Le Temple Jedi 6 (page 99)

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    galen-starkyler

    17628 Crédits

    Une nouvelle période de troubles, une nouvelle mission, une nouvelle embrouille qui pointait le bout de son nez.
    Ce briefing était une réunion où nous étions tous deux obligés de nous comporter comme les deux chevaliers Jedi que nous sommes. Mettre de côté ce qui s’était passé n’a toutefois pas empêché qu’une animosité demeure et que ma demande aurait cette réponse que je connaissais déjà. Le moment de répit et d’attente que j’ai enduré va laisser place à une occasion de continuer la lutte contre Sovereign, pour faire en sorte que la perte des deux grands maîtres Naberry ne soit pas vaine.

    Je pénètre à nouveau dans la corvette Raider par le sas piéton d’arrimage, traverse l’écoutille puis monte à bord tandis que le passage se referme derrière moi mais il reste accroché à la coque du croiseur. Le temps de passer au niveau supérieur et de me rendre dans le sens inverse du pont, je me rends dans mes quartiers personnels. Je récupère dans un coffre de bord un sac-à-dos tout-terrain vide et je commence à faire le tri dans ce que je compte emporter. En sachant que cette mission-enquête, sur ces fichus monstres hexapodes que sont les Shaax, sera déterminante et dangereuse avec le peu d’informations reçues, mieux vaut être prudent et prendre de quoi survivre pour un long moment.
    Je dispose mon matériel sur la couverture de mon lit double et observe chaque outil pour réfléchir à ce qui me semble le plus judicieux d’avoir : autant faire comme si tous les risques sont bons. Je pioche un à un mon comlink, ma balise de repérage, mon lance-grappin à air comprimé, mon respirateur Aquata A88 et mon holoprojecteur pour les accrocher à ma ceinture multifonction professionnelle. Au moins, je serais bien équipé. Je mets ensuite dans mon sac un boitier de piles de rechange, un assortiment d’outils de réparation avec des pièces de rechange, une couverture thermique, quelques stims de soin, une paire d’électromenottes (ça peut toujours servir pour immobiliser quelqu’un), un générateur d’impulsion et une batterie portable de secours pour mon sabre. En y pensant, je devrais prendre avec moi mes deux sabres jumeaux sur moi, puisque je peux toujours combattre avec deux armes. Je me dirige vers le premier tiroir du bureau de chambre et je saisis les deux manches identiques pour les sortir. Mon regard plane aussitôt sur les deux autres sabres rangés : celui de mon mystérieux ascendant et celui de la blonde cinnagarienne.

    Je pioche doucement ma main vers ce dernier et l’extirpe en le regardant. C’est un beau sabre de modèle standard qui a été fabriqué dans de l’électrum et du phrik chromé ; l’esthétique de l’ensemble propose un manche façon Senya Tirall avec un pommeau plat pas plus épais de deux pièces de crédit en laiton, avec une petite grille de ventilation au milieu. Quant à l’émetteur, c’est une pièce façonnée sur le modèle esthétique du vieux Rahm Kota malgré sa texture chromée. Je sens même dans la chambre énergétique qu’il y a un cristal Nexor qui semble parfaitement taillé, ce qui m’intrigue davantage sur la volonté de la jeune fille à imiter les Jedi qu’elle chasse. Et puis elle a même placé dans l’émetteur un système pour la garde rapprochée haut-de-gamme. Dire que cette arme a été confectionnée par une chasseresse de Forceux...

    Je sors de mes pensées et accroche ce sabre à ma ceinture. Je rengaine mon sabre-laser principal à son emplacement prévu et met le second dans mon sac. Je me garde un moment pour penser à ma tenue actuelle et je décide de remplacer ma veste militaire bleue par une version plus adaptée qui est un manteau sans-manche de duelliste en synthécuir bleu.
    Je quitte ma chambre en laissant le sac et me rend dans le niveau intermédiaire, pour atteindre la salle commune et récupérer quelques provisions alimentaires mises de côté dans un grand placard. Je pioche dedans au moins de quoi tenir une semaine en liquide et en nourriture sèche.
    Mon sac est enfin prêt, je serais prêt pour le départ d’ici demain matin. Il ne me reste plus qu’à prévenir les autres co-habitants de cette corvette. Je parcoure les corridors et couloirs, cherchant dans la Force les deux sensitifs et je les trouve aisément dans la salle d’entraînement. Ilan et Reyn font une partie de hutt-ball avec une grande balle de mousse synthétique en se servant de leurs aptitudes et sens dans la Force : saut et salto, course, traction et poussée. Et comme il n’y a personne pour faire l’arbitre – R1 qui continue de coordonner l’ensemble des droïdes de maintenance du vaisseau – ils en profitent pour cumuler des points malgré les nombreuses fautes que je relève. En plus, le chiot akk participe aussi avec beaucoup d’endurance.

    Moi, les interpellant : - Temps mort les joueurs ! Vous faites n’importe quoi avec le hutt-ball.
    Ilan, réceptionnant la balle : - On ne fait pas vraiment du hutt-ball, on s’entraîne à développer nos aptitudes en faisant une fausse partie. Pour l’instant, c’est ta sœur qui marque le plus de points.
    Reyn (télépathie) : - Je maîtrise un peu mieux mon corps que lui, parce que j’ai un bon maître.
    Moi : - Non mais dis donc, jeune fille. Ce n’est pas parce que tu as Aynor en maître que tu as t’en vanter.
    Ilan : - T’inquiète, je suis content de t’avoir comme maître. Avec ce que tu m’as appris dernièrement, je commence à mieux comprendre ce qu’est la Force et à suivre les mêmes exercices que les autres.
    Moi : - Tu t’entraînes avec d’autres ? Je vois que tu es parvenu à t’intégrer.
    Ilan : - Disons que je me contente de suivre de long Zadyssa, Lysandre et les autres. Faire ami-ami est encore un peu difficile pour moi. Alors je profite aussi que ta sœur soit là pour continuer.
    Reyn, scrutant mes provisions sous le bras (télépathie) : - Dis grand frère… Qu’est-ce que tu fais avec ce paquetage ?
    Moi : - C’est justement ce que je comptais vous annoncer : une nouvelle mission m’attend.
    Ilan, attristé : - Tu repars déjà ? Mince. Je comptais te demander de me former un peu plus. Et sinon, je peux venir avec toi cette fois, vu que la précédente c’était risqué.
    Moi :- Je suis désolé Ilan mais là c’est trop important. C’est une mission collective à la demande express de la grosse tête de la Rébellion et j’en fais parti. Je suis venu vous dire que je serais absent pendant quelques temps et que je ne reviendrais peut-être pas avant un moment. Alors je ne compte pas prendre de risques. Reyn, tu diras à Aynor que je lui laisse Ilan pendant la mission et qu’elle l’aide à poursuivre sa formation. Ilan, tu devras te familiariser avec les pouvoirs basiques de padawan et approfondir le Shii-Cho. À mon retour, je prendrais le temps de t’enseigner une nouvelle forme de combat qui t’inspire.
    Reyn (télépathie) : - Je prie la Force pour que tu t’en sortes.
    Moi : - Ça me fait plaisir Reyn, merci.

    Je les laisse ensuite dans la salle, à reprendre leur séance sportive, et je me rends directement au fin fond du niveau intermédiaire de la poupe. Bien avant la partie des hautes machineries où se situent les propulseurs, un espace de détention collectif à été disposé pour enfermer quelques techniciens qui auraient commis des fautes graves ou des crises de révolte ; la cellule est assez grande pour accueillir une vingtaine de personnes, avec ces murs solides et métalliques épais dont la seule entrée est un champ d’énergie translucide bleuté. Je tape le code du verrou après avoir glissé la data-carte de sécurité et franchit le seuil une fois le champ ouvert dans un intervalle de cinq secondes.
    Fanny est assise sur le bord d’un lit simple à sommier imbriqué contre le mur, avec entre ses mains un data-livre à couverture en plastacier et un stylet pour écrire. En allant récupérer ses affaires dans son yacht, elle tenait à prendre ce livre pour commencer à écrire un journal de bord en reprenant sa vie depuis le début. L’astromech C2-B5 est avec elle, occupé à rouler de part en part pour s’occuper les circuits. Je m’approche de la jeune blonde qui marmonne pendant qu’elle trace les lettres sur la surface interactive de l’objet.

    Fanny, concentrée sur son data-livre : - Il y a eu aussi ce jour-là où mère m’a ordonné de mettre cette horrible robe de soirée qui lui appartenait enfant… Ah, c’était gênant et ça me démangeait…
    Moi : - Je vous dérange peut-être ?
    Fanny, relevant la tête : - Ah, Galen. Vous êtes là, désolé.

    Elle tapote du stylet pour sauvegarder son écriture et dépose le livre sur le matelas, avant de se redresser pour se tenir droite et face à moi. La voir à nouveau en face de moi dans sa tenue de chasseresse ne me rappelle que trop cette période de notre course-poursuite.

    Fanny : - Alors, quoi de neuf ?
    Moi : - Je repars pour une nouvelle mission. Dont je vous épargne le moins de détails.
    Fanny : - Sur une échelle de dangerosité galactique, 10 étant le degré le plus fort, combien ?
    Moi : - Sept et demi, presque huit.
    Fanny : - Donc ça implique un temps relativement long et un danger non négligeant qui vous oblige à survivre le plus longtemps possible. Du moment que vous ne croisez pas sur votre route ces bêtes abominables cracheuses d’acide, qui ont un appétit pour les sensitifs à la Force… euh, comment ça s’appelle déjà…
    Moi : - Des Shaax.
    Fanny : - Voilà, c’est ça. Les shaax, dont je vous avoue avoir une horreur totale. Il faut vraiment être ignoble ou mal intentionné pour utiliser ces créatures ou les laisser s’aventurer dans la nature. Une fois j’ai essayé de tirer dessus pour voir ce que donnait leur carapace, mon tir ne lui a rien fait. Et je n’ai pas osé tester avec mon propre sabre, de peur qu’il me confonde avec un Jedi… sans vouloir vous viser.
    Moi : - Cette mission qui m’attend est en quelque sorte capitale. Donc vous allez devoir rester ici pendant un long moment, comme la dernière fois. Vous tiendrez le coup ?
    Fanny, avec un air prétentieux mais théâtralisé : - Bah, avec la tonne de nouvelles que je vais écrire, je serais fortement occupée et distraite. Et puis j’aurais toujours de quoi me mettre quelque chose sous la dent.

    Elle dit ça parce que je lui ai laissé quelques sandwiches et boissons rafraîchissantes dans le coffre alimentaire que j’ai placé dans la cellule. Il y a de quoi tenir un mois entier mais elle me disait qu’elle n’irait pas jusqu’à manger pour un mois et se contenter de faire uniquement des pauses midi. Au moins, je sais que je peux partir sans me soucier de ce qui va arriver. Toutefois… je me demande si…

    Fanny : - J’en profite Galen pour vous dire…

    Je reviens immédiatement à la réalité, relâchant le sabre-laser suspendu contre ma cuisse droite. Elle le voit et reconnaît immédiatement que c’est le sien.

    Fanny : - Quand vous reviendrez… et que vous aurez la possibilité de… (elle soupire.) Je me disais que je pourrais demander un petit sursis à ce consensus à votre Conseil Jedi pour pouvoir vous accompagner lors de vos prochaines missions. Je veux dire… même si nous sommes en guerre et que je reste officiellement une chasseresse de Forceux… J’ai une dette envers vous. Et je m’en voudrais de ne pas pouvoir la payer.

