L'Académie Jedi (page 18)

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    Kinsa-Talik

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    Un sabre de bois à la main, entourée de Galen, Zadyssa, Eckmül et de padawans, je m'amusais à animer une "mêlée". Le principe était le suivant : deux équipes, constituées en l'occurence chacune de deux Chevaliers, d'un Guérisseur et de neuf padawans, figuraient deux camps adversaires, Jedi et Sith par exemple. Nous nous lançions et l'équipe du dernier debout était gagnante. Il s'agissait d'un jeu mandalorien facilement adaptable pour les Jedi, lorsqu'on remplaçait les pieds et les poings par des sabres en bois.

    Moi et Zadyssa menions notre équipe, l'équipe "bleue" (car nous portions des bandeaux bleus) constituée de Zokuron, Icare, Ellyne, Shina, ainsi que plusieurs padawans qui étaient assez assidus en classe de sabre pour que je les invite à cet entraînement. De l'autre côté, formant l'équipe "verte", se tenaient Galen, Eckmül, Lysandre, Ilan, Theobania, Dexter, Weedge, et d'autres padawans. Nous avions également des spectateurs qui ne se privaient pas de faire des paris sur l'une ou l'autre équipe :

    Aynor : Je parie sur l'équipe de Galen, je fais confiance à mon ancien padawan.
    Orvi Konshi : Sans vouloir vous vexer, maître Alask, je parie une soupe de baies sur le duo Kinsa Talik/Zadyssa Yunixy.
    Maître Livek : Je suis d'accord avec le Chevalier Konshi. J'ai des raisons toutes personnelles de miser sur Kinsa et son padawan, pour ma part... Et vous, maître Naberry ?
    Kaarde : Oh, il ne serait pas convenable pour un Grand Maître de prendre parti.
    Aynor : Bien entendu...

    Je souris en entendant ces Maîtres et Chevaliers respectables parier comme des adolescents sur le résultat d'une course, et la confiance que m'accordaient certains me flatta. Je murmurai à Zadyssa et Zokuron :

    Moi : On a un avantage : Galen n'enseigne pas le corps-à-corps à ses padawans. Et je bats toujours Galen au corps-au-corps.
    Zokuron : Ne t'inquiète pas, maître, on va gagner.
    Moi : Si vous avez révisé vos tactique de groupe, oui, on va gagner. (plus fort) En garde... Que la mêlée commence !

    Comme si j'avais appuyé sur un bouton, les deux groupes se mirent soudain en mouvement et se jetèrent l'un sur les autres. C'était un assez joli ballet de mouvements consciencieusement appris et répétés, encore et encore. Par souci d'équité, nous avions statué d'un commun accord que les Chevaliers ne s'attaqueraient pas à des padawans seuls, ce qui garantissait à ces derniers de ne pas se faire trop vite dégager. Manier un sabre en bois n'était pas comme manier un vrai sabre, mais il valait mieux pour la sécurité de l'exercice de ne pas risquer de blessés. En à peine quelques secondes, je me sentais déjà dans mon élément dans cette mêlée, comme toujours lorsque je débutais un combat. Une minute plus tard, la plupart des padawans étaient déjà à terre, et en ce qui concernait les padawans de l'autre équipe, je devais admettre que je n'y étais pas pour rien.

    Il restait le noyau dur de chaque côté : Zadyssa, moi, Zokuron et Shina chez nous, Galen, Eckmül, Ilan et Dexter de l'autre côté. Alors que Galen et Eckmül étaient Chevaliers depuis aussi longtemps que moi, et Dexter plus difficile à battre en raison de sa carrure, Ilan constituait le point faible du groupe, tandis que Shina, en raison de son statut de guérisseuse, était le nôtre, même si elle avait suivi une brève formation auprès du même maître que moi.

    Moi : Barrière Soresu !

    Cette manoeuvre de groupe défensive très connue des adeptes du Soresu était une application particulièrement efficace de cette Forme. De nous quatre, seul Zokuron ne la connaissait pas, mais il s'adapterait. Aussitôt, nous formâmes un cercle virtuellement impénétrable, conçu classiquement pour faire face à un grand nombre d'ennemis mais qui cette fois nous permettrait de bénéficier d'un effet de surprise lorsque l'un de nous sortirait. En l'occurrence, ce serait...

    Moi : Zok !

    Vif comme un félin, le Togruta se dégagea du cercle et asséna un coup de pied au thorax d'Ilan, qui tomba, puis il revint au milieu du cercle d'un élégant Saut de Force. Le Korunnai était hors-jeu, et nous formions toujours une structure de défense que Galen s'attela à harceler avec son Djem So, aidé par Dexter et Eckmül, ce dernier étant un adepte du Makashi, une forme en général efficace contre le Soresu. Comprenant que notre défense s'apprêtait à être percée, je criai :

    Moi : Dispersion !

    Je fonçai sur Galen, Zad sur Eckmül, tandis que Shina et Zok s'occupaient de Dexter. Si il y avait bien quelque chose qu'on pouvait reconnaître au Tythonien, c'était qu'il était aussi compétent que moi au sabre, bien que nos styles ne soient pas du tout semblables. Lui utilisait un Djem So pur et du Shien, moi je combattais en Ataru en le sécurisant avec une touche de Soresu, tout en me servant également du reste de mon corps. En général c'était ce qui me faisait gagner dans nos duels, mais je ne sortais pas toujours victorieuse. De toute manière, la comparaison générale était vaine : il s'agissait plus de décisions prises sur le moment que de niveau. Après quelques échanges de coups, Galen sourit :

    Galen : On dirait que ça finit toujours entre nous, chef Talik...
    Moi : Je déteste quand tu m'appelles comme ça !
    Galen : Je sais.

    Du coin de l'oeil, je vis que Zokuron et Shina avaient vaincu Dexter et qu'ils prêtaient à présent main-forte à Zadyssa contre Eckmül. Le Bith n'était pas un adversaire facile, loin de là, mais je me reconcentrai sur mon duel présent. Les tentatives de Galen de me déstabiliser, je les connaissais bien et cela faisait bien des années que je ne tombais plus dans le piège. Le ballet des coups se fit soudain plus rapide, plus précis, plus technique. Chacun d'entre nous était profondément immergé dans la Force et n'était pas près de fatiguer. À vrai dire, nous aurions pu continuer ainsi toute la journée, sans le clin d'oeil que j'adressai à Zadyssa. Le trio avait fini par mettre Eckmül au sol, non sans difficultés, et l'humaine ne se fit pas prier pour frapper Galen à la tête par derrière puis, en synchronisation parfaite avec moi, une Poussée de Force combinée qui envoya le Chevalier au tapis.

    Zadyssa : Tope-là !
    Zokuron : Je t'avais dit qu'on allait gagner !

    Je voyais déjà Aynor arborer une mine dépitée, me rappelant qu'elle venait de perdre son pari de manière cuisante. Avec le même sourire narquois que le Tythonien arborait en m'appelant "chef Talik", je m'approchai de lui et lui tendit la main pour qu'il se relève.

    Galen : Tu as mérité ta victoire.
    Moi : C'était la faute à pas de chance pour toi. Et puis, il faut dire que je joue à ce jeu depuis très longtemps, alors...

    Il se remit sur ses pieds et posa brièvement ses lèvres sur les miennes.

    Galen : Je prendrai ma revanche une autre fois, fais-moi confiance.

    À ce moment-là, j'interceptai le regard amusé de Zadyssa devant notre rapide baiser. Ça y était, j'étais bonne pour qu'elle me tanne avec ça pour le reste de la journée. L'inconvénient d'avoir une petite soeur taquine... Mais à présent, je pouvais également la faire rougir par rapport à sa relation avec Zokuron, et la Force savait que je ne m'en priverais pas. Ce n'était que justice après tout... D'ailleurs, j'en eus l'occasion très vite, l'après-midi même. Je comptais m'entraîner au Sokan dans la Salle aux Mille Aspects, en mettant un accent sur les environnements "naturels" tels que la forêt ou des marécage. Ce que je ne savais pas, c'était que la salle était déjà occupée par deux tourteraux qui, dans un décor de prairies de Naboo, s'embrassaient. Ils étaient tellement focalisés sur cela qu'ils ne remarquèrent pas ma présence jusqu'à ce que je me racle bruyamment la gorge :

    Moi : Hum, hum. Je vois que ça s'entraîne...assidûment, ici.

    En entendant ma voix, ils se séparèrent si brusquement qu'on aurait dit qu'ils s'étaient transformés en deux aimants de même charge. Je croisai les bras d'un air faussement sévère, tandis que Zadyssa rougissait de plus belle. Décidément... Elle me donnait du grain à moudre sans cesse, et après elle s'étonnait que je la taquine.

    Moi : Si je vous dérange, dites-le moi. Mais je me permets de vous informer que cette salle est dédiée aux entraînements, et non aux bécotages. Je suis gentille, je vous laisse finir : Zokuron, tu as dix minutes, après, rendez-vous en Salle Mandalorienne pour me montrer tes progrès au tir.
    Zokuron : Compris, maître.
    Moi : Tu es un élève sérieux, mais je ne veux pas que ta relation avec Zadyssa gêne ton apprentissage, sinon je deviendrai plus stricte. J'espère que tu comprends.
    Zokuron : Bien sûr, je serai là dans dix minutes.
    Moi : Vous êtes adorables, vous deux.

    Sans leur laisser le temps de répliquer, je sortis de la pièce et allai faire quelques vélocités en Salle Blanche. J'avais beau en plaisanter, je pensais ce que je disais. Le fait que mon padawan soit en couple n'avait pas intérêt à interférer plus que ça dans son entraînement : dans le cas contraire, je ne me gênerais pas pour lui rappeller deux ou trois vers du Code Jedi comme il aimait tant le faire.

    Ils étaient mignons, tout de même...

    mardi 17 avril 2018 - 14:14 Modification Admin Permalien

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    Zadyssa

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    Event

    Inéluctablement, mes pas me traînaient à l'orée de la jungle, sans que je ne sache réellement pourquoi. La nuit était tombée depuis longtemps déjà, il devait être quatre ou cinq heures du matin et un cauchemar particulièrement intense m'avait réveillée.

    En effet, cela faisait environ une heure que je le combattais dans ma chambre, oscillant entre sommeil et réveil. De vieilles images m'étaient revenues et j'avais immédiatement fait en sorte de quitter mes songes ; seulement, ils avaient été plus forts et je m'étais retrouvée à cheval entre le réveil et le sommeil. Comme cela m'arrivait souvent lorsque j'étais confrontée à ma mémoire photographique.

    Toujours était-il que, la main pressée contre mon front de sorte à limiter mes vertiges, incessants dès que je me mettais debout, je marchais toujours en direction des arbres, pieds nus et en pyjama, bravant la fraîcheur matinale pour une raison que j'ignorai. Plus j'avançai, plus mes souvenirs s'accentuaient, se faisant acérés et vifs.

    Gémissant, je dévisageai un instant le ciel étoilé, espérant y trouver un quelconque réconfort. Je n'eus droit qu'à un haut-le-cœur qui me laissa tremblante : comme s'il n'existait ni haut ni bas, un souvenir apparut dans les étoiles sans pour autant modifier son point de vue. Cette image, je l'avais déjà vue des millions de fois : l'image de deux jeunes adolescents se sacrifiant pour permettre aux enfants qu'étions Ena et moi de survivre.

    Je devrais aller voir Kinsa… c'était justement dans ce genre de situation que Shina m'avait conseillée de parler à quelqu'un, mais… mes jambes ne m'obéissaient pas. Enfin, je parvins à l'orée de la jungle et m'appuyai contre un tronc, harassée. Ce mouvement m'en rappela un autre et je me laissai tomber à genoux, prise de violents flashs.

    La Force, je voulus me plonger dans celle-ci, mais rien n'y faisait, je n'y parvenais tout simplement pas. Était-ce de ma faute ? Si mes jambes ne m'obéissaient pas, était-ce parce que je souhaitais intérieurement découvrir quelque chose ? Pendant un moment, je tentai de me rappeler les images de mon cauchemar, mais l'action étant trop douloureuse, je rompis très rapidement mon essai.

