La Mort en bielles et engrenages.

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Quand une espionne industrielle de qualité plus que médiocre pénètre nuitament dans la chambre du contrebandier Édoras Konix Terrik, celui-ci soupconne immédiatement un coup juteux. Après un passage par Kashyyyk pour y récupérer sa fille, le contrebandier nous enmène dans un voyage haut en couleurs à travers la Galaxie afin de récupérer les plans d'une mystérieuse usine de fabrication de droïdes Géonosienne. Mais quand on doit à la fois protéger sa fille, son argent et sa propre vie, comment parvenir à semer tous les tueurs, mercenaires, pirates et autres trafiquants sans scrupules allechés par le profit? Le contrebandier va avoir chaud, très chaud... mais quel danger le ferait reculer quand il y a quelques crédits en jeux?

  • Auteur : Edoras

Chapitre 0 - Notes de l'auteur.

La Mort en bielles et engrenages.
Ou
Comment une intruse nocturne peut vous mener dans la gueule du Sarlacc.

« Parole, cette fois, j’y ai coupé de justesse ! Pour un peu, j’aurais du intituler cet ouvrage « Mon décès décidé » ! C’est dingue, quand on pense que toutes ces aventures pas piquées des vers sont arrivées à cause d’une espionne Sevari venue jouer les strip-teaseuses de choc dans ma chambre. A cause de ça que je me suis retrouvé à escalader –à la main !—une façade d’une dizaine de mètres de haut, à plonger en apnée dans un bain d’huile de vidange ou à me faire cours-juter par des astromechs fous.
Heureusement que j’ai un abonnement avec la Chance… »













Note de l’écrivain, servant d’écriteau à l’occasion :
Tous les noms égrenant ces pages sont le fruit de mon imagination, toute ressemblance avec des gus existants serait purement fortuite, et entre nous, tirée d’une forte cuite.
Toute personne se retrouvant choquée par le contenu de ces pages n’a qu’à s’en prendre à elle-même, et qu’elle ne vienne pas me les briser !
-Ed’-


Chapitre 1 - L'intruse

Partie I :
Chapitre 1 : L’intruse

Je me réveillai. Aussitôt mes sens furent en alerte, je en pus m’empêcher d’admirer la rapidité de ma mise en service : on/off, clic-clac, plus vite qu’un droïde. Un interrupteur, que c’est, mon système nerveux !
Je perçus un mouvement à l’entrée de ma chambre. J’entrouvris donc mon œil gauche ; vus que j’étais couché sur ce même côté, nul observateur ne pouvait voir que j’étais éveillé. Ce que je vis tout d’abord fut un pied, puis une cheville et enfin, une jambe humanoïde couleur carotte. Le tout était dénudé, en tout cas jusqu’aux genoux, mais je ne pouvais voir plus sans prendre le risque de bouger. Je pris le risque. Je changeai de mirette. Je constatai alors que l’intrus étais une jeune femelle Humaine, sans doute de type Sevari, qu’elle était en train de terminer de se désaper, que ses vêtements gisaient en tas devant ma porte, que sa peau était riche en carotène, que son bronzage était uniformément répartit sur tout son corps, mais qu’il était toutefois moins magnifique que l’ensemble de son corps.
Tout ça, je le constatai en moins d’un dixième de seconde, ça et aussi le fait qu’elle s’avança directement vers ma penderie, une fois qu’elle eut ôté de son corps le dernier linge, sans se soucier du désordre ambiant. Moi, tu connais mes réflexes, tout ça… et bien je coule ma senestre sous mon oreiller, me saisis du DL-44 qui y sommeille et constate que la demoiselle vient de me chouraver un slibard pour en vêtir sa ronronnante. Puis la voilà qui attrape un pantalon, et pas n’importe lequel siouplait : le corellien à bande jaune, celui de mon mariage avec Mirax. Elle manque pas d’air, la garce ! Je me lève sur un coude en ajustant la Sevari au bout de mon feu et déclare, d’une voix calme et posée :

-Veuillez déposer mon pantalon et rester immobile, mignonne.

Sa tête, ma doué ! Sidérée qu’elle est, la fille. Ne s’attendait pas à ce que le type chez qui elle est entrée ne dorme avec un blaster sous la main. Elle m’obéit, bouche bée.

-Bien, voilà qui est fait. A présent, veuillez vous asseoir lentement sur le bord de ce lit, en gardant les paumes de vos mains bien en vue.

Elle s’assied, le regard froid comme un bout de banquise sur Hoth. C’est à ce moment que je réalise que ce n’est pas le bruit de son entrée qui m’a réveillé, mais son odeur. Une odeur fine et si particulière d’andris et de carsunum Sevaris, entêtante. L’odeur des épices m’a immédiatement tiré de ma léthargie, prêt pour le boulot. C’est beau, à ce point, la conscience professionnelle, tu trouves pas ?

Je sors une paire de menottes hors du tiroir de ma table de nuit (pour l’info, ces entraves me furent données en guise de bracelet par un contingent de stormtroopers, que j’eu beaucoup de mal à éradiquer de mes jambes et pieds, mais que j’arrivai toutefois à faire taire grâce à ma tête solide et bien remplie) et les lui passai. Ainsi, je me sentais déjà moins ne danger, voire même en nette situation de supériorité.
Elle me regarda, avec un air d’effronterie qui présageait que si je baissais trop ma garde, je m’exposais à ne plus jamais pouvoir la relever.

-Maintenant, nous sommes plus à l’aise pour discuter. Première question : pourquoi êtes-vous entrée en douce dans ma chambre de ce charmant hôtel, pourquoi vous y êtes-vous déshabillée puis, enfin, rhabillée avec mes propres vêtements ?

Puis, comme elle ne répondait rien :

-J’admets que cette question est plutôt longue, mais je vous assure que vous pourriez y répondre par une simple phrase comportant une seule proposition… Répondez !

Un mec qui te gueule de répondre à une question dont tu connais forcément la réponse, tout en te poussant le canon d’un blaster face au cœur, l’air pas gentil, t’es plutôt enclin à lui répondre, non ? Ben pas elle, visiblement : elle continue de me regarder comme si j’étais une cuve de bouse de bantha, provenance directe de Tatooïne, tout en pointant fièrement sa poitrine en avant (donc vers missa).

