Le Temple Jedi 6 (page 105)

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  • Avatar Ordo

    Ordo

    20524 Crédits Modo

    Depuis quand n'avait-il plus été lui-même ? Une vie de souffrance et de mort l'avait changé, mais à ce point ?

    Le voyage avait été salvateur, pour son âme. Alors baigné dans la Force et perdu dans ses profondeurs, l'esprit de Cera Ordo avait été touché par ceux qui lui avaient été enlevés.

    Ly Sai, l'ami toujours paisible et bienveillant.

    Asha Lemon, la femme amoureuse et admirative.

    Ejar Ordo, droit et fier de son frère.

    Non, il n'avait pas à porter le fardeau de leur perte sur ses seules épaules. Il n'était pas le responsable. Il n'est, comme tous en ce bas-monde, qu'un rouage d'une machine complexe. La Force, elle l'avait mené sur ce sentier pour une bonne raison, et il fallut le concours d'Ange Solo pour le lui rappeler.

    Ils lui avaient pardonné. Pardonné le fait de s'être perdu, de ne pas être parfait. Il n'avait plus de raison de s'en vouloir.

    Ce fut comme une seconde naissance.

    Et lorsqu'il atteint enfin le Suum ca'nara, cela ne dura qu'une seconde avant qu'ils ne captent son appel. Il avait perdu beaucoup mais il lui restait encore beaucoup à défendre. Leur vision s'égara sur Coruscant vers celle qu'ils considéraient tous deux comme une fille adoptive. Ce fut bref mais l'aspect contemplatif de leur point de vue leur permit de tout voir en détails.

    Le retour à la dureté physique du monde les secoua suffisamment fort pour qu'ils soient désorientés. Un réveil difficile, le temps de retrouver leurs esprits et leurs regards se croisèrent. Il n'avait pas besoin de parler, de la remercier. Elle sut immédiatement, dès qu'elle décela une lueur nouvelle dans les yeux du Mandalorien.

    Mais elle savait aussi qu'il ne pourrait attendre plus longtemps avant de passer à l'action. Il se leva et lui tendit une main pour l'aider. Elle l'attrapa et il la redressa sans trop la brusquer.

    Ils étaient épuisés mais ils n'avaient pas le temps de s'éterniser plus sur Corellia.


    Ange - Je sais ce que tu vas dire.

    Cera - J'ignore comment tu as fait ça... Comment tu as pu m'emmener là-bas... Mais... On en parlera plus tard. Il faut agir, et maintenant.

    Ange soupirant - Je savais que tu allais dire ça. Mais le problème reste le même. On ne peut pas prendre cette décision sur un coup de tête : quitter la planète trop tôt, au mauvais moment, peut s’avérer un véritable suicide. S’ils nous retrouvent…

    Cera - Je sais, mais écoute-moi. Kinsa est tout ce qu'il me reste, je ne laisserai personne lui faire du mal. Tu m'entends ? Je pars, avec ou sans toi, et tu ne me feras pas changer d'avis cette fois. Mais j'aimerais autant ne pas te laisser ici.

    Ange quelque part satisfaite qu’il n’ait pas choisi la voie de la raison - J'ai compris. Attends une minute : il faudrait au moins décider d’un itinéraire, histoire de ne pas tomber dans la gueule du loup, la bouche en cœur.


    Péniblement, elle se dirigea vers son terminal personnel et consulta quelques données. En hackant les réseaux des autorités et des caméras de la ville, il apparut que des feux et des émeutes commençaient à se déclencher partout dans la cité.


    Ange - On dirait bien que c'est notre chance.

    Cera - Saisissons-la.

    Ange concentrée - Rejoindre le Fury reste la meilleure solution pour quitter la planète, ne t’en déplaise. Savoir ce qu’ils ont fait du tien nous ferait perdre trop de temps.

    Cera à contre-cœur - Va pour ton vaisseau.

    Ange sincère - Navrée.


    Ils attroupèrent leurs effets quand Ange sembla faiblir un instant, se tenant la tête. Ordo s'approcha.


    Cera - Quelque chose ne va pas.

    Ange souriant faiblement - Rien de bien méchant. La fatigue, tous ces événements et la Force. Il faut sans doute se rendre à l’évidence : je me fais vieille.

    Cera - Laisse-moi t'aider.


    Un regard interrogateur se posa sur lui qui ferma les yeux et apposa sa main gauche sur la poitrine de la Guildeuse. Lentement, elle sentit un regain d'énergie l'envahir. Après deux ou trois minutes de silence, Cera retira sa main et souffla un coup.


    Ange perplexe - J’ignorais que tu avais suivi une formation de guérisseur.

    Cera - C'était il y a longtemps, avec Maître Kaarde...


    Il eut un blanc.


    Ange brisant le silence - Tu… ?

    Cera - Je t'ai transmis un peu de mon énergie vitale. Comment tu te sens ?

    Ange - Beaucoup mieux… Je vais presque finir par prendre goût à ce rôle de chevalier servant… Mais toi, ça ne va pas t’affecter ?

    Cera - Non, ça va aller.


    Cela l'avait un peu affaibli mais ses prothèses mécaniques prenaient le relais quand son corps ne suivait plus, ce qui n'était pas le cas d'Ange, et il préférait l'avoir au top de sa forme.

    Elle allait une fois de plus servir de guide dans les rues de Coronet, envahies par les émeutiers et les forces de police. Leur coup monté contre Bombassa avait porté ses fruits : c'était toute une population en colère qui arpentait maintenant les quartiers autour de l'ambassade républicaine et vers les différents lieux de pouvoir. Lorsqu'ils quittèrent l'appartement, elle eut un regard vers celui-ci, comme si elle n'allait pas le revoir de sitôt, puis ils se mirent en chemin vers le spatioport.

    La ville était à feu et à sang. Ils se faufilèrent parmi les manifestants jusqu'à se retrouver face à une barricade tenue par les autorités, devant le spatioport. Ange proposa de la contourner mais Ceno était trop impatient. Il prit les devants et déploya son arsenal renouvelé. De ses épaulettes jaillirent une multitude d'aiguilles téléguidées par son système de visée et allèrent se planter dans les forces de l'ordre qui tombèrent tous un à un. Des fléchettes soporifiques, destinées à neutraliser sans tuer. Après tout, il ne s'agissait que de fonctionnaires à la solde de types corrompus.

    Lorsqu'ils s'écroulèrent, toute la meute se rua vers le spatioport, Ange et Cera en tête. Toute la zone allait vite devenir un champ de bataille, ils ne devaient pas tarder à retrouver l'Angel's Fury. Les va-et-vient des émeutiers aux prises avec les agents de sécurité semaient la zizanie dans le terminal. Le spatioport était si énorme qu'il allait être difficile de s'y retrouver même pour un habitué du coin.


    Cera - Bon il est où ??

    Ange fermant les yeux - Laisse-moi, quelques secondes… Schutta ! Plateforme trois, trente-trois, vingt-trois ? Tu sais quoi ? Essaie de repérer un YT !

    Cera - C'est le bordel ! On le retrouvera jamais comme ça !

    Ange - Je sais ! Là, la tour de contrôle !

    Cera - Ok, accroche-toi à moi !

    Ange - Je déteste quand tu dis ça…


    Elle lui sauta sur le dos et, d'un bond assisté par la Force et par ses rétrofusées palmaires, il atteint les étages supérieurs de la tour. Là, deux gardes braquèrent leur fusil blaster sur eux, Ceno usa de la télékinésie pour les désarmer et les passer par-dessus bord, avant de défoncer la porte à grands coups de pieds. Ange s'insinua au milieu des contrôleurs et les menaça avec son pistolaser.


    Ange - On est gentils, on ne s'agite pas trop, et tout ira bien ! Toi là, Joli Cœur, trouve-moi l'emplacement du Scraper !

    Cera - Le Scraper ?

    Ange désabusée - Tu croyais quoi ? Que j'allais mettre le vrai nom de mon vaisseau ? Bon, Joli Cœur, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

    Joli Cœur - Ha oui tout de suite, Madame ! Voilà : il se trouve plate-forme est, au troisième niveau !

    Ange - Je savais bien qu’il y avait une histoire de trois…

    Cera - Tu pouvais pas t'en rappeler ?!

    Ange le fusillant de ses iris -Tu peux aussi rester là, si tu veux…


    Ils laissèrent les pauvres contrôleurs à leur sort tandis que les premiers casseurs arrivèrent au niveau de la tour, et sautèrent directement au troisième niveau. Au pas de course, ils finirent par retrouver l'Angel's Fury.


    Ange - Salut ma beauté.

    Cera - On se magne !


    Un instant plus tard, le duo se retrouva dans le cockpit. Ange se plaça sur le siège du capitaine et Cera en copilote.


    Ange de biais - J'imagine que tu sais piloter.

    Cera - Tu plaisantes j'espère.

    Ange - Certaines anecdotes de Kinsa ne sont pas pour me rassurer. Je veux juste m’assurer de ne pas avoir la moindre éraflure sur la carlingue !

    Cera - Ouais... Quelles anecdotes ?


    En parfaite synchronisation, ils activèrent tous les systèmes et décollèrent loin du spatioport où les premières explosions retentissaient déjà.


    Ange - On y est arrivés finalement.

    Cera - J'ai l'impression qu'on n’est pas sorti d'affaire.


    Effectivement, le Fury se vit poursuivi par deux monoplaces des forces de sécurité de Coronet. Le Mando allait se proposer de les atomiser depuis le poste de tir mais Ange tempéra ses ardeurs et activa un système de brouilleurs qui les rendit invisibles.

    Enfin, ils mirent le cap sur Coruscant et disparurent dans l'hyperespace.

    Cera rétracta son casque et porta un regard amical sur Ange. Jamais il n'aurait pensé s'amuser autant à ses côtés. Elle fut gênée par ce regard un peu trop insistant et s'en alla vers sa cabine. Il baissa la tête et reprit son habituel air grave.


    Ange - Bon... Tu sais où me trouver.




    Ce message a été modifié par Ordo le samedi 12 septembre 2020 - 01:45

    samedi 12 septembre 2020 - 01:30 Modification Admin Permalien

  • Avatar galen-starkyler

    galen-starkyler

    17598 Crédits

    Qui aurait cru que cela se passerait comme ça ? Qui aurait osé croire que je me lançais à la tête d’une toute nouvelle mission pour l’intérêt de tous, de l’Ordre Jedi et de la Coalition ? Que pour cela je m’étais mis en tête de mettre en place une petite équipe pour m’accompagner et m’aider ?
    Absolument personne. Moi-même je me demande si j’ai encore l’esprit lucide et mon tempérament Jedi.
    Le fait est que, quoiqu’il en soit, je ne vois pas comment ni pourquoi revenir en arrière : l’écho de Force laissé par Kinsa vient de nous donner l’emplacement où elle semble être retenue, emplacement tout-à-fait notoire et parfaitement exposé à la vue de tous au point que le Conseil Jedi me demande de prendre la plus grande précaution en me rendant sur Coruscant. Hashtag « incident dramatique causé par perte de Kaarde Naberry », de quoi me filer déjà le bourdon alors que nous nous apprêtons à nous rendre là-bas.

    Enfin bref, je me suis rapidement mis à rassembler mes quelques affaires pour la mission de sauvetage, portant sur moi mon équipement règlementaire standard-personnalisé de gardien Jedi et emportant un peu de vivres et de petits outils pratiques comme si j’allais dévaliser une partie du Building Exécutif. J’entre le premier à bord du yacht H2 modèle cinnagarien, pénétrant dans son enceinte revêtu de ma veste bleue militaire habituelle et rejoignant la capitaine du navire qui a elle aussi repris un style similaire au mien. Tandis que la jeune blonde cinnagarienne continue de programmer son vaisseau de manière à nous permettre un voyage sans-encombres, aidé de son co-pilote astromech à carrosserie noire, je patiente devant le seuil du sas d’entrée… en voyant arriver légèrement en retard la jeune fille de Metellos. Au vu de sa tenue et de son équipement, elle a suivi mon conseil du « strict nécessaire » bien que je remarque qu’elle s’est permise de piquer quelques bricoles à son mentor. Pourquoi ? Mystère.

    Moi : - C’est bon Zadyssa, tu as pris tout ce qu’il te fallait ?
    Zadyssa : - Oui, c’est bon. J’ai pris assez pour m’en sortir comme si je devais survivre à nouveau sur Anaxes ou bien sur ma planète, du moins le temps de…
    Moi : - Ne te sens pas obligé de préciser, je comprends. Tu te fie à ton expérience personnelle des mondes centraux et ça peut aider dans certains moments. Sinon, comment tu te sens ?
    Zadyssa : - Tu… Tu souhaites vraiment le savoir ?
    Moi : - On a encore quelques minutes avant que la flotte ne commence à passer en hyperespace. J’en profite pour m’assurer que tout va bien pour la suite, et donc vérifier le moral de mes coéquipiers. En plus, je pense te l’avoir dit récemment, mais Kinsa risque de me faire la peau si j’ai manqué de prendre soin de sa chère padawan qui est venu la secourir.
    Zadyssa : - Je vois… En toute franchise, j’ai un peu le trac de partir par moi-même pour une mission. Et surtout, je ne suis pas sûr de me sentir à l’aise en sachant que je monte à bord du vaisseau d’une chasseresse de Forceux.