    Des larmes roulèrent sur mes joues alors que je me relevai. Si je voulais mettre fin à ceci, mieux valait continuer plutôt que de se torturer inutilement. Ainsi, luttant contres mes flashs, je continuai à marcher, déambulant à l'aveugle dans la sombre jungle sans toutefois chuter ou butter sur une quelconque racine. J'avouai cependant que marcher pieds nus n'avait rien d'agréable et que je me demandais toujours pourquoi je ne faisais pas demi-tour au vu du ridicule de la scène.

    Au gré de mes pas, de nouvelles images survinrent : l'apparition du chasseur de Forceux, entre autres. Tout de noir vêtu, il maltraitait mon premier maître puis ce dernier m'éjecta. En même temps que mon souvenir, je trébuchai en ne voyant pas la pente devant moi et fis deux à trois roulades avant de m'immobiliser en contrebas.

    Tandis qu'une violente migraine m'assaillait, je pris ma tête entre mes mains et ramenai mes genoux contre ma poitrine, allongée sur le côté. La situation était légèrement similaire… et cela suffit à me faire complètement revivre la scène. Le chasseur de Forceux qui me réveillait puis m'ensevelissait de questions alors que je ne demandais que de la compassion. Et au milieu de mes nombreux regrets et envies, il y avait le visage de Xavier. Pourquoi ? Pourquoi avait-il investi ma mémoire à ce moment-là ?

    « Zadyssa Yunixy. Cela fait bien longtemps que je t'ai dans mon collimateur. » 

    Longtemps… qu'est-ce que cela signifiait pour lui ? Depuis que je m'étais échappée de Law… ou plus tôt ? Et alors que je prenais conscience que la vue du visage de Xavier dans cette situation n'était peut-être pas anodine, l'explosion qui avait servi de diversion à Gal se composa sur mes rétines et je gémis tandis que les émotions que j'avais ressenties à ce moment précis m'envahissait de plein fouet.

    « Allons, allons, il ne faut pas pleurer pour si peu. »

    En guise de réponse, des sanglots transpercèrent le silence de la nuit. Puis la scène disparue et ce fut le visage de Law qui m'apparut.

    J'avais huit ans,quelques mois après la mort de mes compagnons d'infortune. Mains posées sur une table, j'étais liée à une chaise et Law était assis juste en face de moi, un fin bâton dans ses mains. Il tentait de me briser, pour ne pas changer. 

    « C'est ton destin, sais-tu ? », disait-il. Et je restai coi, les larmes aux yeux et la peur au ventre. « Tu dois m'aider », continuait-t-il tandis que je secouai négativement la tête, tremblante. Et aussitôt, une fulgurante douleur me traversa l'épaule puis les mains : il venait de me frapper avec son bâton. Puis l'échange se déroula sans que je ne lui obéisse. Il finit par perdre patience et me gifla une fois, puis deux.

    Moi : Arrête, arrête, arrête ! 

    Et je me redressai en hurlant. Le jour s'était levé, il devait être entre six et sept heures du matin… Et j'étais complètement épuisée ainsi que frigorifiée. Tremblante, je ne pus chasser les images qui me prirent en chasse : Xavier, toujours Xavier, comme si je devais obligatoirement prendre conscience de quelque chose. Je ne pourrai pas supporter ça encore longtemps, je ne pouvais pas. Je n'y arrivai pas. C'était trop intense, j'enchaînai énormément d'émotions… je n'étais pas capable de les gérer. Par ailleurs, les images étaient différentes, je ne parvenais pas à m'y soustraire : elles se superposaient les unes aux autres, comprenant souvent trois à quatre souvenirs en même temps, et j'avais beau fermer les yeux, cela ne changeait rien, je les voyais toujours. De même quand je mettais mes mains devant mes yeux : c'était en vain. 

    Et à un moment, il se passa quelque chose de différent et mon esprit fatigué céda soudainement, me laissant couler au fond de mon tourbillon. Celui-là même qui me pendait au nez depuis des lustres. Il m'avait enfin eue. Ballonnée dans tous les sens, je me mis à hurler d'une voix aiguë comme l'enfant effrayée que j'étais. 

    L'eau tourbillonnant à si vite allure peut laisser des séquelles. C'était de même pour le tourbillon de mes souvenirs, celui dans lequel je m'étais empêtrée au lieu de couler pour remonter en haut. Ces derniers sillonnaient toujours un peu plus mon cœur et mon esprit, l'enchaînant tout en le brisant.

    Où pouvais-je me réfugier ? Nulle part, je devais endurer, tout simplement. Combien de temps ? Ici, celui-ci était relatif, pouvant passer pour très court ou très long alors que ce n'était pas le cas. Mais j'avais désespérément besoin d'aide, je ne tiendrai pas… et j'avais peur de ce qui pouvait m'arriver si jamais je ne tenais pas le coup. Je ne voulais pas changer, je ne voulais pas perdre la joie de vivre que j'avais retrouvée à cause de mes souvenirs. Mon avenir me tendait les bras… pourquoi restais-je enfermée dans mon passé ?

    Sans queue ni tête, mes souvenirs se succédaient en même temps que mes émotions. Mon cœur peinait à tenir le rythme et battait la chamade. Ils étaient décidément partout, me torturant dans un but que j'ignorai encore. Cela ressemblait assez aux « chemins » que j'avais pu voir dans l'esprit de Mira, bien que ce soit bien plus chaotique et réaliste. Évidemment, sans cela, ce ne serait pas drôle.

    Le tourbillon avait disparu, j'étais désormais dans une branche de mes souvenirs. Seule. Mon cœur se serra. Il fallait que quelqu'un m'aide… je n'étais pas suffisamment forte pour faire face à tout cela. Je pensai immédiatement à Kinsa, celle que je considérais comme ma grande sœur – si je pouvais me trouver dans ses bras protecteurs à cet instant… Puis je songeai à Zokuron et mon cœur se serra. J'étais seule. 

    Mon esprit atteignit le fond et je me retrouvai comme piégée entre six murs de souvenirs : il n'y avait ni haut ni bas, juste des souvenirs douloureux à perte de vue. Je devais avoir passé toutes les échelles des différentes émotions mais celle qui persistait, c'était bien la panique. J'étais paniquée, j'ignorai combien de temps il s'écoulait et combien de temps je devrais continuer à endurer cela. Et le sentiment de solitude que j'avais ressenti ces dernières années se fit plus exiguë. 

    Je me recroquevillai, pleurant sans discontinuer, la tête entre les mains, gémissant d'injustice et de peur. Je ne voulais pas voir ces images ! Et rien n'y faisait, je les voyais toujours… Et la fatigue qui me prenait d'assaut n'arrangea pas les choses : plus j'étais fatiguée, plus je sombrai. Toujours plus profond, toujours plus loin de la surface et de ma famille… Pour quelle raison m'éloignait-on de mes proches, de ceux que je voulais par-dessous tout ne pas quitter ?

    À un moment, je sentis bien une émotion plus positive m'envahir, mais elle fut vite chassée sans que je ne puisse l'identifier. J'étais déjà bien loin…

    Des images sur des images sur des images sur des images, tout cela à l'infini, changeant de combinaisons tels un kaléidoscope, mes souvenirs n'en faisaient qu'à leur tête. Je n'avais pas voix au chapitre, j'étais simple spectatrice et actrice en même temps, une position assez étrange. Ce dont j'étais sûre, c'est que je souffrais, hurlant ou me débattant par moments, pleurant et gémissant à d'autres, j'ignorai depuis combien de temps je me trouvai dans cet état.

    En contrepartie, la surface que je pouvais encore imaginer se faisait de plus en plus floue, et mes tentatives de l'atteindre presque inexistantes. J'étais simplement destinée à sombrer toujours plus profondément, à oublier le présent et le futur et à ne vivre littéralement que dans le passé… Je voulus chasser ces pensées noires, sans grand succès.

    Puis brusquement, les souvenirs disparurent un à un de la même manière que lorsqu'on retire un rideau. Alors qu'une lueur d'espoir me traversa, je manquai de m'étouffer dans un sanglot quand je me rendis compte que tout ceci n'avait pour but que de me faire souffrir davantage.

    – Où est-ce que tu m'emmènes ? demanda la jeune Zadyssa de huit ans que j'étais.

    À côté de moi, Law se pavanait dans un manteau d'uniforme gris qu'il s'était attaché de sorte à se donner une allure royale.

    — Oh, je vais te faire passer un petit test. Juste histoire de m'assurer qui de Keira ou Éroi tiens-tu le plus.

    Je me mis à me triturer nerveusement les doigts, me rendant compte au passage qu'ils étaient bandés et douloureux. Il avait sûrement dû me faire passer un interrogatoire quelques temps auparavant… 

    — Je n'ai pas envie… dis-je d'une petite voix.
    — Je ne te demande pas ton avis, petite rebelle.

    Nous arrivâmes devant une porte qui s'ouvrit sur un poste de contrôle situé derrière une baie vitrée. À petit pas, je suivis Law, peu rassurée. Je m'aperçus bien trop vite à mon goût que la vitre cachait un prisonnier suspendu dans le vide par des chaînes lui liants pieds et mains. De plus, ses habits étaient rapiécés et ensanglantés par endroit. Il l'avait torturé… Horrifiée, je plaquai ma main contre ma bouche, m'obligeant à rester debout.

    Ce monsieur a cru bon de mener l'enquête sur ta disparition. Tu vas pouvoir lui montrer que tu n'es ni morte ni portée disparue, fit Law.

    À l'entente de ces paroles, je me mis à fixer l'homme attaché, les larmes aux yeux, ne sachant si j'éprouvais de la pitié à son égard ou de l'espoir. Probablement les deux.

    Soudain, une chaîne métallique tomba du plafond, droit vers le prisonnier, et le heurta en même temps que je poussai un cri. Puis elle remonta et recommença une seconde fois.

    Moi : Arrête ! Arrête, ça ! Ne lui fais pas de mal ! Je t'en prie…
    — Souhaites-tu prendre sa place ?
    — Hein ?

    Mon regard passa de l'homme à Law, puis de Law à l'homme.

    — Je…
    — Tu as le choix, me coupa-t-il. Prendre sa place ou appuyer sur le bouton qui lui retirera ces chaînes et le fera chuter de cinq mètres. Mortel dans son état.

    Mes yeux exprimaient à merveille la peur qui nouait un nœud dans mon ventre.

    Moi, sanglotant : Je ne veux pas choisir !
    — Préfères-tu qu'il endure ces souffrancesrnjusqu'à ce que mort s'ensuive ou penses-tu que les abréger sera mieux pour lui ?
    — Qu'est-ce qu'il deviendra si je prends sa place ? demandais-je d'une voix incertaine.

    Law porta sur moi un regard pétillant qui me fit frissonner et reculer d'un pas.

    Je l'autoriserai à combattre pour sa vie contre Zéphyron.
    — Mais dans son état…
    — Je lui laisse une chance, c'est déjà bien assez généreux.
    Alors ? Que choisis-tu ?
    Moi : Je… je ne veux pas… je sais pas…
    — Très bien.

    Il engendra le geste pour appuyer sur le bouton qui actionnerait de nouveau la chaîne-fouet, et je hurlai.

    — Alors choisis.

    Des larmes coulèrent sur mes joues. Je ne voulais pas prendre sa place, j'avais déjà bien assez mal comme ça, mais je ne souhaitais pas non plus sa mort…

    — Je te laisse quinze secondes.

    Paniquée, je ne savais que choisir. Le temps s'écoulait entre mes doigts sans que je ne puisse rien faire pour l'arrêter. J'étais paralysée, ne sachant que faire. Je ne voulais pas subir le même traitement et je ne voulais pas qu'il meurt… étais-je égoïste ? 

    — Le temps est écoulé.

    Il s'apprêta à appuyer de nouveau sur le bouton, mais je lui hurlai d'arrêter, horrifiée.

    — C'est trop tard, Zadyssa. Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit. À moins que…

    Law s'approcha de moi, un sourire aux lèvres, et me prit par le poignet pour me diriger vers la table de contrôle. Je n'étais pas capable de résister ni même simplement de bouger de mon plein gré.

    — Regarde-le bien dans les yeux. Je vais t'apprendre comment faire.