Mets toi à ma place, mon cher lecteur, même si je sais que c’est dur pour toi de devenir subitement intelligent ; tu réagirais comment, toi, si tu te faisais réveiller après seulement trois heures de sommeil par une intruse totalement dénuée de bonnes manières ? Perso, désolé mais c’est mon éducation « sang et tripes » qui veut ça, je cogne, manière de canaliser ma rage, tu comprends ? Bref, je fais sauter mon flingue de la main gauche vers la droite, et lui balance derechef une mandale qui l’envoie valdinguer du côté gauche de la pièce, soit plus face au mur soutenant mon armure que face à la porte. BOM, fait son crâne en heurtant le métal de la Protection Mandalorienne. Je me penche pour la prendre, d’une main, et la replacer sur le lit, au passage je vérifie que sa tête n’est pas fendue par le choc, ce qu’elle n’est pas. Un moment, je me dis que j’ai suffisamment d’épices dans ma table de nuit pour mener un interrogatoire, puis je me ravise, songeant qu’avec une Sevari, une dose d’épice donnée au jugé ne peut donner que deux résultats : rien ou plus rien (c'est-à-dire aucun effet ou mort, au cas où t’aurais pas compris). Je décide donc de jouer les gentils, et de ranger mon blaster pour troquer la force contre la raison.

-Désolé fillette, mais quand on me réveille en pleine nuit, je suis plutôt bougon que bien-bon. Tu veux bien me dire ce que tu es venue faire ici ?

-Et…ta…sœur ? haleta t’elle. (Ce qui lui est aisé vu qu’elle est seins nus… bon, ça va ! Si on peut plus plaisanter…)

-Je n’ai pas eu l’honneur de la connaître, si j’en ai une, je répond. Tu veux boire un coup, pour faire passer l’hémoglobine ? Whisky, vodka, eau, jus de fruits ?

Elle ne répond rien, s’attendait à une autre gifle. Elle se rassied (elle était demeurée dans la position « couchée-sur-le-ventre » dans laquelle je l’avais déposée, après l’avoir relevée du carrelage). Elle se rassied, donc, et me regarde, d’un regard à la fois curieux et étonné d’une écolière découvrant les nouveaux chatons de son félin, dans lequel se mêlent des pensées langoureuses et avides d’un fan découvrant le dernier opus de la saga Star Wars. Je me rend compte alors, grâce au sens du toucher de ma peau, que mon geste pour la soulever du sol a causé la fuite de mes couvertures, et qu’une main brune orangée est en train de remonter le long de ma jambe. Je me saisis aussitôt de la paire de menottes attachant la dite main et la jette contre un mur… évidemment, le reste du corps, étant attaché aux mains, suit le mouvement. Re-BOM de la tête, contre l’armoire me tenant lieu d’armurerie, cette fois. Tu croyais quoi, coco ? Que j’allais écrire une histoire couleur 24ème lettre de l’aurabesh ?

J’ai déjà eu la blague de dormir dans le corps d’une demoiselle chargée (je ne le savais point, dans le sens où je l’ignorais) de me liquider… j’ai faillis me retrouver égorgé d’une oreille à l’autre ! Ce genre de truc, très peu pour moi, merci, je tiens à ma bête vie, mine de rien. (Pourquoi de rien, d’ailleurs ?)

-Désolé, miss, mais ce genre de numéros ne marche pas avec moi, que je lui dis.

Elle crache (je sais, c’est pas élégant, pour une fille encore moins que pour un mec, n’en déplaise aux féministes, mais c’est nécessaire dans son cas) un filet de sang, vu qu’elle a chopé le coin d’une caisse –contenant des grenades— dans les gencives.

Elle me jette un regard de chien battu (j’allais écrire « de chienne » mais on allait encore me faire des misères, alors bon, je fais un peu le lâche, en passant) et soupire, d’un de ces soupirs à vous faire exploser le cœur à la dynamite. Je décide que le moment est venu de faire chanter le peko-peko.

-Pourquoi vouloir vous travestir de mes vêtements ? lui demandai-je gentiment, presque compatissant, et au fond encore plus hypocrite qu’un croque-mort recevant une veuve (je le sais, j’en côtoie).

-Parce que je ne voulais pas être reconnue de mes poursuivants.

-Qui sont-ils ? continuai-je, intéressé.

-Des chasseurs de primes, sans doute, répondit-elle tristement.

-Pourquoi… ? demandai-je évasivement.

-Mon père était un riche comte de l’épice de Sevarcos. Il est mort il y a deux jours (elle sanglota) et je suis la seule héritière. Ces gens veulent ma mort, afin de pouvoir racheter le domaine à faible prix.

Et moi, tu sais ce que je m’entends lui répondre ?

-Et sans mensonges, ça donne quoi ?

Texto. Elle arrête aussitôt de geindre et me lance un regard qui, cette fois, me tuerait sur place si ses yeux étaient des E-Web. Pourtant, elle se sent vaincue, la Sevari, vaincue par ma sagacité de vaurien qui en a vu d’autres. Et de moins sympas ! Elle se met à m’avouer son histoire, à commencer par sa qualité d’espionne industrielle. Puis m’explique que, pour échapper –c’était vrai- des chasseurs de primes, elle eut l’idée de se déguiser en homme. Elle ajouta, non sans nécessiter deux mandales supplémentaires, qu’elle avait dérobé les plans d’une nouvelle usine de fabrication de droïdes, sur Coruscant, à destination de Géonosis.
Je la remerciai en la livrant à de faux policiers de mes amis, afin qu’elle passe la nuit dans un commissariat plus vrai (et en tout cas plus salubre et fréquentable) que nature. Cela me laissait le temps de juger de l’intérêt et de la valeur marchande d’une pareille information. Je finis par m’endormir, dans un confortable fauteuil en cuir vert, face au projecteur holonet de mon vaisseau, le Soleil Bleu.

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Le lendemain matin, après un excellent et copieux petit déjeuner fournit par l’hôtel (j’y étais retourné dans le seul but de profiter du repas que j’avais payé), j’entrai dans le faux commissariat, redevenu à cette heure un estimable établissement de jeux, couplé à un débit de boissons ainsi qu’à un illégal dépôt de matériel recelé. Je descendis au dépôt, poussai deux caisses, et pénétrai dans un long couloir bordé de geôles chauffées. Le « gardien » qui m’accompagnait m’ouvrit l’une des cages, j’y entrai.

-Vous êtes venu me narguer ? s’offusqua la Sevari, se relevant sur sa banquette.

Un bol de soupe fumante était posé dans le creux d’une espèce de corniche taillée à même la pierre.

-Non, je suis venu vous dire que vous étiez très jolie, que j’étais désolé d’avoir du mener mon interrogatoire de la sorte, et aussi, je suis venu vous proposer un marché.

-Un marché ? Très bien, moi aussi, je vous propose un marché : vous ressortez de cette cellule immédiatement et vous allez vous faire pratiquer par un Savrip Mantellien. Ca marche ?

-Comme il vous plaira, gamine, mais au passage, j’irai vous dénoncer pour espionnage industriel aux autorités. Ainsi, lorsque vous quitterez cette cellule où vous êtes retenue pour violation de la propriété privée et entrée avec effraction, vous irez devant un tribunal où l’on vous condamnera à une mort officieuse : Ici, vous êtes sur Ord Mantell, ma belle. La loi appartient à ceux qui ont du fric ! Toutefois, si vous acceptez de me livrer les informations concernant ce nouveau type d’usines, je retirerai ma plainte et nous pourrions même être bons amis… et libres, ce qui ne gâche rien.