    Je ne sais pas quoi lui répondre ni lui rétorquer, voire lui dire tout simplement. Les faits que nous sommes en guerre et que nous sommes encore opposés sur le plan politique et stratégique ne me donnent pas la possibilité de lui donner un avis aussi favorable à sa requête. Moi qui me disais que cette nouvelle mission serait cette « occasion » dont elle parle… il me faudra y réfléchir le moment venu. Et demander conseil auprès des maîtres pour savoir si elle a droit de m’accompagner. Pour le moment, je crois qu’il vaut mieux ne rien dire et reprendre cette discussion dès que possible.
    Je décide tout de même de détacher son sabre-laser de ma ceinture et le lui tend…

    Moi, sérieux et prévenant : - Je vous le rends. À condition que vous n’en abusiez pas. C’est un risque que je prends… en vous le rendant. Et j’espère que vous comprenez ce que ça implique.

    Elle hésite à le prendre, me fixant en méditant sur cet échange de confiance puis elle saisit le manche délicatement pour le récupérer. Elle le maintient comme il faut, en garde médiane, et frôle le bouton d’activation pour déployer la lame verte émeraude de trente-deux pouces. Elle observe la lame vrombir avec un regard empli de nostalgie et de mélancolie.

    Fanny : - Je me rappelle que, lorsqu’il m’était venu l’idée de me fabriquer un sabre-laser, je souhaitais au fond de moi imiter les gardiens de votre Ordre. Je me disais que manier un vrai sabre-laser m’aiderait à me sentir comme une vraie défenseure. Et à présent, je me rends compte que j’aurais pu utiliser ce sabre pour protéger et non capturer et tuer. Que je ne mérite pas de me servir d’une arme aussi noble.

    Elle éteint le sabre puis elle me le rend aussitôt. Et je le récupère en devinant qu’elle veut continuer à rester désarmée au cours de sa condition. Son camarade astromech ne comprend pas tant sa décision et grommelle un soupir avant de poursuivre ses va-et-vient dans la cellule.

    Fanny : - Je pense que le mieux serait de vous le laisser. Autant respecter les règles de votre Conseil au lieu de les enfreindre, pour que je puisse mériter une seconde chance.
    Moi : - Je n’vous le fais pas dire. (Je me retourne vers la sortie) Bien, je vous laisse. Je dois y aller.

    Je retape le code sur le petit panneau à ma droite et le champ s’ouvre le temps que je passe. Une fois refermé après cinq secondes, je retire la datacarte de son support, adresse un dernier salut à la jeune fille et je prends le chemin vers ma chambre, de manière à passer une bonne nuit de sommeil pour être en forme lors du départ. En chemin, je repense à ce que j’ai fais dans la cellule et je me dis que j’aurais au moins essayé, même si j’ai remplacé sa batterie de sabre par une vieille version hors d’usage qui l’empêchera de l’utiliser au-delà de deux minutes. Si elle avait choisi de le garder, le temps qu’elle s’en rende compte, elle n’aurait plus de quoi faire jaillir de nouveau sa lame émeraude.
    Une précaution comme une autre, histoire de garder une longueur d’avance.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le lundi 02 décembre 2019 - 07:09
    Ce message a été modifié par galen-starkyler le mardi 07 avril 2020 - 15:13

    mercredi 27 novembre 2019 - 19:01 Modification Admin Permalien

  • Avatar Ordo

    Ordo

    20524 Crédits Modo

    Oséon

    Sous l'épais feuillage des arbres tropicaux, au milieu des fougères et des lianes, se trouvait la Flèche Rebelle. Dans cet environnement à la végétation dense, l'YT était parfaitement camouflé. Non loin de là, une cascade déferlait sur l'entrée d'une grotte, formant un rideau d'eau sous lequel passèrent Maître Gin et un de ses acolyte. Ils traversèrent la rivière jusqu'au vaisseau caché. Le Jedi demanda à son ami de rester dehors et de surveiller les environs. La vraie raison, c'était qu'il ne voulait pas que le Wookie soit présent lorsqu'il irait s'enquérir de l'état de son ancien disciple. 

    Cera Ordo avait reçu un nouveau choc et était redevenu très instable. Les pertes successives de ses anciens mentors l'avaient rendu plus sombre que jamais. Dans ces conditions, seule une poignée de personnes avaient la capacité de parlementer avec lui sans risquer un coup de sabre pourfendeur ou une préhension de Force mortelle. Même Aynor ne pouvait plus le raisonner et avec la perte des Naberry, cela réduisait encore ce nombre. Yota faisait partie de ceux qui avait toujours ce pouvoir, néanmoins, avant de pénétrer dans le vaisseau, il s'était préparé à toutes les éventualités.

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    La rampe se referme devant la mine inquiète de Cheza, puis son frère d'arme de toujours prends une profonde respiration et avance dans la soute. Il arrive dans le salon où la décoration est des plus sobre. Des armes et un crâne de mythosaure comme seuls ornements, "des trucs de mandaloriens" songe le Jedi. Et même pas une bouteille de brandy dans le minibar. Yota soupire quand il aperçoit la cellule de régénération. Celle-ci a totalement remplacé la cabine du capitaine. Même pas une chambre décente. Depuis vingt ans, quand il n'est pas sur le terrain, celui qui était Cenovii passe la majeure partie de son existence là dedans. Cela fait resurgir en Yota des réminiscences du passé. Quand il avait appris que son padawan avait sombré, la tristesse l'avait atteint comme rarement dans sa vie. C'est cette même tristesse qu'il ressent maintenant pour celui qui devait être le meilleur combattant de l'Ordre. Un Jedi déchu, perdu... Quelque part, son Maître avait failli à sa tâche et s'il se retrouve dans cette situation, c'est aussi de son ressort. Il se dit qu'il peut bien rattraper un peu le temps perdu en l'aidant aujourd'hui.

    Il attends quelques instants avant que la cellule ne s'ouvre enfin dans des jets de vapeurs intempestifs. Cera en sort d'un pas assuré, à demi nu, le visage fermé, et attrape sa bure. Yota découvre les blessures de guerre et les conséquences directes de l'attaque suicide que le Mandalorien avait mené contre Baaaaaaal lors de la dernière attaque du Temple. Il n'est plus qu'à moitié humain, tant physiquement que psychiquement. En prouve son attitude désinvolte lorsque leurs regards se croisent.


    Cera - ...Qu'est-ce que vous faites là?

    Yota - Tu te fiches de moi? T'as complètement perdu les pédales tout à l'heure !

    Cera - C'est passé... Je me moque de ce qui peut arriver aux Jedi.

    Yota - C'est c'là oui... Tu as regardé l'holonet ou il n'y a rien du tout dans ton œuf ?


    Regard noir. Apparemment il ne souhaite pas épiloguer. Après avoir enfilé sa bure, il se dirige vers un établi et s'assoit devant une sphère droïde qui sort d'un compartiment. Les bras télescopiques de la sphère sortent de son corps et commencent à opérer sur le thorax de Cera, rafistolant les quelques séquelles d'un système respiratoire qui n'ont pas pu être complètement régénérées par l'atmosphère de la cellule. Le droïde commence par ouvrir la poitrine de son patient et remonte le long de sa trachée sans que Ceno ne bronche d'un poil. De son côté le Jedi fait la grimace en assistant à cette opération.


    Yota - Haem... ça doit être douloureux.

    Cera - On s'y fait...


    Quelques minutes s'écoulent sans qu'aucun des deux n'esquisse un mot. Yota hésite. Si Cera ne veut pas parler de son trouble, il ne peut guère l'y forcer. Pourtant, il sait qu'il en aurait bien besoin. La sphère droïde finit son office et referme la peau synthétique sur la poitrine et la gorge du cyborg. Celui-ci se lève et se dirige vers une armoire.


    Cera en passant devant Yota - Je sais à quoi m'en tenir. Je n'ai pas besoin d'aide, si c'est ce que vous pensez.

    Yota - Les ondes meurtrières qui émanent de toi et le fait que tu n'ais pas sécurisé le Spire me font penser le contraire.


    Avec des gestes étudiés, le Mando met sa combinaison corporelle et s'équipe de ses pièces d'armure, dans le même temps, un autre droïde sphère l'assiste en s'occupant de ses nombreuses greffes qui se mêlent à son beskar'gam.


    Cera froidement - Vous n'êtes pas mon ennemi. Mais vous n'êtes pas non plus le bienvenu. Je dois partir. Vous feriez mieux de gérer votre petite résistance ici et ne pas vous occuper de moi.

    Yota - Pardon? Non mais j'hallucine là! Tu demandes des informations, tu viens chez moi, tu pètes les plombs, tu détruits du matériel hors de prix et tu m'envoies sur les roses ?! T'as pas l'impression d'abuser un peu ?!

    Cera - Vous m'avez fourni ce dont j'avais besoin. Pour le reste, je vous l'ai dit, je n'ai pas besoin d'aide.

    Yota - Et tu l'enfiles comment ton barda sans tes droïdes, hmm?


    Un point pour le Jedi barbu. Mais cela ne fait pas sourire Cera. Son esprit semble obtu et impénétrable là où il avait relâché une foule d'émotion à la perception de la mort de Kaarde. Est-ce là un effet de sa cellule? Ou est-il juste une vraie tête de bantha? Il enfile son dernier gantelet avant de remettre son casque sans même un dernier regard pour Yota. Puis il se tourne vers lui.


    Cera - Vous attendez des remerciements? Merci... Voilà, ça vous va?

    Yota - Tu n'es qu'un ingrat ! Je me suis toujours occupé de toi quand...

    Cera - VOUS n'étiez JAMAIS là pour moi !!!


    Nouvelle onde obscure. Il n'est plus que haine et colère. Yota ressent que cela est tourné contre lui. Cera cherche un bouc émissaire. Quelqu'un sur qui passer ses nerfs. Cela devient dangereux. Mais le Jedi ne peut pas laisser passer ça. Il devient plus sérieux.


    Yota - Tu vas me parler sur un autre ton.

    Cera - Je ne suis plus le jeunot que vous avez formé à la va vite quand vous étiez à l'Académie, Kaarde et Padmee se sont bien mieux occupé de ma formation que vous ! Qu'est-ce que vous cherchez? Des crédits?? 


    Il s'empare d'un databloc et le lance sur Yota. Celui-ci ne réagit pas et laisse tomber le bloc au sol, tentant tant bien que mal de réprimer sa propre colère. Jamais il n'aurait pensé que son ancien padawan n'ait plus le moindre respect pour lui.


    Cera - Prenez-les! Réparez les dégâts que j'ai causé et laissez-moi régler son compte aux pourris qui ont mis la galaxie en péril !


    Il fait voler sa cape par dessus son armure rouge et noire, animé d'une volonté incroyable d'en découdre, le besoin de se venger, l'envie de tuer. Yota se calme. Cependant, au fond de lui, il est rempli de désespoir, il ne croit plus en celui qu'il aimait jadis comme son propre frère. Il prends le databloc et se redresse.


    Yota - Ces crédits, j'en ferai sûrement meilleur usage que vous avec ma "petite résistance". Tout ne se résume pas à tuer tout ce qui bouge. Le Général Gunnar et toi, avec l'appui de ces monstres que sont Dark Spencer et l'Empereur Horn, vous avez semé la mort autant que Sovereign. 

    Cera - Comment osez-vous me comparer à...

    Yota - Je m'en vais maintenant.


