Le Temple Jedi 6 (page 107)

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    Cole_PrCol

    2596 Crédits

    Ceci sera mon dernier post pour le TJ6.
    Hommage à tous ceux qui ont laissé  leur empreinte sur ce TJ mais sont partis avant la fin.


    Coruscant – Sénat

       Je me sentais las, épuisé.
       Mais ce n’était pas le moment de dormir.
       Mes cornes avaient confirmé qu’il se passait des événements remarquables sur le toit du Sénat.
       A travers le permabéton, j’avais perçu les champs électro-magnétiques de Galen, Kinsa, Céno… Maître Kaarde ???!!… Vivant ? Spencer… et Ange… Ange était toujours vivante. Pour le moment….
       Mais j’étais tout de même alarmé par ce que je lisais dans l’entrelacs d’étincelles, de flashs et d’ondes qui constituait sa fiche d’identité dans cette langue inaccessible aux humains.
       Cela faisait plus de quarante ans que je la connaissais, et jamais encore je n’avais lu en elle un tel tourbillon d’émotions contradictoires et violentes. Elle venait de frôler la mort, ça aussi, je pouvais le lire.
       Je devais intervenir. Je ne savais  pas trop ce que je pourrai faire, mais je le devais.

       Mais elle n’était pas sans surveillance. Il y avait aussi deux groupes de soldats armés sur ce toit… Au moins une quarantaine d’hommes au total. Plus trois signatures de Force. L’une appartenait à Spencer. La seconde, je ne la connaissais pas. La dernière non plus, mais elle dégageait une puissance comparable à celle que le Cathar avait déployée sur la planète éponyme.
       Je me passais la main sur la poitrine, où une cicatrice creuse me tiraillait encore les chairs de temps à autres. Ce n’était pas un bon souvenir.
       Cette empreinte sinistre devait appartenir à Sovereign. Je frissonnais.

       A nouveau, une vague de lassitude me parcourut. Je ressentis le besoin de m’asseoir mais me retins. Je ne savais pas si j’aurais la volonté de me relever si je cédais aux caprices de mon corps. Je vidais dans ma paume le flacon de stimulants, contemplais les deux dernières gélules, puis résigné, jetai dans la benne le récipient. J’enfournai dans ma gueule les médicaments au goût de plastique et déglutis. J’aurai préféré les faire passer avec de l’eau, mais j’avais désormais l’habitude de faire sans.

       Tant que j’y étais… Je sortis de mes sacoches de ceinture d’autres boulettes de drogues organiques, que j’avais composées moi-même, celles-là. Elles devraient me permettre de tenir dans les prochaines minutes, qui promettaient d’être les plus intenses de ma vie, pourtant bien mouvementée.
       Ce faisant, les multiples micro-grenades que j’avais conçues sur Nar Shaddaa, et également abritées dans ces poches à la taille, se rappelèrent à mon bon souvenir. Non sans fierté, je me dis qu’elles aussi allaient bien me servir.

       Le vrombissement des moteurs et l’ombre d’une navette lambda passant au dessus de moi pour se poser sur le  toit du Sénat m’indiquèrent qu’il n’était plus temps de éterniser.
       Sans savoir pourquoi, je pensais à Kallistya.
       Un nouveau malaise, fugitif. Un instant de vertige.
       Je l’ignorai.

       Je me décidai enfin à enfiler dans mon dos les trente kilos du jet-pack de Céno.
       Je ployai sous la charge mais tint bon grâce à l’action des drogues. Cela n’empêcha pas toutes mes articulations de vieillard de crier à la torture.

       Je tâtonnais sur le bracelet de commande, le dispositif ne m’étant pas familier.
       Finalement, je m’élevais dans les airs avec un mélange d’exaltation et d’appréhension. La Force n’avait pas doté les Gotals d’ailes, après tout…

       Une subite tempête de vents et d’éclairs faillit me ramener prestement et violemment au sol. Paniqué, seule la chance me permit d’actionner le bon bouton renforçant les stabilisateurs.
       Retrouvant un contrôle malaisé du propulseur dorsal, je dépassai avec force embardées la bordure du toit et gagnai en altitude pour avoir une vue d’ensemble de la plate-forme.
       Je vis les prisonniers, presque collés au sol.
       Je vis la compagnie de gardes bleus et celle de soldats à l’armure pourpre.
       Je vis Spencer et un cameraman avec inexplicablement à la ceinture toute une collection de sabre-lasers… dont ceux de Solo.

       Je vis la chancelière, Sät’sa Cki, aux prises avec un homme grand, majestueux, tout de noir vêtu… Et avec un sabre à lame rouge. Bien que je ne l’avais jamais vu, la littérature de ces cinquante dernières années au sujet de cette figure légendaire, prétendument décédée, et la chape d’ombre qui l’entourait, présentant des similarités avec celle de Spencer, mais à la fois plus calme et plus intense ne laissaient aucun doute quant à son identité : Baaaaaaal, Vrai Seigneur Noir des Siths.
       Mon premier réflexe de stupide preux chevalier eût été de - littéralement - voler au secours de la princesse en détresse…
       A part que… Elle n’était pas censée être morte, elle aussi ? Et puis, cette dégaine sinistre, ces yeux jaunes… Ce sabre laser rouge. Et ce champs magnétique ! Sät’sa Cki était Sovereign !
       Et que faisait Kaar ici ?