    Je ne peux pas lui en vouloir de dire ou de penser ça, puisqu’elle fait partie de ces jeunes recrues recensées qui ont eu affaire aux chasseurs de Forceux pendant leur jeunesse. Kinsa m’avait dit qu’elle avait d’ailleurs trouvé Zadyssa alors qu’elle était elle-même suivi par un chasseur de Forceux ; le type, malgré son expérience et sa formation passée, n’a pas du vraiment comprendre sur le coup à qui il avait affaire. En ce qui concerne notre présente affaire, je n’ai pas oublié que notre troisième coéquipier de mission est aussi une chasseresse dont j’ai non seulement la garde mais aussi l’avantage de bénéficier de son arsenal pour passer sans problème entre les mailles du cœur de la République.

    Moi : - Je garde un œil sur elle, rassure-toi. Avec ce qu’elle aura vécu isolée entre quatre murs de permacier dans une flotte Jedi, elle compte racheter ses erreurs en nous aidant à nous rendre sur Coruscant.
    Zadyssa : - Pourquoi fais-tu confiance à cette chasseresse qui t’a traquée durant un long moment ?
    Moi : - Parfois les gens changent Zadyssa, que ce soit en bien ou en mal. Je n’ai fait que montrer à Keto la voie de la raison que je partage avec les Jedi et le reste de la Coalition. Et jusqu’à présent, elle m’a écoutée.

    Je devine à son regard que ma réponse ne la convainc pas tant, si ce n’est qu’elle hoche lentement les épaules avant de s’avancer dans le sas intérieur du vaisseau pour rejoindre le cockpit. Entretemps, le droïde protocolaire 5-5-5 l’accueille humblement et lui offre un mini-mug isotherme rempli de thé chaud ; la jeune fille hésite à le prendre et décide de refuser poliment. Elle vient à peine d’entrer dans le cockpit que je vois l’autre membre de mission en ressortir en la croisant ; elle semble remarquer l’état inquiet de la jeune padawan et la voilà qui vient à ma rencontre, soupirant discrètement de décompression.

    Fanny : - Le module d’astrogation hyperspatiale a pu entrer les coordonnées de Coruscant pour un trajet rapide, tandis que j’ai mis en route le simulateur de signature sur une fréquence active et reconnue. Maintenant qu’on est tous à bord, on va pouvoir y aller tranquillement pour faire ça vite.
    Moi : - À vous entendre, on dirait que vous craigniez Coruscant comme s’il y avait une ruche immense de vers-guêpes qui vous y attend pour fondre sur vous.
    Fanny : - Si vous trouvez ça drôle, eh bien moi pas. (Elle referme l’accès du sas du vaisseau à double tour.) Quand vous avez des sénateurs influents paranoïaques et une organisation militaire qui veut une loyauté absolue de ses soldats, dites-vous que revenir à la capitale après quelques jours sans rapport régulier signifie être poursuivi pour désertion ou trahison. Les membres du HCS ne plaisantent plus depuis la crise de Rhommamool et l’incident du Main Ecarlate.
    Moi : - Vous trouvez bien un moyen de ne pas vous faire repérer. Mon père a bien dû vous apprendre comment bien dissimuler son identité pour ne pas éveiller les soupçons lors d’une opération.
    Fanny : - Sauf que j’ai été « pucé » lors de mon entrée à l’académie militaire et au BSR.
    Moi : - Mais je peux arranger ça, si c’est encore le modèle auquel je pense.

    Fanny lève les yeux de consternation puis retourne vers le cockpit, moi derrière et sur ces pas. J’en profite pour saisir en chemin un des petits mugs isotherme du plateau de 5-5-5 pour prendre une gorgée du thé au meiloorun et verveine bleue. La voilà qui prend place dans son siège de pilote, commençant à manœuvrer pour le départ, C2-B5 toujours à son poste, et je m’installe dans le siège passager juste derrière le sien. Zadyssa ayant pris celui au fond à droite, à quelques mètres du droïde astromech. Fanny fait le nécessaire pour demander l’autorisation de partir, avec une réponse positive de la part du pont principal du Tarentule II, puis elle déloge adroitement son vaisseau pour commencer à rejoindre le vide sidéral. C’est en s’éloignant de la flotte Chu’Unthor que nous l’apercevons encore quelques secondes…
    Avant qu’elle ne disparaisse aussitôt dans un bond hyperspatial synchronisé.
    La flotte Jedi vient enfin de disparaître sous nos yeux.
    De notre côté, la jeune pilote blonde nous indique oralement notre destination avec passage en vitesse-lumière, ce qu’elle fait en quelques secondes. Les lignes accélérées du couloir hyperspatial nous apparaissent et nous plongeons pour un voyage d’au-moins un quart d’heure de traversée. Ce qui me laisse le temps de siroter le mug de thé et d’observer un peu l’intérieur du vaisseau de la jeune princesse-soldate.

    C’est donc un quart d’heure en vitesse-lumière plus tard que nous quittons enfin le voile hyperespace pour déboucher sur l’orbite de la gigantesque œcumopôle planétaire qu’est Coruscant, capitale de la République et noyau du gouvernement totalitaire que nous combattons pour la plupart. Revoir cette immense boule de réseaux lumineux ne me rappelle que trop de souvenirs, en partie liés à l’hécatombe Jedi, et je continue de me demander si je n’ai pas été assez bête pour m’y rendre. Peut-être que je me sens comme Kaarde, qui pensait pouvoir sauver son amie chancelière. Je jette un œil à Zadyssa, qui doit penser que Coruscant ressemble à Anaxes, mais elle verra bientôt que c’est bien pire. Surtout avec les corvettes et croiseurs de la Première Flotte de Défense qui entourent la planète et quadrillent le secteur.
    Et quand on parle du loup…

    Interlocuteur républicain (voix déformée par holoradio) : - Première Flotte à yacht type-H2 ! Vous pénétrez l’espace de Coruscant qui est classé secteur haute-vigilance ! Déclinez votre identité ou nous ferons feu !
    Moi, me baissant pour mieux parler à la pilote : - Vous avez prévu quelque chose pour résoudre ça ?
    Fanny : - Faites-moi confiance, je sais ce que je fais. (Elle ouvre le canal pour répondre.) Ici yacht H2, je vous reçois. Je suis le capitaine Cara Vel, pilote au service de la guilde marchande. Je suis attendu sur Coruscant afin de faire présenter ce vaisseau à un contrôle technique de pointe auprès des techniciens spécialisés de Nubian Design Collective, à la demande du propriétaire du yacht.
    Interlocuteur républicain (voix déformée par holoradio) : - Patientez s’il-vous-plaît.
    Zadyssa : - « Patientez » ? Ils nous mettent la pression avant d’annoncer le verdict. Ils doivent se méfier.
    Fanny : - Sauf que je sais de source sûre qu’un représentant important de la Guilde du Commerce a acheté aux industries nabiennes basées sur Cinnagar un modèle type-H2, dont j’ai mis la signature en simulation. Et comme il n’y a jamais le même pilote dans un vaisseau appartenant à la guilde…
    Moi : - Ils en déduiront que l’information est véridique et ils autoriseront certainement l’accès à la planète.

    Ils nous fallut attendre un bon moment pour que la réponse nous arrive…

    Interlocuteur républicain (voix déformée par holoradio) : - Authentification validée. Vous pouvez rejoindre l’aire correspondante, yacht H2. Bon séjour sur Coruscant.
    Fanny : - Voilà, notre ticket d’entrée vient de fonctionner.
    Zadyssa : - Ils ont dû suspecter quelque chose. J’ai comme un mauvais pressentiment.
    Moi : - Le temps qu’ils comprennent, on aura déjà mis pied sur la surface de la planète et on se sera faufilés à travers les foules citoyennes de la Galactic City. Allez roulez Fanny, qu’on puisse trouver un endroit où planquer votre carrosse en lieu sûr.
    Fanny : - Pour ça, pas de problème. Je sais où nous dégoter un garage secret près du Sénat.

    Le yacht H2 cinnagarien file tout droit vers la surface de la planète-capitale, atteignant progressivement la surface de la Galactic City où nous pouvons apercevoir le quotidien incessant et peu perturbé de la circulation aéro-routière. Si de loin nous avons la silhouette architecturale du Sénat Galactique dans toute sa splendeur, la jeune blonde amène son vaisseau à aller se poser dans un vieux parking privé abandonné qui se situe à deux ou trois quartiers plus loin de la grande place sénatoriale.
    Le vaisseau se pose, le moteur s’arrête et nous pouvons y aller. Je me détache tranquillement et me relève en prenant soin de rajuster ma ceinture utilitaire multifonction sur mon pantalon et puis ma veste. Et en guise de dernière vérification avant de quitter le navire…

    Moi : - Bien. Petit rappel pour être sûr d’arriver à bon port : je suis Marko Stele et je suis un cadet de l’armée de la République en permission qui est venu sur Coruscant. Zadyssa ?
    Zadyssa : - Je suis Alliéna Stele, ta petite sœur qui t’accompagne durant ta permission pour découvrir Coruscant et ses splendeurs. Même si personnellement, je ne vois pas en quoi Coruscant est splendide.
    Moi : - Ça c’est le comble de vivre sur le monde le plus peuplé de la galaxie. À votre tour, Fanny.
    Fanny : - Hein ! Minute papillon, pourquoi je dois moi aussi m’identifier sous un autre nom ?
    Moi : - C’est pas vous qui disiez que vous seriez d’office suspectée de trahison si jamais on découvrait que vous êtes toujours en vie et en cavale, non ?

    Surtout que j’ai profité du voyage en hyperespace pour lui « ajuster » sa puce militaire d’identification…

    Fanny, hautaine : - Humpf. D’accord… Je suis Kyann Feto, milicienne du BSR en permission et aînée d’attribution au cadet Stele pour le surveiller. Ça vous va ?
    Moi : - Vous auriez pu faire un effort sur le choix du nom, m’enfin. Allons-y !

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le dimanche 27 septembre 2020 - 10:55

    dimanche 13 septembre 2020 - 20:29 Modification Admin Permalien

  • Avatar AngeSolo

    AngeSolo

    28412 Crédits

    Tout avait une fin.
    Allongée sur la couchette de sa cabine, les draps défaits, Solo laissait son regard et son esprit divaguer par-delà le ciel de ferrobéton, happés par cette si triviale évidence. Ces quelques jours de hors temps sur Corellia se dissipaient doucement dans la brume alors que l’Histoire les rattrapait. La bulle avait éclaté et toute cette sueur investie pour colmater la brèche n’avait bien évidemment pas réussi à en créer une nouvelle. Plus que la guerre, à l’instant T, Ange était envahie par des angoisses qui la concernaient elle et cet autre en devenir qu’elle pouvait de moins en moins ignorer jusqu’à ce que d’autres peurs, plus immédiates, ne les chassassent.

    La Guildeuse s’inquiétait pour Kinsa – faute d’un meilleur terme qui minimisait à dessein le souci toujours plus croissant qui l’envahissait et que la guerrière sensée, qui sommeillait en elle, s’efforçait de rationaliser. La grande inconnue qui l’attendait sur Coruscant et la possibilité d’un funeste échec alimentait ce mal : celui de sa propre impuissance. Qu’allait-il se passer si jamais…

    Alors qu’elle refusait d’achever sa pensée, elle perçut son amant s’agiter à ses côtés, dans un état similaire – c’était, du moins, ce qu’elle devinait. La moindre certitude s’était envolée une fois le sol de la planète désertée. Leur connexion s’était mue en une sorte de cacher-montrer et d’œillades jetées à la dérobée. Chacun baissait sa garde, comme soulagé de ne pas se savoir seul au beau milieu de l’adversité, tout en se sentait toutefois contraint de se draper de cette pudeur qui les préservait de cette mise à nue si intime à travers laquelle transpirait leur vulnérabilité.

    Ange, ailleurs : Tu la sens à travers la Force ?
    Cera : Non.
    Ange : Je ne connais pas sa signature. Le temps nous a manqué.

    Il eut un silence.

    Ange, grave : On part se jeter dans la gueule du Sarlacc.
    Cera : Je sais.
    Ange : C’est du suicide.
    Cera, déterminé : Ce n’est pas comme si on avait le choix.
    Ange¸ après un temps : On ne sait pas où elle est. On a aucun plan. Nous ne sommes pas préparés. Je peux voler des passes, nous faire entrer dedans mais ma typologie des lieux date d’il y a plus de vingt-ans et je ne peux l’actualiser sans me connecter au réseau de la Guilde. Et c’est un risque inconsidéré. On va vers la Mort, Mandalorien.
    Cera, se redressant et l’invitant à faire de même en lui tendant la main : Assez de pessimisme, Solo. Ce rôle est le mien. On trouvera une solution. Tu peux nous faire rentrer dans le centre de sécurité ?
    Ange : Si quelqu’un la retient dans le Sénat, il aura pris le soin d’effacer sa trace des holocams : enregistrements manquants, holocams tournant en boucle… Cela nous prendra des heures.
    Cera : Tu as une meilleure idée ?
    Ange : Non.
    Cera : Tu préfères que je fonce dans le tas ?

    Elle lui sourit.

    Ange : On évitera. Mais je persiste et signe : c’est un piège. Je ne vois pas d’autres alternatives.
    Cera : On y arrivera.

    Il mit son index au beau milieu de son front.

    Cera : On a besoin de ça. Alors, remonte la pente : fais-le pour elle.

    Elle soupira et n’ajouta pas davantage, préférant fuir cette conversation qui n’avancerait pas. La morosité l’avait déjà gagnée, pas besoin d’en rajouter. Est-ce ainsi qu’elle devait mourir ? En se jetant à corps perdu, à l’aveugle, dans une mission de sauvetage qui ne l’était certainement pas ? Sans doute, oui, mais quel mal y avait-il à cela ?

    Elle entra dans la douche attenant à la chambre et ferma les yeux. Quelques instants, à peine, et elle l’entendit se rapprocher.

