Fanfiction [JDR] : Le Cycle des Arek (page 2)

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    galen-starkyler

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    Chapitre XII.2. – Les prémices d’un commandeur.


    Naboo, grand salon des appartements royaux du palais de Theed – Dans la soirée…

    Perseus ne s’attendait pas à être ainsi reçu dans une pièce parmi celles composant les appartements royaux au lieu de la salle du trône et de réunion. Il ne pensait pas non plus qu’il serait aussi accompagné par Calyste sans que le serviteur ou les gardes qui les ont escortés ne refusent. Le voilà maintenant dans le grand salon de la reine, assis sur un sofa moyen d’artisanat nabien face au fauteuil long, large et rembourré dans lequel la jeune souveraine Sarasvati trône. Derrière elles, dix servantes à la robe et au voile aux tons chauds se tiennent bien droites et silencieuses dans l’attente d’un mot de leur maîtresse.
    Un tel accueil dans l’intimité de la jeune reine le met un peu dans l’embarras car il ne pensait aucunement en arriver jusque-là ; au moins ne se sent-il pas seul à découvrir malgré lui l’espace privé de la royauté, puisque la jeune métisse est assis à sa gauche sur le sofa. Que la chevalière Sarkin, le maître Gaah’ris et le padawan Solar ont pris place dans le long sofa de droite et que cinq des vingt dignitaires conviés sont modérément installés dans celui de gauche. Une table basse carrée en transpacier indigo marque la séparation au milieu de ce carré de sièges dans cet espace au périmètre complet de quinze mètres.

    Reine Sarasvati : - Je vous remercie d’être venu malgré cette heure tardive, sieur Arek. Je vous prie par ailleurs de comprendre que j’ai choisi volontairement de vous faire ici en faveur de notre petit nombre.
    Perseus : - Je vous avoue majesté que je suis un peu surpris par cette convocation dans votre salon. Je reste néanmoins à votre disposition et je ne vous en veux pas de décider de tenir ce petit comité ici.
    Tyria : - D’autant plus que vous devez avoir vos raisons pour avoir accepté de nous recevoir aussi tard en compagnie de ses messieurs-dames du conclave. La situation aurait-elle évoluée en si peu de temps ?
    Dignitaire humain : - Pour tout vous dire, maître Sarkin, nous nous sommes réuni tous les cinq pour faire part de notre avis hors-conclave à sa jeune majesté Sarasvati et votre présence était la bienvenue.
    Ceir Gaah’ris : - Vous craignez des répercussions de la part des autres dignitaires, avec le chahut qui régnait.
    Perseus : - Le maréchal Valadyn n’a-t-il pas été convié lui aussi, votre altesse ?
    Reine Sarasvati : - Valadyn est retourné à bord de son croiseur interstellaire il y a maintenant deux heures. Des rapports troublants lui sont parvenus, sur de possibles déplacements de frégates pirates placées en sentinelle pour surveiller les déplacements de nos force sectorielles. Il m’a laissé entendre qu’il prévoit de commencer à réunir ses hommes et quelques premiers nabiens volontaires pour former une défense.
    Dignitaire chalactane : - Il n’y aura donc que nous qui assisteront et discuteront dans cette pièce.
    Calyste, embêtée : - Euh hum, ma présence ne va-t-elle pas être indiscrète ? Je ne suis là que parce que j’accompagne le ranger Arek sans avoir de réelle expérience. Je risque de faire tâche parmi vous.
    Reine Sarasvati : - Vous ne nous importunez point mademoiselle. Vous êtes libre de rester si le cœur vous en dit et je ne vous reprocherais pas de repartir vous reposer dans votre suite.
    Calyste, empourprée : - Ce… C’est aimable à vous, votre altesse. Je vous remercie de m’accepter parmi vous.
    Kalaen, amical : - C’est une satisfaction de pouvoir compter parmi eux, bien que nous sommes un padawan et une civile pro-régulatrice. Et une marque de confiance en soi.
    Perseus : - Je pense qu’il serait temps de nous expliquer ce que vous souhaitez nous dire, messeigneurs et dames dignitaires, à cette heure de la soirée. Auriez-vous réfléchi à propos de mobiliser vos forces ?

    Les cinq dignitaires se redressent doucement de leur place et redeviennent sérieux pour lui répondre.

    Dignitaire humain : - Nous avons conclu, chacun et ensemble, que c’était le meilleur moyen de faire barrage à de nouvelles attaques de la part de ce collectif de pirates.
    Dignitaire cosien : - Nos mondes ne sont pas issus prospères ou industrialisés que Praesitlyn, Saleucami ou Rendili, mais nous disposons tout de même de ressources disponibles et importantes à la survie de notre civilisation. De plus, des foyers humains et aliens touchés ou non par les raids se manifestent pour demander encore plus que nous intervenions pour mettre fin à ces pillages et ces ravages gratuits.
    Ceir Gaah’ris : - La congrégation de Sluis Van est réputée pour être une puissance importante pour la construction navale commerciale. N’êtes-vous donc pas de ceux qui désirent garder leurs intérêts intacts ?
    Dignitaire sluissis : - Les Sluissis ne sont pas de bons combattants et n’aiment pas se battre. Mais nous sommes un peuple qui connaît le sentiment de devoir se protéger par la force et une bonne défense navale. Nous sommes prêts à mettre à disposition une partie de nos vaisseaux pour ceux qui ont le courage d’aller se battre au nom des autres. Considérez cela comme un gage de bonne foi et de solidarité.
    Dignitaire chalactane : - Des citoyens modestes solidaires aux victimes de raids sur mon monde ont exprimé leur souhait de rejoindre la mobilisation volontaire lorsque j’ai fait passer la proposition à mon régime. Vous pourrez espérer compter sur un bon millier de bénévoles et de miliciens qui veulent défendre et riposter.
    Reine Sarasvati : - Le peuple de Naboo est favorable à mobiliser des volontaires pour soutenir l’effort de défense contre les pirates, dont certains vétérans et néophytes de mon armada ainsi que des miliciens nouvellement engagés issus des citoyens de Theed et des villes vassales.

    Un tel échange concernant la décision positive et active des dignitaires présents fait plaisir à Perseus.

    Perseus, ravi : - Bien, voilà qui devrait nous permettre de constituer une première force de défense pour mettre hors d’état de nuire les pirates. Si l’on ajoute le commandement du maréchal Valadyn et le professionnalisme de ses soldats, ma présence tactique en tant que Ranger et le soutien stratégique de nos amis Jedi, nous avons de quoi tenir plusieurs jours pour faire la chasse à ces criminels. (Il se pince presque la joue gauche en se plongeant dans ses pensées.) Il ne nous reste plus qu’à donner une formation basique aux civils volontaires et à espérer que d’autres dignitaires du conclave acceptent de prêter main-forte.
    Dignitaire terellienne : - Vous risqueriez de vous faire des illusions, si je puis me permettre.
    Kalaen, intrigué : - Que voulez-vous dire ?
    Dignitaire terellienne : - Les mondes-entreprises de la Bordure que sont Praesitlyn, Saleucami et Rendili ont adopté depuis peu une bureaucratie plus ferme et économiste vis-à-vis de l’échange commercial avec l’espace Républicain et les systèmes neutres. Le manque ou la perte de ressources lors d’incidents ou d’accidents défavorisent leur production et impactent sur leurs capitaux, si bien qu’ils minimisent ce qu’il reste tout en conservant la valeur des prix. Avec le sursaut de piraterie qui perturbent les échanges, ils espèrent conserver leur main d’œuvre pour continuer la production et leurs moyens pour stabiliser leurs intérêts financiers. Pour eux, la perspective de mobiliser des non-soldats de métier les obligerait à se séparer de cette main d’œuvre qui alimente leur commerce encore actif alors qu’elle pourrait aussi bien servir à défendre leur propre monde. Et réclamer les remboursements de l’assurance-vie auprès de la République pour les dédommagements.
    Perseus : - C’est bien ce que je pensais, ils ne se soucient que de leur économie et de leur profit.
    Calyste : - J’imagine que ça ne suffirait pas à les insulter que les traiter de « fils de Hutt ».
    Ceir Gaah’ris : - La Chancellerie n’acceptera pas aussi facilement de dédommager ces pertes sans motifs clairs et sans procéder à une enquête approfondie. Leur refus de participer ne concerne qu’eux mais ils n’auront pas le droit de se plaindre s’ils viennent demander réparation alors qu’ils se sont mis en retrait.
    Dignitaire humain : - C’est pour cela que nous refusons de suivre leur exemple. Notre population habitante est essentielle au maintien socio-économique de nos mondes, ne pas leur donner le choix ou ne pas réagir pour les protéger à l’avenir revient à ne pas tenir compte d’eux. Leur bon droit est aussi précieux que leur vie et leur bonheur commun, cela ne saurait être remplacé par des richesses superflues.
    Tyria : - Nous verrons bien demain s’ils sont restés campés sur leurs positions, ou s’ils ont recouvré la raison.

    Perseus sent que le regard de la jeune souveraine nabienne se pose à nouveau sur lui, soucieux.

    Reine Sarasvati : - Ranger Arek, comme la Chancellerie vous a envoyé à nous pour la déléguer, pensez-vous être mesure de nous apporter le soutien militaire adéquat malgré votre statut de simple soldat de paix ?
    Perseus : - La question ne se pose même plus, altesse. Je compte faire ce pourquoi j’ai été envoyé.
    Reine Sarasvati : - J’en déduis donc que vous participerez au commandement de cette opération.
    Perseus : - Je ne suis pas un officier et je ne possède aucun grade qui me confère une autorité. Mais le fait d’être le seul Ranger disponible venu vous épauler me confère les pouvoirs nécessaires pour faire comprendre à ces pirates qu’ils n’auront pas de nouvelle occasion de saborder la République.

    ***
    Le lendemain matin est le commencement d’une journée chargée en spéculations et décisions pour les membres conviés du conclave sur Naboo. La salle du trône et de réunion est à nouveau occupée par les vingt dignitaires rassemblés, tous silencieux, et la jeune monarque de la dynastie Shree préside depuis le siège de son trône entouré par ses servantes et gardes. La disposition des places est restée la même que celle d’hier, au détail près que le maréchal Valadyn n’est pas présent et assiste à distance par projection holographique depuis le pont de son croiseur. De plus, Calyste s’est décidée à prendre elle aussi place parmi les trois Jedi et le jeune ranger ganthelien pour exprimer indirectement sa participation à l’effort.
    Perseus Arek se tient comme toujours debout et légèrement penché en avant, les paumes de main sur la table, dans son uniforme paramilitaire de Ranger aux manches retroussées et couvert de sa cuirasse de plates protectrice de terrain en plastacier chromé. Le regard austère mais tolérant, il s’adresse à tous.

    Perseus : - Messieurs et dames dignitaires de ce conclave, votre altesse royale, je tiens d’abord à commencer cette seconde réunion par vous présenter mes plus plates excuses pour l’incident d’hier. Ma réaction quelque peu exagérée pour rétablir le calme entre nous a perturbé plus d’un parmi vous et a mis brusquement fin à l’échange sur une fausse note. J’espère que nous repartirons sur de bonnes bases lors de cet échange d’aujourd’hui et que vous me pardonnez ma nervosité soudaine. (Il inspire longuement puis poursuit dans sa lancée.) Je tiens cependant à vous préciser que mes propos d’hier n’étaient en rien déplacés et que je maintiens donc le fait que vous deviez réfléchir au sujet de la mobilisation volontaire. Comme la nuit porte conseil, j’espère donc que vous avez pris conscience de la situation et que vous avez mûrement réfléchi sur votre position. J’ajoute, par respect à vos fonctions et statut, que je ne forcerais personne à participer en invoquant le droit de conscription. Bien avant le début de cette réunion, je me suis entretenu un moment par holo avec le général-divisionnaire Pellian et le maréchal Thelnarris à ce sujet et je vous rassure sur le fait que ce droit ne sera pas appliqué pour éviter divers soucis diplomatiques. Cette conversation avec eux a néanmoins permis une avancée considérable pour la prise-en-main de l’opération de riposte contre les pirates. (Court silence) Le Haut-Commandement me confirme qu’en tant que leur délégué à ce conclave je dispose d’un certain nombre de droits et de pouvoirs nécessaires à la réussite de cette opération afin de mettre hors d’état les raids criminels. En d’autres termes, j’assurerais donc le commandement tactique et opérationnel de la mobilisation avec l’équivalent d’un grade de lieutenant de brigade, afin de faire profiter de mon savoir-faire de soldat de paix les personnes mobilisées. Ce n’est que temporaire et mon autorité d’officier servira uniquement de bénéfice moral et présentiel aux soldats. Sachez donc qu’en tant que tel, je confirme que je ne resterais pas sans rien faire et que je serais présent sur le terrain pour gérer et motiver les troupes contre les pirates. Sur ce, commençons.

    Aucun d’entre eux ne pipe un mot après ce discours et avant que le maréchal nabien ne prenne la parole.

    Maréchal Valadyn (holo) : - Merci pour votre intervention, sieur Arek. Messeigneurs et dames, vous l’aurez compris malgré la tournure du discours du ranger, la situation devient peu à peu plus intense qu’avant. Nous avons reçu de nouvelles informations de la part de nos droïdes-satellites de surveillance le long des voies entre nos systèmes : le collectif des gangs de pirates s’est réorganisé de manière à guetter nos moindres faits et gestes et ses membres ne se content plus d’aller piller les vestiges de zone de combat. Pas plus tard qu’en milieu de cette nuit, des bandes de leurs maraudeurs se sont attaqués à des petits villages intacts qui avoisinent les zones pillées sur Nubia, Terellia, Saleucami et Rendili.
    Dignitaires saleucamien et rendilien : - Comment ?!
    Maréchal Valadyn (holo) : - Ils ont pillé les lieux sans crier gare ni épargner les habitants. Les forces intervenues pour les empêcher n’ont rien pu faire à temps et ils ont remonté l’information à laquelle aucun corps n’a été retrouvé dans les résidences et places externes. Au vu des traces de lutte et de fuite, les pirates ont enlevé les villageois en même temps qu’ils ont pillé leurs ressources. Nous avons donc une poignée de citoyens, adultes comme enfants, probablement séquestrés pour servir à l’esclavage clandestin.
    Kalaen : - Cela allait forcément arriver. Les ressources perdues par les vestiges de lutte ne les satisfaisant plus pour régulariser leur profit, ils en viennent à s’attaquer à des lieux civilisés indemnes pour s’adonner au degré suivant de banditisme. Ils ont recours à la stratégie balmoréenne de maraude, qui consiste à s’en prendre à des endroits proches d’une zone de guerre pour les ravager de manière à la transformer ainsi.
    Ceir Gaah’ris : - Leurs intentions sont à présent claires. Ne voyant aucune force de l’ordre ou de sécurité en alerte ou en chasse pour les arrêter, ils affichent clairement leur intention de profiter de cette paresse pour s’adonner librement à leurs raids. Les pirates n’ont pas de scrupules ni empathie pour ceux qu’ils volent, en venir à capturer des innocents pour en faire des marchandises ne les dérangent nullement. Dans ces conditions, la diplomatie ne s’applique plus et une intervention armée est nécessaire.
    Reine Sarasvati : - Valadyn, avez-vous pu retracer les itinéraires de chaque bande qui ont attaquées cette nuit ces villages ? Il est important de découvrir où se situe leurs vaisseaux principaux dans les environs.
    Maréchal Valadyn (holo) : - Certains de nos sentinelles ont pris l’initiative de téléguider leurs sondes de recherche pour observer et calculer les lignes de passage-éclair de ces bandes pirates. La synthèse globale des résultats nous ont donné des coordonnées similaires pour chacun des cargos pirates ciblés : nous avons l’emplacement de ce qui semble être la flottille combinée des quatre gangs, positionnée avec discrétion dans l’ombre de la quatrième lune d’Endor. Une flottille de trois frégates et de dix corvettes.
    Tyria : - Nous avons donc la confirmation qu’ils se sont réunis en un collectif organisé.

    Les nouvelles du jour semblent apporter à certains dignitaires un entrain soudain pour conclure l’affaire.

    Dignitaire praesitlynien : - Alors il n’y a pas une minute à perdre ! Allons à leur rencontre et attaquons-les avec l’effet de la surprise. Les vaisseaux ne doivent pas être assez nombreux et résistants pour endurer les tirs de vos chasseurs et des canons de vos croiseurs. L’occasion de les arrêter nous est offerte.
    Dignitaire chalactane : - Vous oubliez que ces vaisseaux ne contiennent pas que des pirates à bord. Les cellules de leurs frégates sont certainement occupés par les civils kidnappés, ils peuvent leur servir d’otages si nous nous risquons à les attaquer sommairement. Des vies sont donc plus qu’en jeu.
    Dignitaire praesitlynien : - Je ne vois pas ce que cela change. L’important est de couper toute tentative de retraite à ces crapules et de prendre d’assaut leurs vaisseaux pour récupérer tout ce qu’ils ont volé.
    Dignitaire nubian : - Ce qui change, c’est que nous avons des personnes innocentes qui peuvent à tout moment périr si les forces de sécurité foncent vers eux et se contentent de leur couper toute retraite durant l’opération. Des habitants de nos mondes dont certains pourraient être nos parents, nos amis et nos connaissances ! De quoi démoraliser les troupes si les pirates décident de les sacrifier pour faire pression.
    Dignitaire terellienne : - La présence de civils dans leurs geôles prouvent qu’ils sont aussi bien capables d’enlever des personnes dans nos terres périphériques que dans nos villes. C’est de l’intimidation.
    Dignitaire praesitlynien : - Je ne vois toujours pas ce que cela change.
    Dignitaire rendilien, courroucé et frappant du poing : - Vous êtes sourd ou quoi ?! Des habitants de nos mondes sont séquestrés par ces pirates ! Des citoyens enlevés de la République ! C’est une atteinte grave à la sécurité de nos mondes et de nos concitoyens ! Une invitation à semer davantage l’anarchie.
    Dignitaire sluissis : - Ce n’est dorénavant plus une simple intervention armée mais une opération risquée où il y des civils à sauver tout comme des criminels à arrêter. La question ne se pose même plus.
    Dignitaire saleucamien : - Il faut porter secours à ces gens et les ramener sains et saufs !

    Perseus décide de réclamer toute l’attention des dignitaires en haussant la voix d’un ton déterminé.

    Perseus : - Comme vous vous en doutez, la situation est devenue critique et elle le deviendra bien plus si nous n’agissons pas dans l’immédiat mais avec cohésion et coordination. Le fait que des innocents sont présents à bord parmi les pirates rend les choses plus compliquées mais il est impératif de garder la tête froide et se concentrer sur notre décision collective. Il est temps de commencer à vous demander à quel point vous tenez à vos concitoyens et habitants au point de souhaiter leur survie et leur libération. Je compte de mon côté faire en sorte qu’ils soient sains et saufs dans l’intervention qui va suivre, mais il revient à vous de décider de la démarche qui va suivre pour favoriser la réussite de cette opération. Alors je ne vous le demanderais qu’une seule fois. Que se manifestent ceux d’entre vous qui concèdent à mobiliser tout volontaire de leur territoire désireux de sauver des vies et mettre hors d’état de nuire des pirates.

    Le résultat qui se déroule est sans précédent et ne prend même pas de temps à se faire. Une quinzaine de mains droites se lèvent presque simultanément des tables pour voter leur participation à la mobilisation ; quinze dignitaires favorables, dont ceux de Nubia, Terellia, Sluis Van, Saleucami et Rendili. Les autres, dont le dignitaire de Praesitlyn, gardent leur main posée sur la table. Mais qu’importe, une forte majorité l’emporte et cela escompte plus que ne le soupçonnait le jeune Ranger et les trois Jedi.

    Tyria : - Voilà qui est digne de vrais dirigeants de la République.
    Maréchal Valadyn (holo) : - La majorité des voix à la mobilisation l’emporte donc. Chers dignitaires, je vous remercie de votre soutien et vous invite à prévenir votre régime de la situation pour mobiliser assez de volontaires possibles pour renforcer les troupes d’intervention. Toute aide est à bonne à prendre. Majesté, j’enverrais des navettes et cargos récupérer les citoyens volontaires de Nabbo pour les amener à bord de ma flotte sectorielle pour commencer les préparations. Maîtres Jedi, sieur ranger Arek, au nom de ma reine et des forces de sécurité de la Bordure, je serais ravi de vous avoir à nos côtés et de mener cette intervention avec votre assistance pour le bien et la sûreté de nos mondes.

    jeudi 07 avril 2022 - 09:43 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XIII.1. – Un Ranger, une métisse et un Jedi sur une frégate…


    Dans les alentours orbitaux de la planète Endor – Durant la journée…

    Une flotte d’escadre sectorielle parcourt les voies astrosptatiales en prenant une vitesse similaire à celle d’une croisière mais en prenant soin de ne pas ralentir ni trop accélérer. Une flotte de quinze à seize bâtiments intermédiaires et lourds, de construction kuati et mon calamari, qui arborent les signes et les couleurs de la Force de sécurité de la Bordure Extérieure ; une véritable petite armada de défense dont les six frégates sur neuf corvettes naviguent avec prudence et attention dans le vide sidéral pour se rapprocher de plus en plus de la planète Endor, dont la lune forestière a été il y a longtemps le théâtre d’une célèbre bataille décisive dans la Première Guerre Civile Galactique.

    C’est à bord de la frégate principale de la flotte, une frégate MC30 en parfaite état et rompue aux assauts, que la plus grande part des soldats professionnels vont-et-viennent entre les corridors et les salles pour mettre en place les préparatifs à l’intervention dans le calme. Les quelques techniciens de maintenance et de pilotage s’assurent que les machineries fonctionnelles et d’attaque du vaisseau continuent de tourner. Le quota réduit d’officiers présents se sont rassemblés pour planifier la stratégie à exécuter lors de la rencontre avec la flottille des pirates, pour arrêter les criminels et secourir les civils.
    C’est pendant ce temps, dans une des salles d’entraînement de la frégate, que Perseus Arek est en version allégée et détendue de sa tenue de Ranger pour faciliter l’exercice à son adversaire féminin néophyte. Calyste Lapis est restée dans sa combinaison moulante de cuir afin de se sentir adapté à ce nouvel univers qu’elle découvre et arpente aux côtés du jeune ganthelien, et elle lui permet d’être plus souple et agile durant cette séance de pugilat proposée où elle apprend à s’auto-défendre. L’heure qui suit est une série enchaînée et instinctive de coups, de frappes, de crochets et de parades corporelles où la jeune métisse tente de réussir à dominer le ranger ; la réalisation des attaques est plutôt bien reproduite mais elles manquent à chaque fois de force et de dextérité. Elle tente de faire une prise sur Perseus mais elle se fait contrattaquer par une riposte de ce dernier, qui l’envoie directement au tapis. Encore une fois.

    Calyste : - Aoutch ! Ouille…
    Perseus : - C’est encore mou tu sais. La prise est bonne mais tu manques encore de réactivité. L’important est que tu frappes et riposte sans que ton adversaire n’est le temps de répliquer.
    Calyste : - J’essaie, si tu vois pas, mais c’est difficile d’apprendre et de travailler avec un expert.
    Perseus : - Un Jedi te répondrait ceci en t’entendant : « fais-le ou ne le fais pas, mais il n’y a pas d’essai ». Essayer c’est ne pas croire en soi et aller droit dans le mur si tu manques de patience pour t’habituer.
    Calyste : - Dixit celui qui n’hésiterait pas à se frotter à un cathar fou et sadique pour sauver une inconnue.

    Perseus la voit se relever et se remettre en position, lui adressant un regard provocant et moqueur.

    Perseus : - Oh, mademoiselle Lapis cherche à me montrer ses crocs. Je suis au regret de te dire que ce ne sont que des tentatives vaines de petit chat qui fait tout juste ses griffes. Il y a une différence entre agir inconsciemment et agir instinctivement. Je connais assez ma propre force pour me permettre d’agir ainsi.
    Calyste : - En attendant, moi je suis encore une affranchie qui sort à peine de sa captivité. Survivre dans ce nouvel environnement hors de Tatooïne est aussi essentiel que manger et boire pour moi, je dois donc être en mesure de pouvoir me défendre et rendre la pareille à toutes crapules sur mon chemin.
    Perseus : - Alors bats-toi comme si ta vie en dépend. Prouve-moi que tu peux mieux faire que ça.

    La jeune femme ne se fait pas prier et elle bondit sur lui avec plus d’agilité et de souplesse que la précédente fois ; ses poings sont déjà prêts à frapper tandis que son bassin et ses jambes se mouvent avec la grâce d’une chorégraphie improvisée sans le rythme de la musique. Perseus lui avait dit de profiter de ses talents de danseuse pour les utiliser judicieusement pour travailler son esquive et ses extensions du corps. Elle n’hésite plus à alterner entre ses bras et ses jambes pour chercher à frapper là où cela fait mal.
    Le jeune ganthelien brun se défend et riposte sans effort mais il constate que la métisse ne se retient plus et applique son conseil avec détermination. Mandales, beignes, crochets, balayage, contrecoups et mouvements arqués de riposte, l’échange au pugilat dure plus longtemps et intensément et l’un comme l’autre ne se laisse pas faire en répondant simultanément à leurs attaques et parades.
    Calyste commence enfin à sentir son propre corps s’adapter aux prises et aux extensions qu’elles applique ; elle se décide de prendre de court le jeune ranger en allant plus vite… mais sa tentative de clé de bras se retourne contre elle par une astuce que Perseus emploie pour retourner sa célérité contre elle. Elle réagit en pressant sa main libre contre son cou et l’entraîne avec elle dans sa chute. Les voilà tous deux au sol. Sauf que l’un est au-dessus de l’autre, avec leurs positionnements du corps un peu trop proches.
    De quoi les mettre dans l’embarras en se souvenant qu’ils sont tous les deux épris l’un de l’autre.

    Perseus, empourpré : - Euh… Désolé, je pensais qu’on se retrouverait comme ça l’un sur l’autre.
    Calyste, empourprée : - C’est… c’est pas grave. Je, c’est plutôt agréable quand on s’y habitue.

    Ils n’osent plus bouger pendant un court instant, à se dévorer des yeux, puis ils se rapprochent encore plus pour coller leurs lèvres dans un langoureux baiser. Les paupières closes, leurs mains se baladant entre leurs cheveux et leur nuque, ils poursuivent de presser leurs lèvres en explorant davantage leur bouche avec leur langue. Leur baiser se transforme en embrassade affectueuse et ils désirent intérieurement que ça dure… mais le bruit caractéristique du coulissement du battant de la porte qui s’ouvre les rappelle à l’ordre.
    Perseus cesse immédiatement son baiser, paniqué, et se relève tout en redressant avec son bras sa jeune amie proche-humaine avec lui pour qu’elle soit elle-même debout. Calyste se laisse faire, bien que surprise par la réactivité de son ami, et elle se tient à nouveau sur ses jambes à sa droite. Pile au moment où le jeune apprenti Jedi pénètre dans la pièce en leur adressant un sourire complice.

    Kalaen : - J’imagine que j’arrive au mauvais moment, à voir comment nous avez réagi.
    Perseus : - Nous ne faisions rien d’autre que d’échanger quelques prises, pour que Calyste puisse se défendre contre les pirates. L’auto-défense doit être plus importante que le blaster ou la mêlée.
    Calyste : - N’allez pas croire que nous avons d’autres préoccupations que de nous entraîner, Solar.
    Kalaen, le côté suspicieux et moqueur en biais : - Mouais, je vois ça.

    Il ne prête même pas attention au regard noir que lui lance la jeune métisse pour sa réponse provocatrice. Perseus prend les devants pour briser la glace et demander au jeune padawan ce qui l’amène.

    Perseus : - Vous venez porter des nouvelles du pont Kalaen ?
    Kalaen, avec sérieux : - L’état-major du maréchal Valadyn n’a pas de soucis à organiser le plan d’attaque pour distraire l’attention des pirates. Ils vous font assez confiance pour mener la partie sauvetage que vous allez dirigez en sabordant leurs vaisseaux. Non, je suis venu vous voir par intérêt de voir ce que vous valez dans un combat. Ma motivation à devenir un Jedi gardien doit passer par la connaissance et l’expérience de bon nombre d’alliés sur lesquels m’appuyer dans une situation tel que celle-ci. Vous semblez ne pas porter ce sabre-laser sur vous en guise de décoration stylisée, je souhaite donc voir si vous savez bien le manier.
    Perseus : - Un combat amical n’est pas de refus. Je ne me suis encore jamais confronté à un Jedi. Je suis cependant inquiet aux remarques que vont vous faire votre maître ou la chevalière Sarkin sur ce duel.
    Kalaen : - Tyria ne m’en voudra pas de m’entraîner un peu au sabre avec vous. Elle pense que vous devez avoir acquis les bases de la formation à notre arme pour oser pouvoir la manipuler dans vos missions. Quant à maître Gaah’ris, disons qu’il me laisse juger ce qui est bon pour mon évolution vers ma voie.
    Calyste : - Il sait vraiment se servir de cette arme. C’est avec elle qu’il a vaincu un maraudeur cathar seul.
    Kalaen : - Raison de plus alors pour m’assurer que vous êtes un duelliste confirmé, Perseus.

    Le jeune Solar vient se poster dans un coin de la pièce et il se dévêt de sa bure brune pour se mettre à l’aise, ne portant à présent que ses habits de Jedi réarrangé pour intégrer une combinaison quasi-militaire en maille synthétique bleu cobalt qui épouse sa silhouette mince mais costaude. Perseus comprend que le padawan humain et brun s’est déjà mis en condition pour prouver son orientation pour la fonction de soldat de paix, ce dernier ayant composé sa tenue pour qu’elle ressemble presque à un uniforme classique et sobre d’un agent des forces rapprochées de l’ordre. Kalaen s’est déjà positionné pour se mettre en garde et prêt à combattre ; son sabre-laser standard en main par traction de la Force, il l’allume en garde médiane pour dévoiler une belle lame unique de trente-deux pouces couleur bleu vif.
    Perseus se poste immédiatement en posture de garde en biais et il prend manuellement son manche de sabre au design standard de fabrication impériale ; il tient l’arme noble dans une garde proche et entre ses deux mains, montrant qu’il est prêt à se battre. Calyste comprend que cela devient sérieux et elle se recule jusqu’à se plaquer contre le mur en cherchant presque à se fondre dedans sans y parvenir.

    Les deux utilisateurs de sabre-laser s’élancent de concert l’un contre l’autre ; leurs deux lames, bleu contre blanc argent, se croisent et crépitent à leur contact. Leurs gestes commencent à se répondre à chaque échange de coups et de parades, leurs mouvements ne vacillent pas à chaque fois que l’un ou l’autre cherchent à percer la défense de l’autre. Une quinzaine de minutes à croiser et entrecroiser les lames de sabre dans un ballet au rythme moyen mais cadencé ; un énième croisement de fer permet au jeune Jedi de faire part au ranger son impression de sa manière aussi habile de maîtriser son sabre.

    Kalaen : - Je vous avoue que je suis impressionné Perseus, vous maniez le sabre comme un vrai duelliste.
    Perseus : - Un sabre-laser est autant un outil qu’une extension de la volonté de son utilisateur. Il me paraît normal de chercher à se former à le maîtriser pour ne pas l’agiter comme un simple bâton.
    Kalaen : - Puis-je vous demander quelle forme de combat vous avez étudié pour en arriver à un tel niveau.
    Perseus : - J’ai commencé évidemment par le Shii-Cho avant le Makashi et le Soresu. C’est cependant avec le Niman que je m’exerce en continu et que j’affronte mes adversaires dans chacune de mes missions.

    Ils reprennent quelques coups et défenses au sabre pour ne pas perdre l’objectif de leur duel amical, avant de faire un pas en arrière pour rompre l’échange et poursuivre leur discussion.

    Kalaen : - Vous avez toutefois encore quelques défauts dans votre style au sabre, comme moi.
    Perseus : - La perfection est une indécrottable bêtise Kalaen. C’est pour ça que je ne cesse de m’entraîner.
    Kalaen : - Moi aussi.

    Leur duel reprend de plus belle et ils s’affrontent au fur et à mesure comme s’ils étaient dans une compétition, leurs coups et techniques s’intensifient tout en respectant une pondération de leurs gestes et de leurs intentions. Kalaen remarque que le ganthelien arrive à garder son calme malgré ses coups volontairement agressifs pour le pousser parfois dans ses retranchements, mais Perseus parvient à rester serein et profite même des coups puissants pour les dévier et les retourner contre le padawan. C’est après dix minutes d’entraînement à deux qu’ils se décident à en terminer là.
    Leurs sabres éteints et rengainés à leur ceinture, c’est à cet instant que la voix informatrice des haut-parleurs résonnent de sa tonalité mécanique. « Votre attention à tous, la flotte pirate ennemie est en vue. Je répète, la flotte pirate ennemie est en vue. Que tout le monde se mette en position pour rejoindre son poste et commencer l’intervention. Je répète, que tout le monde se mette en position pour rejoindre son poste. Et que la Force soit avec vous. » Perseus regarde Calyste pour lui faire signe qu’il est temps d’y aller et le jeune Jedi les accompagne pour sortir de la salle d’entraînement. Ils se dirigent ensemble dans le couloir qui mène à leurs cabines et ils s’engouffrent chacun de la leur, pour se préparer à partir.

    Un quart d’heure plus tard, Perseus et Calyste sont en train de déambuler dans le hangar principal de la frégate républicaine et ils se dirigent vers la navette d’assaut affectée au sabordage. Le jeune ranger de la République s’est mis dans sa tenue de combat composé de son plastron de plaque et de ses brassards de protection en arcetron léger, tandis que la jeune métisse a seulement ajouté une veste de terrain par-dessus sa combinaison pour se protéger et se couvrir. Ils rejoignent le commando de soldats et de miliciens qui les accompagnent pour la mission de sauvetage ; des hommes et des femmes dont c’est le métier et d’autres dont c’est la première fois qu’ils se battent en conditions réelles. Perseus est justement là pour qu’aucun ne se sentent dévalorisés ou en difficulté envers les autres, il doit leur montrer qu’ils sont tous importants et soudés pour que les pirates ne les prennent pas au dépourvu. C’est là le travail d’un agent du BSR avec des combattants ordinaires qui sont externes aux armées de la République.
    Il se tient enfin à leur niveau et il constate qu’ils ont déjà fait connaissance avec le padawan Solar. Ce dernier est affecté à leur groupe de sauvetage afin d’équilibrer les forces de soutien dans les trois commandos d’assaut pour la récupération des civils : Tyria Sarkin s’occupe de coordonner l’équipe deux et le maître bothan Gaah’ris de coordonner l’équipe trois. Les trois équipes s’occupent chacune de l’exploration et de la prise d’assaut d’une frégate pirate, dans l’objectif de prendre le contrôle et de trouver les civils capturés.
    Kalaen Solar étant un padawan assez expérimenté, il semblait nécessaire qu’il soit placé en soutien auprès du jeune ranger comme membre Jedi et ce dernier avait exprimé auparavant son souhait de collaborer avec lui dans cette intervention et à l’avenir. C’est donc une belle occasion à exploiter.

    Perseus, à la troupe : - Bien, messieurs-dames et braves gens, le moment est venu. Vous vous en doutez, nous nous apprêtons à aller à la rencontre d’un collectif réuni de pirates qui se sont pas connus pour leur miséricorde ni pour leur tolérance à l’égard de l’ordre. Ils n’ont pas hésité à venir vous attaquer et vous voler à plusieurs reprises, attirés par l’attrait du gain et des ressources perdues en zones de guerre, et cela leur a fait croire qu’ils pouvaient se permettre d’aller plus loin. Sachez que vous êtes là pour leur montrer qu’ils sont en tort, qu’ils n’auraient pas dû s’en prendre à ces gens en les enlevant à leurs foyers et qu’ils ne sont pas les maîtres dans ce désordre causé par le récent conflit. Vous vous êtes tous et chacun porté volontaire pour leur faire voir de quel bois vous vous chauffez, c’est donc l’occasion de se montrer digne de votre courage et de votre motivation de sauver ces gens en danger. Quant à moi, je vous guiderais et vous défendrais du mieux que je sais faire afin que nous arrêtions ces pirates et leur rendons la monnaie de leur pièce rouillée. Notre compagnon Jedi présent est là à nos côtés pour veiller sur nous, nous aurons donc une chance de nous en sortir face à ces criminels sur leur terrain. Ou que la Force nous vienne en aide si cela tourne mal, mais soyez sûr que nous aurons le dessus. Parce que nous sommes les citoyens de la République et les représentants du peuple contre une poignée d’anarchistes de la pègre. Êtes-vous avec moi ?
    Membres du commando : - Ouais !!!
    Perseus : - Alors en avant tout le monde ! Montrons à ces scélérats la force de notre solidarité !

    Les miliciens et volontaires du commando pivotent comme un seul homme et ils entrent ensemble dans la lourde navette d’assaut qui démarre pour s’apprêter à décoller. Perseus, Calyste et Kalaen entrent avec eux et ils viennent s’installer sur les sièges proches de la cabine de pilotage, avant de voir la portière latérale qui coulisse automatiquement pour se refermer. Tout le monde est plongé dans une semi-obscurité dans le vaisseau transporteur et ils sentent aux mouvements de balancement et de suspension que la navette vient enfin de décoller et de partir dans le vide sidéral, loin du hangar à vaisseaux de la frégate MC30.
    Le voyage commence et la bataille spatiale aussi. Les déflagrations de tirs fusent et virent à l’extérieur tandis que la navette elle-même semble effecteur des loopings et des virages pour éviter les tirs perdus et les tentatives d’abattage contre elle. Calyste ose se pencher pour voir à travers le hublot de transpacier derrière elle et découvre un spectacle tantôt incroyable tantôt effrayant.

    L’espace orbital au-dessus de la lune forestière d’Endor est envahi par les deux flottes opposées, l’un aux couleurs de la défense démocratique et l’autre à celles de différents gangs unis : les frégates et les corvettes mobilisent leurs tourelles pour tirer sur la carrosserie de la coque adverse tandis que les chasseurs s’affrontent dans un ballet désordonné et inexplicable de chasse-poursuite où seuls (pour l’instant) les pilotes pirates sont touchés et neutralisés par les tirs des pilotes républicains.
    La bataille est décidée dès qu'elle vient de commencer.
    Une secousse violente la ramène à la réalité et elle soubresaute en tenant de se rasseoir dans son siège pour ne pas tomber à la renverse. Elle interroge du regard son compagnon de ce qu’il se passe, ce dernier lui répond aussitôt avec calme « Nous arrivons » et se tient prêt à bientôt sortir. Même les membres de leur commando se préparent en chargeant leurs armes et en resserrant leur armure de combat. Calyste se décide alors à en faire de même, vérifiant son pistolet-blaster et son stylet prêté par Perseus, puis elle tourne toute son attention aux mouvements de la navette.
    Les suspensions du vaisseau se contrebalancent brutalement au contact de l’entrée dans un hangar.
    Les deux portières latérales s’ouvrent et tout le monde sort.
    Ils débarquent dans la frégate principale pirate.

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    Chapitre XIII.2. – La frégate infestée de pirates.


    Frégate principale du collectif pirate, en orbite de la lune verte d’Endor – Durant la journée…

    La bataille navale qui s’en suit en orbite de la lune forestière d’Endor ne figurera pas parmi celles qui font l’apanage des guerres interstellaires ni des conflits internes aux gouvernements ; c’est une simple bataille dont l’enjeu est de remettre de l’ordre dans le secteur et de secourir des individus civils enlevés à leur foyer. C’est dans cette démarche que la flotte sectorielle de sécurité aux frégates mon calamari et aux corvettes kuati est occupée à retenir et à faire barrage aux vaisseaux pirates. Le collectif pirates comporte trois frégates-cargo de classe Vakbear et sept corvettes de classe Maraudeur, dont celles-ci sont plus agiles que les trois bâtiments lourds afin de leur permettre de mieux se défendre et contrattaquer la flotte adverse.
    La véritable bataille ne se fait cependant pas dans l’espace avec les deux escadres de chasseurs mais à l’intérieur des frégates pirates, là où les forces alliées de sécurité du conclave tentent de s’infiltrer pour porter secours aux civils retenus en captivité… et prendre à revers les chefs pirates s’il le faut.

    La navette d’assaut atterrit brutalement dans le hangar de la frégate Vakbear principale et elle ouvre ses deux portières latérales de manière à faire débarquer le commando de sauvetage mené par le Ranger ganthelien, le padawan gardien et la métisse proche-humaine. Perseus et Kalaen descendent de la navette parmi les premiers et ils allument simultanément (à une seconde près) leur sabre-laser en main.
    Les miliciens et volontaires du commando les entourent vite en se postant immédiatement en joue, comme le leur avait conseillé le jeune ranger lors de leurs entraînements avant l’intervention, et ils voient que les membres pirates de la frégate réagissent à leur arrivée. Les tirs adverses commencent à fuser, les bandits se meuvent et tirent comme s’ils sous-estiment les miliciens arrivés ; les deux lames de sabre-laser font un premier barrage à ces tirs d’envoi et certains son directement renvoyés, touchant directement quatre à cinq pirates dans l’épaule, le bras ou la côte. Les membres du commando répliquent à leur tour en tirant à l’aide de leur blaster, en prenant le soin d’anticiper et de réagir instinctivement à leurs adversaires ; une forte majorité de leurs tirs fusent et viennent faire mouche sur les cibles et leurs cachettes, tandis que certains sont déjà touchés sans graves conséquences. Il y a de premiers blessés dans les deux camps, mais la peur qui se développe parmi les conscrits est rapidement chassé par la voix déterminée du Ranger.

    Perseus : - En avant ! Formation double V mobile, maintenant !

    Les membres du commando bougent aussitôt pour former un « w » avec célérité et attention puis ils avancent plus vite en profitant de leur course vers l’ennemi pour canarder en continu les pirates. Ceux-ci sont rapidement perturbés par leur formation et leur approche directe, mais le temps de tirer dans le tas est contré par la précision et l’efficacité dont font preuve les conscrits. Les pirates finissent par tomber, touchés et inconscients, et voilà le hangar sécurisé après dix courtes minutes d’assaut.
    Perseus, qui alternait entre la maîtrise de son sabre-laser et de son pistolet-blaster de poing, gardait aussi un œil sur Calyste durant le combat. La jeune femme aux cheveux bleus avait opté pour une approche discrète entre les caissons éparpillés pour détourner l’attention de certains pirates avec son pistolet. Maintenant que la zone est sécurisée, et les pirates présents neutralisés, la suite est à compléter.

    Perseus : - Kalaen, vos sens de Jedi peuvent-ils nous aider à trouver les civils dans cette frégate ?
    Kalaen, la main gauche en creux à son oreille : - Je sonde en profondeur la structure de ce vaisseau afin de localiser leurs présences. J’ai un premier signal… on dirait qu’une quarantaine de personnes sont enfermées dans des geôles. Leur emplacement est situé à ce qui semble être le second niveau inférieur. Si nous arrivons à temps pour atteindre ce niveau, nous devrions pouvoir les libérer avant qu’ils ne soient exécutés.
    Calyste : - Si l’endroit est gardé, il y a forcément une armurerie à proximité. En libérant les prisonniers, nous pourrions en profiter pour vider leur arsenal et équiper les civils libérés.
    Perseus : - Les civils ne sont pas tous tolérants à se servir d’une arme ou ne savent pas s’en servir. L’option reste envisageable, mais n’oublie pas Calyste que nous devons les sortir d’ici sains et saufs.
    Calyste : - Je comprends, bien que je reste à l’idée que l’on devrait eux aussi leur permettre de se défendre.
    Kalaen : - Notre meilleure chance de rejoindre le niveau inférieur est de nettoyer le pont central, où se trouve des ascenseurs et des escaliers d’accès. Nous devons y aller en vitesse.
    Perseus : - Mettons-nous alors en route. Commando, en avant !

    Le commando volontaire se met en mouvement, à la suite des trois compagnons, et ils s’engagent dans le corridor de service devant eux qui mène au reste de la frégate. Leur cheminement à travers les corridors est à plusieurs reprises bloqués ou restreints par des petits groupes de pirates, mécontents de se faire aborder à leur place par de simples civils conscrits et soldats. Les hommes et femmes du commando ne présentent pourtant pas de difficulté à surmonter chaque rencontre, profitant de la présence tactique et soutenable du Ranger et du Jedi pour éviter trop de blessés. Certains se découvrent même des capacités cachées à faire face à des adversaires et à tirer sur des cibles vivantes sans perdre ses moyens.
    Le pont central est enfin au bout et Perseus découvre ce qu’il supposait bien être un immense puits où s’allonge une longue et massive colonne de duracier, entourée par un tourniquet de cage d’escalier à marches aplanies et imbriquée d’un système de double ascenseur. Kalaen lui montre les nouvelles difficultés pour se diriger vers leur destination à travers le pont, en désignant les trios de tireurs et les tourelles mobiles qui les attendent. Le jeune ganthelien demande alors aussitôt aux conscrits de se préparer à pénétrer le pont en adoptant la formation en losange : selon ce que leur a expliqué le ranger, les conscrits se regroupent aussitôt pour faire en losange et ils braquent leur arme dans toutes les directions. Ils tourneront dans le sens des aiguilles tout en avançant, afin de limiter les impacts de tirs adverses.

    La traversée du pont central prend autant de temps qu’il était envisagé : le commando avance dans sa formation en losange tout en descendant prudemment les marches planes d’escalier pour se confronter aux tireurs pirates. Les francs-tireurs et porte-flingues ne posent que peu de problèmes aux miliciens et volontaires armés, mais les tourelles en représentent un plus gros : c’est dans l’optique de les neutraliser que le jeune Solar s’avance droit vers elles et passe la lame bleue de son sabre-laser dans un enchaînement souple et rapide de coups à la cinquième formation. Kalaen détruit les canons de tourelle en moins de deux minutes et il profite de la confusion pour utiliser la Force pour assommer les quelques pirates à la ronde.
    La cage d’ascenseur est atteinte et ils l’empruntent afin de descendre plus rapidement jusqu’au second niveau inférieur ; le corridor suivant leur descente présente les mêmes difficultés que dans les précédents couloirs et le nombre de blessés reste le même pour le commando contrairement aux pirates qui s’effondrent de plus en plus. Si on peut dire que le maniement du sabre par Perseus et Kalaen créé un écran efficace de protection, il s’avère que l’élan de Calyste à se précipiter avec ses mouvements acrobatiques contribue à limiter l’attention des pirates. La jeune fille met en pratique les prises de corps-à-corps qu’elle a apprises durant ces entraînements et les applique avec bien plus d’aisance qu’avec le jeune ranger.

    Le commando de sauvetage arrive enfin devant l’entrée de la section des geôles de la frégate. Et comme le jeune Arek s’y attendait en vérifiant l’état du panneau de verrou et celui de l’encadrement du battant…

    Perseus : - Ils ont volontairement bloqué la porte en la soudant à l’encadrement. On va devoir la découper.
    Kalaen : - Faisons chacun un côté.

    Ni une ni deux, Perseus et Kalaen se positionnent chacun en haut et en bas pour passer leur lame de sabre dans les contours du battant de la porte à l’origine coulissante ; le temps de découpe à deux dure moins d’une minute, le battant tombe tout seul en avant et les premiers tirs adverses pleuvent. Les geôliers pirates tirent à volonté en pensant qu’arroser l’ennemi les abattrait sommairement, mais ils découvrent à leur insu que leurs premiers adversaires sont des utilisateurs confirmés du sabre-laser.
    Perseus et Kalaen ouvrent la voie à leur commando, assisté par Calyste qui tirent sur certains tout en esquivant et glissant pour frapper du stylet, puis ils sont rapidement soutenus par le reste des conscrits qui tirent sur les derniers pirates en joue. Le calme plane après que les corps sonnés des pirates traînent tout le long sur le sol. Les prisonniers, tous adultes et enfants de milieux fermiers et campagnards, se redressent et sautent de joie en voyant les leurs venir aussi nombreux à leur secours.
    Un quart d’heure plus tard, les cellules sont vidées de leurs occupants et les pirates sont désarmés de leurs blasters avant d’être solidement attachés et enfermés à leur tour. Des infirmiers parmi les conscrits du commando de sauvetage s’occupent de soigner certains des prisonniers pour réduire leurs douleurs et leurs soucis de mobilité, tandis que les plus résistants s’arment des blasters récupérés sur leurs geôliers tout en écoutant les conseils et recommandations des conscrits.

    Kalaen : - J’avais raison, une quarantaine de prisonniers à bord de cette frégate. La plupart d’entre eux ont quelques coups et blessures mais rien d’insurmontable. On peut déjà considérer que plus de la moitié des hommes libérés vont se battre avec notre commando, tandis que les autres sont nous suivre prudemment. Notre retour au hangar ne devrait plus poser de problèmes, si on considère que la moitié de l’effectif de pirates à bord est neutralisé et que les renforts ne seront pas assez nombreux pour nous stopper.
    Perseus : - La situation est donc à notre avantage. Kalaen, prenez la section A du commando et les fermiers désireux de se battre avec vous. Conduisez les autres civils en lieu sûr vers la navette pour procéder à leur embarquement vers notre flotte ; il faut absolument qu’ils soient mis en sécurité pendant le reste de cette intervention. Une fois que tout le monde sera mis à l’abri, libre à vous de revenir m’aider.
    Calyste, surprise : - Une minute ! Qu’est-ce que tu comptes faire pendant ce temps ?
    Perseus : - Je vais aller prendre d’assaut le pont de commandement avec la section B.
    Calyste : - Je t’accompagne dans ce cas.
    Perseus : - Non Calyste ! Tu restes avec le padawan Solar pour escorter les civils jusqu’à la flotte. Ces gens ont besoin d’être protégés contre les renforts de pirates que vous croiserez. Et nos camarades ont besoin de deux d’entre nous trois pour les motiver à tenir le coup. De plus, mieux vaut que tu regagnes la flotte avec eux et que tu restes à l’abri. Je m’en sortirais, rassure-toi.
    Calyste, indignée et fâchée : - Il n’est pas question que je t’abandonne Perseus Arek. Je peux me battre !
    Perseus : - Je te dis que tu accompagnes les civils en lieu sûr avec Kalaen !
    Calyste, refusant toujours : - Je ne veux pas…
    Perseus, autoritaire : - C’est un ordre, mademoiselle Lapis. Avant d’être ma coéquipière, tu es surtout une civile conscrite qui a peu de chances de tenir dans une vraie bataille. Ta sécurité est aussi importante que celle de ces gens, alors fais ce que je t’ordonne. Aie confiance en moi et fais-le.

    Calyste lance un regard courroucé au jeune homme, serrant les poings avec hargne pour se contenir, puis elle abdique avec forfait pour suivre à la lettre son ordre. Elle prend tout de même le temps d’aller se mettre en retrait dans un coin, le temps de passer ses nerfs sur quelque chose pour ne pas garder tout ça en elle. Perseus l’entend malgré lui, comprend ce qu’elle ressent mais il continue de rester neutre afin de garder la tête froide ; sa mission de Ranger le lui permet de faire des états d’âme alors que des vies sont en danger.

    Kalaen : - Si jamais vous vous en sortez tous les deux, vous voudriez peut-être discuter entre vous et vous dire ce qui vous pèse sur le cœur. Ce sera mieux que de laisser tout ça s’agglutiner et vous faire du mal.
    Perseus : - Non mais de quoi j’me mêle Kalaen ?! C’est une affaire entre elle et moi, vous n’êtes pas vraiment le bienvenu pour vous immiscer dans notre vie privée. C’est même assez grossier et peu professionnel.
    Kalaen, enjoué : - Le bien commun passe par la reconnaissance et l’écoute d’autrui, que l’on soit un civil et un fonctionnaire militaire ou un Ranger et une esclave affranchie.
    Perseus, stupéfié : - Co, co… comment vous avez deviné… ?

    Intuition de Jedi, lui répond le jeune Jedi en haussant des épaules un sourire en coin. Perseus se rend compte qu’il avait sous-estimé les capacités de son compagnon de mission et le voir et entendre lui répondre ainsi le met dans un embarras sceptique. Il semblerait que Kalaen Solar soit bien plus qu’un padawan adulte qui cherche la voie du gardien pour maintenir l’ordre ; une cause tout aussi noble doit être sa véritable motivation avec la possibilité que cela devienne une philosophie de vie. Perseus ne trouve rien à redire et il se contente de hausser ses sourcils d’étonnement en le fixant de manière blasée.

    Cinq minutes plus tard, la séparation du commando en deux sections est faite et chacun des deux groupes est déjà organisé avec sa nouvelle mission. Kalaen et Solar partent les premiers avec la section A et les civils pour refaire le chemin en sens inverse, en prenant soin de redoubler de vigilance. Ils remontent le pont central en empruntant la cage d’escalier, afin d’éviter d’être pris au piège dans les ascenseurs si les pirates ont la mauvaise idée de couper le courant. La section B, dirigée par le jeune Ranger, part deux minutes après leur départ et elle prend le chemin opposé et elle se dirige vers la proue de la frégate où ils auront plus de chances de trouver le pont de commandement.
    Perseus avance en tête de la section en observant constamment son environnement autour de lui : il remarque à quel point les corridors et pièces de vie qui se situent au niveau de la partie de proue sont plus sécurisées et défendues que les salles situées en poupe. Ils ont compris que nous allions tenter de prendre le contrôle de la frégate, pense-t-il en analysant les verrouillages activés des salles et l’éclairage tamisé des corridors qu’ils traversent. Les pirates restants se sont mis en alerte rouge et ils pensent reprendre le dessus en isolant la section de commando dans le dédale de corridors. La preuve, il suffit d’arriver au premier croisement pour voir apparaître des trois autres voies une escouade minime mais bien armée de pirates.
    Perseus n’est cependant pas un Ranger ordinaire et ses conscrits, qu’il a entraîné et conseillé pendant tout la semaine de préparation, peuvent supporter de voir ces scélérats plus armés qu’eux.
    Le voilà son sabre-laser dégainé et allumé, la lame blanche argentée illuminant le croisement, et il s’élance vers les trois escouades pour faire un premier barrage contre les tirs ; le temps que ces bandits rechargent, il ordonne à son équipe de tirer à volonté à leur tour. Les conscrits ne se font pas prier et tirent sur les pirates de manière à ne pas les blesser gravement voire les tuer. La justice personnelle ne doit pas être motivée par le désir de mort de son adversaire mais par le rappel du sens humain. Une vieille citation qui fait partie des règles de vie des Rangers depuis leur fondation après le traité de Ruusan, il y a plus de mille ans. Perseus en connaît beaucoup depuis qu’il a intégré le BSR et il fait en sorte qu’elles deviennent presque réalité. C’est pour cette raison qu’il combat ses adversaires en gardant la tête froide et avec neutralité.

    La traversée des deux niveaux supérieurs de la proue se passe presque aussi bien que lors de l’aller, plus aucun obstacle ne se dresse pour arriver jusqu’à celui du pont de commandement. Certes, des mines et des grenades cachées les attendent à certains endroits de leur chemin, mais leur emplacement n’était pas si bien dissimulé : « Mines anti-émeute, à deux heures et onze heures », avertit un des conscrits pour signaler leur présence et les autres se mettent aussitôt à tirer pour les désamorcer.
    C’est dans le dernier corridor avant l’entrée du pont que des bruits mécaniques rapides et intimidants résonnent et signalent l’arrivée d’une énième menace. « Ranger attention, des sentinelles droïdes ! », signale aussitôt une des conscrites habituée aux droïdes et à l’électromécanique. Perseus reconnaît quand ils arrivent que ce sont des super-droïdes de combat de modèle B1-2 ; il manie adroitement son sabre au travers de leurs tirs lourds et ils les entaille avec plus de célérité que leur réaction à son approche. Seulement, leur carrosserie semble plus résistante que celle des modèles originaux et il est obligé de leur faire de nombreuses entailles… et un coup désarmant tranchant à leur bras armé, pour les affaiblir. Dépourvu de leur arme intégrée, les super-droïdes ne peuvent plus se défendre contre la volée de tiers des conscrits sur eux. Ils s’effondrent en arrière, complètement troués et entaillés, pour ne plus donner aucun signe de fonctionnement par leur ronronnement mécanique ni la lueur dans leurs diodes oculaires.
    Perseus décide de ne pas rengainer tout de suite son sabre-laser et fait signe à sa section d’avancer, afin que tous se tiennent prêts et en position pour commencer à pénétrer dans la salle de commandement.

    ***
    Les civils et leurs secouristes conscrits finissent de descendre de la navette de transport, atterrie dans le hangar principal de la frégate MC30, et une équipe médicale vient à leur rencontre pour procéder à la suite des premiers soins appliqués à leur libération. La quarantaine de civils sauvés est rejointe par les deux vingtaines d’autres civils libérés des autres frégates, dont la chevalière kuati et le maître bothan se sont occupés entretemps. Ces derniers viennent à la rencontre de Kalaen et Calyste, les voyant revenus seuls.

    Tyria : - Vous n’êtes plus que vous deux ? Où est passé le ranger Arek ?
    Kalaen : - Il est resté à la bord de la frégate pirate avec la moitié de notre commando. Ils sont en train de chercher à prendre le contrôle du pont de commandement, là où doivent se trouver les chefs pirates.
    Ceir Gaah’ris : - Il va donc au-devant de gros problèmes, je le crains.
    Calyste, inquiète : - Comment ça ? Expliquez-vous !
    Tyria : - Les quelques lieutenants que nous avons capturés nous ont révélé que leurs chefs sont actuellement tous réunis dans la salle de commandement de la frégate. Soit le Haut-Griffeur blanc, la Maîtresse des Lames, le Capitaine-Corsaire et évidemment le chef des Ravageurs, Gaulyath Bane-Hur.

    dimanche 10 avril 2022 - 15:05 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XIV.1. – Qui reste-t-il…


    Frégate principale du collectif pirate, salle de commandement – Durant la journée…

    La confrontation entre les forces de sécurité avec leurs alliés volontaires et celles du collectif pirate persévère dans le flot continu de tirs venus de toutes parts : chasseurs comme grands vaisseaux, chacun semble vouloir en finir avec les autres. Les pilotes de la flottille pirate cherchent sans cesse à poursuivre leurs adversaires en faisant crier leurs canons, l’occasion de casser du soldat les motivant à leur causer des noises, mais leurs tentatives sont si désorganisés. Et les pilotes ont reçu une liste de stratégies possibles sur leurs mouvements pour les esquiver… et contrattaquer. Les chasseurs pro-républicains neutralisent tour à tour les chasseurs pirates, réduisant peu à peu leur nombre sans chercher à les détruire, et il n’y aura bientôt plus de chasseurs pour défendre les frégates et corvettes… qui sont le dernier barrage pour le collectif.

    C’est à bord de la frégate principale de classe Vakbear, dont l’appellation du vaisseau est le Cuirassé, que le quota intérieur du collectif des quatre gangs pirates est rassemblé sur son pont de commandement ; les quelques officiers rapprochés et leurs adjudants tentent de communiquer avec l’ensemble de la flottille et l’intérieur du vaisseau afin de coordonner et motiver les troupes. Cela fait pourtant deux heures que la bataille a commencée et les membres du collectif semblent tomber comme des mouches ou perdre contact avec leurs supérieurs sans renvoyer de réponse. Les nouvelles à l’intérieur et à l’extérieur de la flottille ne se régularisent plus, les tentatives d’avoir des rapports de la situation sont vaines.