    Il se retourne avant de définitivement faire vriller Ordo et déclencher un combat. Il attends quelques secondes, sentant une âme tiraillée par le désir de l'éliminer. Mais Ceno ne tuerait pas quelqu'un par derrière. C'est déjà ça... Même s'il est perdu à tout jamais. Yota vient seulement de s'en rendre compte, avec douleur. Avant de quitter le Rebel Spire, il se tourne une dernière fois.


    Yota - Tu m'as peut-être sauvé sur Scarif, mais tu es tombé plus bas que je ne l'aurais cru. Ne reparaît plus jamais devant moi.


    Il quitte le vaisseau animé d'une profonde tristesse. Lorsqu'il arrive dehors, il ne dit rien à Cheza et fonce vers sa base, le wookie lui emboîte le pas, il n'avait encore jamais vu Yota dans cet état. A l'intérieur de l'appareil, Cera est à deux doigts de tout ravager, il grogne et frappe contre les parois. Son inquiétude pour Keller, dont il n'a pas eu de nouvelle, ne fait que renforcer son déséquilibre. Ni les jumeaux, ni Kinsa ne sont là pour le contenir. Il ne sait plus quoi faire pour décharger toutes ces émotions qui se fracassent en lui. Il ne sait même plus ce qu'il doit faire une fois qu'il aura atteint sa destination. Le côté obscur de la Force lui intime l'ordre de tuer quiconque le contrarierait encore avec toute l'étendue de sa puissance, toutefois il ne peut se déplacer avec de telles intentions et de telles ondes négatives qui attireraient les Shaax et dévoileraient sa position à l'ennemi. C'est alors qu'il reçoit un message inattendu qui va lui remettre la tête sur les épaules.


    "Rejoins-moi sur Corellia.

    Je sais comment faire tomber Sovereign.

    Cuun ven’nari an kebise meg enteyo.

    Ke ruusaana ne."


    Cera - Solo...


    Comment a-elle obtenu sa fréquence ? Il s'en moque. La teneur du message focalise sa concentration. Ses informations sont peut-être en corrélation avec celles de Yota. Et puis, il a beaucoup de question à poser à l'ex Leader de la Guilde au sujet de la mort de Kaarde. Il active les systèmes du Rebel Spire et s'apprête à décoller. Quand il quitte le système d'Oséon, Yota ressent la disparition de l'aura de Ceno, et prie la Force pour son salut.

    Ce message a été modifié par Ordo le lundi 02 décembre 2019 - 06:14

    lundi 02 décembre 2019 - 03:17 Modification Admin Permalien

  • Avatar Zadyssa

    Zadyssa

    8745 Crédits

    Lorsque Kinsa m’apprit qu’elle repartait en mission et qu’elle ne pouvait évidemment pas m’emmener, une part de moi en fut très déçue. Je ne prétendais bien sûr pas que j’avais le niveau requis pour cela, je n’étais à vrai dire qu’une simple padawan, une débutante parmi tant d’autres, mais… Qu’est-ce que j’aurais aimé pouvoir l’accompagner et me rendre utile, au moins une fois ! J’avais en effet passé la majeure partie de ma vie à dépendre des autres et à compter sur eux plus que sur moi pour me protéger. Même quand j’étais seule, ce n’étaient pas mes capacités qui m’avaient permis de survivre, seulement la fuite. Je n’avais fait que fuir le danger, encore et encore, jusqu’à être finalement sauvée à plusieurs reprises. En arrivant chez les Jedi, je pensais pouvoir changer cela mais force était de constater que j’étais encore protégée. Normal puisque j’étais toujours padawan, je ne pouvais pas apprendre du jour au lendemain à me défendre par moi-même. 

    Quoi qu’il en soit, j’étais déçue et Kinsa parut s’en rendre compte. Elle n’y pouvait cependant rien et me promit qu’elle reviendrait. Elle avait intérêt, en tout cas, je n’étais pas prête à perdre un nouveau maître. Et surtout pas elle. J’avais en effet appris à l’apprécier et à avoir confiance en elle. Une confiance que j’avais même peu expérimentée depuis des années, et je tenais donc à la préserver. 

    Le soir venu, après m’être entraînée, j’allai me coucher en espérant ne pas être la cible de cauchemars. Je détestais les cauchemars, eux qui me pourrissaient la vie depuis tellement de temps que je ne me rappelais pas d’une période de nuits sans ces derniers. Je m’endormis en me demandant quelle pouvait bien être la raison d’une énième mission et ce qu’il allait s’y passer. 

    Un bruit de fond continu semblable à une stridulation résonnait dans mes oreilles, interminablement. On aurait dit des cris datant de vieux enregistrements, et les images avaient également cette allure. Mais plus que cela, une ambiance lugubre s’en dégageait. A chaque fois que mes yeux se posaient sur l’une d’entre elles, l’image était aussitôt oubliée et il n’en restait que des vagues impressions : la peur et la mort en tête. J’étais incapable de savoir quelle en était la cause ni même qui était concerné par cela ; quant à connaître les implications de ces impressions, il fallait encore moins rêver. Bref, je ne savais rien, je n’étais qu’une éponge, une réceptrice. 

    Le bruit perdura longtemps tandis que les images se succédaient jusqu’à ce que, soudainement, tout se fixe sur quelque chose en particulier. Je reconnus rapidement cette chose : mon maître, Kinsa. Mon attention se focalisa sur son visage mais je ne parvenais pas à analyser convenablement les choses et je ne pus qu’en déduire qu’elle se battait et que la situation ne semblait pas tourner à son avantage. Il y avait également d’autres personnes, des silhouettes floues qui dansaient comme des flammes à l’arrière ; c’était une danse acrobatique, meurtrière. 


    Je me réveillai en sursaut, le souffle court et le visage plein de sueur. Du rêve que je venais de faire, il ne me restait que des impressions et des souvenirs flous. Toutefois, l’un d’eux surpassa les autres : le sentiment du danger. Il allait se passer quelque chose, quelque chose que je n’allais vraisemblablement pas aimer. Mon cœur battait à toute allure comme pour accentuer cette urgence. En substance, j’avais un très mauvais pressentiment et je n’étais pas assez lucide pour savoir quoi et qui il concernait. Je me souvenais avoir vu Kinsa, comme dans la vison que j’avais eue avant de la rencontrer, mais je ne savais pas dans quelles circonstances elle se battait. Tout cela pouvait très bien avoir lieu pendant la mission à venir, mais il pouvait aussi s’agir de quelque chose de passé voir d’un simple rêve, une simple manifestation de ma propre peur. 

    Je parvins tout d’abord à me persuader que rien n’allait se passer et que c’était juste un mauvais rêve mais, à peine après avoir fermé les yeux, le sentiment s’accrut : il était impossible de l’ignorer. De fil en aiguille et heure après heure, j’en vins à la conclusion que je devais faire quelque chose. Et si la mission allait mal tourner ? Je ne pouvais pas les laisser partir sans rien faire, je ne pouvais pas me résoudre à attendre patiemment que l’on vienne m’annoncer un malheur, ça non. Et je ne pouvais pas laisser Kinsa seule face au danger. Evidemment, je ne pouvais pas la protéger, je n’en avais pas les capacités, mais je ne pouvais pas juste attendre. J’avais danger perdu un maître ainsi et il était hors de question que cela se reproduise. 

    Aussi, je me refusai à parler de ça immédiatement à Kinsa. De une, elle devait se reposer, et de deux, je savais déjà comment la conversation allait se terminer : sur un « Ne t’inquiète pas, il ne va rien m’arriver, je te le promets. ». Depuis le temps, je connaissais la chanson par cœur. Et je savais surtout comment elle se finissait : souvent mal. J’étais donc résolue à éviter un malheur. Comment ? Je n’en avais aucune idée. A cet instant, je me rendis compte que ce à quoi je pensais était profondément irréaliste : je n’étais qu’une padawan, je ne savais pas me battre. Autrement dit, je ne pouvais rien faire. 

    Une nouvelle heure passa. Durant celle-ci, je trouvai enfin la réponse à mon problème : j’allai faire la plus grosse bêtise qu’une padawan puisse faire. Autrement dit, j’allai m’infiltrer en douce sur l’Arrow, le vaisseau de Kinsa et celui qu’ils allaient utiliser pour leur mission. Si je ne pouvais pas agir, je pouvais au moins être là et aider au mieux. Je savais que j’allais me faire engueuler de long en large et en travers, mais je devais venir. 

    Histoire d’éviter de me faire engueuler plus que de raison, je préparai soigneusement mon sac comme me l’avait appris Kinsa : des vivres, des objets utiles, des armes, des vêtements. Je dévalisai ma réserve de barres énergisantes, celles que l’on m’avait passées, et n’oubliai surtout pas mon sabre laser, vérifiant au passage qu’il était toujours fonctionnel. J’emportai des vêtements de civil, composés essentiellement de ceux de Kinsa, tout comme les tuniques Jedi. En fait, les seuls vêtements qui m’appartenaient réellement étaient ceux que je portais le jour où elle m’avait sauvée. 

    Une fois que je jugeai mon sac prêt, je sortis discrètement dans les couloirs. Il fallait que je fasse vite : les autres allaient bientôt se lever. Finalement, je parvins à l’Arrow sans embûche et pénétrai silencieusement à l’intérieur. Vide comme prévu, j’entrepris de trouver une cachette convenable, mémorisant au passage sa structure globale et l’emplacement des pièces. Il y avait un certain nombre de quartiers et d’espaces de rangement que je ne fouillai pas, sentant qu’ils étaient personnels et que je n’avais pas à le faire. Au terme de plusieurs minutes d’errance, j’avisai un conduit d’aération, hésitai, puis retirai la grille. J’avais trouvé ma cachette. Mon sac avec moi, je me hissai à l’intérieur puis suivis les chemins dudit conduit, évitant les endroits où il se resserrait et ceux qui s’approchaient des lieux de convivialité. Enfin, je restai sur place et n’eus plus qu’à attendre. Il fallait maintenant espérer que les autres n’allaient pas me repérer avant le départ. 

    jeudi 05 décembre 2019 - 18:32 Modification Admin Permalien

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    Kinsa-Talik

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    Le lendemain matin, toute la troupe embarqua à bord de l’Arrow. A l’aube, je m’étais affairée pour dissimuler mon armure sous des vêtements de civil afin d’avoir une protection tout en restant discrète. Eckmül et moi étions parmi les Jedi les plus chanceux : la majorité de nos affaires étant restées sur l’Arrow, nous avions pu les conserver. Heureusement, une troupe de Jedi s’était aventurée sur Yavin IV pour récupérer toutes sortes de matériel, notamment des vêtements et tout ce qui pouvait nous être utile. 

    Une fois toute l’équipe à l’intérieur du vaisseau, je m’installai dans le cockpit aux côtés d’Eckmül et rentrai les coordonnées d’Exocron dans l’ordinateur de bord. Quelques minutes plus tard, nous filions à travers l’hyperespace, et R8 me gratifia d’un enchaînement de bips enthousiastes. Je souris. Le petit droïde était toujours content de partir en mission, et même s’il ne m’appartenait pas à l’origine, j’avais fini par l’adopter à force d’habitude. 

    Le trajet durerait deux journées entières : inutile de les gâcher en fixant ces traînées d’étoiles. Je me rendis dans la salle commune, où m’attendaient les autres membres de l’équipe. Sans dire un mot, je me laissai tomber sur la banquette en face du plateau de jeu holo, juste à côté de Shina.