-Allez… commença t’elle d’abord, puis elle se retint, courba le dos, et reprit :

-C’est d’accord. Mais alors, vous cessez vos grands airs et vous vous présentez.

-Je m’appelle Édoras, répondis-je. Et toi ?

-Depuis quand on se tutoie, sale type ? Moi, c’est Sara.

-Excusez-moi, mademoiselle, c’est un vieux réflexe de chez moi… Et je vous signale que c’est vous, qui êtes sale : je me suis lavé, moi, depuis hier.

C’est sur ces paroles sensées que je la fis sortir par l’arrière du bâtiment, redevenu pour l’occasion un joli commissariat de quartier. En grimpant dans mon speeder, elle demanda soudain :

-Vous m’avez dis vous appeler Édoras. Édoras, c’est un nom ou un prénom ?

-Un prénom, n’est-ce pas aussi un nom comme un autre ?

-Vous n’avez pas répondu à ma question.

-En effet.

-Veuillez y répondre.

-Toute chose a un prix.

-Quel est le vôtre ?

-Que seriez vous prêtes à mettre ?

-Vous me faîtes ch…

-Je sais. Mon nom est Édoras Konix Terrik.

-Terrik ?! Comme le contrebandier ? Galaxie ! Quelle idée j’ai eu d’entrer chez un type pareil !

-J’ajoute que je suis, tout comme le grand-père de mon ex-femme, « homme d’affaires » et des mêmes que lui… J’ai gardé le nom par amour des choses simples, en bon Thyfférien que je suis.

-Thyferra, hmm ? Etrange, j’aurais parié que vous étiez Nabien.

-Et moi, j’aurais parié que vous étiez moins belle que vous ne l’êtes, sous ce rayon matinal. Autre chose : ces plans, où sont-ils ?

-Hmm… bavard, plaisantin, mais vous ne perdez pas Coruscant, hé ? Je les ai planqués dans le chargeur d’un pistolet à projectiles, dans un casier de consignes, à la « Dame Fortune ».

-Pistolet à projectiles… pas de doute, vous êtes Sevari ! Bon, en route pour le casino ! Voilà pourquoi vous êtes venue chez moi : le casino est juste en face de mon hôtel.

Chapitre 2 - La Fillette.

La « Dame Fortune » est déjà bondée en cette heure matinale. Une clientèle cosmopolite a déjà prit d’assaut les tables de jeux, la piste de danse et le bar. Appuyé contre l’une des caisses, là où les clients peuvent déposer les objets qu’ils souhaitent soustraire aux tentations, j’observe, sans en avoir l’air, la clientèle, et surveille Sara, tandis que celle-ci récupère ses biens hors du casier et récupère la consigne. Après cette activité simplissime, nous quittons (à mon grand regret, au vu de la piste de ‘danse’), sans avoir l’air de nous connaître plus que deux simples joueurs décidant de sortir au même moment. A l’instant où je me rabats derrière elle, je reçois un splendide coup sur l’épaule, qui manque de me faire basculer tellement il me surprend. Je me retourne et constate un groupe de cinq adolescents en train de rigoler comme des bossus. N’ayant pas envie de les assassiner, je décide d’ignorer leur farce et de passer mon chemin… Je continue d’avancer à travers la marée vivante grouillant autour de moi. Sara est là, qui m’attend sur le siège passager. Je la rejoins et tente de m’asseoir à la place du conducteur, lorsque mon épaule décide de ne pas vouloir toucher le dossier du siège, et se met à saigner faiblement. Je me retourne pour tâter la dite épaule et constate que la Sevari me regarde, blanche comme un morceau de viande froide.

-Vous êtes sur d’avoir des amis, dans cet établissement ? qu’elle écarquille des yeux.
Je passe mon bras derrière mon dos et retire un couteau d’une vingtaine de pouces hors de mon armure. Dis, ils jouent des jeux dangereux, les gosses d’ici, tu trouves pas ? Tu parles d’une farce…

-Comment avez-vous… ?!, demanda ma coéquipière, subjuguée par ma résistance.

-Je ne me sépare jamais du plastron de mon armure, sauf parfois pour dormir, expliquai-je.

-Une chance pour nous.
Oh ! Comme il réchauffe le cœur, ce « nous » échappé malencontreusement. Il est porteur de pleins de choses agréables, tu crois pas ? Signifie qu’elle me pardonne mes coups d’hier soir, qu’elle me tend sa sympathie.

-Pour nous, en effet : ce n’est pas moi qu’on visait.

-Pardon ?!

-Un quart de seconde plus tôt, et vous auriez reçu ce joli bijou en guise de diadème… j’ai cru qu’il s’agissait d’une blague de quelques collégiens en vacances, mais visiblement, je parierais plutôt pour un tueur à gages, Twi’Lek ou très proche-Humain.

-Comment ça ?

-Simple : les Rodiens et les Barabels ne travaillent pas au couteau, pas au lancer en tout cas. De plus, si j’avais été visé, on ne m’aurait pas manqué, on aurait visé la tête, pas l’épaule ! Or, il se trouve que votre charmant front arrive juste au niveau de ma clavicule…

-Je commence à ne pas aimer cette planète.

-Elle vous le rend bien, pour votre apologie. Une fois au vaisseau, nous serons à l’abri.
-N’empêche, cela prouve bien ce que ces documents valent, pour prendre le risque de vouloir me supprimer en public, raisonna t’elle.




-Accueil tout confort, climatisation, air pur et minibar garni, bienvenu à bord ! récita Sunny, l’Intelligence Semi-Artificielle du Soleil Bleu.

-C’est le vaisseau qui a parlé ?!! s’écria Sara, une main sur le cœur et l’autre sur son holster (elle ignore que j’ai déchargé son arme).

-Si on veut : c’est sa conscience ! Je te présente l’assistance au pilotage, Sunny.

-Je me disais aussi qu’un seul homme ne pouvait diriger seul cet immense engin. Il mesure combien, d’ailleurs, 100 mètres ?

-Plus. Mais ça n’empêche pas que, lorsque Sunny doit recharger, je suis seul maître à bord après le Hasard. Bon, on est pas là pour parler de ma merveille, mais pour engranger des crédits !

-Direction ? demanda Sunny.

-Kashyyyk, ordonnai-je.

Et le grand oiseau bleu de se lever, nonobstant la pesanteur, pour quitter l’atmosphère et rejoindre l’espace. Puis, d’une formidable poussée, nous quittâmes le monde de la matière pour devenir lumière, puis énergie. (Mais de toute façon, comme l’a si bien simplifié l’oncle Albert, la matière et l’énergie, c’est kif la même chose, juste la vitesse qui change.)