    Cela ne plaît pas du tout à Gaulyath Bane-Hur, grand zabrak musculeux et chef du gang des Ravageurs, qui avait tout misé sur la fondation de ce collectif entre les quatre gangs de pirates. L’affaire tournait plus que sur des roulettes et voilà que tout part subitement à vau-l’eau ; les autres chefs et lui savaient pourtant que personne n’oserait encore passer près de la planète Endor, avec cette guerre qui préoccupait tant les systèmes périphériques, et cela leur faisait une bonne cachette pour coordonner les raids. Maintenant, leur position est révélée et ils doivent descendre ses saletés de soldats républicains accompagnés de conscrits.
    Si les chefs des autres gangs sont présents sur la demi-passerelle centrale du pont, observateurs et frustrées mais inquiets, Gaulyath Bane-Hur enrage depuis le haut de son module de capitainerie au fur et à mesure que les mauvaises nouvelles du front tombent.

    Gaulyath Bane-Hur : - Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ?!! Pourquoi personne ne répond, bon sang ?!
    Quartier-maître : - Je crois bien que les corvettes sont surmenées par les tirs adverses, tandis que nos chasseurs se font neutraliser en un tour de bras. Les quelques informations que l’on reçoit sont des appels à l’aide et des injonctions frustrées. Tout le reste ne fait que grésiller d’ondes perdues.
    Gaulyath Bane-Hur : - Et les autres frégates ?!
    Quartier-maître : - On nous a fait parvenir qu’ils se faisaient saborder par des commandos puis silence radio. On a tenté plusieurs fois de recontacter leurs ponts de tête, il n’y a eu que quelques essais réussis pour finalement ne durer que quelques minutes. C’est le même désordre qu’à l’extérieur.

    Le grand zabrak grogne de colère et de frustration. La situation ne lui plaît pas du tout, et ça l’enrage.
    Les autres chefs pirates sont plus calmes que lui mais seulement parce qu’ils refoulent cette nervosité.

    Haut-Griffeur blanc : - Il faut absolument que nous reprenions l’avantage. Commencer par joindre les sections des geôles de nos frégates pour ordonner de procéder à une exécution des prisonniers. C’est notre meilleure chance de leur saper le moral pour que nos hommes les contrattaquent à leur tour.
    Capitaine-corsaire caridien : - À l’heure qu’il est, nos « prisonniers » sont certainement déjà hors d’atteinte de nos geôles et des gardes affectés. Nous avons beau être aussi nombreux qu’eux et pris soin de prendre en otage ces gens, dans le but de fournir le marché esclavagiste, ils ont dû recourir à leur atout technologique pour parvenir à nous infiltrer aussi directement.
    Maîtresse des Lames : - Ou bien ils sont plus audacieux et prudents que nous l’avions prévu. Avoir le nombre et la technologie pour oser intervenir est une chose, envoyer des gens conscrits de surcroît pour saborder nos frégates pour sauver ces gens relève soit de l’inconscience… soit d’un sens tactique affiné.

    Le chef Ravageur s’apprête à protester que cela est ridicule, lorsqu’un des maîtres de manœuvre élève la voix afin d’attirer toute leur attention sur un récent incident survenu.

    Maître de manœuvre : - Chefs ! On vient d’avoir du nouveau. Les prisonniers de chaque frégate viennent d’être libérés et de quitter notre zone sans aucun mal ni perte de leur côté. Les renforts que nous avions envoyé parlent de Jedi qui sont à la tête de chaque commando infiltré.
    Gaulyath Bane-Hur : - Des Jedi ?! Impossible ! Leur Temple est détruit, ils devraient être désorganisés actuellement au lieu de continuer à agir à leur habitude ! Ils ne devraient pas être ici !
    Capitaine-corsaire caridien : - Cela explique pourquoi ces commandos ont réussi à traverser nos rangs pour aller chercher les prisonniers, et les faire évacuer nos frégates. Combien sont-ils ?
    Maître de manœuvre : - Trois, chacun réparti à un commando pour le soutenir… Attendez. Il y aurait un quatrième, en tête du commando chargé du Cuirassé. Il ne s’agit pas d’un Jedi apparemment, mais il semble manier un sabre-laser comme eux. Il est encore à l’intérieur du bâtiment, accompagné de la moitié du commando restée, et il se dirige vers notre niveau.
    Quartier-maître : - J’ai consulté nos caméras de surveillance intactes dans les corridors. L’individu en question porte un ensemble uniforme et armé qui le distingue comme un soldat de forces spéciales.
    Maîtresse des Lames : - Je crains de deviner qui c’est. On peut dire que c’est lui, leur atout tactique.
    Gaulyath Bane-Hur, moqueur : - Un atout tactique, hein ?! Il vient à nous avec la moitié de ses conscrits en croyant pouvoir nous arrêter… mais il ne fait que précipiter sa chute. Ha ha ha ! Il va moins faire le malin quand mes plus vifs Ravageurs et nos sentinelles B1 lui régleront son compte. Ha ha ha ha ha… !

    BZZZZZZZZZZZ… BRAOUM !!
    La lourde et massive porte aux battants coulissants, verrouillée depuis l’intérieur, voit une partie découpée en plein milieu de sa jointure tomber en avant en faisant un énorme bruit de chute ; un bruit qui aurait pu ressembler à celui d’une explosion, sans la déflagration habituelle. C’est ce vacarme qui fait sursauter le grand zabrak et les autres chefs, surpris par la chute d’un tel morceau découpé de duracier épais, et ils se retournent pour comprendre ce qu’il vient exactement de se passer.
    C’est dans l’atténuation du bruit et la suspension de la fine poussière d’intérieur que le jeune ganthelien brun en habit de Ranger entre dans la salle de commandement et fait face aux occupants de la pièce. Son sabre-laser à la lame argentée toujours en main, et les conscrits de la section B derrière lui avec leurs armes braqués pour le couvrir, Perseus constate avec un certain soulagement dissimulé que les quatre chefs du collectif pirate sont bel et bien réunis dans cette même pièce. Et ils sont surpris par son entrée.
    Perseus se poste vers eux de manière à arquer son sabre dans leur direction, son pistolet-blaster au poing gauche positionné sur son poignet droit pour combiner avec lui pour pointer les pirates restants.

    Haut-Griffeur blanc : - Le Ranger Arek.
    Capitaine-corsaire : - Le Ranger Arek.
    Maîtresse des Lames : - Le Ranger Arek.
    Gaulyath Bane-Hur, sourd aux constatations des autres chefs : - Ah ah… Un Ranger de la République.
    Perseus : - Gaulyath Bane-Hur, chef du gang des Ravageurs, et vous Haut-Griffeur blanc, Capitaine-corsaire de Carida et Maîtresse des Lames, au nom de la République et des systèmes périphériques de la Bordure, je vous arrête pour activités illicites récurrentes tel que le pillage de zone de guerre et communes viables, l’agression envers des citoyens en difficultés et l’enlèvement d’honnêtes gens à leur foyer. Tout ceci est considéré comme un outrage de niveau 3 envers la constitution de la Fédération Galactique.
    Gaulyath Bane-Hur, railleur : - Je n’ai rien à faire des règles de la Fédération Galactique. Pourquoi laisser en plan des ressources perdues ou oubliées par les affres de la guerre, alors que l’on peut les récupérer pour se faire du profit et jouir de notre liberté sans avoir vos limites ridicules sur le dos ? Ce n’est pas en tout cas un Ranger, seul et accompagné seulement de simples conscrits, qui va m’empêcher de profiter des restes de cette guerre pour renflouer mes richesses et perforer ce gouvernement inutile pour m’amuser.
    Perseus : - La piraterie n’est pas une activité durable que je tolère quand elle impacte sur le bien-être, la liberté et la sûreté d’autrui. Surtout quand on se fait enlever son droit et son besoin de se reconstruire par des charognards incapables de comprendre ce qu’est le bon sens commun.
    Maîtresse des Lames : - Que voulez-vous, ranger Arek, les affaires sont dures et peu rentables. L’arrivée de la Guilde dans les puissances galactiques de la Fédération menace de voir les plus petits groupes comme nous de disparaître au détriment des puissants cartels qui subsistent encore.
    Haut-Griffeur blanc : - La contrebande et le pillage de zone de guerre fait notre gagne-pain depuis toujours, tandis que l’esclavagisme nous rapporte autant avec l’échange de vulgaires pauvres et miséreux qui ne manqueront à personne. C’est notre mode de vie et rien ne peut y changer.
    Perseus : - Votre campagne de raids s’arrête pourtant ici et aujourd’hui, parce qu’il est hors de question que vous continuez à agir de la sorte pour plonger à nouveau nos systèmes démocratiques vers l’anarchie.
    Gaulyath Bane-Hur : - Tu parles beaucoup pour un soldat de la République, mais je doute que tu puises continuer à agiter ton sabre assez longtemps pour nous stopper… après que je t’aurais montré pourquoi on se met pas un chef Ravageur à dos en lui cherchant des crosses ou en gâchant son business.

    Le zabrak massif dégaine de son dos une arme lourde qu’il tient d’une seule main : une vibrohache à électrolame, assez grande pour être tenue à deux mains par un individu lambda et assez lourde pour servir d’arme contondante. Il bondit en direction du jeune Ranger, la vibrohache brandie en l’air, et l’attaque avec toute sa puissance et son envie d’en découdre. Perseus recule d’un pas et bloque la lame avec son sabre-laser, amoindrissant le coup porté pour ne pas avoir plus de dommages qu’il n’en aurait eu. Il profite de sa parade pour crier un ordre rapide aux conscrits de sa section, « Occupez-vous du reste du pont, les autres chefs ne doivent pas s’échapper », et ramène son attention sur le ravageur zabrak. Gaulyath redresse rapidement sa vibrohache et décide de porter une série continue de coups pour déstabiliser son adversaire, bien que Perseus contre et bloque sans trop de mal en se concentrant sur sa dextérité et sa vigilance.

    Les conscrits de la section B de commando sont vite entrés à l’intérieur de la salle de commandement et ils se mettent en position pour intervenir avant que le reste supérieur du collectif ne réagisse. Les trois autres chefs pirates et les officiers de manœuvre sont pourtant armes au poing et ils tirent sur les miliciens et volontaires armés pour les réduire à l’état de faiblesse ; les deux camps tirent de partout et n’importe comment avec la panique et la colère chez quelques-uns tandis que d’autres restent maîtres de leur état.
    Une première dizaine de minutes passe où les conscrits de la section B se retrouvent avec quatre à six blessés et deux morts tandis que trois des officiers pirates sont gravement touchés voire mortellement par les tirs des miliciens. Un objet petit, long et cylindrique est lancé depuis le groupe pro-républicain pour aller voler au-dessus des têtes et il atterrit pile sur le tableau des commandes pour s’y coller magnétiquement.
    Les officiers pirates n’ont que trois secondes pour comprendre que c’est une grenade magnétique… avant de se faire souffler et brûler par la déflagration produite de l’explosion. Ladite explosion a pratiquement réduit à néant le tableau central, détruisant les commandes chargées de gérer le fonctionnement et la stabilité de la frégate dans l’espace. Et cela commence à se faire sentir.

    Perseus poursuit son combat défensif contre les assauts bourrins de Bane-Hur lorsqu’il ressent le tremblement de la déflagration puis celui de la perte rapide d’énergie constante dans le vaisseau ; tout le bâtiment entier tremble en perdant en quelques secondes l’équilibre de sa masse dans le vide sidéral. Les conscrits se serrent les uns aux autres pour ne pas tomber, avec certains qui font contrepoids de chaque côté, tandis que les pirates restants et leurs chefs perdent leur équilibre et s’écroulent sur le sol.
    Gaulyath ne s’est pas laissé avoir aussi longtemps par la perte soudaine de la stabilité du Cuirassé et il se redresse aussitôt pour s’approcher du Ranger, qu’il croit déséquilibré, et brandir sa hache vers lui. Perseus réagit bien plus vite que l’attaque qui lui est destinée et s’avance dans sa posture de profil pour passer sa lame argentée de sabre-laser de manière horizontale et arquée pour la relever… et trancher net le poignet du grand zabrak. Une seconde où la main de Bane-Hur maniant la hache se sépare et que ce dernier hurle à s’en briser la voix en sentent la brûlure à blanc de la coupure. Le temps que son adversaire gémit de douleur en se préoccupant de sa main perdue, Perseus décide d’aller prêter main-forte à ses conscrits pour qu’ils mettent plus facilement aux arrêts les trois autres chefs pirates.
    Une poigne puissante l’arrête pourtant dans son élan et le saisit dans les airs en le tenant fermement par le cou, en se retrouvant à un mètre au-dessus du plancher de la salle. Perseus tente de se débattre et de se débarrasser de la poigne qui lui bloque la respiration, allant jusqu’à prendre la main du zabrak pour écarter les doigts épais ou balancer ses deux pieds dans son estomac pour lui couper le souffle. Rien n’y fait, ce satané ravageur de Bane-Hur continue de serrer sa poigne, un rictus sadique et colérique aux lèvres.

    Gaulyath Bane-Hur : - Tu ne vas pas t’en tirer comme ça Ranger ! Je ne te pardonnerais jamais de t’être mis impunément sur mon chemin et d’avoir tranché ma main ! Tu aurais dû sagement te laisser faire tuer !
    Perseus, parlant malgré le manque d’air : - Je ne… resterais pas… sans rien faire… pendant qu’un… fils-de-gundark purulent… comme toi… ravage des communautés… et menace des gens. Il en… Il en va… de la dignité… des faibles… et du droit au bonheur… pour tous…
    Gaulyath Bane-Hur : - Cause toujours, tu ne m’intéresses pas. Tu n’auras plus l’occasion de déblatérer tes inepties morales et philosophiques une fois que tu auras la gorge brisée. Ha ha ha ha ha ha… ARGH !

    Perseus sent l’air revenir dans ses poumons et ses jambes retrouver la surface du plancher, au moment où la poigne du zabrak se relâche subitement tandis qu’il crie de nouveau de rage et de douleur ; il récupère de grandes bouffées d’air pour reprendre des couleurs puis il observe ce qui a bien pu inciter Bane-Hur à hurler de souffrance et le libérer. C’est là qu’il remarque que son œil droit est crevé par… un stylet ; le même stylet long et tranchant qu’il a prêté à une personne assez proche et présente pour qu’elle se défende. Puis il entend un cri de bataille assez aigu, puis une forme qui se déplace au pas de course près de lui, un bond précipité vers le zabrak qui continue de souffrir de son œil crevé. Perseus ose lever le regard pour voir qui oserait se lancer à un corps-à-corps direct avec cette brute épaisse et il découvre avec une certaine frayeur que c’est la jeune métisse proche-humaine à la chevelure bleue.

    Calyste est montée sur les épaules du grand zabrak et elle tente de le faire basculer dans tous les sens en lui serrant la gorge entre sa clé de jambes, tout en le frappant continuellement de coups de poings sur la tête comme si elle était prise d’hystérie. La jeune femme frappe sans s’arrêter mais elle ne se laisse pas aussi facilement attraper ou saisir par les grosses mains du ravageur, qui enrage et crie de douleur en cherchant à se défaire de cette furie. Calyste va plus loin en retirant son stylet de l’œil du ravageur pour ensuite la planter dans la nuque ; Perseus constate et comprend même qu’elle a planté le stylet précisément dans un nerf important du corps, celui qui permet l’équilibre du corps et la circulation des neurones vers les muscles des membres. Il n’en revient pas qu’elle sache où il se trouvait… à moins d’avoir appris autrefois.
    Gaulyath Bane-Hur hurle encore plus fort et fulmine, cherchant désespérément à enlever la jeune femme de ses épaules et il y parvient au moment où celle-ci tente de planter plus profond son stylet dans la nuque. Calyste voltige malgré elle dans la poigne du grand zabrak et elle se fait jeter contre le sol avec une telle violence qu’elle se cogne douloureusement sur le plancher métallique. Le chef ravageur peut enfin voir sa prochaine victime et canalise toute sa fureur pour lever sa jambe gauche et l’écraser. Perseus ne lui laisse pas l’occasion de piétiner sa jeune amie : il exécute une frappe latérale sur la jambe droite du zabrak… et la lame énergétique tranche la chair pour amputer net le membre postérieur du ravageur furieux.

    Gaulyath Bane-Hur n’a plus aucun appui sur le plancher de la salle et il bascule en arrière, sans pouvoir s’aider de ses autres membres qui se sont engourdis. Il bascule en arrière et tombe en plein sur le tableau des commandes en-dessous de sa nacelle. Le trou béant dans le grand panneau l’accueille vers le courant électrique continu qui s’échappe des câbles détruits, l’électrocutant pendant quelques secondes. La scène perturbe davantage les trois autres chefs pirates, se rendant compte que leur ténacité décroît et qu’ils n’ont pas aucune échappatoire, mais aucun n’ose intervenir pour sortir Bane-Hur de son calvaire fulgurant.
    Perseus tente de s’avancer vers le terminal de commandement de la nacelle pour désactiver tout le circuit du vaisseau, mais son corps est si affaibli qu’il s’écroule à un tiers de son chemin. Il tend tout de même la main en espérant parvenir à stopper le courant électrique… puis une main autre abaisse le levier à sa place. Kalaen coupe lui-même le générateur principal de toute la frégate, immobilisant le vaisseau entier malgré le générateur de secours qui le maintient en apesanteur, et la salle de commandement est plongée dans le semi-pénombre. Gaulyath le Ravageur n’est plus électrocuté et il sombre dans l’inconscience.

    mercredi 20 avril 2022 - 15:34 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XIV.2. – Les liens se renforcent.


    Frégate principale de la flotte des Forces de sécurité, orbite de Naboo – Deux heures plus tard…

    La bataille d’intervention en orbite d’Endor vient enfin de se terminer, avec l’arrêt complet de toute la flottille pirate et l’arrestation de tous ses membres à bord, et les transferts de ces prisonniers prennent beaucoup de temps ; l’arrivée de renforts venant d’autres escadres des F.S.BE dans les alentours en est la cause, car elle était en route pour prêter main-forte après avoir terminé leur mission précédente. Plus de cinq corvettes et de deux frégates de classe MC30 accompagnent les vaisseaux de la force d’intervention, alors que celles-ci acheminent à la fois les civils sains et saufs vers leurs foyers et les pirates hors d’état de nuire vers les cellules des pénitenciers sectoriels. Les frégates pirates de classe Vakbear furent confisquées et envoyées rejoindre le chantier naval Républicain le plus proche pour y rester clôturées un bon moment. C’est donc sur le chemin du retour, en direction de la planète Naboo, que la flotte intervenante du conclave navigue à une vitesse supérieure à celle d’une croisière et inférieure à celle normale en temps de conflit.

    Perseus émerge de sa torpeur en ouvrant peu à peu les yeux, les clignant plusieurs fois afin de s’habituer de nouveau au contact de la lumière artificielle blanche de l’éclairage néon du plafond. Son corps est encore engourdi et douloureux, signe que quelqu’un lui a sûrement administré des sérums médicaux afin de le stabiliser pour mieux le soigner, et il peine à reconnaître son environnement pendant un instant avant de se remémorer aussitôt ce qu’il s’était passé. Il pressent que son état physique est redevenu fonctionnel et il se décide à se relever de son emplacement qu’il découvre ; un simple brancard de secours appartenant aux services médicaux de la flotte, justement placé à proximité du relais provisoire de soins dans le second grand hangar de la frégate principale. On a dû l’installer là au même moment que les équipes de secours rassemblaient les civils sauvés pour faire une campagne directe et globale de soins complets. Il aperçoit des hommes et des femmes qu’il a trouvé avec son commando, des familles aux profils et aux âges diversifiés et même des espèces différentes qui cohabitent. Ils ont tous l’air sains et saufs, c’est ce qui compte.
    Perseus se masse le cou en ressentant encore les effets de la poigne de Bane-Hur, dissipant lui-même les restes de tranquillisant mêlé au bacta, puis il se redresse pour s’asseoir sur le rebord du brancard. Il est plus que temps pour lui de reprendre pied dans ce qu’il fait de mieux. Un droïde MD s’approche de lui.

    Unité MD : - Vous êtes enfin réveillé monsieur Arek. Re-bienvenue parmi les vivants.
    Perseus : - Merci infirmier. J’imagine que j’ai été inconscient pendant un moment, je me trompe ?
    Unité MD : - Deux heures seulement. Le manque d’air dans vos poumons vous a affaibli et vous étiez à deux doigts de tomber dans le coma. Heureusement, vous avez une solide constitution et une santé de fer.
    Perseus : - C’est parfois surprenant selon les situations, je vous l’accorde. Bon, il faut que je me lève…

    Il manque de trébucher en sentant sa jambe gauche trembler et il s’aide du droïde infirmier, réactif pour le rattraper et le soutenir, pour se remettre debout et bien droit sur ses jambes. Il comprend que l’effet du tranquillisant persiste un peu malgré qu’il se sent mieux et cela pourrait lui jouer des tours. Il est à présent sur pied, en plein reprise de ses moyens, et il commence à se questionner sur le sort des autres.
    C’est à ce moment que le petit groupe composé des trois Jedi et de la jeune métisse arrive vers lui, en venant d’un autre coin du relais de soin où la jeune fille a dû recevoir plus de soins que lui vu ce qu’elle a endurée.
    Calyste accourt et se jette sur lui, ravie et soulagée, de retrouver le jeune Ranger en forme et sur pied.

    Calyste, soulagée : - Perseus ! La Force soit louée, tu es sain et sauf. Tu l’as échappé belle.
    Kalaen : - Votre ténacité est impressionnante je dois dire Perseus. Vous avez tenu longtemps avant de vous effondrer d’épuisement après la poigne que vous a infligé le chef Ravageur durant votre combat.
    Tyria : - C’était une tentative risquée qui aurait pu vous coûter plus. Mais j’imagine que vous le saviez.
    Perseus : - Gaulyath Bane-Hur n’est pas connu pour sa modération et l’arrêter était risqué, en effet.
    Tyria : - Au moins, il ne risquera plus de faire grand-chose avec les séquelles qu’il a reçu depuis votre échange musclé sur le pont de commandement. Borgne et amputé d’une main et d’une jambe, sa position de Ravageur et chef du gang en a pris un sacré coup. Il ne le saura que s’il ressort du coma où il est plongé.
    Ceir Gaah’ris : - Sa situation aura permis de diminuer les motivations des autres chefs pirates à résister à l’intervention, bien que vous semblez presque en position de leur sommer de se rendre quand nous sommes arrivés pour vous épauler. Le Haut-Griffeur, le Capitaine-corsaire et la Maîtresse des Lames ont accepté de déposer les armes et ils seront jugés selon la hauteur de leurs crimes. Ils récoleront l’ivraie de leur semence.
    Kalaen : - L’ensemble de l’intervention s’est déroulé parfaitement selon vos pronostics Perseus. Les conscrits sont blessés certes mais en vie, les civils sont tous vivants et sortis de leur calvaire et les pirates sont mis derrière les barreaux. La paix et le sûreté dans la Bordure Extérieure va enfin revenir au calme.
    Perseus : - Ravi d’apprendre que cela ait fonctionné.
    Calyste : - On peut dire que c’est enfin terminé.

    La déclaration ravie de la jeune femme rappelle aussitôt au jeune ganthelien sa tentative folle de se mesurer inconsciemment à Gaulyath Bane-Hur alors que celui-ci était devenu fou furieux. Un mélange de colère et de frustration envahit aussitôt les pensées de Perseus, qui écarte sèchement les bras de Calyste à son cou.

    Perseus, énervé : - « Enfin terminé » ?! Je ne crois pas, non ! Je ne vais pas oublier de sitôt que tu m’as désobéi Calyste ! Tu étais tenue de rester à l’abri dans la frégate avec les civils secourus !
    Calyste, indignée : - Attends, quoi ?! Tu oses me reprocher d’être revenu pour te venir en aide, surtout avec la situation où ce sale gundark de ravageur te tenait à sa merci ! Je te signale que je n’ai pas à m’excuser d’avoir pris des risques pour te porter secours ! Tu aurais pu trépasser sans mon intervention !
    Perseus : - Ton intervention était très risquée, tu ignorais de quoi était capable Gaulyath quand il était enragé à cause des blessures qu’il a reçu ! Ce n’est pas le genre d’adversaire que tu peux te permettre de bondir dangereusement dessus sans avoir de graves soucis ! Tu n’avais pas à intervenir aussi directement !
    Calyste : - Alors quoi, je ne fais rien dans ce cas ?! Tu pensais vraiment que j’allais me contenter de laisser monsieur le Ranger de la République se débrouiller tout seul pour se sortir de ce calvaire ! Je ne t’ai pas demandé auparavant de m’entraîner pour seulement me défendre moi, mais te défendre aussi !
    Perseus : - Tu n’as pas le niveau nécessaire pour ce genre de situation ! C’était dangereux de ta part !
    Calyste : - Reconnais tout de même que j’ai pu distraire assez longtemps le Ravageur pour qu’il te lâche ! C’est parce que j’ai agi ainsi que tu es encore là à me faire la morale, que tu as pu nous éviter que cela se termine en bain de sang ! Et cela aurait pu ne pas arriver si j’étais présente dès le début à tes côtés !
    Perseus : - Je… Je ne pouvais pas te faire courir de risques !
    Calyste : - C’est pourtant ce que tu as fait en m’intégrant dans ton commando ! Je te rappelle, Perseus Arek, que j’ai connu de nombreux risques aussi dangereux quand j’étais encore sur Tatooïne. Que j’ai frôlé plusieurs fois la mort pendant que des gangsters et bandits contractuels m’ont traité comme un objet. Alors je sais ce que ça fait de se faire frapper, cogner, écraser et jeter par des brutes comme ce zabrak… !
    Perseus, la saisissant subitement par les épaules : - Je ne voulais pas te perdre !! (Il reprend sa respiration, soufflant ses mots avec une tonalité honteuse et peinée.) Je ne veux pas… Je ne veux pas que tu t’en ailles à cause de moi, que tu souffres à cause de moi. Je ne voulais pas que tu te fasses tuer par ma faute, alors que je suis responsable de toi. Je ne suis pas… aussi fort que tu le crois.

    Calyste ne répond pas et l’observe avec empathie et peine, comprenant que le jeune ganthelien s’inquiétait pour elle et sur son sort lors de la confrontation avec le zabrak Bane-Hur. Elle qui n’avait connu que le regard méprisant et les instincts primaux des criminels au service du Hutt, elle n’avait pas de suite envisagé que son sauveur se souciait bien plus de sa personne et de la continuité de leur relation ; son indignation s’affaiblit pour laisser place à la compassion. Elle se décide à enrouler de nouveau ses bras autour du cou du Ranger et lui porte un baiser long et ardent, l’empêchant même de reculer s’il n’en veut pas mais lui-même semble vouloir s’accrocher à ses lèvres pour ne rien perdre de leur amour tout juste éclot.

    De leur côté, Kalaen se baisse légèrement près de Tyria et de son maître pour suggérer qu’ils les laissent régler leurs problèmes de « liens » sans qu’ils le dérangent ; Tyria lui répond simplement d’un hochement de tête et de se retourner vers le reste de l’espace du hangar pour partir. Kalaen avait remarqué que son amie était perturbée et pensive en les voyant s’embrasser, se souvenant qu’elle venait de perdre Polux il n’y a pas si longtemps. Lui éviter de revivre la nostalgie de son couple était nécessaire pour qu’elle ne perde rien de ses moyens, le temps de pouvoir conclure cette mission. Il lui enjambe le pas pour lui proposer de lui tenir compagnie, ce qu’elle ne refuse pas en le remerciant de sa sollicitude. Le maître Jedi bothan juste derrière eux, ils laissent les deux jeunes amoureux en tête et se rendent directement au pont principal.
    Perseus et Calyste finissent leur baiser et embrassade, se fixant de leur regard plongeant et empathique.

    Calyste : - Tu devrais penser à te reposer sur quelqu’un la prochaine fois, quand tu te sens responsable.
    Perseus : - Je viens à peine de te rencontrer et de te libérer que l’idée de te mêler aussi directement à mon quotidien de Ranger aurait été une preuve d’irresponsabilité. Je m’en veux de te pas t’avoir fait confiance.
    Calyste : - On est partenaires depuis récemment. C’est normal que tu veuilles me garder saine et sauve à tes côtés et j’ai une dette immense envers toi depuis que tu m’as affranchie. Cette première expérience dans ton univers, c’était l’occasion de mieux apprendre de toi et de renforcer nos liens. Et franchement, même si c’est stupide à le dire, j’ai vraiment hâte de découvrir le reste que nous offre l’avenir.
    Perseus : - Tu risques vraiment d’être très surprise par ce que tu vas découvrir.

    Ils se rapprochent de nouveau, les paupières closes, et ils s’échangent un énième baiser langoureux pour exprimer leur affection l’un pour l’autre. Plus rien d’autre que ce moment d’intimité ne compte durant plus de quelques minutes, le brouhaha égayé et soulagé des civils sauvés et le vrombissement des moteurs hyperdrive de la frégate ne perturbent rien malgré qu’ils s’entendent haut et fort. Même le son vibrant de la sonnerie du comlink du Ranger n’interrompt rien dans leur baiser ; Perseus coupe l’appel d’une seule main sans rien perdre de l’embrassade, quitte à envoyer balader quiconque aurait quelque chose d’important à lui transmettre. Cela peut attendre quelques minutes, après tout.

    C’est une heure plus tard que la traversée-retour vers la planète Naboo se termine par le temps d’un débriefing de l’intervention, plus en orbite que directement à la surface de la planète ; le maréchal nabien, le trio de Jedi et le jeune ranger accompagné de sa camarade métisse communiquent depuis la table holographique de réunion du pont principal, s’adressant à la projection de l’ensemble des dignitaires du conclave restés sur Naboo le temps de l’intervention. Les rapports faits sur la réussite et le bon déroulement de l’opération leur donnent le sourire à la plupart, satisfaits de voir que cela soit bel et bien terminé.

    Maréchal Valadyn : - Mes officiers ont déjà ordonné à nos troupes et nos corvettes d’escorter chaque citoyen secouru vers leur monde respectif, afin de retrouver une vie normale mais sous surveillance temporaire pour s’assurer de leur bien-être. Les ressources restantes des pillages et les profits engrangés par le collectif pirate sont en cours de transfert afin que les services financiers redistribuent les économies perdues de chacun de vos mondes. Vous aurez la confirmation d’ici une heure.
    Reine Sarasvati (holo) : - Vous faites du très bon travail, maréchal. Je pense que nous vous en sommes tous reconnaissants pour avoir agi aussi efficacement pour limiter plus de dégâts. Cette intervention nous aura permis de rétablir la quiétude nécessaire à la reconstruction de nos régimes après ce conflit douloureux.
    Dignitaire nubian (holo) : - Votre présence, tant à vous Jedi qu’à vous sieur Arek, nous a permis de résoudre ce dilemme commun et nous vous en sommes reconnaissants. C’est grâce à des protecteurs de la République et du plus grand nombre tel que vous que nous pouvons à nouveau mener à bien nos mondes durablement.
    Dignitaire rendilien (holo) : - Nous tâcherons de transmettre à nos sénateurs les nouvelles de l’intervention dans le temps que nous veillerons à remercier le Haut-Commandement et l’Ordre Jedi de votre contribution.
    Tyria : - Le Conseil sera ravi de l’apprendre. Et je me permets d’ajouter qu’il continuera à rendre service à la galaxie malgré les difficultés liées à la destruction du Temple sur Coruscant.
    Kalaen : - C’est un plaisir partagé de vous venir en aide, pour préserver le Bien commun à tous et pour tous.
    Reine Sarasvati (holo) : - Ranger Arek, je vous souhaite un bon retour auprès de votre service sur Coruscant. Présentez mes hommages au Chancelier Jacen Horn si jamais vous aurez l’occasion de le rencontrer.
    Perseus : - J’en doute un peu, majesté, mais je tâcherais de les lui transmettre si l’occasion se présente.
    Maréchal Valadyn : - Sur ce, votre majesté et messieurs-dames les dignitaires, je vous propose de clore cette réunion et ce conclave afin de ne pas vous retenir plus longtemps. Au plaisir de vous avoir aidé.

    La projection holographique de l’échange sur la table de réunion du pont s’éteint et il n’y a plus que le silence dans la pièce. Le maréchal Valadyn salue le petit comité en leur souhaitant bon retour, avant de sortir pour retourner à ses quartiers ou bien sur la passerelle de pont principal de la frégate. Ils décident donc de partir à leur tour, tous les cinq, afin de regagner le hangar à vaisseaux principal ; c’est parmi les nombreux chasseurs et navettes de transport de l’armée, dont certaines commencent à se remplir de civils en partance pour leur monde, que le jeune Ranger et la métisse bleue se tiennent prêt à monter dans le vaisseau Aile-U de type BT-60D qui les attend pour quitter la flotte. Le temps de pouvoir faire leurs salutations aux trois Jedi et ils pourront monter à bord pour s’apprêter à partir.

    Perseus : - C’était un plaisir de collaborer avec vous, maître Sarkin, maître Gaah’ris et padawan Solar. J’espère que nous aurons d’autres occasions de nous recroiser lors de missions pour la République ou entre deux campagnes de ce genre. Je serais ravi de travailler à nouveau avec l’Ordre Jedi.
    Tyria : - Le plaisir est partagé ranger Arek. J’ignore si cette occasion viendra mais soyez sûr que cette collaboration aura été une belle expérience pour entretenir des liens avec les forces spéciales de la Sûreté.
    Ceir Gaah’ris : - Il se peut que le Conseil décide de mettre en œuvre des moyens supplémentaires pour que les relations de l’Ordre avec votre service perdurent et grandissent. À l’heure actuelle, rien n’est encore possible avec la reconstruction de nos rangs mais il peut que vous soyez amené à rencontrer régulièrement des nôtres établis sur Coruscant pour entretenir ses liens.
    Perseus : - Je vais voir si je peux m’entretenir avec eux, si l’Ordre est prêt à collaborer avec le BSR.
    Tyria : - Bien, il est temps pour nous de repartir faire notre rapport au Conseil. Et vous le vôtre auprès de vos supérieurs du Haut-Commandement. Je vous souhaite donc bonne continuation Perseus Arek, et que la Force soit avec vous lors de vos prochaines missions.
    Kalaen : - J’ai trouvé que nous avons fait une chouette équipe aujourd’hui Perseus. J’espère sincèrement que nos routes se recroiseront à l’occasion et sachez que vous pourrez compter sur moi pour vous aider à préserver et garantir la « dignité des faibles » dans la galaxie. Donc, à la revoyure.

    Perseus et Kalaen se serrent une poignée de main amicale et franche, signe que leur rencontre n’est pas vaine et que l’opportunité de s’entraider de nouveau est retenue, puis le jeune Jedi serre la main à Calyste en guise d’adieu qu’elle lui renvoie poliment. Les trois Jedi les quittent enfin pour rejoindre plus loin leur navette de transport tandis que le duo Arek-Lapis montent à bord du chasseur Aile-U pour s’installer et démarrer les moteurs. Le chasseur lourd décolle au bout de dix minutes et il quitte la surface du hangar pour voler au travers de l’encadrement protégé de la sortie pour vaisseau, s’engageant dans le vide sidéral. Le vaisseau quitte enfin la frégate MC30 puis l’ensemble de la flotte stationnée en orbite de Naboo, pour naviguer à une vitesse manuelle et standard dans l’espace stellaire du secteur Chommell.
    Assis dans son siège de pilote, Perseus termine de régler les derniers paramètres pour le passage en hyperespace vers la planète Coruscant puis il prend un temps calme pour se poser et réfléchir à la suite. Calyste, assise et ceinturée dans le siège de co-pilote, l’observe en silence en s’interrogeant mentalement sur ce qu’il fait ou pense. Le jeune ganthelien finit par réagir et il se penche légèrement sur sa droite pour piocher dans un petit compartiment de rangement du conducteur, près des guidons de frein et d’embrayage ; il fouille en à peine deux secondes et il sort de son bazar un étrange boîtier en plastoïde incolore, pas plus grand et fin que sa paume de main, et conçu avec deux trous entourés de fines bobines noires qui se relient. Elle remarque que ce petit et fin boîtier est étiqueté d’un mot : Awesome.

    Calyste : - Qu’est-ce que tu fais ?
    Perseus : - Je nous mets un peu de divertissement pendant le voyage.

    Perseus insère sa cassette audio dans le lecteur rétro-compatible de son tableau holomédia de bord puis il appuie sur le bouton correspondant à la lecture du support. Une musique instrumentale, faite de cuivre et de légères percussions, commence en introduction avant qu’une voix masculine fluette chante aussitôt « Listen, baby. Ain't no mountain high, ain't no valley low, ain't no river wide enough, baby ». Une voix féminine lui répond aussitôt de façon swing « If you need me, call me. No matter where you are, no matter how far… » et les deux voix se complètent en suivant et jouant avec la mélodie.
    Calyste écoute attentivement la chanson, curieuse et intriguée par ce morceau qu’elle ne connait pas, et elle commence à se balancer doucement sur le refrain qu’elle apprécie autant pour l’air instrumental que le sens des paroles. Perseus est content que le morceau musical des années 80 avant Yavin lui plaise et, un sourire aux lèvres, il se penche légèrement vers les leviers de commandes pour abaisser celui de plongée en hyperespace.
    Le levier abaissé, le chasseur Aile-U s’élance dans le long couloir de vitesse supraluminique et il disparaît de l’espace matériel pour aller rejoindre d’autres cieux.

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    Chapitre XV.1. – Le revers de la médaille du Ranger.


    Coruscant, astroport paramilitaire de la Galactic City – Six heures plus tard…


    C’est encore une journée tranquillement insouciante qui se déroule pour ceux qui arrivent à l’astroport paramilitaire de la Galactic City, seule infrastructure parmi les autres où les navettes et corvettes qui décollent et atterrissent appartiennent aux flottes de la République voire de la Fédération selon s’il y a des visites organisées entre divers États. L’endroit est constamment d’un calme olympien et digne du respect des affaires politico-socio-militaires qui se déroulent entre la planète-capitale Coruscant et le reste de l’espace inter-régional du régime démocratique ; c’est pour cette raison que l’on ne voit passer que très peu de civils, pour des cas et situations rares découlant d’interventions effectuées, et majoritairement quelques poignées de soldats, officiers et fonctionnaires qui traversent les halls et quais par vagues.
    L’astroport paramilitaire portant bien son nom, les passagers qui circulent pour un départ et/ou une arrivée sont principalement issus d’organisations internes ou externes au Sénat et à la chancellerie. C’est non seulement un bâtiment d’État mais aussi un point d’accès et de convergence sécurisée que peu en dehors des services gouvernementaux peuvent emprunter pour entrer ou sortir de Coruscant en toute impunité.

    C’est depuis la navette de transport républicaine que descend sur les quais de l’astroport la dénommée Aynora’lask, twi’lek rutian très azurée et chevalière Jedi confirmée, avec une démarche normale à tendance lente et nonchalante pour ne pas se laisser presser par le temps qui coure. Ceux qui voient en elle un exemple concret des stéréotypes inchangés sur les femmes twi’lek auraient eu raison de dire qu’elle dégage une sensualité incroyable pour une membre de l’organisation Jedi, s’ils comprenaient peu après que ladite twi’lek presque trentenaire cache une personnalité riche et complexe dans l’art de manipuler adroitement les mots et les sons comme on manipule de la dentelle. Aynora’lask sait à quel point elle possède un charisme physique charmant et charmeur (elle ne le nie pas du tout) mais elle ne se l’est forgé que par les résultats des entraînements Jedi ; elle n’est ainsi que parce qu’elle a travaillé autant son corps que son sens de la rhétorique et de l’oration, afin que son statut de femme twi’lek serve de carte pour certains échanges sociaux et diplomatiques avec divers membres et représentants « arriérés » de la politique.

    Sa venue sur Coruscant, en empruntant les quais de l’astroport paramilitaire au lieu de l’astroport civil, est motivée par sa nouvelle fonction accordée par le Conseil en réponse à ses talents et intérêts diplomatiques auprès de la République et de son gouvernement. Elle quitte donc la navette pour traverser la plateforme d’accès aux halls de terminal et elle parcourt l’immense espace afin de se diriger soit vers la sortie côté ville soit rejoindre le petit comité prévenu de son arrivée. Le temps d’observer l’ensemble du hall principal, elle finit par apercevoir les deux à trois membres Jedi qui l’attendent et lui font signe.
    Elle vient directement à eux, ravie de leur accueil, et eux-mêmes viennent à sa rencontre.

    Jedi brune corellienne : - Bon retour sur Coruscant, chère A’lask. Tu as fait bon voyage ?
    Aynora’lask : - Bonjour à toi Mirax, heureuse de te voir. Le voyage s’est bien passée, je te remercie.
    Mirax Terrik : - C’est agréable de savoir qu’aucun Jedi ne soit mis en danger depuis l’incident du Temple. D’autant plus que maintenant tu occupes une place prépondérante dans les relations entre l’Ordre et les affaires du Sénat. Ta présence est donc plus que la bienvenue et elle nous sert pour apaiser les tensions.
    Bloli Meyst : - Je suis d’accord avec Mirax, tu es la bienvenue parmi nous. D’ailleurs, je viens de remarquer… tu n’es pas venue seule sur Coruscant ou quoi ? Parce qu’il y a un jeune homme qui te suit et te colle.

    Ledit jeune homme est un humain de seize ans aux courts cheveux bruns et à la barbe de trois jours, vêtu d’un habit uniforme et sobre aux tons forestiers sous sa bure d’apprenti et sa ceinture utilitaire où pend un manche standard de sabre-laser. Une origine corellienne ressort de ses traits physiques bien affinés.

    Aynora’lask : - Oh, lui. C’est seulement Yota, mon jeune larbin attitré.
    Jeune Yota Gin : - Maître, pour la énième fois, je ne suis pas votre larbin mais votre padawan ! Ce n’est pas parce que je suis sous votre tutelle que vous devez me considérer comme un assistant à qui confier des corvées secondaires et inutiles pour votre bon plaisir.
    Aynora’lask, sourire en coin : - Et comme vous le voyez, il est doué pour ne pas mâcher ses mots.
    Mirax Terrik : - Aynor voyons, tu devrais mieux considérer ton padawan de temps à autre. En tant que chevalière Jedi et ambassadrice du Conseil, tu dois montrer le bon exemple devant les novices et surtout tes propres apprentis. Au lieu de ça, tu t’amuses à faire voir de toutes les couleurs à ce pauvre Yota.
    Aynora’lask : - Oh mais je sais m’occuper de mes propres apprentis, rassure-toi. Je fais en sorte qu’il soit bien chouchouté par mes soins et je m’applique à lui donner la meilleure pédagogie qui soit. De plus, pour m’être occupé pendant ces deux dernières années de la formation des novices au clan de l’Ours, je possède assez de connaissances et d’expérience pour bien m’occuper de sa formation à « lui ». N’est-ce pas Yota ?
    Jeune Yota Gin : - Vous plaisantez ?! Vous m’ordonnez chaque fois que vous revenez de cours avec les novices que je vous masse et que je vous apporte un cocktail. Puis vous vous permettez de venir m’offrir des câlins gratuits après mes séances d’entraînement sous prétexte que ça m’aide. C’est à se demander si vous vous prenez pour mon mentor ou bien pour ma mère ! Et encore, je ne vais pas jusqu’à me demander si vous êtes vraiment l’adulte responsable dans ce duo maître-padawan !
    Bloli Meyst : - Je vois le genre de relation. Et franchement padawan Yota, je te comprends. Notre Aynor est quelqu’un d’assez affectueuse et tactile, quand elle s’y met. C’est ce qui fait à la fois son charme et son défaut mais elle est comme ça. Je peux au moins te féliciter de la supporter comme tu le fais.
    Jeune Yota Gin : - Vous voulez dire « la surveiller », maître Meyst. Qui sait ce qu’elle oserait faire si je n’étais pas du genre à lui donner le fond de ma pensée. Et encore, je préfère quand elle redevient sérieuse et investie dans sa mission quand nous sommes en public parce que c’est reposant.
    Aynora’lask : - N’y pensons plus Yota. Nous voilà venus sur Coruscant pour représenter les intérêts des Jedi auprès du Sénat et c’est ce que nous allons faire. Mirax, nous vous suivons. J’ai hâte de découvrir à quoi peut bien ressembler notre « bureau local » auprès de l’Exécutif.

    La corellienne brune aux mèches mi-longues hoche sa tête de gauche à droite, les deux mains sur les hanches de sa tenue Jedi d’allure contrebandière, pour lui afficher une réponse négative.

    Mirax Terrik : - Je me dois de te prévenir que nous ne sommes pas seulement venus pour t’accueillir Aynor. Bien que ton arrivée était notre motivation initiale, il se trouve que nous avons une autre raison de venir et de rester encore un peu à l’astroport. Tu vois le groupe qui est là-bas ?

    La grande twi’lek azurée suit du regard la direction que la maître Jedi pointe vers le reste du hall à sa droite (à Mirax et non Aynor) et elle découvre qu’il y a vraisemblablement un attroupement de personnes à quelques mètres seulement de l’entrée d’embarcadère centrale : elle discerne un bon nombre de journalistes travaillant pour la presse planétaire et interstellaire et pour diverses chaînes de l’HoloNet, entourant trois individus vêtus de costumes sobres d’affaires auxquels ils sont aux crochets tandis qu’une poignée de Rangers (reconnaissables à leur tenue professionnelle de terrain) attendant et guettent devant les portes de ladite entrée. Aynor se rappelle aussitôt les dernières nouvelles connues du Sénat.

    Jeune Yota Gin : - Quel drôle d’attroupement. Ils attendent l’arrivée d’une personnalité, réunis ainsi ?
    Aynora’lask : - J’imagine qu’ils sont là pour voir arriver le Ranger qui a participé au conclave sur Naboo.
    Mirax Terrik : - Les nouvelles sont arrivées telle une traînée de poudre. Les forces d’intervention rassemblées par le conclave de Naboo ont réussies à arrêter le collectif pirate et porter secours à des civils kidnappés, sans qu’il n’y est de morts à déplorer mais de nombreux blessés chez les conscrits et les pirates. Les forces de sécurité de la Bordure doivent leur stratégie réussie grâce aux efforts apportés grandement par le Ranger délégué sur place. C’est donc aussi pour lui que nous nous attardons, il se trouve qu’il doit faire son rapport à ses supérieurs et lui-même est attendu auprès d’eux au bureau de Jacen.
    Bloli Meyst : - C’est par la décision de Jacen Horn en tant que Chancelier que le maréchal Thelnarris, responsable à la Défense au HCS, a envoyé le ranger Arek – c’est son nom – pour soutenir le conclave. Il est donc normal qu’il souhaite faire la rencontre de l’agent qui a contribué à stopper les raids criminels.
    Mirax Terrik : - Nous profitons donc que vos deux arrivées coïncident de quelques minutes pour faire d’une pierre deux coups et nous rendre tous ensemble au Building Exécutif. Néanmoins, il nous faudra certainement nous arranger avec les autres Rangers présents pour sûrement faire voiture commune.
    Aynora’lask : - Je pense que cela ne devrait pas poser de problème. Le Bureau de Sécurité est conscient de notre situation et de la relation que nous avons avec Jacen Horn. De mon côté, je suis curieuse de voir à quoi peut bien ressembler le ranger Arek. J’ai entendu dire qu’il était du genre « naturel et casse-cou ».

    ***
    Le chasseur Aile-U du jeune ganthelien se pose enfin sur l’aire d’atterrissage de la plateforme générale réservée au BSR, parmi les quelques chasseurs et navettes de fonction du service, et il se pose sans trop de soucis avant de voir son moteur éteint par son pilote. Il ne faut pas plusieurs longues minutes pour Perseus et Calyste à ouvrir la portière latérale gauche, descendre de l’appareil et refermer la portière derrière eux. Les voilà tous le deux en route pour rejoindre le grand hall de terminal de l’astroport, marchant sous le ciel bien dégagé et azuré de soleil de la planète-capitale tandis que les vrombissements lourds et ardents des navettes et corvettes de transport de la République arrivent et partent dans des intervalles irréguliers.
    Ils n’ont à peine fait que la moitié de leur parcours vers le bâtiment transitoire qu’ils aperçoivent un petit groupe de personnes sortir par la porte coulissante d’accès et venir à leur rencontre en prenant soin de se protéger de la clarté changeante et du souffle chaud combiné des fusées de moteur plasmique. Perseus reconnaît ses camarades Rangers et copains de section : ils ont dû venir à l’astroport pour l’accueillir à son retour et l’accompagner sur la route du QG du BSR. Il adresse un mot à la jeune métisse pour la prévenir concernant les agents marchant à leur rencontre et elle lui fait signe qu’elle comprend en le remerciant.
    Le petit comité de rangers arrive enfin à proximité de Perseus et les uns comme l’autre s’accorde un temps de retrouvailles enjouées et directes par des bondissements de joie et des embrassades amicales.

    Rangers korunnai, mirialane et zabrak : - « Percy, c’est un champion ! Il est des nôtres, il est des nôtres ! Percy, c’est un champion ! Il a sauvé toute une nation ! » Hahahahaha, bon retour parmi nous Perseus !
    Perseus : - Hahahaha ! Franchement les gars, vous auriez pu me prévenir. Je m’attendais à ce que vous soyez encore en service et sur le terrain avec le sursaut de criminalité post-Temple Jedi. C’est fou ça.
    Ranger mirialane : - On s’est occupé d’affaires similaires de piraterie mais rien d’aussi comparable à toi.
    Ranger korunnai : - Le général nous a prévenu que tu étais sur le point de revenir faire ton rapport, alors on s’est dit qu’on viendrait au moins te chercher pour t’escorter. Comme ça, tu nous raconteras ta mission.
    Perseus : - J’imagine que vous vous êtes insérés dans le comité prévu pour mon retour, j’me trompe.
    Ranger zabrak : - Tu veux parler de cette chère enseigne Srent ? Justement elle arrive, la voilà.

    Ils s’écartent pour laisser la jeune officière d’ordonnance du QG s’avancer vers le jeune Arek ; ce dernier remarque qu’elle est en train de sourire, ce qui l’intrigue en sachant qu’ils s’étaient fâchés la dernière fois.

    Valéria Srent : - Bien le bonjour agent Arek. Votre retour était attendu par le général Pellian qui m’a envoyé vous récupérer dès votre arrivée sur Coruscant. Il m’a chargé de vous dire qu’il vous attend en compagnie du maréchal Thelnarris, le responsable à la Défense au HCS, et du chancelier Horn en personne.
    Perseus : - Merci pour l’information, enseigne Srent. Et pour votre venue aussi.
    Valéria Srent : - Je dois toutefois vous prévenir que nous allons rencontrer du monde dès que nous traverserons le terminal de l’astroport. Des journalistes attendent votre venue et espère en apprendre plus sur ce supposé « héros » qui a mis fin aux raids. Vos camarades ici présents et moi-même sommes là pour qu’ils ne vous retardent pas dans votre cheminement vers le rendez-vous. Sauf si vous souhaitez leur accorder une interview brève pour rassurer les citoyens lecteurs et spectateurs de l’évènement.
    Perseus : - Je ne vois rien de bien beau à leur déclarer. Et puis je risque de me ridiculiser devant eux.
    Ranger korunnai : - Dans ce cas, allons vite traverser cette mare d’olibrius avant qu’ils ne t’aperçoivent.

    Perseus acquiesce d’un mouvement de tête et il commence à se mettre en chemin, ses camardes du BSR autour de lui et à sa suite, mais il ne fait que quelques pas en avant lorsqu’il entend la voix de Valéria monter d’un ton et émettre un ordre franc et direct vers une tierce-personne.

    Valéria Srent : - Stop, vous mademoiselle ! L’astroport paramilitaire est interdit aux civils. Veuillez quitter immédiatement les lieux et ne pas gêner les agents du gouvernement en passage.
    Calyste : - Je ne suis pas vraiment une civile, euh… enseigne. Je viens d’arriver avec le Ran…
    Valéria Srent : - Je vais devoir appeler la sécurité pour vous obliger à partir si vous êtes encore là !
    Perseus : - Enseigne Srent ! Cette jeune personne est avec moi.

    La jeune officière d’ordonnance se retourne aussitôt, intriguée et étonnée par la déclaration de Perseus, et elle lui adresse un regard choqué et stupéfié souhaitant dire « Je te demande pardon, tu pourrais t’expliquer ? » mais Perseus se contente de venir près de Calyste et lui passe même un bras autour.

    Perseus : - Elle m’accompagne pour des raisons qui me concernent uniquement et ce n’est ni le lieu ni le moment pour donner des explications. Considérez qu’elle est sous ma responsabilité et qu’elle me suit de près tant pour sa sécurité que par preuve de confiance, sans demander de détails.
    Rangers korunnai, mirialane et zabrak : - Pas de soucis.

    Valéria ne répond rien, encore spéculative de la réaction du jeune ganthelien, avant de se dire que ses raisons sont simplement professionnelles et que cette jeune femme doit être une civile corusantii rescapée de l’intervention. C’est donc les cinq membres du BSR et la jeune métisse qui prennent ensemble le chemin vers la sortie de l’astroport en se résignant à devoir passer (de gré ou par la force) un mur de journalistes patientant de devoir se ruer sur le héros du jour. Perseus arrive à proximité du double battant coulissant de l’entrée du terminal et il voit clairement qu’un groupe de journalistes est présent au centre de l’espace commun de l’infrastructure en guettant son arrivée. Il s’attend à ce qu’au moins un seul journaliste le remarque pour faire s’élancer inconsciemment ce troupeau de chasseurs de scoop ; il découvre que c’est en réalité un personnage en costume d’affaires qui l’aperçoit le premier, étonné, et celui-ci interrompt sa discussion avec quelques-uns des journalistes intéressés par ses propos pour venir à sa rencontre.
    Perseus se voit obligé de s’arrêter au moment où cet homme corpulent, vêtu comme un politicien des mondes centraux, arrive à son niveau avec à sa suite d’autres politiciens moins représentés et la vague de journalistes qui commencent à vouloir poser leurs questions et prendre des holographes.

    Sénateur humain : - Ranger, je suis enchanté de pouvoir enfin vous rencontrer. Je tenais à venir moi-même vous adresser mes félicitations pour avoir empêcher la continuité de ces raids criminels sur nos mondes. C’est une grande joie de pouvoir compter sur des défenseurs de la République aussi vaillants que vous.
    Perseus : - Pardon mais vous ne m’avez pas décliné votre identité monsieur…
    Valéria, se penchant pour lui souffler à l’oreille : - C’est le sénateur de Praesitlyn.
    Perseus, se rappelant du dignitaire praesitlynien : - Ah oui… Je vois. J’imagine, sénateur, que l’on a dû vous dire beaucoup de bien de moi pour vous déplacer vous-même m’accueillir en ces lieux.
    Sénateur praesitlynien : - Le gouverneur de mon monde m’a transmis ses éloges pour votre bravoure et votre sens tactique qui a permis de mettre à genoux les chefs pirates tout en sauvant l’intégralité des civils enlevés par ces bandits. En tant que membre du Sénat, je ne peux que vous accordez ma gratitude.

    Perseus aperçoit la main du sénateur tendue, lui indiquant qu’il souhaite une poignée de main de sa part, et il entraperçoit les journalistes qui semblent observer attentivement ce qu’il va se passer lors de cette poignée de main… entre lui et le sénateur d’un des seuls mondes qui n’a pas contribué lors du conclave. Perseus se doute que ce sénateur n’est venu que pour valoriser son image politique et gagner en prestige, en faisant passer par les médias un semblant d’accord et de soutien de la part du jeune Ranger envers lui. Le jeune brun ganthelien ne peut tolérer de devoir serrer la main de ce politicien odieux mais refuser serait lui montrer de l’irrespect voire une offense envers son monde représenté durant le conclave.
    Il se décide donc à tendre la main pour feindre d’accepter de serrer la poignée avant de…

    Perseus, retirant aussitôt sa main en gémissant : - Ah aëaïeaïeaïe ! Désolé, sénateur, j’ai de nouveau une crise de fourmillements dans la main. Je n’ai pas arrêté de tirer lors de l’intervention pour me défendre et défendre des vies, j’ai tellement pressé ma gâchette que je me retrouve avec ces maudits fourmillements !
    Sénateur praesitlynien : - Oh, vraiment ? Cela doit grandement vous gêner.
    Perseus, feignant de serrer les dents : - Gnnnné, vous n’en direz tant. Aïe ouille ! Je suis navré de pas pouvoir vous serrer la main... gnnnné, j’ai tellement mal que le droïde infirmier m’a prescrit du repos.

    Ses trois amis rangers s’apprêtent à intervenir pour demander à tout le monde de libérer la place pour emmener leur compagnon « rejoindre rapidement l’infirmerie du BSR », tandis que le sénateur s’apprête à trouver une autre approche pour le retenir auprès des journalistes, lorsqu’une silhouette humanoïde bleue s’interpose entre le jeune Arek et l’attroupement de journalistes agglutinés.

    Aynora’lask : - Messieurs les journalistes, sénateur, je crains que vous ne puissiez profiter de la présence du ranger Arek pour répondre à vos questions. Vous voyez bien qu’il souffre de sa mission et qu’il a besoin de se remettre de cette douloureuse épreuve. Alors je vous demande de bien vouloir le laisser passer pour qu’il regagne rapidement son service pour recevoir des soins. Je me permets de vous assurer qu’il acceptera certainement de vous accorder une entrevue, une fois ses douleurs passées et son entretien avec l’Exécutif terminé, mais pour l’heure… veuillez nous laisser passer et ne rien tenter de désagréable.

    vendredi 22 avril 2022 - 20:20 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XV.2. – Le réconfort de l’effort.


    Coruscant, dans les environs du District sénatorial de la Galactic City – Un quart d’heure plus tard…

    C’est à bord d’une voiture réservée de train-maglev aérien que Perseus et Calyste traversent l’espace atmosphérique des quartiers intermédiaires de la Galactic City, en compagnie de leur comité d’accueil venu du BSR et du petit groupe issu du bureau Jedi sur Coruscant. Leur voiture de première classe avance sur le monorail immatériel maintenu par les bornes anti-grav de guidage, se déplaçant par-dessus et parfois au travers des voies de circulation générale, et elle se dirige sur la ligne interurbaine qui mène tout droit vers le District Fédéral où se trouve le Sénat, le building de l’Exécutif et les quartiers-généraux du HCS sur la planète Coruscant. La traversée risque de prendre un certain temps avant d’atteindre le quartier politique et administratif de la City, ce qui laisse donc l’occasion à tout et chacun de lancer une conservation.

    Perseus secousse légèrement sa main droite et fait bouger ses doigts, un sourire en coin, en repensant à cette vieille tactique de son grand-père de simuler un fourmillement des muscles de main pour éviter de serrer la poignée d’un politicien. Une technique à laquelle le sénateur praesitlynien et les journalistes n’ont évidemment vu que du feu et qui lui a permis de quitter assez rapidement l’astroport et s’éviter des fausses idées que la presse et les médias pourraient exploiter.
    Il observe entretemps Calyste qui est assise près de lui et qui s’est penchée sur son côté droit pour scruter, émerveillée et surprise, l’œcumopôle multimillénaire de la planète-capitale de la République ; la jeune métisse découvre pour la toute première fois cette ville aux gratte-ciels et buildings immenses et miroitants qui façonnent le paysage diversifié de Coruscant. Il la laisse à sa contemplation de la City pour observer les autres passagers de la voiture de train maglev réservée, en tenant compte que les cinq Jedi ont pris place dans les sièges d’en-face tandis que ses camarades Rangers et la jeune officière d’ordonnance sont installés sur la même rangée que lui. L’enseigne Srent, jusque-là silencieuse et ferme dès le départ du train il y a maintenant cinq minutes, sort de son mutisme pour interpeller le jeune Arek sans perdre son ton neutre.

