Vous venez de gâcher mon moment général.
    Moi : - J’en déduis que vous êtes maintenant au courant pour le but de cette bataille.
    Fanny : - Je n’ai eu que les détails sur la présence de la Coalition Galactique et leurs efforts mais j’ignore complètement de quoi il était question. Du moins, je peux deviner que vous avez eu votre lot de pertes.
    Moi : - Quelques escadrons entiers démantelés et de bons pilotes qui se sont sacrifiés. Mais au moins, le but principal de cette intervention spatiale aura eu un succès attendu.
    Fanny : - Ah oui ? Et lequel ?
    Moi : - Une station et des chantiers navals réduits à néant pour plusieurs années.

    C’est ce détail de bilan de la terrible bataille qui met la jeune femme dans une posture stupéfaite-étonnée-incompréhensive, ne réalisant que peu à peu de quoi il est question.

    Fanny : - Une station et des chantiers… ? Attendez… Vous avez attaqué Fondor ?!!
    Aynor : - Nous ne répondrons pas à votre question pour la simple et bonne raison que cela concerne uniquement la Coalition. Vous n'aurez donc pas le détail sur ce qui s'est déroulé en dehors de votre cellule pendant ce temps. Il en va de la sûreté de tous dans cette flotte.
    Perseus : - Comprends ceci Fanny, ce n'est pas parce que tu as passé tout ce temps en détention que l'Ordre Jedi va t'accorder sa confiance aussi aisément. À leurs yeux, tu as un casier moral et judiciaire qui te passe comme susceptible de rester encore longtemps ici jusqu'à ce que tout revienne dans l'ordre.
    Fanny : - Je vois. En fin de compte, c'est pas plus mal que je ne sache rien.
    Moi : - À la bonne heure ! Comme ça, ça nous évitera que vous ne faites un sale coup en restant dans l'ignorance. Enfin, ça vous laisse quand même dans le doute, hein ?
    Fanny : - Avec tous ces mouvements qui m'ont eu l'air proches de la catastrophe, je reconnais que ça m'énerve un peu de ne pas savoir dans quel pétrin j'allais périr bêtement et sans avoir agi pour ma peau. Enfin, je devrais être ravie d’avoir survécu à cette bataille malgré moi. Grâce à vous.

    Voilà quelque chose qui me surprend autant que ça m’amuse : elle vient en quelque sorte de nous remercier pour lui avoir évité de mourir en pleine bataille spatiale, si les choses avaient mal tournées. Je dois avouer que la jeune blonde cinagarienne devant moi n’a plus vraiment la même détermination depuis qu’elle est derrière les barreaux. Ce qui peut s’avérer positif pour la suite.

    Fanny : - Bon, passons. Je déduis à votre présence que le moment est venu.
    Moi : - Kaarde Naberry avait décidé à votre sujet que je devrais m’occuper de vous une fois ma mission et cette bataille sur Fondor terminées. Etant donné qu’il est occupé à des affaires familiales d’urgence, le Conseil Jedi s’est arrangé pour que la suite de votre sentence puisse arranger tous le monde.
    Fanny : - Je comprends. Avant de mourir, je souhaite comme dernière volonté…
    Moi, la coupant net : - Vous êtes désormais en liberté conditionnelle et placée sous mes ordres.

    Il faut à présent s’imaginer une tronche stupéfaite-étonnée-dubitative-choquée de la part de la chasseresse, pendant qu’elle ne sorte le seul mot violent qui lui vient à l’esprit pour exprimer sommairement tout ce qu’elle ressent.

    Fanny : - QUOI ?!
    Moi : - Ne faites pas comme si vous n’avez pas bien entendue. Vous êtes placée sous liberté conditionnelle jusqu’à nouvel ordre et je suis chargé de vous surveiller H24 7j/7, quitte à vous amener avec moi en mission quand l’occasion me l’autorise. C’est un consensus auquel vous devriez bien réfléchir avant de refuser.
    Fanny : - Vous appelez ça un consensus ?! J’aurais juste un pied hors de la cellule à vous entendre. Je viens de passer un long moment à rouiller dans cette cellule, plongée dans mon ennui et à vous attendre ! C’est mesquin de votre part de me faire une chose pareille !
    Moi : - Vous allez vous calmer oui ?! S’énerver de cette manière pour si peu ! Je vous rappelle que vous êtes dans une flotte remplie de Jedi et que vous êtes rattachée à la République. C’est déjà compliqué de vous garder au frais sans envisager de conséquences désastreuses, alors si vous commencez votre révolution…
    Fanny : - Si ça peut me permettre d’avoir un verdict plus assoupli pour avoir été « sage » pendant votre absence, je la ferais ma révolution. Et arrêtez-moi autant que vous voulez Kayliburn, je persévérais.
    Moi, énervé : - Argh, arrêtez de m’appeler Kayliburn ! J’ai un prénom et un nom de famille m*rde !
    Perseus, exaspéré : - Bon ça suffit les enfants, vous disputer n’arrangera rien.
    Aynor : - D’autant plus que cette décision n'est conclue que s'il s'avère que la demoiselle Keto a bel et bien appris de son isolement en détention. Ma présence ici étant de sonder vos intentions, je vous préconise de coopérer sans faire trop de vagues. Comparé à ce que laisse faire le Général Gunnar dans son vaisseau, nos méthodes et pratiques sont bien plus acceptables. Et ne vous laisse pas à la merci d'un Sith frénétique.
    Moi, calme : - Si c'était le cas, vous seriez à l'heure qu'il est retrouvée déchiqueté par Spencer dans sa salle de torture à bord du Main Écarlate.

    Fanny ravale aussitôt sa salive à l’idée d’avoir échappé à ce sort, connaissant probablement la triste réputation du cathar Seigneur Sith. En tout cas, elle a l’air plus convaincue qu’avant.

    Fanny : - D’accord, j’accepte.

    Je me recule pour laisser la grande twi'lek bleue se poster devant la jeune fille. En se postant proche de mon père, j'observe la scène où les capacités psychiques de la maître Jedi sondent la jeune blonde qui reste calme et muette. Au vu de ce que je peux sentir, notamment par mon lien avec Aynor, le flux empathique créé ne laisse pas transparaître de mauvaises ondes ; s'il existait encore quelqu'un capable de lire la véritable nature de chacun, cette situation serait adéquate. De mon point de vue, je ne perçois ni tension ni choc statique dans le flux. Rien que le visage perturbé de la jeune chasseuse malgré un calme apparent et une profonde concentration venant de mon ancien maître. Un court moment plus tard, soit deux minutes selon moi, Aynor relâche son emprise empathique et nous donne son verdict avec un air stoïque.