    Cera : Tout à l’heure, qu’est-ce que c’était ?

    Elle ravala sa salive.
    La porte de la cabine, encore, la protégeait sommairement de cette discussion qu’elle redoutait d’avoir et qui la faisait déjà regretter les libertés qu’elle leur avait octroyé.

    Ange, l’eau couvrant en partie sa voix : Je n’ai pas tellement envie d’en parler. Ça s’est passé. On ne pourrait pas juste s’en tenir à cela ?
    Cera, insistant : J’ai besoin de savoir. Ce n’était pas une illusion.
    Ange : Non, mais tu le sais déjà.
    Cera : Ange, s’il te plaît.

    Elle fit craquer sa mâchoire et sortit de sa prison de pluie pour affronter la réalité qui l’était bien plus encore. Elle s’enroula dans une serviette et le regarda droit dans les yeux.

    Ange : Tu sais où on était, Mandalorien. Jusque dans tes tripes, tu le sais. On était là-bas, bien loin, sur l’autre rive. Tu as vu ce que tu devais voir : rien de plus, rien de moins.
    Cera : Et…
    Ange, l’interrompant : Comment ? Pourquoi ? Je n’ai pas de réponse à t’apporter. C’est comme ça : je suis née comme ça. Je les entends, eux, au moment du passage. C’est un flux continu dans la Force. Insupportable. Parfois, ce n’est plus qu’un chuchotement, un bruit de fond, comme le vrombissement d’un moteur auquel on ne fait plus attention. Parfois, l’absence de silence me rend folle. J’ai appris – non, j’ai dû apprendre – à gérer ce… truc… en méditant, en me plongeant la tête la première dans le fleuve de la Force. Les vivants n’ont pas leur place là-bas mais une porosité existe : on peut s’immiscer brièvement, dans la brèche, un peu comme les Fantômes de Force qui peuvent contacter les vivants. C’est coûteux en énergie et on ne peut pas rester trop longtemps.
    Cera, perplexe : Tu es la seule à savoir le faire ?
    Ange : A ma connaissance.
    Cera, curieux : Et la lumière, au début, avant de te suivre, je me suis senti comme…
    Ange, poursuivant : Attiré par elle ? Ce n’était pas la tienne.

    Il se tut mais ses deux iris la pressaient de poursuivre.

    Ange, mal à l’aise : Pourquoi tiens-tu absolument à ce que j’énonce des évidences ?
    Cera : Je voudrais comprendre.
    Ange, rechignant : C’est la mienne. Quand je descends, ils savent que je suis là, les Jedi, les êtres suffisamment sensibles à la Force… Je les attends là-bas et…

    Elle expira nonchalant.

    Ange : On parle, on discute, ils me tapent sur les nerfs… Toujours les mêmes…

    Les deux mêmes.
    Mais elle n’était pas disposée à aller jusque-là : parler de son passé, de l’anomalie qu’elle représentait, de ses deux anciens maîtres.

    Ange : Parfois ce sont eux, sous la forme de Fantômes de Force, qui viennent de notre côté du fleuve. Ce n’est guère difficile pour eux d’établir un contact avec moi. Bref, c’est du donnant-donnant ou, plutôt, j’ai comme qui dirait le cul entre deux chaises. Et ni eux ni moi n’avons une quelconque bribe d’explication du pourquoi du comment de… moi et tout ce bordel. Satisfait ?

    Il opina silencieusement du chef, digérant cette confession à contre-cœur tandis qu’elle profitait de son mutisme pour rejoindre le cockpit. Elle avait besoin d’air, terriblement d’air, et de se sentir aspirer par le vide sidéral qu’elle sentit son comlink – qu’elle venait à peine de saisir – s’agiter dans sa main. Une cinquantaine d’appels en absence, déjà, qu’elle filtrait, qu’elle ignorait, et ces deux lettres qui s’agitaient sous ses yeux, qui la brûlaient dans sa poitrine.

    Elle vérifia l’absence du Mandalorien, décrocha et resta d’interminables secondes sans rien ajouter, se demandant – et réciproquement – si la personne à l’autre bout de l’appareil était bien celle qu’elle s’attendait à avoir. Elle ravala sa fierté et brisa la glace, sachant pertinemment qu’en cas d’usurpation, son identité n’était pas celle qui était la plus menacée.

    Ange, la rancœur toujours présente et ignorant véritablement ce qu’elle éprouvait réellement en cet instant : Tu as de la chance que je décroche.
    Gunnar : Bonjour, mon Ange. Après cinq appels en absence, je commençais réellement à m’inquiéter…
    Ange, le prenant de court : J’étais occupée.
    Gunnar : Est-ce que tu vas bien ?
    Ange¸ revêche : Ne me la fais pas à l’envers, Gun. Je sais très bien pourquoi t’appelles. Tu as vu les holonews, comme tout le monde, c’est ça ? Rassure-toi : je me porte très bien.
    Gunnar, allant droit au but : Spencer est avec toi ?

    Ce n’était pas vraiment une interrogation.

    Ange, le corrigeant : était avec moi. Nos chemins se sont séparés et je ne sais pas ce qu’il est advenu de lui.
    Gunnar : Je n’aime pas ça.
    Ange, railleuse : Navrée mais tu es au mauvais numéro pour avoir de ses nouvelles.
    Gunnar, las : Ne fais pas semblant de ne pas comprendre. C’est de toi que je te parle. Ta vendetta te fait emprunter une voie dangereuse, mon Ange. Renonce et reviens avant qu’il ne soit trop tard.
    Ange, froidement : Ce n’est pas pour cela que tu appelles, Gun. On le sait tous les deux : tu as peur, peur que le Courtier ne mette la main sur moi et m’utilise contre toi. Ni plus. Ni moins. Mais rassure-toi, cela n’arrive pas.
    Gunnar, s’énervant : Mais à quel moment vas-tu comprendre une bonne fois pour toute que je m’inquiète réellement pour toi ? Il le faut quoi à la fin, un autre Fondor ? Que je dévoile mon identité pour prouver ma bonne foi ? Que je lance la totalité de la flotte pour t’éviter de foncer droit dans le mur ? Dis-moi, Ange ! Dis-moi !

    Elle s’abstint de répliquer.
    Une boule venait de se former dans son estomac sur laquelle elle passa instinctivement sa paume.

    Ange, bafouillant : Je… Qu’est-ce que tu veux que je réponde à ça ?
    Gunnar¸ plein de compassion : Dis-moi juste que tu renonces à toute cette folie et que tu retournes à la Guilde, sur La Main, n’importe où je te saurai en sécurité.
    Ange : Je ne peux pas, Gun. C’est impossible. Pas maintenant.
    Gunnar : Mais, enfin, pourquoi ?
    Ange, se mordant les lèvres de sa confession : Kinsa Talik, la jeune Jedi de Mandalore, s’est fait capturer et je… je ne peux pas rester sans rien faire…
    Gunnar, ravalant cette colère qu’elle semblait percevoir : Ange, tu ne peux pas…
    Ange, fermant les yeux : Je sais que c’est un piège, Gun, mais je n’ai pas le choix.
    Gunnar, après un temps : Tu es seule ?
    Ange : Cera Ordo est avec moi.

    Elle l’entendit respirer bruyamment, s’énerver – sans doute – et se contenter d’ajouter :

    Gunnar, avec autorité : Où est-ce que tu vas ?
    Ange : Coruscant.

    Ce message a été modifié par AngeSolo le jeudi 24 septembre 2020 - 18:45

    mercredi 23 septembre 2020 - 18:50 Modification Admin Permalien

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    Ordo

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        *Haar'chak!*
    Que faire ? Se lancer à corps perdu dans une bataille explosive entrainerait peut-être les morts précipitées non seulement de Kinsa mais aussi d'Ange Solo. Pour le Mandalorien, aucun combat n'est perdu d'avance, pourtant son attachement profond pour son ancienne disciple et ses sentiments naissants pour celle qui l'a libéré d'un lourd fardeau l'empêchent d'agir sans penser. Il se retrouve bloqué, ceinturé par ses émotions, sans aide extérieure, sans possibilité de replis, sans issue. Cela le démange de tout faire sauter malgré les risques. Car s'il n'intervient pas, qui le fera ?



    Quelques heures plus tôt, à bord de l'Angel's Fury


    La Guildeuse quitta sa cabine pour tomber nez à casque avec Cera. Il était planté là, devant le sas, ses mains posées sur ses hanches trahissaient son irritation. Il la fixa un long instant jusqu'à ce que le sourcil droit d'Ange se leva comme pour l'accuser de se trouver en cet emplacement précis.

    Ange - Qu'est-ce que tu me fais là?
    Cera - Je crois que tu me dois des explications.
    Ange - Pardon? Et à quel propos?
    Cera - Par exemple, au sujet de ta relation avec le Général. Quelque chose me dit que tu n'as pas été totalement franche là-dessus, n'est-ce pas "mon Ange"?
    Ange - Tu écoutes aux portes? C'est très impoli tu sais, et pour ce que tu as pu entendre, je ne vois pas en quoi ça te regarde.
    Cera - Ne te moques pas de moi. Personne ne sait qui il est ni d'où il sort, sauf toi.
    Ange - Et alors? C'est pas tes affaires, pourquoi je devrais des explications à toi en particulier? Tu crois peut-être que, parce-qu'on a passé quelques jours ensemble, je dois te tenir informé de tout ? Mon passé n'appartient qu'à moi. Écarte-toi.
    Cera - . . .

    Il resta en place quelques secondes de plus, pour signifier sa désapprobation quand à ce comportement cachotier, car le Général Gunnar et tout le mystère qui l'entourait avait plus d'une fois poussé Cera à enquêter sur lui, sans le moindre résultat. Elle savait pertinemment que ses interrogations étaient légitimes. Finalement il se décala d'un pas vers le mur.

    Cera - Tu as raison. Pour le moment, tout ce qui m'intéresse, c'est comment on va sortir Kinsa de ce guêpier.
    Ange - Ouais...

    Elle continua son chemin jusqu'à la cabine centrale où se trouvait l'holoprojecteur principal. Tandis qu'elle commençait à pianoter sur le terminal, l'ancien Jedi en armure la rejoignit et, l'un en face de l'autre, ils revinrent à leurs préoccupations du moment: atteindre le centre du Sénat Galactique.
    Une fois leur plan échafaudé, l'Angel's Fury ne tarda pas à pénétrer l'atmosphère de Coruscant après avoir habillement éviter le blocus érigé par la 1ère et la 3ème flotte de la fausse République. L'appareil de Solo n'avait rien à envier au Rebel Spire en ce qui concerne les systèmes de brouillage et de camouflage et, sans ce genre de technologie, la guerre aurait été autrement plus compliquée à mener. Avec de la chance, ou est-ce la Force qui l'avait décidé, la météo avait réservé un orage violent pour les accueillir, ce qui couvrit d'autant plus leur approche du sénat. Une fois au dessus du dôme, ils étaient prêts à sauter. Ange programma le retour de son vaisseau au Nova en pilotage automatique, juste avant leur descente. C'était un aller simple.
    Tous deux sautèrent sur le dôme de l'immense édifice et se laissèrent glisser jusqu'à un accès par le toit, bien aidés par la pluie qui battait le permabéton. Cera dézingua les verrous pour s'infiltrer par cet accès réservé aux techniciens, ils pénétrèrent rapidement dans les hauts plafonds surplombant la salle des séances du sénat. Leur plan avait aboutit, ils étaient parvenus à entrer.


    Cera - Bon, jusqu'ici tout va bien. Et maintenant? Je suis pas expert charpentier.
    Ange - Il faut trouver un passage vers les étages supérieurs.
    Cera - Vers les quartiers des sénateurs...
    Ange - C'est ça. La garde devrait être réduite à cet endroit.
    Cera - C'est toi qui le dit, mon radar s'affole dans tous les sens. Il y a beaucoup de monde en dessous.
    Ange - Alors indique-moi leur position pour qu'on puisse les éviter.

    Ils traversèrent les combles en crapahutant par dessus et sous les poutres de platacier qui maintenaient solidement l'ensemble du dôme, jusqu'à trouver une fenêtre de toit donnant sur l'auditoire gargantuesque.

    Cera - On ne peut pas passer par ici.
    Ange - En effet, mauvaise idée... On se ferait griller à coup sûr. Continuons.

    Pour Solo, aussi agile qu'un félin, passer par cet enchevêtrement de poutres et de différents obstacles ne posait aucun problème, ce qui n'était pas le cas du Mando, se mouvant ici comme une enclume dans l'eau, ralentissant la cadence, se plaignant de ci de là par des grognements succins, réprimandés par sa partenaire par des “chhht !” ou des doigts levés en sa direction. Tous deux étaient sous tension, la moindre erreur pouvait faire condamner Kinsa ou les envoyer, eux aussi, tout droit vers une mort certaine. Ils parvinrent, au prix de nombreux efforts, à rejoindre les chambres des sénateurs. Mais le conduit d'aération donnant sur l'une d'elle, ne pouvait accueillir une silhouette plus imposante que celle de Solo.

    Ange - Je vais par là, toi tu continues et tu trouves un autre accès.
    Cera - Je n'aime pas ça. Devoir se séparer maintenant...
    Ange - Ce sera plus discrets ainsi. On reste en contact.
    Cera - Hmmm...
    Ange - T'en fais pas pour moi, on se rejoint à l'intérieur.