    Valéria Srent : - Votre attitude envers le sénateur n’était pas convenable, ranger Arek. Faire croire à une séquelle imaginaire de main pour éviter de lui serrer la poigne est un manque de respect à un représentant de la démocratie. Je vais devoir en référer au général Pellian dès notre arrivée à la réunion.
    Perseus : - Sauf respect, enseigne Srent, je ne vois pas en quoi je devrais tolérer de serrer la main d’un politicien opportuniste, dont le gouverneur de son monde présent au conclave a refusé de contribuer aux préparatifs de l’intervention. Je suis peut-être irrespectueux mais je ne suis pas stupide.
    Valéria Srent : - Un tel geste de votre part est honteux et déshonorant pour le Bureau de Sécurité.
    Aynora’lask : - Un tel geste n’est en rien une honte quand il s’agit de limiter la casse suite à ce genre d’évènement récent. Ce n’est rien d’autre qu’un acte de détournement de la situation afin d’empêcher une situation désavantageuse ou provocatrice de se réaliser à l’insu de la personne ciblée. Comme vous le souligne sieur Arek, le sénateur est venu dans le seul but de redorer et valoriser son image politique en se servant du statut héroïque de l’agent comme motif d’entente et de reconnaissance pour son profit.
    Bloli Meyst : - Et encore, il n’y avait que Praesitlyn dont le sénateur était venu en personne. Ceux de Saleucami, de Rendili et même de Bordali étaient aussi sur le point de se rendre aussi à l’astroport pour en faire de même. C’était l’occasion parfaite pour faire de la publicité sur eux et obtenir du soutien.
    Valéria Srent : - Cela n’excuse pas son manège pour éviter cette poigne de main. Et puis, il devrait au moins s’excuser de vous avoir embarquer malgré vous dans cette situation, maîtres Jedi.
    Perseus : - Je crois plutôt qu’ils se sont mêlés volontairement. Je dois donc vous remercier, maître A’lask.
    Aynora’lask : - Je vous en prie, ranger Arek. Et je ne suis encore que chevalière et non maître, bien que je suis proche de le devenir après avoir pris officiellement mes fonctions en tant qu’ambassadrice du Conseil. Je vous prie donc de faire comme si nous étions sur un même pied d’égalité et de ne pas être aussi formel.
    Jeune Yota Gin : - Avouez tout d'même que vous adorez quand on vous appelle « maître ».
    Ranger korunnai : - Je reconnais que c’est assez difficile de savoir comment vous appelez, vous autres chevaliers Jedi, pour vous distinguer des maîtres dans votre ordre. Moi-même j’ai un peu de mal.
    Ranger mirialane : - Vous êtes pour l'moment la seule du bureau à porter ce rang je crois, dame Terrik.
    Mirax Terrik : - Disons plutôt que je suis la plus expérimentée et assagie du bureau, bien que l’on me critique d’être parfois de manquer de patience et d’être susceptible sur certains bords. Jacen Horn pourrait vous le confirmer. Mais de manière socialo-administrative, je suis en effet gradée au rang de maître Jedi. Je suis ici pour faire en sorte que les membres de la République n’oublient pas que l’Ordre Jedi n’a rien perdu de sa superbe et qu’il répondra toujours présent pour aider et soutenir la démocratie.
    Perseus : - Espérons que cela dure et rien ne déchire de sitôt les liens solides entre les Jedi et la République.

    Le reste du cheminement par voiture de train maglev se poursuit dans le silence puis arrive le moment où l’arrêt prévu est à portée du groupe et que tout le monde descend. Perseus marche en tête d’un pas souple mais franc vers l’entrée du Building Exécutif, conscient qu’il s’apprête à devoir faire face à trois personnages de l’état-major supérieur des F.A.R dont l’un est le chef de l’État et le commandant en chef des armées. Pour le jeune ranger, c’est un moment rare où son professionnalisme de soldat de paix ne doit en aucun cas faillir s’il veut pouvoir continuer de servir la démocratie et de sauvegarder la dignité des peuples.
    Ils entrent enfin tous dans le hall d’entrée du Building, font quelques pas en avant tandis qu’une secrétaire suivi d’un droïde protocolaire les reçoit, celle-ci indique que le ranger Arek est directement attendu dans le bureau du Chancelier et voilà Perseus à devoir suivre la jeune demoiselle dans le dédale de couloirs et d’ascenseurs pour arriver jusqu’à l’étage présidentiel au sommet. Tout en marchant, Perseus se demande s’il aurait dû laisser Calyste seule parmi les autres à patienter dans la salle d’attente du rez-de-chaussée ; Coruscant et la City sont encore des lieux inconnus pour la jeune métisse affranchie et elle ne connaît rien des us et coutumes des mondes et systèmes du Noyau : elle doit être complètement perdue. Il ne peut seulement pas prendre le risque qu’elle perturbe cet entretien par son ignorance des mœurs et il craint que le général-divisionnaire se questionne sur ses activités passées quand il était sur Tatooïne.

    La secrétaire s’arrête devant la porte du bureau, dont les battants arqués coulissants sont encore fermés, et elle se penche sur l’interphone à gauche pour signaler l’arrivée du jeune Ranger pour le rendez-vous. Elle se redresse ensuite pour confirmer à Perseus qu’il peut entrer et le jeune homme inspire profondément pour enfin s’avancer machinalement mais modestement vers l’entrée qui s’ouvre sur la pièce présidentielle. Le voilà à présent dans le bureau du Chancelier suprême Jacen Horn, ce dernier finissant de discuter avec le maréchal responsable à la Défense et le général-divisionnaire chargé du BSR.
    Il stoppe son pas au milieu de la pièce et il exécute le salut militaire devant eux, avec le maréchal et le général qui le lui renvoient pour l’accueillir formellement à cet entretien.

    Perseus : - Perseus Arek, ranger de classe A junior au service du BSR, à votre service chancelier.
    Chancelier Jacen Horn : - Ah, ranger Arek, enfin vous voilà. Mes félicitations pour votre courage et votre sollicitude pour avoir représenté activement l’aide de la République lors de ce conclave et de l’intervention. Votre bravoure et votre sens de la tolérance est vraiment digne d’éloges.
    Perseus : - Merci chancelier. Il est dommage cependant que cette intervention n’est pas aboutie entièrement grâce à la contribution de tous les dignitaires venus à ce conclave. L’opération ayant réussie, je ne leur en tiendrais pas vraiment rigueur mais je trouve cela désobligeant de leur part.
    Maréchal Thelnarris : - Le refus de certains gouverneurs et administrateurs de mondes commerciaux à faire preuve de contribution active n’est pas quelque chose d’imprévisible, surtout lorsque les tensions causées au sein des mondes et systèmes touchés par le conflit souhaitent préserver le peu qu’il reste pour maintenir la stabilité de leur régime et de leur mandat. Vous avez su néanmoins prouvé que même sans avoir eu le bénéfice d’un soutien total des dignitaires, vous avez mené à bien une intervention de sauvetage qui s’est déroulée sans aucune conséquence désastreuse. Du moins jusqu’à ce que vous vous risquiez à aller mettre hors d’état de nuire seul et avec une section de conscrits quatre meneurs de gangs dangereux de pirates.
    Général Pellian : - Une section de conscrits qui par ailleurs, malgré le peu de temps pour former ces civils volontaires, vous a suivi et vous a épaulé durant toute l’intervention sans m’avoir jamais douté de vous ou pris peur face au danger. Des avis divers dans les rapports envoyés par l’état-major des forces de défense de la Bordure disent tous que votre présence et votre soutien tactique leur a donné l’espoir et la motivation de se battre contre les pirates et de veiller sur chacun comme s’ils étaient de vrais soldats.
    Perseus : - La plupart des conscrits qui ont intégré les commandos de sauvetage comptaient autant de miliciens que de simples civils brièvement entraînés. Ainsi ceux qui avaient déjà une expérience du terrain et du combat venaient en aide à ceux qui la découvraient pour la première fois. De plus, certains apprenaient vite et possédaient des talents cachés qu’ils ont pu développer pour s’en servir sur le terrain.
    Général Pellian : - Du travail de collaboration et de coopération remarquable, en sachant que vous avez réparti avec les émissaires Jedi présents que chaque commando soit appuyé par un Jedi. L’opération nécessitant de récupérer les civils retenus prisonniers dans chaque frégate pirate, deux commandos dirigés par un Jedi compétent chacun tandis que vous étiez accompagné d’un padawan aguerri était une stratégie assez douteuse mais vous avez su l’appliquer en ajoutant votre talent au sabre-laser pour compenser. L’opération de sauvetage, dans chaque frégate, a non seulement permis d’élargir les possibilités de porter secours à l’ensemble des civils retenus mais aussi de désorganiser les pirates sur deux champs différents.
    Maréchal Thelnarris : - L’arrestation complète des chefs pirates du collectif et de leurs membres de gangs permet aux forces armées de la République de poursuivre ses campagnes de sûreté contre la hausse du crime et de la contrebande non-perçue. Les activités criminelles dans la Bordure Extérieure se sont calmées et radoucies depuis que les quatre gangs réunis du collectif sont à présent derrière les barreaux. Avec de la chance, les délits mineurs et moindres constitueront les seuls crimes présents dans les jours à venir dans les mondes et systèmes périphériques malgré que les autres syndicats resteront une menace invisible.
    Général Pellian : - Pour l’heure, la réussite de l’intervention salvatrice suite au conclave est un premier pas vers le retour à l’ordre général et à la paix commune dans les régions républicaines touchées par la guerre. L’opération que vous avez mené durant ces derniers jours démontre que vous avez su prendre les choses en main et maintenir la cohésion au sein du conclave malgré les tensions socio-économiques de chacun. C’est pour cette raison que vous serez amené à montrer l’exemple à ceux qui seront sous vos ordres lors des prochaines missions pour vos collègues et nouvelles recrues.

    Perseus s’étonne d’entendre son supérieur le général-divisionnaire de parler de « ceux qui seront sous ses ordres » alors qu’il n’est qu’un simple soldat des forces spéciales. À moins que ça ne soit…

    Perseus, surpris : - Qu’entendez-vous par « mes ordres », monsieur ?
    Général Pellian : - Vous êtes désormais passé au niveau supérieur parmi nous, major Arek.
    Perseus : - Je vois… QUOI ? « Major » ?
    Général Pellian : - Ne prenez pas cet air troublé, Perseus. Vous vous seriez douté que cela aurait fini par arriver, à force d’enchaîner les missions et les interventions risquées sans avoir pris le temps de recevoir la concrétisation de tous vos efforts. Aujourd’hui c’est toute une corbeille de fruits et non un seul que vos réussites de mission et cette intervention importante nous ont offerts.
    Perseus : - Sauf respect monsieur, je ne comprends pourquoi « major » alors que je n’ai jamais été sergent ou même lieutenant avant cela. Vous semblez sauter ces grades comme s’ils ne signifiaient rien.
    Maréchal Thelnarris : - Le Ranger que vous êtes, Perseus, a depuis trop longtemps dépassé le stade du simple officier de rang inférieur dans nos forces spéciales. Vous avez été un agent ordinaire du BSR toutes ses années sans avoir pris le temps de gravir les échelons. Sans vous en rendre compte, vous êtes passé sans le savoir d’un grade à un autre tout en continuant de travailler à mener à bien votre devoir de garant. Maintenant que vous voilà proche d’intégrer l’état-major du BSR, vous avez à présent une responsabilité de montrer à la galaxie que vous représentez bel et bien les valeurs de la Sûreté.
    Perseus : - Cela va-t-il changer l’entièreté de mon quotidien habituel ?
    Général Pellian : - Ne dites pas de sottises Arek. Votre place est évidemment sur le terrain pour défendre les droits et les devoirs de nos concitoyens face à l’insécurité, le crime et l’extrémisme. La seule différence est que vous serez chargé de former, d’accompagner et de diriger une à plusieurs escadres d’agents ainsi que de participer comme émissaire spécial de la République selon le degré de mission.
    Chancelier Jacen Horn : - Ce qui nous amène au sujet suivant, major Arek. Votre nouvelle promotion nous permet aussi de préparer doucement le terrain en vu d’une collaboration et cohabitation étroite avec le bureau local de l’Ordre Jedi sur Coruscant. Comme vous vous en doutez, la destruction du Temple Jedi rend l’Ordre fragilisé et décontenancé par la perte de nombreux membres, dont certains maîtres influents. Avec le départ du reste des Jedi vers un autre lieu pour se reconstruire, de nombreux sénateurs et gouverneurs craignent pour l’insécurité et le désordre de leurs mondes et systèmes respectifs. Pour tout vous dire, la situation au Sénat est tendu et quelques voix commencent à s’élever pour critiquer mon mandat et saper mon pouvoir actuel de Chancelier Suprême. La stabilité revenue parmi les mondes-clés de la Bordure permet non seulement d’apaiser ces tensions mais elle prouve aussi que j’ai eu raison de vous confier cette mission critique malgré que vous étiez suspendu temporairement. En tant qu’ancien Jedi, j’éprouve en attachement passif à préserver les liens qui unissent la République aux Jedi et il me semble important de veiller à ce que le départ de l’Ordre ne trouble en rien l’équilibre de cette relation.
    Perseus : - Vous souhaitez donc que je poursuive une collaboration avec les Jedi, chancelier.
    Chancelier Jacen Horn : - Je vous propose de servir de pont entre les forces du BSR et le bureau Jedi. Vous aurez à nouer des liens professionnels rapprochés avec ses membres tel que Mirax Terrik, mon ancienne apprentie, ou bien notre nouvelle ambassadrice auprès du Sénat, la chevalière twi’lek Aynora’lask. J’imagine que vous avez dû les rencontrer en cours de chemin.
    Perseus : - Nous avons cheminé ensemble jusqu’ici oui, nous avons donc fait au moins connaissance.
    Chancelier Jacen Horn : - Votre premier contact avec des Jedi lors du conclave sur Naboo vous aura au moins servi d’expérience interactive avec les membres de l’Ordre. Il est crucial que l’ordre et le respect de la liberté soit défendue communément par les forces de la République avec celles des Jedi, ce pourquoi je vous demande sincèrement de prendre en considération les risques et les conséquences de l’absence de ce partenariat entre nos deux organisations. Même si nous n’avons pas encore discuté de ce projet auprès du bureau Jedi et avec le Conseil, j’envisage que cela serait profitable pour nous tous à l’avenir. Bien évidemment, tout dépend de ce que vous décidez en cet instant de ma proposition.

    Perseus se plonge dans une profonde réflexion sur les avantages et les inconvénients que présentent cette proposition. Il est vrai que jusqu’à présent il n’avait agi qu’en simple soldat de paix, limité par ses droits et devoirs d’agent régulier malgré sa classe A d’agent qui lui apportait quelques atouts et droits secondaires pour mener à bien ses missions. Maintenant que le voilà promu « major » après toutes ses années à enchaîner les missions sans cesse ou presque, ses droits et ses responsabilités au sein du BSR sont plus importants et il ne pourra plus se comporter vraiment comme il en a l’habitude.
    Mais l’idée de participer à la cohésion et la cohabitation entre le Sénat et l’Ordre Jedi en travaillant en commun avec le bureau Jedi sur Coruscant ne lui déplaît pas : il fait partie de ceux dans les F.A.R qui respectent et apprécient les Jedi dans leur volonté de défendre la paix et la justice par la Force et un code de conduite spécifique. Et puis, ce serait une occasion de respecter l’une des dernières volontés de feu son grand-père Ranger qui souhaitait que la famille Arek continue d’entretenir ce lien fort de la démocratie. Pour Perseus, la question ne devrait même pas se poser.

    Perseus : - Vous pourrez compter sur moi, chancelier Horn. C’est avec grand plaisir que j’accepte.
    Chancelier Jacen Horn : - Vous avez toute ma gratitude, major Arek.
    Maréchal Thelnarris : - L’affaire est donc conclue, nous ne vous retenons plus longtemps Perseus. Votre promotion au grade supérieur sera annoncée officiellement d’ici deux jours, le temps d’organiser la cérémonie et de prévenir l’ensemble de votre service. D’ici là, vous méritez de prendre du repos.
    Perseus : - J’allais justement vous le demander maréchal. Enfin, surtout à vous général. Je demande la permission de reprendre ma suspension temporaire laissée en cours et de profiter d’une semaine minimum de congés, le temps de me remettre de l’intervention suite au conclave.
    Général Pellian : - Accordée et amplement méritée. C’est la moindre des choses que je puisse vous donner après que vous avez participé activement et grandement à cette opération. Vous en avez besoin Perseus, cela vous permettra de prendre du recul sur cette entrevue et de songer aussi à vos projets personnels.
    Chancelier Jacen Horn : - Sur ce, ranger Arek, vous pouvez disposer. Nous nous reverrons sûrement dans deux jours pour votre cérémonie de promotion, je vous dis donc à la prochaine fois et à bientôt.
    Perseus : - Merci chancelier. Et permettez-moi, avant de vous quitter, de vous transmettre les salutations que la reine Sarasvati m’a chargé de vous offrir de sa part. Sur ce, maréchal, monsieur…

    Perseus leur adresse un dernier salut militaire, que les deux haut-gradés lui renvoient, et il se retourne pour gagner la sortie du bureau et prendre le chemin en sens inverse dans le Building Exécutif.

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    Chapitre XVI.1. – La perspective de l’avenir (1ère partie).


    Coruscant, dans le district fédéral de la Galactic City – Vers la fin de la journée…

    La descente par lui-même et à la marche vers le rez-de-chaussée du Building permet à Perseus de se remettre doucement de cette entrevue dans le bureau du chancelier : il s’attendait pas à ce que les évènements prennent une telle tournure au cours de son temps en tant que Ranger de la République.
    Son habitude d’être resté inconsciemment un simple soldat de paix vient d’en prendre plus ou moins un coup, maintenant qu’il sait qu’il est passé officier à chaque fois sans en avoir été informé ni désigné auparavant. Le voilà maintenant devenu « major », ce qui représente un grand pas dans la hiérarchie du BSR mais lui donne plus de responsabilités qu’il n’en avait jusque-là. Au moins j’aurais un plus gros salaire, pense-t-il pour se consoler un peu sur cette chance en demi-teinte d’avoir été promu à ce grade.

    Il arrive enfin devant l’entrée du l’accueil du building, passe à côté du comptoir de la réception et se dirige vers la large salle d’attente où doivent l’attendre les autres. Il remarque aussitôt en arrivant que seuls ses collègues de service et la jeune métisse sont encore là : l’absence des Jedi doit être due au fait qu’ils ont été convoqués au même moment où lui sortait de son entrevue. Au moins, ils sauront immédiatement ce que le chancelier et le HCS souhaitent créer comme collaboration entre les deux organisations. Il vient à leur rencontre tandis qu’eux-mêmes, quatre sur les cinq puisque l’officière d’ordonnance ne se presse pas, et il s’attend à ce qu’ils le lui demande directement pour en connaître les détails.

    Ranger zabrak : - Alors, comment ça s’est passé ?
    Perseus : - Ben, voyons… J’ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle.
    Ranger mirialane : - Lance-nous la mauvaise d’abord.
    Perseus : - La mauvaise nouvelle, accrochez-vous bien… Le maréchal Thelnarris et le général Pellian sont si satisfaits de ma réussite qu’ils m’ont menacé de me promouvoir « major ».

    Les trois autres Rangers passent immédiatement de la crainte muette à l’exclamation générale de joie.

    Ranger korunnai, joyeux : - Ouais ! C’est génial Perseus !
    Ranger zabrak, joyeux : - Tu as enfin reçu ce que tu méritais depuis tout ce temps !
    Ranger mirialane, joyeuse : - C’est une bonne nouvelle plutôt, pas une mauvaise ! Bravo Perseus !
    Perseus, moqueur : - Non je vous assure, c’est vraiment une mauvaise nouvelle.
    Perseus zabrak : - D’accord d’accord, admettons. C’est quoi alors la bonne nouvelle ?
    Perseus : - La bonne nouvelle, c’est que je suis autorisé à continuer ma suspension convenue et même de prendre une semaine de congé pour me remettre de toute cette dure opération.
    Ranger korunnai : - Ben tiens, il fallait vraiment l’attendre celle-là. Le « major » Perseus prend du repos.
    Ranger mirialane : - Et nous qui pensions que tu étais un bourreau du travail.
    Perseus, frustré : - Oh ça va, pour une fois que je pense à faire une pause dans mon boulot.

    Calyste rit discrètement, amusée de voir à quel point Perseus et ses camarades rangers ont l’air de vraiment bien s’entendre, et elle se demande si elle pourra avoir ce même privilège quand elle se sera de plus en plus rapproché de lui au cours des jours à venir. Depuis le peu qu’ils se connaissent lors de leur rencontre dans les déserts de Tatooïne, elle apprécie énormément la gentillesse, la bravoure et la tolérance envers autrui du jeune ganthelien et sa prévenance envers elle lui a fait comprendre qu’il la considérait aussi bien comme une personne que sa partenaire pour l’avenir. Calyste souhaite que cela continue et que cela aille plus loin.
    Mais pour l’heure, elle doit se mettre un peu en retrait pour le laisser profiter de ses amis compagnons de l’armée et de cette récompense à la hauteur de son combat lors de l’intervention. Elle aperçoit même la brunette officière d’ordonnance s’approcher à son tour et le féliciter avec toujours autant de retenue.

    Valéria Srent : - Mes sincères félicitations pour votre promotion, major. Vos efforts durant toutes ces années au service du BSR ont finies par vous permettre d’intégrer son cœur-même que sont les officiers et sous-officiers d’état-major. Je suis ravie pour vous que vous soyez à présent digne de la confiance du général-divisionnaire et que vous pourrez mieux servir les valeurs de la République.
    Perseus : - Doucement enseigne Srent. Je ne serais « major » qu’une fois la cérémonie de promotion qui aura lieu dans deux jours standard, inutile donc d’être aussi formel avec moi. Je n’suis encore qu’un agent.
    Valéria Srent : - Je vous rappelle que vous étiez déjà auparavant sergent puis lieutenant avant de recevoir ce grade de major, vous étiez donc déjà un officier de terrain à chacune de ses douze dernières missions.
    Perseus, gêné et levant des yeux : - Merci de me rappeler ce que je sais déjà, capitaine Obvious.

    La jeune métisse bleue constate que la jeune officière ne semble pas l’avoir entendu ou fait mine de ne pas l’avoir entendu ; elle doit elle aussi avoir l’habitude de côtoyer le jeune homme pour ne pas s’indigner de l’entendre la qualifier comme il l’a fait. Calyste ne sait vraiment pas comment elle doit voir la jeune humaine intègre dans le cercle de relations de Perseus, si elle est une simple connaissance ou bien une de ses…
    Elle préfère ne pas y penser, en sachant qu’elle porte la combinaison souple de combat qu’il destinait à la jeune officière, bien avant que ce dernier ne soit parti embrouillé avec elle sur une banalité.

    Ranger korunnai : - Bon vous savez quoi ? Je propose qu’on fête dignement l’ascension de Perseus au grade de major après son retour victorieux de mission gouvernementale.
    Ranger zabrak : - Allons rapidement réserver une table à notre bar habituel, vu l’heure qu’il est.
    Ranger mirialane : - On part devant faire la réservation Perseus, vous ne rejoindrez peu après que vous avez fini ce que vous avez à faire tous les deux.
    Perseus, embarrassé : - Euh, à vrai dire…
    Rangers korunnai, zabrak et mirialane : - À plus tous les deux !

    Ils accourent tous les trois vers la sortie principale du Building et ils disparaissent au-delà de la plateforme d’aire de transport commun multilignes, en laissant Perseus et Calyste seuls en compagnie de la jeune officière auxiliaire d’état-major. Perseus est plus qu’embarrassé par la situation dans laquelle ses trois camarades l’ont laissé et il aurait souhaité qu’ils le laissent corriger le malentendu qu’ils ont en tête ; il se demande aussi ce que doit penser Calyste en les entendant parler de « tous les deux » alors qu’elle ne les connaît que depuis quelques heures sans vraiment avoir parlé avec eux. Ou pas, s’ils se sont montrés curieux sur elle et la raison de sa présence. Non, en voyant son visage grimacer de gêne, visiblement pas.
    Il sent par le mouvement près de son bras droit que Valéria s’est rapprochée de lui et il s’aperçoit qu’elle lui adresse un sourire encore plus joyeux et presque complice. C’est à croire qu’elle lui a pardonné aussi vite son attitude ingrate d’avant son voyage et qu’elle pense qu’ils sont toujours ensemble. Elle espère qu’on est toujours ensemble, pense-t-il, alors que c’est vraiment le contraire.

    Valéria Srent : - On y va Percy ?

    Ouille, maintenant elle l’appelle par son petit surnom. Il jette un regard discret en direction de Calyste et remarque que celle-ci ne réagit pas à cette appellation par le jeune auxiliaire ; elle est passive extérieurement mais il comprend par son regard qu’elle est irritée intérieurement par le comportement de la jeune femme, consciente que celle-ci se pense être encore la « petite-amie » de Perseus. Lui-même doit trouver le moyen de le lui indiquer. Il voit pourtant la jeune officière s’avancer de quelques pas vers la sortie et commencer à prendre le chemin en direction des lignes de transport de la plateforme.

    Il se décide de la suivre d’assez près mais pas avant d’avoir soufflé discrètement à Calyste de se tenir légèrement en retrait pour ne pas être embarquée dans la sale situation qui va suivre. La jeune métisse le fixe avec surprise et inquiétude avant de se décider à lui faire confiance et à le laisser faire. Perseus la remercie de tête puis il tente de rattraper la jeune enseigne qui est déjà quelques mètres plus loin.
    Perseus ralentit dans sa course de manière à faire comme s’il était derrière elle depuis quelques secondes et il marche en silence en attendant d’être assez loin du Building et pas encore proche des quais de transport commun pour inciter Valéria à s’arrêter pour discuter.

    Perseus : - Valéria, attends ! J’aimerais te parler. À propos de ce que je t’ai dit la dernière fois…
    Valéria, se retournant vers lui : - Hum ? Oh oui, c’est vrai que nous nous sommes disputés.
    Perseus : - Écoute, je sais que j’aurais pas dû te parler comme ça après que j’étais remonté contre mon père et sa morale incessante. J’en ai pris conscience et je m’en excuse sincèrement. Tu ne faisais rien d’autre que ton travail et je ne devrais te reprocher d’avoir simplement transmis l’info à ma famille, en pensant que je l’aurais… Oui, j’aurais évité de l’annoncer à mes parents pour ne pas les inquiéter. Donc je m’excuse de t’avoir critiqué et de m’être embrouillé avec toi. Voilà, c’était pour que tu saches que j’ai eu honte de mon comportement et que j’ai pris du recul sur cet incident.
    Valéria : - Tu n’avais pas tort après tout. J’ai pris l’initiative de communiquer ta suspension à ta famille sans être passé par ton accord et ton avis, étant donné que tu étais toujours en mission sur le terrain et que je pensais que tu aurais eu la tête ailleurs au point de ne pas prévenir tes proches. Je pensais que c’était la moindre des choses à faire, vu que tu étais presque déconfit après que le général t’est obligé à prendre ce repos obligatoire, et comme je connais… assez bien tes parents depuis… je leur devais aussi bien ça.
    Perseus : - Je te comprends. Je reconnais que j’étais tellement frustré par ma suspension que j’en avais la tête rempli d’orage. J’aurais pu te demander de ne pas les contacter pour le leur annoncer mais je m’étais dit au fond qu’ils auraient fini par l’apprendre, tôt ou tard. Du coup… je regrette mon geste.
    Valéria : - C’est du passé maintenant. On n’a plus à s’en faire et faire comme si c’était rien. Allons-y.

    Elle se retourne et marche deux à trois pas pour se diriger vers la rame de train mais Perseus l’interrompt.

    Perseus : - Je n’ai pas terminé Valéria !

    Elle pivote de nouveau vers lui, étonnée, et lui fait face pour savoir ce qu’il peut vouloir lui dire d’autre.

    Valéria : - Quel est le problème Percy ?
    Perseus : - J’aimerais que tu comprennes que je ne regrette rien de notre relation. C’est vrai, on a passé tellement de bons moments quand on s’est connu et quand on était souvent en mission. Tu es une fille superbe, intelligente, déterminée et motivée dans ta fonction d’auxiliaire de l’état-major. Tu sais être ferme et droite dans tes tâches, respecter tes supérieurs et tes collègues sur un même terrain d’entente et puis… tu sais montrer aussi que tu es attentionnée, joyeuse et généreuse envers ceux que tu apprécies. Je n’étais qu’un simple Ranger tout juste sorti de l’académie, plus occupé par me faire ma place dans le service et me préoccuper de faire le bon samaritain que de suivre les règles. Une vraie tête brûlée. Et tu m’as accepté tel que j’étais pour m’aider, me conseiller et me permettre de mieux devenir un agent du BSR. C’est ce qui nous a motivé à nous rapprocher, à nous voir de temps à autre hors du service pour discuter de tout et de rien. Ça ne se voyait peut-être pas comme ça mais on est plus ou moins proches tous les deux.

    Elle lui sourit de manière candide et heureuse. Elle pense que ses mots sont une déclaration sincère vers une nouvelle perspective de l’avenir qui s’ouvre pour elle en sa compagnie.

    Perseus : - Je ne regrette rien de ce qu’on a partagé, mais finalement j’ai réfléchi à ce qu’on vient de traverser et je me suis fait une raison. Alors… Je préfère qu’on reste simplement bon amis.

    Le sourire de Valéria s’efface aussitôt pour une grimace de stupéfaction. Ce n’était visiblement pas la réponse qu’elle s’attendait à entendre ni à recevoir après cette discussion suite à l’entrevue récent. Perseus sait au fond de lui qu’il vient sûrement et certainement de commettre une bourde, mais c’est mieux ainsi pour leur éviter à tous les deux plus de mal que de bien. Seulement… le pas pressant de la jeune femme vers lui pour se tenir à très courte distance de lui l’informe qu’elle ne digère pas cette déclaration.

    Valéria, furieuse : - Ose me le redire en face.
    Perseus : - Je préfère qu’on reste simplement bon am…

    PAF ! La claque que lui donne l’enseigne en colère est si rapide et violente qu’elle marque sa joue pendant quelques secondes, avec une vive douleur dans les muscles, mais il ne sent presque rien et il l’endure pour ne pas éviter le regard froid mais colérique de la jeune femme.

    Valéria : - Franchement je suis déçue Arek ! On vient à peine de se pardonner, de se réconcilier sur un incident professionnel qui nous a distancé pendant quelques jours, j’étais prête à continuer cette relation avec toi et toi… Toi tu gâches tout en décidant de rompre ! Tu n’es décidément qu’un pauvre abruti ! Rien de moins qu’un imbécile prétentieux et égoïste qui croit se permettre de me quitter comme ça lui chante ! Au cas où tu l’aurais oublié, ma famille sert la République depuis autant que la tienne, mon oncle est le chef actuel des Services de Renseignements Secrets, mes parents sont reconnus pour leur loyauté et leur sens du devoir en tant que préfets sectoriels dans les mondes du Noyau ! Je ne suis donc pas une simple fille à qui tu peux te permettre de rompre comme ça, sur un coup de tête, en espérant que tu t’en sortiras ! Et sache que durant tout ce temps qu’on a passé ensemble, j’avais fini par sincèrement te considérer comme une partie de ma vie. Je m’étais fait à l’idée qu’on vivrait ensemble ! Même si on s’était disputés et que tu avais blessé mon amour-propre, j’avais moi-aussi pris du recul et j’avais foi en ton abnégation. En fin de compte, tu as beau dire que tu ne regrettes rien de ce qu’on a vécu… Tu viens de prouver le contraire !

    Perseus ne dit rien et ne bouge pas, il attend. Il attend que Valéria finisse de l’invectiver et de lui reprocher tout ce qu’il savait et pressentait qu’elle lui dirait en guise de remontrances. Il s’était douté qu’elle réagirait comme ça, choquée et énervée contre lui pour avoir décidé de but en blanc de la quitter ; sa réaction est par ailleurs plus directe et franche qu’il l’a estimée, parce qu’il se rend compte que dans sa colère, Valéria lui dévoile sans chercher à se retenir ou le cacher sa tristesse.

    Valéria, larmes à l’œil : - Pourquoi tu me fais ça ?! Pourquoi tu décides comme ça, sans même chercher à s’arranger avec moi, de me plaquer ?! On était pourtant si bien ensemble. On s’est disputés de nombreuses fois c’est vrai, souvent à cause du boulot ou de nos familles, mais on s’est toujours réconcilié après. Tu dis que je t’ai toujours soutenu mais toi, toi aussi tu étais là pour m’empêcher de craquer à chaque fois que j’endurais l’agressivité et l’indifférence quotidienne des officiers ou que j’étais fatiguée par mon surtravail. C’est injuste ce que tu me fais. Qu’est-ce que je t’ai fait pour mériter ça Perseus ?!!
    Perseus : - Ce n’est pas toi le problème Valéria, c’est moi. Tu as raison, je suis un imbécile. Un sombre crétin de Ganthel qui n’a pas su se montrer à la hauteur de la brillante jeune femme que tu es. Toutes les fois où l’on s’est disputé n’étaient pas celles qu’on se fait entre amants, je me comportais constamment comme le soldat de paix que je suis et sans avoir pensé ce serait-ce un jour à changer de peau hors des missions. Toute ma vie se résume à une série incessante de batailles où mes choix, mes opinions et mes décisions sont perpétuellement orientées vers l’abnégation, le sacrifice de soi et l’intérêt d’autrui.

    La jeune femme continue d’avoir les larmes aux yeux, les retenant tout en écoutant Perseus parler.

    Perseus : - Mon père ne croit pas en moi, mon grand-père n’est plus là pour me remettre sur le bon chemin, me voilà réduit à ne vivre que du labeur de ma fonction et de ma motivation à aider le monde. Ce n’est pas le comportement d’un petit ami ça et tu le sais. J’ai certes été là pour toi, on a vécu beaucoup de choses ensemble mais on est tous les deux trop différents pour continuer ainsi. Tu mérites mieux Valéria, tu mérites quelqu’un qui te respecte et qui l’aime bien plus que je ne l’ai fait. Et sache que nous séparer ne signifie pas la fin du monde pour autant, c’est pour cela que je souhaite qu’on reste amis et qu’on continue à s’entraider en tant que tel. Parce que même si notre relation est finie, tu peux toujours compter sur moi pour t’épauler et te demander de l’aide.

    Elle finit par ne plus les retenir, tant pour sa peine que son soulagement, et elle se décide à se jeter modérément dans les bras du jeune homme pour lui demander intentionnellement une embrassade amicale et empathique ; Perseus la réconforte comme le ferait un ami fidèle, lui laissant le temps de vider toute sa tristesse et de profiter pendant un instant de sa présence pour leur éviter de se quitter sur de mauvaises ondes. Perseus est lui-même soulagé que Valéria ne lui en veuille pas énormément et il se dit qu’il lui doit au moins ça, afin de se racheter auprès d’elle et de lui démontrer qu’il ne lui reproche rien.
    Une dizaine de minutes passent et Valéria finit enfin par se calmer dans les bras de Perseus, avant de lui souffler discrètement à l’oreille « Tu n’es peut-être pas un petit-ami remarquable mais tu es un véritable ami ; j’espère pour toi que tu finiras par trouver quelqu’un qui t’aime malgré tes défauts. Quoique c’est déjà le cas si je le devine bien. » Perseus ne répond rien et sourit d’amusement. L’enseigne Srent s’était douté de la véritable identité de Calyste vis-à-vis de lui et bizarrement… elle ne le lui reproche pas leur nouvelle relation et elle semble la tolérer depuis leurs quatre vérités.
    Il est ravi de voir que tout est bien qui finit bien.
    Encore faut-il terminer cette soirée et annoncer à tous la nouvelle vérité entre lui et la jeune affranchie.

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    Chapitre XVI.2. – La perspective de l’avenir (2nde partie).


    Coruscant, club Kasakar dans le niveau 2685 de la Galactic City – En début de soirée…

    Le niveau 2685 de Coruscant fait partie de ces niveaux intermédiaires de l’Underworld que représentent les bas-quartiers de la Galactic City et même de ses régions périphériques. Le genre d’endroit où tous les profils de gens, riches et pauvres comme modestes, sénateurs et entrepreneurs comme ouvriers, civils comme fonctionnaires, car c’est un quartier construit avec une majorité indiscutable de bars, de pubs, de casinos et de cantinas dans lesquels tout ce beau monde cherche à prendre du bon temps dans l’œcumopôle gigantesque de Coruscant. On y trouve même des étudiants d’académie diverses qui arpentent ses rues et places ouvertes dans le but anodin de fréquenter un ou plusieurs bars habituels de leur promo.

    Le club Kasakar est l’un de ces clubs-cantinas réputés pour son salon de jeux et pour son espace ouvert à tout profil de buveur, qu’il soit débutant, confirmé ou un peu trop expert. On pourrait penser que ce club est envahi par une foule insoutenable de gredins et ivrognes de toutes espèces, il s’avère que les responsables ont fait rapidement savoir que le club n’était pas un lieu de débauche et qu’ils n’hésiteraient pas à demander aux forces de l’ordre d’intervenir si un malheur arrivait. En conclusion, le club Kasakar est connu pour ces jeux faits en toute légalité, ses tables en open-space et sa clientèle respectueuse des règles malgré leur appartenance à la pègre mineure pour certains.
    C’est donc dans ce club que Perseus et Calyste s’amusent (modérément) en compagnie des trois compagnons Rangers et de Valéria ; ces quatre-là ont pu recevoir leur permission à temps afin de profiter de cette soirée entre collègues et de venir boire quelques verres dans le club. Perseus et eux connaissent assez bien cette cantina pour y être passé de nombreuses fois lors de petites sauteries occasionnels, avec ou sans le reste des membres réguliers du BSR. Et pour une fois, ils bénéficient d’un calme plein dans la grande salle et celle des jeux parce que la plupart des clients réguliers restent chez eux bien au chaud. Non pas que cela fait que tout le club est vide, puisqu’il reste quelques habitués et amateurs de jeux qui s’amusent, mais ils peuvent s’estimer heureux que l’endroit ne soit pas inondé de cacophonie.
    Ce soir-là, Perseus, Calyste et les quatre membres du BSR sont attablés dans le meilleur open-space du club et ils commencent leur soirée en ouvrant un bon coup avec une première tournée de bières corelliennes. Une première tournée qui amène à commencer une première discussion.

    Ranger korunnai, après sa première lampée de bière : - Haaaa ! Rien de tel qu’une bonne bière pour se sentir chez soi et au sec après une dure journée de labeur. Et pour bien commencer une soirée, aussi.
    Perseus : - Prends le temps de la savourer, rien ne nous presse ce soir et on a large de temps avant le surlendemain.
    Ranger zabrak : - Le messire Arek a raison. Autant savourer chacune de nos tournées en ce soir de fête.
    Valéria : - Je vous rappelle tout de même que vous devrez doser sur vos consommations, si vous voulez pas vous réveiller trop tard pour la cérémonie de demain et reprendre le service avec des maux de tête.
    Rangers korunnai et zabrak, ennuyés : - Oui, ma commandante.
    Ranger mirialane : - Je vous surveille aussi les gars. Vu la dernière fois que vous êtes allé au bar, on va s’assurer entre filles que vous respecterez vos limites de consommation au risque d’avoir le général qui viendra vous sonner les cloches à coup de mégaphone.
    Perseus : - Je pense qu’il imposera à tous les oreillettes de conférence pour ne pas se limiter au mégaphone.

    Un rire général d’amusement les prend tous les cinq et dure à peine deux minutes avec entretemps leurs verres de pinte qu’ils trinquent à nouveau pour boire un second coup. Ce coup-ci est une fois de plus adressé au jeune ganthelien à qui on célèbre en avance la promotion au grade supérieur.

    Rangers korunnai, zabrak et mirialane : - Pour Perseus Arek et sa mission héroïque, santé !
    Perseus : - Moins fort voyons, on va encore vous entendre jusqu’aux confins de Coruscant.
    Calyste : - Contrairement à eux, des ivrognes de la cantina de Mos Eisley sont bien plus bruyants.
    Ranger zabrak : - D’ailleurs Perseus, cette jeune métisse qui te colle depuis ton arrivée… Je croyais que c’était une civile coruscantii que tu ramenais de captivité chez les pirates, mais en fait non.
    Ranger korunnai : - Et vous avez l’air de bien vous connaître. Peut-on donc savoir qui c’est ?
    Calyste : - Autant me présenter moi-même, si ça ne dérange personne. Je m’appelle Calyste Lapis, jeune ancienne esclave tout juste affranchie, et je suis dépositaire d’une dette de vie envers Perseus. Du moins… je ne pourrais jamais le remercier assez pour ce qu’il a fait pour moi. Sans lui, je serais à l’heure actuelle retrouvée morte en coin de rue, lacérée et éviscérée telle une proie par un cathar meurtrier.
    Ranger zabrak : - Vous en avez eu de la chance, mademoiselle Lapis, parce que notre bon vieux Perseus est le genre de personne qui ne laissera pas quiconque nuire à la liberté, l’équité et la justice des braves gens. Comme une personne est en danger, qu’il soit innocent ou petite frappe, il ne reste pas sans rien faire.
    Ranger korunnai : - Enfin, c’est le portrait valorisant qu’on fait de lui parce qu’on le connaît mais pour les individus, Perseus est le Ranger brave, tempéré et juste à qui il manque encore une once de prudence pour que toutes et tous puissent se sentir reconnus, vus et écoutés pour leur bonheur. Ce n’est pas un parangon de vertu mais il s’investit tellement à ce que chacun puise vivre dignement qu’il en devient peu à peu un.
    Perseus : - Oh, n’exagérons pas ! Toutes les personnes que j’ai eu à protéger, secourir et libérer ne voient pas forcément en moi un bon samaritain de la République. Certaines m’ont remerciées pour mon sens de l’abnégation mais elles m’ont aussi critiquées sur l’instant de mon sens du risque.
    Ranger mirialane : - Moi ce qui m’intéresse, Calyste, c’est la raison qui vous pousse à suivre Perseus.

    Calyste prend un court temps de silence pour réfléchir à la formulation de sa réponse puis elle déclare…

    Calyste, embêtée et nerveuse : - En fait… Je suis tombée amoureuse de Perseus.
    Rangers korunnai et zabrak : - HEIN ?!!
    Ranger mirialane : - Minute… Calyste, vous n’êtes pas sérieuse ? Perseus et vous venez à peine de faire connaissance avec cette intervention due au conclave sur Naboo qui l’occupait. Vous n’avez pas pu le suivre durant tout ce temps à moins qu’il n’est… Oh non. Perseus, tu as emmenée une civile avec toi là-bas ?!
    Perseus : - Calyste n’était plus une simple civile à ce moment-là. Elle ne l’est pas vraiment, en fait.
    Ranger korunnai : - C’est du joli tout ça. Tu es chargé d’une importante mission par la Chancellerie, à laquelle tu dois faire face à des pirates de gangs dangereux réunis en collectif et tu trouves ça normal d’emmener avec toi une jeune affranchie qui ne sait même pas se défendre contre eux.
    Calyste : - J’ai crevé l’œil gauche de Gaulyath Bane-Hur vous savez.
    Rangers korunnai et zabrak : - HEIN ?!
    Calyste : - Et je lui ai aussi planté mon stylet dans le nerf central de la nuque pour le priver de mouvements.
    Rangers korunnai et zabrak : - HEIN ?!!
    Ranger mirialane : - Admettons que vous n’êtes pas une civile ordinaire et sans défense, je vous signale que vous ne pouvez déclarer comme ça l’air de rien que vous êtes amoureuse de Perseus. Il se trouve que lui-même est actuellement avec l’enseigne Srent en relation amou…
    Valéria : - Amicale.

    L’intervention de la jeune officière, vêtue d’une tenue décontractée pour la soirée, trouble les trois rangers.

    Ranger mirialane : - Valéria, je croyais que Perseus et toi étiez…
    Valéria : - Nous ne sommes pas vraiment ensemble, même si nous avons fait involontairement comme-ci. Perseus et moi avons plutôt un rapport amical presque fraternel et il nous est arrivé de penser que nous formions peu à peu un couple. Mais nous sommes trop différents pour avoir ce genre de relation aussi poussée, je suis fille d’une bonne famille assez intègre et je préfère les garçons plus tendre et timide. Je ne démens pas avoir songé à nous voir ensemble pour l’avenir. Sachez néanmoins que je n’ai pas aujourd’hui cette perspective et que je suis satisfaite de conserver ce statut quo d’amitié avec lui.
    Ranger zabrak : - Tu es donc de nouveau célibataire Perseus. C’est quoi du coup ta perspective ?
    Perseus : - Calyste vous a révélé qu’elle m’aimait et il se trouve que moi aussi. On a eu un premier temps pour apprendre à se connaître et à comprendre qu’on était complémentaires tous les deux.
    Ranger korunnai : - Hé bé, j’ai la forte impression que notre cher Perseus se laisse pousser des ailes.
    Ranger mirialane : - Vous êtes sûrs et certains que vous êtes faits l’un pour l’autre ?
    Calyste : - Si ce n’était pas le cas, je ne l’aurais pas suivi dans la bataille contre le collectif pirate.
    Perseus : - J’ai beaucoup réfléchi au sujet de l’avenir et je pense que le construire aux côtés de Calyste sera une belle expérience pour moi. J’espère que cette perspective demeura possible dès le surlendemain, après que j’aurais reçu mon nouveau statut officiel et repris ma suspension prolongée.

    ***
    L’immense place publique face au QG du Bureau de la Sécurité, située entre les jardins agrémentés ouest de la place principale du District Fédéral, est en cette belle journée ensoleillée remplie par une foule de milliers de personnes invitées et visiteuses de l’évènement. L’endroit est aménagé de manière à pouvoir accueillir deux grands blocs de six colonnes de vingt sièges sobres et hermétiques, sur lesquels des membres délégués des différents partis du Sénat sont présents dans le bloc de gauche tandis que les membres des forces armées spéciales dont le BSR sont assis dans le bloc de droite. Les journalistes ne sont pas encore présents et attendant bien au fond de la place, avec pour consigne qu’ils doivent attendre la fin de la cérémonie afin de pouvoir venir effectuer leur travail médiatique.

    L’estrade haute et longue de la cérémonie se dresse elle aussi de manière sobre et simple, de manière à ce que les officiers et conseillers d’état-major ne se sentent pas obligés de ressortir leur attirail d’apparat comme s’il devait s’agir d’un évènement important : tout comme pour les membres Jedi du bureau local de Coruscant, les commandants et amiraux des F.A.R sont uniquement vêtus de leurs uniformes militaires habituels qui déterminent leur service et leur fonction.
    Même le Chancelier Jacen Horn apparaît à tous dans sa tenue présidentielle quotidienne, savant mélange de la robe de Véda et de la bure de Jedi, dans le but de montrer que l’objet de cette célébration est aussi normale que le commun des mortels. Les sénateurs et les ambassadeurs des mondes présents au conclave semblent être les seuls personnes à s’être mis dans des tenues riches de couleurs et d’étoffe, en se demandant bêtement pourquoi ils sont les seuls à se distinguer ainsi afin de se mettre en valeur dans cette cérémonie de promotion au sein des forces armées.

    Chancelier Jacen Horn, finissant son discours : - La galaxie ne peut que mieux se porter et avancer dans ces heures difficiles depuis l’effondrement du Temple Jedi et cette guerre terrible qui nous a valu de revoir surgir un Ordre Sith réorganisé contre nous. Le désordre, l’injustice, l’insécurité et l’esprit d’anarchie que ce collectif pirate aspiraient dans leurs atteintes à la République n’ont plus lieu d’être grâce aux efforts, au courage et à la volonté commune de ces hommes et femmes pour ramener la liberté, la paix et la justice dans leurs territoires. Et quoi de mieux pour allumer un grand feu qu’une étincelle alimentée par un souffle d’espoir et de motivation, avec à leur tête non seulement la présence des forces de sécurité de la Bordure mais aussi celle de l’Ordre Jedi et d’un représentant exécutif de nos forces spéciales. C’est justement grâce à ce souffle, en la personne du Ranger Perseus Arek fonctionnaire du BSR, que les attentes du conclave sur Naboo ont pu être davantage que comblées. Ce jour marque ainsi l’avènement d’une nouvelle période de rétablissement de l’ordre démocratique dans l’espace de la République, avec en guise de premières pierre à cet édifice la construction d’un partenariat tacite entre les F.S.R et les Jedi dans le maintien de l’ordre et la nomination de sieur Arek au rang de major de classe A junior pour son indéniable service.

    De premiers applaudissements retentissent dans l’enceinte de la place, de part et d’autre des blocs de conviés à la cérémonie, et cela dure pendant cinq minutes avant que le chancelier ne réclame le calme et ne laisse la place au maréchal Thelnarris, accompagné du général Pellian, pour commencer à faire la remise de la promotion. Le responsable à la Défense demande aussitôt à l’intéressé de cette cérémonie de venir les rejoindre sur l’estrade de la scène pour y recevoir son nouveau rang.
    Perseus se lève de sa chaise située en première ligne du bloc de droite, où il assistait à la première partie de l’évènement aux côtés de Calyste et de ses camarades Rangers, et il s’avance vers l’estrade afin d’y gravir les marches avec un pas normalement souple et détendu. Il sait que ce ne sont que quelques minutes auxquelles rien d’autre ne compte que le passage de la médaille de promotion autour de son cou ; une médaille plus ou moins ordinaire en laiton jaune, que le général Pellian récupère sur le couffin cobalt entre les mains d’un assistant à sa gauche et qu’il amène à lui. Perseus se tient bien droit devant les deux grands commandants des forces spéciales et il s’incline devant eux, laissant le général-divisionnaire lui passer le ruban bleu-blanc-rouge de la médaille autour du cou.

    Général Pellian : - Par les pouvoirs de la République consacrés en ce jour, vous êtes désormais major.

    Perseus redresse enfin la tête, sa médaille pendante autour du cou, et il adresse un sourire ravi à ses deux supérieurs en leur effectuant le salut militaire ; ils le lui renvoient amicalement et tous les trois finissent cet instant solennel en se serrant une poignée de main. Les applaudissements reprennent de plus belle et ils durent pendant un bon moment, surtout avec les acclamations et les cris joyeux des Rangers et des soldats de forces spéciales qui retentissent au-dessus des simples claquements de mains des politiciens. Même les chevaliers Jedi du bureau de Coruscant applaudissent fortement pour féliciter le jeune ganthelien promu.
    Perseus continue de serrer la main au général Pellian, au maréchal Thelnarris et aux autres maréchaux membres du Haut-Commandement venus assister à la cérémonie : la plupart adressent de sincères et enthousiastes félicitations au jeune major promu, les autres le font de manière plus modérée. Il termine par le chancelier Jacen Horn en lui serrant la main de profil, tandis que ce dernier s’adresse de nouveau au public présent pour conclure la cérémonie d’aujourd’hui.

    Chancelier Jacen Horn : - Puisse son courage et son sens du devoir éclairer de leur clarté les valeurs et les vertus de notre République Galactique ! Et puisse la Force être avec lui tout comme avec nous tous !

    Les applaudissements continuent et persistent pendant encore quelques minutes, le temps de laisser au jeune Arek remercier une dernière fois le chancelier pour ce moment gratifiant. Il s’apprête à demander à disposer pour descendre rejoindre ses collègues et compagnons de service mais il sent que d’autres personnes viennent rejoindre la scène pour s’approcher de lui. Les sénateurs de Praesitlyn, de Saleucami, de Rendili et d’autres systèmes présents du conclave viennent lui serrer à leur tour la main tout en le félicitant, profitant par la même occasion que les journalistes ont pu venir s’approcher de l’estrade pour prendre des photos et des vidéos. Perseus est bien embêté de devoir serrer la main à chacun de ces sénateurs dont le seul discours, adressé plus aux journalistes qu’à lui, est de remercier le jeune major nouvellement promu pour son soutien pour leur avenir au soutien ; il peut fort heureusement détourner la fausse idée de soutien devant les questions des journalistes, plus soucieux de l’avis du jeune homme que de l’image des sénateurs soutenus, en répondant par le paragraphe suivant.

    Perseus : - Ma dévotion en tant que Ranger sert premièrement et principalement le régime démocratique et ses concitoyens de tous les territoires rattachés à lui. Mon rôle de garant de la paix ne m’autorise pas à prévaloir tel monde ou tel système dans mon combat et il en restera ainsi pour la suite des évènements. Je ne me préoccupe pas tellement de politique tant que cela n’impacte pas sur la vie, la liberté et la sûreté de chacun comme l’était les raids du collectif pirate. Maintenant que me voilà officier intégrant de l’état-major du BSR, ce rôle et cette motivation doivent être renforcés pour que toutes et tous ne se sentent pas négligés ou écartés de cette justice commune et équitable au sein de la République. Travailler en collaboration avec le bureau Jedi sera par ailleurs l’opportunité de consolider les liens de l’Ordre avec les forces de l’ordre.
    Journaliste de Nexus Core Herald : - Major Arek, quelles sont actuellement vos perspectives pour les années à venir maintenant que vous voilà officier supérieur ? Vous voyez-vous à la tête du BSR prochainement ?
    Perseus : - Si un tel jour devait arriver dans le futur, cela signifierait que les peuples de la République me font assez confiance pour me déléguer les pouvoirs de garantir l’intégralité de leur sécurité et leurs droits. Mais je ne me projette pas aussi loin et je suis déjà reconnaissant au Haut-Commandement de m’accorder le rang de major pour mes services rendus. Servir le plus grand nombre dans son environnement est ma raison de faire ce métier risqué et je compte bien continuer à agir sur le terrain pour le mener à bien.
    Journaliste de Nexus Core Herald : - Que pensez-vous de la situation galactique actuelle, depuis que les Sith sont revenus et qu’ils ont bouleversé la République de l’intérieur ? Croyez-vous à l’émergence d’un énième chef suprême des Sith souhaitant dominer la galaxie ?
    Perseus : - L’Histoire nous a montré sur plusieurs périodes qu’il y avait régulièrement un à plusieurs Sith qui se démarquaient par son orgueil, son ingéniosité et son instinct de suprématie sur l’ensemble de la galaxie. Je ne saurais cependant pas vous dire, même après avoir pris du recul sur l’attaque du Temple Jedi, si nous devons nous inquiéter d’une autre despote Sith à la recherche du pouvoir suprême. Je ne peux que vous exposer actuellement mon point de vue, à savoir que nous allons certainement avoir affaire à un personnage différent des précédents. J’irais même jusqu’à avoir le mauvais pressentiment que ce Seigneur Sith est de ceux qui veulent manipuler dans l’ombre sans chercher à détruire de lui-même nos nations.

    dimanche 01 mai 2022 - 15:28 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XVII.1. – Les deux Seigneur des Sith.


    Korriban, aux alentours et dans le Grand Temple Sith – Pendant ce temps…


    Cela fait quasiment vingt longues années que la planète rougeâtre Korriban, berceau multimillénaire du peuple des Sith et de l’Ordre éponyme ancestral, n’avait pas vu son orbite envahie par un à plusieurs vaisseaux spatiaux en attente ou encore sa surface inhospitalière et dévastée foulée par le pas souple mais lourd de visiteurs arrogants et ambitieux. Il est devenu très habituel que le premier des anciens mondes sacrés du peuple Sith reçoive la venue de divers personnages en quête du savoir perdu et dangereux des antiques seigneurs de ce peuple conquérant déchu ; certains n’étaient que de simples archéologues désireux de comprendre la nature des Sith originels avant de succomber aux caprices aliénés des esprits vengeurs enfouis, d’autres étaient des utilisateurs de la Force à la recherche d’un pouvoir absolu mélangeant la connaissance à la puissance pour exercer leur supériorité.

    C’est aujourd’hui un toute autre genre de Seigneur Sith qui débarque sur la planète inhospitalière et reculée, après avoir effectué un long voyage hyperspatial à bord d’un croiseur interstellaire non-identifiable mais de construction kuatie à cause de son architecture symbolique en forme de dague. Une navette de classe Eta à la carrosserie grisée et sobre quitte le hangar principal du croiseur pour décoller et se rendre dans l’atmosphère désertique de la planète, afin de rejoindre une région hémisphérique bien connue du plus grand nombre pour avoir été le théâtre de nombreuses résurgences de l’organisation obscure.
    La navette survole les canyons et les crevasses funéraires et sacerdotales de la célèbre Vallée des Seigneurs Noirs où reposent tant de grands noms de l’idéologie de l’ordre, endormis et enfermés depuis d’innombrables siècles dans leurs sépultures afin de préserver leurs savoirs et leurs secrets contre quiconque voudrait les déterrer. Mais la navette ne semble pas s’intéresser à ce qui se cache dans cette vallée et elle continue de voler dans le ciel vers l’amont de la vallée.

    Elle se dirige vers le plateau supérieur qui débouche sur une vallée bien plus ancienne et enclavée que la précédente : la Vallée des Rois Endormis, le plus vieil endroit où se reposent depuis de nombreux millénaires les souverains du peuple originel ainsi que les tout-premiers Seigneurs des Sith connus. Cet immense plateau transformé en grande cité-nécropole regorge de centaines de mausolées interdits et de sanctuaires scellés où suintent encore l’énergie atavique des anciens représentants véritables de la planète. Et en guise de joyau de cette couronne de roche sépulcrale à l'âge plurimillénaire, le Grand Temple Sith se dresse de toute son architecture pyramidale et colossale pour surplomber l’ensemble de la vallée immémoriale.
    La navette commence à se poser sur la vieille plateforme d’atterrissage aménagée devant l’entrée principale du Grand Temple et elle se stabilise sur ses pieds de suspension de train avant de couper court ses moteurs. La passerelle s’abaisse enfin vers le bas, s’ouvrant juste dessus la cabine de cockpit de la navette, et son passager descend d’un pas pesant.

    L’homme, principalement humain à la constitution solide et à l’apparence d’un quadragénaire modelé dans les arts profonds des combats et des guerres, s’arrête un instant l’environnement austère et désolé de la vallée et des alentours du temple. Son regard sacrifié de bel homme dont les pupilles brunes sont légèrement colorés d’un rouge incandescent est aussi dur que le marbre et son menton porte encore une barbe de trois jours ; ses mèches brunes semi-courtes, relevées et lissées en arrière, lui donnent un air plus militariste et anobli malgré que ses traits faciaux sont marqués par les âpres de la vie de belligérant.
    Il reprend sa marche vers le temple ancien, sans être perturbé par le climat sec et rude de la vallée grâce à son habit noir composite dont l’uniforme militariste de terrain en synthécuir est couvert par un plastron d’armure noire et une grande cape sombre à la mode nobiliaire de Serenno. Une manche de sabre-laser pend le long de sa cuisse gauche, accroché depuis la gaine sur sa ceinture utilitaire similaire à celle des Jedi.
    Malheureusement, cet homme n’est pas un Jedi mais un Sith. Et son nom… est Baaaaaaal.