    Aynor : - J'ai terminée de la sonder. Vous aviez raison général Arek, votre ancienne élève montre des signes positifs de sa détention et elle n'a plus aucune intention malsaine à notre égard. Elle peut sortir.
    Moi : - J'en déduis que ça ne veut pas dire qu'il faut baisser sa garde.
    Aynor : - C'est exact. Une chasseuse de Forceux comme elle reste un danger pour notre communauté et pour la Rébellion elle-même. C'est la raison pour laquelle ta tâche de la surveiller est primordiale pour éviter qu'elle ne décide à un moment ou un autre de revenir sur ses intentions.
    Moi : - Je vais y veiller au grain. J'y mettrais mes deux yeux pour avoir une longueur d'avance.
    Perseus : - Te connaissant je ne doute pas de ton engagement. D'autant plus que cette course-poursuite a aiguisé tes sens à son égard, elle y réfléchira deux fois avant d'agir. Je me trompe jeune fille ?
    Fanny, soupirant : - Même après avoir tourné le dos à la République, vous avez toujours le chic de me rappeler ce bête incident. Si à présent je dois aussi considérer votre fils à un yuzzem taciturne...

    En un quart d’heure plus tard, elle se retrouve pourvue d’un bracelet-émetteur de prisonnier à sa cheville gauche que mon général de père lui a installé, avant qu’elle ne le cache sous sa manche de pantalon, et elle peut enfin quitter sa cellule en se tenant à mes côtés. Elle a conscience que je ne vais certainement pas la lâcher d’une semelle, ce que je compte bien faire naturellement. Le temps que nous remontions au niveau standard du grand vaisseau pour rejoindre les autres salles et zones d’espace collectif, je lui fais savoir de manière non verbale que je conserve temporairement son sabre-laser pour éviter qu’elle nous fausse compagnie. Elle n’en a apparemment rien à faire, au vu de son sourire narquois.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le jeudi 16 mai 2019 - 18:50
    Ce message a été modifié par galen-starkyler le lundi 10 août 2020 - 17:03

    mardi 14 mai 2019 - 21:02 Modification Admin Permalien

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    Kinsa-Talik

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    [Post fait avec Galen]

    Dès l’arrivée au point de rendez-vous, je tâchai de quitter le Lame de la Guilde, où je ne me sentais pas franchement à l’aise, pour rallier le vaisseau Jedi avec ma padawan, le Tarentule II. Il faudrait vraiment faire quelque chose au sujet de son nom, d’ailleurs… J’y fus accueillie par Eckmül, que je serrai brièvement dans mes bras. Il me semblait que cela faisait des siècles que je n’avais pas vu mon ami. Cela remontait à avant Anaxes…non, après la mission de secours de sa mère. Autrement dit, un sacré temps.

    Eckmül : Toujours en un seul morceau, à ce que je vois.
    Moi : À peine, honnêtement. 

    Il y eut un moment de silence avant que je reprenne :

    Moi : Je suis contente de te revoir.
    Eckmül : Moi aussi. Et je suis content d’avoir survécu à ce…
    Moi : Désastre ? 
    Eckmül, laissant échapper un petit rire : On peut dire ça comme ça. 

    Je discutai quelques minutes avec lui sous le regard intrigué de Zadyssa, avant que nos chemins se séparent. Je comptais faire mon rapport au Conseil, mais en chemin je croisai Galen, accompagné d’une jeune femme blonde que je mis quelques secondes à reconnaître. Aussitôt, je me tendis. Fanny Keto, Chasseresse de Forceux. C’était bien la dernière personne que j’espérais croiser… Je m’arrêtai, et m’adressai au Tythonien :

    Moi : Qu'est-ce qu'elle fait ici ?

    Mon regard passa de Galen à Fanny, puis de Fanny à Galen.

    Galen : Je la surveille, à la demande du Conseil. Aynor l’a sondée, et elle n’a pas d’intention malveillantes envers nous.
    Fanny : Tiens, une belligérante renégate en cavale !

    Je croisai les bras et haussai les sourcils. Visiblement, elle était encore pire que ce que je m’imaginais, ce qui n’était pas peu dire. Je l’avais déjà vue en hologramme, quand elle s’était fait capturer, et la majorité des informations que j’avais sur elle venait de Galen. Repentie ou pas, elle avait quand même l’air d’une belle ordinii. Mais je me forçai à ne pas répondre à sa provocation, et affichai un sourire de façade.

    Moi : Elle ne serait pas mieux...dans une cellule ? Où on peut pas l'entendre ?
    Galen : Elle y était mais maintenant elle est en liberté conditionnelle et je suis obligé de me la farcir.

    Il ponctua sa déclaration d’un soupir théâtral qui m’arracha un sourire. Cependant, ce dernier s’évanouit bien vite, alors que je déclarais :

    Moi : C'est une mauvaise idée de laisser cette Chasseresse sortir. Il y a bien assez de crétins en liberté dans cette galaxie.

    La jeune femme me lança un regard noir, tandis que Zadyssa se rapprochait de moi, peu rassurée par la mention du mot « Chasseresse ». Il était vrai que pour ceux n’ayant pas vécu au quotidien la répression des Forceux, le terme avait moins de sens que pour ceux qui avaient passé une grande partie de leur vie à les redouter.

    Fanny : Tu sais ce qu'elle te dit la crétine en liberté ? D'aller te faire cuire un strill sur Dxun, queue de rat bleu.
    Moi, sarcastique : Et ça mord en plus ! Wouahou. J'ai vraiment peur, je tremble, là.

    C’était décidé : je ne l’aimais pas. Si en plus d’être une républicaine, elle était insupportable… Elle allait très vite remplir la liste de tous les traits de caractère que j’abhorrais chez quelqu’un. Pourtant, Galen ne paraissait pas de mon avis, et s’interposa entre moi et la Chasseresse, en écartant les bras, jusqu’à me toucher le plexus, tout en faisant :

    Galen : Eh oh, on se calme les filles ! On dirait des gamines de sept ans à qui faire la police.