    Puis doucement, il fit descendre ma main vers une manette et me la fit actionner tandis que mon regard terrifié croisait celui du prisonnier. J'étais incapable de dire avec certitude tout ce qui m'avait traversée à cet instant, mais j'étais quasi certaine qu'il était effrayé… autant par Law que moi. Une seconde plus tard, je le voyais chuter au ralentis, son visage marqué par une expression indescriptible. 

    Lernsilence suivit. Et je compris enfin ce qu'il venait de se passer. Mon cœur se serra douloureusement dans ma poitrine tandis que je sentais mes forces m'abandonner. Je me laissai tomber à genoux contre la table de contrôle, sans pleurer. Je n'en avais pas le courage, et puis, à quoi bon ? Je venais de… Tout ce que je voulais, c'était être tranquille, mais le visage de l'homme qui avait seulement souhaité me sauver continua de me hanter. 

    Puis le décor changea. Je me trouvai dorénavant devant un Yuuzhan Vong armé d'une dague particulière. Celui de ma mission solo… Il allait me torturer… encore… Je ne pouvais rien faire, seulement subir. Et c'est ce que je fis, l'esprit ailleurs. Pourquoi devais-je subir tout ça à nouveau ? Dans quel but ? Me faire perdre l'envie de vivre ? Si c'était ça, ça allait bientôt fonctionner. La torture prit fin et je m'effondrai. 

    Le monde autour de moi devint sombre et cette obscurité s'étendit jusqu'à ce que le souvenir disparaisse. Le néant dura longuement ou pas, je n'en savais rien, j'étais juste étendue dans une marée noire, l'esprit sauvé pour l'instant, seulement rongée par ce que j'avais revécu. Comme on allume une lumière, les ténèbres disparurent, remplacées par quatre murs blancs. Aucune réminiscence en vue. 

    À ce moment, je sus qu'il fallait que j'appelle à l'aide. J'avais besoin d'aide, je voulais que ça cesse. Je commençai à crier mais j'étais quasi certaine que je le faisais simplement dans mon esprit et non à voix haute, alors plus désespérée, des sanglots perçant le timbre de ma voix, je continuais mes interpellations :

    Moi : Kiinsaaa ! Kiiiinsaaaaa ! Zookuurooon ! Zooook ! Ilaaaaan !

    Mais avant même que je puisse espérer une réponse, les quatre murs se brisèrent et me firent sombrer un peu plus profondément tandis que les souvenirs recommençaient comme au début. 

    Ce message a été modifié par Zadyssa le mardi 17 avril 2018 - 17:45

    mardi 17 avril 2018 - 17:27 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

    12884 Crédits Modo

    Kiiiiinsaaaaa !

    Je me réveillai en sursaut, envahie par une vague de terreur pure. Mon coeur semblait à deux doigts d'éclater, poussé à ses limites par un sentiment incontrôlable de peur, mais qui n'émanait pas de moi. Je mis quelques secondes pour calmer mes battements cardiaques en respirant lentement et en me plongeant dans la Force ; néanmoins je tremblais toujours comme une feuille. Je connaissais ce genre d'empathie, pour l'avoir déjà vécue très intensément à deux reprises : lorsque Ceno était sur le point de mourir et quand mon père était mort. Ressentir au centuple les émotions d'un autre...je ne souhaitais à personne de vivre ça.

    Je me relevai sur mes coudes et soudain, je sus que c'était ce que ressentait Zadyssa que je perçevais. Mon ancienne padawan, ma petite soeur, avait besoin d'aide, désespérément. Elle avait besoin de mon aide. Aussitôt, en me protégeant progressivement des émotions qui m'assaillaient toujours, sans même prendre le temps de m'habiller correctement et m'équipant juste de mon sabre, je sortis en courant de mes quartiers, puis du bâtiment. Pour trouver Zadyssa, il fallait que je repère sa présence à travers notre lien, qui était renforcé par sa souffrance.

    Soudain, je reçus une nouvelle vague de peur, plus puissante que toutes les autres, et je m'écroulai à genoux dans l'herbe verte, incapable de bouger. Mon lien d'empathie avec Zad était bien trop puissant, mon seul contrôle ne m'empêcherait pas de ressentir ce qu'elle ressentait. Alors je m'abandonnai à ce tourbillon, m'y plongeai corps et âme pour y trouver, paradoxalement, la force de me relever. Je savais que j'en étais capable, pour la simple raison que j'aimais cette jeune humaine. Je l'aimais de tout mon coeur, d'un amour pur qui ne pouvait se trouver qu'entre les membres d'une même famille. En si peu de temps, elle était devenue comme une partie de moi, et cela révélait ma plus grande faiblesse : pour une Jedi, je me liais trop intensément avec les gens, même si cela ne concernait qu'un nombre infinitésimal de personnes. Si intensément que leur mort pourrait suffire à me détruire. Mais cela pouvait être ma plus grande force, aussi. Pour ces personnes, je surmonterais même des obstacles impossibles à franchir. Pour Zadyssa, il fallait que je la trouve et l'apaise.

    Je me relevai, lentement, et avisai l'orée de la jungle, là où une petite silhouette était effondrée contre le tronc d'un arbre. Alors, une énergie spontanée m'envahit et je courus aussi vite que je le pus jusqu'à elle. C'était bien mon ancienne padawan, en pyjama et pieds nus, qui gémissait sans cesse, se débattant, prise dans un étau invisible. Je m'agenouillai près d'elle et posai une main sur son front, pour lui transmettre tout le réconfort dont j'étais capable à cet instant précis.

    Elle ne réagit pas.

    Moi : Zad ? Zad, est-ce que tu m'entends ? C'est Kinsa. Je suis là, maintenant. Tu n'as plus à avoir peur.

    Rien ne se passa.

    Ignorant la terre sale, je me blottis alors contre elle et la serrai dans mes bras. Ses yeux, bien qu'ouverts, étaient opaques, sans expression aucune : elle ne me voyait pas, et ne m'entendait sans doute pas non plus. Il ne restait qu'une manière de communiquer avec elle : la Force. Je fermai les yeux et cherchai le chemin vers son esprit, avant de rencontrer une barrière plus solide que ce que Zadyssa aurait pu produire étant conscience. Ce n'était pas elle qui me barrait la route, mais autre chose. Si je forçais, je risquais de lui faire encore plus de mal, et ce n'était clairement pas mon intention. Que faire ?

    Je me sentais désemparée, incapable d'aider cette personne si chère à mon coeur. Et pourtant, il fallait absolument que je fasse quelque chose. Peut-être fallait-il l'emmener à l'infirmerie, il y avait toujours un Guérisseur de garde, même la nuit. Cette décision prise, je me relevai et pris délicatement Zadyssa dans mes bras, sans que cette dernière n'oppose la moindre résistance. Elle était si légère, si fragile, que j'eus peur de la briser. Même lorsqu'elle avait ses crises mémorielles, ce n'était pas si grave qu'à présent. Avant, je pouvais l'atteindre via la Force, mais maintenant, même ce recours m'était interdit. Quoi de pire que de se retrouver devant la souffrance et rester impuissante ?

    Je la transportai ainsi jusqu'à l'infirmerie, où Shina m'aida à l'allonger sur un lit. Je lui adressai un regard reconnaissant.

    Moi : Je ne sais pas ce qui lui arrive...je pense que c'est une version plus intense de ses crises mémorielles. Assez intense pour que j'en sois affectée moi-même.
    Shina : Lien d'empathie ?

    Je hochai la tête.

    Moi : Il est très fort, bien au-delà d'un lien maître-padawan standard.
    Shina : C'est fascinant, la manière dont tes liens évoluent...(elle secoua la tête). Penses-tu pouvoir t'en servir pour l'aider à aller mieux ?
    Moi : J'ai essayé, quand je l'ai trouvée, mais c'était en vain. C'était comme si son esprit m'était fermé. S'il te plaît, Shina, dis-moi que tu sais quoi faire...

    L'humaine secoua la tête d'un air désolé.

    Shina : C'est difficile. Le cas de Zadyssa est tout à fait inédit, à ma connaissance, et il y a également le fait que ce n'est pas quelque chose d'extérieur qui lui inflige cela. C'est elle-même. Sa mémoire photographique, plus exactement. Pour l'instant, le mieux qu'on puisse faire c'est d'observer l'évolution de la chose. Même si nous y arrivions, la faire s'endormir de force ne serait pas une bonne idée, et qui nous dit que cela marcherait... Désolée Kinsa.

    Elle posa une main sur mon poing droit, que j'avais serré à m'en faire mal aux jointures sans même m'en rendre compte. Voir Zadyssa dans cet état, sans que je puisse faire quoi que ce soit me mettait dans une colère sourde. J'aurais mille fois préféré subir d'atroces tortures plutôt que d'endurer cela.

    Moi : Je vais rester avec elle. Peut-être qu'elle finira par perçevoir ma présence...
    Shina : Bien entendu.

    Je passai ma main dans les cheveux de Zadyssa et lui murmurai un encouragement. Elle était plus solide qu'on pouvait le penser, et puis peut-être n'étais-ce qu'une crise comme les autres. Elle allait sans doute se réveiller dans quelques heures et tout serait passé. Ça ne pouvait pas se dérouler autrement. En attendant, autant tenter de l'atteindre via la Force en guettant une faille dans la barrière.

    Brusquement, alors qu'elle était restée relativement calme jusque là, elle commença à se débattre et à crier, tout en sanglotant. Elle manqua même de tomber du lit, ce qui serait arrivé si moi et Shina ne l'avions pas retenue. Nous dûmes la maintenir pour qu'elle ne se fasse pas mal en gesticulant, er au bout de cinq minutes qui parurent durer une éternité, elle cessa de bouger.

    Je m'assis à côté d'elle et soufflai :

    Moi : Accroche-toi, Zad, et reviens. S'il te plaît.

    Je jetai un oeil à mon datapad. Six heures du matin. Il fallait que je mette Zokuron au courant, mon padawan était lui aussi très attaché à Zadyssa, il méritait de savoir. Ainsi, je lui envoyai ce message : Zadyssa va mal, elle est à l'infirmerie avec moi. Passe quand tu veux, il n'y aura sans doute pas entraînement aujourd'hui.

    Puis, je pris la main de Zadyssa et me plongeai dans la Force pour tenter d'entrer en contact avec elle. Je n'abandonnerais jamais.

    Moi : Reviens, Zadyssa...

    mercredi 18 avril 2018 - 17:51 Modification Admin Permalien

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    Zokuron

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    Zokuron avait passé une nuit assez perturbée, par rapport à son habitude. Il n'avait cessé de se lever pour aller aux toilettes, et avait à chaque fois eu du mal à se rendormir, se retournant souvent, bougeant son oreiller qui ne se plaçait jamais dans la bonne position etc.... C'est pourquoi il lut le message de Kinsa quelques secondes après son arrivée, et qu'il fut hors de sa chambre cinq minutes plus tard, sabre à la ceinture. Car la première chose qui lui vint à l'esprit, c'est Law et sa bande.

    Il est néanmoins soulagé d'apprendre, en arrivant à l'infirmerie, que le criminel n'a rien à voir avec la situation actuelle. Il s'enquiert de l'état de Zadyssa auprès de la twi'lek, qui lui explique l'avoir trouvé dans la jungle en tenue de nuit et pieds nus, délirante et recroquevillée en boule. Shina, que Zokuron connait seulement par ses quelques passages à l'infirmerie, ajoute que Zadyssa est sous l'emprise de sa mémoire visuelle sur-développée, au point qu'elle en subit des crises de cauchemars intenses. Celle-ci est la plus forte connue à ce jour, Zadyssa étant considérée dans le coma. 

    Pour le coup, Zokuron aurait préféré que Law soit impliqué, finalement. Face au problème de Zadyssa, il est parfaitement impuissant. Il demande malgré tout s'il peut être utile à quelque chose, mais on lui répond qu'il n'y a rien à faire, que même Kinsa a essayé en vain. La seule chose qu'il puisse faire, c'est rester à son chevet en compagnie de Kinsa, dans l'espoir que leur présence aide Zadyssa sur le chemin du retour. Ce qu'il fait.