    Moi : J’ai toujours détesté les longs voyages.
    Shina : Je sais. Ça n’a pas beaucoup changé depuis tes treize ans.
    Orvi : Qui veut faire une partie de Dejarik ? 
    Moi : Pourquoi pas.

    Quinze minutes plus tard, le Kiffar se leva, dépité d’avoir perdu. 

    Orvi : C’est injuste. 

    Je lui donnai une petite bourrade amicale.

    Moi : La vie est injuste. Allez, tu auras peut-être ta revanche plus tard. En attendant, je vais voir ce qu’on peut espérer pour le déjeuner. 

    Je quittai la salle commune et traversai le vaisseau pour arriver à l’espace dédié au stockage, non loin des quartiers. Lorsque j’arrivai dans cette zone, je sentis immédiatement une présence… Une présence qui n’était pas censée être là. Fronçant les sourcils, je suivis mon instinct jusqu’à la baie aux circuits. Déserte, mais la présence de ma padawan était très forte. Je levai la tête, et laissai échapper un petit rire dénué d’amusement. Les circuits d’aération. Agacée, je croisai les bras, et appelai.

    Moi : Je sais que tu es là. Sors.

    Après quelques secondes d'hésitation, Zadyssa s’exécuta. La voyant atterrir juste en face de moi avec une expression coupable sur le visage, je soupirai.

    Kinsa : Zadyssa Yunixy. Qu'est-ce que tu fais là ?

    Elle n’avait pas l’air du tout rassurée. D’un autre côté, ma posture sévère ne l’invitait pas à l’être. J’étais sûre qu’elle avait une raison d’avoir embarqué clandestinement dans mon vaisseau, mais cela ne changeait rien au fait qu’elle avait consciemment désobéi à un ordre direct de ma part. Je ne pouvais m’empêcher d’être un peu déçue d’elle. J’attendais plus de discipline d’elle. 

    Zadyssa : Je... Je... Je suis venue aider.
    Moi : Je t'ai dit de rester sur le Tarentule II.
    Zadyssa : Oui, je sais. Mais je veux être utile, Kinsa, s'il-te-plait. Je sais que c'est une mission très dangereuse mais je suis là en le sachant.

    Elle me rappelait fatalement l’adolescente que j’avais été. La prudence n’avait jamais été mon fort, et une grande partie de mon apprentissage avait consisté à maîtriser cette tendance à foncer dans le tas sans penser aux conséquences. Mais la majorité de cet apprentissage ne s’était pas fait en temps de guerre. La conversation que j’avais eu avec Ange occupait toujours mon esprit. En temps normal, je n’aurais eu aucun problème à emmener Zadyssa en mission, mais l’urgence que j’avais pu sentir dans sa voix me donnait l’impression que quelque chose de grave allait se passer, et la dernière chose dont j’avais envie était d’avoir ma padawan prise dans la fusillade.

    Moi : Ce n'est pas parce que tu est consciente du danger que tu es prête à y faire face. Je ne veux pas te faire encourir plus de risques que nécessaire.
    Zadyssa : J'avoue que... je n'ai pas vraiment d'arguments pour contrer ça, parce que c'est vrai. Mais... Je ne peux pas rester à l'arrière, je ne peux pas, je ne peux pas encore. (en collant sa main contre son front, comme si des souvenirs douloureux remontaient). Je l'ai toujours été et je ne veux plus. Comment peut-on humainement rester en sécurité quand d'autres risquent leur vie pour nous protéger ? Ce n'est pas logique. On a forcément envie d'aider.

    Elle se reprit et se redressa :

    Zadyssa : Et je veux pouvoir aider si les choses tournent mal aussi. Je ne veux pas attendre au chaud qu'on m'annonce quelque chose que je ne vais pas aimer.

    Je réprimai un sourire. Pourquoi est-ce que Zadyssa devait autant me ressembler ? La seule différence entre nous était que j’avais quasiment toujours été en première ligne. Cette expérience m’avait enseigné des réflexes impossibles à avoir autrement. 

    Moi : Je comprends ce que tu ressens. Crois-moi, j'ai été une padawan aussi. Mais tu n'en sais pas assez pour pouvoir vraiment aider.
    Zadyssa : Alors apprends-moi ! Le voyage dure très exactement cinquante heures et vingt-six minutes et j'apprends vite. Alors apprends-moi ce qui peut me permettre de pouvoir vraiment aider.

    Je la regardai, hésitante. Elle me mettait dans une situation impossible… Je ne pouvais pas lui ordonner de rester à l’intérieur de l’Arrow, je doutais qu’elle obéirait. 

    Moi : Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
    Zadyssa : Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose non plus.
    Moi : Je sais.

    Il y eut un silence, pendant lequel je fixai ma padawan. Selon les standards de mon peuple, elle était adulte, et au cours de nos missions précédentes, elle ne m’avait pas donné de raison de douter d’elle. Incontestablement, Zadyssa était déjà quelqu’un de très capable, et elle avait réussi à survivre pendant des années dans une galaxie où tous les porteurs de la Force étaient en extrême danger. Peut-être était-ce le moment de lui faire confiance.

    Zadyssa : Alors c'est oui ?
    Moi : …C'est pas comme si j'avais le choix. On peut pas retourner au vaisseau.

    Je sentis une bonne dose de soulagement émaner d’elle. Un peu trop, même. Je fronçai les sourcils.

    Moi : Qu'est-ce que tu ne me dis pas?
    Zadyssa : Oh, euh... Rien. Rien d'important.
    Moi : Dis toujours.
    Zadyssa : Eh bien... Cette nuit... J'ai eu un mauvais pressentiment.
    Moi : C'est à dire ?
    Zadyssa : Hum, je sais pas vraiment s'il concerne ou non la mission, mais j'ai le sentiment que quelque chose que je ne vais pas aimer va se produire. Je crois que j'ai rêvé de ça, cette nuit.

    Je gardai un moment le silence. Il serait inconsidéré de ma part d’ignorer cela, surtout que ce pressentiment corroborait mes propres impressions. Mais cela ne m’apprenait rien. Et puis, que faire ? Nous n’allions pas faire marche arrière parce qu’il y avait des risques. Nous le savions depuis le début. Toutefois, je tentai d’être rassurante.

    Moi : On sera prudents, je te le promets.

    Zad acquiesça, en me regardant toutefois comme si je risquais de disparaître à tout moment. Je posai une main sur son épaule.

    Moi : Mais tu vas t'entraîner. Beaucoup.
    Zadyssa, avec un regard déterminé : Je suis prête.
    Moi : Et il y aura des règles. Tu m'obéis même si ça ne te plaît pas. Je te dis de courir, tu cours. Je te dis de te cacher, tu te caches. Tu ne fais rien sans mon autorisation. Compris ?
    Zadyssa : Compris.
    Moi : Parfait. Maintenant, on va voir le reste de l’équipe. 

    Les autres réagirent à peu près comme je l’avais imaginé. Eckmül eut un petit sourire amusé, Shina donna un sermon à Zadyssa sur l’honnêteté, Orvi la félicita pour sa furtivité avant de se prendre un coup de coude dans les côtes, et Galen grommela quelque chose sur comme quoi je devrais mieux tenir mes padawans, même si j’ignorais s’il plaisantait ou pas. 

    Ces deux journées passèrent lentement, entre entraînements et pauses. Je me montrai intransigeante avec Zadyssa, ne laissant passer aucune erreur. A chaque gaffe, elle recommençait. Tout y passa, techniques de combat, comment garder son sang-froid face à des situations inattendues, scanner l’environnement avant de s’y engager, ainsi que quelques conseils de terrain si nous croisions des Shaax, notamment leurs rares points faibles. Je l’instruisis également sur le fonctionnement de l’Arrow au cas où elle doive utiliser le vaisseau. Lorsqu'elle allait finalement se coucher, je l’avais épuisée au point où elle ne tenait plus debout, mais avec la satisfaction d’avoir accumulé davantage de connaissance. Bien sûr, je ne me faisais pas d’illusion : le théorique n’avait rien à voir avec le pratique, et si elle paniquait…

    Pendant les pauses, je tâchai de me renseigner davantage sur la ville d’Exocron qui était notre objectif. Peu d’informations étaient disponibles sur cette planète reculée quasi-exclusivement constituée de forêts et de montagnes. La ville où nous allions était nichée au creux d’une des plus grandes chaînes de montagnes, et d’après ce que je pouvais voir, nous ne risquions pas de passer inaperçus. Heureusement, la République n’avait pas une grande influence sur la planète, et la probabilité d’y croiser des troupes était mince.

    Ces deux jours me laissèrent également amplement le temps de me faire de souci pour mes mentors et parler avec mes camarades. J'avais la nette impression que Galen m'évitait, et Shina parut le remarquer également. Mon amie s'abstint toutefois de poser des questions, et je lui en fus reconnaissante. Voyager avec Orvi était garantie d'une bonne ambiance, et cette fois n'échappa pas à la règle : nous eûmes notamment droit à une "soirée karaoké" qui me fit remercier la Force qu'il ne puisse pas pleuvoir dans l'espace. Il organisa aussi un tournoi de pazaak, que Shina remporta à la surprise générale.

    Sortie d'hyperespace, je posai l’Arrow dans une alcôve discrète, à l’extérieur de la ville. Avec chance, Zadyssa avait eu la présence d’esprit de prendre des affaires de civile : notre troupe ressemblait à une étrange caravane, mais elle attirait moins les regards qu’une bande de Jedi. 

    Moi : Notre objectif est de trouver le laboratoire de ce scientifique. On est six : séparons-nous en trois groupes de deux. Moi et Zadyssa, Shina et Orvi, et Galen et Eckmül. Mais on reste en contact, on pose des questions sans avoir l’air suspects, et on se retrouve à l’Arrow au coucher du soleil si on n’a rien trouvé. 

    Et ainsi, nous nous séparâmes dans la ville.

    Ce message a été modifié par Kinsa-Talik le samedi 07 décembre 2019 - 19:10

    samedi 07 décembre 2019 - 19:07 Modification Admin Permalien

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    AngeSolo

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    Quand elle sortit de l’hyperespace et que son regard se plongea dans l’immensité de Corell, Ange eut un pincement au cœur. Cela faisait une éternité qu’elle n’était pas rentrée chez elle. Si les premières années de sa vie n’avaient pas été les plus belles de son existence, ce lieu jouissait toutefois, pour elle, d’une aura difficilement explicable. Pourtant, Corellia n’avait rien à envier à l’infinité de planète qui peuplait la galaxie et ses abords. En dehors de Coronet, ville-capitale au surpeuplement et à l’industrie massive, le reste de la planète s’avérait particulièrement rural et dénué de panoramas à vous couper le souffle.


    Corellia n’avait rien de plus que les autres et avait peut-être même moins mais elle brillait dans sa psyché comme la terre promise où la quiétude d’un futur existait. C’était sans doute en lien avec ce sang et son histoire qui coulaient dans ses veines ou un point de rencontres où se cristallisaient des événements qu’elle chérissait à jamais.


    Passer le contrôle aérien ultra sécurisé à l’approche de Coronet l’avait mise profondément mal à l’aise. Son monde pourrissait. La République et ses chiens qui suintaient la corruption en avait fait un sanctuaire de la terreur et du totalitarisme : elle le sentait. Une fausse identité d’urgence et une histoire de juré en cour d’assise lui avaient permis de passer sans trop de problèmes. Si le secret juridique n’avait pas été balayé comme tout le reste, elle serait partie avant que l’on s’intéressât de trop près à cette humaine d’un mètre soixante-cinq et d’une blondeur renouvelée.