    Elle se glissa dans le conduit pendant que Ceno pressa le pas et rivalisa de souplesse pour atteindre un autre point d'accès. Ne sachant pas vraiment où il allait, il se basa sur ses senseurs pour éviter les points chauds, où se trouvaient parfois des dizaines de gardes. Il finit par trouver une nouvelle trappe qui donnait sur l'un des nombreux couloirs serpentant entre les chambrées, adjacent à la salle de sécurité, et, alors qu'il allait s'y engouffrer, il remarqua Ange qui passait par là.

    Cera - Je te vois. Je suis juste au dessus de toi.
    Ange - Ok, ça a l'air calme par ici. Je pirate les cams de la salle de sécurité.
    Cera - Attends laisse-moi vérifier que...
    Bzzziu ccccrrcchhhhh
    Cera - Une seconde... Attends... Attends un peu...
    Ange - Quoi, qu'est-ce que t'as?
    Cera - Mon radar vient de tomber en rade, sûrement un brouillage.
    Ange - Tu t'attendais à quoi? Les caméras ne révèlent que deux gardes là-dedans, je peux me les faire.
    Cera - Attends que je sorte de là.
    Ange - Magne-toi, on a pas toute la nuit. Je pirate l'accès.

    Impatiente, sous pression, ou trop sûre d'elle, la Guildeuse n'attendit pas que le Mandalorien déboite la trappe et pirata l'entrée de la salle de sécurité. Alors que les caméras n'avaient révélé que deux gardes, ce sont pas moins d'une trentaine d'hommes qui apparurent devant le regard ébahis de Solo! D'autres accoururent des deux côtés du couloir! Cernée! Elle était cernée de toutes parts! Cera se figea.

     *Haar'chak!*
    Que faire ? Se lancer à corps perdu dans une bataille explosive entrainerait peut-être les morts précipitées non seulement de Kinsa mais aussi d'Ange Solo. Pour le Mandalorien, aucun combat n'est perdu d'avance, pourtant son attachement profond pour son ancienne disciple et ses sentiments naissants pour celle qui l'a libéré d'un lourd fardeau l'empêchent d'agir sans penser. Il se retrouve bloqué, ceinturé par ses émotions, sans aide extérieure, sans possibilité de replis, sans issue. Cela le démange de tout faire sauter malgré les risques. Car s'il n'intervient pas, qui le fera ?
    Ange ne tente aucune folie et se rend aussitôt. Pas moins de quarante garde en guise d'escorte, elle est malmenée, entravée, et poussée vers la sortie. Alors qu'elle va disparaître dans le turbolift, Cera est paralysé par l'enjeu. Ange tente de se débattre au moment où un homme richement habillé, tel un sénateur, lui plante une seringue dans le coup. C'en est trop. Il ne peut pas la laisser partir ainsi. Peut-être va t-il tout gâcher, peut-être arrivera t-il à la sauver. D'un coup de poing rageur il fait sauter la grille et atterrit lourdement dans le couloir. Entre celle qu'il veut secourir et lui se dressent une flopée de gardes sénatoriaux.


    Garde - Traître! Tu aurais dû rester caché!
    Cera - Cela n'est pas vraiment dans mes habitudes.

    Une lame bleutée apparaît. Tenu fermement entre ses deux mains, le sabre de Cera vrombit, sentant son possesseur prêt à partir à l'assaut. Derrière ses adversaires, elle s'écroule, inconsciente, et disparait dans le turbolift avec son agresseur. C'est peut-être déjà perdu, il a épuisé trop de temps à tergiverser! Le Mando fonce! Il dévie quelques salves, balance son sabre en avant et le manipule à distance tel un boomerang. Une technique de Kaarde qui fait des ravages dans le camps ennemi. Plusieurs hommes sont touchés, d'autres sautent sur les côtés, le guerrier traverse la cohorte, récupère son arme au vol et tranche à tous vas! Un, deux, trois, cinq, dix gardes d'affilée! Le onzième est plus doué et pare son attaque! Cera se baisse, le balaye et le transperce au sol, l'instant d'après d'autres se jettent sur lui par l'arrière et tentent de lui bloquer les bras. Grâce à ses implants de puissance, l'intru développe une force brute proche de celle de son rival à crinière et les envoie valser contre les murs. Mais de nouveaux gardes se jettent sur lui! Il redouble d'intensité dans ses gestes, en appelle à la Force et les expulse de tous les côtés! Il y est presque! Le turbolift est là! Derrière lui les gardes qui n'ont pas été tués peinent à se ressaisir. Encore quelques coups de sabre agressifs et il s'est débarrassé de tout le monde.
    Essoufflé, touché à de nombreuses reprises, il garde le casque haut et s'apprête à appeler le turbolift quand il s’aperçoit que celui-ci vient de remonter à son étage. Il se tient prêt à découper les gardes qui en sortiront mais quand le sas s'ouvre, c'est Ange qui fait son apparition! Elle titube, l'air agars et trébuche vers l'avant en sortant. La lame rengainée, il se précipite pour la rattraper. Elle tombe dans ses bras.


    Cera - Qu...?! Qu'est-ce qu'il t'a fait?!
    Ange - C'est trop tard...
    Cera - Tiens le coup! Je vais te sortir de là!
    Ange - Je voulais dire... Trop tard pour toi.

    Son regard change d'un seul coup, et d'un geste calculé elle lui plante une seringue perforante dans la carotide!

    Cera - Gueuarrgh!!

    Touché! Le guerrier bascule vers l'arrière, se tenant le cou. Ses forces, et la Force, le quittent immédiatement. Sa vision commence déjà à s'estomper, mais avant de perdre connaissance, il peut voir clairement Ange se redresser, son visage se déformer pour adopter celui d'une créature hideuse.

    Vicious - Merci d'être venus, ça nous épargenera la peine de vous chercher.
    Cera - Vi... cious...

    Il lutte de toute son âme. Mourir ici comme un chien, trompé et tué par cet ennemi de la manière la plus fourbe, est le pire trépas possible. Kinsa, Keller, Ange, Ryff et Jayla, Yota... Il voulait les sauver, il voulait se montrer digne d'eux. Il rage intérieurement contre sa défaite... Il lutte encore, mais le produit injecté est trop violent, il n'arrive pas à le cibler pour l'extraire de son organisme... Dans un ultime effort, il active un signal d'urgence envoyé à toutes les flottes de la Coalition.
    Ses yeux se ferment... Et il s'enfonce dans les limbes...



    Ce message a été modifié par Ordo le samedi 10 octobre 2020 - 16:41

    samedi 10 octobre 2020 - 16:38 Modification Admin Permalien

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    AngeSolo

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    Elle avait un horrible mal de tête, atroce, à se la marteler contre les murs, et, maintenant, la nausée. L’un comme l’autre, ils n’étaient pas prêts de partir. Au contraire, ils étaient bien décidés à s’installer, là, durablement, encore pour ces quelques heures de redescente durant lesquelles sa bouche, de plus en plus pâteuse, lui infligerait un châtiment supplémentaire. Un sédatif, de la drogue, bordel, à n’en pas douter. Une vie entière à en consommer : on ne pouvait pas la tromper. Mais dans son état, force était d’admettre, qu’elle s’en serait plus que passée.

    Elle était à même le sol, sur le dos, sur une surface plate qui sentait l’humidité et cet air bien trop pollué de bruits et de gaz. Les yeux toujours clos, blessés par cette luminosité flamboyante du soleil qui se couchait, elle entreprit de soulever son bassin, prendre appui sur ses jambes flageolantes et dégager vainement ses bras de ce corps qui les ankylosait. Quand elle comprit que ses poings étaient liés, elle fut saisie par un autre constat qui, de loin, la fut davantage paniquer. Le silence qui régnait dans son esprit encore groggy la replongeait dans cette solitude qu’elle n’avait plus subi depuis des mois. Elle était seule, désespérément seule, coupée du monde et impuissante. On lui avait ôté la plus formidable de ses armes ; non pas celles dont le poids lui manquait cruellement à la ceinture mais cet invisible fluide vital qui respirait à travers la moindre cellule de son être. L’explication, quant à elle, demeurait d’une simplicité enfantine : ce n’étaient pas de simples menottes qui lui couvraient les poignets mais des entraves de Force.

    Et, alors, elle le sentit, ce souffle chaud, cet air vicié, cette haleine qui transpirait la mort, la sienne et toutes celles qu’il avait volées. Elle ouvrit les paupières et fut aveuglée par cette aura de noirceur que ses deux iris meurtris ne parvenaient pas encore à parfaitement distinguer.

    [La voix] : Et bien, et bien, et bien… Le timing d’une rencontre entre toi et moi est subitement devenu beaucoup plus complexe depuis que nous sommes, comme qui dirait, à couteaux tirés.
    Ange, rassemblant toutes ses forces : Va te faire foutre, espèce de s*laud ! Foutu traître de m*rde ! Quand, je…

    Un ricanement grinçant l’interrompu, au rythme de ses pas qui, doucement, s’éloignaient.

    [La voix] : Quelle hargne ! Quelle verve ! Jusqu’à la fin, dis-moi. Tu es mignonne, Solo, mais tu manques tout de même d’une certaine forme de raffinement…

    Il s’interrompit en la voyant se mouvoir douloureusement.

    [La voix] : Si tu as besoin d’une bassine ou d’un quelconque récipient pour, disons, évacuer… Fais-moi en part… J’ai été obligé d’avoir le pouce lourd sur la seringue de tranquillisant… Avec les junkies, il vaut mieux être prudent…
    Ange, grimaçant au gré de cette colère qui la consumait intérieurement : Pérore, foutu fils de chien, à un moment, je t’arracherai les yeux avec mes propres doigts !
    [La voix]¸en rapprochant son visage du sien mais néanmoins sur le qui-vive : Ferme-la un peu, tu veux ? Et garde tes forces. Crois-moi, tu vas en avoir besoin. Mon employeur, qui ne devrait pas tarder à arriver, désirerait s’entretenir avec toi à propos de ton petit copain le Général…

    Elle voulut lui cracher au visage mais sa salive se faisait de plus en plus rare.

    [La voix], se gaussant : Elle n’a pas été facile à trouver cette corde sensible, hein ? Sans Fondor, sans ton côté preux chevalier Jedi, je ne sais pas trop comment je me serai sorti de ce bourbier. Sans le vouloir, tu m’as sûrement sauvé la vie. Alors, merci, sincèrement, Ange, de t’être dévouée pour la cause…
    Ange : La cause ? Quelle cause ? M*rde ! Qu’est-ce qu’on t’a fait ? Qu’est-ce que je t’ai fait pour qu’on en soit arrivé là ?
    [La voix] : Toi ? Oh, rien, strictement rien, rassure-toi… Toutes ces grimaces, ces airs de vierges effarouchées, mon soi-disant humour qui ne dépassait pas le premier degré, tout ça, ce n’était qu’une succession de façades, un jeu de masques… Outre le début de cette histoire où il a fallu que je paie littéralement de ma personne - et crois-moi, ce simulacre n’en était pas un, j’ai vraiment souffert pendant des semaines – pour acquérir la confiance aveugle de tout le monde, je dois bien dire que je me suis sacrément bien amusé… Quant aux raisons, elles sont des plus primaires : ambition, challenge intellectuel, pouvoir, avarice, envie… Je te laisse le soin de choisir…

    La vérité, qu’elle était dure à avaler.

    Ange, sa voix s’étranglant dans sa gorge : Tu as tué tous ces gens pour…
    [La voix] : Et oui… Chacun ses problèmes d’égo, que veux-tu.
    Ange¸ une large de rage ou de tristesse sur la joue : Comment tu… ?
    [La voix], agacé : Quoi ? Tu le sais mieux que quiconque : on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs. Tu n’as qu’à voir cela comme des dommages collatéraux indépendants de ma propre volonté…
    Ange¸ sanglotant : Tony… Raj’ad…
    [La voix] : La barbe, Solo ! Mon message n’a pas été suffisamment clair quand je t’ai envoyé cette petite boîte ? Pourtant, j’y ai mis les formes, si tu vois ce que je veux dire…

    Il lui adressa un clin d’œil qui lui fut impossible de discerner tant ses yeux étaient désormais embués.

    [La voix] : C’est ta tête que je voulais. N’y vois absolument rien de personnel, d’ailleurs. Il fallait que la Guilde perde une tête importante, une tête qui aurait mis le Leader de la Guilde dans tous ses états qui l’aurait poussé à mener des actions vengeresses insensées… Pas de bol, cependant. Tu as été appelé sur Servacos et tu n’imagines pas à quel point cela m’a contrarié.
    Ange, le dévisageant d’un regard de tueuse : Espèce d’enfoiré…
    [La voix], l’ignorant tant il s’écoutait parler : Bref, j’ai dû, en désespoir de cause, me rabattre sur Tony. Je ne suis même pas sûr qu’il ait véritablement compris ce qui lui arrivait. Après quelques jours sans rien à boire ni manger dans sa cellule, un de mes geôliers s’en est occupé. Propre et rapide. Quant à moi, je n’ai même pas regardé.

    Il fit une pause, un peu rêveur.

    [La voix] : Tu sais, je l’aimais bien, dans le fond.
    Ange, aux abois : Je t’interdis de parler de lui !
    [La voix]¸ blasé : Ou quoi, Solo ? Tu es d’un ridicule…

    Ce fut alors que son comlink bipa.
    Il décrocha et se contenta d’écouter ce qu’on avait à lui dire.

    [La voix] : Tu m’excuseras. Je dois t’abandonner quelques instants… J’ai d’autres hôtes à accueillir et le premier à te présenter… Et quelque chose me dit que la surprise sera une réussite !

    Il exécuta une petite danse et se dirigea vers la sortie que la Corellienne épuisait toute l’air que ses poumons pouvaient encore contenir.