    Je me retins de lui retourner une réplique cinglante – il ne fallait pas me provoquer de cette manière quand j’étais déjà d’une humeur discutable – et me contentai de retirer sa main très lentement, en le fusillant du regard. S’il croyait qu’il pouvait me parler de cette manière sous prétexte que nous avions quelque chose…il se trompait. Je me tournai vers lui :

    Moi : C'est de l'honnêteté Mandalorienne, et je te déconseille de commencer à me faire la leçon. On ne doit pas confondre clémence et stupidité.
    Galen, contenu : Kinsa, j'ai pas envie qu'on se dispute là maintenant alors que la situation est démoralisante. On doit garder notre sang-froid pour la suite à venir si on veut terminer cette guerre pour de bon. Et éviter d'autres sacrifices pour y parvenir.

    Je haussai les épaules. 

    Moi : Ce n'est pas la question. Tout ce que je dis, c'est que tu devrais faire attention au parti que tu prends. Comme tu l'as dit, nous sommes en guerre.
    Galen : De toute façon, je ne l'ai avec moi que parce que le Conseil me l'a ordonné. Même si c'est temporaire, Fanny Keto est mise en liberté conditionnelle et elle devra sûrement nous aider dans ce conflit.
    Fanny : Si ça peut me permettre de me dégourdir les jambes, je n'y vois pas d'inconvénient. Après, c'est pas comme si j'avais le choix.

    J’eus un petit rire. 

    Moi : Te dégourdir les jambes ? C'est pas une balade, la dernière fois que j'ai vérifié. Ne me dis pas que tu t'es tellement ennuyée que tu as soudainement changé d'allégeance ?
    Fanny : Si c'est pour m’éviter de me faire botter le cul par les Jedi revenus en puissance, me retrouver à nouveau en mauvaise passe ou me faire incendier par la République pour potentielle désertion , je préfèrerais aller me terrer sur une lointaine planète recluse ou changer d'identité.

    Exaspérée, je levai les yeux au ciel. Elle accumulait les qualités, cette fille…

    Moi : Oh, génial. Une lâche. Bonne pioche.
    Fanny : Je suis réaliste, nuance. Et quitte à combattre, je le ferais alors dans mon propre intérêt. Moi au moins je ne suis pas de ceux qui passent leur vie à faire la guerre.
    Moi : C'est vrai. Chez les Mandaloriens, tu ne durerais pas une semaine.

    Je lui décochai un sourire en coin et recommençai à marcher, Zadyssa sur mes talons. Après avoir fait quelques pas, je me retournai et lançai :

    Moi : Au fait, Keto ? Tes insultes craignent.

    À ma grande surprise, Zadyssa commenta également :

    Zadyssa : Clairement. J’avais les mêmes à sept ans.

    Puis, nous continuâmes notre chemin, non sans que j’aie adressé à ma padawan un sourire fier qui voulait tout dire. Lorsque j’arrivai dans la salle où les maîtres étaient rassemblés, je laissai Zadyssa à l’extérieur, après lui avoir dit que ça ne prendrait pas beaucoup de temps. A l’intérieur, je saluai le groupe d’un signe de tête respectueux.

    Moi : Maître Bek’un. Maître Alask. Maître Terrik. 

    Je remarquai l’absence de notre Grand Maître, ainsi que de Sol’As Mordi, certainement à l’infirmerie pour aider les blessés. Bien qu’ayant atteint un âge respectable, le maître Guérisseur prenait toujours ses responsabilités très au sérieux.

    Jorus : Chevalière Talik. 
    Aynor : Dans l’agitation, Galen a oublié de faire son rapport, ce qui est compréhensible. Je suppose que tu es là pour ça.

    Je hochai la tête.

    Moi : En effet. Considérant ce qui s’est passé ensuite, je ne dirais pas que la mission a été un succès, mais…nous avons rempli notre rôle. Nous nous sommes introduits sur Fondor sous l’identités de représentants d’une entreprise de médicaments et avons été guidés par Ange Solo à l’intérieur pour poser les bombes sans nous faire repérer. Ensuite, nous avons évacué la station sur des navettes de Fondhot-dog. 
    Doc : Rien qui aurait pu avertir la République de votre présence ? 
    Moi : Je ne pense pas, à moins que les complices au sol aient été des traîtres. Mais si c’était le cas, nous aurions été arrêtés.

    Il y eut un moment de silence, avant que je reprenne :

    Moi : Quel est le bilan côté Jedi ?
    Doc : Quinze pilotes tombés, et beaucoup de blessés à l’infirmerie. Et encore, je dirais que nous avons été chanceux de ne pas subir plus de pertes…
    Jorus : Moins de Jedi il y a, plus ceux qui restent sont importants. 
    Aynor : Lorsque Kaarde sera rentré, nous préparerons une cérémonie pour eux. Et pour maître Padmée Naberry…

    Je fermai les yeux. Alors, c’était elle… J’avais bien identifié une présence forte dans la Force qui paraissait familière, sans pouvoir l’identifier avec certitude. J’avais connu Padmée Naberry pendant mon apprentissage, même si pendant une grande partie de ma période en tant que padawan, j’étais partie avec Ceno. Je me souvenais d’elle comme d’une femme bienveillante, qui nous encourageait à sa manière à progresser.

    Une fois le silence passé, je changeai de sujet.

    Moi : Pourquoi avoir libéré Fanny Keto ? C’est un danger, même si elle est sous la surveillance de Galen.
    Aynor : Malgré son attitude, elle ne présente pas d’hostilité envers nous. De plus… Jorus a senti qu’elle pourrait bien avoir un rôle à jouer, à l’avenir, un rôle qui a à voir avec le Chevalier Arek.
    Moi : Vous voulez dire, à part insulter tout le monde qui passe devant elle ?

    Je vis Aynor étouffer un rire, mais reprendre très vite un air sérieux.

    Aynor : Oui. A part ça. Fais-nous confiance, Kinsa.
    Moi : Je vous fais confiance, maîtres. Mais je tiens à déclarer que je ne tiens pas à prendre part à quelque rôle qu’elle pourrait avoir à jouer. Je ne suis pas sûre qu’une cohabitation, malgré toute la patience, donnerait quelque chose de bon, ni pour elle, ni pour moi.
    Jorus : Nous notons ton objection.

    Après un court échange de civilités, je me retirai et retrouvai Zadyssa, à qui je proposai un entraînement à la télékinésie pour nous changer les idées.