Depuis les feuillages, un cri résonna, traversant la canopée et se faisant même entendre jusqu’aux ombres du sol. Un cri de joie, émanant d’une gorge enfantine aux accents de miel et de nuages. Un cri si puissant qu’il effraya tous les animaux à deux kilomètres à la ronde :

-PIIIIIINOUUUUUUU !!!

Je me retournai de justesse pour accueillir dans mes bras une enfant aux cheveux auburn où s’accrochaient quelques rayons de soleil. Sous la puissance de l’impact, je chutai au sol sous une cascade de rires entremêlés.

-T’es resté longtemps partis, me reprocha la fillette entre deux embrassades.

-Maggy… Ca fait seulement trois jours… plaidai-je.

-Trois jours et quatre nuits ! rectifia la cruelle enfant.

-Mais maintenant, je suis rentré. Je peux me relever ?

-Non, ou alors, tu payes ! exigea la digne fille de son père.

-Correct, toute chose à un prix...

-Tu me peigneras les cheveux d’à moi ! Ca marche ?

-Ca marche, grenadine. (bah oui… petite grenade, quoi !)

Portant ma fille sur une épaule, je pénétrai dans la hutte de Wroobany mon grand ami poilu. Je m’assis sur le tabouret de bois qu’on me désigna, lâchai Maggy et acceptai le verre d’accueil qu’une femelle Wookiee me tendait. Puis, le vieux poilu entra, faillit m’étouffer dans ses bras, et nous commençâmes à palabrer. Je lui demandai comment s’était comportée Maggy, comment allait son dernier petit Wookiee et, enfin, lui présentai Sara, qui était demeuré soigneusement en retrait, à l’écart des monstres de fourrures. Tandis que j’abordais le sujet des plans, ma tendre descendance vint s’asseoir sur mes genoux, me tendant une brosse et une fleur. Y a pas à dire : les gosses, ça n’oublie jamais rien qui leur soit profitable, alors quand en plus ils portent mes gènes…

Après un long repas au gibier et aux fruits rouges, il fut conclut que ce cher receleur à qui j’avais confié ma fille pouvait espérer vendre les plans pour un joli quart de million, minimum syndical à négocier. Je passai la nuit sous les arbres puis rembarquai après le petit-déjeuner, emportant dans mon sillage Sara et Maggy.


-Système déchèterie ?

-Occupé à 20% de ses capacités, répondit Sunny.

-Recharge missiles ?

-86% de disponibilité.

-Encrassage moteur principal et auxiliaires ?

-En dessous de la marge d’entretient.

-Bon, tout est opérationnel, alors ? Prête pour une année supplémentaire du septennat ?

-Tout va bien, capitaine Terrik.

-Bon, préviens moi quand on sera en vue de Corellia.

-Eniki, lorda.

Je sortis de la cabine de pilotage, une chanson au bord des lèvres (ce qui est préférable à un goût désagréable, mais moins qu’une autre paire de lèvres, tu en conviendras). Dans le ‘salon’, Maggy s’amusait aux dépens de la Sevari.

-Tu chantes une chanson ? demanda ma tendre fille.

-Je ne sais pas en chanter, répondit l’espionne.

-Tu fais quoi comme travail, toi ?

-Je récolte des informations et je les échange à des gens qui en ont besoin.

-Pourquoi ?

-Pour pouvoir manger, tiens !

-Tu as des enfants ?

-Non, du moins pas encore.

-Alors, pourquoi tu dois travailler, si t’as pas d’enfants ?

Touchante preuve de l’innocence incarnée… j’interviens, pour couper court au malheur de Sara (elle aurait du s’appeler Sophie) :

-Tu viens m’aider à préparer du bacta, chérie ?

-Non, je préfère cuisiner ! On va faire des biscuits ?

-Euh… dans l’espace, il n’y a pas de fleurs ou de fruits, Maggy, et je n’ai pas les ingrédients à bord, pour faire la pâte…

-Mais on est pas dans l’espace, Pinou, on est dans l’hyperespace ! Allez, venez, on va cuisiner.

Bardaf, la réplique de bon sens. Que répondre à ça ? C’est dur, d’être père...

-Tu sais, Maggy, le bacta, c’est comme les pâtisseries : ça a besoin d’être cuisiné avec amour… tentai-je de la convaincre de l’importance d’un bien national.

-Alors, Sara doit en faire avec nous !

-Pourquoi ça ? s’étonna l’intéressée.

-Ben, pour avoir des enfants, il faut de l’amour. Si tu cuisines du bacta avec nous, tu apprendras de l’amour, comme ça tu auras des enfants !

Quand je disais qu’elle a des arguments de choc, la gamine ! C’est ainsi qu’avec nous nous retrouvâmes en train de préparer des doses de bacta. Quand nous sortîmes enfin de l’hyperespace, Sara commençait un mal de crâne impossible. Au moment de sortir du vaisseau, pour pénétrer dans Coronet, Maggy me prit à part.

-Tu sais, Papinou, Sara, c’est pas une gentille : c’est une espionne, elle n’arrête pas de te cacher des choses !

-Merci ma chérie, je ferai attention c’est promis. Mais tu sais, il y a plein d’espions qui n sont pas méchant… certains oeuvrent pour une bonne cause, pour protéger les gens. C’est un assez beau métier.

-Comme moi quand je vais dire à Obi que maman a découvert qu’il buvait des bières dans les cafés, pour qu’il me donne des sucettes ?

Je souris. Décidément, les trafics, c’est de famille ! Dommage que je n’aie pas connu mes parents, ça devait être des cas…

Je pris Maggy par la main et descendis la passerelle vers l’astroport de Coronet, plutôt calme sous la fraîcheur nocturne.

Chapitre 3 - Y a un stûd.

Le bureau du sieur Andrew-James Flounder ressemblait vaguement à celui d’un ambassadeur, en plus luxueux. Après tout, c’en était une, d’ambassade : celle du crime et des arnaques boursières. Le ton était donné dès l’entrée, où une énorme grille en laminanium était gardée par six cerbères Barabels aux muscles taillés comme des vérins hydrauliques.

-Il paraîtrait que vous auriez quelque chose d’intéressant à me vendre, monsieur Terrik ?

-Certainement, monsieur Flounder…

Je lui tendis une copie de la disquette, ainsi qu’un databloc. Tandis qu’il visionnait les plans, vautré dans son gros fauteuil de molesquine, je repris :

-Vous constaterez qu’une telle avancée industrielle vaut son pesant de cortose… toutefois, je suis prêt à vous les céder pour deux millions de Crédits Républicains.

-Et avec ça ? grogna Flounder, doucereux.