    Ange¸ vociférant : HOZA ! Je te jure sur ce que j’ai de plus précieux que dans cette vie ou dans l’autre, je t’infligerai les…
    Hoza¸ soupirant : Blablabla… Je sais déjà… les pires souffrances, inimaginables, les plus je-ne-sais-quoi de paroxystiques… En attendant, remercie-moi.

    La porte s’ouvrit.
    Et les mots lui manquèrent tant le choc fut si violent.

    samedi 10 octobre 2020 - 17:28 Modification Admin Permalien

  • PSW
  • Avatar Kaarde

    Kaarde

    17431 Crédits Modo

    Pourquoi n’étais-je pas encore mort ?
    Cette question me taraudait depuis… ?  Impossible de savoir. On s’était arrangé pour que je perde toute notion du temps, et mon corps brisé, meurtri par les brûlures et les coups de sabre laser se chargeait de me priver de sommeil. Il devait s’être passé des jours depuis la dernière "séance" de Dark Vicious. S’était-il lassé de ma résistance ? Après tout Dark Olethros aussi s’était essayé à ce jeu-là avec moi, autrefois, en vain.
    Non. Son obscur maître tenait certainement à ce que j’assiste à son triomphe, histoire de m’humilier une dernière fois.  Et le moment semblait proche. On venait juste de m'emmener sans ménagement hors de ma cellule pour rejoindre ce que je reconnu comme étant une plate-forme d'atterrissage privée familière, à bonne hauteur sur le toit du Sénat et ceinte d'un bon dispositif de protection.
    J’étais là, à genoux sur le sol marbré devant des gardes armés, à apprécier l'air frais dans les loques de ma tunique Jedi lorsque la porte d'accès s’ouvrit enfin, révélant à mon grand étonnement une Ange Solo proprement abasourdie de me voir.

    Ange. - T… TOI ?!

    Je ne lui laissai pas le temps se jeter sur moi ou de manifester une quelconque joie.

    Moi. - Comment t’ai-je aidé à te rouvrir à la Force ?
    Ange. - Quoi ?
    Moi. - Avant la bataille de Fondor, comment t’ai-je aidé à te rouvrir à la Force ?
    Ange. - Hein ? Kaarde…
    Moi. - Réponds à ma question !

    Devant mon apparente colère la corellienne ravala sa salive et se concentra un instant.

    Ange. - Un entraînement au sabre laser… à l’aveugle… tu as feint la colère et tu m’as poussée dans mes derniers retranchements…
    Moi. - Lequel de tes sabres as-tu utilisé en premier ?
    Ange. - Le jaune… celui que j’ai hérité de… de ton petit frère...

    Je la toisai un long moment, maintenant la pression, puis je me détendai et reprenai une posture détendue.

    Moi (soupir). - Dommage… J’aurais préféré que tu sois Vicious et que la vraie Ange soit dehors.
    Ange (larmes aux yeux). - Kaarde, bon dieu ! Dans quel état tu es ! Je te… Tout le monde te croit mort !
    Moi. - J’ai eu de belles funérailles de Jedi ?
    Ange. - Crétin !

    Elle s’approcha et se mit à examiner la plupart de mes blessures encore visibles, en commençant par la plus apparente, assavoir la balafre laissée sur ma joue par le sabre de Vicious.

    Ange. - Le Courtier a diffusé les images dans toute la galaxie… tout le monde t’a vu englouti dans une boule de feu au-dessus du vide avec ce qui semblait être la Chancelière… tu as été coupé de la Force, que… que s’est-il passé ? Je ne t’ai senti ni ici ni là-bas !
    Moi. - Vicious et moi nous sommes involontairement et mutuellement sauvés la vie. Avec la Force il a dressé un bouclier qui absorbé une partie de l’explosion, mais contrairement à Pad je ne pouvais pas absorber le feu, d’où les brûlures que tu vois là.
    Ange. - Et la chute ?
    Moi. - Malgré la douleur j’ai pu utiliser mon blaster ascentionnel, et Vicious en a bénéficié en s’accrochant à moi comme une sangsue. Mais j’étais le plus endommagé des deux. Après ça j’étais son prisonnier, incapable de me soigner ou de manifester ma présence à cause de ces entraves de Force.
    Ange. - Mais pourquoi te confiner au secret ? Tu es un otage de valeur.
    Moi. - Penses-tu ! Sovereign et Vicious savaient que les Jedi pouvaient consentir à mon sacrifice. Et le Général Gunnar non plus n’est pas réputé pour céder aux prises d’otages.
    Ange. - Alors, tout ce temps…
    Moi. - Tout ce temps j’ai servi de jouet à Vicious et ses penchants tortionnaires, pour son seul plaisir. Enfin, ça, c’était jusqu’à ce qu’il se trouve une nouvelle victime... Oui, j’ai senti l’appel de Kinsa, moi aussi. Faute de bacta ou de transe curative je n’ai pas pu soigner une seule de mes blessures depuis l’explosion.

    Je n’eus pas besoin d’en rajouter. Tout comme moi, Ange savait que je garderai des cicatrices et des séquelles à vie de ces événements. Même sans la Force je sentais mon amie envahie par la culpabilité.

    Moi. - Tu vas pouvoir répondre à une question qui me taraude depuis l’explosion de la passerelle… A-t-il tenu parole ?
    Ange. - Qui ça ?
    Moi. - Le Courtier. T’a-t-il révélé son identité, après que tu aies choisi de me sacrifier ?
    Ange (serrant les dents). - Oui… Hoza.

    Hoza, le falleen, un des plus proches collaborateurs de Ange et Wes au sein de la Guilde depuis des années, et de ce fait haut placé dans la Résistance du Général Gunnar. Une des personnes en qui Ange avait le plus confiance.  Je remarquai seulement alors la présence de Hoza sur la plate-forme avec nous. C'est lui qui y avait poussé Ange deux minutes plus tôt. Il nous regardait à présent comme un gamin piaffant d'impatience avant le début d'un spectacle.
    Un souvenir me revint brusquement en mémoire : celui de Maria, mécanicienne de la Guilde, me reconfiant mon vieux chasseur juste avant la bataille de Fondor.

    Moi. - Ah, je comprends mieux comment ils ont su que je venais sur Coruscant, alors que je n’avais averti personne.
    Ange. - Tu m’expliques ?
    Moi. - L’Aurora. Maria m’a expliqué qu’il avait été retrouvé et gardé de côté par Hoza pendant notre hibernation. Il a eu tout le temps d’y dissimuler une balise.

    Hoza avait surtout été un proche d’Ange. Je ne pouvais qu’imaginer sa rancoeur, et… sa colère.

    Moi. - Au moins vous avez pu mettre fin à ses magouilles. Cette pensée m’a aidé à tenir.

    Ange avala sa salive.

    Moi. - … Grâce à mon sacrifice tu as révélé l’identité du Courtier au Général Gunnar, n’est-ce pas ?
    Ange. - Comment dire...
    Moi. - …
    Ange. - …
    Moi. - Vicious n’a pas arrêté d’essayer de me faire craquer en m’affirmant que tu avais gardé le secret pour toi seule, afin de te lancer dans une sanglante quête de vengeance…
    Ange. - …
    Moi. - … et quand il a prétendu que tu t’étais associée à Dark Spencer pour ça, j’ai su qu’il bluffait, tellement c’était gros. Ne me dis pas que…
    Ange. - …
    Moi. - …
    Ange. - …
    Moi. - Mille vornskrs, ANGE !!!
    Ange. - Oh, ça va ! Tu ne vas t’y mettre, toi aussi ! J’étais en colère ! Je le suis encore, d’ailleurs ! Je te croyais mort ! La galaxie te croit mort par ma faute ! Et je ne l’ai pas très bien vécu, vois-tu.
    Moi. - Tu te rends compte que tu es dans de beaux draps, maintenant ? Personne ne viendra te sauver !
    Ange. - Euh… comment dire… c’est peut-être là le problème.
    Moi. - Comment ça ?
    Ange. - Il se pourrait… que ma capture… convainc Gunnar de se montrer au grand jour. Voilà !
    Moi. - ...

    Les mots me manquaient tant la situation était dramatique et improbable. Mais je n’eus pas le temps de sermonner ma dernière padawan en date. La porte s’ouvrit, révélant une twi’lek bleue mal en point portant des entraves de Force.

    Moi. - Kinsa !
    Kinsa. - M… Maître Kaa… !

    Cette fois pas besoin de tester son identité, puisqu’elle fut jetée à nos pieds sans ménagement par Dark Vicious en personne.





    Ce message a été modifié par Kaarde le dimanche 25 octobre 2020 - 13:08

    samedi 10 octobre 2020 - 18:33 Modification Admin Permalien

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    galen-starkyler

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    Le district sénatorial de la Galactic City, un gigantesque quartier densément aisé de gratte-ciels élégants innovants et miroitants qui se dressent autour d’une place toute immense où la majorité de l’espace bio-diversifié et bien aménagé est occupé par le titanesque building amphithéâtral en dôme de permabéton et permacier inoxydable. Le Sénat Galactique de Coruscant semble inchangé et inaltéré malgré les orages qui ont commencé à recouvrir le ciel, libérant une très fine pluie qui goutte à peine sur la surface extérieure du bâtiment ; les éclairs de passage ne frôlent même pas son sommet tandis qu’ils grondent d’une colère sourde entre les nuages sombres et menaçants. Le temps est presque si déplorable en ce jour que toute la circulation au cœur de la Galactic City se voit légèrement altéré, obligeant les habitants et citoyens de renoncer pour un tiers d’entre eux à leurs véhicules personnels pour l’usage du transport en commun.

    Une chance qui nous a été favorable quand nous nous étions mis en tête, une fois que nous ayons quitté le parking privé abandonné, de prendre le tramway de la ligne la plus proche en pleine bordure du haut-district résidentiel. Le long transport commun qui nous arrivait était bien assez occupé par une foule de passagers de toutes espèces et de tous horizons mais tous de moindre statut sur la planète-capitale. Le trajet s’était fait dans un silence pesant, les deux filles s’étant assises sur une banquette libre avec des travailleurs terelliens comme voisins d’en face pendant que je restais debout en me tenant à une rambarde ; je pouvais ainsi remarquer que nous n’intéressions personne et que nul soldat ne venait patrouiller dans notre tramway pendant toute notre traversée.
    Nous descendîmes enfin à l’arrêt prévu pour la grande place du Sénat, quittant l’étroitesse du transport bondé de monde pour en revenir à un vaste espace qui semble peu fréquenté sous ce ciel grisant et tonnant depuis un semblant d’éternité. Nous marchons tranquillement en direction de l’immense bâtiment législatif plurimillénaire, en longeant les petites allées boisées et fleuries d’aménagement, et nous prenons un court temps d’arrêt pour contempler avec divers points de vue sa prestance spectaculaire.

    Moi, austère et calme : – Nous y sommes. Le Sénat Galactique de la République de Coruscant.
    Zadyssa, perplexe : - Je ne l’imaginais pas aussi grand vu de près. Il est gigantesque.
    Fanny : - Il n’faut pas s’y fier. Il est vrai qu’il paraît immense quand on le voit de l’extérieur, mais on se rend compte dès qu’on entre que son amphithéâtre semble encore bien plus grand. De ce que j’en sais.
    Moi : – Et un lieu aussi spacieux et organisé que le Sénat comme choix de cachette montre que l’ennemi connaît parfaitement son affaire. Une fois vidé ou peu occupé, c’est un véritable labyrinthe de pièces et de salles et de niveaux à explorer pendant des jours entiers.
    Zadyssa : - Kinsa ne nous aurait pas envoyé sa position sans nous laisser l’opportunité de donner des indices sur sa position. Je suppose… qu’elle est là, quelque part au milieu du bâtiment.
    Moi : – Et moi, je sens surtout que des ondes maléfiques et négatives suintent à travers l’infrastructure.
    Fanny : - Dites, quand vous aurez fini de parler par énigmes Jedi, on pourrait y aller pour de bon.

    Je me note de tête que notre partenaire blonde cinnagarienne n’a pas acquise la patience et la tolérance d’esprit que pouvait lui prodiguer son isolement en cellule. J’hausse les épaules en soupirant de consternation amusée, avant de reprendre le premier la marche vers le périmètre d’entrée du Sénat avec les deux filles à ma suite. Il nous faut un bon quart d’heure pour atteindre la zone, après avoir traversé en ligne droite une bonne partie du diamètre de la grande place ; je m’attendais à rencontrer en cours de chemin des soldats et gardes en patrouille autour du bâtiment, qui nous aborderaient pour quémander une vérification de nos identités ou nous interpeller pour avoir reconnu la plupart d’entre nous, mais ils sont bien trop occupés à gérer la présence de hordes de manifestants anti-guerre qui scandent leurs mécontentements à quelques pas à l’est de notre position. Nous franchissons donc la première entrée de périmètre sans grande difficulté, en constatant que la voie d’accès était vide de surveillance et ouverte.

    Moi : – Je peux remercier la Force que ces manifestants soient présents aujourd’hui.
    Fanny : - Ils détournent malgré eux l’attention de toutes les garnisons militaires du Sénat, avec leurs protestations contre l’effort de guerre qui dure depuis vingt ans. Ce qui m’étonne toutefois que les voies d’accès de l’entrée soient laissées sans surveillance aussi facilement.
    Zadyssa : - C’est vrai que c’en est presque trop facile.
    Moi : – Restons prudents jusqu’au bout. Nous avons peut-être échappé au regard des patrouilles régulières, mais j’ai comme le mauvais pressentiment que…

    Je ne peux même pas terminer ma phrase que j’entends des bruits de pas puis aperçois des silhouettes se mouvoir au loin. Nous venons à peine de franchir la moitié de la voie d’accès publique vers l’entrée du Sénat que notre chemin est à présent bloqué malencontreusement par une vingtaine d’individus aux tranches d’âge similaires mais aux tenues différentes. Je reconnais sans aucun mal les uniformes paramilitaires du BSR que portent la première dizaine de jeunes adultes, ainsi que les flexibles armures rougeâtres au style traditionnel osarian que portent la seconde dizaine.
    Le groupe nous a bien évidemment vu et vient vers nous, le plus gradué d’entre eux nous interpellant.