    Le Seigneur Sith au long nom s’approche enfin de sa destination, gravissant une à une les marches larges et hautes du grand palier d’entrée, mais il s’aperçoit que l’autre passager de la navette ne le suit pas de près et reste en retrait en observant de partout les environs inhospitaliers comme une bête très nerveuse. Baaaaaaal ne peut tolérer que le grand cathar à la crinière fauve qui lui sert d’apprenti reste derrière lui.

    Baaaaaaal, haussant la voix à son encontre : - Spencer ! Ne traîne pas !
    Spencer : - Groaarr, j’arrive vous rejoindre mon maître ! Je commence seulement à m’horripiler de tous ces cadavres et de ses tombeaux sans vie à déchiqueter !
    Baaaaaaal : - Canalise ta rage et ta fureur pour plus tard, tu auras de quoi te défouler à ta guise lorsque nous retournerons à notre base sur Dagobah pour achever ton apprentissage. Alors encore un peu de patience cher apprenti.
    Spencer : - La patience n’est pas mon fort et vous le savez, mon maître.

    Baaaaaaal ne dit plus rien pour continuer son cheminement vers l’immense entrée panoramique du temple gigantesque et multimillénaire. Le voilà proche de l’encadrement de pierre ancienne et encore ouverte qui permet l’accès principal dans son sein, mais il se voit obligé de faire un nouvel arrêt dans sa traversée en voyant arriver vers lui deux jeunes dames vêtues de la robe noire de bure typique de son ordre.
    L’une, une bothane charismatique, accourt vers lui comme une dulcinée tandis que l’autre, une falleen rousse émincée, tente de la retenir avec une mine indifférente mais blasée. Pour Baaaaaaal, leur attitude démontre que tout comme Spencer elles ont chacune un tempérament excessif qui diffère de l’espèce.

    Maléfica, accourant avec la passion dans les yeux : - Je viens à vous vous accueillir comme il se doit, mon tendre sombre seigneur adoré ! Votre noirceur et votre brutalité m’ont tant manquées !
    Ruby, la ralentissant d’une poigne de Force : - Cesse donc de faire l’imbécile amoureuse, notre seigneur n’est pas d’humeur ni de tempérament à subir tes caprices. Tu es vraiment d’un ridicule.

    Ce n’est qu’au moment où elles arrivent enfin à portée de lui qu’elles se retrouvent subitement confrontées au cathar dérangé qui vient de bondir sur plusieurs marches pour se poster devant elle. Elles ont à peine le temps de reconnaître le fauve sanguinaire que ce dernier leur hurle un rugissement de colère qui aurait fait paralyser de terreur un Wookie robuste. Les deux apprenties Sith sont premièrement choqués par l’attitude de leur camarade fauve et elles ne bronchent pas, même si une once de haine brûle dans leurs pupilles à son égard pour s’être mis en travers de leur chemin. Baaaaaaal est le seul parmi eux à demeurer calme et patient, bien qu’il lève les yeux d’indignation en voyant que son apprenti n’a pas retenu son conseil.

    Spencer, rugissant de rage : - GROAARR !
    Baaaaaaal : - Assez Spencer, elles ont compris ton intention. Ne m’oblige pas à te corriger.
    Spencer : - Groumpf, bien mon maître.
    Maléfica, faisant une révérence : - Bienvenue à vous, ô grand Baaaaaaal notre Seigneur à tous.
    Ruby, l’imitant : - Nous attendions impatiemment votre venue sur Korriban, maître.
    Baaaaaaal : - Relevez-vous donc toutes les deux, inutile de me faire plus longtemps des courbettes. Je n’ai prévu cette visite sur Korriban que pour un court instant et j’espère que vous avez fait ce que je vous ai demandé en mon absence. Alors, où en sommes-nous de l’entrevue ?
    Ruby : - Cha Namman vient de répondre présent à vous rencontrer au temple. Votre idée d’une collaboration étroite et de l’engagement de ses services lui plaît beaucoup mais il vient premièrement dans un simple but de mesurer la valeur de cette alliance. Vous pourrez le trouver dans la grande salle.
    Baaaaaaal : - Les pouvoirs du Nécromancien me seront nécessaires et utiles en temps voulu, cette collaboration n’a donc lieu que s’il sait se montrer patient à l’envie de recevoir de nouvelles victimes pour ces pratiques morbides. Cet échange me permettra aussi de voir ce qu’il vaut vraiment pour une « momie ». (Il se remet en chemin pour l’intérieur du temple.) Menez-moi directement à lui.
    Ruby : - À vrai dire… il y a d’autres nouvelles que vous voudriez peut-être entendre.
    Baaaaaaal : - Toute nouvelle est susceptible de m’intéresser pour mes réflexions. Quoi de neuf ?
    Maléfica : - Le Seigneur Enderlord est ici aussi.

    Il ne fallut même pas une fraction de seconde pour que le Seigneur Sith se retourne et s’embrasse de colère.

    Baaaaaaal, furibond : - QUOI ?!! ENDERLORD EST ICI, ET C’EST MAINTENANT QUE VOUS ME LE DITES ?!!
    Maléfica, suffocant à l’aura brûlante du Sith : - Kof kof… Nous ne savions pas que le temple serait déjà… occupé par sa présence… et celle de ses disciples et serviteurs…
    Ruby, idem : - Kof… Il semble venu pour communier avec le Chaos, kof kof… pour se nourrir d’énergie sombre pure… il retient prisonnier un étrange invité qui distrait Namman. Kof… un vieux nagai en armure.
    Baaaaaaal, redevenu calme : - Ainsi c’est là son objectif. Moi qui pensais qu’il resterait passif depuis ce temps, le voilà qui parvient à mettre la main sur une personne que je ne pensais revoir de sitôt.
    Spencer : - Groar, ça sent très mauvais ce qu’il prépare. Permettez-moi d’aller le massacrer, mon maître.
    Baaaaaaal : - Certainement pas ! Bien que je ne l’apprécie pas pour son statut, Enderlord est l’un des rares derniers Seigneurs des Sith avec qui je peux partager des points de vue et objectifs communs. Je lui dois d’une certaine manière sa formule génétique pour le clonage de mes soldats sensibles à la Force.

    Il lève la main pour mettre fin à cette conversation et presse le pas pour entrer dans le temple et le traverser afin d’atteindre sans plus attendre la Chapelle du Repos, sanctuaire parmi les sanctuaires pour les anciens seigneurs du peuple Sith et même de l’ordre mystique. Les grands couloirs et halls d’antichambre sont encore imprégnés de l’énergie sombre malgré les millénaires de silence, d’abandon et d’oubli.
    Un simple visiteur anonyme et insensible à la Force penserait que l’endroit est plus hanté et dangereux que les tombeaux et mausolées qui ornent la vallée en aval, tandis qu’un utilisateur de la Force comprendrait que le lieu est volontairement concentré en afflux du côté obscur pour laisser libre cours à la vergence située juste en-dessous du gigantesque monument. Ceux qui réunissent à supporter et à s’imprégner de cette énergie finissent tôt ou tard par arriver jusqu’au cœur du temple, là où une grande pièce sobre et pyramidal à l’ambiance solennelle mais souveraine abrite uniquement un grand autel commémoratif à la légende du tout-premier Sith’ari et un trône de pierre sombre sculptée par des mains autres qu’humaines.

    Seul Dark Enderlord se tient dans la chapelle multimillénaire, assis en posture de fleur-de-lotus à même la pierre taillée de la cinquième large marche de palier menant à l’estrade de l’autel et du trône. Il demeure dans cette position depuis maintenant une demi-journée, immobile et silencieux dans sa concentration profonde pour mieux s’ouvrir à la vergence du lieu et canaliser le flux d’énergie environnant. Jamais il ne s’était senti aussi vivant et puissant en ressentant toute l’énergie atavique de ce sanctuaire lui parcourir les sens et le corps, en lui fournissant une idée assez complexe mais instinctive de ce que le Côté obscur peut entreprendre lorsqu’il est maîtrisé et utilisé par autant de parcimonie que de déchaînement.
    Il doit cependant mettre fin à sa méditation pour se préparer à recevoir d’ici peu l’individu en chemin dont l’aura obscure est aussi patiente et déterminée que lui ; bien plus déterminée que patiente, selon lui, car il se doute que toutes ses années à observer de loin les différents grands conflits ont dû alimenter son envie. Il le sent passer le long couloir d’escalier large qui mène à cette salle et marcher d’un pas pressant et pesant dans sa direction, suivi de près par ses trois plus proches apprentis, et il se doute qu’il ne s’arrête pas au bas des marches de l’estrade. Il le sent monter les trois premières marches pour venir se poster à mi-hauteur de lui et se dresser de toute sa hauteur pour avoir cet échange sur un même niveau.
    Enderlord se décide à ne pas ouvrir de suite ses paupières closes pour ne pas interrompre la fin du transfert.

    Dark Enderlord : - Vous êtes d’une humeur plus massacrante qu’avant, Baaaaaaal. Votre courroux est tellement intense que vous arrivez à faire frémir les murs immémorables de ce sanctuaire.
    Baaaaaaal : - Je ne fais que transmettre l’étendue de ma colère sur mon passage de manière justifiée, dont votre présence non-demandée et dispensable dans ce temple est la cause la plus récente. Vous n’avez rien à faire ici sans m’avoir consulté au préalable, Enderlord.
    Dark Enderlord : - La Force ancrée dans la plus grande des obscurités se doit d’être appréhendée et étudiée avec l’attention et la détermination absolue pour en retirer la puissance et la connaissance que mérite tout maître de la voie des Sith. Ma présence dans la Chapelle du Repos n’est donc pas dispensable et n’obéit pas selon votre bon vouloir, rien ni personne ne m’empêchera de venir me nourrir de la vergence du temple.

    Il ouvre enfin ses yeux, rouge doré de pupille, qui embrasse son visage rond au teint gris-rose pâle que ses mèches brunes sombres coiffées en chevelure mi-longue effilée ornent et protègent sous la capuche rouge-pourpre arrondie de son grand manteau renforcé en cuir noir profond ; un manteau de bure à la mode de « conquérant insensible », manufacturé de manière pro-impériale pour en faire un habit d’apparat et de terrain pour ceux ou celles qui veulent incarner un pouvoir quasi-absolu en leur personne. Il n’y a cependant que très peu d’exemplaires de ce manteau, et Enderlord possède celui-ci depuis sa fabrication.
    L’habit en lui-même respecte la forme traditionnelle du manteau de bure à la différence qu’il est fait en cachemire de dragon-krayt avec les manches longues plus serrées, une pièce supérieure de velours rouge imitant un veston à capuce et une apparence plus nobiliaire. Enderlord quitte sa posture de méditation pour se redresser sur ses jambes bottées de cuissardes sombres et il relève sa capuche rouge pour mieux dévoiler ses traits humains.

    Dark Enderlord : - Je suis autant un Grand Seigneur Sith que vous, vous me devez donc du respect.
    Baaaaaaal : - Peuh, vous ne l’êtes que parce que votre propre père était un maître-guerrier craint et respecté dans votre tribu enclavée, qui aurait pu prétendre à ce titre si les traditions ancestrales existaient encore de nos jours. Mais nous savons tous deux que vous n’êtes qu’un jeunot devenu Grand Seigneur qu’après avoir choisi de vous risquer en pèlerinage sur Exegol pour défier les anciens Sith. Alors que moi… j’ai été formé et entraîné par un vrai Seigneur Sith qui connaissait les arts Jedi et le côté obscur.
    Dark Enderlord : - Cet honorable Égaré et comte de Serenno dont vous gardez pathétiquement un souvenir un peu trop physique de son passage, après qu’il est trépassé de la main de l’Élu ?
    Baaaaaaal : - Exactement ! Et en sa mémoire et pour mon ancienneté, je vous conseille de mieux formuler les mots que sifflent votre langue. Si vous ne voulez pas que je vous l’arrache !

    Le jeune humain Sith reste de marbre devant la rage contenue de son interlocuteur et poursuit la discussion.

    Dark Enderlord : - Comme je le disais, vous êtes d’une humeur massacrante à faire trembler ces murs. Laissons donc le passé où il est, il n’a plus aucune importance à l’instar du présent et de l’avenir. Votre maître vous a formé autrefois et aujourd’hui regardez-vous, triomphant sur le nouvel Ordre Jedi en vous servant de Timoros et son disciple Olethros pour semer les graines du doute dans la République et profiter de la confusion pour saccager et détruire le Temple de Coruscant. Votre armée de soldats clonés vous a bien aidé à ronger les défenses de cet État démocratique, afin de démontrer que rien ni personne ne peut anéantir pour de bon les Sith. La galaxie sait à présent que nous sommes de retour et que notre idéologie perdurera tant qu’il y aura des utilisateurs dignes de la Force sombre.
    Baaaaaaal : - C’est bien plus que cela. Ce que j’ai accompli est aussi prodigieux et menaçant que l’avait été le grand plan de Palpatine pour faire triompher l’idéologie de Bane sur la galaxie. J’ai manipulé dans l’ombre toutes ces personnes afin que mon entrée sur la scène de l’univers inspire la crainte, la terreur et l’anxiété. La destruction du Temple Jedi sur Coruscant et la perte de tous ces Jedi qui étaient présents sont les étincelles qui alimentent le grand feu d’émotions négatives envers la soi-disant garantie de paix et de justice par les Jedi envers la République et cette Fédération encore jeune. Ma victoire est quasi-totale.
    Dark Enderlord : - Votre victoire n’est pas « entièrement » totale selon vos prévisions.

    Il fallut que le cathar fauve s’approche impunément d’eux en se mêlant à la discussion et perturbe l’échange.

    Spencer : - Groumpf, mon maître est victorieux sur la totalité des batailles qu’il mène ! Aucun obstacle ne peut venir à bout de sa puissance et de sa maîtrise du côté obscur ! Il est déjà le maître de la galaxie sans même que ces pitoyables Jedi et leur République ne le sache !
    Baaaaaaal : - Spencer, je ne t’ai pas autorisé à parler à ma place ! Hors de ma vue, monstre ignare ! (Le ton dur et ferme de sa voix, amplifié par son aura obscure, oblige le cathar à reculer à plat ventre.) Je ne suis pas parvenu à faire basculer ma propre fille de mon côté, et ce malgré la perte de son « homme » et la révélation de notre lien de parenté. Tyria est devenue une Jedi bien plus impliquée que je ne le craignais.
    Dark Enderlord : - Tyria Sarkin est encore jeune et émotive. Tout ce qu’elle endure et traverse impactera sur ses motivations et sa vision du monde qui l’entoure. Un jour viendra où ses propres ténèbres la conduiront à devenir quelqu’un d’autre que celle-ci d’aujourd’hui. Soyez patient Baaaaaaal.
    Baaaaaaal : - Vous parlez de cela sans savoir qui elle est ni l’avoir rencontré.
    Dark Enderlord : - Voyez cela comme une intuition.

    Enderlord s’avance de quelques pas pour contourner le grand humain par la gauche et se mettre en chemin pour quitter le sanctuaire. Il choisit néanmoins de s’arrêter temporairement pour lui glisser un aparté.

    Dark Enderlord : - Les moteurs de cette période troublée pour la Fédération tournent actuellement en votre faveur, Seigneur Noir Baaaaaaal. Le moment est venu pour tous les membres de la galaxie, habitants comme représentants, de craindre de nouveau la puissance du Côté obscur et l’émergence des Sith. Et pour cela, votre guerre contre les Jedi ne suffira pas à alimenter ce trouble. C’est pour cela que vous aurez besoin de l’aide de Cha Namman pour avoir plus de cartes en mains, mais sa réponse à votre invitation pourra vous servir autant qu’elle me sert. Il se trouve que j’ai moi aussi un invité particulier avec qui je compte échanger sur mes perspectives. Peut-être voulez-vous vous joindre à moi, pour entendre ce que notre ami ex-poing du Dragon Sith pourra nous raconter sur les secrets de son ancien maître.
    Baaaaaaal, rictus machiavélique : - Ce serait… très intéressant.

    mardi 10 mai 2022 - 16:44 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XVII.2. – Le reconsidération d’un nouvel ordre.


    Korriban, dans la grande chambre du Grand Temple Sith – Une dizaine de minutes plus tard…

    L’immense salle dans laquelle les deux Seigneurs entrent après avoir remonté un niveau, suivis par les apprentis de l’un d’entre eux, est comparable à une pièce centrale et publique où les très rares visiteurs du temple venaient se rassembler et se mettre en prière pour honorer leurs seigneurs et maîtres défunts ; plus qu’une nef dans cette titanesque ziggurat Sith, l’endroit est aménagé principalement pour accueillir les visiteurs de marque qui ont une place prépondérante dans la caste des Sith. Des longues tables et sièges de pierre taillée sous les regards austères et observateurs des statues colossales représentant les douze plus anciens et célèbres Seigneurs Sith, une estrade haute au palier de douze larges marches où se dressent au sommet douze trônes de pierre sans ornement ni motif distinctif hormis d’être alignés sur la longueur et enfin l’espace libre du milieu de cet aménagement fait pour la libre et ample circulation des visiteurs.

    Enderlord et Baaaaaaal s’avancent dans la traversée du milieu entre les quatre longues tables et ils atteignent l’espace libre de la grande salle, où se trouvent déjà avant eux un petit groupe de cinq personnes dont les habits, armures et armements démontrent qu’ils appartiennent à l’idéologie Sith. L’entre eux, un humain filiforme au visage tatoué de blanc pâle et vêtu d’une longue robe noire, effectue des va-et-vient entre une table dépliante en plastacier où se trouvent divers outils et une planche rectangulaire de torture où un grand nagai pâle aux longs cheveux noirs et visage tatoué de noir est attaché.
    Le premier démontre clairement une posture de tortionnaire sadique, manipulant ses outils plus sacerdotaux que techniques pour pratiquer des formes de torture affligeant une souffrance durable sur le second afin de l’affaiblir et de prendre proche de la mort sans le tuer.
    Trois des autres Sith présents, un élomin à la peau rouge sombre, un jeune kage aux mèches sombres et une chagrienne au charme juvénile, observent en retrait depuis un moment l’étrange spectacle sans vraiment s’intéresser aux cris et gémissements de douleur. Avant de sentir aussitôt la présence des deux seigneurs qui viennent à leur rencontre, ce qui amène l’une à venir se mettre à portée de mon maître tandis que les deux autres se tiennent à une distance modeste pour s’incliner.

    Jeune chagrienne, agenouillée et tête basse : - Vous attendions votre retour, maître Enderlord. Je suis soulagée de vous savoir parmi nous après votre descente dans la chapelle interdite.
    Dark Enderlord : - Relève-toi Sharaï, t’agenouiller en ces lieux est un geste de faiblesse qui peut te coûter plus que la vie dans ce sanctuaire hanté. Je ne veux pas entendre le rire macabre des esprits par ta faute.
    Sharaï, se redressant en vitesse : - Pardonnez mon erreur seigneur, je pensais bien faire pour vous exprimer mon respect… (Elle hoquète de stupéfaction en voyant l’autre seigneur.) Seigneur Baaaaaaal, vous ici ?!
    Baaaaaaal : - Héhéhé, surprise ! Il fallait s’y attendre puisque je suis du genre à venir là où l’on m’attend le moins du monde. Sans oublier que « j’ai » convoqué notre invité Namman à venir sur Korriban. Inutile d’avoir l’air aussi perturbé, jeune Sharaï, je n’ai fait que m’entretenir un peu avec ton maître.
    Dark Enderlord : - Ne reste pas plantée là à nous saluer bêtement et laisse-nous passer, nous avons fort à faire concernant Namman et notre autre « invité ».

    La jeune chagrienne s’incline de peu et invite les deux seigneurs à la suivre, rejoignant par la même occasion l’élomin et le kage qui saluent respectueusement leur maître, tel que se doit de faire deux chevaliers Sith au service d’un suzerain. Et contrairement à leur camarade, ils affichent envers le Sith au nom long une certaine haine et rancœur assez ouverte à son égard.

    Chevalier Sith élomin : - Monseigneur, que fait donc le Seigneur Baaaaaaal avec vous ? Cet homme profane notre moment par son aura usurpatrice et hérétique qui ternit la véritable grandeur des Sith !
    Spencer, irrité : - Groarr, qu’est-ce que tu craches encore comme venin l’élomin ?! Je vais te lacérer et t’éviscérer si brutalement que tu ne ressembleras même pas à de la charpie !!
    Chevalier Sith élomin : - Je n’ai que faire de ton agressivité cathar, tu n’es rien d’autre qu’un monstre de foire tout juste capable à détruire tout ce que tu touches. Tu ne mérites pas d’être qualifié de Sith.
    Chevalier Sith kage : - Je me permets de te contredire sur le fait qu’il n’a rien d’un Sith puisqu’il se rapproche à sa manière des anciens guerriers massassi, mais je te rejoins sur le fait que ce n’est qu’une bête de foire. À croire que le Seigneur Baaaaaaal préfère s’entourer d’une ménagerie plutôt que de personnes…
    Maléfica, menaçante : - Vous osez nous insulter devant notre seigneur et nous traiter de bête, mais vous allez regretter de voir que l’apparence ne fait pas l’animal pauvres abrutis ignares et écervelés !
    Chevalier Sith kage : - Des paroles sans fondement ni preuve, dignes de créatures infé…
    Baaaaaaal/Enderlord : - ASSEZ !

    Chacun des apprentis Sith est totalement rendus muets et apeurés par le ton impérieux et l’aura furieuse des deux Seigneurs Noirs, sentant à travers la Force qu’ils sont à mi-chemin de leur envoyer les conséquences de leur colère contre eux. Spencer et Maléfica se reculent en arrière et se positionnent de manière inclinée au bassin et la tête basse pour éviter de subir les foudres de Baaaaaaal. Tandis que pour les deux servants d’Enderlord se contentant de reculer d’un pas en feignant la retenue…

    Dark Enderlord : - Vous êtes en train de dépasser vos limites, Dagon et Chthon. Bien que vous vous vantez d’avoir le privilège d’être des nés-Sith issu de la tribu comme moi, vous n’êtes pas plus authentiques que le seigneur Baaaaaaal et ses apprentis en tant que descendants de l’ordre. De plus, ce n'est le lieu ni le temps pour des querelles futiles. Vous feriez mieux de vous taire.
    Dagon : - Sauf votre respect seigneur Enderlord…
    Dark Enderlord : - Ne me répondez pas Dagon ! Un seul mot de plus et vous sentirez ma foudre sur la peau.

    L’élomin serre les dents et se recule en se baissant, montrant qu’il comprend que la discussion est close. Baaaaaaal glisse lui-même quelques mots en douce à Spencer et Maléfica, leur reprochant d’avoir parlé sans son accord ni son avis mais leur conseillant de conserver leur rancœur pour après, avant de sourire de la commissure gauche de ses lèvres en pensant que la rivalité entre leurs deux groupes est une bonne chose.
    Il suit de près Enderlord qui s’est remis en route pour rejoindre Cha Namman qui termine de lacérer la chair du grand nagai pour faire coaguler et noircir son sang en des motifs cabalistiques d’ancienne magie. L’humain sent la présence rapprochée des deux Sith et pivote vers eux pour les accueillir. Une observation minutieuse du corps du mage Sith permet d’apercevoir que sa peau des bras et du buste est enveloppée de bandages grisonnants de lin ancien enroulés selon d’antiques rites mortuaires du peuple disparu.

    Cha Namman : - Dark Enderlord, seigneur Baaaaaaal ! Votre présence m’honore.
    Baaaaaaal : - Vous avez répondu présent à venir me rencontrer ici même pour affaires et je vous vois entretemps vous amuser sur la proie de mon confrère. Que dois-je penser de votre geste, Nécromancien ?
    Cha Namman : - Loin de là de vous fausser compagnie, je vous l’assure. J’étais moi-même loin de me douter que Monseigneur Enderlord serait lui-même déjà présent dans le Temple pour se ressourcer et s’occuper de mon « client ». Quand je lui ai dit que vous m’avez donné rendez-vous ici, il s’est contenté de me proposer de « m’occuper » de son invité le temps qu’il médite et que vous arriviez.
    Baaaaaaal : - Je déduis qu’il avait une raison judicieuse pour vous le laissez à vos soins.
    Dark Enderlord : - Namman possède quelques talents pour servir de tortionnaire efficace en vue d’un interrogatoire préparé. Vous savez tout comme moi pour quelle raison on l’appelle « le Nécromancien ». Voyez comment il s’est chargé de notre bon ami nagai. Il est fin prêt pour notre discussion entre seigneurs.

    Le jeune humain Seigneur Noir se rapproche du nagai pour se tenir à portée de vue, contemplant son corps scarifié d’entrelacs et de motifs cabalistiques en sang coagulé et séché à en devenir noir. Le prisonnier redresse la tête pour voir qui vient à sa rencontre et, après que sa vue brouillée se soit éclaircir, découvre avec rage et rancœur que son ravisseur se tient bien droit devant lui, rictus satisfait en coin.

    Dark Nihl, enragé : - ENDERLORD !!! (Il tente de se délivrer des chaînes et menottes de la planche mais il n’y parvient pas à cause du drain causé par la torture de Namman. Il s’aperçoit entretemps que Baaaaaaal est aussi présent sous son nez.) Baaaaaaal !!! Toi ici !! Comment oses-tu fouler le sol de Korriban de ton pied d’hérétique et d’usurpateur, sale faux-Sith !!!
    Baaaaaaal, moqueur : - J’ose où je le veux et quand je le veux Nihl. Je me suis permis de mettre en péril et en désordre la si chère assurance des Jedi et la sûreté de la République en détruisant le Temple Jedi sur Coruscant, pendant que toi et tes compagnons d’ordre déchu vous cachez comme des rats-womps dans la mer des dunes.
    Dark Nihl : - Nous nous sommes dispersés par petits groupes pour nous masquer, nuance ! Nous nous sommes cachés parmi nos ennemis, pour mieux infiltrer les gouvernements planétaires et préparer notre résurrection dans la galaxie. Nous étions prêts à abattre pour mieux construire ! Ensemble ou seuls, nous sommes invisibles et patients. Tout ce qui existe sera brisé de l’intérieur. La Galaxie ressuscitée selon la vision du Sith Unique se réalisera ! Car il vit en nous ! Toi, tu n’es rien d’autre qu’un charlatan. Avec à ta gauche le soi-disant dernier souverain d’une tribu dévastée sans aucun avenir.
    Dark Enderlord : - Je suis bien plus que cela. Un Seigneur des Sith ne se mesure pas à sa doctrine de pouvoir ni à son groupe, mais au mérite de sa maîtrise et de sa puissance dans les arts de la Force. Je n’ai pas eu besoin de ma tribu pour devenir celui que je suis désormais, mon pouvoir est ma responsabilité. Ton attachement à la Règle de l’Unité te rend moins libre et moins puissant que tu ne l’ais. La preuve…

    Une poignée de longs et fulgurants éclairs bleu-blanc-indigo jaillissent des doigts de main gauche d’Enderlord et se déchaînent sur le grand nagai prisonnier ; leur courant électrique est si puissant et son corps tellement meurtri que Nihl se parvient pas à endurer l’atroce souffrance du choc, hurlant à s’en briser la voix et en se convulsant de douleur malgré les entraves qui le retiennent contre la planche. Le supplice des éclairs de Force dure seulement une simple minute, courte ou longue selon les points de vue de chacun. Enderlord cesse au bout de cette minute, laissant son prisonnier un sursis pour reprendre son souffle et ses esprits malgré les vibrations électrostatiques qui continuent de lui fourmiller le corps.

    Dark Nihl,
    serrant les dents de rage : - Aaaaaargh !! Monstre !! Ordure !!
    Baaaaaaal : - Je constate que tu as encore la rage de nous insulter après cette électrocution intense.
    Dark Nihl : - Je me nourris du Côté obscur pour endurer toute cette souffrance et la canaliser dans mon corps, afin de bientôt libérer ces chaînes, mais quelque chose m’affaibli davantage dans ma canalisation.
    Cha Namman : - C’est le contrecoup de vos stigmates que j’ai tracé sur votre corps, seigneur Nihl. Vous avez toujours conscient de vous et de votre corps, mais ce dernier se vide lentement de sa vigueur. De plus, la moindre attaque psychique et énergétique sur vous accélère le processus pour vous drainer et vous tuer.
    Dark Enderlord : - C’est du beau travail que vous avez fait là, Namman. Je vais pouvoir discuter sans soucis ni perturbation avec Nihl sans qu’il ne puisse tenter quelque chose, il pourra ainsi m’écouter attentivement.
    Dark Nihl : - Jamais !! Jamais je ne te donnerais les secrets de feu mon maître !! Jamais je ne trahirais mon serment envers le Sith Unique en te donnant ce que tu veux !! Tu n’obtiendras rien de plus que ce que Maladi t’a déjà donné. Tu devras te contenter des secrets de l’Ancien Empereur que tu as acquis !

    Baaaaaaal est étonné par cette information livrée sans gêne par le nagai et se tourne vers son voisin, consterné d’entendre que celui-ci aurait acquis des savoirs secrets et perdus d’un précédent Empereur Sith.

    Baaaaaaal : - Qu’est-ce que cela signifie Enderlord ? Vous avez déniché des secrets de Palpatine ?
    Dark Enderlord : - Palpatine est certes un Empereur Sith Galactique qui possède un vaste savoir dans les arts étendus de la Force, ce ne sont que des secrets moult fois exploités par d’autres utilisateurs du côté obscur avant nous. Certains ont servi pour la création de vos soldats clonés, d’autres permettront de construire un grand vaisseau interstellaire de combat pouvant survivre à n’importe quelle bataille ou encore inspirer une crainte durable en conservant l’aura de son propriétaire. Un projet qui pourrait vous intéresser pour vos futures conquêtes, si vous êtes partant Baaaaaaal.
    Baaaaaaal : - Vous ne répondez pas à ma question.
    Dark Enderlord : - Je vous apprends que les secrets mentionnés ne viennent pas de Palpatine. Il avait sa vision de la galaxie, motivée par la Règle des Deux tendant vers celle de l’Unité, mais elle n’était qu’une vision qui n’a duré que vingt-quatre ans et des poussières. La valeur de ses secrets est encore valable, mais ils ne sont aussi précieux que ceux d’un autre ancien Empereur Sith.
    Baaaaaaal : - Vous voulez me faire croire que vous avez redécouvert le savoir-faire de Vitiate Tenebræ ?
    Dark Enderlord : - Seulement quelques esquisses et graphiques. Et un peu de sa puissance enfouie dans une vergence créée par sa chute dans les profondeurs du Temple Noir.

    Le Sith au long nom commence à sentir la moutarde lui monter lentement et progressivement au nez : une telle confirmation commentée par le jeune Grand Seigneur Sith prouve qu’il avait raison de se méfier de lui, qu’il trouvait qu’il s’en sortirait un peu trop bien dans sa montée en puissance au rang de maître Sith sans avoir bénéficié d’un mentor ou d’une influence d’antan. Le jeune homme au trench-coat de bure noire et pourpre est décidément un allié dangereux à ne plus sous-estimer, bien que ce dernier se contente de rester davantage en retrait que lui. Enderlord est un bien mystérieux individu dans l’idéologie Sith…

    Dark Enderlord : - Oh vous avez raison de vous méfier et vous mettre en colère Baaaaaaal. Vous vous doutez certainement que je ne me suis pas tourné les pouces pendant ces sept dernières années à méditer et à planifier une quelconque incursion belligérante pour saper la Fédération Galactique. Je préfère laisser à l’actuel meilleur guerrier de cette ère, vous si vous vous le demandiez, et j’aspire encore à étendre mon panel de connaissances afin de comprendre de quelle manière je pourrais faire perdurer l’Ordre Sith pour des millénaires à venir. Comprendre le savoir, le pouvoir et la volonté de ses prédécesseurs ainsi que leurs échecs est la meilleure des pédagogies pour reconsidérer le Nouvel Ordre. Nous valons mieux que ça.
    Baaaaaaal : - Vous semblez aspirer à devenir à votre tour un nouvel Empereur parmi les Sith, de ce que je vois et entends de votre détermination. Il y a de quoi vous voir dorénavant comme un rival ambitieux.
    Dark Enderlord : - Je suis certes arrogant et ambitieux, avec un potentiel digne d’un souverain, mais je ne suis pas idiot. Vous voulez savoir ce qui me retient de vous tenir tête et de démontrer l’étendue de mon statut de grand Seigneur Sith, je vais donc vous clarifier sur ce point si cher à votre colère et votre orgueil.

    La suite du discours pragmatique mais provocateur d’Enderlord se fait avec l’index pointé de manière accusatrice vers Baaaaaaal, une façon de présenter de manière véridique les faits récents de la situation.

    Dark Enderlord : - Vous êtes désormais l’insaisissable grand seigneur de guerre qui est responsable de la destruction du monument emblématique du nouvel ordre multimillénaire protecteur et de la guerre dévastatrice sur la toute récente grande organisation intergouvernementale de l’Histoire de la galaxie. En d’autres termes, vous voilà le visage public de la nouvelle génération des Sith et l’ennemi public numéro un. Quitte à vous voir comme une menace, j’ai bien à gagner à vous épauler que de comploter dans votre dos.
    Baaaaaaal : - C’est une justification qui en vaut une autre, Enderlord. Les Sith finissent toujours par trahir.
    Dark Enderlord : - Effectivement, et ce jour-là viendra sûrement sans que vous le prévoyez ni l’empêchiez. Vous et moi ne sommes pas les seuls à manipuler dans les ombres pour asseoir notre suprématie, d’autres sont plus envieux de notre « réforme » de l’ordre et chercheront à rétablir l’ancien régime comme pouvoir. Et ce jour-là, je serais curieux de voir si le Grand Seigneur Baaaaaaal restera la première et principale menace de cette nouvelle ère pour la galaxie. En attendant, j’ai moi de mon côté un Nouvel Ordre Sith à reconstituer et à restructurer pour les prochaines perspectives.
    Baaaaaaal : - Je reste ouvert à notre collaboration cordiale, mais je garde tout de même l’œil sur vous.

    Le jeune Enderlord se contente d’hocher de la tête pour acquiescer et il se retourne vers le grand nagai qui reste attaché et entravé sur la planche de torture où il endure tant bien que mal les supplices.

    Dark Enderlord : - Sur cette conclusion, revenons à cette précédente conversation. Où en étions-nous déjà, seigneur Nihl ? Hum… ah oui, c’est vrai. (Il relâche une nouvelle flopée de foudre Sith sur son interlocuteur nagai qui recommence à hurler et rager de douleur insoutenable.) Le Sith Unique n’est plus que l’ombre de son fondateur. Alors cessez de vous faire des illusions Nihl. Dites-moi ce que je veux entendre.

    Tout comme les autres, Baaaaaaal observe patiemment la séance de torture en retrait et en méditant sur ses propres pensées ; il ne peut que donner malheureusement raison à Enderlord sur un point. Il est désormais l’insaisissable Grand Seigneur Sith connu dans la galaxie, et il va devoir rester sur ses gardes pour maintenir cette position pendant plusieurs années afin d’accomplir son but ultime.

    lundi 16 mai 2022 - 11:52 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XVIII.1. – Les relations se construisent…


    Coruscant, salle commune publique du QG interarmées de la Galactic City – En fin d’après-midi…

    Le temps de la célébration se termine sur une bonne note tranquille pour cette journée riche en attente, lorsque le public et les membres de la cérémonie sont invités à venir se restaurer pendant quelques heures durant un buffet ouvert dans la salle commune publique du Quartier général Interarmées. Une immense salle pratiquement vide et spacieuse dans laquelle le personnel a rapidement dressé une bonne dizaine de longues tables en une forme de cercle à entrées larges entre chacune. Une variété de mets, plats et assortiments bistronomiques permettent à tout le monde de pouvoir y trouver de quoi se sustenter à sa faim et à son régime, valorisés par un travail et une présentation dignes de talentueux chefs cuisiniers. Il n’y a donc rien à s’étonner que des îlots de personnes sont éparpillés près des tables selon les affinités, les goûts et les préférences dans cette restauration évènementielle.
    Cela fait cependant une heure que tout ce beau monde profite du buffet à leur manière, certains plus prudents et respectueux se cantonnent à un ou deux verres, d’autres se servent plus de trois pour profiter ordinairement de l’occasion tandis que certains n’ont pas hésités à se composer une assiette de condiments.
    Les discussions entre groupes et individus continuent sans cesse et sans faire une cacophonie globale dans la salle commune, créant uniquement un fin brouhaha inaudible de voix entremêlées.

    Perseus se tient légèrement à l’écart de chaque îlot d’individus, préférant siroter tranquillement sa flûte de champagne (de bonne qualité avec un prix modeste) que de se mêler à ces gens pour parler de tout et de rien sans avoir assez de répartie. Être l’un des meilleurs Rangers de la République ne signifie pas être bon en tout et partout, ce pourquoi il évite très souvent de s’engouffrer dans des conversations futiles et banales afin de privilégier les échanges d’informations et d’opinions qui en vaillent la peine. De plus, il doit aussi surveiller (de manière discrète et anodine) l’ensemble de la salle au cas où un incident malencontreux viendrait gâcher le moment et faire des dégâts civils aux conséquences variables.
    Perseus doit constamment se tenir sur ses gardes, même s’il est le premier et principal concerné de cette célébration, et la présence durable de membres du Haut-Commandement dans les parages est un motif assez clair pour se douter que des petits malins chercheraient à s’en prendre à eux. Heureusement, il n’est pas le seul à faire double-impression car certains de ses camarades de BSR sont vigilants et observateurs.
    Une de ses seules inquiétudes est la manière dont certains cadres et citoyens de la haute voient d’un œil méprisant et moqueur la jeune métisse affranchie aux cheveux bleus, qui passe de table en table pour se constituer une seconde assiette garnie avant de revenir vers lui.

    Calyste, mâchant un pilon de dinde au curcuma : - Hum, c’est vraiment succulent ces plats. Un délice, hum. On croirait presque aux mets préparés par les cuisiniers de Rotta le Hutt pour une de ses fêtes, mais avec de meilleurs produits et de meilleures saveurs. Je pourrais m’en faire péter le ventre, si je le pouvais.
    Perseus : - Tu devrais faire attention à ne pas trop te resservir toutes les quinze minutes, on va finir par quoi que tu n’as rien mangé depuis des lustres ou que tu as les yeux plus gros que l’estomac. Je comprends que tu te régales mais il vaut mieux que tu limites ta consommation pour en laisser aux autres.
    Calyste, grignotant un bâtonnet de seigle et d’avoine : - Hum hum. Tu veux parler de ces personnes qui se contentent de parler entre elles un verre à la main, plus préoccupés à discuter de choses banales que de profiter de la cuisine disposée sur les tables pour se composer un bon repas de fête ? (La voilà qui mâche cette fois-ci quelques tuiles de patates douces.) Tu m’excuseras, mais comme j’ai passé la plus grande partie de ma jeunesse en servitude, j’ai appris par moi-même à profiter des quelques plaisirs culinaires de fête.
    Perseus : - Et tu as bien raison en soi, parce que le service a prévu toute cette nourriture pour au moins un régiment. À part nous autres membres interarmées, la plupart de ces personnes sont moins susceptibles de se composer une bonne assiette pour profiter de l’entièreté de ce buffet. Après, on peut toujours conserver les restes pour prévoir de prochains casse-croutes pour ceux qui vont en mission.

    La jeune femme reste près de Perseus pour continuer à savourer son assiette de buffet et se concentre sur le contenu varié en protéines, légumineux et féculents pour goûter chacun des plats qu’elle a récupéré. Le jeune Ranger soupire d’amusement en voyant sa petite-amie se sustenter comme si de rien n’était. Et alors qu’il pensait retourner à son observation vigilante de la fête, il l’entend tousser grassement et respirer difficilement tout en la voyant devenir rouge des joues. Il se précipite sur sa gauche, vers la table la plus proche pour lui prendre un verre d’eau et le lui tendre ; la jeune femme accepte et prend une grande gorgée pour faire passer le morceau qu’elle a avalé de travers. Elle respire enfin, soulagée d’avoir échappé à un bête étouffement à cause d’un fin morceau de frite de concombre.

    Perseus : - Ça va aller Calyste ? Tu ne t’ai pas fait trop mal ?
    Calyste : - Je vais bien, merci de t’inquiéter. Disons que je ne pensais pas que j’aurais pu partir à cause d’un simple morceau de concombre au travers de la gorge. Je me n’y attendais pas du tout.
    Perseus : - Pense à t’hydrater entre deux morceaux, tu auras moins de mal à avaler ton repas de ce soir.
    Calyste : - C’est juste mon premier repas de la soirée. Et attends-toi à ce que j’ai de nouveau faim lorsque l’on retournera chez toi après que toute cette sauterie à balais-au-trou finisse.

    Elle se détourne un instant pour faire remplir son verre avec un jus fermenté de meiloorun sanguin et elle revient en le sirotant de temps à autre, en grignotant le contenu de son assiette entre deux gorgées. C’est au même moment que le petit duo se fait rejoindre par les membres au grand complet du bureau Jedi local de Coruscant, composé par la maître Jedi brune Terrik, la chevalière blonde Meyst, un dug ainsi que la grande twi’lek azurée devenue ambassadrice Jedi au Sénat et son actuel padawan. C’est cette dernière qui vient premièrement vers le jeune ganthelien avec le sourire amical aux lèvres.

    Aynora’lask : - Vous êtes toujours des nôtres à cette fête, de ce que je vois Ranger Arek. J’en profite donc pour vous saluer de nouveau et vous présenter mes sincères félicitations à votre promotion, « major ».
    Perseus : - Merci beaucoup dame A’lask, même si je trouve personnellement que cela reste une formalité administrative pour recevoir plus de droits et de responsabilités au sein des forces spéciales de l’État.
    Aynora’lask : - Intégrer peu à peu les rangs de l’administration militaire est une manière sociale d’impacter sur les choix et décisions qui changeront telle situation à résoudre. Maintenant que vous voilà major, votre opinion et votre point de vue aura bien d’importance pour faciliter le respect de la paix et d’autrui.
    Mirax Terrik : - C’est davantage que cela dans votre cas, pardon pour m’incruster dans votre discussion. Comme le chancelier Jacen Horn vous l’a expliqué, les relations entre les Jedi et la République sont tendues et la plupart des sénateurs nous accusent d’avoir relâché notre vigilance depuis la chute du Sith Unique. Nous avons beau plaider que nous ne nous attendions pas à cette situation mais vous voyez à quel point la moindre information compromettante peut retourner notre ordre au statut de non-viable.
    Perseus : - Il est donc essentiel que la République démontre qu’elle continue de travailler main dans la main avec les Jedi pour restaurer et défendre les valeurs démocratiques. D’où l’initiative de fonder cette collaboration étroite avec le BSR et le bureau coruscantii des Jedi.
    Aynora’lask : - Une solution adéquate que le Chancelier a fait parvenir au Conseil Jedi après notre échange d’avant-hier, et qui méritait d’avoir un intermédiaire paramilitaire capable de s’entendre avec notre ordre.
    Mirax Terrik : - Votre intervention éloquente sur Naboo, rapportée par Tyria Sarkin auprès des autres maîtres du Conseil, nous a convaincu que vous étiez prédisposé à défendre des convictions humaines et à prendre en compte l’opinion d’autrui. Bien que nous sommes habitués à devoir collaborer avec des politiciens pour ce genre de questions, un avis paramilitaire nous sera aussi d’une grande aide.
    Perseus : - Il se trouve que certaines questions techniques auront aussi besoin d’un point de vue différent vis-à-vis de la sûreté pour tous. Je serais ravi de pouvoir les partager avec vous afin de méditer sur des solutions envisageables à planifier pour les prochaines occasions.
    Aynora’lask : - Avec grand plaisir, Perseus. Tant que nous y sommes, vous pouvez m’appeler Aynor.
    Bloli Meyst : - Tu commences déjà à dépasser le stade de l’entente cordiale Aynor. On propose généralement de se faire appeler par son prénom quand on a consolidé une relation sur plusieurs jours.
    Perseus, amusé : - Ne vous inquiétez pas dame Meyst. Je ne suis pas contre l’appeler par son prénom, c’est même une bonne manière de construire de bons rapports avec de nouvelles amitiés.
    Bloli Meyst : - Je vois, c’est logique. Vous pouvez m’appeler Bloli dans ce cas, si vous le souhaitez.

    Le jeune Arek échange aussitôt une double poignée de mains avec la grande twi’lek azurée et la blonde frisée pour conclure cette nouvelle entente qui marque de début de leur future collaboration. Perseus termine enfin de serrer les mains qu’il observe la corellienne brune s’avancer vers la jeune métisse aux cheveux bleus pour la détailler du regard avec un étonnement pédagogique.

    Mirax Terrik : - Veuillez excuser mon indiscrétion, mademoiselle Lapis, mais je ressens en vous une sensibilité assez latente mais concentrée dans la Force en vous. Il semblerait que vous soyez réceptive sans le savoir ni l’avoir vécu. Accepteriez-vous de développer et de tester votre potentiel ?
    Calyste, troublée mais calme : - Eh bien… Je vous remercie pour votre proposition maître Terrik mais je vais devoir refuser poliment. Non pas que je ne fais pas confiance à la méthodologie des Jedi pour aider les personnes sensibles à la Force, mais il se trouve que ma famille préfèrerait que je reste libre et indépendante de toute organisation liée à la Force. Mon père a vécu une terrible expérience au cours des dernières années durant la dernière grande guerre et il s’est juré que notre famille et lui n’ait plus jamais affaire avec les grandes puissances de la galaxie. J’ai beaucoup d’estime pour lui et je veux suivre son choix.
    Bloli Meyst : - Vous dites que votre père est un utilisateur de la Force ? Était-il un Jedi ou un simple individu sensible sans formation officielle, à moins que vous ne soyez l’enfant d’un autre seigneur… ?
    Mirax Terrik : - Bloli, arrête-toi là. Nous n’avons pas à remettre de nouveau ce sujet sur la table.
    Bloli Meyst : - Pardon Mirax, ce n’était pas voulu. C’est juste que tout est possible en ce moment.
    Calyste : - Pour tout vous dire, mon père était autrefois destiné à devenir un Jedi mais… sa formation ne s’est pas achevée telle qu’il aurait pu et ce qu’il a traversé durant sa jeunesse l’a détourné de cette voie pour ne plus jamais y toucher. Mes parents n’en parlent pas franchement car c’est du passé et un sujet considéré tabou. Ils sont bien contents d’être seulement de simples contrebandiers et chasseurs de primes ordinaires et sans histoires, se contentant de leur business et de notre petite communauté.
    Perseus : - J’imagine qu’ils ont leurs raisons et nous n’avons pas à les juger pour ça. La période du Sith Unique n’est peut-être pas plus terrible que celle du Premier Empire Galactique mais elle a laissée des séquelles et des cicatrices qui suppurent longtemps avant de guérir. Mon grand-père en savait à ce sujet.
    Aynora’lask : - Beaucoup de nos anciens membres en savent aussi quelque chose, souvent parce que la plupart gardent encore un mauvais souvenir ou un traumatisme durable qui les marquent. Notre époque n’empêche en rien de revivre ces mêmes derniers évènements et je comprends que vous refusiez de vous ouvrir à la Force, jeune Calyste. L’éveil d’un potentiel latent peut s’avérer parfois une dangereuse tentative.
    Calyste : - Je suis bien telle que je suis aujourd’hui et cela me convient parfaitement, mais je vous remercie tout de même de m’avoir fait part de cette information. Je pense que cela m’aurait bien plus troublé de l’apprendre dans des circonstances différentes si je n’avais pas rencontré Perseus.

    La discussion se poursuit donc sur d’autres sujets que celui de la sensibilité à la Force et permet autant au jeune Ranger qu’aux membres présents du bureau Jedi de se familiariser entre eux. Du moins, jusqu’au moment où il est temps pour toutes et tous de terminer cette soirée en quittant cordialement la salle commune du QG interarmées et en rentrant chez soi. Perseus et Calyste saluent en partant leurs contacts Jedi puis les membres restants du BSR à cette soirée, avant de prendre le chemin vers la sortie et se rendre vers le quai de service de l’infrastructure pour emprunter la rame de train-maglev aérien. La traversée de la rame est plus courte que celle depuis l’astroport paramilitaire et ils descendent tous deux à l’arrêt correspondant au quartier résidentiel des fonctionnaires de la Sûreté.
    Le temps d’entrer dans le building résidentiel du BSR, de monter l’ascenseur et rejoindre l’étage correspondant, Perseus et Calyste sont restés plutôt silencieux tout au long. Aucun des deux n’a osé prendre la parole depuis leur départ de la fin de soirée et chacun pense intérieurement qu’ils pourraient discuter librement en tête-à-tête dès le seuil de l’appartement passé.

    L’appartement B12 du réfectoire du BSR est resté le même depuis que Perseus est parti en suspension temporaire et congé transformé en mission urgente ; la seule différence depuis son retour est qu’il a dû improvisé un aménagement dans son espace commun, en dépliant le canapé principal en fonction lit afin de prendre place et de laisser son lit de chambre à sa jeune camarade. Une condition temporaire que la jeune métisse a accepté poliment durant ces deux derniers jours, mais elle estime aujourd’hui qu’elle n’a plus à être considérée comme une invitée au sein de l’espace de son « compagnon ». Aussi, alors que Perseus se rend tranquillement vers le coin cuisine pour commencer à préparer de quoi digérer le buffet de cette soirée, elle prend les devants et vient se poster devant le comptoir pour lui dire le fond de sa pensée.

    Calyste : - Percy, est-ce que je peux te demander un service pour ce soir ?
    Perseus : - Bien sûr, qu’est-ce dont tu as besoin ?
    Calyste : - Eh bien voilà… je me demandais si je pouvais, vois-tu, dormir avec toi cette nuit.
    Perseus, perplexe : - Tu veux dormir avec moi dans le salon ?
    Calyste : - J’aimerais pouvoir bénéficier de ta présence à mes côtés cette nuit, partager avec toi le même matelas et profiter que tu es… assez de place sur ce canapé-lit pour accueillir deux personnes.
    Perseus : - Tu es sûre que ça ira ? Je ne veux pas que tu te sentes obligée de venir partager le canapé avec moi parce qu’on est ensemble. De plus, je me disais qu’on en aurait l’occasion une fois qu’on arriverait chez moi sur Ganthel où il y aurait plus de place pour…
    Calyste, l’interrompant : - Attends une seconde Percy. Qu’est-ce que tu veux dire par « une fois qu’on arriverait chez toi sur Ganthel » ? Est-ce que tu insinues que nous ne restons pas dans ton appartement demain et que tu vas te rendre sur la planète natale ?
    Perseus : - C’est la moindre des choses que je puisse faire au vu de ma permission, de notre relation et de notre confort. Il se trouve que je ne suis pas retourné sur Ganthel depuis plusieurs mois et j’aimerais m’y rendre pour passer chez mes parents, histoire de récupérer quelques affaires supplémentaires et éventuellement… passer un peu de temps avec eux en famille. Si tout se passe bien.
    Calyste : - Percy… C’est si soudain comme nouvelle… Je ne pensais pas aller si loin dans notre relation actuelle, on ne se connaît que depuis quelques jours et j’ai l’impression que cela fait presque quelques mois. Je t’avoue que je ne me projetais pas aussi loin à l’idée de rencontrer tes parents.
    Perseus : - Je ne t’oblige en rien tu sais, c’est juste que je ne me dois d’aller au moins les voir pendant quelques jours pour rattraper ces derniers mois d’absence à travailler comme un acharné. Je comprends que c’est soudain et que ça pourrait attendre, mais c’est juste l’histoire de quelques jours.
    Calyste : - Je comprends. Tu as des devoirs familiaux à remplir… je t’accompagnerais volontiers. Je suis surtout curieuse de voir à quoi ressemble ton chez-toi familial. Mais pour ce soir est-ce que…
    Perseus : - Tu es évidemment la bienvenue.

    Il termine de verser son eau chaude dans deux mazagrans remplis de feuilles d’infusion puis il les laisse macérer pendant qu’il se dirige vers sa chambre pour récupérer l’oreiller du lit et un drap-couette plus grand pour deux à trois personnes, qu’il étend sur la surface du canapé-lit déplié. Cela ne prend pas plus de quelques minutes et il termine par bien positionner le second oreiller, avant de se redresser pour retourner à la cuisine pour récupérer les deux mazagrans remplis de tisane chaude.
    Il tend un des deux à Calyste, qui le prend délicatement en le remerciant, et ils s’assoient tous deux sur le bord du canapé-lit pour savourer sans se presser leur infusion. Au temps deux premières gorgées, avant que Perseus ne décide de poursuivre leur sujet de conversation en ajoutant…

    Perseus : - Je compte partir après-demain très tôt dans la matinée. On aura donc toute la journée de demain pour faire un brin de nettoyage, faires les bagages et même faire quelques emplettes pour que tu puisses avoir ta propre garde-robe. Ce sera notre petite sortie entre nous.
    Calyste : - Ho tu sais, ça ne me dérange pas de porter de temps quelques-uns de tes polos. Il est vrai cependant que ce serait bien que je prennes d’autres tenues plus civiles et adaptables pour tous les jours.
    Perseus : - On aura de quoi te prendre une dizaine de tenues quand on ira au square commercial.
    Calyste : - Tu penses que je devrais mettre une tenue appropriée pour rencontrer tes parents ?
    Perseus : - Une tenue ordinaire fera l’affaire, il n’est pas nécessaire que tu portes un habit trop voyant.
    Calyste : - C’est ce que je me dis aussi. Je suis telle que je suis et je n’ai pas besoin de surjouer, tant que je suis avec toi et que je sais que tu m’aimes. Je t’aimes sincèrement Perseus.
    Perseus : - Je sais. Moi aussi.

    Et ils trinquent avec leurs mazagrans d’infusion en souriant avant de boire une nouvelle gorgée.

    dimanche 05 juin 2022 - 20:22 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XVIII.2. – … Et l’histoire se poursuit.


    Ganthel, district périphérique ouest de Corecity – Au surlendemain matin…

    Le chasseur lourd Aile-U de type BT-60D, à la carrosserie gris clair strié de bleu cobalt, traverse l’immensité atmosphérique de la région méridionale de l’hémisphère nord de Ganthel, planète tellurique industrielle située dans le système du même nom dans les Mondes du Noyau. Cette planète, réputée pour être l’un des principaux mondes exportateurs de richesses et de construction navale à l’instar de Kuat et de Fondor, apparaît à la jeune métisse bleue depuis son siège passager comme un monde tiraillé entre l’œcumopôle centrale et tentaculaire de la capitale Corecity, les gigantesques carrières de minage et d’extraction ou chantiers de construction métallurgique et enfin les gargantuesques zones naturelles et préservées où des villes modestes de taille moyenne sont établies en périphérie des précédentes zones.
    Cela ne ressemble en rien à Coruscant ou bien Naboo, ni même Tatooïne avec sa surface intégralement désertique et sableuse, car la planète Ganthel se révèle à ses yeux surpris et troublés comme une vision stagnante et fragilisée de communion entre la civilisation industrielle et la biodiversité préservée. Elle ressent même l’impression que Corecity ne s’est que peu raffinée et esthétisée dans l’allure de ses gratte-ciels et immeubles pour développer l’espace et l’adaptation pour tous dans son environnement citadin.
    Calyste détourne un moment des yeux, légèrement troublée par la vision d’amalgame qu’elle vient de voir, et fixe un point lointain sous le tableau de bord du cockpit pour se faire à l’idée qu’elle découvre un autre genre de planète sur-développée. Elle prend aussi un instant pour observer en biais Perseus en train de conduire et de piloter l’Aile-U afin de les orienter à travers le ciel légèrement nuageux de Ganthel.

    Calyste : - J’étais bien loin d’imaginer que le lieu de ton enfance ressemblait à ça.
    Perseus : - C’est l’environnement dans lequel un habitant des Mondes du Noyau naît, grandit et vit depuis bientôt de nombreux millénaires. La civilisation ne saurait être autrement qu’avec des zones industrielles et productives, des vallées de grandes tours d’acier et de verre et l’accès à la technologie de pointe pour bénéficier des ressources médiatiques et divertissantes. Mais cela est pareil pour certains mondes dans la Bordure Extérieure, où les activités transitoires et lucratives ont permis l’expansion de la civilisation.
    Calyste : - Et tes parents habitent encore dans cette ville ?
    Perseus : - La maison n’est pas exactement dans le centre-ville de Corecity. Elle a été construite dans le district périphérique ouest de la capitale, dans l’une des premières villes avoisinantes établies en campagne. C’est même un bâtiment qui a tout d’une véritable maison de famille, tu verras.

    Perseus manœuvre son vaisseau pour descendre de plus en plus bas dans l’atmosphère et atteindre peu à peu la surface terrestre, vers une ville d’architecture urbaine typique des agglomérations du centre galactique avec une tendance plus campagnarde et modérée pour faciliter le respect de la biodiversité locale. C’est donc dans une charmante petite ville de l’ouest de Corecity, où il fait assez vivre malgré la présence non-loin de la capitale et des zones industrielles, que l’Aile-U vient se poser au spatioport communal et que le jeune couple effectue le reste de la traversée en véhicule de location.
    Perseus et Calyste arrivent au bout de quinze minutes dans un quartier du centre-ville et le jeune ganthelien vient se garer juste sur le trottoir, devant une maison grande de deux niveaux et demi en permabéton ancien mais repeint et tenace au poids des siècles. Ils descendent de la voiture et récupèrent leurs sacs de voyage dans le coffre, avant de venir se poster dans le parvis de la maison.

    Calyste : - C’est une bien belle maison que tes parents habitent.
    Perseus : - C’est la maison dans laquelle toute ma famille paternelle a vécue depuis deux centaines de générations, elle s’est transmise de père en fils pendant tout ce temps et mon père a grandi lui aussi entre ces murs sous la tutelle de ses parents. C’est une demeure qui a une belle histoire.
    Calyste : - Je me demande si nous n’arrivons pas un peu à l’improviste, on risque de les déranger en venant ici sans même les avoir au moins prévenu à l’avance de notre passage.
    Perseus : - Ne t’en fais pas, ma mère est habituée à ce que je viens à l’improviste de temps à autre pour prendre des nouvelles, passer du temps ou récupérer quelques affaires. (Il s’approche des marches du parvis et passe la main dans un creux presque invisible, pour en sortir une dataclé.) Elle laisse donc au cas où sa clé de maison ici, pour d’une me permettre d’entrer et de deux éviter qu’on la lui vole en ville.

    Il monte les marches pour se dresser devant la porte d’entrée, insère la dataclé de sécurité dans l’interstice de verrou et débloque ainsi la sécurité pour que le battant coulissant de porte en duracier renforcé s’ouvre. Ils pénètrent enfin dans l’enceinte de la maison, le jeune Ranger en premier et la jeune métisse en dernière, et ils s’avancent pour parcourir pas à pas le hall d’entrée qui donne à gauche sur la salle à manger et la cuisine et à droite sur le salon et les bureaux privés. La jeune femme se rend compte que tout dans le revêtement mural et du sol, les luminaires et la forme des entrées dénotent un choix esthétique proche des intérieurs de maisons rurales d’autres mondes malgré cette impression de neuf et de propreté constante.
    Perseus rajuste la bandoulière de son sac de voyage sur son épaule et il s’engage dans les escaliers montants pour rejoindre l’étage supérieur. Il est suivi de près par la jeune métisse qui continue de contempler.