    Il prend un tabouret comme ils en ont à l'infirmerie, s'installe et attend. Le silence revient planer sur l'inquiétude des trois personnes, qui guettent patiemment le moindre signe de changement dans l'état de la jeune humaine. A un moment, intrigué, Zokuron demande:

    Zokuron: Vous savez pourquoi elle est allée dans la jungle ?

    jeudi 19 avril 2018 - 16:25 Modification Admin Permalien

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    Zadyssa

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     Combien de temps ?

    Pourquoi se poser une telle question alors que le temps n'était pas définissable ? Il changeait et se modifiait à sa guise, me faisant revivre encore et encore mes souvenirs les plus traumatisants. La seule chose concrète, c'était ma souffrance et mes larmes.

    Puis soudain, l'obscurité et le néant. Où venais-je donc encore d'atterrir ? Je sentais que je n'étais pas seule. Il y avait quelqu'un d'autre avec moi. Mais qui ? Et où était cette personne ? Où se cachait-elle ? Pourquoi ?

    « Tu n'apprends donc jamais ? »
    Qui es-tu ? songeai-je.

    Comme quelque chose qui se brise, je sentis la venue d'un souvenir se superposant à cette étrange scène.

    La chute fut douloureuse. Je me relevai en trébuchant, faisant face à des jeunes que l'on pouvait qualifier de délinquants ou voyous. Je me trouvai dans cette fameuse école – sans doute la seule – de Moridebo, laissée là par Law le temps d'une semaine. Le gérant de cet établissement était son ami. Cela avait suffi à liguer bon nombre d'élèves contre moi, croyant probablement avoir affaire à la future chouchoute.

    « Je sais que tu le sais. »

    À peine debout, un coup de pied dans l'abdomen me cueillit et j'étouffai douloureusement un cri, tombant à genoux en me tenant la ventre au milieu des rires de mes « camarades ». Un garçon, cheveux noir de jais en bataille, face déplaisante, s'approcha :
    — T'as pas intérêt à piquer notre chance de sortir de ce trou pourri, sale garce !

    Je… Non… je ne vois pas de quoi tu parles, pensai-je.

    Puis sans que je n'aie réellement le temps de comprendre quoi que ce soit, je me pris son pied en pleine tête et m'écroulai, sonnée. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Des larmes roulèrent sur mes joues. Mais servaient-elles seulement à quelque chose ? Si je voulais que les choses changent, le mieux était d'agir, non ? Agir, oui, mais agir comment, pourquoi ?

    « Vraiment ? Tu me déçois, Zadyssa. Nous sommes pourtant pareilles, toi et moi. Ou presque. »

    J'avais l'impression de n'être entourée que de rires démoniaques dont chaque intonation me faisait du mal. Cela agit comme une sorte de déclic. Je me mettais rarement en colère, très rarement, je n'aimais pas ça, ça ne servait à rien. Mais peut-être que cette fois… ?

    Je distinguais alors une silhouette dans l'obscurité. Elle était face à moi. Comme si un projecteur venait soudainement de l'éclairer.

    « Je suis toi. Ou plutôt, celle que tu seras dans un futur proche »

    Je me relevai lentement, ignorant les remarques des autres, de ceux qui ne faisaient que regarder comme les lâches qu'ils étaient. Le garçon se planta devant moi à nouveau.
    — T'es pas la fille de cet énergumène nommé Law, alors te crois pas au-dessus de nous. T'es qu'une moins que rien. Comme ta mère qui s'est faite tuer par ce crétin !

    Le coup partit tout seul et il se prit mon poing en plein visage. Là, c'était trop.

    – Ne. Dis. Plus. Jamais. Du. Mal. De. Ma. Mère.

    « Je suis sûre qu'au fond de toi, tu le sais. Regarde ce qu'il se passe quand tu ne t'enfermes pas dans une fausse image de ce que tu es réellement. »

    Alors qu'il était toujours par terre, je lui fis sentir ce que ça faisait de se prendre un pied dans le ventre et au moment où je m'apprêtai à recommencer, un de ses compatriotes me plaqua au sol.

    La silhouette faisait une tête de plus que moi. Et ses yeux… ses yeux étaient rouges comme ceux des Sith. Il me fallut de longues secondes pour accepter la vérité : j'avais affaire à mon moi obscur, et elle – ou je – n'était pas loin de l'âge que j'avais actuellement. Mais alors…

    — Pourquoi j'ai rétréci, au juste ?
    — Tu as huit ans. L'âge que j'avais avant que les choses dégénèrent. Tu n'as pas encore été traumatisée, répondit l'autre moi.
    — Ah.

    Ce fut tout ce que je trouvais à redire.

    — Et donc, qu'est-ce qu'il se passe ? Nan parce que je veux bien pouvoir parler à mon subconscient, mais à mon moi du futur, disons que…
    — Il se passe ce qu'il doit se passer : tu ne peux plus contenir toute ta colère, tu dois la laisser s'exprimer. Tu l'as déjà fait, de plus, regarde.

    Prise d'une vive colère, je me mis à me débattre comme une furie, donnant des coups dès que je le pouvais. Il m'était impossible de contenir ma colère. Tout ce dont j'avais envie, c'était de la laisser s'exprimer.

    Je me rembrunis. Non, ce n'était pas moi. Je ne basculerai pas du côté obscur. Il en était tout simplement hors de question. Ne serait-ce que pour éviter de faire souffrir mes proches, eux qui avaient déjà bien assez souffert.

    — Tu as faux. Je suis une Jedi !
    — Ne te voile pas la face. Nous sommes une unique personne. Je fais partie de toi. Je suis toi. Et tu es moi. Ne peux-tu pas sentir ce que je ressens actuellement ?

    Maintenant qu'elle le disait… Je pouvais sentir sa colère, voire sa haine à l'encontre de ceux qui lui – m'avaient fait du mal, son désir de vengeance et de justice. Associé aux sentiments dont j'avais écopé à cause de ces flashs, je ne trouvais plus aucune trace d'apaisement chez moi. Tout n'était que haine et terreur, menaçant d'exploser à tout moment. Je n'avais pas l'habitude de ressentir cela, ce n'étaient que des émotions négatives et je ne faisais pas le poids face à elles. Je n'étais pas capable de les gérer, pas maintenant et pas seule.

    — Alors ?
    — Je…
    — Laisse couler, mini-Zad. N'est-ce pas ce qu'une certaine grande sœur t'a conseillé de faire ? Un jour, elle t'abandonnera aussi. Prend un coup d'avance, alors.

    Je n'arrivais pas à rester lucide. Je percevais les pensées de deux moi, comme si nous étions une et même personne – ce qui était le cas – mais c'était très perturbant : je monologuais. Et ce que je disais… C'était horrible.

    Les images de mon souvenir se superposaient. Mes « camarades » m'immobilisaient, leurs visages déformés par une profonde satisfaction. J'avais peur et ma colère semblait se nourrir de cette peur.

    Brusquement, une vive douleur m'envahit. Moi, mon autre moi et le moi de mon souvenir. Je me pris la tête entre les mains et mes forces me lâchèrent un court instant, le temps d'une douleur et d'une chute. Je me mis alors à hurler sans discontinuer, comme si ce fait chasserait mes maux. Je n'étais plus en mesure de contenir ces hurlements mêlés à des sanglots. J'avais le sentiment d'étouffer, d'avoir beaucoup trop chaud et d'être compressée.

    Une gifle et un coup de poing dans l'épaule me tirèrent un nouveau hurlement tandis que des clameurs lointaines résonnaient et que je sentais que quelque chose enfoui au fond de moi se réveillait.

    Moi : LAISSEZ-MOI !

    Il fallait que je les expulse, il fallait que ces sentiments négatifs disparaissent.

    — C'est impossible, ils sont en toi, rétorqua dark moi.
    — Non !

    Ma poitrine se serra et la sensation d'étouffer se fit plus accrue encore. Mon souffle était saccadé. Il fallait que tout cela cesse, que tout cela s'en aille et disparaisse pour de bon. Et en même temps, il fallait que je l'accentue, que je m'en serve pour rester en vie, que j'utilise cette puissance que la Force m'accordait. Non !

    Cette chose enfouie était une puissance que je n'avais jusqu'alors jamais côtoyée. Plus ma colère grandissait, plus son intensité augmentait. Et cela jusqu'à un point de non retour, jusqu'au moment où je compris qu'il fallait que je l'expulse parce qu'elle me serait utile contre mes agresseurs.

    J'avais juste à l'expulser.

    Violemment, l'utilisant à l'encontre de ces soi-disant camarades, je lâchai la vanne.

    Je me débrouillai pour chasser tous ces sentiments négatifs en les expulsant de mon être sous la forme d'une vague d'énergie.

    Ils firent un vol plané et retombèrent dans le silence.

    La respiration saccadée, je refis face à mon autre moi. Le tourbillon d'émotions était toujours là. Pourquoi ? Pourquoi ? Je commençais à paniquer et lui s'accentuait de secondes en secondes.

    Le souffle court, je me relevai à nouveau et m'approchai d'eux :

    — Ne vous en prenez plus jamais à moi. Et ne dites plus jamais du mal de ma mère. Compris ?

    Je n'avais pas envie d'en rester là. Ils devaient payer…

    Soudain, un nouveau sentiment se mêla au tourbillon qui menaçait de nous happer. D'abord faible comparé aux autres, il prit peu à peu plus d'ampleur. C'était de l'inquiétude mêlé à d'autres choses que je ne parvins à identifier.

    Mais en même temps, quelque chose m'empêcher d'en faire davantage. Puis brusquement, un adulte surgit de nulle part.

    De l'inquiétude n'avait rien à faire là à ce moment. Ni même ces autres sentiments pour le moins plus calme que ceux qui m'envahissaient à cet instant. Mue par un instinct inexplicable, je cherchai à me rapprocher de cette inquiétude, mais à chaque fois, je la manquai, ne parvenant à m'y agripper.

    Il me plaqua un mouchoir contre la bouche et je sentis mes jambes me lâcher.

    — Vous n'apprenez jamais de vos erreurs, pas vrai ?

    Je me retournai brusquement. Ena se tenait face à moi. Ou plutôt,mon subconscient sous la forme d'Ena. Journée normale sous un ciel mémoriel.

    Ma conscience les suivit.

    — Comment ça ? demandai-je.
    — À ton avis, pourquoi es-tu dans cette situation ? Parce que tu t'es fermée, pardi ! Tu as rejeté tous tes sentiments négatifs, et parfois même tes pleurs au lieu de les laisser s'exprimer ! Tu t'es protégée, comme lorsque tous nos compagnons sont morts. Cette fois-là aussi tu t'es protégée. Ce qui fait que tu m'as matérialisée. Et là, on se retrouve à parler avec toi petite et toi plus tard. Tu penses pas qu'il y a un léger problème ?
    — Alors… c'est ma faute ?
    — Non. C'est inconscient. Et on ne peut pas dire que le tourbillon de souvenirs soit de notre faute aussi. Mais de jour en jour, il gagne du terrain. Je…
    — Il va finir par m'enchaîner, dis-je en même temps que Ena et Dark moi, comme l'unique personne que nous étions.

    Être enchaînée dans son passé. Voilà donc ce qui me pendait sous le nez.

    — Oui. Parce que nous avons une mémoire photographique c'est particulièrement vrai. C'est comme une prison. Infranchissable de l'intérieur comme de l'extérieur, expliqua Ena.
    — De l'extérieur ?
    — De l'extérieur aussi, oui. Comme un système d'auto-défense.
    — Je dirai plutôt d'autodestruction.J'écarquillai soudain les yeux.

    Les pensées d'Ena et Dark moi me parvenaient, j'étais en elles comme elles étaient en moi. Nous étions une et même personne. Donc… donc…

    Je devais m'accepter. Moi. Et ma part d'ombre. Je lançai un regard à la silhouette face à moi. Kinsa m'avait dit un jour que le côté obscur n'était pas une fatalité mais un choix. À moi de choisir le bon côté. Je tendis une main à l'autre moi en même temps que celle-ci, et nous nous superposèrent.