    Marco Hisard : - Eh vous ! L’accès au Sénat est défendue jusqu’à nouvel ordre ! Personne n’est autorisé à passer ni pénétrer dans le secteur ! Déguerpissez si vous ne voulez qu’on vous… !
    Fanny : - Et m*rde, Marco…
    Marco, s’arrêtant de stupeur en reconnaissant un visage : - Fanny ?! Qu’est-ce… Qu’est-ce que tu fais là ?! Tu es considérée comme perdue depuis que tu n’as plus donner de nouvelles au commandement. Je… J’arrive pas à croire que tu sois toujours vivante.
    Fanny : - Et moi j’espérais ne pas croiser à nouveau ton visage de séducteur débile.
    Zadyssa, inquiète : - Ce sont des chasseurs de Forceux ?!
    Moi, consterné : – J’en ai bien peur. Et accompagnés par des Chevaliers Pourpres Vengeurs, en plus.
    Jeune chasseur : - Marco, ces deux-là… Je crois bien que ce sont des Jedi.
    Chevalier Pourpre Vengeur : - Une minute, ce garçon… Je le reconnais ! Il était présent sur Rhommamool il y a vingt ans, au moment de la crise dans la capitale planétaire. C’est le même !
    Marco : - Ce pourrait-il que… cette allure paramilitaire… ce regard assuré et déterminé…

    Comme je m’y attendais, le dénommé Marco comprend enfin qui je suis en voyant la lueur de férocité et d’orgueil qui vient s’allumer dans son regard. Une lueur qu’il partage volontiers avec le reste de son groupe.

    Marco, d’une voix teintée par son ardeur : - Kayliburn !
    Moi, agacé : - Mais m*rde à la fin ! Arrêtez avec mon nom de code ! C’est Galen Arek que j’m’appe…
    Chevalière Pourpre Vengeur : - Compagnons, capturons-le pour venger nos frères tombés !
    Marco : - Camarades, saisissez les deux Jedi !

    Les pistolets-blasters et blasters d’assaut sont rapidement dégainés et la troupe commencent à nous canarder de salves de tir à volonté. Nous réagissons aussitôt vite qu’eux en sortant nos propres armes pour contrer et contre-attaquer nos adversaires : si Zadyssa s’en tient à se servir de son sabre-laser pour dévier les tirs voire les renvoyer, Fanny et moi nous contentons de répliquer chacun avec notre pistolet-blaster. La bataille dure une bonne dizaine de minutes sans qu’aucun des deux côtés ne prennent l’avantage ; ils se contentent de nous tirer dessus tout en espérant avancer et sans user d’autres outils pratiques pour nous capturer, tandis que je sens que les garnisons de patrouilles ne vont pas tarder à rameuter.
    J’emploie alors la préhension de Force pour faire coulisser une large barrière de sécurité juste devant leur nez et je la verrouille aussitôt par magnétisme ; j’entends les cris et râles derrière l’épaisse barrière métallique qui remplacent les tirs de blaster. « Vite, à droite ! », criais-je modérément à mes camarades lorsque je m’élance vers le passage de contrôle de droite qui nous mène vers une voie d’accès voisine. Nous courons aussi vite que possible pour atteindre la fin de la voie d’accès et le seuil de l’entrée principale, en jetant bien évidemment des coups d’œil vers nos assaillants qui ont fini par comprendre par où nous étions passés. Les voilà à nos trousses, reprenant les salves de tir vers nous pour nous blesser, et nous courons encore plus vite pour franchir sains et saufs le haut des marches du seuil.

    Un bruit métallique de choc retentit pourtant sur le sol près de nous, suivi de bips accélérés. Je remarque trop tard l’objet et ne prévient pas à temps les autres. Une déflagration nous projette de notre chemin, le souffle nous propulse sur le côté et nous fait tomber dans une voie d’accès annexe qui descend. Chuter longtemps dans un escalier n’est pas une expérience que l’on veut revivre avant longtemps ; une fois revenus sur un sol plat, avec quelques ecchymoses, je tente de me relever pour voir que nous sommes tombés dans le premier sous-niveau du Sénat et plus particulièrement dans un des secteurs techniques d’entretien du bâtiment. Je me relève en quelques minutes, assez pour voir des chasseurs descendre deux par deux les marches pour venir nous prendre ; je concentre rapidement de la force cinétique entre mes mains puis la relâche pour envoyer balader les jeunes agents vers le haut des escaliers. Au moins, ils sont retardés pendant que nous nous relevons tous les trois… et que nous nous décidons à passer par le corridor d’accès d’entretien devant nous… mais nous nous rendons compte qu’une porte blindée nous barre la route vers l’intérieur des sous-sols du bâtiment. Nous revenons rapidement sur nos pas pour prendre un autre escalier adjacent et ressortir dans une nouvelle voie d’accès publique à l’entrée.
    Et cette fois… Nous nous doutions malgré nous que nous rencontrerions un comité d’accueil pour nous barrer la route. Les dix jeunes chasseurs-agents du BSR et leurs camarades Chevaliers Pourpres Vengeurs se tiennent tous devant nous, bien que dix grands pas nous séparent, et ils braquent leurs blasters vers nous en forçant un mur de barrage humain. Et derrière nous, une barrière de sécurité magnétique est fermée.

    Zadyssa : - On est cernés.
    Marco Hisard : - Kayliburn, vous n’irez pas plus loin cette fois ! Vous êtes cernés et en infériorité numérique ! Déposez immédiatement vos armes à terre et mettez-vous à genoux !
    Moi, pointant mon pistolet-blaster vers eux : – C’est pas une vingtaine de soldats braquant leurs armes prêtes à tirer qui m’intimidera. Vous êtes certes des soldats d’élite de la République avec des guerriers d’un ordre vétéran de la crise de Rhommamool, mais j’ai moi-même assez d’expérience pour m’estimer suffisamment compétent pour vous tenir tête et vous échappez.
    Marco : - Dernier avertissement ! Jetez vos armes et agenouillez-vous ou nous ferons feu !
    Zadyssa : - On n’a pas de temps à perdre avec vous. Nous menacer ne vous avancera à rien.
    Moi : – On forcera votre blocus quoiqu’il en soit pour passer et vos paroles ne nous arrêteront pas.

    Ils se préparent à commencer à faire feu, parés à commencer sur ordre de leur camarade gradé, mais je peux ensuite lire de la surprise sur leurs visages. La même surprise que Zadyssa exprime en voyant ce qui se passe au moment même avec une inquiétude naissante. Il n’y a que moi qui semble calme extérieurement mais consterné et frustré par la situation à mon encontre.
    Fanny Keto, qui était jusque-là muette et armée pour m’épauler, vient justement de braquer cette fois-ci son canon de pistolet-blaster vers moi pour le menacer. Un retournement de situation que je critique.

    Moi : – Je n’sais pas c’qui me retient de vous tordre le cou ou de vous étriper vive, mais soyez sûr que je ne vais pas vous faire de miséricorde Fanny Keto.
    Fanny, narquoise : - Vous auriez dû vous y attendre Galen. Je suis une soldate dans l’âme et je me bats pour être dans le camp des vainqueurs, pas celui des idéalistes. Toute ma jeunesse s’est construite dans l’art et la manière de mener à bien un combat pour n’apporter que la victoire, quitte à duper et gagner habilement la confiance d’autrui pour mieux les affaiblir. Alors voyez-y comme un dernier coup de théâtre.
    Moi : – Vous profitez de la situation à mon désavantage pour redevenir la chasseresse sans état d’âme, juste pour rester en vie et y gagner au change, mais vous ne faites que saisir une opportunité futile. Vous avez passé trop de temps dans l’oubli qu’ils ne nous ferrons plus aussi confiance qu’avant.
    Fanny : - Vous croyez que je ne m’en sortirais pas ? Au contraire, je connais des gens haut placés et influents au Sénat qui sauront m’aider à récupérer ma place au sein de la grande République. Je continuerais de mener ce que nous autres habitants du Noyau appelons le « juste combat ». Et croyez-moi ou non, ce n’est plus qu’une question de temps avant que la Rébellion et les Jedi ne soient défaits pour de bon. Et ni vous, ni votre amie Talik et ni cette padawan ne serez là pour le voir. Acceptez la réalité Galen. Vous avez échoué. Votre combat est terminé.
    Moi, un sourire en coin : – Ça... C'est c'que vous croyez.

    Un curieux objet vient se détacher en une fraction de seconde de ma ceinture pour rejoindre ma main gauche, avant que je l’appuie pour émettre une fréquence sonore avec. Une impulsion électromagnétique se déclenche aussitôt dans la nuque de la jeune blonde, qui gémit de douleur en sentant l’effet électrique se diffuser dans ses neurones. Les autres chasseurs présents le ressentent aussi, tétanisés un court instant par l’impulsion, puis ils s’écroulent tous sur le sol en perdant connaissance temporairement. Les Chevaliers Pourpres Vengeurs sont stupéfaits par cette situation incompréhensible et ne réagissent que trop tard quand j’envoie un lourd caisson de plastoïde dur pour les sonner.
    La jeune padawan est choquée par ce qui vient de se passer en quelques secondes.

    Zadyssa : - Galen, qu’est-ce qui s’est passé au juste ?!
    Moi, un air faussement innocent : – Oh, rien de bien particulier. (Je lui montre mon gadget en main.) Juste une légère impulsion dans leurs puces internes pour les sonner un petit moment. La fréquence sonore réglée sur celle de leur système, les assommer est un jeu d’enfant.

    Zadyssa est stupéfiée par la cause mais elle ne répond rien. Elle ne connaît pas encore pour comprendre à quel point je peux être plein de ressources et imprévisible parfois. Ceci dit, nous profitons de l’opportunité que la voie est libre pour continuer notre route et nous courons rapidement nous mettre à l’abri de nos adversaires républicains en entrant dans le Sénat. Surtout que le grabuge a alerté des soldats locaux.

    De son côté, Fanny réussit à redresser légèrement la tête pour voir les deux Jedi quitter les lieux sains et saufs et pénétrer l’enceinte du Sénat. D’ici quelques minutes, elle pourra de nouveau se relever et reprendre tous ses moyens ; il lui faudra alors profiter de l’occasion pour préparer une excuse potable afin d’expliquer aux autres agents présents ce qu’elle était devenue pendant tout ce temps. Elle va tout faire pour regagner la confiance de ses camarades et de ses supérieurs. Pour pouvoir continuer la lutte, pour reprendre là où elle avait finie. Et malgré elle, elle prie la Force que Galen reste en vie pendant longtemps.
    Elle espère le revoir sain et sauf… pour mieux le capturer de ses propres mains.

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    dimanche 11 octobre 2020 - 16:07 Modification Admin Permalien

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    Cole_PrCol

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    Espace non-loin de Coruscant

       Cole Pr’Col émergea de sa torpeur alors qu’un voyant clignotant lui indiquait qu’il approchait d’une planète. Grinçant des dents, il s’aperçut sans surprise qu’il s’agissait de Coruscant.
       Il avait froid. Il se secoua et de fins cristaux de givre tombèrent de sa fourrure. Piloter un chasseur de l’Empire sans combinaison aurait relevé du suicide pour un humain ordinaire ou sur un modèle de moins bonne qualité. Mais l’habitacle exiguë et bien isolé du Defender d’élite, ainsi que sa propre fourrure lui avaient permis de préserver sa chaleur corporelle.  Dans une certaine mesure.
       Il n’avait pas dormi durant tout le temps du voyage. Il s’était figé dans une sorte de langueur, à peine conscient des gestes mécaniques qu’il effectuait pour corriger une trajectoire ou éviter de mauvaises rencontres. Un état proche de l’hibernation, sans l’être vraiment. Mais du coup, il avait très faim.

       Il tira des barres nutritives de ses sacoches de ceinture et les consomma sans se plaindre de leur absence de goût. Il caressa un moment l’idée d’absorber des drogues de combat pour fortifier son métabolisme de vieillard, mais il ne se trouvait même pas encore sur la planète. Il valait mieux attendre le dernier moment, surtout considérant le contrecoup sur l’organisme lorsque ces substances cessaient de faire effet.

       La Force fut louée, Weedge ne lui avait pas demandé pour sa dernière séance de soin d’endosser une tunique de patient. Il arborait déjà une face de singe, passablement amochée de surcroît ; alors partir sauver qui que ce fut avec le cul à l’air n’aurait pas fait très... héroïque.
       Pour autant, il ne disposait pas de tout son arsenal. Suite à son départ précipité, il avait laissé sur le Mirax sa rapière en phrik, son arbalète et son fusil sonique. Il avait toutefois toujours sur lui sa vibro-lame de coude escamotable, son blaster « Revanche de Vilmahr » en acier dallorien offert par le Général Gunnar et l’arme secrète abritée dans son bracelet gauche. Il faudrait que ça suffise.