    Même si l’idée ne l’enchantait guère, elle se défit de ses armes et les dissimula dans un sac de fortune à double fond. Mieux valait être prudente et ne pas trop attirer l’attention. Ange s’arma ensuite de sa veste la plus chaude et enchaîna ainsi tours et détours, taxis et marche à pied jusqu’à un endroit reculé de la banlieue de Coronet. Rien n’avait changé, pas même dans ses rêves. Son empreinte palmaire lui permit de passer les deux sas de sécurité et de déverrouiller le turbolift. Quand les portes s’ouvrirent sur le palier, elle se dirigea vers la porte située juste en face et présenta encore une fois son laisser-passer organique. Alors, le temple secret de ses souvenirs l’accueillit.

    Elle se déchaussa en rentrant comme si le temps ne s’était jamais tant écoulé et accrocha sa veste à la patère qui n’était pas si recouverte de poussière que cela.  Le sol avait un aspect similaire. Le système de ventilation n’avait donc pas cessé de fonctionner. Tant mieux, après tout. Elle jeta un regard peiné aux innombrables holos qui ornaient les murs du salon et qui contrastaient avec ceux aseptisés de tous ces lieux, en dehors d’ici, qui l’accueillaient. Elle en  caressa machinalement un de Mimi qui ne devait pas avoir plus de quatre ans, un sabre-laser dans les mains, une dent en moins, dans une posture vaguement chevaleresque.

    Presque, tous ces visages avaient presque tous disparus.

    Elle se laissa ensuite tomber sur le canapé en tissus rouge et se couvrit de ce plaid qui l’avait attendu pour rattraper le sommeil de ces deux décennies en toute sécurité.


    ***


    Ce fut son comlink qui la tira du sommeil. Quinze appels manqués et autant de messages à ignorer, à l’exception du dernier qui l’avait extirpée de la douceur ouatée de la peau animale qui la recouvrait. Le Mandalorien demandait des coordonnées. Elle réfléchissait. Aucun des lieux auxquels elle songeait ne leur offrait un environnement suffisamment sécurisé. Avec son armure si remarquable, ils ne pouvaient passer inaperçus, pas ici, pas à Coronet. Ils devaient s’excentrer davantage. Elle ferma alors les yeux, évaluant les planques les plus improbables que la Guilde devait, elle aussi, avoir irrémédiablement oublié. Ce facteur n’était pas à négliger, pas avec ce fils de p…

    Ses mâchoires se crispèrent.

    La colère. La vengeance. La paix. Kaarde. Tony. Et Gunnar qui… L’eau noire du fleuve de ses pensées commençait à s’agiter. Ne pas penser à la Force. Garder le Côté Obscur à l’écart.

    Solo envoya les coordonnées de la fermette isolée située à une quarantaine de klicks de sa propre position et quitta le moelleux du canapé. Elle devait ressembler à ce qu’elle n’était pas : une fermière, une nana lambda qui n’avait d’autres préoccupations que de louer un speeder pour se rendre dans la ferme de ses parents. Elle gagna sa chambre aux murs tapissés de bois et des pierres et ouvrit la porte du modeste dressing lui aussi habillé de teintes chaleureuses. Elle en sortit un épais manteau à la capuche garnie de fourrure et une paire de bottes beaucoup plus chaudes que les siennes. On était en hiver et s’éloigner de la ville allait faire perdre à l’atmosphère environnante encore quelques degrés. Elle enfila un holster autour de ses deux épaules et y logea ses deux blasters. Elle ajouta à ses affaires de toilettes les produits de premières nécessités non-périssables qu’elle avait chez elle et enfourna le tout dans le sac où séjournaient toujours ses trois sabres lasers. Un dernier regard et elle passa l’encadrement de son logement.


    ***


    Au volant d’un speeder qui n’était pas de première main et après un détour au supermarché du coin afin de faire le plein de vivres et de quoi se chauffer et cuisiner pour plusieurs jours si jamais le logement n’était plus en état, Ange filait vers sa destination. Un coup d’œil au tableau de bord lui indiqua qu’elle devait être à bon port dans moins de cinq minutes. Elle passa mentalement en revue tout ce qu’elle avait apporté et estima qu’ils ne devraient manquer de rien. Même si la ferme avait dû être désertée depuis une trentaine d’années au moins, elle devait toujours renfermer tout ce qu’une habitation quelconque devait contenir. A cela s’ajoutait, bien évidemment, la planque dérobée aux yeux d’un visiteur non-initié.

    Arrivée sur place, elle se saisit de la pioche laissée à dessein côté passager et sauta du véhicule sans éteindre le moteur. Le visage frigorifié au contact de l’air environnant, elle tourna le dos à la porte d’entrée et compta une vingtaine de pas sur la droite. Enfin, elle creusa à la recherche de la seule et unique clef d’apparence archaïque qui, seule, permettait d’ouvrir cette forteresse en apparence délabrée. Sans peine, elle s’en empara et déverrouilla puis verrouilla l’accès du garage dans lequel elle gara son speeder.

    A la lueur d’une lampe de poche, elle partit en quête du générateur principal qui leur fournirait eau chaude, chauffage et électricité. La première tentative d’allumage fut bien évidemment l’échec escompté. Munie d’une notice téléchargée sur holonet un peu plus tôt et des maigres outils à sa disposition, Solo changea le menu matériel de plomberie défectueux – des joints morts, essentiellement – et parvint à remettre la machinerie suffisamment en état pour fonctionner.

    Lumières allumées, elle déchargea son coffre et rangea ce qui devait être rangé. Elle bazarda ses affaires dans la chambre qui offrait la meilleure solution de repli en cas de problème, alluma les radiateurs et entreprit de se faire couler du caf jusqu’à la venue de son invité.


    Ce message a été modifié par AngeSolo le mercredi 11 décembre 2019 - 21:57

    samedi 07 décembre 2019 - 23:37 Modification Admin Permalien

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    galen-starkyler

    17628 Crédits

    Nous sommes enfin arrivés sur la planète Exocron, premier lieu de notre mission. Une planète reculée dans les bordures galactiques, dont l’environnement pastoral et forestier est couvert par de basses chaînes de montagnes mais aussi ensoleillé un peu trop par cette protoétoile qui la dissimule si bien. Il a suffit d’augmenter plus fortement le degré de capteur pour comprendre où la trouver dans ce rayonnement. Quoiqu’il en soit, nous sommes parvenus à notre première destination et nous commençons rapidement à nous disperser dans cette ville nichée parmi les hautes altitudes. L’idée de nous séparer en trois groupes de deux comprend des avantages, pour la recherche, mais aussi des inconvénients.

    Je marche dans les rues simples de la ville, dont l’architecture locale dénote bien une influence pastorale et campagnarde de nombreux mondes peu développés, et j’observe autour de moi les quelques habitants qui vivent paisiblement sans gêne ni frayeur. On voit que l’apport technologique commun à l’ensemble galactique est peu présent dans leur quotidien, avec un infime nombre de droïdes conçus pour les commerces ou les travaux manuels. Quand je regarde ces gens, adultes comme enfants, hommes et femmes, j’ai l’impression de revoir un aspect semblable de ma propre planète où la civilisation est aussi singulière que durable, avec une forte volonté de vivre de la nature et de la simplicité. La pauvreté ou la médiocrité de leurs vêtements ont néanmoins cette preuve que la vie pastorale leur assure un bel avenir.
    Heureusement pour eux que la République ne s’intéresse que peu à cette planète.

    Au fur et à mesure que nous avançons, certains des autochtones nous observent avec un regard curieux mais vigilant ; l’impression qu’ils dégagent est bien plus de la surprise que de la peur. Et bien qu’il y ait quelques espèces autres que la forte densité humaine, il s’avère que la présence du Bith à mes côtés les surprend un peu. Eckmül fait de son mieux pour rester neutre à tous ces regards et tient son identité au mieux qu’il le peut ; sa tenue de civil le confond parfaitement avec les arpenteurs-caravaniers que l’on trouve dans les mondes équilibrés ou peu industrialisés. Quand à moi, hormis mon manteau, j’ai adapté ma tenue pour qu’elle ressemble à celles des anciens ferrailleurs de Bracca avec cette teinte bleue que j’aime. Un quart d’heure que nous marchons et observons, il serait temps de demander notre chemin.

    Eckmül : - Je me demande s’ils ont un hôtel de ville ou bien un lieu commun comme une cantina. C’est dans ces endroits-là qu’on pourrait demander nos renseignements sur le labo.
    Moi : - Il doit y en avoir un, vu la superficie et le nombre de bâtisses qu’on a vu. Le souci reste qu’on est venu ici sans connaître Exocron un peu plus. Interroger les habitants reviendrait à chercher ces lieux communs ou directement en savoir plus sur le laboratoire.
    Eckmül : - Je ne suis pas contre faire un peu de conversation mais… ces gens semblent soucieux. Notre présence semble les perturber ou bien diffère de leur habitude…
    Moi : - Ce sont des pastoraux Eckmül. Des gens qui vivent des pâturages et des choses simples. Il est donc normal qu’ils nous voient d’un œil attentionné, surtout s’ils n’ont pas beaucoup de caravanes ou de visiteurs qui passent dans cette ville. Si tu étais un mouton par contre…
    Eckmül : - Je distingue pourtant des commerces généraux et des droïdes, on peut donc penser que cette ville échange avec celles dans les plaines en aval. On ne dénote pas tant que ça en fin de compte.
    Moi, plaisantant : - Si tu commences à te poser trop de questions, c’est sûr que tu vas les inquiéter encore plus et ils seront plus méfiants. Reste cool et profite du calme local.

    Mon ami Bith suit mon conseil et redevient aussi détendu et observateur qu’à notre descente. Le contact avec les habitants ne présente aucun inconvénient pour dialoguer, les hommes étant aimables et disposés à nous répondre quand nous cherchons notre chemin ; pour ce qui est du laboratoire, nos interlocuteurs successifs démontrent qu’ils n’en savent que peu à ce sujet.
    En fait, personne ne semble avoir entendu parler d’un quelconque bâtiment de recherche construit dans la ville, surtout que toute infrastructure hors domaine pastoral doit passer par un accord municipal, mais l’évocation du nom de Weckström semble porter plus de précision. Nous apprenons qu’un homme de ce nom est venu il y a longtemps dans la ville, tout seul avec quelques affaires scientifiques, et qu’il était venu prendre le grand air dans les hauteurs de ces montagnes. Seul un vieux voyageur à la retraite en sait bien plus sur les raisons de sa venue, disent-ils.
    On nous indique bien gentiment l’indication de sa maison, près du beffroi de la ville, et nous nous remettons en route. Nous prenons aussi le temps de faire savoir l’information aux autres groupes par comlink. En chemin, et parmi quelques passants qui vont-et-viennent à leur accoutumée, je me fais de nouveau apostropher par Eckmül sur un sujet secondaire mais polémique.