    — Merci pour ton aide, Ena. Puisque je suis sûre que tu en as une, je te souhaite un bon retour dans ta tour de contrôle. Et merci pour tout.
    — Attend ! Où…
    — Le meilleur moyen de se débarrasser d'un ennemi, c'est de le battre.

    Et je fonçai droit dans le tourbillon, ne cherchant plus à atteindre l'inquiétude qui s'y était mêlée. Une prison infranchissable, hein ? Je m'en étais sortie de plusieurs, pourquoi pas de celle-ci ?

    Je compris très rapidement que ce tourbillon était bien redoutable. Les souvenirs me traversaient comme des couteaux acérés, me faisant revivre un à un des moments douloureux de ma vie. Et je me mis à hurler parce que je ne pouvais plus le supporter. C'était trop. Tout mon corps me faisait souffrir, je n'en pouvais plus.

    Et au milieu de tout ça, cette inquiétude que j'avais perçue se fit plus présente, jusqu'à m'envelopper comme s'il s'agissait d'une étreinte, puis à me tirer vers le haut.

    Je remontai les chemins de mes souvenirs, tremblante, bouillonnante d'émotions, mais lasse. Un instant, cette inquiétude qui m'avait jusqu'alors réconfortée me fit peur. Pourquoi était-elle là ? N'était-ce pas un piège ? Et je tombai en l'entraînant avec moi.

    Lorsque je me redressai, je me trouvai dans les rues de Metellos. Dans Moridebo, plus précisément.

    J'étais chancelante, à bout de force, mais surtout complètement affamée. Je compris rapidement que j'allais revivre mon séjour seule dans cet infâme lieu. Immédiatement, les larmes me vinrent aux yeux, consciente du souvenir que j'étais sur le point de revivre.

    Je ne portais qu'une simple tunique – la même depuis mon arrivée. Palpant mes poches, je compris rapidement que j'étais à court de vivres, rien pour couper ma faim et me redonner un coup de jus, donc.

    J'étais dans une impasse. Ce qui me servait de foyer se trouvait sur les toits, quelques mètres au-dessus de ce mur en brique complètement abîmé et sur le point de rendre l'âme. Ce n'était qu'un mur fantôme au milieu de tout un amas de matériaux dans le même état qui renfermait les pires crapules de la planète, ainsi que les plus pauvres.

    Mes mains s'agrippèrent aux diverses prises que les années avaient creusé, mais mes bras n'eurent pas la force de me soulever. Soudain, une bouteille en verre explosa à deux mètres de ma tête, et je criai de surprise. J'avais affaire à une bande d'ivrognes chancelants incapables de finir une phrase convenablement. Ils étaient tous dans un piteux état, portant des habits rapiécés ; certains étaient même pieds nus.

    Je me collai alors contre le mur, espérant de tout mon cœur qu'il m'envelopperait pour me protéger de ces charognards. Ces types n'étaient effectivement rien de plus que cela : des charognards, pillant pour survivre comme la majorité des gens ici-bas.

    Je me sentais comme une proie sur le point de se faire dévorer. Je n'avais ni sous ni nourriture, seulement un carnet dans lequel je consignais mes cauchemars comme je le faisais toujours depuis que ma mère me l'avait conseillé.

    — Une gamine, dit l'un d'eux.
    — Elle a de l'argent ? demanda un autre.
    — On va voir ça tout de suite, renchérit celui qui semblait être le chef.

    Quant à moi, j'étais pétrifiée, incapable de faire le moindre geste. Je n'arrivais même pas à savoir combien ils étaient : trois, quatre ? Peut-être cinq. Au moment où je vis deux gorilles approcher, mes jambes me lâchèrent et je me recroquevillai en boule contre le mur, serrant contre moi mon carnet. C'était la seule chose qu'il me restait, la seule chose à laquelle je tenais réellement, et ce qui m'empêchait probablement de finir comme eux. Dans ces pages se cachaient mes pires cauchemars, mais aussi les souvenirs des personnes que j'avais aimées. N'était-ce pas eux qui me hantent chaque nuit ?

    Sans ménagement, les deux me redressèrent et me fouillèrent jusqu'à en déduire que je n'avais rien de valeur. Ils m'extirpèrent même mon carnet qu'ils jetèrent au loin sous un cri de protestation de ma part.

    — Rien ? Il va falloir que tu payes autrement, ma petite, susurra le chef de la bande.

    Je dus masquer mon dégoût quant à son haleine.

    — Je suis sûre qu'on peut s'arranger.

    Son regard. Son regard était effrayant. Je… je le sentais mal, très mal. Il me plaqua violemment contre le mur. Il allait… il allait… Des larmes coulèrent à cascade le long de mes joues, larmes qu'il essuya d'un revers de la main.

    — Allons, il… hips… ne faut pas pleurer comme ça. Je sais que tu t'y habitueras très vite. Comme tout le monde.

    Je tentai vainement de me débattre sous les rires de ses compagnons. Puis, après avoir assez fait durer le suspens et la peur, il me jeta par terre et m'immobilisa rapidement. Pourquoi ça devait finir comme ça ? Tout ce que je voulais, c'était être en sécurité, être avec des proches. Je ne voulais plus être seule, j'en avais assez de devoir tout prendre sur moi et de devoir survivre dans ces bas-fonds. Pourquoi tous ceux que j'approche finissent par mourir ?

    Pourquoi maman était morte ? Des sanglots désespérés secouèrent mon corps. Je voulais juste être dans les bras de maman, loin de toutes ces horreurs. Pourquoi ne vivais-je pas comme toutes les autres petites filles normales de cette galaxie ? Pourquoi mon enfance devait être différente ? Tout ça à cause de… de…

    À ce moment-là, je la sentis. Une puissance en moi, qui émanait de moi mais qui baignais également le monde extérieur. Une part d'elle m'encourageait à l'énervement, mais je n'en avais pas la force, je souhaitais seulement du réconfort. L'autre partie était plus calme, sans fond particulier. Je fis alors en sorte de ne sentir plus qu'elle, d'oublier tout le reste, de me réfugier loin de tous ces maux.

    Je sentis alors que le poids de l'homme venait d'être expulsé, ce qui me tira de ce presque calme intérieur. Ce dernier gisait trois mètres plus loin, étendu au sol, l'air ahuri, tout comme ses comparses.

    — Qu'est-ce que… ?
    — C'est une sorcière !

    Les yeux rougis, les joues humides, je me relevai lentement, une nouvelle énergie m'envahissant soudainement.

    — Immobilisez-la. On va domestiquer cet animal.

    Je me jetai alors instinctivement sur le premier morceau de ferraille venu. Rouillé et un peu tordu, il faisait cependant facilement office de bâton, quoi qu'un peu petit : probablement un mètre de long.

    Mes gestes ne m'appartenaient pas. Mon corps agissait seul, poussé par un instinct de survie que je me découvrais. J'esquivai aisément les gorilles à peine fichus de faire un pas devant l'autre et leur assénai à tous un coup suffisamment puissant pour les immobiliser à l'aide de ce pseudo-bâton.

    En une minute, l'affaire fut réglée et tous étaient étendus au sol. Je me mis alors à les fouiller jusqu'à débusquer du meatelos et – miraculeusement – de l'eau. J'emportai le tout et grimpai alors au mur, poussée par l'assurance d'avoir une récompense à la fin. Quelques acrobaties plus tard, j'étais en haut, je n'avais plus qu'à traverser quelques toits pour débusquer un assemblage de toutes sortes de matériaux qui faisait office de cabane, ne permettant la place qu'à une personne. Je m'y réfugiai alors, pressant contre moi le carnet que j'avais récupéré avant de partir.

    Je n'eus pas le courage de manger maintenant et fondis en larmes, recroquevillée dans mon refuge. À cet instant, j'aurais tout donné pour avoir quelqu'un sur qui pleurer, qui pourrait me rassurer. Mais personne. J'étais seule. Il n'y avait que moi. Comme toujours.

    Puis une voix rassurante et familière brisa mes pleurs. Elle me demandait de revenir, encore et encore, et m'appelait, désespérément.

    « Zad, s'il-te-plaît, reviens. »

    Kinsa !

    Sa présence me tira vers le haut, comme une poigne de main, et me fit quitter ce souvenir. Nous continuâmes de monter, encore et toujours. C'était tout ce que j'avais demandé : quelqu'un sur qui compter. Elle me conseilla de ne pas regarder en bas, de viser seulement le haut, de viser la surface.

    Et nous brisâmes les chaînes qui brisèrent le système d'autodéfense ainsi qu'une barrière qui s'effondra. En quelques secondes, je sentis alors d’innombrables sentiments m'envahir. La plupart contenait de l'inquiétude ainsi que de l'amour et beaucoup de peur.

    Je me redressai en sursaut dans une gigantesque inspiration comme si je venais de sortir de l'eau. Mon souffle était court, j'étais tout en sueur et mon cœur tambourinait dans ma poitrine à me faire mal. En ouvrant les yeux, je fus aveuglée par une éclatante lumière et je me protégeai à l'aide de mon bras, surprise de voir à quel point il m'était difficile de le lever.

    C'est là que tout me revint en mémoire. Et je me mis à pleurer, mon corps secoué de sanglots irrépressibles. Je ne savais même pas comment j'avais encore la force de pleurer, épuisée et affamée que j'étais.

    Ce message a été modifié par Zadyssa le jeudi 19 avril 2018 - 20:10

    jeudi 19 avril 2018 - 19:44 Modification Admin Permalien

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    Kinsa-Talik

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    Trois jours. Trois jours qui me parurent durer une éternité, à veiller sur Zad, dont l'état ne s'améliorait pas. La regarder souffrir, s'agiter, alors que je ne pouvais rien faire, était une véritable torture, mais c'état encore pire si je ne m'assurais pas que son état empire. Shina avait tenté à plusieurs reprises de me faire sortir, me recommandant de dormir un peu en insistant que de toute manière j'étais impuissante et qu'elle s'occupait de Zadyssa. J'avais refusé, et le peu de sommeil que j'avais pris étaient des brèves siestes lorsque mes yeux se fermaient d'eux-même. Le troisième jour, alors que j'étais fidèle à mon poste, je fus soudain expulsée par une violente Poussée de Force qui m'envoya valser contre le mur. Après m'être relevée – j'avais connu pire – je me rendis compte que cette Poussée provenait de mon ancienne padawan, pourtant toujours inconsciente. Étais-ce un signe qu'elle commençait à renouer des liens avec le monde extérieur ?

    Je décidai de retenter d'entrer en contact avec elle via la Force, et fermai les yeux, tout en tenant sa main. Un contact physique facilitait la chose. En me concentrant sur notre lien, je vis que mon intuition ne m'avait pas trompée : il existait bien une minuscule brèche dans la barrière mentale, où je m'engouffrai sans attendre. Aussitôt, je fus étourdie par la multitude d'images qui s'imposaient à moi. Je n'arrivais à me fixer sur aucune d'elles, elles défilaient bien trop vite, si vite que je ne pus en discerner que des éclats. Zadyssa plaquée contre un mur par des brutes, frappée par des adolescents, par Law, Zadyssa qui criait, pleurait, Zadyssa à bord d'un vaisseau qui se crashait, Zadyssa à la merci du chasseur de Forceux, Zadyssa seule, désespérément seule. Je ne pouvais pas la laisser seule, en devenant son maître je m'étais engagée à veiller sur elle peu importe les circonstances. Je ne pouvais pas l'abandonner. Je déversai dans l'esprit de Zadyssa tous les sentiments que j'éprouvais à ce moment précis : inquiétude, amour, dévouement, confiance... La perception du temps, la chronologie des évènements étaient faussées dans ce monde, et je pouvais imaginer comment se sentait la jeune humaine, entraînée dans ce tourbillon de souvenirs.

    Soudain, l'esprit de Zadyssa se fixa sur un souvenir un particulier, dont j'avais déjà aperçu des bribes. À en juger par le décor, il se déroulait sur Moridebo, un endroit sordide sur Metellos où elle avait vécu. C'était encore un peu confus, mais je vis nettement une version plus jeune d'elle se faire agresser par des brutes qui avaient visiblement des intentions malsaines à son égard. Si j'avais été là, ils auraient déjà été à terre avec quelques dents en moins. Je savais que ce n'était pas très Jedi, mais Mandalorien. On ne touchait pas à des membres de ma famille... Mais je n'étais pas vraiment là, et je devais me contenter de regarder.