       Ses cornes le guidaient toujours vers l’endroit dans lequel Ange devait être détenue. Il ne faisait en effet aucun doute dans son esprit qu’elle avait été capturée. Mais par qui ? Pourquoi ? Mystère…. Néanmoins, l’explorateur avait récupéré son libre arbitre et ses facultés de raisonnement, ce dont il était heureux.

       Jamais auparavant ses cornes n’avaient réagi ainsi, et il n’avait jamais entendu parler d’un phénomène similaire chez un autre Gotal. Mais ses impressions concernant la situation critique de son mentor relevaient d’une certitude qu’aucun argument sensé et logique n’aurait pu entamer. De toute façons, faites confiance à Ange Solo pour se f*tre dans un m*dier pas possible.

       Restait la question de son traitement… Etait-il guéri ? Weedge avait-il eu le temps d’annihiler jusqu’à la dernière spore contenue dans son organisme ? Bah ! Au pire, il n’aurait qu’à recommencer, pensa-t-il en soupirant, résigné.

       A présent qu’il s’approchait de Coruscant, les choses sérieuses commençaient. Il évoluait en plein espace Républicain, à bord d’un appareil de la Coalition dépourvu, au contraire de son Silent Dreamer, du moindre système furtif. Il se trouvait aux commandes de l’un des meilleurs chasseurs existants mais n’était lui-même qu’un piètre pilote.

       Comme pour répondre à ces pensées, ses senseurs repérèrent deux astronefs ennemis se dirigeant vers lui. Des Z-95 Advanced, comme de juste. Il allait falloir la jouer fine. Sa radio crachota.

       Pilote un  - Appareil Impérial non identifié, veuillez immédiatement décliner votre identité et les raisons de votre présence dans l’espace Coruscanti.
       Cole – Bonjour camarades Républicains! Ici le… hum…. Red Horn anciennement au service de l’Empire. Je fais défection. Je répète, je fais défection ! J’en ai assez des caprices de l’Empereur Horn ! Jamais la Coalition ne l’emportera. Gloire à la République !
       Le Gotal avait déjà été plus inspiré et il en avait parfaitement conscience. Sa prestation se révélait pitoyable.
       Pilote 2 – Jamais un pilote impérial d’élite ne s’exprimerait de cette manière. Il a dû voler cet appareil.
       Pilote 1 – Je préfère ça plutôt qu’un exalté. Red Horn ! Nous allons vous escorter jusqu’à la base de New Respite pour arraisonnement. Toute tentative d’évasion de votre part sera immédiatement sanctionnée par la destruction sans sommation de votre appareil.

       Au temps pour la subtilité ! Ca ne pouvait pas marcher à tous les coups, quoi qu’en disent les vieux contrebandiers…
       Cole s’était longtemps penché sur les spécificités techniques du Defender alors qu’il entretenait son projet chimérique d’un astronef d’interception combinant un Skipray et deux TIE en un unique appareil. Et il savait  une chose : le Defender était rapide, particulièrement en vol atmosphérique. Aussi, ses talents de pilote restaient médiocres, il le reconnaissait lui-même, mais il se débrouillait mieux dans les cieux que dans l’espace. Sans doute la gravité et la présence d’un horizon lui donnaient des points de repère qui lui manquaient dans le vide étoilé.

       Dans un premier temps, il se laissa guider par les deux chasseurs républicains jusqu’à pénétrer sans heurt dans l’atmosphère de Coruscant.
       Mais bientôt, ses cornes l’avertirent qu’il ne progressait plus dans la bonne direction.
       Il lui fallait fausser compagnie à son escorte un peu trop zélée.
       Poussant ses senseurs au maximum, il réalisa un relevé géographique des environs, particulièrement dans la direction indiquée par ses cornes.
       Puis il transféra toute l’énergie de son vaisseau vers les réacteurs atmosphériques et les boucliers arrière.

       Après la passivité dont avait fait preuve leur charge jusqu’à présent, les deux pilotes se laissèrent surprendre et distancer par l’appareil impérial. Par réflexe, l’un d’eux envoya une volée  de missiles en direction du fuyard, mais sans acquisition, les projectiles se perdirent dans les airs sans faire de victime.

       Le Gotal fonça en direction du nord-ouest, attendant de recevoir de ses cornes l’indication qu’il
    se rapprochait d’Ange. Bientôt, deux autres intercepteurs le prirent en chasse. Une véritable course poursuite s’engagea dans les cieux de Coruscant, et Pr’Col bénit la manœuvrabilité  de son appareil.
       Quelques instants plus tard, ce furent quatre vaisseaux de la sécurité locale qui le poursuivaient, gagnant peu à peu sur lui, et l’air fut bientôt zébré de tirs de lasers. Heureusement, les Républicains n’avaient rien à envier aux Impériaux quant à la précision de leurs tirs...
       Il y était presque… !
       A ce moment, Solo aurait sans doute exécuté sa manœuvre signature d’ascension en chandelle enchaînée par un plongeon sur ses assaillants.
       Mais il n’était pas Solo.
       Cole scanna les alentours, choisit un objectif, enclencha le pilote automatique, coupa les boucliers pour transférer toute l’énergie aux propulseurs et gagner ainsi encore en vélocité, semant provisoirement les autres chasseurs…
       … Et déclencha le siège éjectable.

       Dissimulé par un panache de fumée, le dispositif de secours activa aussitôt les multiples rétro-fusées qui devaient amener l’explorateur à atterrir doucement au milieu d’une ruelle, évitant la fébrile circulation des aéro-speeders sur les axes principaux.

       Péniblement, le Gotal se débarrassa des sangles qui le retenaient au siège. Il voulut se lever aussitôt mais heurta douloureusement le sol, tout ankylosé qu’il était par le long voyage et la faiblesse de ses membres de vénérable ancien.
       Prenant appui sur le siège, il se chercha un second souffle, et entendit une explosion au loin.
       Le TIE Defender venait de se crasher contre le centre de contrôle qu’il avait ciblé avant de s’éjecter.
       Sur une Mégapole comme celle qui recouvrait toute la surface de Coruscant, il était devenu impossible de dédier des secteurs entiers de la cité à un seul type d’activité. Inévitablement des bâtiments militaires d’importance secondaire se retrouvaient perdus au milieu d’une masse de construction civiles. Pr’Col avait choisi l’un de ces sites comme lieu de dernier repos de son appareil, soucieux de limiter les victimes innocentes, de créer une diversion et de porter un camouflet à la République honnie.
       L’installation visée  avait été un centre de surveillance spatiale. Certes, il y en avait d’autres tout autour de Coruscant, mais sans le savoir, Cole Pr’Col venait de créer un angle mort dans le contrôle de l’espace proche de la planète.

       L’explorateur devait s’éloigner au plus vite de son lieu d’atterrissage qui ferait bientôt l’objet d’investigations approfondies.
       Mais grésillements et bruit blanc troublaient ses sens et une migraine insidieuse commençait à lui vriller le crâne.
       L’électronique omniprésente sur Coruscant, interférait avec ses cornes. Il récupéra dans ses sacoches de ceinture ses gaines de protection dont il ne se séparait jamais, mais hésita un bref instant. Ne risquait-il pas de perdre ce faisant le signal qui le guidait vers son mentor ? Mais non… Quelle qu’en fut la nature, cette mystérieuse pulsion qui le conduisait vers l’ancien Leader de la Guilde n’avait rien à voir avec l’électromagnétisme.

       Il se perdit dans la foule de badauds arpentant les bas-fonds de Coruscant, s’aidant d’une tige de plastacier exhumée d’un tas de gravats en guise de canne, mais s’aperçut bien vite qu’il avait dû atterrir plus loin qu’il ne l’avait escompté de l’origine du signal. Il lui aurait fallu emprunter un speeder-taxi. Problème : il n’avait pas un crédit en poche.
       Il s’isola dans une ruelle voisine plus calme pour réfléchir à ce nouvel obstacle.

        ? - Hé Papy ! On vient de sa cambrousse pour s’encanailler dans la capitale ? J’connais des endroits sympas ! Mais moi, ce que je veux, c’est un bâton de la mort ! Alors tu vas gentiment me filer tes thunes ! Et pas de jérémiades ! J’ai une vibro-lame !
       Cole se retourna lentement pour toiser le junkie mal habillé équipé d’implants cybernétiques lui sortant de la tête et d’une petite arme d’une douzaine de centimètres.
       Cole – Ça ? Une vibro-lame ?
       D’un mouvement de poignet, il déclencha avec force claquements sonores le déploiement de son propre moyen de défense. Le junkie se surprit soudain à loucher sur la pointe des quatre-vingt-dix centimètres de métal plus tranchant qu’une griffe de Rancor manucuré qui s’agitait juste sous son nez.
       Cole – Ça c’est une vibro-lame...


       Quelques minutes plus tard, l’explorateur était conduit par un droïde taxi vers l’origine du signal le menant inexorablement vers Solo. Les contrôles de sécurité ne prirent même pas la peine d’arrêter le vieux Gotal, qui put sans peine rejoindre sa destination.
       Cole - Le Sénat… J’aurai dû m’en douter…
       Le bâtiment était cerné de barricades dressées à la hâte par les forces de sécurité, à l’évidence très présentes  Le sol était jonché de détritus et de pancartes brisées témoignant que des manifestations avaient dû avoir lieu quelques jours ou heures plus tôt.

       Comment diable Cole allait-il pouvoir entrer dans cette forteresse ?







    lundi 12 octobre 2020 - 15:21 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

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    J’étais fatiguée… Si fatiguée… Une chose était sûre : Vicious m’avait bien fait payer ma résistance… J’ignorais pourquoi je n’avais pas perdu la raison. Après tout, je n’avais rien de si exceptionnel. Quand on y pensait… Je n’étais même pas une héroïne, je ne l’avais jamais été. Toute mon existence, la moindre de mes décisions, avait été incitée par cette impulsion de combat qui résonnait en moi à chaque seconde. Se battre. Résister. Ne jamais baisser les bras, peu importe ce qu’on m’imposait comme obstacles. Depuis ma petite enfance, mes camarades avaient toujours loué ma force d’esprit, mais ils se trompaient. Si j’avançais sans cesse, si je me relevais sans hésiter, c’était que j’étais terrifiée de ce qui se passerait si jamais j’arrêtais. Si jamais je restais à terre.

    Je n’étais pas courageuse. J’avais seulement su au plus profond de moi que si je ne me battais pas, je n’étais rien. Alors, j’avais fait la seule chose que je pouvais envisager : je n’avais jamais arrêté de combattre. Même durant ces huit ans, je n’avais fait que m’entraîner en prévision des batailles à venir. Mais à présent… Il n’y avait plus de bataille à venir.

    Se retrouver face à sa propre intériorité avait quelque chose de terrifiant. S’arrêter, pour une fois, et contempler le vide avec cette impression persistante d’être un fantôme au bord d’une falaise. Si je m’étais vue, je me serais de dit de me relever. « Du nerf, Kinsa ! Des combats t’attendent encore ! ». C’était ce que je savais faire le mieux. Peu importe combien mes genoux étaient écorchés, toujours me redresser et affronter l’ennemi la tête haute. Mais… Je n’avais plus envie de me relever. A quoi bon ? D’ailleurs, pourquoi est-ce que je me posais ces questions ? C’était la fin. Pour la première fois de ma vie, je n’avais plus de batailles à mener. La galaxie se débrouillerait très bien sans moi… Non pas que j’aie marqué une réelle différence.

    J’avais eu tout le loisir de constater que j’étais dispensable. Je n’étais qu’une des nombreuses pièces d’échecs sur cet immense plateau galactique que des forces bien plus puissantes que moi manipulaient à leur guise. Je serais vite oubliée… Comme ces milliers d’autres soldats partis un matin, et qui ne sont jamais revenus chez eux. Comme eux, je ne reviendrais pas, ayant rempli mon rôle. Je laissai échapper un léger rire qui s’apparenta davantage à un grincement. Je me revoyais encore à quinze ans, pleine d’aplomb, devant Mand’alore, à lui affirmer que je n’étais pas un soldat. Le rôle du pion ne m’avait jamais convenu, et pourtant…

    Ce que j’apportais à Zadyssa en tant que maître, un autre Chevalier le ferait tout aussi bien, voire mieux. Les autres voyaient de moi l’image que je n’avais cesse de leur renvoyer inconsciemment, mais la vérité… Je m’en rendais compte à présent. Je n’étais pas un soldat. J’étais un enfant qui cherchait une place dans le monde. Désespérément, sans la trouver.

    Ah… Que cette recherche avait été épuisante… Je n’en avais plus la force. Je ne pouvais plus me relever, pas en sachant que je tomberais juste après. Pour quoi faire ? Recommencer le cycle encore et encore ? Ce n’était certainement pas du courage. Et même si cela l’avait été, ça ne m’aurait pas importé plus que ça.

    Ils avaient réussi leur coup, finalement. « Ils ne me briseront jamais », me rappelai-je avoir dit ce qui me semblait une éternité plus tôt, dans une fanfaronnade inspirée. Mais c’était la guerre… La guerre faisait mentir même les plus honnêtes. Ceux qui promettaient qu’ils reviendraient sains et saufs, ceux qui prenaient un autre chemin… Lorsque j’essayais malgré tout, dans un dernier effort, de puiser dans la flamme qui m’animait, je n’y trouvai que du vide.

    J’avais renoncé.

    Une larme coula sur ma joue.

    Toute ma vie, je m’étais demandée quelle pourrait bien être la sensation que quelqu’un éprouvait lorsqu’il avait abandonné. Maintenant… Je savais que c’était davantage une absence qu’un réel sentiment. Renoncer à se battre, c’était renoncer à la vie. C’était se condamner à une existence vide. Mais je ne pouvais plus… Je ne pouvais plus. Je ne pouvais qu’entendre mon souffle erratique briser le silence de la pièce, et sentir mes muscles douloureux me brûler.