-Pardon ? fis-je, figé (mais moins que la graisse composant les bajoues du Ministre ès Arnaques Financières)

-Avec ça, vous désirez quoi, encore ? Quelques danseuses, un appartement dans les étages supérieur de Coruscant et une bonne cuve de bière ?

-Que… ?

-Reprenez vos données. Si vous voulez revenir sans risques sur Corellia, je vous conseille de ramener les plans complets ! C’est compris ? Au revoir, monsieur Terrik.

Je me retrouvai jeté hors de la demeure de môsieur Andrew-James par quatre Barabels dont les pupilles trahissent leur niveau intellectuel voisin de celui de la moule Calamarienne blonde. Deux d’entre eux repartirent avec quelques os brisés, un autre du se faire guider par ses copains, ne pouvant plus disposer de ses yeux, remplacés par d’énormes coquard.
Sara ! La garce, elle a intérêt à avoir une excuse valable, celle-là !



-Je vous assure que je ne vous ai rien caché ! Je le jure !!

-Il ne faut jamais jurer… alors, voici le marché : vous me donnez le reste des documents et je vous remonte, puis nous partageons 75-25, ou bien vous vous taisez et je vous lâche.

La Sevari devint d’un orange vif de poivron, signe qu’elle commençait à ne plus supporter d’être suspendue par les chevilles, au dessus d’un antique système d’aération à pâles. Elle hoqueta et reprit, sifflante :

-Ecoutez, je suis allé là-bas, j’ai piraté l’ordinateur central et j’ai volé les plans, je n’ai rien d’autre ! S’il manque un document, je n’y suis pour rien.

-Le problème, dis-je en la remontant, c’est qu’il manque justement les plans détaillés de la machinerie, ainsi que ceux des étages inférieurs. Ce qui signifie que nous n’avons quasiment rien !

Je l’attrape par le col et la regarde dans le blanc des yeux.

-J’accepte de croire votre version et de vous garder en vie, mais il va falloir me dire tout, dorénavant, compris ? Pourquoi m’avoir caché qu’il existait déjà l’une de ces usines ?

-Je dois vous dire tout ?

-Tout, répondis-je en relâchant mon étreinte.

-Très bien, dans ce cas sachez que je ne vous ai rien dis car vous m’intimidez, que vous me plaisez, que vous n’êtes qu’une immonde crapule et que la seule usine de ce type n’est qu’un prototype expérimental, et ne sera achevée qu’au prochain cadran !

Et elle se casse sur cette tirade, rejoignant sa chambre de l’hôtel de Coronet où nous logeons, tandis que moi, je reste bêtement seul, sur le toit d’un immeuble délabré, à ressasser ses paroles avec comme un chauve-faucon dans le cœur.

J’entrai dans la chambre que nous occupions, Maggy et moi, et m’étendis sur mon matelas, déposé à même le sol. Je vis une petite tête entrer dans mon champ de vision et souris à la petite demoiselle qui me toisait depuis son grand lit à pieds.

-Tu lui as dis quoi, à Sara ?

-Que je ne lui faisais pas confiance, chérie.

-Elle pleurait, quand elle est rentrée dans l’hôtel.

-Je sais.

La petite fille se laissa glisser sur mon matelas, et vint se blottir dans mes bras, déposant sa mignonne petite tête contre mon cœur. Je fermai les yeux et espérai qu’elle ne grandisse pas trop vite…

Ainsi, les plans étaient incomplets ? Dans ce cas, il ne me restait plus qu’une seule solution : me rendre sur Géonosis, pénétrer dans l’usine test et récolter un maximum d’infos. Pour une espionne, elle était pas très douée, la Sevari… moi, c’était sans doute pour les relations humaines, que je n’étais pas doué. Bon ! Sara n’a pas su mener à bien sa mission ? Qu’à cela ne tienne, on n’est jamais aussi bien servit que par soi-même
J’attendis que la respiration de Maggy se fasse lente et régulière pour la déposer sur son lit. Je la bordai sous les couvertures et sortis de la chambre, sans un bruit.

Dans le couloir éclairé par la blancheur ténue d’une vieille lampe ronde, couverte de poussière, un vieil ivrogne maugréait en tentant d’ouvrir la porte de sa chambre… sans se rendre compte qu’il s’acharnait contre celle de Sara. Je le poussai devant la sienne puis frappai le métal de la lourde de ma « collègue » Sevari. Comme personne ne répondit, j’entrai, ce que je vis alors me laissa les baloches comme des figues trop murent…

Imagine Sara, la tête dans son oreiller, les vêtements humides et poisseux de sang, collés contre son pauvre corps décédé. Au début, je crus qu’elle dormait, nue. Puis je me rendis compte que son corps était en principe plus brun orangé que rouge, et qu’il ne comportait pas de boutons, ou en tout cas aucun qui ne soit en plastique dur. Je sortis mes deux « Mos Eisley spécial » et explorai le reste de la chambre : personne.

Un désordre ambiant régnait dans les deux pièces de sa chambre, signe que son assassin avait cherché les documents. Evidemment, il n’avait rien pu trouver vu qu’ils étaient dans la poche intérieure droite de mon veston.
Je rengainai l’un de mes DL-18s et m’approchai de Sara. Au moment où je tâtai son cadavre, afin de déterminer la cause de la mort, je fis une constatation qui me glaça les entrailles jusqu’au plus petit bout de l’appendice : un large sillon passait le long de son dos, et sa blouse était déchirée tout du long. Il lui manquait pas moins de 23 vertèbres, da la nuque au bassin.

Retiens toi de vomir, mon pote lecteur, c’est pas terminé.

Elle avait été déchiquetée, tout du long, par un instrument tranchant, genre griffe ou poignard Ryyk, qui lui avait arraché une quantité imposante d’os, de chair, de moelle et de fibre nerveuse. L’agonie avait du être assez rapide. C’avait été comme de débrancher la prise d’un ordinateur.

Je sortis de mon sac un sachet étanche, une pince et un coton-tige, je gantai mes mains et commençai une analyse rapide du cadavre encore chaud. D’après l’orientation des chairs déchirées, , le coup avait été porté en partant des fesses et en remontant vers le cou, alors qu’elle était allongée, probablement pour pleurer sa peine. Son agresseur se tenait donc soit debout, à côté d’elle, et avait procédé d’un efficace revers, soit –je regardai le plafond- au dessus d’elle… le plâtre recouvrant le plafond était creusé de trous de la largeur d’un pouce humain. Je la retournai en prenant garde de ne pas l’ouvrir en deux, vu que désormais plus rien ne garantissait l’unicité de son buste. Son visage exprimait la tristesse et était encore ruisselant de larmes. Elle était morte sans même s’en rendre compte (celle-là, elle est pas de moi)
Soudain, j’eu une pensée effrayante pour Maggy. Je sautai par-dessus le lit et sortis de la pièce en deux bonds. Quand je déboulai dans ma chambre, armes aux poings, j’avisai un énorme et musculeux Farghul, suspendu au plafond par les griffes de ses pattes arrières (me demande pas comment, moi je constate, c’est tout). Il se tenait au dessus de Maggy, prêt à frapper.
Je tirai sans compter les coups, et ne m’arrêtai que lorsque les deux chargeurs furent vides. Le Farghul n’était alors plus qu’une masse informe de sang et de poils étalée sur le sol, dégageant une forte odeur de chair brûlée. Je m’approchai de Maggy, les mains tremblantes. La petite fille grogna en se retournant dans son sommeil.