    Ce message a été modifié par Kinsa-Talik le samedi 18 mai 2019 - 11:03

    samedi 18 mai 2019 - 11:02 Modification Admin Permalien

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    Ordo

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    A bord du Beskar IV - hyperespace 


    Un revers...? Une déroute...? Une débâcle...? Non... un échec... Telle était perçue la bataille de Fondor par Mandal'ore la Consacrée. 

    Ils sont parvenus à détruire la station Asteria, ils ont mis à sac les défenses terrestres de la planète, ils se sont battus avec férocité et ont résisté à la contre attaque Républicaine, ils ont survécu et accompli leur objectif... Pourtant, la rébellion a failli, et ce goût amer, ce poids sur l'estomac que ressent Jaïa, cette colère qui s'est emparée d'elle, ce vide, ce silence sur la passerelle, pèsent sur la souveraine comme le poids de mille cadavres. 

    Les sacrifices consentis par les alliés sont allés très au delà de ce qu'ils avaient imaginé. Pire encore que les pires prévisions, les pertes côté Néo-Mandaloriens sont énormes. Les escadrons Fury : décimés en totalité. Les mécha Basilisks : pulvérisés pour la plupart. Le commando Ramikad : amputé de deux éléments irremplaçables. Le Sulfur : détruit, avec à son bord Davrel et le clan Skirata tout entier. Le Beskar III commandé par Xor Dyre : abandonné au feu de l'ennemi pour profiter d'une voie de sortie. Sans compter les dommages causés au Mythosaurus et au Beskar IV... La flotte de Mandalore a perdu sa suprématie.

    Jaïa Tepal est restée silencieuse et morne depuis leur départ, déléguant l'organisation des mécaniciens à Rusaan Fett, qui court de terminal en terminal pour superviser les réparations d'urgence. Une main sur le front, la Consacrée est prise de remords. Elle nourrissait des doutes sur le Général Gunnar, elle n'aimait pas que tout dépende d'un seul homme, fusse-t-il le plus grand stratège de la galaxie, ce-dernier a finalement manqué à son rôle de leader et de tacticien hors pair. Aurait-elle dû rester en arrière, protéger son peuple, au lieu de l'envoyer au front? 

    - Non.

    Une voix rauque la sort de son recueillement. Elle la reconnait, mais ne change pas de position. Sa propre voix est basse, cafardeuse.

    Jaïa - Si vous me dites qu'on s'en sort bien compte tenu des circonstances... je vous fait enfermer.

    Elle dit cela sans conviction. Il serait évidemment difficile d'enfermer cet individu. L'homme retire son casque et dévoile un visage suant marqué de cernes. Il revient du hangar où il a laissé le dernier Fury après le départ en hyperespace loin du cimetière de Fondor. Son visage, plus apaisé que d'habitude, ne reflète pourtant pas son sentiment intérieur. La diplomatie est de mise jusqu'à ce qu'il accomplisse sa volonté. De plus, il ressent par empathie le désarroi de Mandal'ore et ne compte pas la laisser se morfondre.

    Cera - Si nous n'avions pas été là, ils auraient perdu la bataille... Et la guerre serait terminée.

    Elle se lève brusquement.

    Jaïa - La guerre aurait dû se terminer aujourd'hui!!

    Cette fois, elle laisse éclater sa colère. Elle ne peut contenir la frustration, le dégoût, d'avoir été, à nouveau, repoussée par la République. Encore. Encore une défaite. Les secondes et troisième flottes Républicaines étaient là, peut-être même que l'Amiral Tana commandait l'une de ces flottes. Perturbée par toutes ces données, Mandal'ore peine à conserver ce calme qui la caractérise.

    Jaïa - On a trop perdu dans cette bataille! Sundari est plus vulnérable que jamais!! Qu'avons-nous fait à part donner à la République un regain de vigueur??

    Le Chef Ordo ressent le côté obscur se concentrer autour de sa souveraine. Ce-dernier est parfois bon conseiller, mais un tel pic peut être fâcheux pour un chef de guerre qui doit garder la tête froide. Cera, dans l'intention de préserver l'alliance, pèse ses mots pour répondre.

    Cera - Nous ne sommes pas les seuls à avoir beaucoup perdu... La Guilde aussi... et les Vongs... Le Commander Sakanga nous a défendu au péril de sa vie. Quand aux Jedi, ils ont contribué à ce que notre combativité demeure intacte malgré le surnombre de l'ennemi, ils m'ont sauvé et... Ils ont perdu des personnes de grande valeur également.

    Malgré ses rapports devenus lointains avec Padmée Naberry, elle avait été son mentor pendant très longtemps. Il avait été l'un des rares à la percevoir dans la bataille, et l'un de ceux qui l'ont senti partir. Son air tristement agacé est confronté à la rage de Mandal'ore, elle a du mal à entendre les mots de son bras droit.

    Jaïa - Ils seront honorés par les leurs comme nous honorerons les nôtres. Mais la vérité, c'est qu'ils ont été aussi impuissants que nous. Je dois penser avant tout à notre peuple!

    Cera - ... Les Mandaloriens se rappelleront de cette bataille comme d'une victoire, au prix de grands sacrifices. Nous avons accompli la mission. Et vous avez pris la bonne décision en sonnant notre retraite à temps. Vous n'avez rien à vous reprocher...

    Jaïa - Peut-être pas... Mais j'ai quelque chose à reprocher à Gunnar. Son mouvement incompréhensible a semé le trouble dans nos rangs au plus mauvais moment! Nous aurions pu détruire la station et partir avant que l'étau ne se resserre s'il n'avait pas bloqué notre ligne de mire!!

    Cera - J'en suis conscient. Il en répondra. Vous avez ma parole.

    - Et la mienne!!

    Le jeune capitaine du commando Ramikad fait son entrée à son tour sur la passerelle et retire son casque. Il saigne au niveau du front, un fil d'hémoglobine coulant le long de son visage, à cause d'un choc dans le cockpit de son basilisk.

    Jaxx - J'ai perdu deux des meilleurs soldats que j'ai jamais connu aujourd'hui. Cela va se payer.

    Jaxx Vizla se place aux côtés de Cera. Tous deux se regardent brièvement. Rusaan observe la scène du coin de l’œil tout en continuant à surveiller l'avancée des réparations. 

    Jaxx - Si vous me le permettez, Mandal'ore, j'aimerais accompagner le chef Ordo pour le débriefing sur la Main Ecarlate.