    Eckmül : - Je me demandais Galen… J’ai senti qu’il y avait de la tension entre Kinsa et toi, de mauvaises ondes plus précisément. Alors je me demande… il s’est passé quelque chose de grave ?
    Moi, blasé : - Non.
    Eckmül : - Tu veux m’en parler ?
    Moi, blasé : - Non.
    Eckmül : - Tu n’veux pas te confier à moi ?
    Moi, blasé : - Non.
    Eckmül, vexé : - Galen j’t’en prie ! J’ai l’impression de parler à un ordinateur de bord qui rame.
    Moi, pivotant légèrement vers lui : - Et moi j’n’ai pas envie d’en parler. De toute façon, c’est seulement une affaire entre elle et moi. Je ne vois pas comment tu pourrais intervenir dedans.
    Eckmül : - Je vous connais par cœur tu sais. On a été padawans pendant la crise et adoubés en même temps, alors je me rends bien compte que vous êtes en froid tous les deux. On a même le pressentiment qu’une tempête tythonienne va tomber à chaque fois que vos auras se croisent. Donc j’estime que tu peux te confier à moi et m’expliquer ce qui ne va pas entre vous deux.
    Moi : - Eckmül, sans vouloir t’offenser pour ton aide sincère, on est actuellement en mission. On ne va pas s’arrêter en chemin juste parce que je me suis disputé…

    C’est entretemps que je me cogne involontairement contre un passant. Un convoyeur humain mâture aux traits bridés, dont le paquetage lourd sur son dos l’oblige à garder les lanières de sangle bien tenues entre ses mains et contre son buste. Le choc n’est pas violent mais nous sommes tous les deux surpris.

    Moi : - Pardon excusez-moi. Je ne vous avais pas vu, je discutais avec mon ami…
    Convoyeur : - Ten dùon nay ! Tapā'īṁ hiṇḍdā satarka rahana sāvadhāna! Yō imānadāra kāmadāraharū vā narāmrō bhēṭabāṭa jōginēcha. Yasamā, śubha dina.

    Et le voilà reparti reprendre son chemin, nous laissant perplexes sur ces paroles.

    Eckmül : - Tu as compris quelque chose à son dialecte ?
    Moi, comme quelqu’un qui a saisi le message : - Laisse tomber, c’est un taanabien. Ils sont peu enclins à parler le basic et préfèrent user du langage traditionnel de leur planète.

    Nous continuons de nous faufiler entre les gens qui affluent dans les deux sens, surtout vu que nous sommes à présent dans l’avenue principale en vue de la seconde grande place. Des étals et des échoppes traditionnelles, présentant des aliments, cuisines et draperies des environs ou plus, viennent donner un peu plus de gaieté et d’échange dans ces rues. On peut y retrouver toutes sortes de fruits et légumes connus, des breloques artisanales bien tissées ou encore des produits de la vie pastorale.
    Le beffroi de ville est enfin devant nous, avec sa structure fortement adaptée aux lieux et à l’environnement, et nous arrivons enfin à la demeure banale sur son versant est. Une maison ordinaire à toutes les autres et disposant néanmoins d’une charpente solide de chalet. Nous toquons à la porte en haut des trois marches de palier et on vient nous ouvrir : l’homme qui présente à nous est un vieil homme aux traits tendus sur son visage à la barbe grise et aux mèches courtes cendrées, revêtu d’un habit local bien plus alpestre que pastoral.

    Moi : - Monsieur Balkrishan Sainju, on nous a dit que vous pourriez nous aider dans notre recherche.
    Sainju : - Ho, vous savez les gens d’ici me prennent pour un grand érudit parce que j’ai beaucoup voyagé. Mais je me doute que vous ne venez pas uniquement pour parler de savoirs. Entrez, je vous prie.

    Nous pénétrons dans une grande pièce bien meublée et chaleureuse, avec le mobilier strictement nécessaire et quelques tapisseries faites main par les habitants de la ville.

    Sainju : - Il est rare de nos jours de voir des caravaniers se rendre dans les alpages pour la saison des vents. Vous devez venir d’au-delà les routes terrestres et avoir recours à un vaisseau spatial.
    Eckmül : - Notre caravane ne fait qu’une courte escale sur Exocron, à vrai dire. Nous pensions y retrouver quelqu’un précisément dans cette ville, pour des affaires d’échange et de nouvelles.
    Moi : - Nous sommes à la recherche d’un certain Weckström, qui serait venu ici.
    Sainju : - Ha, vous cherchez ce vieux fou. Vous ne le trouverez pas en ville, ce cher laborantin voulait se rendre dans un endroit plus reculé dans les montagnes, à quelques mètres d’altitude.
    Moi : - On nous a prévenus que vous en sachiez plus à son sujet.
    Sainju : - C’est parce que Weckström était une vieille connaissance de loin, rien de bien précis. Un jour, il est venu me voir pour mes services de guide que j’effectue pour les voyages dans les hauteurs. Il souhaitait trouver un refuge où il pourrait, me disait-il, « comprendre le sens de la vie » et depuis je ne l'ai plus jamais revu.
    Eckmül : - Vous pourriez nous dire où cela se trouve ?
    Sainju : - Ce ne sera pas aussi simple, c’est au-delà des plateaux habituels de refuge. Il existe à la connaissance de rares alpinistes une faille naturelle dans la paroi du grand pic, qui donne sur un vallon sauvage. L’endroit est entièrement à l’abri de tout dérangement mais son accès est à rude épreuve.

    Si le scientifique a décidé d’établir son laboratoire dans ce vallon, j’en mettrais presque ma main à couper. Mais les propos du vieux voyageur semblent aller dans le sens où s’y rendre est difficile, si nous comptons nous y rendre. Mais nous avons plus ou moins à bord de l’Arrow de quoi faire pour nous y rendre.

    Moi : - Merci beaucoup monsieur Sainju, nous saurons profiter de votre amabilité sur ces indications.
    Sainju : - Prenez garde si vous comptez vous aventurer plus haut, les vents sont bien plus forts durant la saison et il est prévu qu’une intempérie viendrait. J’ignore ce que vous voulez à ce pauvre Weckström mais je vous souhaite bien du courage pour le faire sortir de son « refuge ».

    Nous quittons enfin la maison du vieux voyageur, Eckmül se charge de transmettre nos quelques pistes récupérées, puis nous nous rendons directement vers l’Arrow. Même si je prends un moment pour acheter au marché un sachet de pommes et fraises confites.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le dimanche 08 décembre 2019 - 16:05

    dimanche 08 décembre 2019 - 16:02 Modification Admin Permalien

  • Avatar waren

    waren

    15805 Crédits

    Sur l'Eclipse

    Deux stormtrooper effectuant leurs ronde discutent, blasters à la main, bottes noires qui claquent.
    Autour d'eux, des officiers et des petits droïdes de communication roulant entre les pieds à toutes vitesse.
    L'un deux entame la discution car cela fait un bon moment que rien ne se passe.

    THX-132 - Tu savait que c'était l'anniversaire de notre souverain hier ?
    ZBH-845 -Sérieux ? Je ne le savait pas.. mince, qu'est ce qui fait chaud sous ce casque.
    THX-132 - Ouais, je confirme, on se croirait sur Tatoine. Mais c'est mieux que Hoth.
    ZBH-845 - Punaise, on attend quoi, depuis que Waren écoute les suggestion du général Gunnar..
    THX-132 Chut, baisse d'un ton, on pourrait t’entendre. URF-425 as disparu depuis sa remarque sur Horn.
    ZBH-845 Heu.. Non, dernière nouvelle, il surveille à présent la passerelle d'embarquement des TIES.

    Grand silence entre les deux hommes.
    Les stormtroopers continuent leurs ronde.

    ZBH-845 Mais tu as raison, en attendant, on s’ennuie grave sur le vaisseau.

    Ce message a été modifié par waren le lundi 23 décembre 2019 - 07:08

    lundi 23 décembre 2019 - 06:53 Modification Admin Permalien

  • Avatar Ordo

    Ordo

    20524 Crédits Modo

     Thème Musical

    Durant le trajet le menant vers son destin, Cera Ordo révise les systèmes du Rebel Spire, laissant le pilotage automatique faire le boulot à sa place. Le camouflage optique et l'effacement de signature sont fonctionnels, personne ne le verra arriver. Les communications sont également opérationnelles, pourtant toujours aucune nouvelle de Keller. Qu'est-il advenu de lui...? La mort de la Chancelière n'est même pas une certitude. Il soupire, s'asseyant sur la banquette du salon, Ordo peine à retrouver calme et sérénité.

    "Ne reparais plus jamais devant moi."

    Son vieux maître l'a renié à son tour. La logique du mandalorien lui interdit de se remettre en question, ce sont les autres qui ont tort, ces pacifistes qui ne comprennent pas, il ne peut plus se fier à personne. Il agira avec ses propres moyens, avec ceux qui ont le même projet que lui. Le seul projet qui vaille, contre la fausse République de Sovereign. Maintenant que Kaarde a disparu, la lutte sera plus difficile que jamais pour les Jedi.

    Les Jedi... Aynor... Kinsa... Eckmül... Il ne peut s'empêcher de penser à eux. Que vont-ils devenir? Sans Pad et sans Kaarde, seul Jorus est à même de les guider. Mais assumera t-il ce rôle aussi bien que ses prédécesseurs? C'est un historien, un diplomate, pas un combattant. Non, pour Ordo, il n'y a plus grand chose à espérer d'eux. Il doit prendre la situation en main.

    BIP BIP Sortie d'Hyperespace imminente

    Enfin, l'alerte le sort de ses pensées, il se lève et fonce au cockpit. Sans copilote les manœuvres sont plus difficiles mais il peut utiliser la Force pour enclencher les commandes à distance. Toutefois il sait qu'il devra faire attention une fois arrivé sur Corellia. C'est un système important, très certainement surveillé de près. La moindre onde trop puissante qui créerait des remous importants dans le flux de la Force pourrait signaler sa présence aux Shaax. Heureusement, il peut compter sur son beskar'gam et sur ses atouts de guerrier.

    Système Ombre enclanché - Sortie d'hyperespace dans 3... 2...

    La planète apparaît et autour d'elle des stations et des vaisseaux de la République en faction contrôlent l'espace orbital. L'histoire se répète, après le joug Impérial, voici le joug Républicain. Le Rebel Spire dessine un arc et passe au plus loin du blocus. Cera prends garde de ne pas activer de communication, mais il ne sait pas où il doit aller exactement. Se fiant à son instinct, il traverse la stratosphère en se dirigeant vaguement vers Coronet. Lorsqu'il atteint la surface, il passe par une chaîne de montagnes et navigue entre les pics pour enfin tenter d'établir une communication sans qu'on puisse le repérer.

    - Ordo à Solo. Demande de coordonnées. Où devons-nous nous retrouver?

    Un semblant d'espoir dans la voix. L'impatience le gagne à l'idée d'obtenir des informations concrète sur l'Ennemi. Si Ange était fidèle à sa réputation, elle devait avoir du lourd. Sa seule piste concorde avec la mission qu'il s'est lui-même imposé, tout semble se recouper. La Force est avec lui. Mais pour le moment, celle en qui il place ses espoirs ne répond pas.

    - Je vais attendre. Terminé.

    Là, sur le flanc d'une falaise, un espace suffisamment grand pour poser le Spire. L'engin atterrit péniblement à cause du vent qui souffle très fortement entre les montagnes. Une fois au sol, Cera coupe tous les systèmes et se plonge en transe cataleptique. Le signal de son comlink l'en sortira peu de temps après.

    - Qu'est-ce que c'est...? C'est au milieu de nulle part.

    Trop risqué d'y aller avec le Spire malgré le camouflage optique. Où est Gondra quand on a besoin de lui? Le droïde Basilisk aurait été utile. Il doit se résigner à y aller par ses propres moyens, en volant à basse altitude avec son beskar'gam. Mais sur une telle distance, il risque d'y laisser toute son énergie. Mauvaise idée. Se balader en ville maintenant serait également prendre de trop gros risques. Dernière solution: utiliser son swoop bike avec les problèmes que cela comprends. Piloter une moto-jet dans cet environnement ne sera pas une mince affaire, mais c'est le plus discret qu'il ait. 