    Perseus : - Ma chambre est celle du fond à droite. C’est là qu’on a posé nos affaires.

    Il s’avance vers la droite du couloir de l’étage et se dirige vers la porte du fond, classique et uniforme malgré la présence unique d’un petit écriteau au milieu en forme de plaque métallique d’emblème des Régulateurs où le nom du jeune homme est inscrit en aurabesh commun. Perseus, qui a l’habitude que les portes de l’étage ne sont pas automatisées ni coulissantes, tend la main gauche pour pousser le battant vers l’intérieur mais… celui-ci ne bouge pas et il se voit obligé de pousser de plus en plus fort pour le faire pivoter.
    Rien n’y fait, le battant de porte ne bouge pas d’un pouce en appuyant avec l’épaule et le poids du corps.

    Perseus, agacé : - La porte est encore volontairement bloquée. C’est encore un coup de mon père, qui me provoque en scellant ma chambre comme si c’était une pièce interdite. Je vais devoir encore la forcer.
    Calyste : - Tu veux que je te donne un coup de main ?
    Perseus : - Tu devrais plutôt t’écarter. Je vais prendre mon élan et donner un franc coup d’épaule.

    Perseus dépose rapidement son sac sur le côté, recule sur toute la longueur du couloir puis il s’élance d’un coup pour courir vers sa porte de chambre et se cogner contre le battant d’un grand coup d’épaule. La force du coup permet de débloquer le battant qui pivote sur ses gonds vers l’intérieur gauche, mais il s’ouvre si rapidement à cause du coup que Perseus n’a pas le temps de s’arrêter et il finit par trébucher dans son élan. Il se retrouve à tomber sur le parquet de sa pièce, se cogne l’épaule et le bras gauche et manque de se cogner la tête contre un meuble s’il n’avait pas eu le réflexe de se pivoter sur lui-même.
    Calyste panique de surprise, en voyant Perseus disparaître dans l’obscurité totale de la chambre, et elle se décide à accourir vers lui pour s’assurer qu’il va bien. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que le parquet est si glissant qu’elle perd soudainement son appui sur le sol et qu’elle trébuche à son tour sur le parquet… et glisse tout le long du parquet avant de se cogner contre le jeune homme, déjà bien plaqué contre le meuble.
    C’est à ce moment que les lumières néon automatiques choisissent de s’allumer, révélant à la fois la chambre d’enfance de Perseus mais aussi ce dernier qui est coincé en sandwich entre le bord droit de son lit simple et la jeune métisse bleue. Il se redresse sur lui, massant son bras et son épaule endolorie, tandis qu’elle se redresse à son tour tout en s’inquiétant pour son état.

    Calyste : - Percy, est-ce que ça va ?
    Perseus : - Oui, t’en fais pas. Je me suis juste un peu cogné l’épaule.
    Calyste : - Tu as fait une sacrée chute quand même, et on vient de glisser au point que je t’écrasais.
    Perseus : - Encore un coup de mon père, j’imagine. Non content de se contenter de bloquer ma porte, il aura ciré mon parquet de manière fraîche et durable en pensant que je me ferais quelques bleus en cherchant à faire le bélier devant ma propre porte de chambre. Ça en fera plus à ma collection.

    La jeune femme est stupéfaite d’entendre son ami blaguer sur son accident mais cela l’amuse tellement à son tour qu’elle commence à rire. L’un comme l’autre se retrouvent emportés dans un fou rire commun, tantôt ravis d’être entiers tantôt stressés par le contrecoup, puis Perseus cesse aussitôt de rire en se rappelant subitement d’une chose qui lui est passé par la tête.

    Perseus : - Oh ! Mais j’y pense maintenant Calyste, il est bientôt huit heures du matin et on est parti de Coruscant sans avoir pris un petit-déjeuner correct. Est-ce que tu as faim ? Je vais nous faire à manger.

    Il se relève avec précaution du parquet et il file directement hors de la chambre pour se rendre dans le couloir et de l’étage pour rejoindre l’escalier. Avant de descendre au rez-de-chaussée, il prend un moment pour adresser quelques dernières consignes à Calyste pendant qu’il sera en cuisine.

    Perseus : - Pose ton sac et le mien sur le lit et fais comme chez toi. La salle de bain est sur ta droite en sortant de la chambre, tu auras de quoi te laver les mains. Je te préviendrais quand ça sera prêt.
    Calyste : - Merci beaucoup Percy.

    Et il disparaît dans l’escalier en descendant deux par deux les marches. Calyste se décide à prendre le sac de voyage resté dans le couloir et le sien tombé sur le parquet pour les déposer sur le lit, dont le drap-couverture bleu uniforme repose fraîchement sur un matelas standard pour une personne dans un sommier rectangulaire imbriqué en plastacier dur. Elle prend ensuite un moment pour se passer les mains sur sa tunique de mailles en tissu synthétique bleu-gris et son jeans souple en cuir pour chasser le peu de cire qui reste collé dessus ; elle pense à ensuite à aller se laver les mains pour les nettoyer sainement. Elle en profite néanmoins pour observer de fond en comble la chambre de Perseus, remarquant qu’il s’agit d’une chambre assez ordinaire et banale avec un lit, une armoire, un bureau et une petite bibliothèque remplie de datalivres à divers thèmes. Elle se rend compte au vu de certaines photos et affiches qu’il avait des passions et des intérêts d’adolescent assez typiques ; elle grimace même de dépit en lorgnant sur l’affiche autographiée de la très sensuelle épicanthix Mykaela Yzishu dans une posture dénuée et invitante sur un divan.

    Mais ce qui attire toutefois le plus son regard est ce qui se trouve sur une grande partie du mur nord de la chambre et à l’opposé des meubles généraux : un grand panneau en liège bordé de contours en électrum vieilli, où figurent accrochés des images, des articles, des croquis et même un oriflamme grandeur nature en tissu bleu azur sur lequel apparaît un emblème composé de deux moitiés différentes. La plupart des images et des textes semblent remonter à une époque d’avant Ruusan, d’autres de l’époque de la période du Premier Empire et certains autres textes sont rédigés comme s’ils étaient des résumés d’archives. Calyste découvre même que les photos au centre du panneau et sous l’oriflamme montrent des personnes différentes mais toutes avec des airs de famille avec Perseus. Des membres de sa famille, pense-t-elle avant de constater que chacune des photos viennent aussi de périodes connues et célèbres différentes.
    Enfin, elle découvre au pied du grand panneau, trônant au milieu d’une table-guéridon rectangulaire modeste et bien entretenue, un support de trophée sous cloche de transpacier où repose un manche de sabre-laser standard dont la forme, l’apparence et le style assez médiéviste lui donne l’impression que c’est le manche d’une épée longue et droite dont il ne manque plus que la lame et les bouts de la garde. Calyste s’étonne de trouver un autre sabre-laser, de plus sous cloche comme un trophée, alors qu’elle sait de Perseus qu’il n’a jamais eu de formation Jedi auparavant ni rencontré un des membres de l’ordre. C’est aussitôt qu’elle remarque l’écriteau en électrum brillant sur le support et lit le nom inscrit dessus.

    Calyste, intriguée : - « L’Étranger » ?

    ***
    Perseus termine de déposer les tranches de bacon de cochon-globe et les œufs brouillés dans les assiettes garnies d’un porridge d’avoine, avant de remettre la poêle sur une plaque éteinte et de couper celle chauffante qui lui a servi. Il prend les deux assiettes et va à la table pour les disposer aux places marquées par la présence de deux grands verres de jus de meiloorun frais.

    Perseus, criant à la volée : - C’est bon Calyste, tu peux vite venir. Le petit-déjeuner est servi. (Pas de réponse ni de bruit de pas descendant les marches.) Calyste ? Calyste, tout va bien ?

    Perseus décide de remonter l’escalier pour aller à l’étage et se diriger vers la porte de salle de bains. Mais au moment où il s’apprête à toquer sur le battant de porte, son regard porté en biais vers sa porte de chambre lui permet de constater que le jeune métisse est encore dans sa pièce. Il se rend donc sur le seuil et il la voit plantée devant le mur nord où se dresse le grand panneau constellé d’images et de documents d’archives rassemblés autour du même sujet. Calyste remarque sa présence, surprise et un peu gênée qu’il soit là sans l’avoir entendu l’appeler, mais elle n’ose rien dire. Perseus s’avance de manière nonchalante et il se poste à sa droite tout en regardant à son tour la panneau. Mais lui, il décide d’expliquer ce que c’est.

    Perseus : - Ce mur a été créé, décoré et complété au fur et à mesure par le résidents de cette chambre parmi mes aïeux. C’est le mur commémoratif de la lignée des Arek et de leur lien avec l’Histoire.
    Calyste, pointant du doigt le sabre sous cloche : - Et ce sabre-laser, pourquoi est-il là au juste ?
    Perseus : - Parce que c’est la pièce maîtresse de ce mur et le point d’ancrage et de convergence de notre lignée, ce sabre-laser est l’arme du fondateur de notre famille. C’est le sabre-laser de Paul Galizur, dit l’Étranger.
    Calyste : - Paul Galizur ? Je croyais que le nom de ta famille était Arek ?
    Perseus : - C’est le cas, parce lui-même a décidé de le remplacer pour disparaître dans l'annonymat pour un temps. Mais pour mieux comprndre il faut que je te raconte son histoire.
    " Paul Galiber est le légendaire Chevalier Jedi originaire d'Axum qui a remporté la Grande Guerre Galactique et qui a vaincu l’Empereur Noir Vitiate Tenebra à maintes reprises lors de duels fatidiques. Il était devenu maître Jedi sage et puissant qui défendit l'Ancienne République pendant plusieurs années, jusqu’au jour où l’Empire Éternel est arrivé et a pris le contrôle de la galaxie. Tous pensaient que Galizur avait péri, mais il revint de nulle part peu de temps après, sous l’appellation de l’Étranger, et il décida de fonder l’Alliance Éternelle."
    "L'Alliance Eternelle se présentait comme une organisation paramilitaire unissant les partisans de la République et de l’Empire Sith pour combattre l’Empire Éternel, et mettre définitivement un terme à la menace incessante de l’Empereur Sith réincarné. Devenu un grand utilisateur neutre de la Force et le chef d’une super-puissance victorieuse, Paul Galizur dirigea pendant un temps la galaxie afin de permettre à chacun de se construire et de reprendre le cours de leur existence. L’Alliance Éternelle était bien entendue une troisième puissance influente, et cela lui porta préjudice durant la guerre, si bien que l’Étranger s’est résigné à reprendre son service auprès de la République et à dissoudre son organisation."
    "On continua de voir en lui un Seigneur Jedi qui influa sur le cours des choses entre les deux grands gouvernements et bientôt, avec les nouvelles guerres contre les Sith, il lui fallait laisser la place et songer à l’avenir. Heureusement, il était un des rares Jedi à s’être mis en couple et à fonder une famille. C’est ainsi que, de manière assez étrange et amusante, l’Alliance Éternelle fondée par Paul Galizur laissa la place à la famille Arek, reprenant ainsi le vieux terme axum signifiant "parangon" comme nome de famille. Il leur légua comme devoir de contribuer à préserver l’équilibre de la Force et de la galaxie sous toutes ses formes. Une lignée de gardiens de la galaxie malgré elle."
    Calyste : - C’est donc en l’honneur de ton ancêtre Jedi que ta famille travaille comme Ranger de la République de génération en génération, c’est ça ?
    Perseus : - Une forte majorité en effet. Mais les figures les plus importantes de notre famille, en dehors de Paul Galizur, n’ont pas été que ranger au service de la République Galactique vois-tu. Mon grand-père et même mon arrière-grand-père m’ont raconté que notre famille n’avait pas connu plus belle renaissance que le jour où arriva la montée en puissance de Freelender face à l’Empire Galactique.

    Ce nom ne dit rien de particulier à la jeune métisse aux cheveux bleus, qui se décide de questionner le jeune ganthelien avec étonnement-suspicion-perplexité.

    Calyste : - Qui est Freelender ?
    Perseus : - C’est lui. (Il pointe du doigt l’une des photos du milieu, celle où un jeune brun semblable à Perseus plus jeune et plus joufflu est vêtu d’une veste de terrain de Rebelle et entouré par un homme et une femme.) Son véritable nom est Pol Arek, fils de Saul Arek, mais il a choisi de s’appeler Pol Freelender pour se préserver des forces de l’Empire Galactique. C'est sous cette appellation qu'il s'est forgé sa propre destinée en tant qu’utilisateur aguerri de la Force au sein de l’Alliance Rebelle. C’est un peu notre seconde figure emblématique, malgré quelques petites anecdotes qui ternissent un peu l’image que l’on se fait d’un héros de la Guerre Civile Galactique.
    Calyste : - Je constate qu’il y a une médaille d’honneur à côté de la photo. Avec l’emblème impérial… c’est étrange pour un Rebelle de recevoir une décoration impériale. Qu’est-ce qu’il a fait pour recevoir cette médaille ?
    Perseus : - C’est une bien longue histoire. Pour faire simple, Freelender était un chevalier Je’karai et un pilote au sein de l’escadron Spectre de l’Alliance Rebelle… mais il était aussi un membre de l’Ordre Secret de l’Empereur, un pilote de l’escadron rapproché du souverain et un Représentant en second de l’Ordre.

    La déclaration et révélation de Perseus jette un soubresaut de stupeur à la jeune femme, comprenant intérieurement que l’ancêtre du jeune Arek contemporain de cette époque était un agent double.

    Perseus, poursuivant comme si de rien n’était : - C’est dire à quel point il a risqué sa vie en jouant dans les deux camps, à œuvrer des deux côtés et à faire des sacrifices qui lui permettaient de se rapprocher de plus en plus de l’Empereur pour mettre fin à son règne sombre. Mais cela ne l’a pas empêché de devenir un Jedi compétent et un gardien de la Nouvelle République une fois la guerre remportée. Freelender était certes tiraillé entre les deux camps, mais il a persévéré vers la voie de l’Équilibre dans la Force tout au long de son parcours dans la Force. C’était lui aussi, un Seigneur Jedi.
    Calyste : - J’aimerais bien que tu me racontes les détails de sa vie, si tu le veux bien.
    Perseus : - Tu vas rire, mais il se trouve que la seconde pièce maîtresse de ce mur est un manuscrit autobiographique écrit justement par Pol Freelender lui-même. C’était pendant longtemps mon livre de chevet quand j’étais gosse. Je te le prêterais, si tu souhaites le… Attends une minute ! Tu as entendu ?

    Les deux jeunes gens cessent immédiatement de parler et tendent l’oreille.
    Le bruit de grincement du battant coulissant de la porte d’entrée résonne jusqu’à eux.
    Suivi de bruits de pas entrants, leur indiquant que quelqu’un entre dans la maison.

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    Chapitre XIX.1. – Scènes de famille.


    Ganthel, maison de la famille Arek – En milieu de matinée…

    Perseus vient de se précipiter discrètement contre le mur du couloir d’étage côté escalier et il se colle très près du mur tapissé afin de ne pas se faire repérer. Il colle presque amoureusement son oreille gauche contre le papier peint afin de pouvoir entrapercevoir les ombres qui se projettent sur les murs du hall. D’une main droite tendue et paume ouverte pour stopper Calyste d’avancer, il se prépare doucement à dégainer son pistolet-blaster de sa gaine pour se défendre. Il ignore si c’est une bonne idée, mais sachant que personne hormis ses parents et lui ne possèdent de dataclé de la maison, il se dit que quelqu’un est parvenu à contourner le système et à forcer numériquement le verrouillage… Non, la porte est restée déverrouillée depuis que Calyste et lui sont entrés après avoir inséré la clé.
    C’est donc forcément quelqu’un qui les a vus entrer. Quelqu’un qui surveillait cette maison. Quelqu’un qui devait savoir qu’il viendrait ici ou qui devait veiller sur la maison en attendant que l’un de ses parents reviennent du travail après une dure journée. Un cambrioleur pas trop futé ou un maraudeur komtaba…
    À moins que ce ne soit tout simplement…

    Voix féminine : - Perseus, est-ce c’est toi ?

    Perseus bondit hors de sa cachette et descend quatre à quatre l’escalier, pour se retrouver directement au rez-de-chaussée et découvrir avec stupéfaction que la personne entrée est bel et bien sa… mère, en train de braquer son pistolet-blaster paralysant de poche.

    Perseus, stupéfait : - Maman ?!
    Dana Arek : - Ah, Perseus ! Pour l’amour de la Force, tu viens de me flûter une de ses trousses. J’ai cru un instant en ne retrouvant plus la dataclé qu’un intrus venait de s’introduire dans la maison.
    Perseus : - Tu sais pourtant que je passe souvent à la maison pendant que vous travaillez, que donc je récupère souvent la clé pour pouvoir entrer. Mais bon sang maman, qu’est-ce que tu fais là ?
    Dana Arek : - Je te signale Perseus que cette maison est la mienne et que je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas le droit d’être là puisque je réside encore quotidiennement entre ces murs.
    Perseus : - Non, tu m’as mal compris. Pourquoi est-ce que tu es rentrée alors qu’à cette heure-ci tu donnes cours à tes élèves à plus de soixante-quinze lieues de la maison jusqu’à souvent sept heures le soir ?
    Dana Arek, abaissant son arme avant de la ranger dans son sac : - Eh bien, parce que l’établissement est actuellement fermé à cause d’une grève de certains professeurs et que l’administration de Ganthel a décrété que la journée serait exclusivement réservée aux manifestations professorales dans le centre-ville de Corecity. J’ai appris la nouvelle il y a peu, alors j’ai opéré un demi-tour sur ma route et je suis revenue. Je ne peux pas faire cours, je rentre donc m’occuper un peu de la maison.
    Perseus : - Tout s’explique alors. Il n’empêche que j’ai cru que quelqu’un profitait que tu m’es laissé la clé sous l’endroit habituel pour s’introduire dans la maison et faire un coup bas en douce.
    Dana Arek : - Dois-je te rappeler, jeune homme, que tu as passé l’âge de passer à la maison discrètement et sans au moins prévenir de ta venue avec motif valable. Surtout maintenant que te voilà devenu major et avec de nouvelles responsabilités qui méritent un peu de dignité qu’avant. Franchement, Perseus, mes plus sincères félicitations mon grand !

    Dana Arek ouvre grand ses bras avec le sourire et elle réceptionne Perseus qui lui offre volontiers une accolade affectueuse entre une mère et son fils. Un moment de tendresse et de bonheur durant lequel ils laissent passer deux longues minutes, avant de se libérer et de se reculer pour mieux se voir.

    Dana Arek : - J’espère que tu as fait bon voyage depuis Coruscant. Il paraît que tu as eu droit à une belle cérémonie de promotion, avec toutes ces personnes de la haute et la présence du Chancelier en personne…
    Perseus : - Maman, maman, pas la peine d’en rajouter. J’ai parfaitement conscience que ça fait actuellement grand bruit dans plusieurs dizaines de systèmes aux alentours, que c’est formidable mais crois-moi… quand je te dis que ce n’était qu’une simple formalité. J’ai juste reçu le mérite de trop de mon devoir de soldat.
    Dana Arek : - Reconnais tout de même que cela est incroyable. Tu es devenu un héros reconnu !
    Perseus : - Je te l’ai déjà expliqué il y a vingt fois déjà, je ne suis pas un héros. Je n’aspire pas à l’être.
    Dana Arek : - Ce n’est pas ce que la presse et l’HoloNet nous a annoncé le jour même, figure-toi.
    Perseus : - Il déforme volontiers la vérité pour donner du contenu médiatique, c’est connu.

    C’est au même moment que Calyste finit par descendre l’escalier et qu’elle rejoint Perseus. Un moment auquel Dana finit à s’apercevoir de sa présence et de s’étonner de voir apparaître un nouveau visage.

    Dana Arek : - Ma parole, j’ai l’étrange impression que tu n’es pas revenu sur Ganthel tout seul.
    Perseus : - Disons que je comptais attendre encore un peu pour vous l’annoncer, mais maintenant que te voilà et que nous devons en arriver là… Maman, je te présente Calyste Lapis que j’ai rencontré il n’y a pas longtemps sur Tatooïne lors de ma suspension temporaire. Calyste, je te présente ma mère Dana Arek, professeure en haut galactique standard à l’université générale de Corecity.
    Calyste : - Enchantée de vous rencontrer… madame Arek.
    Dana Arek : - J’en déduis que vous êtes la nouvelle petite amie de mon fils, moi de même donc Calyste. Pendant que j’y pense… (Elle observe attentivement Calyste avec suspicion.) Vous n’auriez pas par hasard des origines zeltronnes dans votre famille ? Vous avez des traits physiologiques et langagiers typiques de cette espèce humanoïde que je pense reconnaître.
    Calyste : - En fait je suis métisse, je suis à moitié zeltronne du côté de ma mère.
    Dana Arek : - C’est bien ce qui me semblait. J’avais néanmoins peur de vous faire du tort en critiquant votre pigmentation cutanée légèrement plus rose que celle des humains. D’ailleurs, je suis aussi moi-même métisse et née de l’union entre une humaine et un sarkhai. Personne ne se doutait à l’époque que c’est pour ça que j’ai une pigmentation de peau plus claire et albâtre que d’autres purement humains.
    Calyste : - Je vous avoue que je n’avais moi-même pas vu que vous étiez plus claire de peau.
    Dana Arek : - Ne vous faites pas pour ça, j’ai l’habitude.
    Perseus : - Je t’interromps dans votre conversation maman. Il se trouve que Calyste et moi venons à peine d’arriver et nous sommes partis tôt de Coruscant sans avoir avalé de repas complet. Je viens tout juste de nous faire un petit-déjeuner pour deux et il vaudrait mieux qu’on avale tant qu’il est encore chaud.
    Dana Arek : - Mais alors, qu’attendez-vous donc pour vous installer et manger ? Je vais de mon côté monter me changer et je vous rejoins plus tard. Il faut que vous me racontiez comment vous vous êtes rencontrés tous les deux et vous vous êtes mis ensemble en si peu de temps.

    ***
    Le moment du repas matinal des deux jeunes gens connut premièrement un temps de calme et de plaisir à satisfaire leurs estomacs affamés puis secondement un temps de palabres et d’anecdotes, après que la maîtresse des lieux soit descendu dans la salle après avoir mis une tenue plus confortable. Perseus commença par raconter son histoire en partant de son arrivée sur la planète désertique jusqu’à finir par son départ de Naboo lors du voyage de retour de mission urgente. Calyste prit ensuite la parole et, en conservant son calme et en prenant une tonalité fluide, elle raconte sa vie et leur rencontre depuis son point de vue en n’oblitérant aucun détail pour ne pas se montrer fausse ou gênée.
    Perseus observe tout au long de leur échange avec sa mère que celle-ci écoute attentivement chacun de leurs récits et ne prend la parole à aucun moment pour les interrompre ou demander des précisions. Il entrevoit même qu’elle conserve tout au long une attitude passive et neutre, concentrée dans la narration et les faits, et il se demande intérieurement si elle n’attend pas qu’ils finissent pour faire savoir son avis.
    Et lorsque la jeune métisse termine enfin son récit, elle se positionne de manière à les voit tous les deux.

    Dana Arek : - Donc, si je récapitule bien et arrête-moi si je me trompe Perseus, tu es venu sur Tatooïne en tant que simple touriste en astreinte, tu t’impliques dans une affaire dangereuse liée à un criminel psychopathique pour sauver cette jeune esclave, elle-même propriété d’un Hutt, tu monnayes sa liberté conte ce même criminel que tu as éliminé, tu t’engages à tes risques et périls dans une chasse au prédateur monstrueux pour récupérer une perle en guise de gage, tu fais du chantage à ce même Hutt, tu amènes avec toi ta nouvelle protégée dans ta mission urgente chargée par le gouvernement, tu la laisser participer à la bataille contre les pirates… et tu veux me faire croire que tu as fait tout cela parce que tu l’aimes ?
    Perseus : - Tout juste.
    Dana Arek, choquée : - Perseus, voyons. Tu prends sérieusement beaucoup de risques inconsidérés à jouer les bons samaritains pour quiconque, dans ton métier comme dans cette situation. Est-ce que tu as conscience que tu aurais pu te faire tuer si les choses avaient été autrement ? Que tu as joué avec le feu pour sauver Calyste de sa condition sous prétexte que tu es amoureux d’elle ? Ce n’est pas raisonnable.
    Calyste : - C’est aussi ce que je lui ai dit ce jour-là. Mais vous savez comme il est, têtu et borné dans ce qu’il entreprend et incapable de lâcher l’affaire quand cela vaut la peine. Et je vous avoue que c’est ce qui m’a plut immédiatement chez lui, une fois affranchie, après toutes ces années sans réelle affection.
    Perseus : - J’étais parfaitement conscient de ce que je faisais maman. Je n’aurais jamais fait Ranger et obtenu mon nouveau grade si je ne savais pas ce que je faisais. Calyste n’était pas simplement pour moi une personne en détresse que je pouvais sauver, au fond de moi j’avais envie de lui offrir mieux que d’être éternellement dépendante des vices de Rotta le Hutt et de sa clique. Je l’aime maman.
    Dana Arek, soupirante mais amusée : - Ah, eh bien. Je commence à croire que vous vous êtes bien trouvés tous les deux, au bon moment et au bon endroit. Je suis en tout cas contente pour toi que tu es rencontrée quelqu’un d’aussi aimante et tolérante que Calyste, et qu’elle te le rend bien. J’espère que cela durera encore quelques temps et que vous ne le regretterez pas, parce que vous me semblez si proches malgré le court temps que vous avez passés ensemble. Mais après tout, en amour on ne compte pas.

    Elle se lève de sa chaise et se rend dans la cuisine pour aller chercher dans l’armoire réfrigérante une bouteille d’eau fraîche avant de revenir se rasseoir. Perseus en profite de son côté pour débarrasser les deux assiettes et couverts pour aller les déposer dans le bac de vaisselle ; le droïde de maison s’avance au même moment et en profite pour se proposer à laver la vaisselle. Le jeune homme le remercie puis il retourne à sa place pour reprendre la discussion.

    Dana Arek : - Vous dites Calyste que vos deux parents sont contrebandiers et chasseurs de primes à leur compte, avec votre frère qui suit leur voie. J’imagine que vous n’avez pas eu la chance de les revoir à nouveau depuis que vous aviez disparu durant votre enfance.
    Calyste : - Sean était présent lorsque Perseus est revenu de son périple pour rapporter la perle de dragon. Une fois repartie avec eux, j’ai pris le temps de discuter avec lui de toutes ces années et il m’a permis de passer un coup de comlink à nos parents, pour que je puisse les voir et leur dire à quel point ils m’ont manqué. J’aurais dû repartir avec Sean chez nous, mais j’ai choisi de suivre Perseus pour lui rendre la pareille. Désolé de le présenter ainsi madame Arek, mais j’ai une dette immense envers votre fils.
    Perseus : - T’avoir à mes côtés et partager ma vie avec toi me suffit plus que te voir redevable envers moi. Je te l’ai dit pourtant, non ? On est partenaires pour le meilleur et pour le pire maintenant, bien que on n’a pas encore conclu et qu’on ne s’est pas encore posé sur la question.
    Dana Arek : - Vous avez le temps pour y réfléchir, voyons. Rien ne presse ni vous oblige à y penser, c’est quelque chose qui se réalise selon le choix et la volonté de rendre juridique et administratif l’union entre deux personnes consentantes. Rappelle-toi Perseus que je n’ai épousé ton père qu’au bout de trois ans de relation et que nous nous étions projeté au fur et à mesure que nous nous fréquentions.
    Perseus : - Certes, mais à cette époque vous aussi vous étiez jeunes et vous vous êtes fréquenté dans la même université sur Coruscant, ce qui a favorisé votre rencontre. Et à cette même époque, papa est bien plus ouvert et tolérant qu’aujourd’hui. Il lui arrivait même de sourire régulièrement.

    Un silence de plomb s’installe petit à petit dans la pièce, tant parce que Perseus se plonge dans d’amères pensées que parce que sa mère ou bien sa jeune amie métisse n’osent pas poursuivre sur ce sujet. À vrai dire, Calyste s’abstient d’intervenir tandis que Dana laisse quelques minutes de blanc passer.

    Dana Arek, conciliante : - Perseus, tu sais qu’il reste ton père malgré tout.
    Perseus : - Je sais. Mais tu reconnais tout de même que les années à la Garde sénatoriale et la perte de sa propre mère ne l’ont pas réussi à rester le même qu’avant. Depuis tout petit j’ai l’impression qu’il ne me voit que comme un double de lui qui doit suivre et fonctionner dans le sens que lui. C’est son choix de vouloir devenir garde et Grand-père l’a laissé faire, l’a soutenu et l’a encouragé. Quant à moi, il fallait obligatoirement que je le suive dans ses pas et que je ne fasse rien d’autre que garde du Sénat. Et encore, avec son travail à plein temps, il était longtemps absent et il ne n’accordait même pas de vrais loisirs.
    Dana Arek : - C’est un homme pour qui la loi et l’ordre sont importants autant dans son métier qu’en famille, avec une vision de la sécurité différente et un esprit ferme qui l’oblige à ne pas se laisser influencer. Il t’aime à sa manière, même s’il n’est pas d’accord avec ce que tu as choisi et ce que tu entreprends.
    Perseus : - Je me demande comment il a réagi en voyant la diffusion de ma cérémonie de promotion.

    Dana se ressert un verre d’eau et le boit lentement, avant de reposer le récipient et de lui répondre.

    Dana Arek : - Il a regardé la diffusion avec la même fermeté et indifférence que tu connais, c’était à se demander s’il était ravi et heureux pour toi que tu deviennes un officier reconnu dans le BSR. Mais contrairement à ce que je m’attendais, il n’a pas ouvert la bouche pendant toute l’émission. Ce n’est qu’une fois à table, pendant que l’on mangeait, qu’il s’est permis de dire… Il estime que devenir major dans le BSR est une réussite en soi mais que cela ne change en rien que tu gâches ton avenir.

    Le jeune Ranger soupire de dépit et de consternation, ferme les yeux et incline la tête légèrement en arrière, en comprenant que son père continue encore de prononcer des paroles de mauvaise foi. Il s’attendait forcément à ce qu’il lâche un commentaire de ce genre ; il espérait pourtant que cette promotion desserrerait les tensions entre eux, surtout en sachant que c’est le chancelier Horn qui a présidé la cérémonie, mais cela ne semble avoir rien changé au contraire.

    Perseus : - C’était trop beau pour qu’il accepte de voir qu’être Ranger me réussit bien.
    Dana Arek : - Ses collègues l’ont félicité pour ta promotion mais cela n’affectait pas plus que cela. J’ai bien essayé de lui dire que tu as agi pour le bien et la sûreté de la République, que tu as répondu aux attentes de la Chancellerie mais il s’est entêté à penser que ce n’était pas comme ça que tu aurais une vraie vie.
    Calyste : - Excusez mon avis, mais on dirait que monsieur Arek est quelqu’un de nature taciturne et introvertie avec vous. Cela m’effraie un peu de voir comment il risque de réagir en me rencontrant.
    Perseus : - Il est vrai qu’il est pointilleux sur mes relations aussi. Tu te rappelles, maman, la dernière fois que j’ai invité une petite amie à la maison ? Je me sentais mal pour elle avec le regard nerveux de papa.
    Dana Arek : - Je n’ai pas oublié ce jour-là. Sachez Calyste que lorsqu’il était jeune, Perseus avait une certaine cote auprès des filles de son âge. Il lui arrivait donc de revenir à la maison avec une fille avec qui il s’entendait bien et partageait des points communs. La dernière que nous avons reçu était une jeune chalactane, adorable et curieuse de nature, et elle déjeunait la première fois en notre compagnie. Il n’empêchait que Vatem n’avait pas cessé de la dévisager comme si elle était une indésirable, cela l’a perturbé la pauvre et depuis ce jour elle a préféré rester bon amis avec Perseus. Pour Vatem, elle ne correspondait pas à ces attentes et il a si souvent demandé à Perseus de ne fréquenter que des filles issues de bonnes conditions.
    Calyste : - Je vois le tableau. J’en déduis qu’il ne sera pas ravi de découvrir que je ne suis pas de son genre.
    Perseus : - Il aura beau dire ce qu’il veut, ça ne changera rien au fait que je veux faire ma vie avec toi.
    Dana Arek : - Est-ce vous comptez au moins rester quelques jours à la maison ? J’aimerais que oui Perseus.
    Perseus : - Je suis venu à la fois pour récupérer des affaires à emporter et pour profiter un peu de ma famille, bien que je présuppose que papa ne sera pas comme toujours d’humeur à me revoir après tout ce temps. Pour une fois que je suis en suspension et congé prolongé, j’aimerais pouvoir passer plus de temps ici et commencer à songer aux nouvelles perspectives avec Calyste à mes côtés.
    Dana Arek : - Heureuse de l’entendre. Il va donc falloir que l’on prépare la chambre d’amis et la tienne pour que vous puissiez passer la nuit pendant quelques jours. Cela nous laisse un peu de temps entre nous trois, avant que ton père ne rentre ce soir de son tour de garde. Il m’a d’ailleurs dit qu’il rentrerait tard.

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    mercredi 08 juin 2022 - 14:31 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XIX.2. – Confrontation paternelle.


    Ganthel, maison de la famille Arek – En fin de journée…

    Le reste de la journée dans la demeure Arek fut consacrée à faire un peu de ménage dans la chambre d’enfance de Perseus, afin de faire la poussière et de faire sécher le reste de cirage du parquet encore frais, pour que le jeune homme puisse reprendre possession de la pièce le temps de son séjour. Un brin de ménage dans la chambre d’ami fut ensuite organisé pour que la jeune métisse aux mèches bleues puisse bénéficier de l’hospitalité de la maison et d’un confort personnel durant le même temps de séjour. Calyste découvrit par elle-même la chambre, remarquant que l’intérieur comprend deux lits à sommier simple qu’il est possible de rapprocher pour faire un lit à deux places ainsi qu’un dressing et un large guéridon. Et bien qu’elle participa au ménage pour la mettre à disposition, elle se confia ensuite qu’elle aurait pu se contenter de s’installer dans la chambre de Perseus avec un duvet de couchage pour la nuit ; le jeune homme lui préconisa de commencer par passer une première nuit dans la chambre d’ami, avant d’envisager de venir passer les suivantes dans la sienne. Épaulé par l’avis de sa mère, il put la convaincre et Calyste accepta.

    La pause de midi permit à Perseus et Calyste de sortir un moment dans la petite ville locale pour aller se promener et prendre un déjeuner dans un restaurant-bistro réputé dans le centre, où le jeune Ranger commanda un burger fait maison accompagné de frites bistronomiques et d’une bière corellienne tandis que la jeune métisse prit la même chose excepté la bière (qu’elle remplaça par un verre de mojito). Une fois leur menu avalé entre quelques conversations sur la planète et les activités présentes, et après avoir terminé par un café, Perseus proposa à sa jeune amie de faire un tour dans le parc pour digérer avant de songer à rentrer. Ce fut une ballade agréable où la jeune femme se rendit compte à quel point la vie sur Ganthel semblait belle et durable malgré la présence incessante des zones industrielles et de la capitale.

    Il est maintenant sept heures du soir et la journée s’est vite terminée avec tout ce programme organisé par le jeune couple et la maîtresse de maison. Pendant que Dana est occupée à éplucher légumes et céréales pour préparer le copieux repas qui va servir à fêter la promotion et le retour à la maison, fredonnant quelques chansons qui passent sur le terminal d’HoloNet à écran holographique, il se trouve que Perseus est de son côté à trier ses diverses affaires dans ses placards et commodes pour ressortir des vêtements et des bricoles lui appartenant pour aller les ranger dans des caissons de transport qu’il a amené… pour procéder à ce qui s’apparente à un déménagement. Que ce soient ses habits, ses draps de lit, ses objets de collection d’enfance, ses posters et ses datalivres, il déplace tout ce qu’il veut récupérer pour les mettre dans ses caissons pour les emporter une fois le séjour terminé.
    Perseus s’attarde finalement sur le mur commémoratif de la lignée Arek et, après un instant de mûre réflexion, il se décide à retirer tous les documents épinglés sur le panneau et à décrocher l’oriflamme de l’Alliance Éternelle pour les mettre dans un dernier caisson. Il prend tout de même le temps de mettre les pages d’articles, les croquis et les photos dans un porte-vue en plastoïde souple et à loger le support sous cloche du sabre-laser antique dans un carton de protection. Il ne lui reste plus qu’à sortir du seul tiroir occupé de la table-guéridon l’ouvrage de papier artisanal relié de couverture de cuir tanné bleu cobalt.
    Le fameux manuscrit de Pol Freelender. Et au même moment où il se redresse en l’ayant en main…

    Calyste : - Tu n’as jamais parlé d’un éventuel vrai déménagement, quand tu disais venir prendre des affaires.
    Perseus : - Je ne savais pas encore si j’allais prendre quelques bricoles ou tout emporter, quand je l’ai dit.
    Calyste : - Tu anticipes la réaction de ton père au sujet de « nous deux », ou c’est pour une autre raison ?
    Perseus : - Mon père n’est pas la seule raison pour laquelle je veux emporter mes anciennes affaires en évitant qu’il décide, si jamais l’idée sordide, de tout jeter pour me contrarier. Disons que ça va plus loin.

    Il dépose le manuscrit encore bien préservé sur la couette de son lit et il s’approche de la jeune femme pour mieux lui parler de ses projets futurs. Mieux vaut lui en faire part, temps qu’il est encore possible.

    Perseus : - Je ne vais pas te cacher plus longtemps que j’aimerais pouvoir concrétiser notre relation dans un futur proche et changer d’endroit pour commencer à vivre une vraie vie à deux.
    Calyste, plaisantant : - Pourquoi, tu penses que ton appartement de soldat est trop petit pour deux ?
    Perseus : - Je suis sérieux Calyste. Je te signale que je ne pourrais pas éternellement résider dans cet appartement en plein Coruscant en sachant que je peux me retrouver à devoir fonder une famille. Il faut que comme mon père et mon grand-père, et mes ancêtres avant eux, je songe à faire perpétuer les Arek. Et vois-tu, pour ça, il faut que je cherche un endroit où je pourrais la fonder. Avec toi à l’occurrence.
    Calyste, pommettes rougissantes : - Oh, Perseus… C’est… c’est gentil de ta part. Est-ce que… est-ce que tu ne serais pas par hasard… je veux dire… tu vois… est-ce que tu me fais une demande officielle ?
    Perseus, embarrassé : - Ah euh ! Eh bien… À vrai dire, je… Je me fais à l’idée que l’on est bien parti pour former un vrai couple tous les deux, alors… oui. Sauf que pour le moment je préfère attendre un peu…
    Calyste, embêtée et fâchée : - Comment ça tu veux attendre un peu ? Tu as encore des doutes ?
    Perseus : - Ne te fâche pas je t’en prie. C’est juste que je ne veux pas qu’on se précipite alors que ça ne fait que quelques jours qu’on s’est rencontrés et qu’on se fréquente. On est en pleine construction de notre relation et j’aimerais qu’on puisse profiter d’un peu plus de temps entre amants avant de songer à s’unir.
    Calyste : - Prendre le temps de réfléchir avant d’agir, en somme. Je comprends, et je ne peux qu’acquiescer.

    Les marches d’escalier font répercuter le bruit de pas montants et la maîtresse de maison se présente aussitôt derrière eux, sans aller plus loin que le seuil de l’escalier, et elle leur informe de la suite de la soirée.

    Dana Arek : - Perseus, Calyste, le diner sera bientôt prêt dans une heure. J’aimerais que vous commenciez à mettre la table pour quatre, s’il-vous-plaît. Cela me ferra en moins à faire.
    Perseus : - On arrive s’en occuper maman.

    Dana remercie de tête son fils et elle redescend l’escalier pour retourner à sa cuisine. Ce dernier pivote de nouveau son regard vers la jeune femme pour conclure cette conversation interrompue entretemps.

    Perseus : - On peut en reparler cette nuit après le repas, si tu souhaites que l’on clarifie les choses. Sache juste que je commence seulement à planifier les choses selon les possibilités que nous sont offertes.
    Calyste : - Oh ne t’en fais pas. Je te fais confiance sur nos perspectives, mais pense à m’en parler aussi.

    Ils descendent à leur tour au rez-de-chaussée et ils viennent dans la salle à manger pour commencer à sortir la vaisselle d’occasions ; Perseus s’occupe de sortir du guéridon les assiettes du service de famille pour les disposer délicatement sur la table, tandis que Calyste passe derrière lui en ajoutant à chaque assiette les couverts d’argenterie et les verres blancs. L’opération ne prend que quelques minutes pour tout mettre en place et Perseus se décide à finaliser le dressage de la table en remplaçant les serviettes habituelles en laine par celles en coton effilé en dentelle, réservées pour les longs repas de famille ou de fête.
    Tout est fin prêt pour que toutes et tous dans cette maison puissent profiter d’un bon repas dans une ambiance conviviale et festive. Il ne reste plus qu’attendre que le repas soit prêt et que le maître de maison rentre pour commencer à se mettre à table. Perseus s’inquiète plus de la seconde partie…

    Le bruit d’ouverture de la dataclé déverrouillant la sécurité de la porte d’entrée se fait entendre et Perseus se retourne de biais pour voir le battant de porte coulisser pour laisser entrer l’homme cinquantenaire en uniforme de terrain de la Garde sénatoriale, dont la tête ovale aux courts cheveux bruns présente des traits tirés et fatigués où l’on peut distinguer quelques airs de nette ressemblance avec le jeune ganthelien.
    Vatem Arek franchit le seuil de sa maison sans apercevoir immédiatement le monde présent chez lui et il se dévêt de son manteau d’extérieur, son casque et sa besace de travail avec sa ceinture pour les accrocher sur le porte-manteau du hall. Dana sort de sa cuisine et vient à sa rencontre pour l’accueillir d’un baiser.

    Dana Arek : - Bonsoir chéri, bon retour à la maison.
    Vatem Arek : - Bonsoir à toi aussi Dana.

    Ce n’est qu’après avoir ce baiser entre conjoints que Vatem se recule légèrement de sa femme et pivote un peu vers sa gauche pour se rendre enfin compte qu’ils ne sont pas seuls… et que son fils est présent. Perseus le voit clairement rester immobile et inexpressif en le fixant du regard, tout dans sa posture actuelle démontre qu’il n’est ni surpris, ni ravi et ni préparé à le revoir. Le garde sénatorial se détache ensuite de sa femme pour venir faire un pas de côté sur la gauche puis deux en avant, pour devenir immobile devant le jeune Ranger qui ne cesse de le fixer lui aussi d’un regard neutre.

    Perseus : - Salut papa.
    Vatem Arek : - Tu t’es enfin décidé à revenir donner de tes nouvelles par toi-même, fils. Il a fallu que tu obtiennes un peu plus de galon pour oser revenir chez toi, de peur de décevoir ta pauvre mère.
    Perseus : - Je suis venu pour profiter un peu de ma famille pendant ma permission. C’est la moindre des choses que je fais après être revenu d’une mission gouvernementale et reçu une promotion supérieure.
    Vatem Arek : - Tu as beau être devenu un officier supérieur au sein des forces spéciales, ça te va pas t’empêcher de continuer à aller de mondes en mondes risquer ta peau pour sauver des inconnus. J’en déduis même que tu es encore plus encouragé à le faire, maintenant que tu as plus de droits qu’avant.

    La tension est palpable entre les deux hommes. C’est à se demander s’il ne manquerait pas une musique instrumentale adéquate pour accompagner la scène : l’un comme l’autre se fusillant du regard avec autant de neutralité et d’indifférence, avec l’impression que chacun se prépare à dégainer leur arme pour un duel de celui qui sera le plus rapide. Calyste reste en retrait comme Dana pour intervenir si jamais cela s’envenime entre eux. Vatem s’avance le premier vers son fils, d’une démarche lente et ferme, et il se plante devant lui sans cesser de le fusiller du regard puis… il tend sa main droite vers lui. Perseus fixe cette main tendue, légèrement surpris, puis à nouveau le regard de son père.

    Vatem Arek : - Félicitations pour votre promotion, major.
    Perseus, serrant sa poigne de main : - Merci. Je n’ai fait que mon devoir envers la demande du chancelier.
    Dana Arek : - On vient tout juste de mettre la table pour le diner. Ce soir, on fête ensemble la promotion de Perseus en tant que major et son retour à la maison.
    Vatem Arek : - Je vois que vous avez tout prévu avant même que je ne puisse intervenir. Je me serais bien contenté d’un repas ordinaire mais je vais m’abstenir de tout gâcher alors que vous avez fait à manger. Dans le doute pour l’occasion, j’ai récupéré avec moi une bouteille de grand cru que l’on m’avait offert au bureau. Elle servira au moins à accompagner le diner de ce soir.

    Son regard se tourne aussitôt vers la jeune métisse aux cheveux bleus qu’il aperçoit sans montrer son étonnement à voir une tierce-personne étrangère à son entourage.

    Vatem Arek : - Qui est cette personne ?
    Calyste, s’avançant pour se présenter : - Enchantée de faire votre connaissance, monsieur Arek. Je m’appelle Calyste Lapis, je suis une affranchie tout récemment sauvée de Tatooïne et je suis la nouvelle petit-amie de votre fils Perseus. C’est grâce à lui que je suis devenue libre de ma condition et que je peux vivre comme je l'entend.

    Le regard du garde sénatorial se fronce peu à peu, signe que les ennuis vont commencer à pleuvoir.

    Vatem Arek, se tournant vers son fils : - Tu oses ramener à la maison une jeune traînée de la Bordure chez moi sans penser aux conséquences, Perseus ?
    Perseus : - Calyste n’est pas une traînée, encore moins un bibelot. Elle n’a pas choisi la vie d’esclave qu’elle a subie et elle méritait d’avoir une vie normale sans être liée à la servitude. Elle méritait mieux que ça.
    Vatem Arek : - Il n’empêche que tu fréquentes une fille qui vient d’un milieu médiocre et gangrené par la criminalité notoire. C’est encore pire que la dernière fois où tu es revenue avec cette chalactane d’origine marchande qui n’avait même pas fait d’études pour postuler au métier de garde.
    Perseus : - Ce n’est pas parce qu’elle a vécu dans un milieu défavorisé et insécurisé que je ne peux pas la fréquenter. Elle reste une personne avec une identité et une vie à diversifier. Moi ça ne me dérange pas qu’elle a été une esclave au moment où je l’ai rencontré, je l’aime telle qu’elle est ; un point c’est tout.
    Vatem Arek : - Parce qu’en plus tu l’aimes donc tu la sauves de sa condition. Il me semble que tu étais en relation avec la jeune Valéria Srent il y a peu. J’ai croisé son oncle Marcus il n’y a pas longtemps et il m’a fait savoir que sa nièce ne te fréquentait plus comme un petit-ami, que tu avais rompu même si elle dit que nous n’aviez jamais été amants. J’imagine que c’est pour cette moins-que-rien que tu l’a quitté, hein ?
    Perseus : - Valéria et moi avons eu une relation certes, mais ça n’a jamais dépassé le stade de l’amitié. On a peut-être pensé qu’on se mettrait officiellement ensemble, mais on est trop différents et incompatibles pour que ça marche. On est et reste amis aujourd’hui. Ce n’est pas pareil que ce que je vis et ressens pour Calyste et c’est complètement réciproque entre elle et moi. Et je compte bien continuer avec elle, que ça plaise ou non ! Je fais ce que je veux de ma vie, je suis un adulte !
    Vatem Arek : - Je te déconseille de me parler sur ce ton, jeune homme ! Au cas où tu l’ais oublié, tu es sous mon toit et je n’accepterais pas que tu oses élever la voix contre moi. Quant à savoir ce que tu fais de ta vie, je ne t’ai pas élevé pour que tu prennes des décisions inconsidérées qui vont ternir le nom des Arek. Non seulement tu me déçois en refusant de suivre la formation de garde, tu deviens Ranger alors que j’étais contre, tu te démènes pour des inconnus sur divers mondes en perdant ton temps à vouloir les secourir et par-dessus le marché tu reviens de ta suspension avec une fille venue de je-ne-sais-où qui n’a aucun avenir et qui n’apporte rien de bon à cette famille. Alors non, je ne tolère pas ce que tu en fais de ta vie !

    Il est inévitable que le père et le fils en viennent aux mains tellement la tension est insoutenable ; Perseus ressent l’envie de frapper le démanger dans le poing, mais il se retient de toute sa volonté pour ne pas en arriver jusque-là. Il n’a aucune envie de donner raison à son père et d’enfoncer davantage le clou qui a été planté depuis la mort de ses grands-parents. La moutarde lui pique le nez à cause de ce qu’il vient d’entendre vis-à-vis de Calyste et cela le dégoûte encore plus du comportement de son père.
    C’est à cet instant que Dana intervient et choisit de les séparer tous le deux, tout en grondant son mari.

    Dana Arek : - Ça suffit Vatem ! Tu en as assez et même trop dit ! Tu ne t’en rends même pas compte mais tu gâches de nouveau notre réunion de famille avec tes préjugés et tes conditions absurdes ! Si c’est pour que tu craches sur ton fils à chaque fois qu’il n’avance pas dans ton sens, je ne vais continuer à te supporter et à te laisser détruire cette famille à laquelle tu idéalises tant !
    Vatem Arek : - De toute façon, quoique je dise, il ne fera jamais comme je le lui conseille. Je ne vois pas pourquoi je continue à m’égosiller sur ce qu’il fait et devient. Je suis d’ailleurs fatigué de devoir lui faire la morale et je crois bien que c’est la dernière fois que je lui fais savoir le fond de ma pensée. Sur un point nous sommes bien d’accord tous les deux : tu es un adulte désormais Perseus, tes choix et tes actes t’appartiennent et les conséquences qui en suivent ne concernent que toi. Mais sache que tu as choisi une voie qui a fait son temps. La lignée des Arek idéalisée par ton grand-père et ses aïeux n’a plus de sens, et toi tu te raccroches encore à cette chimère, alors que tu aurais pu faire face à la réalité. Il n’y a plus de place pour les héros, les bon samaritains et les chevaliers sans peur et sans reproche dans cette galaxie. (Il se dirige vers l’escalier et commence à monter les marches.) Je vais me reposer un moment, je vous rejoins plus tard pour le repas. Je te laisse mettre la bouteille au frais Dana. Quant à toi Perseus, le fait que tu sois devenu major prouve que tu as réussi et cela me suffit pour considérer que je n’ai plus besoin de te dire comment construire ton avenir. Mais que les choses soient claires : cela est et restera la seule chose pour laquelle je suis fier de toi.

    Vatem monte en silence les marches de l’escalier et disparaît dans le bout gauche du couloir pour rejoindre sa chambre commune, pour y demeurer pendant un certain temps. Perseus inspire et expire pour retrouver son calme et chasser les sombres pensées qui lui prennent la tête. Il se tourne ensuite vers Calyste, qui était restée muette et passive pendant tout ce temps qu’il s’engueulait avec son père.

    Perseus : - Je suis sincèrement désolé pour cette scène et ses paroles Calyste. Je redoutais qu’il…
    Calyste : - Tout va bien Percy. Tu m’avais prévenu et j’ai conscience que tu ne démentais pas. Rassure-toi, j’ai pris l’habitude depuis toute jeune qu’on me considère comme une moins-que-rien. Et aujourd'hui... ça ne me fait ni chaud ni froid.

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    mercredi 08 juin 2022 - 20:39 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XX.1. – Un nouveau départ.


    Ganthel, maison de la famille Arek – Trois jours plus tard…

    La semaine de permission du jeune Ranger se poursuit normalement mais chargée de nuages, depuis cette première soirée où lui et la jeune métisse sont arrivés pour profiter de sa famille mais dont l’atmosphère redevint orageuse à cause de la confrontation inévitable avec son père. Le diner était néanmoins peu tendu, Vatem s’était abstenu de tout autre commentaire ou reproche durant la durée du repas et ne participait que rarement aux discussions ; ce fut donc entre uniquement Dana, Calyste et Perseus que les échanges se faisaient et que chacun échangeaient volontiers sur les nouvelles de la galaxie.
    Le repas fut rapidement savouré, même en reprenant de secondes parts, et il y eut plus de temps rallongé au moment du dessert. Perseus et Dana ne s’étonnèrent pas quand Vatem se décida à quitter la table pour avaler en cuisine se faire un thé-brandy et s’installer dans le salon, son assiette de gâteau en main, mais cela n’empêcha pas Calyste d’être perplexe sur une telle attitude. Plus tard, elle apprit de par Perseus que son père finissait régulièrement le repas du soir en quittant la table pour le salon, souhaitant avoir son seul petit moment de plaisir avec une tasse de thé au brandy et un datalivre.
    Le lendemain et surlendemain étaient devenus calmes dans la maison quand le jeune couple se réveillèrent. Vatem et Dana avaient repris leurs habitudes et leur travail, se levant et partant tôt pour arriver chacun à l’heure pour son service. Ce qui laissa la maison pour eux deux et Perseus en profita pour programmer diverses activités en extérieur avec Calyste afin qu’elle découvre le reste de son monde natal. Que ce soit en marchant près des grands chantiers terrestres de construction navale, les carrières de kelerium, les forêts naturelles régionales ou encore le centre de Corecity, ils ne s’ennuyaient pas et passaient un bon moment.

    C’est au troisième jour de leur séjour que Perseus décide de se poser pour réfléchir et méditer sur la suite des évènements, conscient qu’il devra bientôt reprendre à son tour du service et prendre en charge ses nouvelles fonctions au sein du BSR. Son programme de ce début de matinée, peu après avoir vu ses parents quitter la maison pour partir travailler, est tourné vers la planification de ses tâches d’officier auprès de l’état-major, d’instructeur auprès des prochaines recrues et bien évidemment d’agent dans la galaxie. Une heure à effectuer diverses annotations, précisions et commentaires sur son calendrier projeté sur son datapad afin de répartir les activités et missions de son grade sur son emploi du temps ; il lui faudra ensuite envoyer son planning au secrétariat du BSR afin de le faire valider/corriger auprès de l’administration.
    Voilà une chose de faite, il en profite entretemps pour commencer à consulter les sites de logement et de location sur le canal HoloNet de Coruscant ; il serait rapidement temps de songer à prendre une autre habitation que son actuel appartement au réfectoire du BSR, afin qu’il y est de la place pour deux et plus qui conviennent pour lui et sa jeune compagne… et plus, si la Force voudra bien le lui accorder.
    Il est plongé dans sa consultation de divers articles de vente et location de studio et appartements disponibles dans le District Fédéral, allant de prix modestes jusqu’à des coûts exorbitants pour des suites sénatoriales, et il attend à peine la jeune métisse aux cheveux bleus descendre de l’escalier en s’étirant et en baillant de sommeil. Calyste vient se mettre à table et commence à se servir à manger.

    Perseus : - Bonjour Calyste. Bien dormi ?
    Calyste : - Bonjour Perseus. J’ai bien dormi oui. On dirait que ce n’est pas si mal que ça le lit de la chambre d’ami de cette maison. Il est un peu plus douillet que celui de ton appartement.
    Perseus : - C’est une couchette classique comparé à un vrai lit. L’intendance du QG interarmées veille à ce que tous les résidents du réfectoire bénéficient d’un confort très modeste et d’équipements standards afin de ne pas non plus baigner ses membres dans un luxe inutile. C’est une forme de communisme.
    Calyste : - Il y a toujours de quoi vivre avec un certain luxe comparé à d’autres foyers qui n’ont que le strict nécessaire, voire moins dans les zones civilisées dans les régions extérieures. Mais puisqu’on en parle, et que je n’ai pas oublié notre conversation d’il y a trois jours, est-ce que tu ne serais pas par hasard en train de consulter l’HoloNet pour chercher un nouveau logement à habiter ?
    Perseus : - Un peu de changement et un environnement plus ouvert, ça ne fait pas de mal.
    Calyste : - Sauf que ça ne vaut que si tu tiens vraiment à ce qu’on se mette ensemble.

    Le jeune ganthelien constate que sa petite-amie n’en démord pas avec l’idée de concrétiser leur relation de manière officielle, authentique et durable. C’est pourquoi il se dit que le meilleur moyen de riposter est de contourner le sujet par un autre qui puisse aboutir à un consensus.

    Perseus : - Tu sais Calyste, je ne fais que rechercher des arrangements pour que l’on puisse vivre ensemble dans de bonnes conditions et que l’on prépare doucement le terrain. Je consulte donc l’HoloNet pour me faire une idée de notre futur foyer commun, qui puisse nous permettre de vivre tous les deux avec éventuellement la possibilité de loger une famille. Toi, tu te projettes déjà vers notre union. C’est une bonne initiative à prendre, je te l’accorde, mais elle n’est pas idéale en ce moment. Tu as pensé à la manière dont tes parents réagiraient si tu te marries dans l’immédiat ?
    Calyste : - Mon père et ma mère se sont déclarés comme pacsés sur le papier. Leur union s’est voulue libre et sans cérémonie, afin de moins attirer l’attention et de ne pas rendre ça publique. Ils ont eu largement le temps de réfléchir depuis qu’ils se sont fréquentés durant la dernière grande guerre. Mais je te rejoins sur le fait qu’ils ne seraient pas ravis que je précipite les choses. Et puis, ils voudraient forcément te rencontrer avant de nous laisser faire. Sean te connaît plus au moins, mais mon père n’est pas facile à convaincre.
    Perseus : - Comme l’a dit ma mère, on a encore le temps pour y réfléchir. Mais je préfère encore préparer maintenant et doucement le terrain pour notre avenir à tous les deux. Je suis désormais Ranger major avec toi comme future compagne, le mieux à faire est de trouver un endroit où prendre un nouveau départ.

    La jeune femme reste un moment silencieuse, continuant d’avaler son petit-déjeuner pour ne pas le laisser refroidir, puis elle fixe à nouveau son voisin et petit-ami du regard après avoir cogité.

    Calyste : - Faisons alors d’une pierre deux coups. Je souhaite chercher l’endroit parfait où nous pourrons à la fois officialiser notre relation et fonder un foyer pour la vie. Et ma condition est que cela doit se faire sur une planète propice à notre couple, sans que ce soit Coruscant, Ganthel ou Tatooïne. Il faut que ce soit une planète où notre enfant pourra naître et grandir normalement et dans un environnement sain.
    Perseus : - J’imagine que tu as une idée en tête. Naboo je présume, vu comment tu aimais ta visite de Theed.
    Calyste : - J’y ai songé un moment, mais je me suis dit que ce n’était peut-être pas le mieux. Naboo a beau être une planète magnifique, où il fait bon vivre et qui fait partie de la République, mais je vois mal notre enfant vivre dans un tel environnement où la paix est fragilisée par la politique et les conflits.
    Perseus : - Tu as vécu beaucoup de temps sur Tatooïne entre les murs d’un palais où le luxe et la luxure étaient synonymes de vice et de danger. Tu préférerais peut-être une planète plus stable et naturaliste où il y aura moins de signes de violence, d’insécurité et où tu pourras te sentir à ta place.
    Calyste : - Devenir une authentique citoyenne, oui. Mais pas forcément une citoyenne de la République, juste une femme avec des droits et des devoirs comme les autres qui puisse avoir une vie normale.
    Perseus : - On va regarder ça.

    Perseus pianote sur l’écran de son datapad et il ferme sa fenêtre de navigateur HoloNet pour ouvrir celle de la carte galactique interactive, afin de pouvoir projeter par hologramme une carte complète en quatre dimensions de la galaxie sur une échelle adaptée. Calyste observe la carte projetée depuis sa place, heureuse de pouvoir participer activement à la recherche et d’avoir une vision de l’univers sous ses yeux.