    Cera - Je n'y tiens pas vraiment...

    Jaxx - Vous aurez besoin de moi.

    Cera - Je ne crois pas...

    Jaïa - Assez. Capitaine Vizla, vous resterez à bord du Beskar IV. Le Chef Ordo semble avoir sa propre idée quand à la manière de parlementer avec Gunnar. Je lui fais entière confiance. Quand au Ramikad, qu'il aide Rusaan Fett à réorganiser la flotte et répare les Basilisks encore valides.

    Nouvel échange de regard entre Jaxx et Cera. Serait-ce de la jalousie dans les yeux du blondin? Ou juste le sentiment de ne pas être reconnu à sa juste valeur? Le Chef Ordo le toise stoïquement avant que Vizla ne salue Mandal'ore en suivant le protocole et ne quitte la passerelle.

    Jaïa - Cera. Le debrief aura lieu demain matin. Profitez de ces quelques heures pour vous reposer. Vous l'avez mérité.

    Il renfile son casque, s'apprêtant à rejoindre le hangar où les jumeaux l'attendent.

    Cera - Vous devriez peut-être en faire de même.

    Puis il s'en va. En sortant, il croise Xari Dyre et une suite de quatre guerriers, seuls rescapés du Beskar III. Lorsqu'ils se voient, ils frappent ensemble l'écusson de leur clan d'un coup de poing sur leur poitrine de beskar. Cera présente ses condoléances à celui qui hérite du clan Dyre, avant de le laisser rejoindre Mandal'ore pour embrasser son héritage. Arrivé aux hangars où c'est l'effervescence, il retrouve Jaxx Vizla en train de réparer son dragon et s'approche de lui. Jaxx a un air maussade et fait comme s'il n'avait pas vu le chef Ordo.

    Cera - Rrrhmm, rrhhhmm.

    Jaxx - Vous voulez quoi?

    Cera - Simplement vous remercier. Sans le Ramikad, je ne m'en serais pas sorti.

    Le regard de Jaxx se fait interrogateur. Il est très rare qu'Ordo se montre amical. D'après les souvenirs du capitaine, ce n'est même jamais arrivé. Jaxx laisse son droïde et se lève à hauteur de Cera.

    Jaxx - Vous donnez pas cette peine. Je fais juste mon job.

    Cera - Je sais... Et vous le faites bien.

    Il tends un bras. Les yeux de Vizla vont brièvement du bras de Cera à sa visière. Il trouve cela vraiment étrange mais les circonstances sont particulières en ce jour. Il réponds favorablement à cette marque de respect et tous deux échangent une poignée de main virile.

    Jaxx - Vous êtes revenus nous chercher aussi alors, je vous remercie à mon tour.

    Hochement de casque de la part d'Ordo, avant qu'il quitte le capitaine sans plus de cérémonie. Il retrouve enfin les jumeaux à bord du Rebel Spire, qui a subis lui aussi quelques dommages.

    Cera - On en est où?

    Ryff - On fait ce qu'on peut. Y a encore pas mal de systèmes à vérifier...

    Jayla - Pour ce qui est de la casse, un évent plié, l’échappement du propulseur subliminique gauche obstrué, le générateur de champs anticoncussion est naz et un moteur de sustentation atmosphérique foutu, il faut les remplacer. Sans compter les trous dans le blindage additionnel.

    Cera - Rien qui ne nous empêche de voler.

    Ryff - Non mais pour atterrir ça risque d'être coton.

    Cera - On fera avec.

    Jayla - Quoi? On part déjà?

    Cera - Il me faut rejoindre la Main Ecarlate. Vous, vous restez là.

    Ryff - Hein? Comment ça?

    Cera - Pas de discussion.

    Jayla - Mais la réunion n'aura lieu que dans plusieurs heures.

    Cera - Je prends de l'avance. Je décollerai dés qu'on sortira d'hyperespace, en attendant réparez un maximum de système.

    Il ne laisse aucune place à la négociation et part dans sa cabine. Là il enlève son armure et entre dans sa chambre de régénération. Ses cellules dépérissent de plus en plus vite, il doit se ressourcer. Dans un coin de sa tête, il garde une pensée pour son premier disciple, parti accomplir une mission hautement périlleuse. Il devrait être arrivé à cette heure. Au même moment, il prends contact avec un autre de ses anciens disciples, élément Mandalorien appartenant aussi à l'Ordre Jedi. Peut-être aura t-elle des réponses à ses questions... 


    Ce message a été modifié par Ordo le dimanche 19 mai 2019 - 22:18

    dimanche 19 mai 2019 - 20:04 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

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    J’avais envoyé Zadyssa avec les autres padawans, histoire qu’elle côtoie des gens de son âge et pas juste des combattants, et en avais profité pour me rendre dans mes quartiers attribués. Enfin, le terme le plus juste serait « réfugiée », puisqu’il me suffit de quelques secondes pour me laisser tomber sur la couchette avec un grand soupir. Il y avait tellement de choses auxquelles je ne voulais pas penser…  

    Surtout une, à laquelle j'avais tenté d'échapper depuis que j'étais partie de cette station sur Fondor… Mais à chaque fois que j'essayais de m'y soustraire, elle revenait avec plus de force encore : j'ignorais ce qui était arrivé à Ange. Aucune nouvelle d'elle, et même si la partie rationnelle de mon cerveau me soufflait qu'il était impossible qu'elle soit sortie de la station à temps, l'autre partie essayait de me convaincre que c'était improbable qu'Ange Solo se soit lancée dans une pareille entreprise sans plan d'évacuation… Je refusais de croire qu'elle ne s'en soit pas sortie : elle était pleine de ressources, je le savais bien, et… Mais d'un autre côté, une petite voix me soufflait que le "Pas de nouvelles, bonnes nouvelles" ne s'appliquait pas à cette situation, que si elle était sortie elle m'aurait contactée, et je détestais cette petite voix. Ma mâchoire inférieure trembla dans un mouvement incontrôlé. Je ne voulais pas… Je ne voulais pas croire qu'elle soit partie. Je ne pouvais pas perdre quelqu'un d'autre… C'était trop… Je secouai la tête et étouffai un sanglot. Se résoudre à ne serait-ce qu'envisager d'accepter une mort de plus, la mort de celle avec qui j'avais passé ces huit longues années, et à qui j'avais fini par tenir malgré tout ce qui nous opposait, était trop difficile. L'incertitude était insupportable, mais elle avait le mérite de m'offrir un dernier espoir, auquel je me raccrochais désespérément.