    Il ouvre la soute et descend une carcasse en duracier étirable qui en cinq secondes se déplie pour prendre l'apparence d'un swoop. La soute se referme, le Spire disparaît complètement. Seules les feuilles mortes tombant des arbres viennent se poser dessus et trahir sa position. Une légère inquiétude pique l'esprit du Mando, comme s'il n'allait jamais revoir son vaisseau. Finalement, peu lui importe ce tas de ferraille, il enfourche la moto et se lance sur la pente à soixante dix degré rejoignant le canyon escarpé en contrebas. 

    Sa cape virevolte, son armure le protège de la rigoureuse froidure hivernale, il zigzague entre les rochers coupants comme des guillotines, prends des rampes naturelles faites de terre et de talus herbeux, saute, vole, atterrit, drift, puis fonce à toute allure, ne ménageant pas ses efforts de concentration pour piloter. Enfin sorti de cette zone montagneuse, il rejoint les grandes plaines à plusieurs clicks de là. Pas âme qui vive dans le paysage qui s'étire à perte de vue. Il file droit vers l'horizon, traversant un espace naturel conservé, très loin de l'image que représente Coronet. Quelques bestioles, quelques arbres, des collines, mis à part de rares antennes il n'y a aucune trace de vie intelligente, jusqu'à ce qu'il aperçoive au loin un petit bâtiment. Une ferme. Une vieille ferme un peu délabrée. C'est là. Il coupe le moteur, le swoop finit son trajet en vol libre, le son atténué ne trahissant pas son approche.

    L'ex Jedi descend de sa monture et se dresse devant la ferme. C'est éloigné et isolé, l'endroit adequat à une rencontre secrète. Il appuie sur un bouton et l'engin de rétracte. Il le pose à l'extérieur, entre deux éléments du bâtiments, contre ce qu'il suppose être un garage. Il étends ses perceptions pour ressentir ce qui l'entoure. Personne. Cela ne l'étonne pas. Ange Solo avait toujours été un mystère, elle n'émanait rien dans la Force, comme une coquille vide. Pourtant, quand il s'approche de la grande porte, une lueur émane de l'intérieur. Il pose sa main sur la porte et tente de la pousser. C'est fermé. De l'intérieur? Cela veut dire qu'il y a quelqu'un. Il ne cherche pas à comprendre et commence à faire pression sur l'ouverture afin de l'enfoncer. Mais avant qu'il ne commette l'effraction, la porte se déverouille, et s'entrouve. Pourtant, toujours personne pour l'accueillir. Il pousse donc l'entrée pour passer le seuil. 

    A l'intérieur, il découvre le matériel de fermier attendu, des cuves, des outils, des plaques de matière première, un barda d'éléments tels que des cordes ou des piques de duracier pour culture hydroponique. Une lampe posée sur un tonneau éclaire faiblement les lieux. Tout à coup la porte se referme derrière lui et se verrouille toute seule, mais lui n'a pas bougé. Cette fois, il ressent une présence.

    Cera - Montre toi.

    Ange - Par ici.

    Elle apparaît de derrière une palissade qui cache une autre partie des lieux. Munie d'une télécommande, fagotée comme une paysanne, bure ancienne, bottes salies, contrastant avec une chevelure blonde parfaitement entretenue et un visage angélique. Pourtant, aucune espièglerie dans son regard. Aucune ironie. Aucune faiblesse. Cera n'est pas surpris. Mais une chose est différente, enfin elle lui apparait à travers la Force, elle existe, son aura, sa présence, sont palpables, mais très faiblement, car tout comme lui, elle essaye de se masquer.

    Cera - Tu t'es donc décidé à reconstruire ton lien avec la Force.

    De but en blanc. Cera ne fait guère dans le cérémonieux. Elle avance et passe devant lui avec un air suspicieux. 

    Ange - Qu'est-ce qui te fait dire ça?

    Cera - Tu la contrôles... Je peux te sentir à travers elle... Ce n'était pas le cas avant.

    Elle fixe sa visière en T ne sachant s'il la vraiment percé à jour ou s'il ne fait que des suppositions. Toutefois, elle se rappelle que le bluff n'est pas son genre. Cera est sûr de lui.

    Cera - Cela n'a pas dû être facile pour toi...

    Ange - C'est pas ton problème. Mais, rassure-toi, j'en connais plus sur le sujet que tu ne le crois.

    Elle se tourne et fait quelques pas. 

    Cera - Si tu le dis.

    Elle passe vers un tableau et donne un peu plus de lumière à la pièce.

    Ange - Bienvenu à toi, ça te plait?

    Il regarde encore autour de lui avec langueur puis refixe son casque sur elle.

    Cera - ... C'est un trou à rats.

    Ange - Charmant, n'est-ce pas ? 

    Cera - Pour un Guildeur, peut-être.

    Léger sourire charmeur sur le visage de la Corellienne, comme si elle acquiesçait. Oui, cet homme avait eu de nombreux démêlés avec la Guilde et en garderait sûrement une certaine rancœur pour longtemps, mais elle ne lui en tient pas rigueur, tout comme lui ne remet pas ses anciennes histoires sur le dos de l'ex leader. Malgré tout, il est là, il a répondu à l'appel. Sa haine des Républicains et ses compétences au combat pourront être utile.

    Ange - Je ne savais pas si tu viendrais. 

    Cera - Dis-moi tout ce que tu sais.

    Ange - Suis-moi


    Ce message a été modifié par Ordo le lundi 23 décembre 2019 - 14:43

    lundi 23 décembre 2019 - 14:42 Modification Admin Permalien

  • Avatar Zadyssa

    Zadyssa

    8745 Crédits

    Équipés pour affronter la neige et les vents, nous nous étions regroupés en vue de partir à l'assaut de la montagne. D'après Eckmül et Galen, c'était la saison des vents et l'ascension ne serait pas aisée. Étant donné que prendre le vaisseau était trop risqué, nous devions nous y rendre à pieds : soit une longue marche dont la seule difficulté de la première partie serait le froid et les vents. La deuxième, en revanche, nécessitait apparemment quelques compétences en escalade. Bref, tout pour nous embêter : pourquoi n'avait-il pas choisi de cacher son laboratoire sur une plage perdue ?

    Kinsa : Essaie de ne pas t'envoler.
    Moi : J'ai pas prévu de faire le cerf-volant.
    Kinsa : T'as intérêt, je n'ai pas trop envie d'y jouer.

    Sur ces mots, nous nous mimes en route. Mon maître m'avait prêtée des vêtements de quand elle était padawan afin de rajouter quelques couches supplémentaires. Ils étaient trop grands et nous avions dû créer une ceinture improvisée pour que le tout tienne : je ressemblais donc à un épouvantail.

    Les deux premières heures ne furent pas compliquées : il y avait seulement une fine couche de neige et, bien qu'elle grossissait au fur et à mesure que nous progressions, elle restait acceptable. De plus, il suffisait de suivre le chemin de randonnée déjà tracé. Cependant, plus le temps passait, plus les vents étaient puissants et plus nous étions obligés de nous coller pour offrir moins de prises. Il se mit ensuite à neiger, et je découvris au passage que l'association des flocons et du vent était très désagréable.

    Finalement, nous arrivâmes au refuge : c'était la fin de la première étape. Là, nous y fîmes une pause.

    Galen : On en a plus que pour une heure, après.

    Ce fut toutefois une heure longue, très longue. Il n'y avait pas vraiment de chemin de randonnée et celui que nous empruntions était escarpé. De plus, il commençait à y avoir du brouillard. Galen nous avait prévenu qu'il y aurait une intempérie mais je ne pensais pas qu'elle arriverait si vite. Les vents s'intensifièrent et manquèrent de nous faire redescendre plus d'une fois. Ils étaient si forts que nous nous entendions à peine parler.

    Orvi, hurlant : ON ARRIVE QUAND ?
    Shina, hurlant : JE SAIS PAS ! QUAND T'ARRÊTERAS DE DEMANDER !
    Galen, hurlant aussi : JE CROIS QU'ON Y EST !

    Effectivement, nous pouvions distinguer la fameuse faille quelques mètres plus haut. Toutefois, pour y accéder, nous devions escalader environ cinq mètres. En soi, ce n'était pas bien compliqué : il y avait régulièrement des prises et elles étaient simples. Le seul problème, c'était le temps puisque la neige les rendait glissante et qu'il fallait éviter de grimper lors d'une bourrasque plus forte que les autres.

    Kinsa : Il y a des attaches pour faire des relais. Des gens sont déjà passés par là, ça se fait. Qui passe en tête ?

    À mon avis, je n'étais pas inclue dans la question car, quand je me proposais, Kinsa me dévisagea avec de grands yeux qui signifiaient clairement "non".

    Moi, sans me démonter : S'il y a un truc que je sais bien faire, c'est escalader. Et puis de toute façon, vous allez m'assurer, non ? Donc je risque rien.
    Orvi : Allez, laisse-lui au moins ça.
    Kinsa : Eh ! Ne te range pas de son côté !

    La somme de nos deux regards de chien battu eut raison de la raison de Kinsa qui céda en soupirant bruyamment.

    Kinsa : Au moins ça. Et je te préviens, je n'ai toujours pas envie de jouer au cerf-volant, Zadyssa.
    Moi : Oui, oui.

    Nous avions amené une corde et, une fois tout le nécessaire de sécurité fait, je commençai à grimper. Finalement, les prises glissaient moins que ce que je pensais et l'ascension fut dans mes cordes, quoi que je mis plus de temps qu'escompté pour arriver en haut. Évidemment, un Saut de Force aurait pu faire l'affaire, mais il était préférable de les éviter, avec le vent. Une fois que tout le monde fut sur place, nous traversâmes la faille et arrivâmes dans le vallon en question. Lequel comprenait effectivement un bâtiment circulaire et peu imposant.

    Moi : C'est ça ?
    Eckmül : Je pense.

    Nous nous approchâmes discrètement. Il était dit abandonné mais mieux valait prioriser la prudence. La porte était grande ouverte.

    Orvi : C'est une invitation ?
    Shina : Peut-être un piège.
    Kinsa : Je sais pas... Il n'y a pas de trace de vie à l'intérieur, c'est vide.
    Galen : Je n'en décèle pas non plus.

    Finalement, au terme d'un long conciliabule, nous pénétrâmes à l'intérieur en passant par la porte. Le hall d'entrée était sombre et clairement abandonné.

    Kinsa : Séparons-nous en trois groupes. Les mêmes que tout à l'heure.

    Tous acquiescèrent et je me retrouvai donc seule avec mon maître qui dégaina son sabre laser. Je l'imitai.

    Kinsa : Reste sur tes gardes, il faut être prête à parer à toute éventualité. Et surtout, reste calme. Ne stresse pas, je suis là s'il arrive quelque chose.
    Moi : D'accord.

    Nous déambulâmes dans les couloirs jusqu'à ce que Kinsa pénètre dans une pièce qui ressemblait fort à un bureau.

    Kinsa : Si on veut trouver des choses intéressantes, c'est là-dedans. Fouille les armoires, je m'occupe de son bureau.