    La porte s’ouvrit et je tressaillis. C’était Vicious, bien évidemment. Mon geôlier se faisait toujours un plaisir de me rendre visite… Je ne fis que le fixer d’un regard vide.

    Vicious : Intéressant…

    Il s’accroupit en face de moi.

    Vicious : Aha ! Je le savais.

    Il n’ajouta rien de plus. Me sentant empoignée par le col de ma combinaison, je me laissai traîner sans ménagement jusqu’à une plateforme extérieure. Qu’est-ce qui m’attendait encore… ?

    Ce ne fut qu’une fois jetée sur le sol. que je réalisai que je n’étais pas seule. Une… Non, deux personnes étaient également dans sur cette plateforme. Je clignai lentement des yeux. Je croyais reconnaître quelqu’un, et pourtant… C’était impossible. Il était mort.

    Moi : M… Maître Kaa.. !

    Et celle à côté de lui… Ange ? Non… Cela devait encore être une illusion. Il n’y avait pas d’autre alternative. Ange ne pouvait pas avoir été capturée… Je n’étais même pas sûre de l’avoir atteinte avec mon appel. Même si elle paraissait bien réelle lorsqu’elle se précipita vers moi, je savais que je ne pouvais plus faire confiance à mes sens tant que je n’avais pas regagné la Force. J’avais déjà été dans cette situation des centaines de fois…

    Ange : Kinsa. Hey, Kinsa.
    Moi : Tu n’es pas Ange…

    Elle parut un instant interloquée, puis me prit par les épaules.

    Ange : Tu te souviens du tableau que tu m’as surprise en train de peindre pour la première fois ?

    Sans que je le veuille, ses mots firent remonter ce souvenir précis dans mon esprit. C’était peut-être deux mois après mon réveil… Nous apprenions encore à nous connaître. J’avais par erreur pénétré dans la pièce où Ange stockait ses peintures et s’exerçait à son nouveau hobby. Involontairement, je murmurai, un léger sourire aux lèvres :

    Moi : Comment oublier… ? C’était un tableau de trois Theelin très très peu habillés.
    Ange : Deux hommes et une femme. Sur Tatooine.

    Il n’y avait aucune raison pour que Vicious sache cela… C’était un détail si trivial qu’il n’aurait jamais ressurgi dans ma mémoire sans une bonne raison. Il n’avait fouillé que les moments marquants. Donc… Cela signifiait qu’Ange se tenait bien en face de moi et que par extension, maître Kaarde était bien en vie. J’aurais préféré que cela soit encore une illusion.

    Hah… J’avais été une telle imbécile. Je n’aurais jamais dû lancer ce SOS dans la Force. Par ma faute, Ange avait été faite prisonnière… Je fermai les yeux, dissimulant à peine les larmes qui montaient. Vicious s’était servi de moi : il avait vu que j’étais proche d’Ange et de Ceno et en avait profité. Ce n’était pas moi qui les intéressait. Je n’étais qu’une Chevalière anonyme, après tout, qui ne se faisait remarquer que par ses relations justement. C’étaient eux les cibles. Et j’avais mené quelqu’un à qui je tenais tout droit dans un piège. Je voulus parler, mais un sanglot à peine retenu m’en empêcha. Pourquoi… ? Pourquoi est-ce que j’entraînais ma famille dans ma chute… ?

    Ange, en désignant Kaarde : Bon, bah… Comme tu le vois, on a un revenant.

    Quelques temps plus tôt, la réalisation que le Grand Maître de l’Ordre Jedi soit finalement en vie m’aurait remplie de joie. Mais maintenant…à quoi bon ? Il était passé de mort à condamné à mort. Cela ne faisait que peu de différence. Mais Ange… Elle aurait dû survivre. Elle savait très bien survivre.

    Moi : Tu n’aurais pas dû venir me chercher… Je suis désolée…

    Le visage d’Ange se ferma encore davantage.

    Ange : Je t’interdis d’en prendre la responsabilité. Tu as été capturée à cause de moi. Tu n’as rien à te reprocher.
    Kaarde : S’il y a un coupable, c’est Sovereign.

    Je ne répondis rien, laissant simplement ma tête reposer contre un mur de la cellule tandis que les larmes coulaient sans que je ne puisse y faire grand-chose. J’ignorais même pourquoi je pleurais : je pensais avoir épuisé cette capacité il y a bien longtemps…

    La porte s’ouvrit à nouveau et je tressaillis en reconnaissant celui qui venait d’être jeté sans délicatesse sur la plateforme avec nous. Ceno… Mon ancien maître était en piteux état, les yeux dans le vague. Ils lui avaient retiré son armure, le munissant seulement d’un respirateur. Lui aussi avait été capturé… Et condamné à mort. Je le savais très bien : il ne pouvait tenir qu’une heure en dehors de son armure, trois heures avec une aide à la respiration. C’était une des premières choses à savoir en tant que sa padawan, une des raisons pour lesquelles il y avait un nombre supérieur à la moyenne de masques à oxygène dans l’Arrow.

    Ils vont mourir.

    Mais il n’y avait plus d’espoir. Peu importe ce que nous fassions, c’était voué à l’échec, comme toutes les opérations menées depuis le début de la guerre. Toutes avaient fini par être retournées contre nous d’une manière ou d’une autre. Cependant, même en sachant cela, même en ayant renoncé, je ne pus m’empêcher d’amorcer un mouvement pour l’aider. A ma grande surprise, Ange fut plus rapide et le redressa avec une délicatesse qui ne m’était pas familière. Je ne me souvenais pas qu’elle pouvait être aussi tactile.

    Ceno : Ange... Kinsa... Vous... 
    Ange : Ne t'agite pas trop. Ils t’ont drogué et là tu es en train de redescendre. 

    Patiemment, elle lui prodigua quelques conseils. C’était vrai qu’elle m’avait demandé sa fréquence de comlink… Ainsi, quoi qu’ils faisaient avant de venir ici, ils étaient ensemble. De manière inattendue, cette pensée m’arracha un petit rire. Ange et Ceno étaient deux parties de ma vie très différentes…Et leurs caractères étaient tout ce qu’il y avait de plus opposés, à part peut-être leur incapacité maladive à exprimer leurs réelles émotions. Malgré cela, ils restaient ma famille. 

    Moi : Je sais pas ce qui s’est passé… Mais ça va mieux entre vous. C’est bien. C’est bien…

    Je laissai ma phrase mourir, le regard dans le vide.

    Ce message a été modifié par Kinsa-Talik le lundi 26 octobre 2020 - 10:14

    dimanche 18 octobre 2020 - 00:29 Modification Admin Permalien

  • Avatar Ordo

    Ordo

    20524 Crédits Modo

    - Je... Pourquoi suis-je ici...  ?

    La vision est trouble.

    Son esprit vagabonde vers des horizons oubliés, incongrus, impossibles.

    Aynor lui tient la main et l'emmène vers les lacs rouges de la quatrième lune. Il peut la voir distinctement au milieu d'un paysage familier, sous un tapis d'étoiles illuminant un ciel pastel. Elle lui sourit, le traînant vers l'étendue d'eau. Elle ne porte qu'un paré-haut par dessus un maillot de bain deux pièces. Il peut presque sentir les galets sous ses pieds.


    - Ne te fais pas prier et rejoins-moi.
    - Qu'est-ce que... c'est un rêve...  ?

    Elle lui lâche la main et effectue un plongeon après l'avoir défié.

    - Allé  ! Qu'est-ce que tu attends  ?!
    - Je... D'accord. J'arrive.

    Il finit par se laisser emporter par cette image idyllique. C'est là qu'il aurait voulu être. Il retire sa bure de Jedi, la bise crépusculaire le décoiffe, avant de se mettre au bord du rocher, et d'à son tour sourire à celle qu'il aime. Il se lance et plonge... Mais lorsqu'il atteint la surface du lac... Il ne trouve qu'un tourbillon de ténèbres.

    Sundari, château de Mandal'ore

    Réunies autour de la souveraine, les différentes projections des chefs de la Rébellion s'agitent. Jaia n'a cure des préoccupations du Général Gunnar et souhaite lancer un assaut de grande envergure sur Coruscant.

    Gunnar - Je vous en conjure, Mandal'ore, laissez-moi m'occuper de ça.
    Jaia - J'ai déjà envoyé Fett sur les lieux et nos troupes sont prêtes à partir. Il s'agit de MES hommes.
    Gunnar - Les Jedi et moi-mêmes avons aussi nos héros sur place, mais nous ne devons pas jouer toutes nos cartes dans la même partie.
    Thore - Expliquez-vous.
    Gunnar - C'est le moment que nous attendions. Vous avez mon feu vert pour libérer les mondes placés sous le joug de la fausse République. Je m'occupe personnellement de Coruscant.
    Waren - Il était temps. J'avais hâte de botter des fesses.

    Coruscant, plate-forme extérieure du Sénat

    Balancé sans ménagement sur le tarmac, Cera se réveille. Aidé par Ange, sa tête sur ses jambes, il peine même à ouvrir les yeux. Le froid, l'humidité, l'obscurité et des flash de lumières, il ne sait plus où il se trouve, reprendre ses esprits est pénible tant son corps est raide et sa tête endolorie. La cervelle en marmelade, il reconnaît tour à tour ses compagnons d'infortune.

    Cera - Maître...  ? … C'est...
    Kaarde - Je suis bien là, mon vieil ami.
    Cera - Je vous ai senti partir... Vous...
    Kaarde - Notre ennemi manipule la Force comme nul autre. Il nous a tous piégé.
    Cera - Hmmmf...  !

    Il tente de se redresser, Solo l'arrête.

    Ange - Ne bouge pas trop. Ils t'ont filé une sacrée dose.
    Cera - C'est bon...

    Il lève une main, tremblante. Puis mets un coude au sol et tente de se mettre debout. Ange puis Kinsa viennent le soutenir. Tandis qu'il s'appuie sur elle, il la fixe, plisse les yeux, ne décèle rien d'autre que le vide dans les siens.

    Cera - C'est bon... Je suis là. On va s'en sortir.
    Kinsa - Comment...  ? Il n'y a rien à faire...
    Ange - J'avoue que je suis un peu à cours d'idée là.
    Kaarde - Ceno a raison, il ne faut pas qu'on perde espoir, c'est ce que veut notre ennemi.

    Encore dans le vague, le Mando fait signe aux deux filles qu'il peut se débrouiller. Mais sitôt qu'elles le lâchent, il vient poser son épaule contre le mur le plus proche. À travers l'interstice, la lumière et la pluie cassent la vue, il n'arrive pas à deviner où ils se trouvent. Le vent et les odeurs d'échappements lui donne une indication. C'est comme s'ils étaient enfermés, mais dehors. Il manque soudain de vaciller. Kinsa revient vers lui comme par réflexe, au cas où il tomberait.

    Cera - Je... ne ressens plus la Force...
    Kaarde - Ils nous empêchent de nous soigner avec.
    Ange - Tu en as pour un moment, reste tranquille.
    Cera - Non...

    Insidieusement, la colère l'envahit. Encore un échec. Encore une défaite. Il ne peut l'accepter. Ceux qu'il aiment sont en situation de danger ultime. Cela lui fait reprendre un semblant de lucidité, et, courageusement, en réunissant toute la rage et toutes les forces dont il est capable à cet instant, assistées par ses implants de puissance, il décoche une frappe du poing droit dans le mur.

    PLAF  !

    Il tombe à la renverse avec le recul du choc, de nouveau on vient l'aider à ne pas s'écrouler, mais cette fois c'est Kaarde. Son front et ses tempes vont exploser, mais il peut voir le permacier qui s'est déformé sous l'impact. Une simple bosse.

    Kaarde - Tu n'es pas en état.
    Cera - ...Hargh... Bordel... de...

    Le Maître Jedi revenant passe la main à la twi'lek, qui depuis le retour de son vieux mentor, n'a pas repris espoir, mais a trouvé un objectif. Elle le soutient de nouveau et avec délicatesse l'amène du côté opposé, où il s'appuie avant de s’asseoir, dos au mur. Il ouvre lentement les yeux, vitreux, rouges, veineux. Son désarroi est palpable, mais elle peut sentir qu'il garde en lui la force de ne pas abandonner. Il la regarde quelques secondes.

    Cera - Ne... les laisse pas gagner, Kinsa... Nous devons nous battre... Ils doivent payer... Payer pour le mal qu'ils ont fait... Le combat n'est pas terminé...

    Il la fixe intensément. Comme pour lui transmettre un semblant de vie, partager sa flamme avec elle.

    Cera - Je serai... Toujours là... Il me faut juste... Un peu... de... Huuf...

    Et de nouveau, sous l'effet de la drogue encore très présente dans son sang, il sombre dans l'inconscience, profitant du peu de répit dont il dispose pour se reposer, et rassembler des forces. Pendant quelques secondes, Kinsa ferme les yeux, puis un léger sourire se dessine sur ses lèvres.

    Kinsa - Toujours là, huh… ?

    Après un long silence, elle laisse échapper un long soupir et prend la main de son ancien mentor dans les siennes, son regard ayant perdu un peu de sa torpeur. Ce n’est pas de l’espoir qui y brille, mais une minuscule étincelle de combativité que ses mots ont su temporairement raviver.
     
    Kinsa - D’accord. Je vais me battre. Encore une dernière fois, maître.

    C'est à ce moment là que de nouveaux prisonniers sont jetés dans la cage.

    dimanche 25 octobre 2020 - 18:08 Modification Admin Permalien

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