    Soudain, mon holoprojecteur sonna. Grimaçant, j’ouvris un œil et constatai que c’était Ceno qui essayait de me contacter. Aussitôt, je me redressai, me recomposai, et répondis. Le buste du chef Ordo apparut, en simple combinaison, le visage fermé, le ton grave - comme d'habitude en somme.

    Ceno : Kinsa. Content de te savoir saine et sauve.

    Je le saluai d’un signe de tête.

    Moi : Maître. Je suis contente de vous voir…en vie…. Enfin, ça a été… Vous savez.
    Ceno : Je sais… (il sembla réfléchir un instant). La défaite est un enseignement didactique, ne l'oublie pas. Nous apprendrons de nos erreurs pour qu'un tel carnage ne se répète jamais.

    Il laissa passer un temps. Pendant un instant, nous eûmes l’impression d’être revenus à l’époque de ma formation, quand j’étais encore une jeune padawan qui écoutait religieusement son maître, toujours intéressée pour apprendre. Un sentiment fugace mais réconfortant, compte tenu de la situation. 

    Moi : Ne jamais engager toutes nos forces au même moment ? Parce que la dernière fois qu'on a fait ça, c'était Rhommamool, et on a tous vu ce que ça a donné. Enfin, bref… Comment sont les choses sur le Beskar IV ?
    Ceno : Mandal'ore reste forte et déterminée. Elle fait tout pour préserver la flotte, et panser nos plaies. J'aimerais savoir comment s'est déroulé la mission. Peux-tu m'en parler ?

    Je soutins son regard et devinai :

    Moi : La mission… Vous ne me demandez pas ça juste pour prendre de mes nouvelles, non ?
    Ceno : Je cherche à comprendre où ça a foiré et à quel moment.

    Je soupirai. 

    Moi : J'ai déjà dit au Conseil que c'était très improbable qu'on ait été repérés. Croyez-moi, ça fait des heures que je retourne tout dans ma tête. Si on avait foiré quelque part, je ne serais pas là. Et de toute manière, même si on admet qu'on nous a repérés, il n'y avait pas assez de temps d'écart pour que la République rassemble 4 flottes.

    Il prit le temps de répondre, son ton toujours aussi sérieux.

    Ceno : Nous sommes d'accord là-dessus... Il ne fait aucun doute qu'il y a un espion parmi nous. Nous avons été trompé par Sovereign. Pourtant je n'ai rien vu venir, je n'ai rien senti à la travers la Force... Si votre mission s'est déroulée sans accroc, pourquoi le général Gunnar a-t-il amarré la Main Ecarlate à la station ?

    Je secouai la tête.

    Moi : Je n'en sais rien. Mais… Il y avait Ange dans la station.

    Il sembla se redresser, sa tête sortit du champs brièvement, puis il revint avec un air interrogateur. Je ne pus rien lui répondre de plus qu’un laconique : 

    Moi : En ce qui concerne le pourquoi du comment, je n'en sais pas plus que vous. Désolée.

    Il resta silencieux, semblant dans ses pensées, puis se ressaisit.

    Ceno : Quel est ton sentiment sur tout ça…?
    Moi : Vous voulez dire, sur ce bordel intergalactique dans lequel on a encore réussi à se fourrer ?

    Il sembla avoir un léger sourire, tout en fermant les yeux deux secondes.

    Ceno : Hmmf. C'est ça…

    Il paraissait soucieux. Rares étaient les fois où je l’avais vu avec cette expression, et jamais ce qui s’ensuivait n’était particulièrement réjouissant… 

    Ceno : Je ne comprends pas comment on a pu en arriver là.

    Je marquai une pause, et commençai à faire les cent pas dans la petite pièce, comme je le faisais toujours quand je réfléchissais nerveusement.

    Moi : Je...je sais pas. C'est vous qui avez participé à plusieurs guerres, pas moi, pour être honnête. Mais...on dirait qu'on marche contre le vent avec un Mythosaure qui nous pourchasse. Le Mythosaure, je comprends, mais pas le vent… Bref. Ce que je veux dire, c'est que même pour une guerre, je trouve ça bizarre, qu'ils aient un pas d'avance sur nous. Sans compter le fait que c'est difficile de faire face à toutes les pertes. Et je parlerai pas du fait qu'on a des alliés étranges, comme Spencer et Waren, mais ça… J'imagine qu'on a pas le choix.

    Il m’écouta attentivement jusqu'à la fin. L’évocation de Spencer et Waren lui firent lever un sourcil, réaction que je ne manquai pas de noter dans un coin de ma tête. Finalement, il déclara : 

    Ceno : Je pense qu'ils ont autant envie que nous d'en finir avec cette République. La priorité est de débusquer les traitres. Ouvre l'œil.
    Moi : Qu'est-ce qui vous embête vraiment ? Parce que même après vingt ans, vous avez toujours la même tête quand quelque chose vous turlupine.

    Je marquai une pause.

    Moi : J'imagine que c'est ma manière bizarre de vous demander si ça va.
    Ceno : Ton instinct ne te trompe pas. Les préoccupations de Mandal'ore sont les miennes. Et pour le moment, je ne saurais dire ce qu'il va se passer ensuite... Je dois en parler avec Gunnar... (Il regarde un coup ailleurs puis ajoute)... pendant le debriefing.

    Je fronçai les sourcils. C’était étrange de dire ça, mais mon ancien maître paraissait…perdu. Cette constatation me déstabilisa. Depuis aussi longtemps que je le connaissais, il avait toujours eu un plan, qu’il soit précis ou pas, même dans les situations les plus désespérées. Cela me rappela mon propre état. Ce n’était pas pour rien que j’avais voulu m’éloigner de Zadyssa… Je me mordis la lèvre inférieure, puis déclarai :

    Moi : Ok. Cool. Parce que chez moi, ça va pas. J'ai l'impression que je vais vomir mon déjeuner et me rouler en boule sur ma couchette, et j'ai aussi l'impression que tout est en train de se barrer, et que je peux rien faire pour les empêcher de le faire, et que en général…(je soupirai). Mais ça va le faire, étant donné que je n'ai pas exactement le choix.
    Ceno : Non. Tu ne l'as pas.
    Moi : Je sais.