    J'acquiesçai et me hâtai de les mettre en bazar pour trouver quelque chose d'intéressant. Le premier ne contenait que des feuilles de papier vierges et je ne parvins pas à ouvrir le deuxième, même en forçant. Je décidai donc de le forcer plus tard. La majeure partie de l'armoire était dédiée aux habits et je devais bien avouer que cela ne m'intéressait pas trop. Cependant, dans le deuxième, je découvris un journal de bord qui était rempli de chiffres complexes et de mots que je ne comprenais pas. Je devinais juste qu'il s'agissait probablement d'un relevé sur des expériences qu'il avait faites. J'allais annoncer ça à Kinsa quand je l'entendis s'exclamer triomphalement.

    Moi : Qu'est-ce que tu as trouvé ?
    Kinsa : Un échange via comlink. Il y annonce à son destinataire qu'il abandonne le laboratoire pour se rendre sur une autre planète.
    Moi : Quelle planète ?

    mardi 24 décembre 2019 - 18:36 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

    12884 Crédits

    Après avoir assisté au remake d’un voyage familial en astronavette version Jedi sur une planète sauvage, avec Orvi dans le rôle du gamin de six ans et Shina dans celui de la maman excédée, nous avions atteint le laboratoire de Weckström. Là-bas, je trouvai l’enregistrement d’une communication par comlink du scientifique qui annonçait qu’il comptait se déplacer sur Crait. 

    Crait… J’avais déjà entendu parler de cette planète, mais je ne me souvenais plus dans quel contexte. Je me rappelais juste qu’il s’agissait d’une planète recouverte par du sel et que des petits renards de cristal y vivaient. 

    Moi : Zadyssa, tu as trouvé quelque chose ?

    Ma padawan hocha la tête avec enthousiasme, tandis que les autres nous rejoignaient. Elle me tendit un paquet de notes manuscrites que je me hâtai de confier à Shina. Elle comprendrait bien mieux ce jargon que moi. Ainsi, je la vis froncer les sourcils, puis renfermer les carnets.

    Shina : Il va me falloir plusieurs heures pour extraire les données de ces notes. Elles sont très spécifiques, mais en gros je dirais qu’elles parlent bien des Shaax.
    Moi : Parfait, on embarque ça alors. 

    Galen et Eckmül avaient trouvé des laboratoires vidés de tout matériel. Impossible d’en tirer quoi que ce soit de concluant en l’état, surtout en l’absence d’échantillons. Il avait réellement abandonné l’endroit… Et cela faisait plusieurs années qu’il n’y avait plus personne : à croire que les renseignements de la Guilde dataient. 
    Il ne nous restait plus qu’à embarquer pour Crait. Mais la dernière chose dont chacun d’entre nous avait envie était d’affronter à nouveau la rigueur de la montagne ; je décidai donc de contacter R8 pour qu’il amène l’Arrow à proximité de l’endroit où nous nous trouvions. L’un des avantages d’avoir hérité d’un droïde beaucoup plus malin que la moyenne.

    Orvi : On aurait pas pu faire ça à l’aller ?
    Moi : Pas si tu ne voulais pas mettre  tout le monde au courant qu’on arrivait, non.

    Une bonne demi-heure plus tard, après avoir bien vérifié qu’il n’y avait plus rien d’exploitable dans le complexe, je menai le groupe à l’extérieur où l’Arrow s’était posé. En nous voyant, R8 fit coulisser la rampe d’abordage et nous montâmes tous à bord du vaisseau, pressés de retrouver une atmosphère un peu plus accueillante que le froid glacial des montagnes. Le temps de sortir de l’atmosphère et d’effectuer le saut en hyperespace, nous étions déjà bien dégelés.

    Toutefois, avant de vaquer à nos occupations respectives, il fallait décider où exactement sur Crait nous allions chercher. Nulle part des coordonnées précises n’avaient été évoquées, et nous n’avions clairement pas le temps de chercher toute la planète pour débusquer un laboratoire. D’ailleurs, Weckström n’y était peut-être même pas parvenu… Ainsi, dans la salle commune de l’Arrow, je rassemblai une brève réunion. Tout d’abord, il s’agissait de récolter davantage d’informations sur notre prochaine destination, et ce fut ce que je fis avec Eckmül en consultant les archives personnelles du vaisseau. Nous gardions les enregistrements de l’immense majorité de nos missions, avec les données acquises, et je savais que ce charmant tas de ferraille était bien plus ancien que mon entrée dans l’Ordre Jedi. Peut-être Ceno s’était-il déjà rendu sur Crait… Quant aux autres, ils fouillèrent l’Holonet. 

    Eckmül, dépité : Rien dans l’Arrow.
    Galen : Mais un certain nombre de choses dans l’Holonet, pour notre part. Nous avons pu voir que…

    Rapidement, il nous fit un topo de la situation de la planète, avec une très petite partie sur son historique. L’essentiel était de retenir qu’elle n’était pas habitée, et que la principale structure en place étaient les vestiges d’une très ancienne base de la rébellion. Je laissai échapper un petit rire. C’était plutôt ironique, qu’un homme ayant de toute probabilité travaillé sous les ordres d’un Sith ait décidé de déménager sur une planète ayant accueilli la rébellion…

    Moi : Donc, j’imagine qu’il s’est installé dans cette ancienne base. En tout cas, si j’étais un scientifique louche… C’est ce que je ferais.
    Shina : Ou en tout cas, c’est un bon endroit où commencer nos recherches. Si on ne le trouve pas là-bas, alors on avisera, je pense.
    Orvi : Les gars, c’est pas pour briser l’ambiance, et s’il y a des Shaax là-bas ?

    Je me tus, et tous les regards se tournèrent vers moi, Galen et Eckmül. Nous étions les seuls à en avoir déjà affronté, et surtout à en avoir réchappé. 

    Moi : Je peux pas vous dire plus que ce que je vous ai déjà dit. Je les ai déjà vus une, deux fois, ça fait pas de moi une spécialiste. Si on en voit et qu’il y en a plus qu’un, et j’ai l’impression qu’ils sont toujours plusieurs, donc ça arrivera pas, on se réfugie dans l’Arrow et on lui fait exploser un missile dessus. 
    Orvi : Juste pour savoir. Les Mandaloriens règlent toujours leurs problèmes en faisant exploser les trucs ?
    Moi : Telle est la voie, écoute. Et sinon, oui, souvent. 

    À côté de moi, Eckmül hocha religieusement de la tête, l’air de dire « Je confirme ». Le pauvre avait passé une bonne partie de son existence à côtoyer des Mandaloriens, il avait fini par bien connaître la tendance de mon peuple à ne pas utiliser les méthodes faisant preuve le plus de délicatesse. 

    Galen : Pas toujours pour le meilleur, d’ailleurs. 

    Je serrai les dents, mais ne relevai pas. Autant avoir une bonne ambiance de mission, et cela n’arriverait pas si je répondais avec virulence à la moindre petite remarque. Au lieu de cela, je me levai et allai avec Shina et Zadyssa déchiffrer les notes de Weckström. Apparemment, il s’agissait de brouillons complexes sur de l’encodement génétique. Tout était désordonné, et même si nous étions capables de comprendre véritablement ce charabia scientifique, il nous resterait encore à en saisir la logique générale. 

    Shina : Là, il parle d’acide fluoroantimonique, un superacide, probablement celui que les Shaax crachent… Et là, on dirait qu’il voulait encore plus renforcer leur carcasse… 
    Zadyssa : L’acide fluoroantimonique, ça a l’air compliqué…

    La Guérisseuse hocha la tête. 

    Shina : De ce que je sais, c’est surtout capable de traverser n’importe quelle substance. En fait, c’est un mélange de fluorure d’hydrogène et de pentafluorure d’antimoine, ce qui…ne vous intéresse probablement pas. 
    Moi : Tout ça ne nous dit pas grand-chose d’autre, surtout sur leur origine.
    Shina : Je sais. Mais tout le reste… C’est des gribouillis, et j’ai l’impression qu’une partie est dans son dialecte natal. Ce n’est pas pour rien qu’il a dû les abandonner sur place. 

    Je m’étirai, puis fis quelques pas, résistant à l’envie de frapper quelque chose. Ce n’était pas mon genre de passer mon temps à attendre dans un vaisseau, et pourtant j’avais encore une journée entière à passer en hyperespace, coincée dans cet espace réduit. J’avais beau apprécier le calme, je sentais qu’il n’était qu’apparent. Plus le temps passait, et plus je pensais au mauvais pressentiment qu’avait eu Zadyssa avant de partir. Je savais que la mission n’allait pas se dérouler sans hics, et la seule chose que je redoutais était de savoir si nous étions ou non capables d’y faire face. Bien sûr, j’avais confiance en l’équipe, mais… Difficile de prévoir l’avenir. 

    La journée de trajet passa tranquillement, mais ce fut tout de même un soulagement d’amorcer l’atterrissage sur le sol salé de Crait. Voir le sol devenir rouge sous le vaisseau était tout particulièrement perturbant, mais l’effet était également saisissant et recelait une certaine beauté. Comme on pouvait s’y attendre, Orvi se pencha et goûta une pincée de poudre, nous confirmant bien qu’il s’agissait de sel et non de neige solide. 

    La planète avait une sorte de majesté. Avec un décor pareil, on pouvait presque s’attendre à voir débarquer les fantômes des guerriers du passé qui avaient vu cet endroit dans des circonstances très différentes de celles d’aujourd’hui. Toutefois, je ne m’attendais pas à voir s’approcher de nous toute une troupe de Vulptex, à qui les récits ne faisaient pas justice : ils étaient réellement adorables… Aussitôt, Zadyssa écarquilla les yeux, émerveillée, et je souris à son enthousiasme. Ainsi, elle ressemblait à une enfant qui découvrait des nouvelles choses.

    Zadyssa : Kinsa, Kinsa, regarde ! Il essaie de me lécher la main ! 
    Orvi : Je veux rester ici toute ma vie ! Ils sont trop choupis ! 
    Moi : Et vous nourrir uniquement de sel ? 

    Je sursautai légèrement lorsqu’un des renards de cristal s’approcha de moi, sa frimousse intriguée. Après quelques secondes, et voyant que je ne réagissais pas négativement, il se frotta contre moi en me fixant avec de grands yeux. Je finis par céder à la tentation, me penchai et avançai une main hésitante pour le caresser. Docile, il se laissa faire et j’eus un regard attendri. Ils étaient vraiment mignons, mais je n’étais pas près d’admettre que je fondais devant ces boules de poil – ou, en l’occurrence, de cristal.

    Galen : Il t’aime bien, on dirait. 

    J’acquiesçai, puis tâchai de me concentrer. Il ne fallait pas perdre de vue l’objectif de notre venue ici, et ce n’était certainement pas de batifoler avec des Vulptex… même si c’était un plus non négligeable. 

    vendredi 27 décembre 2019 - 23:49 Modification Admin Permalien

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  • Davits Draven --- Davits Davren était un général de l'Alliance Rebelle. (Personnages - Rebelles)
  • Toscan 8-Q Fighter --- Le chasseur Toscan est un des nombreux appareils qui aboutiront au chasseur Y-wing, et son cockpit est d’ailleurs fabriqué par Koensayr. (Vaisseaux - Chasseurs)
  • Maison Calipsa --- La Maison Calipsa est la Maison aristocratique du Secteur Tapani qui contrôle indiscutablement le plus de secteurs; et si la plupart des planètes qu'elle possède sont stériles, elles sont très riches en minerais. (Organisations - Familiales)
  • Navette de commandement du Premier Ordre --- La navette de commandement était un vaisseau du Premier Ordre. (Vaisseaux - Transports)
  • TIE/ew Electronic Warfare --- Le TIE Electonic Warfare est une version tardive du TIE bomber. (Vaisseaux - Chasseurs)

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