    Je respirai profondément et tentai de calmer ma colère. Je n'aiderais pas Zadyssa en me laissant envahir par des émotions négatives ; non, il fallait l'apaiser, et surtout lui signifier ma présence :

    Moi : Zad, s'il-te-plaît, reviens...

    Elle parut se rendre compte que j'étais là et ensemble, nous sortîmes du souvenir, et lentement je l'aidai à s'éveiller. Le retour au monde réel fut rude, mais la première chose que je fis fut de prendre Zadyssa dans mes bras. Elle avait besoin de se sentir aimée, réconfortée, besoin de sentir quelqu'un qui prenait soin d'elle. Retenant mes propres larmes, je la berçai comme une enfant tandis qu'elle pleurait de tout son soûl, submergée par un trop-plein d'émotions. Une minute plus tard, je murmurai, la gorge nouée :

    Moi : Tu...j'ai bien cru un moment que j'allais te perdre..
    Zadyssa, la voix brisée par ses pleurs : Je... désolée. Ce... c'était horrible, c'était horrible.

    Elle s'agrippa à moi, et je caressai doucement ses cheveux pour l'apaiser.

    Moi : Shhh, n'y penses plus. C'est terminé maintenant.
    Zad : Je sais, mais...mais j'ai toujours peur. Je... Je ne pouvais pas ne pas voir, je ne pouvais pas fermer les yeux, et...et ça se superposait dans tous les sens...

    Je la serrai encore plus fort dans mes bras, comme pour la protéger.

    Moi : Tu veux m'en parler ?

    Elle hocha la tête, hésita, puis commença :

    Zad : C'était comme...c'était comme... Je ne sais même pas (elle marqua une pause). Est-ce que...est-ce que tu as vu un de mes souvenirs ?
    Moi : Oui, j'ai vu quand...quand tu étais dans Moridebo et que ces brutes t'agressaient... Je... Je suis vraiment désolée que tu aies dû vivre des horreurs pareilles.
    Zad : C'est... j'avais peur, parce que je n'avais pas de maison et j'avais personne sur qui compter non plus. Et je voulais juste...je voulais juste...

    Sa voix se brisa et je pris conscience de la chance que j'avais eu. Je n'avais jamais été réellement seule, même si j'en avais eu l'impression parfois. Dans mon enfance, j'avais eu ma famille, mes amis, et la Résistance, ensuite quand j'étais padawan, j'avais eu mes camarades et Ceno, ensuite sur la flotte c'était Ange, puis Galen, et puis de nouveau chez les Jedi, je savais que je pouvais compter sur les autres... La véritable solitude m'était inconnue, et j'avais toujours eu un chez-moi également. D'autres n'avaient pas eu cette chance...

    Moi : Tu voulais juste quoi ?

    Zadyssa se blottit encore davantage dans mes bras avant de répondre :

    Zad : Je voulais juste avoir quelqu'un.
    Moi : Je suis là, maintenant, tu m'as comme grande soeur, et je ne te laisserai jamais tomber. Tu le sais, ça, n'est-ce pas ?
    Zad : Je le sais oui. Tu me l'as promis. Et...moi non plus, je ne te laisserai jamais tomber (elle se tut un instant). D'ailleurs...
    Moi : Oui ?
    Zad : Hum...c'est bizarre par contre.
    Moi : Je ne mourrai pas d'une overdose de bizarrre, ne t'en fais pas.

    Elle esquissa un mince sourire face à ma tentative d'humour.

    Zad : Eh bien, à un moment, je me suis retrouvée face à mon moi obscur. Et elle m'a dit que tu finirais par m'abandonner et que je devais prendre un coup d'avance. Mais le plus horrible, c'était que...c'était que...je...j'étais elle, et elle était moi et je pensais ce qu'elle pensait comme elle pensait ce que je pensais.

    Lorsqu'elle prononça ces mots, je pris conscience de ce qu'ils impliquaient et cela me serra le coeur.

    Moi : Ça veut dire que tu penses que je vais t'abandonner ?
    Zad : Non ! Non, pas du tout. Mais elle oui, et...c'était comme une personne scindée en deux. C'était deux moi qui étaient en fait une moi. Et...(ses sanglots redoublèrent d'intensité), je ne voulais pas penser ça, je ne voulais pas penser ça...
    Moi : Hé, ne t'en fais pas. Tout le monde a des doutes, tout le monde a son côté obscur. Le plus important, ce n'est pas la lumière ou l'obscurité qu'on possède en soi, mais ce qu'on choisit de montrer.

    Elle acquiesça, rassurée.

    Zad : J'ai vu Ena, à ce moment là, aussi. Enfin, après...(elle frissonna), après ça, elle m'a comme qui dirait engueulée.
    Moi : Pourquoi ça ?
    Zad : Parce que je me suis retrouvée à parler avec mon moi obscur et mon subconscient En sachant que j'étais la Zadyssa de quand j'avais huit ans. Selon elle, c'est parce que je me suis fermée à mes émotions négatives.
    Moi : Je comprends. Enfin, non, je prétends pas comprendre ce qui se passe dans ta tête, c'est trop compliqué, mais... Je sais que garder pour soi trop longtemps ses émotions négatives est loin de faire du bien.
    Zad : Oui. On peut dire que j'ai bien expérimenté la leçon avec ce qui s'est passé avant..
    Moi : Ne t'en fais pas. Tu vas réussir à te débarrasser de ça, un jour. Pour l'instant, le mieux que tu puisses faire, c'est de parler tant que tu veux et de pleurer tant que tu veux.
    Zad : J'espère que ça finira par partir, oui. Tu as l'air fatiguée, Kinsa, c'est..? Tu as dit que tu as cru que tu allais me perdre...pourquoi ?
    Moi : Parce que ça faisait trop jours que tu étais dans cet état.

    La Guérisseuse, qui était restée un peu en retrait au cours de nos "retrouvailles", ajouta avec un sourire :

    Shina : Kinsa t'a veillée tout du long, elle ne voulait pas s'éloigner de toi. J'ai rarement vu quelqu'un d'aussi dévoué.

    Elle n'étais pas restée tout du long, Weedge, Sol'As et elle s'étaient relayés, mais c'était elle qui m'avait le plus tenu compagnie. Pour avoir travaillé quelques mois ensemble dans l'escorte des émissaires de la Coalition dans les Régions Inconnues, nous étions devenues très amies, et le fait qu'elle ait au début de sa formation eu Ceno comme maître nous avait d'autant plus rapprochées. Shina s'était efforcée de rester professionnelle et de ne pas montrer son inquiétude, mais elle s'était fait du souci pour sa patiente. En entendant que je ne l'avais pas lâchée d'une semelle, Zadyssa s'agrippa encore plus à moi, émue.

    Zad : Tant que ça ? Je...merci...je sais pas quoi dire.
    Moi : C'est normal.

    Oui, pour moi c'était normal. Quels genre de Jedi étions nous censés être si nous n'étions pas capables d'être dévoués pour nos proches ?
    À ce moment-là, l'estomac de Zadyssa gargouilla. Il était vrai que cela faisait trois jours qu'elle n'avait pas mangé, elle devait avoir faim... Shina me lança un fruit que j'attrapai et tendis à mon ancienne padawan.

    Moi : Allez, mange. Il faut que tu te nourrisses, sinon tu vas tomber d'inanition.

    Je me levai et allai également lui remplir un verre d'eau. Même si les Guérisseurs l'avaient hydratée pendant la période de sa crise, c'était surtout pour qu'elle reste en vie. Lorsque je lui donnai l'eau, elle avait déjà englouti le fruit, et vida le verre d'une seule traite. Je baillai. Elle avait raison, j'étais épuisée, et l'effort mental que j'avais fourni pour rentrer en contact avec elle n'y était pas pour rien. Si on y ajoutait 72 heures sans un long sommeil réparateur, j'étais étonné que je tienne encore debout. Et je n'étais pas la seule à avoir besoin de dormir...

    Moi : Et maintenant, dodo.
    Zad : Dis, tu pars pas hein ?
    Moi : Si tu veux, je reste.
    Zad : Oui, s'il-te-plaît. Je...je veux pas dormir toute seule.

    J'interrogeai Shina du regard et elle acquiesça. Ainsi, je déplaçai un des lits de l'infirmerie pour le mettre juste à côté de celui de l'humaine et m'y allongeai, avant de donner ma main à Zadyssa. À peine avais-je fermé les yeux que je m'endormis instantanément.

    samedi 21 avril 2018 - 13:40 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

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    Évènement : Le siège de l'Académie

    La veille, maître Naberry et les autres maîtres Jedi de l'Académie avaient pris une navette pour Coruscant pour participer à une importante réunion, laissant les Chevaliers comme moi et Galen les plus gradés sur Yavin IV. Normalement ils ne seraient partis qu'une semaine, et ce n'était pas la première fois, alors... Il n'y avait pas de raison pour qu'il se passe quelque chose de particulier. Un mois plus tôt, nous avions accueilli une nouvelle padawan nommée Ivana qui paraissait prometteuse, malgré un caractère assez secret. Je pouvais la comprendre : il n'était pas toujours facile de s'intégrer dans une communauté.

    Je me levai comme à mon habitude avant l'aube, pour faire mon jogging matinal, en profitant de la quiétude de l'Académie à cette heure-ci. Par réflexe plus qu'autre chose, j'emmenais toujours mon sabre et mon blaster, même si je restais dans l'enceinte du temple massassi. On n'était jamais trop prudent, surtout considérant les créatures de la jungle qui pouvaient à tout moment décider de faire un tour.

    Toutefois, cette fois, alors que je me rendais dans la plaine, je me heurtai à un champ de force qui me stoppa en pleine course, manquant de me faire tomber. Je repris mon équilibre, et, intriguée, tentai de passer la main à travers ce champ, sans succès. En me déplaçant, je constatai au fur et à mesure qu'il entourait toute l'Académie, la recouvrant comme un dôme qui m'empêchait d'aller au-delà.

    Moi : Mais qu'est-ce que ce truc ?

    Lentement, je portai la main à ma ceinture et dégainai mon blaster, méfiante. Quoi que ce soit, ce n'était pas bon pour nous, pas du tout. Qui voudrait nous enfermer ? Je savais que les Jedi ne manquaient pas d'ennemis... Le défi était de deviner qui avait placé ce champ de force. Une pensée vint alors à mon esprit. Le fait que cela se passe juste après le départ des maîtres n'était sûrement pas une coincidence. Soit la personne qui avait posé ce champ avait attendu que les meilleurs éléments de notre Ordre partent pour nous piéger comme des rats womps, soit elle voulait nous empêcher de venir à leur secours. Cependant, je privilégiais la première option.

    Allions-nous être attaqués ? Certainement. Nos ennemis ne s'amuseraient pas à faire cela sans sauter sur une occasion de faire du tort aux Jedi. D'un pas décidé, je rentrai dans le temple, récupérai mon datapad et me connectai au système de communication de l'Académie. Il fallait d'abord réveiller tout le monde ; tant pis pour le reste de leur nuit de sommeil.

    Moi, diffusée dans toute l'Académie : Nous sommes dans une situation d'urgence. Veuillez vous habiller, prendre vos armes et vous rassembler dans l'Arène Massassi. Je répète : nous sommes dans une situation d'urgence. Veuillez vous habiller, prendre vos armes et vous rassembler dans l'Arène Massassi. Ceci est un message de la responsable de l'Académie, Kinsa Talik.

    Je répétai encore quatre et cinq fois le message pour bien m'assurer que même les plus endormis l'aient entendu. Quelques secondes plus tard, j'entendis déjà des bruits qui me signalèrent que j'avais bien réussi à réveiller tout le monde, et filai à l'Arène Massassi. J'avais choisi ce lieu de rassemblement car il s'agissait d'un des lieux les plus vastes de l'Académie, qui contiendrait sans aucun problème tous les padawans et Chevaliers présents. Après moi, les premiers à arriver furent Galen, Eckmül, Zadyssa et Ellia, qui était de garde à l'infirmerie, et tous avaient la même expression interloquée.