Je ramassai nos affaires, appelai le Soleil Bleu, et sortis de l’immeuble par les toits. Maggy ne se réveilla qu’à l’intérieur du vaisseau. Derrière nous, un vieil hôtel Corellien explosait en une gerbe de feux.

Chapitre 4 - Arrivée Géonosienne.

J’observais la ronde bleutée de l’hyperespace, un verre de jus de gralinyn à la main (je m’efforçais de ne pas boire d’alcool quand j’étais avec Maggy) pendant que Sunny apprenait une des variantes du Dejarik à la petite. Il y eu une faible secousse et les étoiles reprirent leur position : nous étions sortis de l’hyperespace et Géonosis apparaissait, drapée de carmin et entourée d’un nuage d’astéroïdes. Je laissai Sunny s’occuper de sangler sa jeune maîtresse et pris les commandes. Le Soleil Bleu trembla légèrement le temps de changer de système directeur, puis il y eu un déclic : le gigantesque vaisseau était désormais sous mes ordres, jusqu’à la moindre commande des cales. Un sentiment de puissance grisant m’envahit et je guidai le vaisseau au sein des astéroïdes, évitant de nombreux impacts. Pour arriver sur Géonosis, il n’y avait rien de plus simple ; plusieurs fois par jour, la planète subissait les assauts des débris solitaires échappés du nuage d’astéroïdes l’entourant. Il suffisait donc d’attendre le prochain assaut et de se glisser parmi les cailloux pour réussir une entrée discrète.
Ce que je fis, après avoir repéré la zone probable où se situait l’usine. Pour ce faire, je relus une nouvelle fois les plans, et remarquai que les deux avantages de cette construction étaient de produire, plus vite, en économisant au maximum les déchets… ainsi que la pollution, réduite à de simples pertes en eau et en carbone pur. Je repérai donc un lieu où il était non seulement possible de construire, mais où de plus les ressources en eau et carbone étaient en constante augmentation.
Une fois posé, au beau milieu d’une zone déserte, je revêtis mon armure Mandalorienne et ordonnai à ma fille de rester à bord, quoi qu’il arrive. Je lui montrai le fonctionnement complet des systèmes de communications, de défense, ainsi que de l’holoprojecteur. Puis, alors que j’étais sur le point de sortir, Sunny m’arrêta.

-Édo, juste une chose : j’ai terminé l’analyse des échantillons ramenés de l’hôtel.

-Et… ?

-Sara a été tuée par un faux poignard Ryyk, d’un type assez spécial. J’ai remonté la source pour découvrir une bande de mercenaires affiliés…

-A ce cher monsieur Flounder ?

-Bingo ! L’âge te réussis, gamin.

Je sortis du Soleil Bleu et Sunny reprit le contrôle total du vaisseau.

Après une demi-heure de marche intensive, à avaler de la poussière et à user mes Santiag’s, j’arrivai au bord d’un gouffre imposant. Je me penchai pour tenter d’en voir le fond, mais je ne pus rien apercevoir d’autre que les roches qui semblaient vouloir m’attirer vers le magma de la planète d’ocre. Je compulsai une nouvelle fois les données. Pas de doutes possibles, l’usine était au fond… toujours cette maudite passion des Géonosiens pour la verticale ! Je sautai dans l’abîme, sans plus hésiter, et démarrai mon jetpack.

Sous la lumière douce de ma lampe, les roches défilaient, les pierres succédant aux pierres dans une inexorable descente aux enfers. Je songeai à Maggy, seule à bord du vaisseau… elle allait m’en vouloir, mais il valait mieux ça que de l’emmener avec moi pour une mission certainement trop dangereuse pour elle. Plus tard, quand elle aura grandit, je l’emmènerai avec moi, pour que son rire nous accompagne dans les pires moments, et qu’elle apprenne à se défendre.

Je touchai enfin le fond du gouffre et éteignis mon jetpack. Son bruit avait dû ameuter tous les habitants du gouffre, mais tant pis, il n’y avait pas d’autre solution. Je sentis un souffle d’air glacé me pousser en arrière et décidai de suivre le mouvement, afin de voir où il débouchait. Une dizaine de mètres plus loin, la puissance du vent était telle que je préférai allumer à nouveau mon jetpack, de peur que le câble de mon grappin ne cède. Finalement, l’étroit boyau où le vent s’engouffrait en sifflant s’élargit pour dégager sur une vaste caldera, déserte de toute forme de vie. Rassuré de savoir que le boucan produit par mon jetpack avait été balayé vers une zone dénuée de vies –et donc d’oreilles pour l’entendre- (Comment ça, les Géonosiens n’ont pas d’oreilles, Mais fais pas ch…, c’est un style littéraire, andouille !) je rebroussai chemin. Malheureusement, mon jetpack s’arrêta quelques mètres avant mon point de chute. J’instaurai donc un nouveau point de chute en m’étalant sur le sol, mangeant des cailloux par la même occasion. Evidemment : cet engin n’était pas prévu pour lutter contre des vents de plus de 120 Km/h pendant près d’un quart d’heure, sans compter une descente pareille… Je me relevai, m’époussetai avec l’aisance et la dignité d’un sénateur, et décidai d’avancer prudemment vers mon premier point de chute, dissimulé par un tournant à une dizaine de mètres de là. Bien m’en pris : un Géonosien et deux Humains étaient déjà sur les lieux, blaster au poing. Finalement, j’ai eu du bol de me crasher, tu crois pas ?

Je rampe de rocher en rocher, histoire de m’approcher de ces nouveaux arrivants sans me faire voir… y a rien à faire, les plus vieux trucs sont souvent encore les meilleurs. C’est ainsi que j’entends le trio bavarder :

-Grognements et crissements divers, grogna et crissa diversement le Géonosien.

-Qu’est-ce qu’il raconte, demanda l’un des Humains à son compagnon, une espèce de bellâtre aux longs cheveux blonds et aux yeux d’un noir profond. (Ce qui ne veut rien dire, je te l’accorde, mais c’est dans le texte.)

-Qu’il a faim, et que d’après les traces sur les pierres, le Mandalorien a dû s’en aller vers la caldera de Jyétaimaijysuiplus. Il propose qu’on casse la croûte, vu que le seul chemin pour sortir de ce trou, c’est le Couloir des Vents, lieu-dit où nous nous trouvons.