    Mine de rien, malgré tout ce qui s’était passé, s’il y avait bien une personne à qui je me sentais en confiance pour dire que je me sentais mal, c’était lui. Parfois, cela me faisait du bien d’entendre son sempiternel sermon, que je sentais déjà arriver, mais au moins il connaissait ma fragilité. Il m’avait déjà vue pleurer, il m’avait vue dévastée…à plusieurs reprises.

    Ceno : Tu dois garder la tête sur les épaules. L'ennemi nous a atteint dans notre chair mais nous devons tenir bon mentalement. Pour ceux qui sont morts... Pour nos valeureux héros... Pour Pad... On doit tenir. Et agir efficacement.

    Je le fixai quelques secondes, puis laissai échapper un petit rire.

    Moi : J'imagine que vous avez raison. Le pire, c'est que ça vous arrive plutôt souvent. Pas tout le temps, mais souvent.
    Ceno : Esperons que cela nous serve...Je te retrouve sur la Main Ecarlate... Terminé.

    Je gardai quelques secondes l’holocom dans ma main, puis me forçai à me recomposer. Comme il l’avait dit…je n’avais pas le choix.

    Ce message a été modifié par Kinsa-Talik le lundi 27 mai 2019 - 19:49

    dimanche 19 mai 2019 - 22:40 Modification Admin Permalien

  • Avatar Padme111

    Padme111

    27173 Crédits

    Sur Giju, 

    Le bothan s’inquiétait pour l’humain car il ne revenait pas. Il y avait bien trois heures que le natif de Botawii attendait patiemment que Vyvacy daigne remonter à bord de son vaisseau, la Fouine II. Frey comprenait sa douleur et respectait son besoin de s’isoler, mais plus le temps passait, moins ils étaient en sécurité. Obja décida alors d’aller le chercher. En descendant la rampe, il observa Brûle assit et adosser au train d’atterrissage. 

    Frey – Désolé de me montrer dur, mais nous devons y aller, vieux. 

    Vyvacy – Oui. Mais où ?

    Frey – Euh… sur Phoenix, non ?

    Vyvacy – J’aimerai prendre contacte avec ma sœur. 

    Frey – Ce n’est pas prudent. Elle doit garder le silence radio jusqu’à ce qu’elle soit certaine de ne pas mettre la coalition en danger. Félicity reviendra. 

    Vyvacy – Oui, mais Dexter ?

    L’ondulation des poiles noirs fut la seule indication de la surprise d’Obja. Bien qu’il s’inquiétât autant pour le petit besalisk que l’humain, l’idée d’aller le rejoindre ne lui avait jamais traverser l’esprit. Il se voulu rassurant. 

    Frey – Il est avec l’Ordre Jedi. 

    Le veuf se leva et leva le bras en guise de protestation. En deux pas, ils se retrouvèrent face à face. 

    Vyvacy – Ne me parle plus jamais d’eux ! Ils l’ont tué !

    Frey – Tu sais que c’est faux. Elle a fait son choix. Elle a sauvé votre fils. 

    Les paroles du bothan touchèrent l’endeuiller. Après avoir traverser autant d’aventures et de mésaventures avec cet adolescent, son épouse et lui furent devenu les tuteurs légaux de Dexter. Les années les avaient peut-être séparés, mais ce besalisk était devenu comme leur propre enfant. L’humain refusait de se disputer avec son ami et baissa la tête, résigner. 

    Vyvacy – Elle le savait. Elle m’avait dit que si elle allait le chercher… Pad avait eu une vision… Elle avait vu le massacre. Elle…

    Frey – Je devine la suite. Elle savait que si elle serait au cœur de cette bataille, elle ne pourrait pas se contenter d’en sauver qu’un seul. Elle les a tous sauver. 

    Vyvacy – Du moins, elle y a contribué. 

    Frey – Elle est morte en réalisant ce pourquoi elle a toujours vécu. Vaincre ou périr. 

    Sans plus un mot, l’humain monta à bord du Bombardier Tempête H-60 de son ami. Le bothan le suivi et prit la place du pilote. En se retrouvant côte à côte, Vyvacy et Obja restèrent silencieux. Ils décollèrent afin de rejoindre Phoenix. 

    ***

    A bord du FireDrager, 

    L’amiral Pirolus s’inquiétait pour son équipage qui comme tous ceux qui sortaient de cette bataille, avaient le cœur en berne. Même si l’objectif principale de la mission fut atteint, les pertes en être vivant restaient considérable. Conserver l’incompréhension de la manœuvre du Général Gunnar dans son esprit jusqu’à pouvoir lui demander des explications, augmentait la frustration de la phoenicienne. 

    La militaire s’obligeait à s’attarder sur la passerelle afin de superviser les réparations tout en surveillant les manœuvres de fuite afin que personne ne les suive jusqu’au point de rendez-vous. Cela lui permettait de moins cogités sur ce qui c’était produit. Cependant, dans les moments de silence sur la passerelle, les pensées de Félicity allèrent vers son frère qui devait être rester sur leur planète natale en théorie. Comment allait-elle bien pouvoir lui expliquer la disparition de son épouse ? Comment lui dire qu’elles étaient encore en pleine chamaillerie et divergences d’opinons tactiques lorsqu’elle est morte ? Et Dexter, comment allait-il ? Elle ne l’avait plus revue depuis qu’il avait quitté les lieux. L’amiral espérait que le Maître Jedi à son bord réussirait à réconforter le besalisk, même si elle en doutait. La femme connaissait le réptiloïde et savait qu’il chercherait à noyer son chagrin dans la solitude. En revanche, elle essayé de ne pas trop penser à ce que le aleena faisait. Pourvu qu’il ne vole pas des secrets défenses ou du matériel. 

    Son second l’arracha de ses inquiétudes en lui disant qu’il venait de quitter l’hyperespace. Enfin, le FireDrager arrivait à destination ! Enfin, elle allait pouvoir obtenir des nouvelles de la coalition tout entière. Félicity ne pouvait s'empêcher d'être impressionner par l’installation d'une base au cœur d'un astéroïde.  C'était une idée de génie, mais elle se demanda où il avait trouver le matériel, le temps et l'argent pour construire cela. Elle ordonna et coordonna l’arrimage à la base artificiel. 