    Eckmül : Kinsa, pour l'amour de la Force, que se passe t-il ?
    Moi : J'ai découvert que l'Académie était entourée d'un champ de force, à environ une centaine de mètre des bâtiments : nous sommes coincés ici, et je crains que le dessein de celui ou celle qui a posé ce champ ne soit pas amical. Je m'attends à ce que nous soyions attaqués d'ici peu.
    Ellia : Mais s'il s'agit d'un champ de force, il les empêche d'entrer aussi, non ?
    Galen : Pas forcément, pas s'ils portent des dispositifs qui le neutralisent pour eux. Mais pour l'instant, le meilleur parti est sans doute d'attendre. Après tout, nous ne savons rien de ceux qui nous enferment ainsi.

    Au fur et à mesure que nous parlions, d'autres membres de l'Académie débarquèrent, mécontents d'avoir été tirés de leur lit si tôt. Cependant, même avec mes faibles compétences en empathie, je sentis une très forte angoisse émaner des padawans, surtout des plus jeunes, que je m'empressai de rassurer. Au bout de dix minute, je considérai que tout le monde était présent, même si du premier coup d'oeil je ne voyais pas quelques visages familiers.

    Moi : Si je vous ai réveillés, c'est parce que j'ai découvert qu'un champ de force entoure entièrement l'Académie, nous empêchant de sortir. Pour l'instant. Je crains que cet emprisonnement soit un prémice à une attaque, et c'est pour cela que je vous ai rassemblés ici. Je demanderai aux plus jeunes d'entre vous de garder votre calme : je vous assure que nous saurons vous protéger. Mais pour l'heure, nous n'avons d'autre choix que de voir comment la situation évolue.

    Je promenai mon regard sur l'assemblée qui commençait à murmurer. Pour ma part, je n'avais pas peur ; j'avais déjà connu pire. Et surtout, la certitude qu'il y avait toujours une solution m'aidait à garder ma sérénité. Ça, et le fait que je puisse compter sur mes camarades, aussi. En fait, ce qui me rendait le plus nerveuse, c'était le poids de ma responsabilité de l'Académie. En temps normal, il y avait toujours les maîtres qui prenaient la direction des choses, mais là... Je pris une grande inspiration et continuai :

    Moi : Les Chevaliers, levez la main.

    Une vingtaine de mains se levèrent.

    Moi : Très bien. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, il faudrait que la moitié d'entre vous aille surveiller le champ de force avec moi, tandis que l'autre moitié restera ici pour veiller sur les padawans. Je ne veux pas prendre de risques.

    Assez rapidement, les deux groupes se formèrent. Pour cela, les Jedi étaient très disciplinés. Dans la partie qui allait surveiller le champ de force, il y avait notamment Galen, Zadyssa, Shina et Orvi Konshi, tandis qu'Eckmül restait avec les padawans. Je leur recommandai de rester constamment en communication et de sonder la Force pour détecter la présence d'éventuels intrus. Mais avant, il y avait quelqu'un que je devais trouver... Je murmurai à Zadyssa :

    Moi : Tu as vu Zokuron ?
    Zadyssa : Non, et toi ?
    Moi : Pareil. Et ce n'est pas le seul à manquer...
    Galen : Menna, la jeune Cathar, et Kavik, le Squamatan ne sont pas là. Et je doute qu'ils n'aient pas été réveillés par ton annonce...
    Moi : Haar'chak ! Ces trois-là m'ont demandé l'autorisation de faire une méditation nocturne en extérieur hier. S'ils sont sur la colline...
    Zadyssa : Oh non...

    Nous échangeâmes un regard. Si notre intuition était bonne... Zokuron, Menna et Kavik étaient coincés à l'extérieur de l'Académie. Seuls.

    Ce message a été modifié par Kinsa-Talik le vendredi 11 mai 2018 - 18:51

    vendredi 11 mai 2018 - 12:55 Modification Admin Permalien

  • Avatar Zokuron

    Zokuron

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    Au même moment, quelque part en dehors du champ de force, trois padawan sont jetés à terre devant une troupe particulièrement intimidante. Les jeunes captifs ressentent avec effroi l'émanation du côté obscur qui habite les êtres vêtus de noir en face d'eux.

    A leur côté se joint le groupe qui a surprit et capturé les apprentis Jedi, composé de soldats non-sensitifs, de "faux dieux" de Nelvaan qui ont été mis aux arrêts par Kinsa et Zokuron, et d'un Sith. Le premier que Zokuron ait vu en vrai, en chair et en os.

    Menna est en relativement bon état, souffrant seulement de contusions dûes au combat. Le squamatan, lui, a osé cracher de son venin sur le Sith qui fut son adversaire. Cet acte fut grandement punit par plusieurs éclairs lorsque l'agent du côté obscur sortit vainqueur du duel. Zokuron est probablement celui le plus touché par l'affrontement, car même une fois vaincu, les faux dieux laissèrent éclater leur colère en le rouant de coups et en l'étranglant par la Force.

    Maraudeur obscur: Nous avons fouillé toute la zone à proximité du temple. Il n'y avait que ces trois là, voici leurs sabres. Les autres doivent être à l'intérieur.
    Chef maraudeur obscur : Parfait... Ha ha, l'arrogance des Jedi me fera toujours rire. Si peu de protections... Et eux, qui sont-ils ?

    Le Sith, visiblement le chef de toute la cohorte d'invasion, porte son regard sur les faux-dieux de Nelvaan tout en posant sa question.

    Maraudeur : Des prisonniers des Jedi, et sensitifs. Je les ai libéré avant que le piège ne soit mit en place. Leur haine et leur désir de vengeance pourraient s'avérer utile et ils souhaitent se joindre à nous, en échange de deux Jedi...
    Chef maraudeur : Vraiment ? Qui donc ?
    Maraudeur : Par chance, nous en avons déjà un. Le pitoyable Togruta qui est là. L'autre...

    A ce moment, le twi'lek vert commandant les faux-dieux se démarque et déclare:

    Chef faux dieux: Une Twi'lek bleue, du nom de Kinsa Talik. C'est le maître de celui-là.

    Il montre Zokuron, mais soudain, un éclair fuse et frappe le faux dieu, le renversant dans un cri de douleur. Les quelques autres faux dieux sursautent de surprise et de frayeur, avant de reculer d'un pas apeuré. Mais le chef des Sith ne les regarde même pas. Il se déplace vers sa victime d'un pas rapide, ne laissant pas le temps au twil'ek vert de se ressaisir. Le Sith se poste devant lui, le dominant de toute sa stature, et déclare sur un ton menaçant:

    Chef maraudeur: Sache que tu n'es rien, petite larve. Et quand on est rien, on se tait ! Je te fais déjà l'honneur d'étudier ta demande, mais n'imagine pas pouvoir traiter avec moi en égal.

    Le Sith tourne les talons, retournant auprès de son subalterne, et laisse un twi'lek sonné et intimidé derrière lui. Toutefois, à mi-chemin, il pivote de moitié et annonce à l'étourdi:

    Chef maraudeur: Nous n'avons pas prévu de faire de prisonniers à l'issue de cette opération. Vous pouvez prendre le togruta pour vous amuser avec, mais si l'un des miens tue l'autre, je ne l'en blâmerai pas.

    Zokuron frissonne en entendant les paroles du sombre personnage. Jusqu'ici, il n'a jamais connu la torture, et même le simple mot de "torture" lui est étranger. Mais, de la manière dont s'est passée sa capture, il déduit qu'il va bientôt connaître davantage de douleur.

    Maraudeur:
    Que fait-on des deux autres ?
    Chef maraudeur: Mettez les en lieu sûr et faites les garder, j'ai une idée les concernant...

    Ce message a été modifié par Zokuron le dimanche 20 mai 2018 - 21:39

    dimanche 20 mai 2018 - 21:34 Modification Admin Permalien

  • Avatar galen-starkyler

    galen-starkyler

    17623 Crédits Modo

    Les murs vénérables et rocailleux du principal temple massassi sont silencieux et vides, entourés par le calme monotone de la jungle et l’isolement à cause du champ de force autour du périmètre. Un champ énergétique et invisible qui semble même faire un dôme qui englobe tout l’endroit académique, telle une cloche qui recouvre l’académie comme un vulgaire plat de résistance.
    Je suis posté sur un des niveaux extérieurs du temple et profite d’une vue panoramique propice à mon objectif ; accroupis sur mes jambes, le regard fixant l’étendue verte et semi-endormie de la jungle, je me sers de ma vue amplifiée par la Force pour observer d’éventuels mouvements d’intrus entre les grands végétaux et le signaler aux autres. Mon occupation actuelle me permet aussi de voir si je ne remarque pas par la même occasion quelque chose qui servirait de générateur à ce maudit champ de force ; en espérant que Zokuron ne s’est pas fait attrapé, je pourrais lui indiquer le problème et sa potentielle solution. Malheureusement, je ne vois rien pour l’instant.
    Je décide de cesser un moment ma Vue de Force pour laisser mon corps se reposer, remplaçant temporairement son usage par des jumelles de précision pour poursuivre mon but. Mon comlink sonne aussitôt et c’est la voix de Kinsa que j’entends quand je décroche l’appel.

    Kinsa (comlink) : - Galen, tu en es où de ton côté ?
    Moi : - Aucun signe ou mouvement pour l’instant. J’ai beau fouiller des yeux à travers ces bois, je ne vois pas rien qui ressemble à un générateur de champ, un togruta ou des intrus. Et encore je n’ai fait qu’un côté pour l’instant.
    Kinsa (comlink) : - Heu… Rappelle-moi ce que tu fais exactement.
    Moi : - Je surveille l’Académie depuis ses hauteurs, en usant de mon entraînement à la vue de Force.
    Kinsa (comlink) : - D’accord, c’est parfait. De mon côté, je continue de coordonner les autres chevaliers dans la surveillance à terre de l’académie. Je reste en contact permanent avec eux à part toi. Préviens-moi si tu remarques quelque chose dans la jungle, que je puisse avoir une idée de comment gérer.
    Moi : - Pas de souci Kinsa. Le sniper Jedi Galen Arek informera tout mouvement suspect autour de l’Académie. Je reprends contact dès que j’ai quelque chose en vue.
    Kinsa (comlink) : - Merci Galen. Et euh… ça existe un sniper chez les Jedi ?
    Moi, amusé : - Du moment que tu peux amplifier ta vue et guider une arme longue portée avec la Force, on peut appeler ça un sniper Jedi.

    Je raccroche l’appel naturellement et je reprends mes jumelles pour surveiller les alentours depuis mon niveau, le cinquième en partant du sol. Je ne lâche de vue la jungle même si en même temps je fais le tour du temple pour observer d’où pourrait arriver l’ennemi. Évidemment, il fait nuit et le ciel est bleu marine avec toutes ces étoiles et puis les autres lunes qui renvoient la clarté de l’astre.
    Je reste concentré et j’alterne entre ma paire de jumelles et l’usage de la Vue de Force ; ma maîtrise de cette capacité est utile à mes camarades et elle peut nous apporter un bonus stratégique dans notre défense du site académique. Il n’est plus question de refaire les mêmes erreurs que lors de l’attaque nocturne par Law Rittaf et sa clique. Grâce à ma vue amplifiée, et entretemps quelques instants de « méditation mobile » pendant ma ronde, je peux surveiller toute une zone de vingt mètres de rayon autour du site. Assez pour voir et prévenir.

    Et alors que je décide de commencer ma deuxième ronde, je suis à nouveau à me servir de mes jumelles de précision pour observer entre les arbres et je distingue soudain des mouvements dans la région occidentale de la jungle. Puis, en zoomant, je distingue des ombres. Et mon instinct de Jedi me signale que ça n’a rien d’amical. Au vu de la démarche et de la position, pas très nette depuis où je suis mais assez visible avec mes jumelles, je comprends aussitôt qu’on a affaire à des éclaireurs. Ou bien de premiers assassins. Je lâche mon instrument qui pend à mon cou puis sort mon comlink.