-Le scénariste devait vraiment manquer d’imagination pour donner un nom pareil à la caldera. Moi aussi, j’ai la dalle (de permabéton)…

-Ca marche !

-Quoi ? s’enquit le premier Humain, celui-qui-cause-pas-géonosien, un brun intégral aux yeux pétillants de malices.

-Quoi, quoi ? s’étonna le blondin.

-Ben… qu’est-ce qui marche ?

-C’est une expression, ignare.

-Non, moi c’est Matt.

-T’as oublié ton cerveau sur la table de nuit ou quoi ?... Surtout, ne réponds rien ! Attrape ça et mange, ça t’éviteras de causer.

-Si on peut même plus te titiller, Jean. Et au fait, comment il s’appelle, le Géonosien ?

-Defi, pourquoi ?

-Parce que, vraiment, un trio « Jean-Matt-Defi » c’est nul, comme jeu de mots. On n’aurait pas pu trouver un autre guide ? Et puis aussi, pourquoi il a dit que j’étais un brun ‘intégral’, le narrateur ?

-Parce que tu as des yeux bruns, des cheveux bruns et un corps brun de peaux, Matt… et aussi parce qu’il y en avait déjà un blanc dans une série Américaine appelée « amis ».

-C’est quoi cette histoire pourrie ?

Sur ces entrefaites entre-deux entrecoupées d’entremets, je décide de passer au large du duo comique, car ce serait bête de tuer deux types aussi sympathiques, entre nous.

Après un long périple sinueux (toujours, le périple du héros doit être ‘sinueux’, c’est une tradition), j’arrive en vue d’une construction cubique (puisqu’elle n’est ni classique, ni gothique) d’où s’échappe un énorme tuyau, qui se dresse verticalement pour remonter le long de la paroi du gouffre (no comment) Au cas où tu ne l’aurais pas compris, il s’agit de l’usine.

L’entrée de celle-ci est gardée par six Géonosiens, et le chemin pour y accéder est à découvert, sans espoir de repli. Autrement dit, tu peux toujours rêver pour entrer sans te faire repérer. J’observe la construction en prenant du recul, comme un bon appareil photo. Je remarque alors qu’entre le tube de la cheminée et la paroi de duracier composant l’une des faces de l’usine, il y a un espace d’une soixantaine de centimètres… bien suffisant pour qu’un type de ma trempe grimpe le long du tube en prenant appui sur la paroi de l’usine. C’est long, ça tire, c’est haut, c’est chaud, ça prend le tems qu’il faut, c’est pas super confortable comme situation, mais je parviens à remonter ainsi jusqu’à pouvoir m’asseoir à califourchon sur un deuxième tube, assez chaud, qui forme un coude en rentrant dans la paroi métallique de l’usine. Après enquête, il s’avère que ce tube conduit de l’eau, probablement issue du refroidissement des métaux. Elle est chaude, mais pas bouillante, juste bonne pour faire une douche quasi-brûlante. Je sors donc mon joli petit couteau, et l’enfonce jusqu’à la garde dans le tuyau. Ensuite, je scie patiemment un trou de la largeur nécessaire pour y faire passer mes épaules.

Vous avez demandés un passage ? Bingo : à l’endroit où le tuyau sort de l’usine, il y a une grille… il y avait, mon colonel ! Je nage en apnée durant les quelques secondes qui me séparent d’une plate-forme surplombant le bassin où est recueillie l’eau usagée. Je lance mon grappin contre l’un des piliers métalliques et je sors de l’eau, à mon grand bonheur car l’eau commençait à devenir de plus en plus insupportable de chaleur. Je me balance le long du câble de mon grappin, puis, d’un bond magistral, saute et me rattrape sur la plate-forme, qui n’est autre que l’une des deux gigantesques poutres de duracier servant de support à la toiture et surplombant la chaîne de fabrication des pièces des droïdes.

Je récupère mon grappin et observe le spectacle des forges, déversants des tonnes de métal en fusion dans des entonnoirs géants, envoyant par la suite ce torrent de feu liquide dans les moules qui le fixeront en des pièces mécaniques, refroidies ensuite à grands coups d’eau.
J’étais dans la place… que le spectacle commence.

Chapitre 5 - Une affaire rondement menée

Me détachant du spectacle vulcanesque, je me dirigeai vers ce qui semblait être une cage de turboélevateur. J’appuyai sur le bouton d’appel et les portes s’ouvrirent, me mettant nez à nez avec deux gardes Géonosiens, armés plus qu’il n’en faut pour des gardiens.
- Krrlit’hkaprt’howa ?
- Très bien et vous ? répondis-je civilement, bien que n’ayant pas compris un traître mot du discours du garde.
- … Prokt’tka, vitkrrh’kra ?!
- Merci, la petite va bien, dis-je en me plaçant entre eux.
Le garde colla son arme contre mon ventre. Il reprit, appuyé par son collègue qui grimaçait dans ma nuque :
- Prokt’tka ?
- Je ne sais pas encore, mais je ne vais pas tarder à le savoir.
Je me jetai en avant et pivotai. Ma main libre heurta le blaster sonique et le coup partit, tuant net l’autre garde. L’abdomen du tireur fratricide céda avec un craquement en laissant échapper un épais fluide verdâtre, puis je retirai mon couteau et en essuyai la lame.
Le turboélevateur tremblota encore quelques secondes puis s’immobilisa. une note aiguë résonna et al porte s’ouvrit. Deux Géonosiens et quatre droïdes de combat me fixèrent. Les techniciens s’avancèrent alors que je faisais de même, de sorte que nous raccourçîmes la distance qui nous séparait. Les droïdes, eux, se tinrent immobiles, au garde-à-vous. J’écartai les pans de ma veste et dégainai deux splendides blasters longs à crosse dépliable, de type E-11 de chez Blastech, qui foudroyèrent sur place les gardes, figés dans un inutile mouvement de défense. Les droïdes bougèrent puis, frappés chacun d’un tir à pleine puissance dans le buste, ils furent projetés contre la paroi d’un générateur. Quatre autres tirs déchiquetèrent la structure de leurs cous, et les têtes mécaniques roulèrent au sol. J’attendis un instant, lorsque je me sentis à l’abri d’une éventuelle arrivée de visiteurs indélicats, j’ouvris patiemment les machines à tuer et en subtilisai les composants les plus coûteux, ainsi que les cartes mémorielles.
La suite fut simple : je sortis un databloc de ma poche intérieure droite, et chargeai les données relatives à la géographie de l’usine hors de l’une des mémoires. Je consultai le résultat obtenu, repérai la salle de contrôle et me dirigeai vers l’ordinateur central, un silencieux dans la pogne.