    Perseus : - La Galaxie est gargantuesque et se compose d’innombrables mondes viables et vivables, selon les espèces et les technologies récentes. Pour rappel, elle est divisée en huit grandes régions et subdivisée en plusieurs dizaines de secteurs interstellaires, avec un découpage gouvernemental entre la République Galactique, l’Empire Galactique et les nombreux systèmes indépendants. Les mondes habitables sont présents et accessibles depuis le Noyau jusqu’aux frontières orientales de la Bordure Extérieure, voire dans l’ouest de l’Espace Sauvage et quelques-uns répertoriés dans les Régions Inconnues.
    Calyste : - Ce que l’on cherche, c’est une planète qui soit stratégiquement bien placée pour proposer un cadre de vie normal, modeste et charmant tout en restant dans l’espace de la République pour faciliter tes allers-et-venues pour ton travail.
    Perseus : - Le choix est vaste et il faut éliminer d’office les œcumopôles comme Coruscant, Corellia, Kuat, Ganthel, Duros et Anaxes. Il reste des planètes bien préservées à l’image d’Aldérande comme Bellassa, Thyferra, Ondéron, Mimban, des endroits où la civilisation hautement technologique s’adapte de manière urbaine et architecturale avec la biodiversité planétaire. Bellassa et Bothawui en sont les exemples.
    Calyste, pointant du doigt : - Et cette planète-là, laquelle est-ce ?

    Perseus règle les paramètres de sa carte interactive pour agrandir la zone pointée par la jeune fille. L’image holographique est à présent à une échelle suffisante pour dévoiler une planète tellurique standard assez grande et tempérée pour être plus qu’habité par la civilisation.

    Perseus : - C’est Phoenix, une planète tellurique tempérée à la surface vivable et stable qui s’est développée de manière autonome pendant plusieurs millénaires avant de devenir elle-aussi une œcumopôle naturaliste et un monde important au sein de la République. Elle est bien positionnée entre la Passe Corellienne et la Voie Hydienne pour servir de point de convergence entre divers mondes aux alentours, et son climat politique est stable depuis plusieurs siècles. Certains estiment que c’est une ancienne colonie de Naboo, à cause de la plupart des infrastructures présentes et de l’art architectural des habitations rénovées.
    Calyste : - Quel genre de gouvernement administre cette planète ?
    Perseus : - Il me semble que c’est une démocratie parlementaire, comme la République.
    Calyste : - La planète me semble plus ou moins adéquate, sa surface est bien préservée et il y a des ressemblances avec Naboo, mais elle est située un peu loin de Coruscant pour que tu puisses retourner régulièrement en service et revenir chaque soir.
    Perseus : - Il faut donc une planète qui reste assez proche du centre de la République, pour avoir de la proximité et éviter des déplacements à long terme, mais qui respecte des critères d’environnement sain.

    Il modifie de nouveau les paramètres d’affichage de la carte interactive et il règle l’échelle de manière à voir chaque planète dans chaque région tout en projetant une image holographique aussi large que la table à manger ; c’est de cette manière que la jeune métisse et lui peuvent mieux observer l’ensemble de la galaxie projetée en focalisant leur attention sur les régions les plus au centre.

    Perseus, tout en déplaçant la carte des bouts des doigts : - C’est bien beau d’avoir Coruscant comme centre de la galaxie mais l’avantage des mondes du Noyau, des Colonies et de la Bordure Intérieure est aussi un inconvénient quand on recherche un endroit équilibré dans l’accès à la civilisation et le respect du vivant. Ce sont beaucoup de mondes qui se sont développés au fur et à mesure que leurs populations s’accroissent et s’adaptent à la haute culture technologique du centre. Et encore, c’est un euphémisme que seul le Noyau Profond soit la seule région centrale proche de Coruscant où peu de mondes sont normalement civilisés… Attends une seconde. (Il agrandit une zone précise dans la région dite du Noyau Profond et sélectionne une planète située dans un espace plus large que les autres.) Tython… Tython. Oui bien sûr, Tython. Ah, franchement ça m’était complètement passé par la tête.
    Calyste, intriguée : - Tython ? Je ne connais pas cette planète. Qu’est-ce que c’est ?

    Perseus se tourne pour prendre sa chaise et la déplacer pour mieux se rapprocher de la table et de Calyste.

    Perseus : - Eh bien, c’est peut-être le moment de faire un peu de culture et d’histoire pour animer notre séance de recherche. Tython est une planète tellurique vivable et viable dont l’environnement tempéré est varié, la faune est très préservé et la flore est sempiternelle. C’est l’une des seules rares planètes à être répertoriée parmi les tout premiers mondes connus avant la fondation de la Première République, mais c’est aussi l’endroit où tout a commencé pour la naissance de l’Ordre Jedi. On dit que c’est sur Tython que les Whills, peuple ultra-légendaire lié à la Force, aurait rassemblé différents utilisateurs de la Force venus de divers mondes à travers la galaxie pour fonder les Je’daii, antiques défenseurs à l’origine des Jedi actuels.
    Calyste : - Tu veux dire que c’est le berceau de l’Ordre Jedi ?
    Perseus : - Oui mais non, parce que Tython n’est que le lieu de commencement des tout premiers chercheurs de la Force ainsi que le plus ancien épicentre de la Force claire avec les planètes Ahch-To, Ossus, Ilum et la lune de Yavin IV. Il a été authentifié que c’est sur Ahch-To que les Jedi ont commencé à fonder officiellement leur ordre multimillénaire tandis qu’Ossus est devenu leur second berceau d’influence avant l’apparition du Temple Jedi sur Coruscant. Ce n’est que bien plus tard, vers le quatrième millénaire avant Yavin, que Tython servit de centre d’influence pour l’Ordre Jedi pour soutenir l’Ancienne République affaiblie durant la Grande Guerre Galactique. Après cela, plus personne ne se souvenait de cette planète pendant bien longtemps et elle redevint une planète recluse et reculée au fin fond du Noya Profond.
    Calyste : - J’en déduis donc qu’elle est dénuée de civilisation et dépourvue de vie intelligente, pour être redevenu une planète vierge, luxuriante et sauvage. Avec seulement des ruines Jedi comme vestiges.

    Elle voit que Perseus reprend son datapad en main et ferme la carte interactive projetée pour ouvrir une nouvelle fenêtre de données, certainement provenant d’archives réservées au gouvernement ou partagées par les chercheurs Jedi au fil des années.

    Perseus : - Il se trouve que mon ancêtre Saul Arek avait œuvré à retrouver des mondes historiques et perdus, datant de l’Âge d’or de la République, que les archives des Jedi ne pouvaient pas ou plus localiser. Sûrement à cause des connaissances incomplètes ou détériorées par les précédentes guerres, cela dit. En tout cas, il a permis à l’Ordre de relocaliser la planète Tython et sa voie d’accès à travers les profondeurs du Noyau, permettant ainsi de mettre à jour les données manquantes et obsolètes sur la situation de la planète. Ces données certifient que Tython est encore et toujours habitée par une population stable et native de diverses espèces communes et présentes depuis des millénaires. Par ailleurs, figure-toi que maître Gaah’ris et Kalaen Solar revenaient tout juste d’une mission diplomatique sur Tython avant de venir au conclave de Naboo : ils ont certifié que la planète était bel et bien peuplé et civilisé depuis tout ce temps, même sans contact constant avec d’autres mondes.
    Calyste : - À combien est estimée la population globale et quel est le niveau technologique là-bas ?
    Perseus : - Les chiffres récentes recensent environ 65 millions d’habitants sur toute la planète, avec une concentration totale sur le continent de Talss et autour de la vallée fluviale de Tythos. Ce sont principalement des foyers ruraux, interurbains et nomades qui se composent d’humains, twi’leks, togrutas, mirialans, zabraks et d'autres espèces ancrées depuis des éons. La plupart sont des artisans, des commerçants, des ouvriers ou simplement des fermiers, des bergers et des agriculteurs.
    Calyste : - Y a-t-il un gouvernement planétaire qui les dirigent et les protègent ?
    Perseus : - La planète et ses habitants sont unis et égaux sous l’autorité de l’Autarchie Tythanique. C'est une autocratie parlementaire autonome qui est administrée par un conseil d’anciens et un maréchal-administrateur. Il a été reconnu depuis plusieurs siècles que l’Autarchie figurait officiellement comme un État souverain et qu’elle n’avait aucun compte à rendre à la République ou à l’Empire. Elle entretient néanmoins des échanges socio-économiques avec la République mais elle restreint ses relations avec le reste de la galaxie.

    Toutes ces informations permettent à la jeune métisse de se faire une idée de la planète : Tython semble être un monde lointain et détaché de l’espace intersidéral normal de la République, un état planétaire indépendant avec une population minime mais stable et c’est un haut-lieu de la culture mythologique autour de la Force. Elle soupçonne Perseus de porter un intérêt particulier à cette planète pour son histoire ancienne avec les Jedi mais elle croit toutefois qu’il n’aurait pas eu que ce critère-là pour la choisir. Et surtout, elle se remémore les paroles de la maître Jedi Terrik sur sa sensibilité latente à la Force ; et si jamais leur premier enfant était à son tour sensible, qu’il lui fallait un environnement adapté…

    Calyste : - Percy, tu penses que Tython serait le meilleur choix pour aller fonder notre foyer ? Si jamais, par le plus grand des hasards, nous aurions un enfant qui hériterait de nos deux sensibilités à la Force ?
    Perseus : - Eh bien… Si on oublies qu’elle est plus que réputée pour son environnement luxuriant et sauvage avec un climat imprévisible provoquant des tempêtes et des orages selon la conjonction de ses deux lunes… Je pense sincèrement que Tython pourrait être l’endroit le plus à même de répondre à nos attentes.
    Calyste : - C’est aussi ce que je me suis dit, mais je voulais avoir ton avis. (Elle marque un blanc pour réfléchir.) Tu crois qu’ils ont des institutions religieuses là-bas ?
    Perseus : - La religion officielle sur Tython est celle de l’Église de la Force. Il y a même un temple public, au sein de l'évêché dans la capitale planétaire Tythania, même si les habitants visitent l’ancien Temple Jedi dans le col au-dessus de la vallée.
    Calyste : - Alors on est d’accord pour Tython.

    Perseus sourit à sa jeune amie en acquiesçant d’un hochement positif de la tête.

    Perseus : - On est d’accord pour Tython.

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    jeudi 09 juin 2022 - 17:14 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XX.2. – L’épreuve d’un Gardien dans l’âme.


    Ossus, dans les entrailles du Temple Jedi réaménagé – Pendant ce temps…

    Les choses commencent sérieusement à évoluer dans la réorganisation des Jedi depuis que la reconstruction et le réaménagement du vieux Temple d’Ossus avance avec une grande motivation et une solide collaboration entre les membres restant de l’Ordre actuel et les habitants ysanna de la ville de Knossa. L’antique et immémorable ziggurat de pierre, de ferrobéton et de permaverre retrouve petit à petit son aspect et sa structure d’antan pour redevenir un centre d’influence solide et stable pour l’organisation multimillénaire liée à la Force. Les travaux de reconstruction prennent beaucoup de temps et les matières utilisables pour colmater les vieilles cicatrises de guerre et de destruction sont acheminées par relais de deux heures par d’autres habitants qui reviennent régulièrement des carrières.

    Un tiers des membres Jedi étant chargés et déterminés à travailler à la reconstruction du temple, les deux tiers restants poursuivent leurs activités quotidiennes et régulières au sein de l’ordre comme si rien n’avait perturbé la monotonie de ces deux décennies passées. L’intérieur du temple fourmille donc de membres confirmés et compétents qui vont et viennent dans les salles, niveaux et arcades de l’infrastructure pour pratiquer leurs tâches liées à la recherche des savoirs, la méditation, la manipulation de la Force et l’apprentissage des cadences au sabre-laser. Les quelques padawans et novices encore actifs dans l’enceinte du temple continuent eux aussi leur formation basique afin d’espérer rejoindre les rangs de leurs aînés et contribuer à renforcer leur organisation face à la menace grandissante des Sith revenus.
    Les vestiges de l’Ancienne Bibliothèque d’Ossus sont accessibles à tous et pour tous, malgré que certaines parties du haut-lieu sont restreintes par les chantiers en cours, afin que novices, apprentis et membres actifs puissent apprendre, se cultiver et rechercher divers sujets de la connaissance globale et étendue de la galaxie pour approfondir son rôle de garant de la paix et de la démocratie. Les datalivres et holocrons rangés dans les étagères et rayonnages sont encore aussi nombreux que ne le sont ceux des archives du Temple de Coruscant, qui elles-mêmes avaient évoluées à partir des archives réunies d’Ossus avant Yavin. Les grandes et nombreuses connaissances sauvegardées de l’Ordre Jedi ont donc plus ou moins repris leurs emplacements originels, avec en supplément un peu de place réquisitionnée par les plantes et arbustes locaux qui servent de prolongation à l’omniprésence de l’immense arbre-monde qui trône sur la ziggurat.

    Kalaen Solar est actuellement dans l’Ancienne Bibliothèque, revenu depuis quelques jours de la mission d’intervention suite au conclave de Naboo, et il passe de longues heures entre les étagères et rayonnages de datalivres pour étudier (avec une motivation et un intérêt vivace mais nonchalant) un sujet qui l’intrigue depuis peu et l’interroge sur la manière dont il pourrait approfondir sa perception du rôle de Jedi Gardien.
    Il est aujourd’hui, de bonne heure, plongé dans la consultation de deux à trois datalivres sur la planète Tython et sa culture multimillénaire approfondie mais il ne semble pas trouver de quoi répondre à ces questions intérieures ou lui donner une piste sûre à explorer. Et alors qu’il est plongé dans sa lecture, il sent à peine la présence de la jeune maître Jedi kuati et blonde qui vient s’approcher de lui.

    Tyria : - Je ne t’imaginais pas aussi studieux dès notre retour. Tu cherches un bon livre à lire, Kalaen ?
    Kalaen : - Je ne serais pas contre un bon roman à lire le soir avant de me reposer, mais ce n’est pas le cas. Je suis comme tu le dis en plein recherche et étude, afin de compléter quelques lacunes et réflexions sur un sujet qui me tient de plus en plus à cœur ces derniers temps. Enfin, de manière préventive et perspective.
    Tyria, lorgnant sur le titre du datalivre : - Ben voyons… Alors comme ça tu t’intéresses à Tython maintenant ?
    Kalaen : - Ma visite sur la planète en accompagnant maître Gaah’ris a fini par me donner matière à réfléchir et méditer sur l’intérêt que représente ce monde lointain du Noyau et si longtemps reclus des mémoires.

    Il range l’ouvrage qu’il consultait, de manière minutieuse et respectueuse, puis il dirige vers les tables centrales où les visiteurs et lecteurs peuvent utiliser les postes de terminaux de la bibliothèque pour accéder au réseau de données étendues des archives Jedi.

    Tyria, derrière lui et sur ses talons : - Que souhaites-tu apprendre dans tes recherches sur Tython ?
    Kalaen, neutre et pensif : - Tout, et rien en particulier. Je cherche à étendre mes connaissances sur la planète afin de mieux comprendre ce qu’elle pourrait apporter à l’Ordre, pour mon point de vue personnel, mais aussi pour en apprendre davantage sur l’Ordre Ancien des Whills.
    Tyria, perdue et pensive : - « L’Ordre ancien des Whills »… Il me semble que cette organisation neutre et spirituelle liée à la Force n’existe plus officiellement et subsiste uniquement au travers de l’Église de la Force, seule grande institution religieuse et neutre officialisée et reconnue à l’échelle galactique. En quoi cet ordre antique s’intéresse-t-il et quel est le rapport avec Tython ?
    Kalaen, s’installant à un poste de terminal : - Maître Gaah’ris et moi avons appris que l’ordre des Whills existe et perdure encore sur la planète Tython, comme branche patrimoniale et ancestrale de l’Église pour veiller sur l’équilibre de la Force et la préservation de la planète. Il reste quelques membres actifs, tous natifs de la planète mais latents dans l’usage de la Force, et ils entretiennent un fonctionnement similaire à nos gardiens et nos sentinelles mais avec une déontologie plus proche des anciens Je’daii et un rapport intergénérationnel de veille sur la stabilité naturelle de Tython. C’est comme ces gardes des Whills étaient revenus plus de trente millénaires en arrière mais tout en restant observateur de la société galactique en pleine évolution et des périodes troublées. Leur seul membre utilisateur agrégé de la Force et maître dans les arts occupe constamment et indéfiniment une place recluse et reculée dans le col de Tythos pour veiller à la fois sur l’ancien Grand Temple Jedi, la planète entière et contempler la Force longtemps et de loin.
    Tyria : - Tu sembles accorder de l’importance à cet ordre monastique ancien mais oublié, mais tu ne dois pas en faire une obsession pour autant. Les gardiens des Whills n’ont rien de comparable à nous autres Jedi et leur existence ne reposent que sur l’interprétation de la Force en retrait constant du reste de l’univers. Pour un futur Jedi Gardien pour toi, il est essentiel de ne pas se limiter à une vision ou un bord spécifique.
    Kalaen : - C’est pourtant en comprenant comment ils fonctionnent que je pourrais peut-être mieux exercer mon rôle de garant de la paix. Les Jedi d’antan ont longtemps pensé que leur dogme était la première et principale voie de comprendre et d’exercer la Force, ce qui les a conduit à leur perte. Les Je’daii ne sont peut-être plus qu’un très lointain souvenir de la genèse de notre ordre, mais certains aspects de leur dogme et de leur interprétation de la Force méritent d’être repris pour en tirer des outils bénéfiques.

    Le jeune padawan se rend compte que son amie commence à l’observer avec un regard embêté et troublé. Il s’attend donc à ce que la jeune kuati blonde lui fasse une de ses remarques désobligeantes, soucieuse mais surtout sceptique et blasée par son obstination à s’intéresser à cette organisation obsolète.

    Tyria, bras croisés : - Je commence sérieusement à m’inquiéter Kalaen, en pensant que ton maître est en train de déteindre sur toi et que tu vas à ton tour passer ta vie à explorer les diverses légendes Jedi.
    Kalaen : - Maître Gaah’ris est bien plus du genre à aller de monde en monde pour redécouvrir les secrets de la mythologie de la Force, contrairement à moi qui préfère agir pour le présent et l’avenir. Si je m’intéresse au fonctionnement des gardiens des Whills et leur philosophie réactualisée, c’est pour trouver d’autres outils complémentaires pour approfondir mes capacités de Gardien et mon style de défenseur.
    Tyria : - Eh bien tu devras reporter tes recherches personnelles sur les gardiens des Whills et leur fonctionnement actuel calqué sur les anciens Je’daii, parce que je suis venu te dire que tu es attendu dans la Salle de l’Arbre-Monde. Les membres du Conseil veulent te parler, d’un sujet important.
    Kalaen, surpris et inquiet : - C’est grave ?
    Tyria : - Si tu crois que je vais te vendre la mèche avant qu’ils ne te disent le but de ta convocation, tu peux toujours aller courir un marathon le long de l’équateur d’Ossus. Je me suis déplacé en personne pour aller te prévenir et te saluer entretemps, depuis le conclave sur Naboo, et j’aimerais bien en finir avec cette histoire pour pouvoir retourner à des occupations plus importantes à faire. Comme ruminer mon deuil.
    Kalaen, moqueur : - Ou piquer des crises d’hystérie ?
    Tyria, acquiesçant : - Ou piquer des crises d’hystérie, évidemment. Alors bouge ton fion et suis-moi.
    Kalaen : - Bien cheffe.

    Kalaen se lève donc de son siège, ferme sa fenêtre de recherche et suit la jeune maître Jedi kuati pour quitter les murs de la bibliothèque et rejoindre ceux de la salle centrale du temple.

    ***
    C’est donc dans la Salle de l’Arbre-Monde, aux pieds de l’immense tronc plurimillénaire et majestueux du grand arbre géant de feu Ood Bnar, que les membres du Haut-Conseil Jedi actuel sont assis dans leurs sièges respectifs en cercle et président la séance de ce jour en jugeant et apostrophant d’une manière neutre et posé le jeune Kalaen Solar qui vient d’arriver il y a deux minutes après dix longues minutes de marche.
    Il fallut aussi un moment pour que Tyria Sarkin prenne place dans son siège, à la droite de son ancien maître, et à la gauche de l’aînée Naberry qui est aussi l’actuel Grand Maître.

    Padmée Naberry : - Sois le bienvenu parmi nous, padawan Solar. Nous te remercions d’avoir répondu à notre appel en ce milieu de matinée, et ce pour entendre ce que nous avons à te confier.
    Kalaen : - Tout le plaisir est pour moi, maître Padmée. Il est rare que je ne sois pas convoqué directement par le Conseil et sans être accompagné ou aux côtés de mon maître.
    Kaarde Naberry : - Ceir Gaah’ris n’aura pas à se déplacer pour cette fois-ci et nous tenions tous à te parler uniquement, afin que tu comprennes que nous attendons de toi quelque chose de particulier.
    Clickman Terrik : - Il reste tout de même quelques légers détails à régler concernant cette situation, comme le fait qu’il agit encore et toujours d’une manière bénévolente sans filtre ni neutralité envers les gens.
    Remeyodi : - C’est ce qui fait néanmoins sa spécificité et son talent à défendre les différents concitoyens de la République et des régions extérieures, en permettant à la plupart de montrer un visage plus tolérant, soucieux et ouvert des Jedi. L’abnégation signifie aussi se soucier du bien-être d’autrui et de préserver les valeurs humaines, en agissant parfois individuellement au lieu d’agir pour le plus grand nombre.
    Clickman Terrik : - Avec de la pondération et une absence d’attachement tout de même. Son devoir est de garantir la paix, la justice et l’équité pour tous et non de défendre ouvertement la cause d’un Bien suprême qui l’incite à chevaucher légèrement sur notre déontologie immémorable et prendre des risques.
    Doc Terrik : - Il existe de nombreuses manières d’interpréter et de défendre la voie des Jedi sans forcément suivre à la lettre le Code Jedi. Faire preuve d’astreinte ou de rigueur n’empêche pas de faire preuve de bonté et d’humanisme auprès de certains individus et groupes ou d’avoir un avis désintéressé qui ne va pas toujours dans le sens des lois de la République. Je ne reproche donc rien aux principes du jeune Solar.
    Kaarde Naberry : - Revenons-en où nous en sommes, voulez-vous ? Kalaen, nous avons pris en compte les efforts que tu as apporté dans l’intervention contre les pirates lors du conclave de Naboo et les avis des citoyens secourus sur ta capacité à les avoir défendu. Nous avons pris le temps de méditer sur la question et nous souhaiterions parler avec toi de la suite des évènements.
    Padmée Naberry : - Tyria, que peux-tu nous dire à son propos qui puisse informer de son rôle de Jedi ?

    La jeune blonde kuati prend une posture assise et inclinée en avant du bassin en croisant les bras sur les genoux, tout en soupirant de devoir gaspiller des mots et de la voix malgré qu’elle souhaite témoigner en faveur de son ami et pour son avancée en tant que membre de l’ordre.

    Tyria : - Bah, Kalaen est effectivement un partisan actif du Souverain Bien par tous et pour tous. Au point que ses actions et ses paroles vont permettre à des innocents anonymes d’être défendus, et compromettre parfois la logique et l’intégrité d’un régime local par défaut de faire passer la vie avant l’ordre. Pas plus tard que ce matin, je l’ai trouvé à la bibliothèque en train d’effectuer des recherches sur la philosophie Je’daii et sur le fonctionnement des gardes des Whills à notre époque. Sa visite de Tython l’a perturbé, à mon avis. Mais hormis sa philosophie plus qu'altruiste et son intérêt pour l’ordre antique tythan, il s’avère être un défenseur dévoué, un brillant bretteur et sa maîtrise de la Force s’est développée vers de bonnes voies. Kalaen n’a peut-être pas l’air de devenir un Jedi comme tous, mais il a au moins le mérite de prouver qu’il agit comme on attend d’un vrai Gardien en ces temps troublés. C’est autant la Jedi que l’amie qui parle.
    Kaarde Naberry : - Qu’est-ce que tu espères gagner en explorant les méthodes des Je’daii, Kalaen ?
    Kalaen : - Je ne vais pas vous cacher que j’ai grandement réalisé mon parcours de Jedi vers une fonction plus équilibrée et polyvalente du Gardien, afin de pouvoir servir de mon mieux la République et ses concitoyens, mais aussi les individus de tout genre qui mérite de connaître le bonheur sans dépendre d’un carcan ou d’une justice absolue. Mon intérêt pour l’ordre antique des Whills et les anciens Je’daii me permet de comprendre la Force, mais aussi mon futur rôle sous d’autres angles, avec pour objectif ultime de rendre justice et équité auprès de quiconque sans prisme et de manière à prôner un équilibre naturel et vivant.
    Remeyodi : - Entremêler les arts Jedi à ceux des Je’daii n’est pas sans conséquences, jeune Solar. Un esprit ouvert et enrichi de divers angles peut servir à mener à bien son devoir, mais la polyvalence possède aussi ses limites et certaines situations demandent à faire preuve de plus de fermeté que de générosité. Il suffit que tu te méprennes sur tes impressions de la philosophie je’daii pour finir peu à peu dans les mailles intraitables du côté obscur.
    Doc Terrik : - Les Je’daii pensaient avoir compris la Force mieux que quiconque, prônant un équilibre entre la lumière et les ténèbres en raison de leur interprétation uniquement basée sur la nature de Tython. Ils ont été les premiers avant nous à connaître un schisme qui a déchiré leurs rangs sur cette notion d’équilibre. Mais même aujourd’hui encore, ils sont reconnus pour avoir permis à nous autres Jedi de comprendre que la Force claire ne peut exister sans être contrebalancé par la Force sombre et inversement. Vouloir reprendre les anciennes voies pour les adapter aux nôtres ne signifient pas forcément devenir un bon Jedi.
    Padmée Naberry : - J’estime que Kalaen est parfaitement conscient de l’écart philosophique et pédagogique entre nos prédécesseurs je’daii et notre nouvel ordre. Qu’il s’intéresse aux arts d’antan pour s’instruire et mieux construire son jugement ne perturbe en rien qu’il a su prouver sa valeur durant ces dernières missions. Mener un juste combat est le lot de chaque Jedi Gardien et aucun ne se bat de la même manière pour défendre les valeurs de la République. En cela, je pense que tu mérites que nous t’accordions l’opportunité de démontrer que tu as su retenir et appliquer le fruit de ton parcours, padawan Solar.

    Le jeune humain est surpris-perplexe-intrigué par cette nouvelle, supposant intérieurement que sa convocation auprès du Conseil aboutisse finalement à l’accès aux épreuves Jedi.

    Kalaen : - Vous souhaitez me mettre à l’épreuve, maîtres Jedi ?
    Kaarde Naberry : - Nous n’avons pas déclaré que tu serais évalué mais que tu devras mettre en application ton apprentissage dans une mission que tu effectueras seul. Contrairement aux précédentes fois où tu n’étais envoyé que pour remplacer ou soutenir quelques-uns de nos chevaliers dans leur travail, la tâche qui t’incombe implique que tu seras seul et maître de tes décisions.
    Padmée Naberry : - Kalaen Solar, il a été décidé que tu serais envoyé sur la planète Corellia, dans le centre-ville de Coronet, afin de participer et supporter les forces planétaires de l’ordre dans une campagne organisée d’intervention contre un groupuscule d’insurrection anarchiste. Les renseignements rapportés par le bureau local sur Coruscant indiquent que les insurgés mènent une révolution d’usure sur place et font preuve de violence et de maltraitance sur de nombreux civils. Les forces locales de police sont débordées et l’armée sectorielle de la République manquent d’effectifs, sans oublier que les Jedi Corelliens restent en retrait pour s’occuper de soigner les blessés, civils comme soldats.
    Kalaen : - Je devrais donc m’occuper d’intervenir sur le terrain pour stopper le mouvement de l’insurrection et secourir tous civils qui subiraient leurs actes de violence. Pensez-vous que seul je serais à la hauteur ?
    Padmée Naberry : - L’insurrection anarchiste a beau être d’une violence inouïe, les membres anarchistes qui la mènent ne sont qu’une cinquantaine tandis que les forces de l’ordre comptent encore une quarantaine de soldats actifs et tenaces. La seule difficulté résidera dans le fait que les anarchistes possède, nul ne sait comment, de matériel militaire encore opérationnel et de véhicules d’assaut. Ta présence devra donc se positionner de manière à contrebalancer la puissance armée des insurgés et les affaiblir.
    Kaarde Naberry : - La manière dont tu gèreras cette intervention, en tant que soutien et/ou pilier, déterminera de l’avancée de ta progression au sein de l’Ordre. Nous verrons ainsi quel genre de défenseur de la République tu es et de quelle manière tu pourras contribuer à l’identité des Jedi.
    Padmée Naberry : - Penses-tu te montrer à la hauteur de nos attentes, Kalaen Solar, en sachant que tu es proche ou pas de devenir un membre confirmé de notre ordre en reconstruction ?

    Ce dernier reste silencieux pendant un moment et médite sur la question, avant de répondre…

    Kalaen : - Je ferais ce qui est en mon pouvoir et mon devoir de Jedi pour arrêter l’insurrection et ramener l’ordre et la paix dans le centre de Coronet. L’équilibre et le bien-être de sa population en dépend.

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    Chapitre XXI.1. – L’avenir dépend du présent.


    Ganthel, maison de la famille Arek – Le lendemain…

    La vie continue d’exister et de s’épanouir sur l’hémisphère nord-méridienne de la planète Ganthel, autant pour la faune native qui profite des forêts, vaux et monts préservés. Une telle biodiversité permet à de nombreuses générations, herbivores comme carnivores, de se perpétuer que pour les espèces intelligentes civilisées qui contribuent à faire progresser leur environnement socio-économique et technologique ; ces dernières s’efforcent de garder des liens étroits et durables avec la nature. La mégalopole de Corecity, capitale de la planète, continue de se dresser dans le paysage telle une citadelle urbaine grisante et métallique que l’industrie recouvre de suie, mais sans plus impacter ses périphéries naturalisées où les villes modestes et villages sont agréables à vivre et à habiter pour quelques générations supplémentaires.

    La petite ville périphérique à l’ouest de la capitale est plongée dans un calme matinal assez long et imperturbable, si ce n’est pas les ronflements sourds des moteurs anti-grav des véhicules ou le grondement lointain des grandes machines foreuses dans les immenses carrières de kelerium, et il fait encore un peu nuit avec à l’horizon les premières lueurs solaires quand le jeune natif de la famille Arek quitte la demeure pour aller faire une petite promenade. Perseus s’est levé de très bonne heure pour se réserver un moment de solitude et de plénitude dans le parc pas loin, avant de prendre le dernier repas auprès de sa famille et de prendre ensuite la route pour retourner sur Coruscant.
    Il marche en inspirant et en expirant l’air frais et doux de l’aube avenante, ses pensées filtrées par un vide dans sa tête tandis qu’il marche tranquillement vers la direction du parc de la ville. Un simple quart d’heure à marcher pour ensuite arriver à proximité d’un banc public, vierge de présence et de passage, et il s’accorde la peine de grimper dessus pour s’asseoir à même la sommet du dossier ferrobétonné du meuble d’extérieur. Personne n’est de sortie à cette heure-ci et aucune contravention ne lui sera faite avant que la premier quart du soleil n’apparaisse dans le ciel découvert. Il profite donc de ce moment pour prendre place sur le dossier, poser ses pieds bottés à même le siège et observer devant lui l’endroit dépourvu d’activité.

    L’aube ne tardera pas à terminer de poindre dans une ou deux heures mais c’est amplement suffisant pour Perseus afin de profiter de cette tranquillité matinale et de se perdre presque dans ses pensées actuelles. Son seul et unique moment depuis cette dure semaine, où il n’a pas cessé de profiter de Calyste et de sa mère tout en évitant de se confronter à son père ; tant de bon moments passés mais de projections en pleine construction qu’il doit mettre en œuvre, à présent que le voilà certifié qu’il fait partie des officiers de son service paramilitaire du gouvernement. Une fois rentré à Coruscant, il aura beaucoup de pain sur la planche pour appliquer et respecter ses nouveaux engagements en tant que major mais il se doit aussi de faire savoir à ses supérieurs qu’il compte les partager avec ses projets personnels.
    L’idée de véritablement concrétiser sa relation récente avec Calyste est peut-être un peu trop anticipée mais il souhaite lui aussi que cela dure de manière authentique : tous les deux prévoient de venir s’établir sur Tython afin de fonder leur propre foyer et de devenir un couple uni, mais cela prend du temps et implique que les proches en soient avertis pour ne pas prêter à confusion.
    Perseus n’a pas arrêté d’y penser pendant ces derniers jours et cela lui remue tellement le cerveau que l’idée de prendre l’air dès l’aube lui permet adéquate. Et alors qu’il se pense seul à cette heure-ci dans le parc pour accueillir le calme naturel de l’environnement qui l’apaise, il sent que quelqu’un d’autre s’approche de manière simple et nonchalante vers le même banc pour s’installer normalement dessus et prendre lui aussi un peu l’air du calme matinal. Sans l’indiquer facialement et gestuellement, le jeune Arek s’étonne de découvrir que son paternel est levé aussi tôt et sorti pour venir le rejoindre.

    Perseus, sans le regarder ni quitter des yeux l’horizon : - Je croyais que tu étais de service et que tu ne m’adresserais plus la parole pendant très longtemps. Qu’est-ce qui t’a fait tomber du lit exactement ?
    Vatem, d’un ton neutre mais posé : - Tout comme toi je profite d’une permission et d’un jour de repos, après avoir fait toutes ses journées à servir la garde et veiller au Sénat. Quant à savoir ce qui m’a fait sortir de mon lit de si bonne heure, une intuition que tu allais profiter de l’aube pour te changer les idées.
    Perseus : - Tu t’es levé exprès pour moi, pour me sermonner de nouveau ou pour autre chose ?
    Vatem : - Pour qu’on puisse parler d’adulte en adulte, Perseus.

    Le jeune Ranger pivote sa tête vers le côté droit pour lui faire face, conscient que c’est bien la première fois depuis son enfance que son propre père décide de prendre les devants pour converser avec lui. Il reste toutefois sur ses gardes puisqu’il s’attend à l’entendre lui reprocher toutes les choses qu’il a faites et qui n’allait pas dans le sens voulu de son père. C’est toutefois en le voyant sorti en tenue civile et décontractée, avec une légère ressemblance voulue à sa combinaison de service, qu’il se demande s’il n’aurait pas changé d’attitude subitement depuis leur dernière dispute. Il le voit même sortir de sa poche droite de veston un paquet rectangulaire et fin en plastoïde léger cyan, ouvrant le couvercle plié en biais pour en sortir une tige longue de dix centimètres sur trois millimètres. Perseus reconnaît immédiatement la sucrerie en voyant l’enrobage marron foncé de la tige de biscuit croquant.

    Perseus, surpris et amusé : - Tu continues de grignoter ces mikha’do, à ton âge ?
    Vatem, en portant le mikha’do à ses lèvres : - Je n’ai jamais vraiment arrêté d’en prendre, depuis ma plus tendre enfance tu sais. Ta grand-mère disait que c’est mieux que ces saletés de bâtons-de-la-mort, et ta mère me tuerait si elle s’aperçoit que je continue d’en prendre à cause de mon diabète. (Il tend le paquet en se pivotant presque sur sa gauche.) Tu en prends un ?
    Perseus : - Pourquoi pas, ça fait longtemps.

    Il en saisit un et il le porte à ses lèvres pour en grignoter un bout supérieur, mâchant bien sa part pour raviver en lui le souvenir de cette gourmandise datant de son enfance à lui aussi ; il se remémore aussitôt ces petits moments presque éclipsés où les entraînements rares avec son père se terminaient toujours avec un mikha’do en guise de réconfort. Et à chaque fois, à chaque fin d’exercice ou de parcours, c’était toujours son père qui lui proposait un de ses mikha’do pour finir en beauté. Perseus a l’impression de presque retrouver une part d’enfance oublié au fond de lui, avec la nostalgie de ces rares moments avec son père.

    Vatem, fixant l’horizon et machant lentement son mikha’do : - C’est donc aujourd’hui que tu rentres, hein.
    Perseus : - Il était prévu que je passe seulement que quelques jours à la maison, histoire de vous revoir et récupérer d’autres bricoles, puis de me consacrer à d’autres choses pour ma nouvelle fonction. Et puis maintenant que vous savez, maman et toi, que je passe du temps avec Calyste… je compte penser à l’avenir.
    Vatem : - J’imagine bien que tu auras fort à faire avec ton statut de major. Un peu comme ton grand-père quand il est parvenu à ce grade, avec des responsabilités et des missions supplémentaires dans son travail. On a dû te charger dans tes tâches de former à ton tour les prochaines recrues entre telle mission, n’est-ce pas ? De manière à transmettre la dure réalité de ton métier aux futurs casse-cou impatients de jouer aux héros et aux bons samaritains. Ton grand-père ne manquait pas de remettre ces recrues à leur place.
    Perseus : - Le général Pellian estime que je devrais commencer à envisager de composer et diriger un escadron de Rangers de la République, en sélectionnant des jeunes éléments qui pourraient se battre et défendre la cause sous ses ordres mais aussi pour que je comprennes ce que cela implique d’être meneur.
    Vatem : - C’est ce qui attend la plupart des officiers de terrain généralement. Moi-même je me dois en tant que second adjudant de la Garde de montrer l’exemple aux nouvelles têtes et de les guider sur la bonne voie, tant que ceux-ci seront sous mes ordres. Et encore je ne le fais que lorsqu’on me le demande. Pour toi Perseus, on semble attendre de toi que tu deviennes peu à peu un meneur confirmé dans les forces du BSR.
    Perseus : - Certes. Mais il me faudra aussi agir en collaboration avec le bureau Jedi de Coruscant, avec qui je devrais faire office d’intermédiaire entre la Sûreté et leur Ordre. J’ai donc la double-responsabilité de montrer l’exemple, avec la constitution de cet escadron et la coordination avec les actions des Jedi.

    Il croque de nouveau son mikha’do à moitié mangé, laissant en suspens son propos avant de reprendre.

    Perseus : - La destruction du Temple Jedi, le départ de l’Ordre loin de Coruscant et la réémergence des Sith après toutes ces années de paix et de cohabitation avec les autres forces de la Fédération, les systèmes membres de la République sont remontés à vif pour leur insécurité et leur économie menacée à tel point qu’on accuse l’État de n’avoir pas su empêcher le mouvement de se produire. Et les Jedi perdent la confiance des représentants de mondes influents qui les accusent de se reposer sur leurs lauriers de guerre. C’est pour ça que je me demande sans cesse, avec mes premières heures aux côtés des membres du bureau Jedi, de quelle manière je pourrais proposer de valoriser et de renforcer durablement cette collaboration pour que les tensions à leur encontre s’affaiblissent. Sauf que plus j’y pense, moins je trouve de solution.
    Vatem : - Y penser maintenant alors que tu n’as pas encore pris tes nouvelles fonctions ne t’aidera pas à trouver les bonnes solutions, vois-tu. Crois-tu vraiment que les Jedi anticipent tout ce qu’ils doivent faire ou entreprendre pour le futur ? J’ai beau ne pas tant les apprécier pour leur mysticisme et leur déontologie, j’ai rencontré de loin suffisamment de Jedi pour te dire qu’aucun n’était capable de prédire l’avenir. Tout comme eux, je me contente avant tout du présent avant de préparer l’avenir. Il est inutile de se précipiter dans ce que l’on entreprend si on ne sait pas de quoi sera fait le jour suivant, ce qui implique que tu n’es pas obligé de penser à ces problèmes maintenant alors que tu es encore en permission.
    Perseus : - J’en déduis, à t’entendre parler, que tu me dis cela en connaissance de cause. Je vais tâcher de suivre ton conseil, de manière à bien intégrer ma nouvelle fonction.

    Un autre silence s’installe pendant cinq minutes, tous deux fixant au loin la ligne d’horizon où l’astre solaire commence de plus en plus à grimper dans la voûte céleste pour mettre fin à la nuit et ouvrir la journée.

    Perseus : - Je compte déménager d’ici peu de temps, dès que j’aurais pris mes aises à mon poste.
    Vatem : - Tu quittes ton appartement uniquement, ou Coruscant elle-même ?
    Perseus : - On s’est décidé avec Calyste que le mieux serait d’aller vivre sur une autre planète pour mieux construire notre couple. On prévoit de se rendre sur Tython, dans le Noyau Profond.
    Vatem : - Ce n’est pas vraiment la planète la plus civilisée que j’aurais conseillé pour bien vivre mais au moins tu pourras rester à proximité de la capitale et de notre maison. La région est assez dangereuse avec ses imprévisibles trous noirs et vecteurs magnétiques, mais Tython a l’avantage d’être bien placée.
    Perseus : - Tu sais, plus je t’entends me parler et plus j’ai l’impression que tu te mets à tolérer ce que je dis et ce que je fais. Notre dernière conversation n’était pas sur de bonnes bases et ressemblaient aux dernières qu’on a toujours eu, depuis la mort de Grand-mère et mon départ de la formation de garde. Pourquoi ce soudain changement maintenant ?

    Vatem se contente de sortir un autre mikha’do de son étui personnel et le porte à ses lèvres, imitant à nouveau une fine cigarette qu’il ne fumera pas, et il expire en cherchant bien ses mots. Le temps de réflexion lui prend seulement deux longues minutes, auxquelles Perseus patiente volontiers pour l’entendre s’expliquer sur son comportement soudain plus sympathique.

    Vatem, le mikha’do coincé à la commissure droite : - Je commence à me faire vieux Perseus. Je me suis consacré corps et âme à servir la République et son assemblée en les protégeant, en veillant à leur sécurité et à leur survie parce que leurs voix sont celles du peuple. Et je me suis tellement consacré à ma fonction que j’en ai négligé le bien-être de ma famille, dont notre relation père-fils où j’ai bâclé ton enfance. Je reprochais à ton grand-père de trop faire passer son travail avant les siens, mais j’avais tort parce qu’il était là pour moi et qu’il m’a accompagné pour le meilleur et pour le pire. Moi j’ai pensé de manière égoïste et surréaliste que tu suivrais mes pas, croyant pouvoir en finir avec cet héritage que je trouvais obsolète et interminable à mon goût. Je pensais bêtement te façonner à mon image, et j’ai conscience que ce n’était pas la meilleure chose à faire. Comme tu le sais, entrer dans la Garde sénatoriale était un doux rêve que je travaillais à réaliser et c’était pour moi la seule véritable manière d’incarner l’ordre et la sûreté dans la galaxie. Et alors que j’avais réussi haut-la-main la formation, je commençais à croire que tout était possible et que j’aurais réussi à mettre notre famille sur un chemin plus sûr et paisible grâce à ce métier. J’étais aveuglé par l’honneur de l’armure et le prestige du panache. Avec le recul, je sais à présent ce que ça fait de voir sa famille se détériorer au profit de ce prestige d’opérette.
    Perseus : - Grand-père me disait souvent que tu étais têtu et borné quand il s’agissait de la garde. Tu idéalisais tellement d’appartenir à la garde que ça te montait à la tête. Et qu’un de ces jours tu te retrouverais tout seul à force d’entretenir cet idéal. Et encore, maman t’a épousé pour ta forte tête.
    Vatem : - Je ne peux pas donner tort à ton grand-père sur ce coup-là. La Garde sénatoriale représente une part de ma vie sur laquelle je me suis beaucoup investi et je mets du cœur à l’ouvrage, surtout pour que ces hommes et femmes restent en vie sous ma responsabilité. Il me disait que je devenais trop unilatéral sur la vision de mon métier, que le valoriser comme je le faisais était faire preuve d’arrogance même si je faisais partie du cercle interne de la défense gouvernementale et que le salaire était bien payé. Quant à ta mère, elle me narguait souvent en-dehors de l’académie en disant que j’étais le « bon petit garde » respectueux des règles et cela avait le don de m’exaspérer, même si je trouvais que c’était sincère et juste. Elle t’a raconté les détails de notre rencontre, n’est-ce pas ? Puisque je n’étais pas disposé à en discuter auparavant.
    Perseus : - Sa version à elle dit qu’elle te taquinait pour voir comment tu réagirais aux critiques et aux moqueries, vu que la plupart des autres filles de l’université considéraient bêtement les aspirants-gardes avec intérêt et que quelques-unes te tournaient autour. À force de te narguer et de se moquer de toi, tu es venu à sa rencontre et tu aurais commencé à lui en faire voir de toutes les couleurs.
    Vatem : - Je m’étais dit que la meilleure façon de contre-attaquer était d’entrer dans son jeu. Je l’ai menacé que désormais je l’aurais à l’œil et que je ne laisserais pas ridiculiser par une civile ignare et ringarde. Elle a évidemment pris mouche et c’est comme ça que nous nous sommes critiqués mutuellement, jusqu’à nous rapprocher et nous décider à nous mettre ensemble. Personne, à part tes grands-parents, n’imaginaient que nous finirions ensemble à force de se chamailler et de se dire du mal. Ta grand-mère avait prédit que tu hériterais sûrement de l’imprudence de ton grand-père et de l’entêtement de ta mère. Elle avait raison.
    Perseus : - Elle aurait souhaité qu’on ne se dispute pas à cause de nos choix de carrière ou de philosophie de vie, même après qu’elle a quitté ce monde. Grand-père respectait son choix et je faisais en sorte de le respecter aussi, mais c’était plus compliqué quand tu décidais de but en blanc de ce que je devais devenir.

    La montée longue et lente de l’astre solaire indique à présent qu’il sera bientôt l’heure à tous de se réveiller.

    Perseus : - Pour une fois dans cette vie, tant que je t’ai encore à proximité, j’aimerais qu’on oublie nos querelles et nos divergences pour redevenir un père et un fils qui s’aiment. Je ne suis peut-être pas devenu un garde du Sénat comme toi mais j’ai au moins essayé la formation pour en apprendre assez et voir que je n’étais pas forcément fait du même bois. Après tout… j’étais déjà une tête brûlée soucieuse du monde qui m’entourait et des personnes diverses et variées qui vivait autour de moi, à combattre l’injustice.
    Vatem : - Tu es devenu un peu plus mâture et responsable à présent. Je pensais intérieurement que la vie ne te ferait pas de cadeaux, avec une telle mentalité dès l’enfance, mais elle t’a au contraire forgée et endurcie tout en raffinant ton cœur de samaritain. Ce n’est que mon avis propre, et arrête-moi si je me trompe ou critique ta progression, mais les holo-journalistes ont sûrement raison de penser qu’un jour tu te retrouveras à devenir le visage publique et administratif du BSR. À condition de le mériter.
    Perseus : - On verra bien. L’avenir est encore incertain pour ce sujet, et il me faudrait d’abord m’occuper des missions supplémentaires liées à mon grade et à ma collaboration avec le bureau Jedi pour voir si je serais bien assez méritant pour gravir de prochains échelons. Qui sait, je pourrais simplement m’arrêter à la fonction honorifique de général ou encore de marshall, pour services rendus à la République.
    Vatem : - Nous verrons bien, oui.

    Les deux Arek terminent de grignoter leur friandise, voyant que l’heure tourne et qu’il serait grand temps de rentrer pour rejoindre la chaleur douce et agréable de l’intérieur du foyer… et du petit-déjeuner.

    Vatem, se levant du banc : - Pour répondre à ta demande Perseus, sache que ce moment entre hommes m’aura permis de trouver moyen d’enterrer la hache de guerre entre nous. Je ne veux pas éternellement avoir sur le dos mon propre fils plus ma propre femme, en ayant ensuite le regret de n’avoir rien fait pour mettre fin aux tensions qui nous distancent. Alors oui, il serait temps de cesser nos enfantillages et d’aller de l’avant. L’avenir dépend du présent, j’espère donc vivre assez longtemps pour rattraper le temps perdu.
    Perseus, descendu du banc et souriant : - Compte là-dessus et bois d’l’eau.
    Vatem : - Allons-y maintenant, avant que ta mère se demande où nous sommes et qu’elle me soupçonne d’avoir de nouveau bravé son interdit de mikha’do. Et tu as aussi une jeune femme à prendre soin.

    jeudi 07 juillet 2022 - 16:19 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XXI.2. – Une première journée pour le 82ème escadron.


    Coruscant, quelque part sur la Place Fédérale – Une semaine plus tard…

    Les journées ordinairement ordinaires de la Galactic City sur la planète Coruscant ressemblent à de longues journées éclaircies, avec la voûte céleste découverte de quelques nuages blancs pour aller apercevoir l’azur clair de l’atmosphère et laisser passer les rayons chaleureux de l’astre dominant du sous-système Corusca. Le temps planétaire est évidemment contrôlé par les infrastructures et satellites météorologiques qui permettent à l’environnement entièrement urbain de la gargantuesque œcumopôle de conserver un climat agréable, convenable et naturel pour tous ses bâtiments et ses habitants. Cela n’empêche pas vraiment que la pollution industrielle des régions périphériques perturbe l’hygiène de l’air et l’hydrométrie de la météo.

    Il s’avère que la journée sur la Place Fédérale, centre-lieu administratif et social de la City où se trouvent la plupart des organes gouvernementaux, est assez radieuse pour toutes et tous pour se permettre de se promener dans les places piétonnes, les rues et avenues commerçantes et les parcs d’agrément qui composent l’immense zone libre et ouverte qui forme un huit arrondi pour entourer à la fois le grand dôme du Sénat Galactique et celui du Bureau Exécutif. Il n’est pas rare de voir aller-et-venir dans cette zone une foule mouvante de passants, civils comme professionnels, dont les préoccupations sont tantôt simples et quotidiennes et tantôt personnelles pour se soucier vraiment de ce qui adviendrait dans un futur proche.

    La place la plus proche du quartier réservé aux services paramilitaires est légèrement plus bruyante et variante, avec les éclats de cris durs et directs qui tonnent plus que le brouhaha régulier des nombreux passants qui circulent librement sur le reste de la grande place publique. Le fait est que l’on voit parfois des groupes plus ou moins petits ou grands de soldats de la République figés sur place, au garde-à-vous ou en posture de repos militaire pendant qu’un officier inférieur donne les directives et qu’un officier supérieur passe en revue ou inspection les différents troupiers pour s’assurer de divers éléments à corriger.
    En ce jour ordinairement ordinaire, sur la place extérieure du QG coruscantii du Haut-Commandement Stratégique et de la caserne interarmées, que la nouvelle génération d’apprentis Rangers est plantée au repos et immobile en formation rectangulaire espacée dans l’attente et l’attention de leur futur et récent supérieur. Une cent-cinquantaine de jeunes et frais candidats réunis ici, en plein air, pour la sélection des membres du nouvel escadron de brigade que le jeune major Arek est sur le point de construire et aménager.

    Perseus commence à marcher d’un pas souple et lent le long de la première rangée de jeunes recrues en uniforme sobre et vierge de Ranger dont le synthécuir bleu vif ne porte aucune trace d’appartenance à l’organisation et à ses brigades spéciales. Il s’agit de sang neuf désireux de trouver leur moment de gloire et d’honneur dans le métier de soldat de paix mais il sait surtout que ces jeunes gens-là ont un « quelque chose » en plus qui fait qu’il les a réunis ici, de bon matin, pour les juger et les sélectionner.

    Perseus, dans son rôle d’officier supérieur : - Jeunes gens, je vous souhaite la bienvenue sur cette place et vous remercie d’être venus en ce milieu de matinée pour passer ce moment si crucial à votre intégration dans les rangs du Bureau de Sécurité ! Je me présente pour ceux qui ne me connaîtraient pas : je suis le major Perseus Arek, ranger de classe A junior et membre récent de l’état-major du BSR, et je serais aujourd’hui votre supérieur et chef d’escadron. Sachez que vous êtes ici pour répondre à l’occasion de rejoindre un tout nouvel escadron de brigade de Rangers qui sera sous mon commandement et mon esprit tactique, pour ainsi dire former la première génération de cet escadron. Bien qu’il ne soit que le 82ème à se former dans toute l’histoire du BSR, ne vous y trompez pas. J’ai bien l’intention de le mener à bien et de le faire durer sur plusieurs générations jusqu’à arriver à sa consécration de brigade exemplaire.

    Il marque une très courte pause pour voir si un ou plusieurs dans les rangs se mettent à chuchoter ou marmonner pendant qu’il leur présente le motif de leur présence.

    Perseus, poursuivant : - C’est pour cela que l’état-major vous a réuni ici, dès votre arrivée dans la vie professionnelle, pour servir de premières recrues à la création de cet escadron et de répondre à sa mission principale qu’est l’ordre et le bien pour toutes et tous. À présent que me voilà devant vous, je vais vous remettre les points sur les « i » ! Vous êtes certes théoriquement de meilleures recrues ressorties haut-la-main de l’académie militaire cette année, avec de bons résultats auprès de vos instructeurs, mais à mes yeux vous êtes encore des bleus ignares et ignorants à façonner ! Vous n’êtes pour moi que des jeunes pousses qui ne connaissent pas la peur du combat, du danger, de la cruauté de la vie et le courage de surmonter les obstacles et d’aller de l’avant pour les autres. Vous ne serez qualifiés de « meilleurs » que si vous prouvez votre valeur autant à la République qu’à vous-mêmes et que vous méritez votre place dans ce corps de métier à grands risques. Sous mon commandement, vous en verrez de toutes les couleurs et vous serez confrontés aux situations les plus désastreuses. Et comme je le dis souvent quand le général Pellian me le reproche, « on ne peut pas toujours casser des œufs sans faire de dommages collatéraux » ! Alors vous allez immédiatement vous vider la tête de toutes vos rêveries de gloire, d’honneur et de triomphe et les remplacer par tout ce que je vous apprendrais et inculperais tant que vous serez sous mes ordres. Ma parole fera loi pour vous et vous devrez la respecter indéniablement durant vos premiers jours, jusqu’à ce que vous osiez la contester avec brio si elle est immorale ou contraire à la déontologie de notre État. Ceux qui ne seront pas d’accord avec mes méthodes et mes manières de combattre pourront toujours chercher ailleurs, je ne les retiendrais pas, et ceux qui seront assez malins et lucides pour me suivre malgré les risques auront ma confiance et mon épaule pour les soutenir. (Il monte le ton.) Me suis-je bien fait comprendre ?
    Jeunes recrues du BSR, criant simultanément : - Chef, oui chef !
    Perseus : - Je n’entends rien du tout, bleusailles !
    Jeunes recrues du BSR, criant plus fort : - Chef, oui chef !

    Perseus saisit ensuite le databloc qu’il tenait sous son bras gauche et il le positionne de manière à pouvoir visionner et lire les noms complets et classes des cent-cinquante recrues devant lui.

    Perseus : - Bien, il est temps de passer aux choses sérieuses. Vous avez beau être nombreux aujourd’hui à venir vous présenter pour l’intégration au 82ème escadron de brigade, vous ne pourrez pas toutes et tous le rejoindre pour la raison que je ne peux accepter que trois quarts d’entre vous. Les autres seront répartis dans les autres escadrons à leur guise. J’attire toutefois votre attention sur le fait que certains parmi vous ont fait l’objet d’une pré-inspection de ma part sur leur parcours pour avoir le mérite d’être sélectionnés… mais que je souhaite les voir de face pour mieux les jauger. Les dix premiers que j’appellerais devront sortir de leur rang et venir me rejoindre à deux pas devant moi pour répondre à mes questions. Selon leurs réponses, mon avis et ma décision sur leur intégration sera favorable ou défavorable. Sur ce, commençons. (Il observe le databloc avant de relever des yeux.) Rylon, Ben !

    Perseus observe s’avancer sur un pas souple et tenu un jeune homme de dix ans de moins que lui, le front blond aux mèches courtes et bien entretenues façon « bon garçon » en épi et un visage ovale plus arrondi qu’anguleux, et il l’inspecte de haut en bas (en bougeant seulement les yeux) pour comprendre que ce dernier est un « jeune premier » qui vient du milieu ordinaire et travailleur et non de la classe moyenne. Qu’il soit moins corpulent que fin, ce jeune homme s’est entraîné plus que nécessaire pour complémenter sa constitution svelte par une musculature solide. Le concerné s’arrête enfin à deux pas de lui, se replaçant en posture militaire de repos devant lui sans bouger et remuer les lèvres.

    Perseus : - Présentez-vous, cadet !
    Jeune Ben Rylon : - Cadet Ben Rylon, année terminale section B1 en classe de Ranger !
    Perseus : - Je lis sur votre dossier que vous êtes natif de Chandrilla de souche corellienne. Vous confirmez ?
    Jeune Ben Rylon : - Oui major !
    Perseus : - Vous êtes entré à l’académie par vos propres moyens, intellectuels comme financiers, et vous avez réussi l’épreuve d’entrée avec brio alors que vous venez d’un milieu restreint. Le confirmez-vous ?
    Jeune Ben Rylon : - Oui major !
    Perseus : - Vous voulez devenir un Ranger de la République, cadet ?
    Jeune Ben Rylon : - Oui major !
    Perseus : - Vous voulez défendre la liberté, l’égalité et la fraternité de tous nos concitoyens ?
    Jeune Ben Rylon : - Oui major !
    Perseus : - Vous vous estimez prêt à vous sacrifier pour votre gouvernement et ses valeurs ?
    Jeune Ben Rylon : - Oui major !
    Perseus : - Vous confirmez que vous avez choisi, seul et en toute conscience, de rejoindre les forces armées de la République pour devenir soldat, comme vous l’avez déclaré en venant à l’académie ?
    Jeune Ben Rylon : - Oui major !
    Perseus : - Savez-vous au moins pourquoi vous êtes ici, cadet ? Juste devant moi ?
    Jeune Ben Rylon : - Pour vous prouver ma bonne foi que je suis paré en toute âme et conscience à recevoir vos ordres et vos conseils afin de bien œuvrer pour une noble cause !
    Perseus : - Ah vraiment, et quel serait selon vous votre seul et unique objectif dans mon escadron ?
    Jeune Ben Rylon : - Faire tout ce que vous m’ordonnerez de faire en prenant des risques inconsidérés et en improvisant quand la stratégie et la planification ne servent plus selon la situation !
    Perseus : - Voilà bien une réponse facile mais franche. Vous avez au moins eu le bon réflexe de m’écouter attentivement quand j’ai parlé de dommages collatéraux. (Il passe son stylet sur sa tablette un court moment avant de pointer du pouce dans une direction.) À droite.

    Le jeune blond chandrillien ne se fait pas prier car il se tourne immédiatement vers sa gauche pour ensuite faire quelques pas en avant pour venir se poster près du côté droit du jeune major. Il s’arrête et se positionne de manière à se situer perpendiculairement au reste du groupe de cadets convoqués et il ne bouge plus d’un pouce, si ce n’est pour inspirer et expirer lentement pour évacuer son stress.
    Perseus en termine avec sa petite manipulation sur son datapad pour passer au dossier suivant et il appelle le cadet correspondant en élevant modérément la voix comme pour le précédent.

    Perseus : - Liza, Monya !

    Une jeune fille sort aussitôt de la troisième rangée et elle vient se poster devant lui pour se présenter ; ses premières impressions sur son interlocutrice lui indiquent qu’elle est typiquement originaire des systèmes anciennement coloniaux dans la Bordure Médiane, avec son teint de peau naturellement hâlé sous une épaisse chevelure noire mi-longue et bouclée et dont le visage rond n’a d’aquilin que le nez et le menton.