    Moi : - Sniper Jedi à Base Académie. Kinsa, tu me reçois.
    Kinsa (comlink) : - Je te reçois Galen. Du nouveau ?
    Moi : - Il y a du mouvement dans une partie ouest de la jungle. (Je me sers à nouveau des jumelles.) Je repère quatre ombres à la démarche suspecte et à l’aura menaçante. Ils seront à portée de l’orée dans un moment. Il faut s’attendre à une première tentative.
    Kinsa (comlink) : - Merci pour l’info Galen. Je vais prévenir ceux qui sont dans ce secteur, pour qu’ils puissent contenir la menace. Continue de guetter d’où tu es et préviens-moi si il y a à nouveau du danger.
    Moi : - Entendu. Je reprends ma ronde et surveillance… Attends une minute !

    Je porte cette fois mes jumelles vers ma gauche et j’entraperçois de nouvelles ombres qui s’avancent dans une même démarche et intention. Trois ombres suspectes. Je reprends ma conversation.

    Moi : - Kinsa, mouvement similaire. À dix heures, partie est.
    Kinsa (comlink) : - Ok, je vois où c’est. Je vais voir si certains peuvent s’y rendre pour opérer.
    Moi : - Je peux tenter de les retarder. De ma position, il leur est difficile de sentir ma présence à moins d’avoir un usage de la Force. Je vais vois ce que je peux faire.
    Kinsa (comlink) : - Et comment tu comptes t’y prendre, vu que tu es en hauteur sur le temple ?
    Moi : - T’inquiètes. J’ai anticipé sur ce coup.

    Je dépose à côte de moi mon holoprojecteur portatif, relié à mon comlink, et je mets notre conversation en liaison holographique. Ainsi, la jeune chevalière twi’lek mando peut me voir sortir d’une housse un instrument long et métallique pourvu d’une crosse, d’une gâchette et d’un viseur. Elle a due reconnaître sans souci qu’il s’agit d’une arme longue portée : un fusil-sniper DC-15x.

    Kinsa (holo) : - Prévoyant et ingénieux. Tu m’étonnes sur ce point Galen.
    Moi : - Je me surprends moi-même. Et puis, au vu de la situation, c’était une idée « lumineuse ».
    Kinsa (holo) : - Sauf que je te rappelle qu'il y a un champ de force qui nous bloque.
    Moi : - J'attends qu'ils entrent alors.

    Je me place ensuite en posture de tireur, un genou à terre et l’autre jambe pliée, pour commencer à braquer mon fusil-sniper vers les trois ombres en mouvement. L’œil droit dans le viseur du canon, je me concentre sur ma cible et demande à la Force de me venir en aide grâce à ma vue amplifiée. Je sens que ma vision s’améliore peu à peu et je vois distinctement mes adversaires avec une légère netteté. Ce ne sont pas de simples éclaireurs en voyant leur tenue et leurs armes : ils ont l’apparence de ceux qu’on qualifie de « maraudeurs ». Je vais me faire un plaisir de ralentir leur avancée. Ils commencent à arriver au niveau du champ et... ils arrivent à passer au travers.
    Inspirant lentement avant de la stopper, comme mon père me le conseillait, je garde mon sang-froid et je laisse la Force guider mon bras vers l’un des maraudeurs en mouvement. Une minute. Deux minutes. Je fixe mon objectif vers eux, conscient que je dois parvenir à en blesser au moins un.
    Et enfin, paré et sentant la Force me donner le signal, j’appuie sur la détente. Le tir, rendu presque muet grâce à un silencieux intégré, s’élance à une vitesse plus que folle et vient se loger pile dans l’épaule du second maraudeur en queue leu leu. Le maraudeur touché tombe à la renverse, blessé. Ses deux compères sont surpris et cherchent la source de cette attaque. Je suis conscient qu’ils peuvent se douter de ma position mais je reste calme. Je continue de me concentrer et m’occupe d’un autre. Sauf que mon second tir passe à ras du bras du premier maraudeur et ne lui laisse qu’une marque longue, avec une douleur de brûlure qui le fait grogner.
    Bon, au moins, les autres auront de la chance de mieux s’occuper d’eux.
    Et je décide de reprendre ma surveillance, armé de mon fusil-sniper au cas où.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le mercredi 23 mai 2018 - 20:09

    mercredi 23 mai 2018 - 20:02 Modification Admin Permalien

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    Kinsa-Talik

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    Galen venait de m'avertir de la présence d'ennemis à l'intérieur de l'Académie ; aussitôt, je quittai mon poste d'observation et fonçai à l'endroit indiqué, non sans avoir prévenu les autres Chevaliers de la situation. Arrivée au point où les inconnus avaient traversé le champ de force, je m'aperçus que je n'étais pas seule dans cette zone : de l'autre côté, six silhouettes avançaient vers moi, sans que je puisse les distinguer distinctement. Quelques secondes plus tard, je fus rejointe par Zadyssa, Galen et Orvi qui avaient l'air soucieux. Ensemble, nous attendîmes que les étrangers arrivent près du champ. Parmi eux, je reconnus Kavik et Menna, en plutôt mauvais état, tenus en respect par des individus dont l'habillement pouvait faire penser à des Sith à première vue mais qui était en réalité caractéristique des Maraudeurs du Côté Obscur, un groupe d'adepte du côté obscur qui restaient normalement dans leur coin. Qu'est-ce qui les avait motivés à venir à l'Académie ?

    Toutefois, tous ceux qui encadraient les padawans n'étaient pas des Maraudeurs. Il y avait aussi un mercenaire en armure, accompagné de quelqu'un que je pensais ne jamais revoir : un des faux dieux de Nelvaan, le Twi'lek, celui qui se faisait appeler le Grand Maak. Par sa position dans le groupe, je devinais qu'il était soumis aux Maraudeurs, mais sa présence combinée à l'absence de Zokuron aux côtés de Menna et Kavik m'inquiéta. Soit mon padawan ne s'était pas fait capturer, ce que je doutais car le connaissant, il serait resté jusqu'au bout pour défendre ses camarades, soit... J'avais un moindre lien d'empathie avec Zokuron qu'avec Zadyssa, mais lorsque je me concentrai je parvins à sentir la souffrance du jeune Togruta. Je me tendis. Il le torturaient.

    Chassant provisoirement ces pensées de ma tête, je m'avançai jusqu'à la limite du champ de force et clamai :

    Moi : Ceci constitue une attaque envers l'Académie Jedi. Déclinez vos identités et clarifiez vos intentions.
    Chef Maraudeur : Je suis Eylon, et nous venons pour ramener vos jeunes à la raison. La lumière n'existe pas, il n'y a que le côté obscur, et j'ai à coeur de le leur montrer.

    Eylon... Je n'avais jamais entendu ce nom. Il devait avoir la quarantaine, et était reconnaissable par une longue cicatrice qui lui barrait la joue gauche en passant par son oeil, dont il ne devait plus avoir l'usage. Je m'avançai d'un pas et assurai :

    Moi : Sachez que tous ici, padawans ou Chevaliers, ont des principes, et nous n'y dérogerons jamais.
    Eylon : Vous, sans doute. Kinsa Talik, protégée de Cera Ordo, Mandalorienne, mais si Jedi. J'ai entendu parler de vous, figurez-vous. Pour nous, vous êtes une menace.
    Moi : Ravie de l'apprendre. Vous voulez vérifier vous-même, peut-être ? Abaissez ce champ et venez vous battre. Tout ce que je vois là, c'est un lâche qui n'ose s'attaquer qu'à des padawans.
    Eylon : Je ne crois pas, non.

    Bon, il était plus intelligent que beaucoup d'adversaires que j'avais rencontré, il ne cédait pas à la provocation. La plupart du temps, leur ego prenait le dessus et je pouvais alors réduire l'équation de la situation à un simple combat.

    Eylon : Je vous propose un marché, Kinsa Talik.
    Moi : Je vous écoute.
    Eylon : Vous et Galen Arek contre les padawans. Un échange, juste. Sinon, je tue les deux gamins, ils sont trop âgés pour être réceptifs.
    Moi : Sans hésiter.

    J'avais répondu sans une once de doute. Hors du champ de force, j'avais plus de possibilités d'action, et je ne doutais pas pouvoir me libérer. Ainsi, je pourrais secourir Zokuron. Pendant un instant, je me demandai si je ne me surestimais pas, si je ne risquais pas tout simplement de me faire tuer, mais je chassai aussitôt cette pensée de mon esprit. J'aurais l'effet de surprise, sans compter sur les différentes fonctionnalités de mon beskargam. Et avec l'aide de Galen, nous pourrions facilement défaire ces arrogants Maraudeurs. Le Tythonien parut d'ailleurs comprendre mon intention et acquiesça à son tour d'un air contrit.

    Eylon, satisfait : J'adore l'altruisme des Jedi...
    Moi : Grand bien vous fasse. C'est une très bonne stratégie, vraiment, d'affaiblir l'Académie en la privant de deux de ses Chevaliers. Très fin.
    Eylon : Taisez-vous et avancez.

    Après avoir échangé un regard avec Galen, je fis quelques pas, et traversai le champ de force, qui fut brèvement désactivé pour nous laisser passer. Pourtant, je ne l'avais pas vu manipuler quoi que ce soit... Je compris que ce n'était pas lui qui l'avait fait, mais probablement un de ses compères. Ils étaient donc plus, ce qui n'était pas étonnant : on n'attaquait pas une Académie à quatre.

    Eylon : Posez vos armes à terre.

    Lentement, je fis mine de poser mon sabre à terre, puis soudain me relevai et me jetai sur celui qui tenait Kavik en respect. Quant à Galen, il opta pour une Poussée de Force localisée, qui libéra Menna.

    Moi, aux padawans : Restez à l'écart !

    Je me retournai et allumai mon sabre laser, juste à temps pour contrer la lame d'Eylon qui s'abattit violemment sur moi. Il ne portait pas de sabre laser, mais comme ses compagnons, une épée en cortosis, qui résistait donc à nos armes. Nous échangeâmes quelques passes qui me permirent d'évaluer son niveau. Il était doué, sa technique était bonne, mais il était trop sûr de lui. Et surtout, il ne s'attendait pas à ce que je combatte au corps-à-corps...

    Je profitai d'une fois où son épée était en bas pour lui asséner un bon coup de pied dans la figure, avant de pivoter et de tirer sur la jambe d'un autre Maraudeur. Instinctivement, je m'étais répartie les adversaires avec Galen : je prenais Eylon et son compère mercenaire, lui prenait le Grand Maak et le dernier Maraudeur. Dans la continuité du mouvement, je lançai un filin à partir de mon beskar'gam, filin qui s'enroula autour de l'humain. Je tirai un coup sec et lui fis faire connaissance avec le sol. Alors que je lui donnais un coup à la tête pour l'assommer, je bloquai l'épée d'Eylon. Puis, dans une technique de Trakata, je désactivai mon sabre avant de le réactiver et de heurter la base de son arme avec ma lame, la faisant s'échapper de sa main. Irrité, il tenta de l'attirer à lui par la Force mais je tâchai de dévier sa trajectoire, ce qui ne fit que l'énerver encore plus. Finalement, je me débarrassai de lui avec un coup de coude écrasant sur le crâne suivi d'une Poussée de Force de concert avec Menna qui l'envoya directement s'écraser contre le champ de force auquel il tenait tant ; pour finir, je lui tirai dessus en profitant qu'il soit sonné avec mon blaster en mode paralysant.

    En tournant la tête, je constatait que Galen avait lui aussi réussi à mettre hors d'état de nuire ses adversaires. Le Tythonien m'adressa un sourire et me lança :

    Galen : Alors, maintenant qu'on est dehors, qu'est-ce qu'on fait ?
    Moi : Toi et Kavik, recherchez le générateur de bouclier et détruisez-le. Moi, je vais aller libérer Zokuron avec Menna (je me tournai vers la jeune Cathar). Tu sais où il est ?
    Menna : Oui, Zokuron est à leur camp principal. Je me rappelle comment y aller.
    Moi : Tu te sens d'attaque ? Je ne compte pas me battre, nous serons discrètes pour le libérer, mais au cas où...
    Menna : Non, ça ira.
    Moi : Alors allons-y ! Que la Force soit avec vous, les garçons.

    dimanche 03 juin 2018 - 13:47 Modification Admin Permalien

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