    A peine les moteurs furent-ils coupé qu’une communication s’ouvrit. C’était Jospéa Thore qui l’appelait afin de la prévenir que le débriefing serait dans une heure. L’amiral Pirolus réalisa qu’elle avait peu de temps pour se changer afin d’être un peu présentable. Pourtant, le commandant du TarisII prit encore le temps pour parler des pertes. Le Sparkling, la Flaming Bow, le Fiery eagle, le Black Fire Beetle… et tous les autres navires des mandaloriens, les pilotes des différents membres de leur alliance… Le Maréchal promit qu’il y aurait des éloges pour eux et qu’on n’oubliera jamais leur sacrifice. Félicity écoutait respectueusement son supérieur, mais elle n’avait pas le cœur à parler de cela. Elle voulait être au débriefing où tout le monde n’avait probablement qu’une seule question à poser au commandant de la Main Ecarlate : Pourquoi avoir changer le plan !? Qu’est-ce qui pouvait justifier sa manœuvre ? Elle remercia Thore et lui promis de le rejoindre dans les plus brefs délais. 

    ***

    Dans le hangar du destroyer phoenicien, le petit alien finissait de réunir différentes boîtes à matérielles au pied de ce qui restait du Broken Bat. Crapéko devait s’occuper ! Puisque le colosse s’enfermait dans sa chambre, le vieux pilote décida de tout mettre en œuvre pour que l’armée phoenicienne fournissent les pièces pour la réparation du cargo Hilote. Loin d’avoir un cœur débordant d’altruisme, le guildeur se félicitait de sa stratégie commerciale. Bien qu’affilié à l’Ordre Jedi, le padawan s’était démarqué comme pilote aux yeux de l’aleena. Il était intéressant de conserver de bonne relation avec le fils d’un contrebandier quitte à se mettre à dos l’armée Phoenicienne qui n’avait jamais rien fait pour la Guilde. Crapéko espérait rafler un élément prometteur aux Jedi pour le former à devenir un contrebandier, un pilote, un faussaire ou tout autres métiers qui fut à la portée de l’endeuiller. Et justement, après une perte émotionnelle, le petit répitloïde savait d’expérience que c’était le meilleur moment pour un recrutement dans la Guilde. 

    ***

    Dans l’épave du MIII01-DMW,

    Adosser au pied de son lit, le besalisk restait sur le sol glacé de sa chambre. Il gardait précieusement entre ses mains, l’objet qui représentait à lui seul la présence de son maître : sa canne ! Elle était en bois avec une base de 5 cm de diamètre. Les sculptures semblent toutes représentées des animaux de différentes planètes. Rancor, Nexu, Acklay, Bantha ; Eopie, Mynock, Reek, Scurrier, Tauntaun,Terentatek, Vornskr, Ysalamiri, Wampa, Varactyl et ce qui sert de crosse fut un Thernbee. C’était lui, Dexter qui l’avait sculptée et l’avait donné à son maître lorsque marché fut devenu difficile pour elle. Le cyborg se remémorait les meilleurs moments passés avec elle. 

    Lorsqu’il ressenti la sortie de l’hyperespace, le padawan sorti de ses souvenirs. Il eut perdu la notion de temps, il était déjà arrivé au lieu de rendez-vous. Le besalisk savait qu’il ne pourrait plus rester isolé bien longtemps. Il hésita à se lever. Il soupira et s’accorda encore un moment… il devait écouter le message que Maître Brûle lui avait confié. Il inspira profondément afin de se donner du courage. Le quadrumane se préparait mentalement à entendre la voie de Pad et de revoir une dernière fois son visage. Tout en reprenant une respiration normale, il activa son holoprojecteur. 

    Une humanoïde vêtue de bottillons marrons à talon plat, un pantalon blanc très féminin, une chemise à longue manche bouffante tout aussi blanche avec, par-dessus, un haut sans manche beige qui se fermait à l’avant avec une cordelette croisée. Une ceinture de Jedi couleur marron avec un sabre laser accrocher. Un long poncho à capuche brun clair recouvre cette personne laissant apparaitre les traits d’un visage bien connue mais ridée et fatiguée. Une mèche de cheveux cyan retombait sur son œil droit. Elle s’appuyait de sa main droite sur sa canne. 

    « Dexter…

    Je ne doute pas que tu auras beaucoup de mal à lire ces lignes. Saches que j’avais tout fait pour ne pas partir, je ne voulais pas te laisser ainsi. Même si ton cœur te dicte le contraire, comprends-moi, tu n’es pas seul ! Ferme les paupières, écoute autour de toi et laisse-toi baigner dans la Force… je serai là !

    Ouvre tes yeux, observes les gens tout autour de toi et déploies ton empathie, tu ressentiras combien les vivants ont besoin de toi. Guildeur ou Jedi, ton choix reste dans l’avenir, et toi seul peut le décider ! Crois en toi ou personne n'aura foi en toi(1) ! Ainsi va la vie, ainsi va l’espoir et tant qu’il y en a, tu pourras toujours gagner ! Relève-toi, mon padawan, lève la tête et laisse la Force te guider. 

    L’avenir est une terre à découvrir, 

    Je serai toujours là, mon Dexou »

    Padmée Naberry/Brûle disparut encore une fois. Malachite soupira. Il s’attendait à ce type de discours. L’attention qu’elle lui portât, il n’en avait jamais douté. Ce qu’elle venait de dire à propos de son avenir, n’était que le reflet des autres discussions qu’il avait eu avec elle. La Guilde ou les Jedi ? Où était son avenir ? Il l’ignorait toujours. 

    Pour l’heure, il se décida à se lever. Son genou droit le fit souffrir. DAP lui avait diagnostiqué un hématome sur la rotule mais pas d’épanchement de synovie. Le besalisk n’avait pas besoin de tester la solidité du bois, il l’avait fabriqué et su que la canne supporterait son poids. C’est avec cet appuis, il réussi à se relever. Le cargo étant toujours de travers, se déplacer n’était pas simple. Sans se préoccuper de sa tenue, Malachite se décida à rejoindre les autres afin d’être présent au débriefing. Dexter était toujours en tenue de pilote, il sentait la fumée et la sueur. Il n’avait toujours pas soigné sa crête qui suppurait un liquide jaunâtre mélangé à du sang sécher. Il boitait tout en s’appuyant sur la canne. Il se dirigeait vers l’extérieur du vieux cargo. La vie devait reprendre son cours. 

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    (1) Citation TCW S2E5

    Ce message a été modifié par Padme111 le lundi 20 mai 2019 - 11:24

    lundi 20 mai 2019 - 11:11 Modification Admin Permalien

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