    Perseus : - Présentez-vous, cadette !
    Jeune Monya Liza : - Cadette Monya Liza, année terminale section A2 en classe de Ranger !
    Perseus : - Mais dites-moi cadette, vous êtes plutôt menue pour une recrue. Combien faites-vous donc ?
    Jeune Monya Liza : - Je mesure 1 mètre 69 approximativement, major !
    Perseus : - 1 mètre 69 ! Encore trois centimètres de moins et je comprendrais mieux pourquoi je dois baisser le menton et les yeux pour voir les vôtres quand je vous parle. Vous êtes à un seul centimètre en-dessous de la taille règlementaire dans les critères de recrutement, vous le saviez ?
    Jeune Monya Liza : - Oui major !
    Perseus : - Vous venez de Naboo, si j’en crois votre dossier, et vous êtes la cadette d’une famille influente dans la noblesse parlementaire de votre planète. Charmante planète qu’est la vôtre, même si je ne suis resté là-bas qu’éphémèrement. Êtes-vous fière de votre planète natale ?
    Jeune Monya Liza : - Aussi fière que de la représenter, major !
    Perseus : - Vous voulez devenir un Ranger de la République, cadette ?
    Jeune Monya Liza : - Oui major !
    Perseus : - Vous voulez défendre la liberté, l’égalité et la fraternité de tous nos concitoyens ?
    Jeune Monya Liza : - Oui major !
    Perseus : - Vous vous estimez prête à vous sacrifier pour votre gouvernement et ses valeurs ?
    Jeune Monya Liza : - Oui major !
    Perseus : - Donnez-moi une raison valable de faire ce métier sous ma juridiction !
    Jeune Monya Liza : - Je souhaite participer activement à protéger ce qu’il y a de bien et de bon dans cette galaxie, empêcher l’injustice et l’irresponsabilité nuire à l’équilibre social dans notre société et prouver à ma famille comme à moi-même que lorsqu’on le veut on le peut !
    Perseus : - Et en quoi pourriez-vous être utile à cet escadron ?
    Jeune Monya Liza : - Je m’estime être une bonne pilote de combat et une tireuse hors-pair, je pratique couramment la rhétorique et l’éloquence au cas où les armes ne pourraient résoudre un dilemme, je possède une mémoire spatiale adéquate pour servir d’éclaireur et ma constitution est assez souple pour pouvoir me faufiler dans les espaces étroits et sinueux !
    Perseus : - Ce que vous me dites correspond en tout point à ce que vos résultats de formation précisent, sauf que vous avez oublié ou omis de mentionner que vous avez fréquenté le milieu de la contrebande par curiosité juvénile et que vous avez eu une expérience de leurs mœurs. Mais bon, on ne peut pas toujours être à la fois soldate de paix et contrebandière en herbe dans la vie professionnelle. (Un nouveau mouvement de pouce directionnel.) À droite.

    La voilà qui se dirige machinalement, sur un pas pondéré, vers le côté droit pour se placer à côté du jeune cadet chandrillien. Le temps de faire sa petite manipulation, Perseus relève la tête pour appeler le cadet suivant à recevoir son interrogatoire de sélection pré-déterminante. Et celui-ci, après qu’il est fait un bref mais attentif balayage oculaire de son écran de datapad, est un cas-à-part…

    Perseus : - Taishakuten, Sieg !

    Perseus aperçoit enfin le cadet appelé sortir de la dernière rangée et venir le rejoindre, découvrant le jeune homme comme un gars solidement bâti et proportionné pour la rude vie de soldat ; sa carrure étant aussi imposante que sa modeste taille, en comptant les nombreux muscles qu’il a dû travailler pour avoir une corpulence tenace et forte, il apparaît que son visage ovale ferme et sérieux garde dans ces traits une once d’abnégation et d’ouverture à la considération humaine. En voilà un qui n’est pas là pour effectuer un travail paisible dans une période fragilement stable, pense Perseus. Il lui vient à l’esprit qu’il ne fait pas partie de ce groupe de candidats par pur hasard ni pour faire durablement ce métier.
    Et Perseus va vite le faire comprendre à ce jeune homme qui attend patiemment devant lui.

    Perseus : - Présentez-vous, cadet !
    Jeune Sieg Taishakuten : - Cadet Sieg Taishakuten, année complémentaire section B2 de Ranger.
    Perseus : - Vous êtes en année complémentaire et non en année terminale, avec en plus la section B2. Et si mes souvenirs d’académie sont exacts, c’est la section d’apprentissage pour les soldats de corps externe. Ceux qui se forment dans cette section optent pour un corps d’armée autre que le Bureau de Sécurité. Vous voulez devenir un Ranger de la République, cadet ?
    Jeune Sieg Taishakuten : - Affirmatif monsieur !
    Perseus : - Et pourquoi avoir choisi ce corps de métier, cadet ?
    Jeune Sieg Taishakuten : - Pour pouvoir rejoindre les Troupes d’Opérations Spéciales, je l’espère.
    Perseus : - Rien que ça, les Troupes d’Opérations Spéciales. C’est donc en tant que soldat des commandos tout-terrain de la République que vous voulez travailler, je me trompe cadet ?
    Jeune Sieg Taishakuten : - C’est exact monsieur !
    Perseus : - Vous savez que ces troupes appartiennent principalement à l’Armée de terre de la République et relèvent directement du Commandement Régulier des Armées, sans passer par le Comité pour la Préservation de la République. C’est pour cela que les cadets de section B2 sont envoyés intégrer les troupes de commandos tout-terrain qui nécessitent des agents fraîchement formés comme vous.
    Jeune Sieg Taishakuten : - Affirmatif monsieur !
    Perseus : - Vous vous doutez qu’il n’est pas nécessaire de devenir Ranger pour être brigadier tout-terrain.
    Jeune Sieg Taishakuten : - Affirmatif monsieur !
    Perseus, haussant le ton : - Alors pourquoi est-ce que vous êtes là, dans ces rangs ?!
    Jeune Sieg Taishakuten : - Je souhaite servir premièrement comme Ranger pour avoir de l’expérience de terrain et des enjeux de la société, avant de postuler pour les Opérations Spéciales. L’état-major m’a fait savoir que je pourrais apprendre et acquérir cette expérience en servant dans un escadron comme le vôtre.
    Perseus : - Eh bien on peut dire que vous avez de la chance que je l’apprenne et le comprenne parce que n’importe quel autre officier du BSR vous aurait dit la même chose mais vous aurait envoyer ailleurs. Et sous ma responsabilité, avec votre parcours académique, vous servirez probablement plus de béhémoth que d’agent pour chacune des missions à venir.
    Jeune Sieg Taishakuten : - Ma carrure n’est pas si imposante pour m’appeler ainsi !
    Perseus : - Un « béhémoth », dans le jargon des Rangers, est un soldat lourd chargé des tâches techniques complexes nécessitant de l’endurance, de la prudence et de l’ingénierie ! C’est comme ça qu’on appelle les agents de la République qui travaillent dans les opérations spéciales, en raison de leur degré d’ingénieur tactique et de leur armement lourd, même si ça vous semble vulgaire ! Sachez qu’avec moi, cadet, vous l’entendrez souvent et il vous distinguera facilement parmi vos camarades « francs-tireurs ». (Un nouveau mouvement de pouce directionnel.) À gauche.

    Il lui fallut un court moment pour s’apercevoir que le jeune cadet de section B2 n’a pas bougé et le regarde encore fixement, expriment derrière son visage impassible une incompréhension teintée de surprise. Même les deux premiers cadets passés montrent qu’ils sont légèrement surpris par le choix du major.

    Perseus : - Allez à gauche, cadet ! Exécution ! Je ne vous mets pas à la porte, si c’est ce que vous croyez.

    Le jeune Taishakuten ne pipe pas un mot et il se tourne nonchalamment pour aller se positionner dans le côté gauche du major, reprenant sa posture militaire de repos et se plongeant dans un profond mutisme. Perseus enchaîne ensuite les sept derniers noms de cadets sous inspection personnelle, les dirigeant après quelques questions à sa droite ou sa gauche et certains même « derrière ».
    Ce n’est qu’une fois ces dix premières personnes passées que Perseus leur dévoile que ceux à sa droite formeront la première compagnie d’escadron, avec pour mission la planification, la stratégie et le génie tactique, et que ceux à sa gauche formeront la seconde compagnie, dont les missions et tâches seront l’ingénierie tactique, la défense de terrain et l’inventaire. Ceux qui sont derrière lui formeront donc la troisième compagnie, celle qui devra combattre sur le terrain et intervenir dans les missions régulières.
    Quant aux autres, ils n’auront plus rien à faire sur la place et repartiront dans l’enceinte du QG pour recevoir leurs prochaines assignations. Perseus reprend ensuite l’appel des candidats et les oriente tour-à-tour vers les trois compagnies qui se construisent… jusqu’à atteindre le nombre total de cent vingt soldats.
    Perseus peut enfin clôturer la sélection et déclarer que le 82ème escadron est enfin fondé
    Ainsi est la première journée de passée pour le jeune major Arek dans son nouveau quotidien.

    jeudi 28 juillet 2022 - 18:17 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XXII.1. – Se familiariser au Bureau Jedi.


    Coruscant, locaux du bureau Jedi dans le District Fédéral – Deux jours plus tard…

    La journée d’aujourd’hui vient à peine d’entamer sa première moitié, avec divers aménagements à compléter dans les étagères de datalivres ou de nombreux dossiers d’enquête provenant des sessions hebdomadaires du Sénat à trier, que la charge de travail est devenue plus soutenable pour les quelques membres présents dans les nouveaux locaux du bureau Jedi. Une telle effervescence chez les sénateurs et politiciens de la République à cause de la dernière guerre apporte son lot conséquent de diverses affaires et quémandes à honorer pour que la paix, l’équité et la sécurité demeurent. Il n’est donc pas rare que les membres du bureau doivent faire la part des choses entre les divers dossiers et cahiers de doléances que leur transmettent les secrétaires du Building Exécutif.

    Les locaux du Bureau Jedi sur Coruscant sont heureusement bien positionnés dans une section inoccupée au 500ème et avant-dernier étage du building intérimaire du Sénat, un petit gratte-ciel administratif situé à la croisée occidentale entre l’infrastructure sénatoriale et celle de la chancellerie. L’emplacement de la pièce centrale se compose même d’une baie vitrée à largeur panoramique, avec une vue intermédiaire sur le District, pour que les quelques membres actuels profitent d’avoir la vue du quartier gouvernemental pour diverses observations et contemplations à caractère méditatif. Les murs de la pièce ont conservé leur revêtement de peinture métallique biosynthétique à la teinte ocre, histoire de favoriser un climat intérieur tiède et ambiant pour toutes espèces communes, tandis que l’ancien mobilier décoratif se fait remplacer par des meubles de manufacture artisanale venant d’ébénistes issus de l’Ordre.
    C’est pourquoi les rares premiers visiteurs du Bureau Jedi s’étonnent de découvrir les locaux comme une nouvelle version de la Tour Jedi de Taris imbriquée en seulement trois à quatre pièces standards. Et ce n’est qu’aujourd’hui que les derniers caissons d’affaires et objets personnels sont déballés pour que chacun des intermédiaires Jedi présents puissent apporter sa touche finale pour son bureau.
    Perseus pénètre une septième fois dans le hall du bureau, un caisson de transport dans les bras, et il marche prudemment pour l’apporter directement à la nouvelle ambassadrice Jedi envoyée ; la grande twi’lek rutian semble avoir fini de donner un petit coup de chiffon sur son meuble attitré et elle se redresse en voyant arriver le jeune ganthelien avec le dernier caisson contenant ses affaires personnelles.
    Perseus s’arrête pour déposer le caisson directement sur le siège vide devant le meuble, comme il l’avait fait pour les trois précédents, et il peut enfin souffler en se redressant du bassin.

    Aynora’lask, ravie : - Je vous remercie pour m’avoir aidé avec mes affaires de bureau, Perseus.
    Perseus : - Bah, ne vous en faites pas dame Aynor. Il est normal que je vous apporte mon aide dans les derniers aménagements du Bureau et du vôtre, étant donné que je travaille accessoirement en liaison avec vous pour le compte de la Sûreté. Et puis j’avais du temps de libre dans mon agenda.
    Aynora’lask : - Vous commencez à vous familiariser avec votre statut de major chez les Rangers.
    Perseus : - Oui, je débute à assimiler peu à peu ma routine chez l’état-major mais les quelques temps que je passe derrière un bureau sont plus courts que ceux sur le terrain où je suis le plus opérationnel. Certains estiment que je ne prends pas au sérieux mes responsabilités à cause de ces courtes semaines en présentiel au QG, mais d’autres ont déterminé que c’était une bonne chose que je continue d’être mobile pour remplir mon rôle de soldat. Et avec la collaboration entre le BSR et vous autres Jedi, je peux estimer avoir presque un agenda chargé qui ferait sourire un commandant.
    Aynora’lask : - Je trouve que vous vous débrouillez bien après ces quelques jours à intégrer votre nouveau grade.
    Perseus : - Oh, disons que j’ai su m’adapter à la situation pour avoir la possibilité de concilier mon travail habituel avec mes nouvelles attributions. Un peu de paperasse à faire, que j’ai eu loisir à anticiper.

    La chevalière Jedi termine de sortir ses affaires du dernier caisson et les dispose de manière harmonieuse sur son bureau personnel, de manière à les avoir à disposition plus aisément, puis elle soupire de soulagement en voyant que tout est enfin installé et mis en place.

    Aynora’lask : - Bien, nous en avons enfin terminé.
    Perseus : - À voir comment ressemble à présent votre bureau, on dirait que vous prévoyez de rester longtemps à Coruscant. Votre statut d’ambassadrice doit être important en cette période troublée.
    Aynora’lask : - Jacen Horn aura besoin d’un soutien durable et puissant face à l’assemblée du Sénat qui demeure à vif sur la sécurité de leurs mondes et de leur sécurité. Bien que votre réussite lors du conclave lui a permis de calmer les tensions, il reste encore et toujours quelques soucis que les sénateurs les plus aisés et influents garderont sur le tapis pour contester l’autorité de notre brave chancelier. De plus, en tant que représentante diplomatique de l’Ordre, je me dois de montrer publiquement un visage assuré et tenace des Jedi face à cette crise engendrée par la destruction du Temple.
    Perseus : - Il me semble que l’Ordre s’est retiré quelque part dans les confins de la galaxie pour s’occuper de sa reconstruction interne, mais sans préciser où. Quelles sont les nouvelles depuis ces quelques semaines après leur départ de Coruscant et depuis votre arrivée ?
    Aynora’alsk : - Il est confidentiel pour moi et aux autres membres Jedi du bureau de révéler l’emplacement de l’Ordre dans sa reconstruction à quiconque, pas même au chancelier Horn, mais je peux vous dire que les travaux et les recrutements se passent bien. Il se peut que d’ici une ou deux années, l’Ordre Jedi retrouvera entièrement ses pleins moyens pour garantir la paix dans la galaxie.
    Perseus : - C’est une bonne nouvelle.

    Ils quittent tous les deux le local de l’ambassadrice Jedi pour revenir dans la pièce centrale, où convergent les autres bureaux vers celui de direction ainsi qu’un salon aménagé pour tous, et ils observent les lieux vides de monde en réfléchissant à ce qu’ils vont faire ensuite. Leur réponse arrive au même moment où la porte d’entrée s’ouvre en coulissant, pour laisser le reste du groupe local de Jedi franchir le palier et les rejoindre avec une humeur généralement neutre mais méditative.
    La Jedi corellienne brune est la plus en avant, suivi de près par la jeune blonde frisé et le jeune padawan de la twi’lek, et salue la première en voyant Perseus et Aynor les accueillir involontairement.

    Mirax Terrik, amicale : - Ah, Aynor, major Perseus, vous êtes là. J’imagine que vous nous attendiez.
    Perseus : - Nous venons tout juste de terminer d’aménager le bureau, dame Aynor et moi venons seulement de revenir ici en réfléchissant à la suite de l’organisation. Et comme l’ensemble du Bureau Jedi est prêt à recevoir et servir à sa mission, je ne voyais personnellement pas d’autre chose à faire.
    Aynora’lask : - Votre retour est arrivé un peu plus tôt que prévu. Il semblerait que l’inspection des vestiges du Temple ne vous a pas posé de soucis, à moins que nous n’ayez pas eu la possibilité d’élargir vos investigations sur tout le périmètre. Je me trompe ?
    Bloli Meyst : - Les deux, à vrai dire. Le périmètre entier du Temple Jedi est difficile d’accès pour cause que des pans entiers d’étages et de quartiers se sont écroulés et ils restent des traces persistantes de l’attaque, comme si on ne voulait pas laisser s’effacer le passage de son destructeur. Les quelques commandos des forces de Coruscant nous ont laissé inspecter les zones sûres, mais ils nous ont averti qu’aller plus loin dans les entrailles du bâtiment reste encore dangereux à l’heure actuelle.
    Perseus : - Une mesure qui a dû être promulguée par le Haut-Commandement avec l’accord du Sénat et de la commission culturelle. Le quartier du Temple est considérée comme une zone-à-risque interdite d’accès pour limiter que les citadins environnants ne s’approchent, tandis que l’exploration complète des vestiges nécessitent plus de moyens et de stratégie pour éviter de mauvaises rencontres.
    Mirax Terrik : - C’est exactement cela. Notre intervention est rendue limitée sans l’aval du Sénat.
    Jeune Yota Gin : - C’est franchement regrettable, à quel point le Sénat n’accorde plus sa confiance à l’Ordre après que nous avons empêché le pire d’arriver. C’est tout de même notre Temple Jedi, nous avons le libre droit de venir l’inspecter de fond en comble pour s’assurer des dégâts et conséquences pour l’avenir.
    Aynora’lask : - Nous devons faire avec les moyens actuels Yota, ce qui implique de respecter les précautions prises par le Sénat et les forces paramilitaires concernant l’investigation du Temple et ses décombres.
    Mirax Terrik : - Kroga est resté sur place pour continuer l’inspection en-dehors et autour du Temple, afin de dénicher d’autres pistes sur la manière dont notre nouvel ennemi est parvenu à faire son grand coup.
    Perseus : - Je pourrais demander à mon QG de venir l’aider en ouvrant une enquête officielle, si ça vous dit.
    Mirax Terrik : - Merci major, mais c’est inutile. Nous avons plus à faire en redonnant confiance au Sénat envers notre ordre que de mener une investigation plus poussée sur le Temple, qui pourrait nous rendre bien moins fiables aux yeux des politiciens s’ils pensent que nous cachons quelque chose.
    Perseus : - Ce serait contraignant pour vous, je comprends.
    ??? : - Ce serait une preuve défavorable pour notre réconciliation avec le pouvoir législatif.

    Perseus s’étonne d’entendre une voix différente de celles des membres présents du Bureau, comprenant aussitôt qu’une autre personne vient d’arriver durant leur conversation, et il voit que Mirax, Bloli et le jeune padawan Gin se retournant et se décalent pour apercevoir tous la nouvelle venue. En voyant la grande surprise générale des Jedi, le jeune ganthelien pressent que la femme postée face à eux et devant l’entrée n’est pas une membre ordinaire de leur ordre : il découvre qu’il s’agit qu’une grande femme brune, la chevelure longue, bouclée et tombante le long de ses omoplates, vêtue d’une tunique de bure raffinée aux tons frais et d’une robe de bure de maître tissée à l’aide d’une étoffe artisanale de rare qualité. Tout dans son ensemble d’habit de Jedi transpire une appartenance à la culture patrimoniale de la planète Phoenix.

    Jeune Yota Gin, incrédule mais révérencieux : - Maître Naberry !
    Mirax Terrik, surprise : - Padmée, toi ici ?! Mais depuis quand es-tu arrivée sur Coruscant ?
    Padmée Naberry : - Je suis venu par mes propres moyens et pour un motif professionnel comme personnel. J’ai demandé aux autres membres du Conseil de ne pas ébruiter mon départ, de manière à éviter que l’on apprenne que je suis revenue sur Coruscant après tout ce temps.
    Bloli Meyst : - Et qu’est-ce qui t’amène sur Coruscant, pour avoir décidé de ne pas nous prévenir ?
    Padmée Naberry : - Je suis venue rendre visite à Jacen pour m’entretenir avec lui en privé, de manière à lui payer une visite amicale, et par la même occasion vous rendre aussi visite pour voir comment avançait l’installation du Bureau et vous aider personnellement de m’organiser discrètement mon rendez-vous.
    Aynora’lask : - J’imagine que je peux t’arranger ça en faisant croire que c’est à mon initiative, mais tu me devras alors une tournée générale lorsque je reviendrais au sein de l’ordre.
    Perseus : - Pardon de vous déranger, mais je pense qu’il serait poli de faire les présentations.

    C’est alors que tous se retournent vers le Ranger, conscients d’avoir oublié temporairement sa présence.

    Mirax Terrik : - Oh oui, pardon de vous avoir involontairement mis de côté Perseus. Il est vrai que vous n’avez jamais rencontré Padmée auparavant. Permettez-moi de vous présenter…
    Padmée Naberry : - Laisse donc moi faire Mirax, il est normal que ce soit à moi de me présenter puisque je suis ici en tant que visiteuse. Et puis je suis curieuse de voir de plus près notre mystérieux agent de liaison auprès de la Sûreté. (Elle s’approche en tendant une poigne de main.) Je suis Padmée Naberry, maître Jedi sentinelle et Grande Maîtresse de l’Ordre. Également l'aînée de la fratrie des Naberry.
    Perseus, serrant la poignée de main : - Enchanté de vous rencontrer maître Naberry, c’est un vrai honneur. Je suis Perseus Arek, ranger de classe A junior et major au sein du BSR.
    Padmée Naberry : - Je tiens à vous remercier pour tout le travail que vous avez accompli lors du conclave sur Naboo, aux côtés de Tyria Sarkin et de maître Gaah’ris. Vous êtes l’une des rares personnes au sein des forces armées de la République à démontrer ouvertement votre soutien envers les Jedi, cela nous donne un peu d’espoir quant à ramener la paix et la confiance au sein du gouvernement.
    Perseus : - Je vous en prie maître, je ne suis qu’un simple Ranger de la République qui était présent au bon moment et au bon endroit par inadvertance. Le fait que le maréchal Thelnarris me conseille au chancelier Horn, malgré ma mise-à-pied temporaire, est déjà un exploit personnel.
    Padmée Naberry : - Je compte en tout cas sur votre empathie et votre tolérance envers les Jedi pour nous aider à reconstruire de solides bases d’entente avec le gouvernement et son armée de paix.
    Aynora’lask : - C’est déjà commencé, puisque le major Arek est venu de bonne heure aujourd’hui pour finaliser les derniers aménagements du Bureau et m’aider à prendre mes aises. Nous venons tout juste de finir de mettre mes dernières affaires sur mon bureau, avant que les autres reviennent de leur inspection.
    Bloli Meyst : - Nous venons tout juste de discuter de la mesure de sécurité mise-en-place par le Sénat.

    La grande nabienne de Phoenix médite en silence sur les propos qu’elle avait entendu en arrivant.

    Padmée Naberry : - Il s’avère que le Conseil et moi nous attendions à ce que le Sénat présente dans leurs requêtes et doléances sur Coruscant que l’Exécutif prenne les devants en restreignant l’accès au Temple. C’est officiellement une zone dangereuse pour quiconque et limitée pour toute investigation particulière sans avoir un accord validé par le Sénat ET le chancelier. Si ce n’était qu’une zone de guerre ordinaire, cela ne poserait pas de problème, mais il se peut que les ruines du Temple soient mises-sous-scellé par le Sénat pour préparer doucement le terrain en vue de fouiller de fond en comble les vestiges pour leur compte.
    Bloli Meyst : - Comme s’il s’agissait d’un second Sac du Temple…
    Mirax Terrik : - Jacen ne permettrait pas que le Sénat monopolise le droit d’investigation, pas plus que le Haut-Conseil dont les membres actuels connaissent aussi les troubles politiques entre sénateurs.
    Padmée Naberry : - C’est pour cela que je compte m’entretenir avec Jacen pour lui faire part de l’évolution de la reconstruction de l’Ordre et des démarches prochaines pour assurer une continuité stable de nos activités envers la République. Ce n’est qu’en ayant cette discussion d’un Grand Maître au Chancelier Suprême que nous pourrons faire avancer notre situation et nous remettre de cette période sombre.

    Perseus comprend qu’il est probablement temps pour lui de laisser les Jedi retourner à leurs tâches et leurs missions, surtout maintenant que leur Grand Maître est venu en personne sur Coruscant, et il se dirige nonchalamment vers la sortie en s’assurant entretemps qu’il n’a rien laissé sur place durant l’aménagement des locaux. Et alors qu’il s’apprête à franchir le palier du hall en se dirigeant vers la porte coulissante, il sent qu’une main se pose sur son épaule gauche et l’arrête dans son élan.
    Il semblerait que la grande twi’lek azurée n’en a pas encore terminée avec son aide.

    Aynora’lask : - Holà major, vous n’allez quand même pas nous quitter de sitôt.
    Perseus : - Je pensais que vous n’aviez plus besoin d’aide pour la suite. Et puis il faudra que je retourne à mes autres obligations au QG, j’ai encore quelques documents à revoir en vue et des missions de terrain à préparer pour surveiller les territoires fragilisés par le conflit. Et comme maître Naberry est là…
    Padmée Naberry, quand on parle du loup : - Vous n’êtes pas de trop si c’est ce que vous craignez major. Comme je l’ai dit en arrivant, je suis ici pour m’entretenir avec le chancelier Horn principalement et voir comment avançait notre cellule Jedi de Coruscant était une simple visite amicale. Ne vous sentez pas obligé de vous retirer à cause de ma présence.
    Jeune Yota Gin : - Sauf votre respect maîtres, le major Arek a certainement des impératifs à remplir après nous avoir donné un coup de main et il n’a pas le temps de rester davantage à notre compagnie. En même temps je peux le comprendre, avec notre ambassadrice Jedi et mon mentor qui fait pot-de-colle.
    Aynora’lask : - Toi, mon pauvre Yota, tu n’as pas été assez câliné ces derniers jours.
    Jeune Yota Gin : - Argh non, maître, ne recommencez pas !!
    Mirax Terrik : - Perseus, au risque de me tromper, mais n’avez-vous pas une réunion de prévue avec le bureau du Chancelier pour rendre un compte-rendu de l’après-guerre dans les systèmes des Bordures ?

    La question de la Jedi corellienne brune rappelle aussitôt au jeune ganthelien qu’il n’a pas pensé à vérifier de nouveau son propre agenda avant de prendre la poudre d’escampette. Il se décide à sortir son datapad de poche, protégé dans une poche de sa ceinture utilitaire, et il l’active pour chercher son agenda.

    Perseus : - Attendez… (Il consulte la page d’aujourd’hui de son agenda et remarque en effet le rendez-vous de réunion.) Oui, effectivement, je dois d’ici peu participer à une réunion de bilan stratégique dans le bureau du chancelier pour faire état de l’évolution de l’après-guerre dans les mondes fragilisés de la Bordure. Mais il ne commence que dans une heure, et je n’ai rien avant à part de la paperasse à remplir.
    Bloli Meyst : - Dans ce cas, restez encore un peu. Nous avions prévu une petite collation après la fin des travaux d’aménagement du Bureau. Qu’est-ce que tu en penses Padmée ?
    Padmée Naberry : - C’est parfait. Cela me permettra de vous accompagner Perseus et d’enchaîner après votre réunion pour voir Jacen. Mais pour l’instant, je ne dis pas non à un petit en-cas après mon voyage.
    Perseus : - Eh bien, pourquoi pas.

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    Chapitre XXII.2. – Un meilleur monde pour la vie.


    Coruscant, astroport paramilitaire de la Galactic City – Cinq mois plus tard…

    Les quais inter-voies de l’astroport paramilitaire sont aussi calmes qu’occupés en cette journée dégagée dans la zone, tandis que les nuages gris-blanc du climat artificiel de la Galactic City recouvrent presque les nombreux et immenses gratte-ciels dans les quartiers et régions résidentielles à la surface. Il reste encore quelques navettes et corvettes de transport qui stationnent dans l’aire principale, le temps que de nouvelles directives ou de prochaines cargaisons soient délivrées dans l’espace de la République, mais personne ne semble les prendre en charge durant ces quelques dernières heures depuis l’aube. Le seul vaisseau en état de départ à suivre, si on peut le formuler ainsi, est le chasseur lourd Aile-U type BT-60D à la carrosserie blanc-gris strié de bandes bleu azur qui sert de véhicule personnel au jeune Ranger-major ganthelien.

    Perseus s’approche le premier de son vaisseau et il ouvre la portière latérale tribord pour qu’il puisse monter le premier à bord et commencer à mettre les premières caisses de déménagement. Il n’hésite pas à faire plusieurs allers-retours entre le chariot anti-grav de transport et l’intérieur de l’Aile-U, d’une manière efficace et concentré pour que les caissons rentrent tous dans la pièce arrière et laisse un accès libre vers le cockpit pour le pilotage. Alors que le jeune homme rajuste sa veste de terrain de manufacture correlienne en cuir bleu, juste après avoir soulevé une huitième caisse moyenne, la jeune métisse à la chevelure bleue qui l’accompagne dépose entretemps son propre sac et elle saisit la neuvième sur le chariot pour aider.

    Perseus, en voyant Calyste porter la caisse : - Oulà, fais attention à celle-ci. Ce n’est pas la moins lourde.
    Calyste, faisant la moue légèrement : - Merci de me rappeler que je ne suis pas aussi forte que toi.
    Perseus : - Mais non, je voulais dire que c’est celle où il y a nos armes et outils de défense. Et comme elle est difficile à refermer et que la sécurité est défectueuse, je ne veux pas que tu sois blessée si jamais elle se renverse et que l’on se retrouve accidentellement avec des balles perdues.
    Calyste : - Sauf que j’ai pris soin de régler ce détail, en les bloquant entre eux avec de la mousse synthétique. Donc si jamais il y a, et je ne le désire pas plus que toi, une occasion que la caisse se renverse, les armes auront moins de chance de faire du grabuge et des dégâts que tu ne le crains.
    Perseus : - En voilà une qui a été prudente et anticipative, à ce que je vois. Bien raisonné Calyste.
    Calyste : - Je t’en prie.

    Elle range ladite caisse dans un coin sûr de la cale, entre celles plus hermétiques, puis elle se rend à son siège avant dans le cockpit où elle sera (comme à leur accoutumée tous deux) le copilote de ce voyage. Le temps qu’il installe la dernière caisse dans la cale de transport et referme la portière latérale derrière lui depuis l’intérieur, Perseus se rend à son tour dans le cockpit pour s’asseoir dans son siège principal.
    Il est à présent temps pour lui de prendre les commandes et d’opérer le démarrage des systèmes de vol.

    Perseus : - Allez, on peut enfin y aller. Heureusement que ce vieux renard de Baxter est venu en avance pour la vérification des locaux et qu’on a pu rendre l’appartement plus tôt que prévu.
    Calyste : - Ce n’est pas tous les jours que le concierge du réfectoire t’offre de la marge pour te voir déguerpir et quitter son logement pour trouver un véritable foyer à toi. Il nous a même souhaité ses meilleurs vœux.
    Perseus, pianotant sur le tableau de bord : - C’est qu’il croit qu’on ira directement se déclarer devant la Force après avoir débarqué sur notre nouveau chez-soi. Dans le genre fouineur mais sympathique, tu peux assurément le trouver dans les premières places. Mais bon, on le reverra pas de sitôt à Coruscant.

    Les moteurs grondent puis rugissent à l’allumage, tandis que les propulseurs chauffent au fur et à mesure.

    Perseus : - Bien, on est fin prêt à quitter l’astroport et paré à prendre la route. Annonce-le-leur, veux-tu.
    Calyste, ouvrant le canal intercom sur la fréquence locale : - Centre de contrôle, ici Aile-U « Bravecœur Cobalt ». Nous sommes prêts à quitter l’astroport et sur le point de décoller. Demandons autorisation de quitter le périmètre de Coruscant pour entrer dans l’espace intersidéral.
    Centre de contrôle de l’astroport, voix intercom : - Nous vous recevons cinq sur cinq « Bravecœur Cobalt », vous êtes autorisé à quitter l’aire de décollage et le périmètre planétaire. Veuillez suivre la trajectoire de sortie libre trois-cinq-cinq. Et surtout, bon voyage à vous deux pour votre nouvelle vie.
    Calyste, répondant au canal intercom : - Bien reçu centre de contrôle, et merci pour le retour. Terminé.
    Perseus : - Profitons-en qu’il fait encore beau pour avoir un dernier panorama de la City.

    Le chasseur Aile-U décolle en ascension verticale avant de voler en arc de cercle pour aller se positionner sur la trajectoire de vol recommandée, s’élevant dans les cieux atmosphériques de Coruscant en direction de l’espace orbital. Le spectacle environnant de la Galactic City émergée dans une fine mer de nuages attire le regard émerveillé de la jeune femme, profitant de la vue pour voir une dernière fois la surface planétaire après cinq mois d’habitation, puis elle reporte son attention sur la scène devant elle au travers du parebrise de transpacier du cockpit. Le vide intersidéral est en vue après plusieurs mètres d’altitude parcourus et l’obscurité glaciale de l’espace est peu à peu constellée d’infimes et irréguliers points blancs lointains.
    Le chasseur Aile-U entre enfin dans l’espace orbital et il vient traverser la zone de transit entre les cinquante croiseurs interstellaires de classe Nebula/Denfender qui stationnent ou gravitent autour de la station auxiliaire des F.A.R. ; il est même possible d’avoir un aperçu indirect mais distinct sur d’autres navires militaires bien plus grands et longs dont la manufacture kuatie remonte à des siècles auparavant. C’est en découvrant le super-croiseur interstellaire de classe Bellator II trônant parmi les autres que Calyste interpelle son compagnon concentré sur le pilotage mais ouvert à la discussion.

    Calyste : - Je ne l’ai jamais vu auparavant ce grand bâtiment naval-là. Tu saurais dire ce qu’il est ?
    Perseus : - Ce super-croiseur est l’Inexorable, le fleuron attitré de la Seconde Flotte du Noyau et le navire principal de campagne pour les Forces de Sécurité de la République. Le maréchal Thelnarris navigue souvent à son bord quand il doit lui-même se déplacer pour intervenir avec son état-major et les troupes de choc. Sa présence près de l’orbite de Coruscant est due à sa période mensuelle de ravitaillement par le HCS, avant qu’il ne retourne dans l’espace du Noyau reprendre les rênes de la Seconde Flotte pour veiller et défendre.
    Calyste : - Je me demande s’il passera par le système de Tython durant son parcours, au risque de le voir mener sa flotte près de la planète pour un éventuel rappel de leur gouvernement présent dans le Noyau.
    Perseus : - Les officiers et navigateurs de la Marine et de la Sécurité savent très bien que le « centre brillant de la galaxie » n’est pas entièrement républicain et que les planètes locales comme Tython demeurent indépendantes et autonomes malgré leur présence astronavale. La Flotte ne prévoit donc pas d’entrer dans le système Tython, au risque de devoir subir régulièrement les quelques trous noirs environnants et l’épaisseur immémorable du gaz nébuleux qui protège la région. Et c’est là, la suite de notre voyage.

    Perseus manœuvre habilement son ordinateur de bord pour entrer certaines coordonnées spatiales, avant d’abaisser le levier d’hyperdrive et de lancer son vaisseau dans un saut hyperespace bien calculé. Les lignes incandescentes du couloir supraluminique se dessinent devant le parebrise, annonçant l’entrée dans l’espace hyper-accéléré, et voilà le chasseur Aile-U disparu de l’espace standard de Coruscant.

    La fin de la traversée hyperspatiale dans le Noyau Profond survient seulement à quelques parsecs plus tôt avant les frontières du secteur Tythos, pile aux coordonnées calculées par le jeune pilote dans sa mise-à-saut quelques heures avant, et le chasseur Aile-U reprend sa course normale afin de pouvoir passer sans accroc ni difficulté la mer nébuleuse protectrice du Noyau. Perseus manipule son guidon avec une précision millimétrique presque parfaite, sans pour autant chercher à égaler les prouesses de Han Solo lors du raid de Kessel, tandis que Calyste lui indique les obstacles à éviter/contourner ou les raccourcis localisés à emprunter grâce au radar longue-portée. L’un comme l’autre se coordonnent pour que le reste du périple se passe dans d’excellentes conditions, chacun s’attelant à sa fonction avec beaucoup de prudence.

    Le chasseur Aile-U arrive enfin en vue de sa destination après une longue heure de navigation spatiale effrénée dans le gaz nébuleux. La planète Tython, corps tellurique tempéré trônant tel une opale bleue-verte-cuivrée dans la couronne stellaire d’autres corps célestes aux teintes chaudes et variées, est à présent visible devant eux et la jeune métisse ne peut s’empêcher d’être bouche bée devant sa surface.

    Calyste, émerveillée : - Alors c’est elle… Tython. Incroyable… C’est… C’est…
    Perseus : - Très différent des autres mondes connus de la galaxie, n’est-ce-pas ?
    Calyste : - Cette planète n’a rien à voir avec ce que j’ai vu sur Naboo en tout cas, et elle n’a rien à envier au désert infini de Tatooïne. Elle est parfaite en de nombreux critères : luxuriante, diversifiée, pleine de vie et… Le plus étrange dans tout ça… c’est son aura. On dirait qu’il y a une présence incommensurable en elle.
    Perseus : - Tu perçois quelque chose de psychique, malgré sa sensibilité latente ?
    Calyste : - Je crois que même une personne avec très peu de sensibilité à la Force pourrait la ressentir. Pour te décrire la sensation exacte, c’est comme si la planète elle-même et les deux lunes étaient animées d’une conscience propre et unie. Un monde vivant, mais endormi et rêveur.
    Perseus : - Tu as raison. Tython est spéciale en son genre parce qu’elle est intrinsèquement ancrée dans la Force à l’état universel, comme une vergence douée de vie propre. Enfin, c’est ce que raconte des essais et témoignages écrits par des pèlerins de l’Église de la Force il y a plusieurs milliers d’années. Quand on pense que ce monde était il y a fort longtemps l’épicentre de la philosophie je’daii, on peut estimer que Tython est bien plus qu’un corps céleste tellurique habitable et habité.
    Calyste : - Oui, ça va de soi. (Court blanc.) Tu sais où nous devons atterrir ?
    Perseus : - Direction la partie méridienne-équatoriale de l’hémisphère nord.

    La trajectoire en manœuvre standard de l’Aile-U prend l’allure d’une plongée dans l’atmosphère planétaire, une fois l’espace orbital passé, et sa direction à travers le ciel légèrement dégagé pique vers la région hémisphérique principale où se situe la fameuse vallée de la rivière Tythos ; l’environnement tempéré au climat semi-sempiternel de la région leur fait découvrir l’existence avérée d’une longue et large rivière courante qui pourrait être confondue à un fleuve. Le paysage se compose de nombreuses palettes de flore et de végétation arboricole permanente, allant des bosquets montagneux aux forêts émeraudes en passant par des jungles semi-aquatiques autour de lacs. Et la présence de petits canyons et crevasses dans ce décor prouve la présence du milieu accidenté et rocheux d’un col montagneux ascendant et omniprésent.
    Tel est le tableau géographique de la célèbre et méconnue vallée de la rivière Tythos.

    Le chasseur Aile-U se stabilise dans l’espace aérien pour se rapprocher de la zone civilisée de la vallée, où se dresse au loin à l’horizon l’ombre blanche et sable d’une grande cité technologique de niveau moyen. Une grande agglomération d’architecture classique et courante sur les planètes civilisées des régions centrales mais avec un aspect naturaliste marqué et un respect des modèles culturels de construction hérités du second passage de l’Ordre Jedi il y a trois mille ans avant Yavin. La distance entre le vaisseau et la cité se rétrécit de quelques kilomètres à peine, que le radar signale aux deux équipiers l’apparition de ceux chasseurs de patrouille dans leur champ de vision. Deux à trois chasseurs Headhunters de type AF4 à la carrosserie gris-clair et bleu azur, positionnés de manière à ne pas laisser filer leur cible.

    Chasseur tythan 1, voix par canal radio : - Aile-U non identifié, vous avez pénétré l’espace aérien de l’Autarchie Tythanique sans s’y être autorisé ni déclaré. Déclinez votre identité et vos intentions immédiatement, ou nous serons dans l’obligation de vous renvoyer hors de la planète ou de vous abattre.
    Perseus, répondant sur le canal : - Ici chasseur Aile-U, je me nomme Perseus Arek et je suis un citoyen de la République. Nous sommes deux personnes souhaitant vivre sur Tython, je demande l’autorisation de me rendre dans votre cité afin de procéder aux démarches de logement et d’habitation. À vous.
    Chasseur tythan 1, voix par canal radio : - Votre demande a été entendue, citoyen Arek. Veuillez vous diriger directement vers le quai d’astroport n°5 en approchant de Tythania, nous vous escorterons jusqu’aux remparts de la cité avant de vous laisser atterrir. Terminé.
    Perseus, répondant sur le canal : - Merci à vous, terminé.
    Calyste : - On dirait que nous ne sommes pas vraiment les bienvenus ici, à leur réaction.
    Perseus : - Un monde autarchiste comme Tython est souvent très à cheval sur sa souveraineté.

    Le reste de la traversée de la vallée se déroule sans gêne ni incident, avec l’escorte de chasseurs patrouilleurs, et le chasseur Aile-U atteint enfin l’astroport de la capitale ; comme indiqué, il vient se poser sur le quai de circulation n°5 et se retrouve parmi un à plusieurs cargos et transports légers appartenant à plusieurs différents groupes de personnes. C’est en descendant tous deux du vaisseau que Perseus et Calyste se rendent compte que l’atmosphère sur le quai est similaire à ce qui ressemble à une journée d’entrée/sortie aux douanes : les personnes présentes et réparties par îlots sociaux épars sont tantôt des immigrés venus d’autres mondes, tantôt des marchands venus régulariser le commerce et l’approvisionnement de la cité et alentours et tantôt des réfugiés échappant aux feux de la dernière guerre.
    Un contexte auquel Perseus doutait de trouver en arrivant mais que Calyste n’imaginait pas en venant.

    Toujours est-il qu’ils se dirigent ensemble vers la sortie du quai et l’entrée de la douane, suivant les directives données par un droïde-guide protocolaire, et ils attendent dans une file en mouvement cadencée pour patienter devant le bureau de douane du versant ouest. Une dizaine de minutes plus tard, ils se retrouvent enfin devant l’inspecteur de douane et ce dernier poursuit son travail avec automatisme. « Vos noms et prénoms » pour commencer, ce que le jeune ganthelien et la jeune métisse s’exécutent, puis « vos papiers d’identité je vous prie » avant de les recevoir en main et de les consulter. C’est aussitôt après une lecture assez sommaire mais précise de leurs passeports que l’inspecteur de douane s’adresse à Perseus sur un ton austère et limpide tout en fronçant les sourcils de mécontentement.

    Inspecteur tythan : - Monsieur Arek, votre passeport indique que vous exercez la fonction de Ranger au sein du Bureau de Sécurité de la République, et vous n’avez pas mentionné cet élément à la patrouille qui vous a interpellé durant votre arrivée ! Peut-on savoir pourquoi vous avez omis ce détail ?
    Perseus : - Monsieur l’inspecteur, je suis venu sur Tython et dans votre cité pour des raisons personnelles. Ma compagne et moi souhaitons simplement nous établir sur la planète pour construire un foyer durable.
    Calyste : - Notre venue ici est purement et uniquement de nous intégrer à la communauté de Tython.
    Inspecteur tythan : - Je regrette, mais le fait d’avoir omis votre appartenance au BSR m’oblige à devoir vous interdire toute entrée libre dans Tythania et sur le territoire tythan. Il en va de même pour votre démarche de permis de séjour sur Tython. Dans les circonstances actuelles, je crains de devoir en informer mes supérieurs ainsi que l’administration générale. Vous allez devoir vous expliquer, monsieur Arek.
    Perseus : - Qu’est-ce que vous comptez faire ?
    Inspecteur tythan : - Mes hommes vont vous conduire immédiatement au centre de commandement.

    C’est aussitôt dit que les deux soldats tythans en armure complète blanche de type Phase-I sénatorial viennent se décoller du mur du fond et se poster de chaque côté pour saisir les deux jeunes gens. Ce genre de situation surprend Perseus dans la manière où elle se retourne tandis que Calyste se sent menacée ; elle se décide instinctivement à se défendre ardemment mais lutte en vain contre le soldat mieux armé et protégé qu’elle, qui parvient à la stopper tout en sévissant de la mettre en joue. Perseus intervient pour empêcher une insurrection et demande à Calyste de ne pas répliquer, ce que la jeune métisse accepte à contrecœur en laissant le soldat la saisir. Les voilà tous les deux emmenés hors du bureau de douane et escortés immédiatement dans un quartier restreint où il y a, selon le point de vue de Perseus, une immense caserne aménagée contre et à même le versant oriental du rempart de la cité.
    C’est dans ce bâtiment légèrement plus petit et bas que le Building Fédéral qu’ils sont amenés.
    C’est dans ce complexe administratif et militaire que le verdict de leur présence se décidera… en fonction de ce que les officiers de l’Autarchie penseront de sa venue sur Tython pour « raisons personnelles ».

    vendredi 23 septembre 2022 - 21:54 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XXIII.1. – La différence de conviction.


    Tython, centre de commandement de Tythania – Une demi-heure plus tard…

    La salle dans laquelle Perseus et Calyste se trouvèrent, dans le charmant et sobre complexe paramilitaire qu’est le centre de commandement tythan, n’avait rien à envier ni à mépriser les quelques salles stéréotypées de séance où les forces juridiques et judiciaires entretiennent des interrogatoires. La pièce elle-même est cubique sans irrégularité, sophistiquée avec ses murs et son plafond renforcés par des plaques d’insonorisation lisse et mat à la teinte gris-bleu acier et au parquet solide de plastacier brun foncé pour donner une impression légère de bois sous la semelle des bottes. Le mobilier présent est d’un classique omniprésent car il n’y a qu’une table unique de format carrée, sobre et simple, entouré par trois à quatre sièges tout aussi sobres et simples. Les deux jeunes gens sont depuis une vingtaine de minutes seuls dans la salle, installés ici presque de force et sans d’autres explications, et ils s’en maintiennent à un silence de plomb pendant tout ce temps. Perseus se doute que la salle n’est pas complètement isolée à cause de micros miniatures incrustés et de vitres en demi-teintes dissimulées dans les murs.
    L’attente est longue pour ceux qui ne connaissent pas ce genre de situation, mais Perseus est confiant.

    Le battant d’entrée en plastacier gris-bleu coulisse enfin et l’espace ouvert du seuil laisse pénétrer une troisième personne dans la salle, différente des deux soldats tythans qui les ont escortés jusqu’ici mais similaire en uniforme à l’inspecteur de douane à quelques galons près. L’individu entrée s’installe de manière silencieuse et nonchalante sur le siège d’en face et il se révèle à eux comme un humain quarantenaire en uniforme bleu marine de fonctionnaire paramilitaire et au front brun clair court mais effilé avec deux yeux noirs ; le jeune ganthelien reconnaît à la plaque de graduation sur l’emplacement gauche du buste que leur interlocuteur est un brigadier, ce qui fait qu’il se retrouve en position d’infériorité hiérarchique face à un officier supérieur. Le brigadier termine de s’asseoir puis pose tranquillement le datapad sur la surface de la table, avant de joindre ses deux mains devant lui en les regardant dans les yeux.

    Brigadier tythan, d’un ton monocorde mais ouvert : - Bien, nous allons pouvoir commencer sans plus attendre et si vous n’avez pas d’objection. Je me doute que vous avez dû patienter durant un long moment et je vous en remercie pour avoir tenu jusque-là. Sur ce… (Il saisit de nouveau son datapad et le consulte sommairement.) Je suppose que vous êtes ce monsieur Perseus Arek que nos hommes ont escorté depuis le quai de douane de notre capitale. Ou devrais-je plutôt dire… le « Ranger » Perseus Arek, selon votre passeport de fonction que vous avez présenté à l’inspecteur qui vous a reçu. Et si j’en crois les informations relatives à votre fonction, vous êtes un Ranger de classe-A junior de la République n’est-ce-pas ?
    Perseus : - Tout juste.
    Brigadier tythan : - Vous êtes récemment devenu major au sein du BSR, après avoir réalisé avec succès une campagne de sauvetage orchestré suite à un conclave sectoriel sur Naboo, dès votre retour à Coruscant.
    Perseus : - Tout juste.
    Brigadier tythan : - Vous êtes venu sur Tython à bord d’un chasseur Aile-U de type BT-60D baptisé et recensé « Bravecœur Cobalt » dans l’intention de venir séjourner sur la planète de manière durable et définitive en demandant un permis de séjour par nos services administratifs.
    Perseus : - Tout juste.
    Brigadier tythan : - Vous vous déclarez citoyen de la République, n’est-ce-pas ?
    Perseus : - Tout juste.
    Brigadier tythan : - Et vous voulez nous faire croire que votre présence sur Tython n’est pas due à une volonté inattendue et inexcusable de votre gouvernement sur son intention de rallier notre planète à sa juridiction par quelques manières juridico-politiques plus que déconvenues ?
    Calyste : - Nous n’avons rien à voir avec les décisions de la République !
    Perseus, coupant sa jeune amie dans son élan de contrariété : - Brigadier, je suis venu sur Tython dans le seul et unique but de m’établir, avec ma jeune compagne, de manière stable et durable. Mon choix de venir demander asile et domicile sur votre planète tient d’un choix de changement d’environnement plus sain, je rejette et dénigre toute allusion à une tentative d’intégration de l’Autarchie à la République.
    Brigadier tythan : - Sans vouloir vous offenser, ranger Arek, c’est justement votre fonction statutaire au sein de la République Galactique qui nous indique que vos motivations ne sont pas uniquement personnelles. Nos services accueillent généralement et régulièrement des immigrés étrangers, des commerçants indépendants, des fournisseurs locaux et des réfugiés cherchant un monde paisible où bon vivre. Nous n’avons jamais eu affaire à un fonctionnaire du BSR, gradé qui plus est, venant demander à vivre sur notre planète sans une explication plausible et administrative. C’est pourquoi je ne peux me permettre de penser que vous nous cachez à tort la véritable raison de votre venue sur Tython.
    Perseus : - Je réitère ce que je vous dit, nous sommes venus nous établir sur Tython pour notre propre compte et sans aucune mission confiée par mon organisation à votre encontre. Vous pouvez toujours demander au QG coruscantii pour vérifier, ils vous confirmeront mes propos.
    Brigadier tythan : - Cela reste à déterminer, voyez-vous. Je doute fortement que vos supérieurs auraient l’audace de vous couvrir en apprenant que vous êtes découvert et interrogé actuellement par nos soins. Notre organisation et moi-même ne sommes pas assez stupides pour faire confirmer des dires qui seraient…

    C’est alors que la porte coulissante s’ouvre de nouveau pour laisser entrer quelqu’un.

    Brigadier tythan : - Bon sang, qu’est-ce que c’est que cette intrusion en plein interro…
    Voix masculine modérée : - Vous feriez mieux de revoir votre discernement, brigadier.

    Perseus se tourne de moitié vers sa gauche, après avoir observé l’attitude devenue plus tendue et stricte du brigadier (qui s’est mis comme au garde-à-vous en se levant), et il découvre que l’individu nouvellement entré dans la salle n’est pas uniquement un officier supérieurement gradé. La personne n’est d’autre que le dirigeant exécutif de l’Autarchie en personne, revêtu de sa combinaison d’uniforme militaire bleu sous son plastron beige et sa grande cape rouge d’apparat ; le jeune ganthelien rencontre donc le personnage le plus haut placé de l’État souverain tythan, élu à la tête du Conseil des Anciens et supposé être leur représentant exécutif, qu’il n’imaginait pas comme un grand humain blond et court de cheveux et au regard ferme et austère où brillent deux yeux ambrés.

    Brigadier tythan : - Monseigneur le Maréchal, c’est une surprise de vous voir ici.
    Artheus Tarkin : - Je viens dans le cadre d’une visite d’inspection du centre de commandement, brigadier, ma visite était donc prévue depuis un long moment. Et j’ai eu vent d’une nouvelle bien étrange mais intéressante alors que j’étais en pleine réunion avec vos commandants : il y aurait un Ranger de la République arrivé par le quai n°5 de l’astroport pour venir séjourner sur notre belle planète et qu’il a été immédiatement placé ici pour interrogatoire.
    Brigadier tythan : - Je procédais justement à l’interrogatoire, afin de pouvoir comprendre ce que le ranger ici présent avait véritablement l’intention de faire en prétextant venir sur Tython par but personnel.
    Artheus Tarkin : - Vous faites bien brigadier, c’est la moindre des choses afin de garantir la souveraineté de notre planète autonome et le respect de nos lois. Sauf une chose.
    Brigadier tythan, inquiet : - Laquelle ?
    Artheus Tarkin : - J’ai entendu vos derniers propos à mon arrivée pour assister, de manière indirecte, à la séance d’interrogatoire. Le fait de demander confirmation des dires du ranger auprès du BSR serait, selon vos propres conclusions, une tentative vaine de couvrir la venue suspecte de leur agent sur notre monde. C’est à cela que je vous déclare que vous manquez de discernement. Enseigne ?

    Un jeune homme en uniforme s’approche un peu plus de derrière le maréchal puis lit à voix haute le contenu affiché sur son databloc portatif entre ses deux mains.

    Enseigne tythan : - Nos services diplomatiques ont contacté récemment le BSR afin d’en informer sur la venue inexpliquée d’un de leurs rangers sur Tython et d’en savoir plus sur ses récentes activités. L’administration du BSR, ainsi que le secrétariat du QG interarmées de la République, ont tous deux attesté que le Ranger et major Perseus Arek a libéré son logement du réfectoire pour son déménagement vers une nouvelle planète choisie pour s’établir. De plus, il est certifié qu’aucune motion envers Tython n’a été faite ou présentée avant et durant le départ du ranger Arek, ce qui confirme que sa visite sur Tythania est d’ordre personnel et ne viole en rien l’accord de non-violation des régimes entre l’Autarchie et la République.
    Artheus Tarkin : - Vous pouvez donc en conclure, brigadier, que la situation actuelle du sieur Arek est justifiée et que les vérifications sur ses intentions sur Tython sont des plus respectables. Même si vous avez fait indéniablement votre part du travail en leur faisant passer cet interrogatoire.
    Bridgaier tythan, gêné : - Certes, cela nous avance beaucoup…
    Artheus Tarkin, sur un air plus sérieux et ferme : - Dans ce cas, je peux en conclure que votre travail était premièrement axé sur une conviction que la venue d’un Ranger vous a rendu suspicieux au point de négliger le contact auprès de son organisation pour assurer ses dires. Je devrais peut-être ajouter quelques mots à vos supérieurs sur la manière dont vous faites preuve d’un zèle paranoïaque qui ternit l’efficacité et la rigueur de votre service, si bien que vous serez certainement dégradé et déchargé de vos fonctions pour finir en correction militaire. C’est ce que vous voulez ?
    Brigadier tythan : - Ngh… Non monsieur.
    Artheus Tarkin : - Reprenez-vous immédiatement, brigadier, et effectuez correctement votre travail. Considérez qu’être suspendu pendant trois jours à compter d’aujourd’hui vous aidera à y réfléchir à deux fois avant de commettre ce genre d’imprudence. Vous pouvez disposer.

    Le brigadier salue une dernière fois le maréchal-administrateur, de manière militaire, puis il quitte machinalement la salle pour franchir le seuil de porte et disparaître de l’autre côté. Deux soldats tythans apparaissent peu après lui et viennent s’approcher du jeune ganthelien pour lui remettre ses armes et sa ceinture confisquées durant l’interrogatoire. Perseus les reprend en les remerciant de tête, les remet sur lui puis il fait face au maréchal-administrateur qui semble attendre d’avoir une discussion avec lui.
    Perseus se présente à lui et effectue brièvement le garde-à-vous et salut militaire pour se présenter.

    Perseus : - Maréchal Tarkin, enchanté de vous rencontrer.
    Artheus Tarkin, un salut militaire plus court et moins expressif : - Moi de même sieur Arek, même si je dois vous avouer que votre venue sur Tython n’est pas considérée des plus adéquates sur le plan politique. Vous venez de jouer un jeu dangereux en vous présentant à la douane sans avoir déclaré entièrement votre fonction auprès de mes hommes ni n’avoir cherché à anticiper votre visite.

    Il sort le premier de la salle pour s’engager dans le couloir adjacent, suivi de près par le jeune Arek et la jeune métisse tandis que les deux soldats se tiennent à l’arrière pour les escorter.

    Artheus Tarkin : - Les règles de notre Autarchie ne sont pas les mêmes que celles de votre République, surtout en ce qui concerne le besoin et le service envers et auprès d’agents internes au gouvernement. Les membres du Conseil et mes prédécesseurs ont toujours fait appliqué le fait que nos interactions avec les grands gouvernements de la galaxie devaient restés d’ordre commercial, social et relationnel. En échange de la reconnaissance de notre souveraineté neutre et de notre autonomie planétaire, la République s’est engagée à ne pas intégrer Tython dans ses mondes-membres ni chercher à lui faire promouvoir ses bienfaits et engagements pris concernant les valeurs « démocratiques » qu’elle représente. Nous ne voulons pas que la République, ni même l’Empire qui a souhaité aussi nous rallier à sa juridiction, se mêle de nos affaires ni ne diffuse ses idéaux auprès de nos citoyens. C’est pour cela que votre présence est à double-tranchant dans cette affaire, sieur Arek, car vous êtes indirectement un représentant de la République venu empiéter sur le territoire libre de Tython sans y avoir été invité. Et mon rôle de Maréchal-administrateur m’oblige parfois à prendre des mesures drastiques pour éviter que l’autonomie tythane ne soit bafouée.
    Perseus : - J’n’ai nullement l’intention d’interférer dans vos affaires internes, maréchal Tarkin. J’espère seulement pouvoir profiter de l’hospitalité naturelle et agréable de Tython et de sa neutralité plurimillénaire pour avoir un endroit convenable où vivre de manière stable et durable. Je ne nie pas être avant tout un citoyen actif de la République, mais je me présente à vous et à vos citoyens comme un homme qui cherche à s’installer sur votre monde pour songer à l’avenir et à sa famille.
    Artheus Tarkin : - C’est malheureusement une affaire interne que vous avez indirectement commencé, je vous avertis. Accueillir des Jedi sur ma planète et ma capitale est la moindre des choses pour le patrimoine culturel et les relations de l’Ordre avec ce monde. Laisser aller-et-venir librement un citoyen républicain sur la surface de la planète est contraire à ma politique et contre-productif pour veiller à la sauvegarde de notre neutralité. Je vous informe donc que vous et votre amie n’êtes pas libérés de toute suspicion, et vous ne pourrez pas faire votre demande de permis de séjour dans l’immédiat.

    Le jeune ganthelien et la jeune métisse à la chevelure bleue s’arrêtent aussitôt, choqués et indignés.