Trois cadavres et huit machines plus tard…
- Pus d’vornskr de saloperie de… !!!
Edoras jurait, couché dans un siège pivotant, la tête relevée vers une pléthore d’écrans, au beau milieu d’une salle d’un blanc intense, mesurant approximativement cinq mètres carrés.
" Neuf protections informatiques, dont deux actives et un labyrinthe psychologique, et je me retrouve face à quoi ?! A un tableau de contrôle manuel, blindé de toute part ! Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ?! J’ai pissé sur un totem ou quoi ?!!

Rageant et pestant toujours, il sortit de la pièce, verrouilla sur son passage et se dirigea vers la salle à manger, blasters aux poings. Arrivé devant la porte coulissante, il actionna la commande et attendit sur le corps poisseux de l’agent de sécurité.
Les contremaîtres furent pour le moins surpris. Ils tentèrent de résister, de refuser la demande exprès du contrebandier, mais après deux tirs de blasters et quatre hurlements de douleurs, il s’en trouva vite un qui parlait le Basic, et Édoras put sortir son couteau du bras de sa victime.
Le contremaître inséra sa clé dans la serrure et tapa son code d’activation, déclenchant un message d’alerte à un millier de kilomètres de là. Ensuite, il put fermer les yeux, définitivement.
Édoras téléchargea les plans complets de l’usine, ainsi que les archives et les fichiers du personnel, puis disparut de la circulation sur Géonosis. Les transmetteurs ne détectèrent même pas la fuite du Soleil Bleu, profitant d’une seconde pluie de météores.

Fatigué, j’allai m’asseoir dans le ‘salon’ du vaisseau, histoire de réfléchir à l’avancée de mes recherches. Maggy vint me rejoindre, son petit visage exprimant l’inquiétude.
- Tu es triste ? Elle est où, Sara ? Elle est partie morte ?
- Oui, ma chérie, elle est partie. Mais toi, tu es là, alors tout va bien. Je suis seulement épuisé, je vais essayer de dormir un peu. Sunny s’est bien occupé de toi ?
- On a joué ensemble. Quand tu dormiras plus, on ira où ?
- Je vais avoir besoin d’un ami. On va voir du côté de Coruscant.
- Beurk ! Ca pue, là-bas !
- Ouais, mais on y restera pas longtemps.
- Bonne nuit, Pinou.

Chapitre 6 - "Rencontre du troisième type, un certain Jameda.

Un bruit strident retentit. Ma tête heurta le bord de la table et je me réveillai au milieu d’une lumière rouge. En trois sauts, je fus dans le poste de pilotage. Je m’installai aux commandes, bientôt rejoint par Maggy qui se sangla au siège du copilote, à mes côtés.
- Sunny, le vaisseau est sortit de l’hyperespace et je ne reconnais pas cet endroit. Où sommes nous ?
- Un puit de gravité important nous a attiré, nous sommes à 50 parsecs de Géonosis, près du système Tatoo. Il nous restait une dizaine de parsecs à parcourir pour être sur la Piste Corellienne.
- Pus d’vornskr ! Des pirates ! jurai-je, oubliant la présence de ma fille.

Je poussai les subluminiques à fonds et exécutai une rotation rapide, afin de décontenancer mes assaillants. Le radar m’indiqua un croiseur d’assaut Vibre et une douzaine de chasseurs Toscan 8-Q.

- Ici le capitaine Jameda Trohril, commadant le ‘Fleur de Piraterie’. Je vous somme d’abaisser vos boucliers et de couper vos moteurs. Nous allons vous aborder. Toute tentative de résistance est inutile.
- « Toute tentative est inutile » ? Dîtes, mon vieux, ça c’est une phrase que vous avez piqué aux brigades d’assaut de l’Empire ! Ici le capitaine Terrik, contrebandier pressé. Veuillez dégager, tas d’mynock ! Vous n’êtes pas assez nombreux pour inquiéter mon Soleil Bleu !
- Soyez raisonnable, mon vieux : nous ne faisons que notre boulot. J’ai une dizaine de traites à rembourser pour ce vaisseau, moi ! Et en plus, nous avons un stock de torpilles, alors ne faîtes pas l’enfant.
- Des torpilles, hein ? Très bien. A l’assaut !
- Hein ?! Mais non, c’est à nous de dire ça ! ‘Faut respecter les rôles, sinon c’est l’bordel !

Sans lui laisser le loisir de poursuivre son argumentation, je lançai le Soleil Bleu en direction des chasseurs, ordonnant à Sunny de s’occuper des tourelles, mais d’épargner le Vibre. En une vague, je fis exploser neuf chasseurs, dont deux s’écrasèrent sur mes boucliers. Les trois chasseurs restants prirent la tangente. Je les pris pour cible et lâchai trois missiles à concussion, puis me retournai pour anéantir les boucliers du Vibre, qui – tenant parole – était en train de lancer une salve de torpilles vers ma personne. N’appréciant que moyennement cette riposte, je détruisis ses torpilles et attaquai rageusement ses boucliers.
C’est alors qu’il se produisit une chose inattendue : deux forceurs de blocus corelliens et une frégate Nébulon sortirent à leur tour de l’hyperespace, accompagnés de trois escadrons de chasseurs.

- Euh… les gars, je crois qu’on a des invités, énonçai-je.
- La république ?! Merde, c’est quoi ce bigntz ?
- Je suppose que votre puit les a attirés ici. Ca m’étonnerait qu’ils apprécient, d’ailleurs. Ils sont devenus caractériels, depuis qu’ils ont gagnés la guerre.
- Hem… ça vous ennuierait qu’on s’associe, le temps de se débarrasser d’eux, Terrik ?
- Bah… moi, j’ai rien à me reprocher, Trohril. Je partais en vacances avec ma fille, c’est tout. Maintenant, si tu veux, je peux te proposer ma protection en échange de tes torpilles. Je commence à être à court.
- C’est… ça peut s’arranger. Vous vous occupez des chasseurs et d’une corvette ?
- Moi, je veux bien, mais… ‘faut qu’je demande à ma fille.
- … !!!

La chérie n’avait pas remué les lèvres depuis qu’elle s’était assise dans la cabine. Elle me regarda d’un air ennuyé et me signifia qu’elle n’aimait pas les pirates. C’est son droit, après tout, n’est-ce pas ? Moi, je respecte les décisions de ma fille, surtout qu’elle est plus sage que moi, la plupart du temps. De fait, j’envoyai deux torpilles ioniques sur le Fleur de Piraterie et m’enfuis sans demander mon reste. Direction : la Piste Corellienne. Une fois sur la bonne route, je relançai l’hyperespace, direction Corellia, puis Brentaal et enfin Coruscant... un long voyage en plusieurs sauts. Mais le hasard devait m’en vouloir, décidément, car les douanes de Brentaal refusèrent de me laisser passer, je dus donc me poser, décidé par la présence d’un MC-80 Calamarien et d’une station Golan.

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