    Perseus : - Vous n’êtes pas sérieusement en train de me dire que vous nous gardez en détention !
    Calyste : - Les habitants de la planète Tython seraient-ils donc tous méfiants envers les étrangers ? Et moi qui estimais à notre arrivée que vous étiez assez tolérants et ouverts pour ceux qui cherchent un foyer !
    Artheus Tarkin : - Je crois que vous ne comprenez pas bien votre situation dans son ensemble, il semblerait. Votre organisation vous a disculpé sur l’éventuelle infraction à l’entente cordiale entre la République et notre autarchie, mais cela ne vous décrédibilise pas pour autant comme un potentiel danger pour le bien, l’ordre et la sécurité du peuple tythan. Les personnes qui font partie de ce peuple étaient certes autrefois des sujets de la République ou même de l’ancien Empire mais une forte majorité d’entre eux sont venus ici pour échapper à un concept éternel auquel vos grands gouvernements entretiennent malgré eux : le conflit. Le peuple de Tython est composé de plus de trente millénaires de descendants de différentes générations de réfugiés de guerre et de pèlerins venus de loin chercher la paix suprême. Vous, Perseus Arek, êtes l’un des représentants actifs et directs de la volonté autoritaire de la République et le garant de ses valeurs moralisatrices qui sert indirectement de porte-parole prosélytique du conflit. Même un Ranger comme vous, défenseur de la paix républicaine, n’est pas fiable au point de le laisser vagabonder sur ce monde sans se soucier des répercussions que cela aura pour le bien-être de ses gens. Vous venez seulement chercher l’asile et le domicile pour votre propre bien-être, j’en conviens, mais vous devrez prouver que vous méritez de vivre sur Tython sans afficher votre appartenance à la grande puissance républicaine. Et pour cela, je me dois de vous mettre sous surveillance et vous interdire toute demande de permis de séjour.
    Perseus : - Je n’ai pas fait tout ce voyage depuis Coruscant pour devoir vivre dans mon vaisseau ou à l’ombre d’une ruelle. Je vous signale que j’ai rendu mon logement au réfectoire du BSR il y a peu…
    Calyste : - Vous n’allez tout de même pas nous renvoyer de Tython à cause de son statut ?!

    Le maréchal-administrateur garde le silence pendant un court blanc, sans laisser transparaître ses émotions.

    Artheus Tarkin : - Vous êtes défendu de démarches de séjour dans l’Autarchie, mais cela ne veut pas dire que je vous refuse l’hospitalité tythane. Officiellement, vous ne pouvez pas séjourner à Tythania ni dans une des autres agglomérations de l’Autarchie avant d’avoir reçu votre permis de séjour. Ce qui prendra, au vu de votre situation et de votre statut, une à deux semaines de débat auprès du Conseil. Il existe cependant une alternative pour remédier à cela, bien que rares sont ceux à y rester plus de plusieurs jours. Votre seule option d’hébergement provisoire pour attendre l’accès à votre demande, c’est de demander refuge auprès du Diocèse tythan de l’Église de la Force. Ses membres paroissiaux ne refusent que très rarement d’héberger des visiteurs, qu’ils soient pèlerins ou demandeurs d’asile.
    Perseus : - Serait-ce une recommandation de votre part, maréchal ?
    Artheus Tarkin : - Je ne fais que vous exposer une solution indirectement. N’allez pas croire que je vous apporte mon aide parce que vous faites partie des services internes de la République. Je ne suis pas personnellement croyant en la Force et ne pense pas qu’elle soit à l’origine de tout, mais je respecte l’influence actuelle de l’Église de la Force et son organisation humaniste à portée universaliste. Le diocèse de Tythos, de par l’appellation de notre vallée et du fleuve, est une circonscription importante de l’Eglise et son archevêque est un membre permanent de notre Conseil. Il est presque la personne la plus importante de toute la planète après moi, ainsi qu’un homologue plus mystique.
    Perseus : - Je pense que nous allons demander asile auprès du diocèse alors.
    Calyste : - Ce sera aussi l’occasion de leur présenter notre projet d’union, Percy.
    Perseus : - Dans ce cas, si vous le permettez maréchal, nous allons y aller.
    Artheus Tarkin : - Rappelez-vous ceci, sieur Arek. Vous êtes restreint de séjour sur Tython jusqu’à nouvel ordre et l’acceptation de votre présence par nos conseillers. Ne mettez pas ma bonté à l’épreuve.

    mardi 27 septembre 2022 - 18:27 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XXIII.2. – L’hospitalité de la foi en la Force.


    Tython, évêché tythan de Tythos à la périphérie ouest de Tythania – Aux lueurs du crépuscule…


    La construction structurée de la cité de Tythania, capitale planétaire et chef-lieu de l’Autarchie, était pensée de manière hybride selon les critères d’aménagement urbain et social, avec une standardisation des immeubles et bâtiments socialo-administratifs à l’intérieur de la cité mais avec des matériaux et méthodes d’embellissement plus locaux, tandis que les infrastructures extérieures aux remparts avaient une liberté de construction plus typique et ancestrale des habitations tythanes issues de milliers de générations. Comme la population globale de la région de Tythos est majoritairement composée des peuples descendants de pèlerins et immigrés issus des toutes-premières colonisations de Tython, la plupart des maisons et foyers campagnards ressemblent à des chaumières de permabéton et de grès synthétique qui donnent presque une impression d’intemporalité. Les habitants des villages et hameaux de la vallée, qu’ils soient humains, twi’leks, zabraks, nautolans, selkath, wookies ou autres, vivent communément dans cette arabesque société presque féodale où chacun travaille la terre, la pierre ou les végétaux pour gagner sa vie. Il n’est donc pas rare de voir de nombreuses fermes dans ces villages et hameaux.
    Et outre la proximité avec la capitale, les villages et hameaux de Tythos bénéficient de la présence d’une institution socioreligieuse qui leur apporte le réconfort de la foi et du communautarisme désintéressé.

    Perseus et Calyste ne sont pas si étonnés de découvrir, après avoir quitté le complexe militaire puis franchis l’extérieur de l’enceinte de la cité, la merveilleuse enclave paroissiale trônant au milieu du quartier périphérique ouest : l’évêché de Tythos se compose d’un temple uniforme à l’aspect de cathédrale alderandéenne où un ensemble d’annexes habitables en grand U se concentre autour de l’édifice, constituant de manière architecturale et ordonnée un seul et même bâtiment ecclésiastique à l’allure sobre mais majestueuse d’un monastère. Leur arrivée assez tardive dans le quartier périphérique n’éveille pas tant l’attention des résidents, qui à cette heure de la journée rentrent chez eux se mettre au chaud, et ils s’avancent tranquillement vers le seuil de l’entrée secondaire de l’évêché, à savoir la porte à double battant la moins ouverte de la journée et l’accès direct à l’ensemble de l’édifice. Le temps de venir jusqu’à la porte et de se présenter à son seuil, les deux jeunes gens se préparent à faire connaître leur arrivée.

    Calyste : - Tu penses qu’il y aura quelqu’un pour nous laisser entrer ? À en croire l’obscurité au travers de leurs vitraux teintés, il n’y a l’air d’y avoir personne à l’intérieur pour s’occuper de cet endroit.
    Perseus : - Nous sommes encore au crépuscule et la nuit n’est pas encore tombée, ils n’ont peut-être pas encore allumés leurs éclairages d’intérieur pour profiter du peu de la clarté diurne qu’il reste.
    Calyste : - S’il y a vraiment quelqu’un dans cet évêché, mieux vaut qu’il vienne vite pour nous faire entrer. J’ai l’étrange pressentiment que je vais geler sur place au fur et à mesure que le soir tombe.
    Perseus : - Je vais les faire venir de ce pas. (Il toque sur le battant de la porte, assez fort.) Ho hé, s’il-vous-plaît ! Pouvez-vous nous ouvrir, nous souhaitons demander asile dans votre paroisse ! Ho hé, est-ce qu’il y a quelqu’un ? Y-a-t-il quelqu’un qui puisse nous ouvrir, s’il-vous-plaît ?

    Les deux battants de porte s’ouvrent simultanément peu après, ouvrant de l’intérieur sur une antichambre de chaussée, et une personne se tient aussitôt dans leur encadrement pour faire face au jeune couple. L’individu est un humain quarantenaire au front blond et au manteau de bure sobre dans la fibre brune artisanale, bien bâti selon le mode de vie rural des tythans, et au visage expressif de fermeté généreuse.

    Clerc tythan : - Bien le bonsoir, visiteurs. Vous vous adressez au diocèse de Tythos, la paroisse tythane de l’Église de la Force, et il me semble comprendre que vous cherchez asile dans notre évêché. N’est-ce-pas ?
    Perseus : - En effet, nous souhaiterons vous demander le gîte et le couvert pour quelques jours dans votre paroisse. Nous avons eu quelques soucis avec l’administration de Tythania et nous n’avons nulle part où séjourner durant une attente contrainte pour notre démarche d’habitation.
    Clerc tythan : - Je vous comprends, étranger, les membres de l’administration sont quelque peu retors en ce qui concerne la possibilité d’intégrer la communauté de Tython. Nous avons l’habitude de recevoir des personnes, réfugiées comme immigrées, dans notre enceinte le temps qu’ils puissent faire leurs démarches.
    Calyste : - Nous demandons à loger pendant une à deux semaines, le temps que les conseillers de l’Autarchie décident de notre présence sur la planète. Nous ne voulons juste qu’un endroit où rester attendre.
    Perseus : - Le personnel de l’Autarchie nous a dirigé vers vous en guise d’alternative.
    Clerc tythan : - Cela doit faire plusieurs mois que nous n’avons pas accueilli de visiteurs au sein de l’évêché. Mes frères paroissiens et moi-même serons heureux de vous offrir l’asile, bien que nous n’avons pas eu d’annonces ou de courriers de la part de l’Autarchie concernant le nombre actuel de demandeurs d’asile.

    Le clerc ouvre davantage la porte pour laisser entrer Perseus et Calyste à l’intérieur de l’évêché, tandis qu’il sort un instant pour mettre en marche l’éclairage extérieur de l’entrée pour faciliter la visibilité de la porte. C’est une fois entrés et bien au chaud, après que la porte est refermée derrière eux, que les deux jeunes gens suivent le clerc à l’intérieur de l’édifice ; ils traversent deux couloirs et passages de l’aile sud pour ensuite pénétrer dans une grande salle rectangulaire, haute de deux niveaux et aussi large qu’une salle de réception de manoir, où ils trouvent quatre longues séries de tables accompagnés de chaises et un plancher supérieur au fond où trônent une table plus ornée et lissée. Perseus et Calyste estiment qu’ils sont entrés dans la salle commune de l’évêché, espace de rassemblement et de restauration des paroissiens, et ils aperçoivent d’autres clercs dans les mêmes manteaux de bure et les mêmes tuniques blanches de laine.
    On leur montre la table en amont de la série du milieu et tous deux déposent près des bancs leurs sacs de voyage avant de s’installer pour se reposer de cette éprouvante soirée. La dizaine de clercs présents sont assis à la même table mais ne parlent pas vraiment entre eux et ne prient pas, ils attendent seulement.

    Perseus : - Vous semblez attendre quelque chose, à voir le calme et l’impatience de vos confrères. Est-ce que nous sommes arrivés à un moment inopportun dans votre organisation ?
    Clerc tythan : - Eh bien, il se trouve que nous attendions tous le retour de notre dirigeant, l’archevêque Valérianus de Tythos, et nos frères supérieurs depuis un bon moment. La tension parmi nous se condense, voyez-vous : l’archevêque a quitté l’évêché en début d’après-midi pour le col de Tythos et il était prévu qu’il revienne avant que le soleil ne se couche complètement. Nous sommes plus ou moins inquiets de ne pas le voir revenir à cette heure-ci, alors qu’il est connu pour sa ponctualité de l’heure.
    Calyste : - Peut-être est-il occupé par quelque chose ou quelqu’un dans ce col, d’où son retard.
    Perseus : - Le col de Tythos n’est pas un endroit très civilisé et c’est un lieu reclus de votre civilisation. Est-ce la première fois qu’il doit se rendre dans un endroit aussi éloigné et sauvage de la vallée ?
    Clerc tythan : - Au contraire, l’archevêque est un habitué du col et de ses hauteurs recluses. Il se rend régulièrement là-haut, dès que l’occasion le permet, pour aller méditer et observer les conjonctions des deux lunes Ashla et Bogan. Mais aujourd’hui, il devait se rendre au col afin de prendre des nouvelles de son homologue ermite au Grand Temple. C’est peut-être lui qui retient aussi longtemps l’archevêque…

    On entend alors du mouvement dans le couloir de l’entrée de la salle et tous regardent vers l’encadrement pour avoir débarquer, d’une démarche tranquille et nonchalante, un autre groupe de clercs qui escortent un homme bien mieux vêtu qu’eux et d’un certain âge malgré une santé de fer ; si l’ecclésiaste est reconnaissable des autres par son étole de cachemire bleue plus azurée et son manteau en bure de cuir plus cobalt, il y a à ses côtés un autre homme bien différent des clercs tythans en de nombreux points.
    Le clerc tythan en pleine conversation avec Perseus et Calyste les quittent pour se précipiter, comme ses confrères qui ont réagi aussitôt, vers le groupe arrivé et les saluer précipitamment et les bombarder de leurs inquiétudes. Les deux jeunes hésitent à aller rejoindre cette assemblée, en voyant à quel point les clercs de l’évêché s’agglutinent à leur supérieur comme des enfants apeurés, et ils se décident à commencer à chercher une place quelque part pour se reposer. À peine ont-ils bougé de quelques centimètres pour atteindre une table libre plus proche du mur que du centre, ils remarquent qu’ils ne sont plus seuls et que l’autre vieil homme se tient à quelques pas d’eux.

    Ce dernier se révèle plus particulièrement comme un véritable ascète tythan que les clercs présents, avec sa tête ovale aux traits tirés et légèrement parcheminés sous une longue et épaisse chevelure blanc poivré et sertie de deux yeux bleus profonds ; son habit complet comporte une chemise artisanale de lin gris poivre aux manches moyennes sous un haut de kimono lacé en cuir beige et sans manche, un leggings moulant en cuir brun sombre chaussé de longues bottes noires semblables à des cuissardes. Son manteau bleu cobalt sans manche est renforcé d’épaulettes de cuir épais à la teinte pourpre et or. Ils remarquent même que ses poignets sont couverts de brassards de cuir or blanc gravés de l’emblème universel de la Force. Mais surtout, le soi-disant ermite est tout aussi propre que ses homologues de la vallée et du diocèse ; se pourrait-il qu’il se soit lavé en prévision de sa venue ici ?
    Toujours est-il que l’homme se présente à eux, silencieux et en leur adressant un regard inquisiteur dénué d’animosité ou d’amitié. Calyste juge nécessaire de reculer d’un pas en arrière en le voyant tandis que Perseus choisit de faire un pas en avant pour se préparer à une conversation dure mais anticipée.

    Perseus : - En quoi puis-je vous être utile, monsieur… ?

    Le vieil homme ne répond et continue de les observer avec son regard neutre et méditatif.

    Perseus : - Monsieur ?
    Vieil ascète, mystérieux : - Des singularités dans le paysage vivant de Tython…
    Calyste : - Percy, j’ai un mauvais pressentiment sur cette personne. Il ne m’inspire pas confiance.
    Archevêque : - Vous n’avez rien à craindre voyons, jeune demoiselle.

    C’est aussi que l’archevêque Valérianus vient les rejoindre et se positionner entre les deux jeunes gens et l’étrange ascète, un sourire empathique et tolérant, pour animer la rencontre.

    Valérianus : - Je vous souhaite la bienvenue dans ma demeure, jeunes gens. Je suis le Père Valérianus, l’archevêque de Tythos et le chef civil de la congrégation tythane de l’Église de la Force. Mes frères et fils clercs m’ont dit que vous étiez en bien mauvaise posture et que vous cherchiez refuge le temps de régler votre affaire auprès de l’administration de notre Autarchie.
    Perseus : - En effet monseigneur, nous aurions besoin du gîte et du couvert le temps que le gouvernement accepte de nous considérer comme autrement qu’un envahisseur envoyé par la République.
    Calyste : - Nous vous serions reconnaissants si vous acceptiez de nous donner l’asile quelques jours.
    Valérianus : - Bien entendu, jeune enfante. Ma demeure est toujours d’accueillir ceux dans le besoin.
    Vieil ascète, toujours mystérieux : - Ces singularités peuvent se joindre à notre table…
    Valérianus : - Oh oui, avant que je n’oublie… Je me permets de vous présenter ci-présent mon vieil ami venu du haut du col de Tythos. Sigmar del Gormo, vénérable gardien des Whills et maître-veilleur des arts ancestraux Je’daii. Il est parmi nous le plus autarcique et le plus ancré dans la compréhension et l’interaction de la Force sur la planète, servant de pilier et de guide pour nos paroissiens et de conteur-chroniqueur pour les quelques pèlerins qui se rendent au col. Il est venu avec moi pour profiter d’un repas mensuel chez nous.

    Les deux jeunes gens savent donc à qui ils ont affaire, ce qui incite le jeune ganthelien à commencer à tendre la main pour le saluer et faire plus ample connaissance.

    Perseus, tendant une poigne de main : - Enchanté, maître Sigmar.
    Sigmar : - Moi-même, jeune singularité de Ganthel. Ou préférez-vous Ranger, au vu de votre aura.
    Calyste : - Co… Comment avez-vous deviné qu’il est ganthelien et un Ranger ?
    Sigmar, s’approchant petit à petit d’elle : - Je vois en lui comme dans du cristal… et en vous…
    Calyste, effrayée et reculant en arrière : - Non, non non non, n’approchez pas ! Ne me touchez pas, non !

    Le vieux maître ascète est toutefois parvenu à faire dix pas en avant vers la jeune métisse et à tendre sa main vers son front, de manière à la poser dessus sans néanmoins cesser de regarder avec les yeux plissés de méditation. La jeune femme se retrouve coincée en sentant soudain le dos du banc dans son dos, surprise, et ne réagit que trop tard en sentant la main tannée du vieil homme se plaquer à peine sur son front ; la voilà subitement immobile avec le regard presque vide et lui-même plongé dans une absence présentielle, plissant davantage les yeux tout en fixant un point lointain invisible.

    Perseus, choqué : - Calyste ! Calyste, qu’est-ce qui t’arrive ?
    Valérianus : - N’intervenez pas jeune homme. Votre amie est seulement inconsciente, voire endormie, et elle n’a rien à craindre de notre ascète. Observez plutôt, il semble avoir découvert quelque chose de fascinant en elle et son lien avec la Force. D’où le besoin de la placer sous son contrôle mental.
    Sigmar, concentré et connecté : - Je la vois… plus nettement. Sa sensibilité latente dans la Force… elle est issue d’une racine immatérielle forte. Un lignage puissant mais éteint d’une génération… suspendu entre les deux versants… concentré en un seul point… non, plutôt une seul et même graine vierge. Je vois en elle la rancœur de son père envers cet héritage… le lourd fardeau spirituel d’un fils prodige et ancêtre… le pouvoir héroïque d’un aïeul preux chevalier… tout cela inscrit dans son patrimoine fragmenté.
    Perseus : - C’est stupéfiant. Il est parvenu à voir le patrimoine de Calyste rien qu’en la touchant.
    Valérianus : - Un art approfondi mais peu fréquent chez les utilisateurs de la Force, qui permet de lire et d’entrevoir l’histoire génétique et spirituelle d’un être vivant. Une forme altérée de psychométrie.
    Sigmar, toujours connecté : - Elle ressent la Force mais elle ne fait pas corps avec elle car la Force lui octroie une existence ordinaire. Son pouvoir intérieur n’est pas actif mais passif, sa sensibilité est une braise vive et naissante qui ne demande qu’à trouver la source pure qui la transformera en une flamme nouvelle. Une flamme chaleureuse… plutôt un feu multicolore et unique. Étrange… sa graine est au cœur du feu. Je n’arrive pas à entrevoir davantage en elle… Oh !
    Perseus : - Quoi encore ?
    Sigmar : - L’esprit de votre amie prend conscience de mon intrusion. Elle réalise son état… elle commence à se rebeller, à chercher à se défaire de mon emprise. Je vais devoir la libérer. Mais avant, jeune homme…

    Sans crier gare, il se sert de la Force pour tracter brusquement le jeune Ranger vers lui… et lui faire mettre sa main droite sur le front de la jeune femme inconsciente, là où la main de l’ascète était il y a peu. Le temps que Perseus comprenne ce qu’il s’est passé, il sent étrangement qu’un verrou invisible s’est ouvert sous sa paume et il voit que l’iris de sa petite amie reprend vie… et qu’il se retrouve ni-une-ni-deux à terre.

    Calyste, furieuse : - Espèce de vieux tordu asociable ! Je vais vous faire regretter de… (choquée) Percy ?
    Perseus, sur le dos et embêté : - Héhé, tout va bien Calyste. Je comprends ton sentiment actuel.
    Calyste, embêtée : - Est-ce que… est-ce que je t’aurais inconsciemment confondu avec l’ermite… ?
    Perseus : - C’est bel et bien le maître del Gormo qui t’a rendue inconsciente mais il ne t’a pas fait de mal.

    Calyste se redresse sur ses jambes pour ensuite aider Perseus à se relever du sol, avant d’adresser un regard noir au vieil ascète utilisateur invétéré de la Force. Qui se contente de lui offrir un sourire amusé.

    Sigmar : - Vous avez un lignage psychique très intéressant, jeune demoiselle. Autant que votre ami, bien que le vôtre recèle encore des traces plus contrebalancées dans l’équilibre. Vous pourriez aisément vous plaire sur Tython, si vous cherchez à vous ouvrir aux voies de la Force.
    Calyste : - Je me contenterais de refuser poliment votre offre ou votre aide.
    Valérianus : - Allons allons, je vous prie. Je ne veux nulle animosité en ces lieux, pas alors que nous avons cette nuit un risque probable qu’une tempête saisonnière arrive dans le col et la vallée.
    Perseus : - Il vaut en rester là Calyste, tu n’as pas besoin de remuer l’aiguille dans ta plaie.
    Calyste, se calmant : - Tu as raison. Je ne veux pas non plus créer de problèmes alors que nous venons d’arriver sur Tython, que nous nous approchons de notre futur foyer.
    Perseus : - Merci Calyste. Monseigneur, si vous permettez, je pense qu’il vaudrait mieux que mon amie et moi-même allions nous installer pour cette première nuit avant de descendre pour le repas.
    Valérianus : - Évidemment. Frères, veuillez conduire ces deux visiteurs au séminaire pour leur séjour.

    Et c’est ainsi que Perseus et Calyste suivent le même clerc qu’à leur accueil pour se rendre à la chambre temporaire au sein de l’évêché, qui sera leur lieu de séjour sur Tython pour le temps de pouvoir s’installer définitivement sur la planète et fonder leur propre foyer.

    mercredi 02 novembre 2022 - 17:34 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XXIV.1. – Une première matinée sur Tython.


    Tython, enceinte de l’évêché de Tythania – Le lendemain…

    Il n’est pas encore sept heures ce matin, alors que la lumière solaire est encore terne sur la région de la rivière Tythos, que la porte de service de l’évêché s’ouvre à moitié pour que Perseus la franchisse sans déranger les locaux qui dorment encore… ou bien ne pas éveiller d’éventuels soupçons. Le jeune ganthelien referme délicatement derrière lui puis pivote vers l’intérieur du quartier extérieur de l’ouest de Tythania. Même lorsque sonne sept heures, il s’était douté à leur arrivée que les petits commerces commençaient déjà à ouvrir de bonne heure pour commencer à travailler et échanger les meilleures occasions de partager.
    Il se met immédiatement en route pour parcourir les rues et allées marchandes du quartier, prenant son temps pour une petite visite personnelle et professionnelle sur la vie sur Tython.

    Perseus marche d’une allure détendue tout en gardant une posture neutre mais observatrice de cet environnement socioculturel dans lequel il s’aventure : la population tythane est clairement à l’image de son monde et de son histoire, avec une variété démographique d’humains et d’aliens venus de différentes origines et zones de la galaxie. Il peut au moins dénoter une différence dans cette mixité démographique entre ceux qui vivent depuis plusieurs générations et ceux qui viennent tout juste de s’intégrer.
    Les résidences de ce quartier, autour de l’évêché ainsi qu’au nord et à l’ouest, accueillent des familles humaines de forte souche correlienne, chandrillienne, aldérandaise, chalactane et kiffar qui ont l’air de se mélanger sans craindre de perdre leur identité culturelle ; ils n’ont aucun mal à vivre en communion avec des familles aliens au sein de leur communauté, surtout avec celles qui font aussi longtemps qu’elles partie de ce monde. Le jeune homme remarque que les espèces twi’lek, togruta, mirialane, zabrak sont majoritaires et semblent fonctionner pour quelques-uns comme des clans ; rien qui ne puisse affirmer une volonté de conserver un patrimoine pur mais il soupçonne un choix de vouloir perpétuer leur espèce entre cousins. Hormis cet aspect interne à cette configuration sociale, aucun ne semble rejeter la présence des autres natifs aliens que sont les sarkhai, les kessuriens, les cosiens, les palliduvans et les séloniens ; des espèces plus récemment ancrées dans la démographie tythane suite aux dernières guerres. Perseus constate avec détachement et neutralité que la variété d’ethnie et d’espèce dans Tythania démontre à quel point la planète s’est composée et construite grâce à cette communion inter-espèces.
    Il revient ensuite à son objectif matinal et, tout en continuant de marcher d’un pas souple mais cadencé, il observe chaque commerce qui vient d’ouvrir et de se tenir prêt à accueillir les premiers clients.

    Il s’agit bien évidemment de commerces généraux, allant de l’alimentation variée et agricole jusqu’à l’apothicaire en passant par les comptoirs buralistes, et chaque vitrine de boutique (avec ou sans transpacier dans l’encadrement) présente des gammes de produits riches et naturels qui suscitent l’appétit. Ce matin, de bonne heure, il y a que quelques habitués qui osent commencer leur course et des magasiniers qui œuvrent en arrière-boutique pour recomposer ou compléter les stocks d’approvisionnement.
    Perseus ralentit le pas dans la grande rue, se faufilant parmi le maigre foule stagnante qui laisse des trouées de passage, et il se dirige sans aucune hésitation vers un commerce semi-ouvert où la bonne odeur de farine et de céréales flotte dans l’air et accompagne la pancarte murale d’enseigne ou figurent un pain et d’un croissant. Le jeune homme entre et se présente devant le comptoir du marchand ; il patiente le temps que l’artisan-boulanger, un besalisk mâle assez costaud et bien bâti, se retourne vers lui après avoir fini de remplir ses panières de baguettes, flûtes et autres pains longs. L’alien reptiloïde s’étonne à peine de voir le jeune homme se présenter dans sa boutique à cette heure et l’accueille comme il se doit.

    Boulanger besalisk : - Bien le bonjour jeune monsieur ! Je constate que vous vous êtes levé de bonne heure pour venir à ma boutique, dans l’espoir de chercher quelques viennoiseries chaudes pour le déjeuner.
    Perseus : - J’ai remarqué que vous aviez ouvert il y a peu, comme vos collègues commerçants. Et mon intention est bien de venir acheter quelques pâtisseries pour ce matin. J’espère seulement que je n’arrive pas trop tôt au risque de vous déranger.
    Boulanger besalisk : - Ha ha ha, à vrai dire vous êtes le premier client que je vois arriver et vous êtes seul alors que j’attendais déjà voir débarquer la dizaine de locaux que j’ai pour habitude de fournir. Et comme vous êtes une nouvelle tête, ça me fait plaisir de voir que j’aurais fait une vente supplémentaire à ma routine. Bien, sur ce, qu’est-ce que ce sera pour ce matin ?
    Perseus : - Un sachet de quatre pains au lait bleu, de quatre pains au chocolat et de quatre croissants. Et j’aimerais aussi vous prendre quatre flûtes de campagne dorées à l’ancienne.

    Le temps que le commerçant rassemble délicatement et efficacement les viennoiseries et les pains longs commandés, il ne s’est passé que trois courtes minutes d’attente.

    Boulanger besalisk : - Votre commande est prête, et suffisante pour tenir une semaine si j’ose dire. Vous devez faire partie de ces nouveaux venus qui viennent de loin pour venir vivre sur Tython, n’est-ce pas ?
    Perseus : - Je suis arrivé hier avec mon amie, après un long trajet depuis Coruscant pour changer de logis.
    Boulanger besalisk : - J’imagine que vous logez donc dans les locaux de l’évêché, le temps que les bureaucrates du Building Fédéral étudient votre requête d’asile pendant un moment. Je suis passé par-là, je sais ce que ça fait d’attendre longtemps pour obtenir un permis d’habitation. Et quand on est affilié à la République comme vous, ils oseront prendre plus de temps pour s’assurer que vous ne leur nuirez pas.
    Perseus : - C’est ce que j’ai remarqué oui, au vu de ma rencontre avec le maréchal Tarkin.
    Boulanger besalisk : - Vous aurez au moins l’occasion de vous familiariser petit à petit avec la cité et ses habitants, surtout ici avec les paroissiens de l’évêché. Ce sont les familles et les habitants qui ont des racines profondes avec la planète, avec un patrimoine intergénérationnel qu’ils partagent avec les ecclésiastiques. Si vous voulez en apprendre un peu plus sur la région ou la société tythane, ils sauront vous renseigner.
    Perseus : - Je ne manquerais de le leur demander, merci. (Il récupère son sac de commande.) Combien je vous dois pour l’ensemble s’il-vous-plaît ?
    Boulanger besalisk : - Vingt-cinq crédits standards, si vous les avez. N’allez pas croire que je refuse les crédits républicains, c’est seulement que l’Autarchie impose que le crédit standard soit la seule et unique monnaie courante sur la planète. C’est pourquoi il est recommandé de changer rapidement ses crédits, républicains comme impériaux, dès son enregistrement aux quais.

    Perseus soupire en comprenant qu’il aurait dû se douter que le système économique tythan serait restreint à une seule monnaie d’échange sans possibilité de payer avec des crédits étrangers. Il n’est toutefois pas en difficulté car, avec le métier qu’il a, il possède toujours sur lui des crédits standards pour ce genre de monde indépendant. Perseus remet la somme au besalisk, le remercie et le salue puis il quitte la boutique pour revenir tranquillement sur ses pas, son sac de course dans les bras.

    Le retour dans l’enceinte de l’évêché, plus particulièrement dans l’aile de séjour pour les visiteurs, s’ait fait sans encombre ni retard et Perseus estime qu’il est arrivé à temps pour commencer à préparer le petit-déjeuner avant qu’elle ne descende de leur chambre. La salle commune est particulièrement vide en ce moment-même (surtout après sept heures et demie) et l’absence de clercs dans la grande pièce s’explique par les diverses occupations rythmées que ces ecclésiastiques consacrent dans le respect et l’étude de la Force comme une entité vivante et universelle. Perseus dispose en quelques minutes la vaisselle et les ustensiles appropriés, récupère deux carafes contenant l’un de lait bleu de bantha et l’autre de jus de fruits, sort de son sac les viennoiseries pour les mettre en évidence puis il termine par un saladier de porridge.
    La table est enfin mise, les condiments sont à disposition pour bien composer son repas, Perseus peut enfin se rendre à l’étage de l’aile pour aller rejoindre la porte de leur chambre et toquer pour voir si sa belle est réveillée ou encore endormie à cette heure-ci.

    Perseus : - Calyste, c’est moi Perseus. Je viens t’informer que le petit-déjeuner est servi. Tu peux te lever s’il-te-plaît ? (Long silence sans réponse.) Calyste, tu es réveillée ? (Il toque de nouveau pour être sûr qu’elle entende.) Calyste ? (Toujours pas de réponse, il se décide à entrer.) Tu pourrais me répondre… euh ?!

    Perseus franchit à peine le seuil de la porte coulissante qui s’ouvre et il découvre en une seule seconde que le lit simple dans lequel Calyste dort est… vide. Le drap et la couverture sont relevés, l’oreiller est encore froissé et les affaires de la jeune femme sont encore là ; seuls ses habits d’hier sont absents. Le jeune ganthelien commence à s’inquiéter de ne pas voir sa petite amie dans la chambre, alors qu’elle dormait encore profondément quand il a quitté la pièce en silence. Se serait-elle réveillée peu après son départ ? Aurait-elle décidée de sortir pour aller à sa rencontre ? Sa supposition ne tient pas debout, puisqu’il l’aurait croisé en cours de chemin. Il est évident qu’elle n’a pas quitté l’évêché et qu’elle doit être encore dans les parages, à le chercher elle aussi. Perseus sort de la chambre en faisant coulisser la porte et la fermer, quitte l’étage de l’aile et part explorer le reste de la bâtisse. Les clercs sauront peut-être où Calyste a bien pu aller s’ils l’ont croisé ou si elle les a dérangé durant leurs activités liturgiques.
    Ses pas le conduisent dans l’aile centrale où se trouvent les salles et bureaux d’étude, lieux que seuls les membres de l’évêché sont autorisés à pénétrer uniquement, et il commence à s’arrêter devant une première porte pour toquer et questionner son prochain interlocuteur. Sauf que… un frère clerc apparaît au même moment dans l’encadrement de l’entrée lorsque le battant coulisse pour le laisser sortir.

    Clerc tythan : - Oh, par la Force ! Que faites-vous donc ici à cette heure, voyageur ? Vous êtes-vous perdu ?
    Perseus : - Non, rassurez-vous frère clerc. Je suis juste à la recherche de mon amie, elle n’était pas dans la chambre quand je suis monté la chercher, et je comptais demander si quelqu’un l’aurait vu.
    Clerc tythan : - Ah, oui je vois. Il est vrai que vous vous êtes absenté il y a peu. Votre amie est descendue faire une balade dans les jardins du cloître, elle avait besoin de s’occuper le temps que vous reveniez. Il me semble qu’elle y est encore, à assister à la séance collective de méditation de nos frères supérieurs.
    Perseus : - Où puis-je la trouver exactement ?
    Clerc tythan, pointant du doigt le fond du couloir : - Poursuivez votre chemin jusqu’au fond puis tournez sur votre gauche, vous déboucherez immédiatement sur le cloître et l’arrière-cour de l’évêché. Il vous suffira ensuite de rejoindre l’arbuste wrooshyr au centre de l’arrière-cour et vous la trouverez là-bas.
    Perseus : - Merci pour votre information frère clerc.

    Perseus se dirige sans perdre plus de temps dans la direction indiquée, en prenant soin de prendre une allure de marche proche du trot, et il franchit le seuil de l’entrée de service devant lui pour déboucher dans la cour intérieure du cloître. L’endroit ressemble en tout point à un cloître par la disposition de l’espace extérieur et ouvert, entouré par un carré de bâtisses annexes à l’édifice pour y accueillir les cellules des clercs, divers autres salles d’études et de bureau, voire les salles consacrées pour la médiation. Le jeune homme découvre que l’espace externe est vraisemblablement composé de jardins (surtout avec un tel périmètre assez large pour y garer un régiment d’infanterie) et il remarque que chaque parterre d’aménagement est décoré de fleurs et plantes sauvages qu’il connaît comme il n’en connait pas certaines. Les senteurs et les couleurs végétales apportent une certaine harmonie et une gaieté dans le cloître, incitant presque le ganthelien à ralentir son allure pour mieux contempler le tableau horticulteur de l’endroit.
    Sa volonté de trouver Calyste est néanmoins plus ferme et il poursuit son chemin vers l’arrière-cour.

    C’est après un portique de passage à franchir et une dizaine de larges marches à descendre qu’il arrive enfin dans l’arrière-cour… et il découvre que le lieu est aménagé à la manière d’une terrasse immense de panorama et d’ornement, avec un style très typique de la planète et des cultures humaines anté-Yavin.
    L’arbre wrooshyr, d’une hauteur standard à la plupart des arbres communs mais tout aussi majestueux, est bien feuillu et caduc en cette saison et ses branchages offrent un peu d’ombrage pour les quelques visiteurs présents qui sont assis sur l’herbe fraîche et rase de son parterre large et circulaire. Une bonne dizaine de clercs tythans, aux bures distinctives des frères supérieurs, sont positionnés chacun en fleur de lotus mais en formant ensemble un arc de cercle devant la face ombragée de l’arbre… et l’évêque en personne.
    Perseus prend une allure bien plus lente et hésite à s’arrêter de quelques mètres, en apercevant la jeune métisse à la chevelure bleutée devant lui et face à la scène de méditation collective sous l’arbre. Il constate qu’elle ne regarde pas vraiment les clercs méditer parce que sa tête est légèrement inclinée en arrière, démontrant que ses yeux fixent un point lointain au-dessus de leurs têtes et qui serait sur le tronc de l’arbre.
    Il fait quelques pas en avant en gardant cette allure lente et nonchalante, afin de se camper à la droite de la jeune femme et de voir que son regard est attiré et concentré sur l’arbre lui-même. Il soupçonne, avec un peu de doute, qu’elle découvre pour la première fois un arbre originaire de la planète Kashyyyk mais qu’elle a aussi focalisé involontairement son esprit sur l’allure de l’arbre pour méditer à son tour.
    De manière à ne pas la bousculer dans son état d’absence, il pose délicatement sa main sur son épaule droite, referme sa main tendrement puis il patiente. Calyste cligne des yeux plusieurs fois en les écarquillant, prenant conscience qu’elle a laissé vagabonder son esprit, puis elle pivote son regard vers son voisin.

    Calyste, ravie : - Percy, tu es de retour. Je… Je me suis dit que je pouvais t’attendre en faisant une petite promenade dans l’enceinte de l’évêché. J’ai vu que les clercs venaient ici pour faire leur méditation matinale, alors je les ai suivi pour voir comment cela se déroulait. Et puis en voyant cet arbre…
    Perseus : - Tu as eue une claque émotionnelle, n’est-ce pas ? Voir pour la première fois un véritable arbre wrooshyr était une expérience enrichissante que tu devais profiter à fond, à voir à quel point tu l’observais.
    Calyste : - C’est vrai mais… il y a aussi quelque chose qui me fascinait dans cet arbre-là.
    Perseus : - Qu’est-ce qui rend cet arbre si particulier pour toi ?
    Calyste : - Comment te décrire… (Elle contemple à demi l’arbre.) J’ai une sensation agréable dans le corps quand je l’observe. Une impression que dans son écorce se cache une harmonie et une sérénité aussi vieille et ancrée que celles de ses frères de Kashyyyk. Le simple fait de le voir m’apporte… le calme, la joie, la sérénité… et je sens des centaines de parfums et odeurs différentes qui proviennent de diverses forêts. J’entends parfois le bruissement d’un vent chargé de graines et de feuilles éparpillées. Et je vois… des lucioles scintillantes de mille feux danser entre les branches alors que nous sommes au petit matin.
    Perseus : - C’est la Force Vivante que tu perçois. Un aspect essentiel du champ d’énergie qui nous entoure et nous relie à une source universelle qui nous permet, à nous êtres vivants, d’exister et d’avoir des expériences uniques ou similaires durant l’instant présent. Percevoir la Force Vivante est une preuve que nous sommes faits du même bois, du même minerai ou de la même chlorophylle que les autres. Nos émotions et nos sensations sont des manifestations quotidiennes de cette énergie. Les vivre te rend vivante.
    Calyste : - Je croyais que tu n’étais pas assez sensible pour percevoir la Force ?
    Perseus : - Ce n’est pas une question de sensibilité, ma chère Calyste. Les spéculateurs tythans disent que c’est la vie qui a créé la Force et qu’elle est à son tour présente dans chaque élément de l’univers. Ce qui fait que les « non-utilisateurs de la Force » ressent tout de même l’énergie inconsciemment et à faible intensité, sinon nous ne serions rien de plus que des enveloppes dépourvues de psyché et de conscience.

    Perseus scrute un court instant les clercs en méditation et, voyant qu’ils sont toujours occupés à faire leur pratique matinale sans être dérangés ni préoccupés par leur présence, il revient sur sa camarade pour lui faire savoir la suite des évènements dans leur séjour à l’évêché.

    Perseus : - Je crois qu’il serait temps pour nous deux d’y aller. Je suis venu te dire que le petit-déjeuner est prêt et il doit nous attendre depuis un bon moment maintenant.
    Calyste, choquée : - Oups ! Le petit-déjeuner, c’est vrai ! J’étais tellement concentré sur l’arbre que j’ai oublié que je suis venu sans avoir mangé un morceau. Et maintenant que tu me le rappelles… je commence à avoir l’estomac qui me sermonne d’avoir fait le jeûne dès le matin.
    Perseus, amusé : - Hé hé. Allez, ne perdons pas plus de temps et allons rapidement nous sustenter. Je compte te proposer que l’on commence aujourd’hui à passer notre première journée à visiter la vallée de la rivière Tythos et ses merveilles sociales et culturelles.
    Calyste : - J’ai hâte.

    Et les voilà donc partis au petit trot pour entreprendre le chemin du retour, de manière à prendre leur petit-déjeuner à temps et s’organiser dans leur toute-première visite de la région de Tythania.

    vendredi 13 janvier 2023 - 19:29 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre XXIV.2. – Une nouvelle journée sur Tython.


    Tython, vallée de la rivière Tythos – Une semaine plus tard…

    Le temps d’aujourd’hui est au bleu ciel dégagé et au soleil minuscule dans la voûte céleste au-dessus de la vallée de la rivière Tythos, en pleine région méridienne du continent de Talss, alors que la nouvelle saison printanière annonce des températures fraîches et un climat plus sec qu’auparavant ; rien néanmoins qui ne semble déranger ou bouleverser la monotonie générale des habitants de la vallée, qu’ils soient citadins de la capitale tythane ou campagnards des communautés rurales de la région.

    Les rues, places et avenues de la belle métropole sont assez animées et bruyantes en cette journée éclaircie avec les agréables occasions de se promener, de faire du commerce et de parler des nouvelles du monde voire de la galaxie tout entière. Toutes et tous peuvent se croiser et se rencontrer, humains et humanoïdes comme autres espèces aliens, pour en apprendre plus sur la situation planétaire et/ou galactique, sans pour autant en venir à faire des commérages. Et au milieu de tout cela, les soldats de l’Autarchie vont-et-viennent entre les allées et les espaces publics, d’un pas militarisé ou plus nonchalant selon les groupes, pour veiller à ce que le calme, l’ordre et le respect des lois tythanes soient préservées.

    Cette journée est une énième occasion pour le jeune Arek et sa camarade métisse de sortir découvrir l’environnement naturel et mystique de la région de Tythos, afin de se familiariser avec ses us et coutumes, ses paysages et ses histoires. Et aujourd’hui plus particulièrement, ils ont à peine quitté l’enceinte de l’évêché pour se promener qu’ils aperçoivent une foule d’habitants du quartier périphérique se diriger vers l’extérieur ouest ; la plupart se déplacent en famille ou en transportant avec eux des produits agroalimentaires, qui ont été cultivés ou achetés auprès du quincaillier local. C’est en voyant une bonne cinquantaine de personnes se diriger vers les plaines à l’extérieur, d’un pas souple ou précipité, que Perseus s’approche de l’un d’entre eux pour l’interroger sur ce qu’il se passe.

    Perseus :
    - Dites l’ami, qu’est-ce qui provoque toute cette agitation et cette foule ?
    Habitant kiffar : - Une grande caravane de pèlerins vient d’arriver, voilà ce qui se passe. Ils viennent chaque saison s’installer quelques temps près de Tythania pour faire du troc ou échanger des nouvelles du monde. Nous autres les paroissiens sommes leurs interlocuteurs les plus proches et les plus soucieux d’une relation avec ces nomades natifs qui arpentent le continent de Talss.

    Le kiffar poursuit en suite son chemin pour rejoindre l’extérieur de la ville, laissant le jeune ganthelien dans sa réflexion de ces renseignements obtenus et de l’évènement survenu brusquement en ce jour.
    Depuis leur arrivée à Tythania et dans la vallée, Perseus et Calyste s’étaient organisé un maigre programme adaptable dans lequel ils ont choisi de visiter et observer les envers de la société actuelle tythane, avec sa culture multiethnique et son patrimoine universalisé autour de la démocratie unitaire. Leur plus longue et grande activité, scindée et étalée sur plusieurs jours, était de faire connaissance avec les résidents du quartier périphérique ouest de Tythania et des hameaux ethniques voisins.
    Ils avaient donc aujourd’hui cette chance insolite de pouvoir rencontrer l’une des caravanes de pèlerins parmi les peuples twi’leks, kiffar et/ou sarkhai du continent, venus pour la plupart dans la vallée afin d’honorer la période annuelle de l’équinoxe printanier dit « équinoxe émeraude ». Calyste se rapproche de Perseus, afin de lui apporter son point de vue de la situation.

    Calyste :
    - On pourrait nous aussi y aller, non ? Ce serait une belle occasion de voir de près des « gens de la route » originaires et coutumiers de Tython. Et puis je suis curieuse de voir à quoi ressemblent ces pèlerins.
    Perseus : - Fais attention à ne pas croire que nous en aurons la possibilité. Les gens de la route sont généralement chauvins et méfiants des étrangers, ils n’accepteront peut-être pas de nous laisser les approcher en sachant qu’ils ne nous connaissent pas et qu’ils n’ont rien à voir avec des non-tythans.
    Calyste : - Personnellement, je doute qu’ils nous confondent avec des étrangers du moment que l’on reste parmi les paroissiens venus échanger avec eux. De toute manière, nous serons à notre tour des tythans.
    Perseus : - Ce sera à nos risques et périls, mais ça vaut le coup d’essayer.

    Les voilà donc tous les deux en chemin pour rattraper la foule de paroissiens et la suivre de près afin de se mêler aux quelques zabraks, chalactans, kiffar, togruta, twi’leks et autres aliens en marche. Ils eurent à franchir la ligne d’enceinte invisible du quartier périphérique et ils pénètrent à présent la vallée territoriale, en suivant les sentiers pédestres qui montent les collines boisées au nord-ouest-ouest de la cité et en grimpant sur une distance de quatre-vingt-quinze mètres pour arriver dans un petit val à découvert.
    C’est ainsi que les deux jeunes gens arrivent enfin à proximité du camp monté de la caravane de pèlerins, où de nombreuses tentes et installations utilitaires sont montés depuis peu de temps, et ils s’aperçoivent que lesdits pèlerins venus sont toutes et tous des twi’leks ru’tian, mâles et femelles, avec chacun une pigmentation bleutée qui va d’une nuance azurée à une nuance cobalt en passant par un bleu-vert vif.
    Perseus et Calyste avancent à la suite du groupe de paroissiens, en observant chaque citoyen se diriger vers tel foyer ou telle famille de la caravane en leur distribuant des fruits et légumes bon marché ou des paquets d’un surplus de produits conditionnés, tandis que quelques twi’leks viennent échanger gaiement avec leurs semblables nomades. Mais à peine s’approchent-ils de l’enceinte du camp que deux pèlerins les arrêtent.

    Protecteur twi’lek 1 :
    - Un instant, vous ne ressemblez à personne que nous connaissons. Seriez-vous des étrangers guidés par la curiosité de venir voir notre caravane ? Parce que nous ne laissons aucun inconnu venir déranger notre communauté, sans un motif ou un prétexte valable.
    Perseus : - Nous n’avons aucune intention de vous causer du tort, nous souhaitons seulement voir par nous-mêmes votre caravane pour nous familiariser avec la société multiethnique de Tython.
    Calyste : - Nous ne sommes arrivés que peu longtemps sur Tython mais dans le but d’y vivre.
    Protecteur twi’lek 2 : - Navré mais nous préférons que vous restiez à l’écart de notre camp. Nos sages et nos familles échangent avec les paroissiens de l’évêché de Tythania pour nous permettre de subvenir à notre mode de vie, alors nous évitons de préférence que les étrangers ne tentent quoi que ce soit.
    Voix masculine : - Ces deux nouveaux venus peuvent visiter le camp, tant qu’ils respectent nos coutumes.

    Les deux protecteurs de la caravane se retrouvent chacun dans leur sens pour mieux voir un troisième mâle twi’lek ru’tian, à la pigmentation vive et à la musculature souple, les rejoindre en ayant les bras croisés. Son habit est lui aussi renforcé par un ensemble en cuir de protection pour démontrer son statut dans le camp.

    Protecteur twi’lek 1 :
    - Mais le conseil n’acceptera jamais que tu laisses passer ces étrangers et qu’ils visitent notre camp à leur guise. On ne sait même pas s’ils sont dignes de confiance.
    Mâle twi’lek : - Je reviens justement de la tente de maître Bererenda’nan. Ces deux humains bénéficient de l’hospitalité de l’évêché de Tythania et ils ont été confrontés au jugement personnel de maître Sigmar, qui n’a pressenti aucune malice ou mauvais fond chez eux. Le grand sage m’a donc envoyé les chercher pour que je les invite à pouvoir nous rejoindre et les observer afin de mieux comprendre leur intention. Vous pouvez donc disposer et retourner à votre ronde pendant que je m’occupe d’eux.
    Protecteur twi’leks 1 & 2, brièvement au garde-à-vous : - Shelam, oui shelam !

    Et voilà que les gardes s’en vont comme un seul homme vers un autre endroit du camp pour mener leur ronde, laissant les deux humains avec le troisième tw’ilek, qui semble exercer une certaine influence au sein de sa communauté. Ledit twi’lek attend de voir ses deux semblables s’éloigner davantage, avant de revenir vers ces deux étrangers qu’il vient de défendre malgré lui.

    Mâle twi’lek :
    - Vous avez de la chance que je sois intervenu et que notre sage vous ait accordé le droit de venir dans notre camp. Nous autres Da’nan sommes peut-être nomades et absents des affaires de la vallée depuis un long moment, cela ne nous empêche pas de partir en éclaireur voir et entendre les dernières nouvelles de la grande ville. Qui aurait cru qu’un Républicain viendrait s’intéresser à notre campement ?
    Perseus : - Être un Républicain ne signifie pas pour autant que je cherche à influer sur les choix et convictions sociétales de tous, surtout vous autres nomades qui vivez loin des problèmes de la société moderne. Venir à votre camp tient plus de la curiosité et de l’opportunité de créer des liens, ce que veut mon amie.
    Calyste : - Nous avons vu les résidents de la paroisse se diriger vers vous, nous expliquant qui vous étiez et ce pourquoi vous étiez venus. Comme nous sommes accueillis par l’évêché le temps de pouvoir être autorisé à nous installer officiellement sur Tython, nous pensions commencer à découvrir votre caravane.
    Mâle twi’lek : - C’est certain que, au regard de votre allure, nous n’avez pas l’air de vacanciers ou de touristes qui viennent juste voyager sur la planète. Mais aux dires de notre sage, vous formez tous les deux une paire de singularité que le maître Sigmar aurait percé à jour dans la trame retissée de ce monde.
    Perseus : - Êtes-vous partisan et converti à l’Église de la Force, pour souligner tant ce point ?
    Mâle twi’lek : - D’un certain point de vue, nous avons les mêmes croyances mais nous les vivons d’une façon différente au vu de notre mode de vie. Et puisque nous voilà lancés dans une longue conversation, autant que je me présente : je m’appelle Valeraoda’nan, je suis le protecteur en chef du clan des Da’nan et le petit-fils du grand sage Bererenda’nan qui dirige notre communauté. Vous pouvez m’appeler Valerao.

    Les deux jeunes hommes commencent à se serrer la main, en gage de début de sympathisation.

    Perseus :
    - Enchanté, Valerao. Je m’appelle Perseus Arek, et voici ma petite amie Calyste Lapis.
    Calyste : - Vous dites être le « petit-fils du grand sage », Valerao, cela signifie-t-il que vous êtes aussi le chef de cette caravane et accessoirement de votre clan ?
    Valerao : - Je suis au regret de vous dire que non, car seul mon grand-père et ses pairs sont dignes et agréés à diriger notre clan. Nous autres, les Da’nan, sommes parmi les twi’leks tythans une ancienne tribu au lignage lointain, ininterrompu et bien préservé remontant à nos ancêtres originaires de Ryloth. Notre communauté s’est construite autour d’un conseil de sages, nos anciens par définition, qui détiennent le savoir, la sagesse et l’autorité au travers des textes sacrés de notre tribu et de leur lien avec Tython. Eux-mêmes sont soumis au plus vénérable, mon grand-père, qui occupe la position de « grand sage » en le désignant comme le maître du savoir des Da’nan et le représentant de la voix de Tython pour notre peuple.
    Calyste : - Votre grand-père vous aurait-il envoyé à nous en raison d’une communion avec la Force ?
    Valerao : - Maître Bererenda’nan a senti à votre approche que vous aviez été soumis à l’inspection indirecte de maître Sigmar, qui est aussi un puissant personnage pour notre culture tythane, et il m’a demandé de vous informer que vous étiez autorisés à venir dans notre camp… à condition que vous respectiez nos us et nous coutumes sans mal nous juger ni nous critiquer.
    Perseus : - Nous n’en ferons rien, c’est promis. Ce serait vraiment dommage de commencer à se mettre à dos votre communauté alors que nous souhaitons découvrir chaque envers de ce monde.

    Ils s’avancent à présent tous les trois dans l’enceinte du campement, guidé par Valerao à leur tête, et ce dernier leur fait presque une visite de leur caravane en leur expliquant le fonctionnement de leur tribu, leurs activités artisanales, leurs codes vestimentaires et leur respect envers la nature tythane.
    Perseus avait entendu dire que les communautés twi’lek et kiffar de Tython sont réputées pour leur préservation de leur culture ancestrale mixte et de leur méfiance justifiée auprès des individus non-tythans, demandant presque naïvement ce qui amenait la tribu Da’nan à venir près de Tythania : le twi’lek ru’tian lui explique aussitôt qu’en cette période les membres de l’honorable clan Da’nan sont venus traiter avec l’évêché de Tythania et rendre visite à leurs cousins sédentaires du quartier périphérique. Valerao leur affirma même qu’il compte passer, dès demain, du bon temps avec son demi-frère citadin et sa famille.
    Calyste ne prête que peu d’attention aux conversations entre les deux hommes, car son regard s’attarde plus sur les yourtes bien faites en grandes toiles de peau cousue et décorée de diverses plumes colorées et de pièges-à-rêves fait main ; elle remarque que les femmes twi’leks, nomades comme citadines, n’ont pas d’animosité ou de méfiance entre elles car la plupart conversent et partagent des mets et cadeaux entre elles avec des rires et des sourires. La jeune métisse se surprend même à trouver que les femmes twi’lek sont assez belles, avec leurs formes et leurs courbes bien taillées, mais elle reprend aussitôt en disant qu’elle n'avait pas tant à s’inquiéter : elle-même semble plus ou moins attiré l’attention de mâles curieux.
    Certains hommes du clan vantent à leurs camarades du quartier leurs exploits à la chasse et à la pêche, tandis que leurs homologues racontent leurs journées quotidiennes. Même les personnes d’autres espèces ne sont pas mal-vues et elles peuvent même échanger librement avec les artisans du clan pour demander un bijou, de la nourriture ou de la boisson contre un produit de la ville équivalent. Dans l’ensemble, toute la caravane est en effervescence de bonnes émotions avec les résidents venus de la paroisse ; chacun échange et discute de choses ordinaires et régulières, mangent et boivent dans la bonne humeur et il n’y a pas de lourde différence entre eux.

    Au bout d’un quart-d’heure de marche dans l’enceinte du camp, ils s’arrêtent complètement car le twi’lek rutian se retourne vers eux pour leur faire part de la suite de son programme.

    Valerao :
    - Bien, je ne vais m’attarder plus longtemps que cela. Perseus Arek, Calyste Lapis, ce fut un honneur et une joie de vous rencontrer et de vous guider, mais je crains de devoir vous laisser à présent. Mes devoirs de protecteur en chef doivent continuer et je pense que vous voilà assez renseigné sur notre camp et notre clan pour pouvoir vous promener sans soucis.
    Perseus : - La joie est partagée, Valerao. Merci pour votre accueil.
    Calyste : - De même pour moi. Et j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir, parce que ça nous fait plaisir de pouvoir se faire quelques connaissances et amis comme vous.
    Valerao : - Seuls le temps et la Force pourront nous le dire, mais je n’y vois pas d’inconvénient. De plus, vous pourrez toujours venir passer durant la semaine, car notre caravane compte rester ici pour quatorze cycles standard. Peut-être pourrez-vous rencontrer d’autres personnes du quartier et de mon clan pour…

    Il s’interrompt aussitôt en voyant s’approcher d’eux une jeune femme twi’lek rutian à la pigmentation océane, qui semble avoir une attitude intime avec lui et nonchalante avec les deux humains.

    Jeune femme twi’lek :
    - Valerao, ton grand-père aimerait que tu délaisses à présent tes nouveaux amis pour revenir à ses occupations actuelles. Il m’a envoyée à toi pour que je prenne le relais, si jamais il te prenait l’envie de sympathiser avec ces nouvelles têtes.
    Valerao : - Je me disais bien que tu n’étais pas venue par hasard, Mynera. Sois sans crainte, je disais justement à Perseus et sa camarade que je devais les quitter pour reprendre mon poste. Perseus, Calyste, je vous présente Mynerase’cura. Ma compagne et ma moitié depuis maintenant trois ans tythans.
    Perseus : - Enchanté.
    Calyste : - Enchantée.
    Valerao : - D’ailleurs Mynera, ton père n’a pas fait de remarques désobligeantes sur moi parce que j’ai tardé j’espère. Comme il est souvent tatillon avec la présence des forces de l’Autarchie dans les parages, ça ne m’étonnerait pas qu’il me reproche de manquer de vigilance et d’observation constante.
    Mynare : - Rassure-toi, il est plus inquiet sur la situation actuelle concernant Ryll-One que de se préoccuper de la sécurité renforcée du camp. Comme il ignore si son frère, mon oncle, sa femme et sa fille sont encore en vie et en bonne santé. Avec l’équinoxe et notre arrêt près de Tythania, il passe du temps avec quelques-unes de ses connaissances pour avoir de prochaines nouvelles de Ryloth.
    Perseus : - Ryll-One, vous dites… Ce village minier est sous l’influence du Syndicat Zygerrien, il me semble.
    Calyste : - Ces saletés d’esclavagistes orgueilleux ?! Oh non, la pauvre.
    Mynare : - Ne vous en faites pas, ma cousine Sara est une jeune femme forte et elle a la peau dure. Elle ne se laissera pas aussi facilement acculer par ces zygerriens et leur électrofouet. D’autant plus qu’elle a maintenant, si ma mémoire est bonne, un compagnon assez farouche répondant au nom de Darandar’yta.
    Valerao : - Elle s’en sortira, tu la connais bien. En tout cas, merci d’être venue me relayer. Je vais de ce pas retourner à mon poste, et je te laisse prendre soin de nos deux visiteurs. Sur ce…

    Et voilà Valerao qui s’en va tranquillement au travers du camp pour rejoindre ses hommes, laissant le jeune ganthelien et la jeune métisse zeltronne avec leur nouvelle guide, en la personne de la jeune Se’cura.

    Mynera :
    - Il est rare de voir d’autres visages que ceux des résidents de la paroisse, alors je vous souhaite officiellement la bienvenue dans notre caravane et notre clan. De ce que j’ai pu voir de votre échange avec Valerao, vous n’êtes pas simplement de passage sur Tython. Seriez-vous de futurs habitants de Tython ?
    Perseus/Calyste : - En effet.

    dimanche 18 juin 2023 - 21:10 Modification Admin Réaction Permalien

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