       Je renonçai à comprendre. Le temps n’était plus à la réflexion mais à l’action. Et la priorité allait aux prisonniers.
       Je filai vers eux… Notamment vers Céno, visiblement en sale état sans son armure, dans les bras de Kinsa, elle même accompagnée d’une jeune humaine que je ne connaissais pas.
       En passant au-dessus d’eux, je détachai enfin de ma ceinture ce que je portai en remorque au bout d’un câble et qui gênai ma  manoeuvrabilité.
       La cuirasse beskar et le casque noir et argent tombèrent au sol en un fracas de tonnerre. Il n’y avait pas là, tout son arsenal, loin s’en fallait, mais au moins pourrait-il survivre.

       Je pris aussi le DL-44 à crosse d’ivoire à ma ceinture et le jetai à... Ange.
       Sans ses sabres, elle était totalement désarmée. Elle se trouvait dans un état mental déplorable, mais je lui faisais confiance pour réagir… Bien que son attention semblait concentrée sur Baaaaaaal avec une expression résignée et fataliste dont la signification m'échappait.
       Là encore, je renonçai à comprendre, bien que mon inconscient imbriquât petit à petit les pièces du puzzle.

       J’avais mal. Les courroies du jet-pack me sciaient les épaules, les nerfs de mon dos hurlaient.
       Et même maintenant, je n’aspirais qu’à dormir.

       Je me secouais.
       Mais, par le heaume brisé de Vador,  pourquoi diable les prisonniers ne réagissaient-ils pas, eux ? Ils restaient collés au sol comme des…
       Oh. J’aurais dû prêter plus attention à ce que me criaient mes cornes. Un dispositif magnétique plaquai leurs entraves au sol. Et si ce lien à Solo – et à Solo seule -  que j’avais récemment développé n’opérai plus malgré la proximité, je devais en déduire que ces menottes coupaient leur captif de la Force.
       La bouche pleine, je ne dis rien. Ce n’était pourtant pas l’envie de les exhorter qui me manquait !
      Je cherchais tant avec mes yeux  qu’avec mes cornes le moyen de désactiver le mécanisme, mais avec dépit, découvrit qu’il était inaccessible, trouvant sa source dans les profondeurs du Sénat.

       Mais si mon entrée en scène n’avait suscité que peu de remous, la plupart ne me reconnaissant pas, ou à peine, certains Gardes Sénatoriaux et Dragons pourpres reprirent courage en voyant en moi une cible plus facile que le terrifiant Seigneur Noir. Leurs armes se levèrent et des rayons de plasma commencèrent à fuser.

       Je faisais une proie trop facile, flottant ainsi dans le ciel ! Je ne pouvais le permettre. Tremblant sous l’effort, je pris à pleines poignées le contenu de mes sacoches de ceinture et les projetai sur toute la plate forme, et le plus loin possible.
       Des nuages de fumée et des zones pulsantes de flashs aveuglants surgirent des mini-grenades, réduisant drastiquement la visibilité sur le toit, même depuis le ciel.

       A ce moment, une seconde tempête de Force, dont Baaaaaaal était à l’origine se déclencha, et je fus pris en plein dedans. Le jet pack n’y résista pas et je fus propulsé au sol.
       Il me fallut toute ma volonté pour éviter de crier, tout mon corps soumis au supplice, d’abord par les multiples décharges électriques puis par le choc de la chute.
       J’eus le souffle coupé et sentit cette douleur sourde, culminant brutalement en un pic de souffrances à chaque mouvement, caractéristique des côtes cassées.
       Tant bien que mal, grognant tout le long, mais sans desserrer les lèvres, je me débarrassai du propulseur dorsal et me relevai.
       Les prisonniers étaient libres… Mais désarmés.

       Je cherchai le cameraman et le trouvai près de Spencer. Le Cathar était totalement subjugué par l’affrontement que se livraient les deux Siths. Priant pour que cela ne changeât pas, je fonçais sur son compagnon… Enfin, fonçais… M’empressais maladroitement vers lui. Mon Empire pour une canne !
       Lorsque je fus à moins d’un mètre de lui, il se tourna vers moi.
       Vicious – Qui ? Ah ! Le toutou de Solo ? Tu as pris un coup de vieux, on dirait…
       Sans effort, il se saisit de mes poignets et m’immobilisa, changeant en même temps d’apparence devant moi.
       Vicious – Allons, tu ne vas pas frapper ton vieux copain, Dexter, si ?
       Vicious ! Alors c’était lui, le maudit Clawdite ! Je n’avais pas prévu qu’il fut ma cible, mais il ferait l’affaire. Je croquais dans la capsule que j’avais gardé tout le long dans la bouche, et vomis un jet de boue verdâtre sur le faux quadrumane. La bouche enfin libérée, je déclarais :  « Un cadeau des Shaax, ordure ! ».
       Les yeux reptilien s’exorbitèrent et, me lâchant, il se jeta et se roula au sol pour se débarrasser de la substance qui rongeait ses vêtements.
       S’il avait eu pour deux sous de jugeote, le Clawdite aurait réalisé que de l’acide Shaax l’aurait déjà atteint jusqu’à l’os. Mais même les Siths pouvaient être sensibles à une suggestion rondement orchestrée.  Il s’en  tirerait avec quelques brûlures.
       Assez satisfait de mon stratagème, je ramassai la ceinture de Vicious, victime de mon poison végétal et la jetai à Kaarde Naberry : « Pour Yavin. Pour Myrkr. Pour Fondor, Grand Maître... »

       La chute d’adrénaline laissa de nouveau une chape de fatigue écrasante s’emparer de moi. Qu’aurais-je donné pour que Weedge fût également présent ! Si j’avais tenu jusqu’à présent, c’était aussi grâce à la discipline qu’il m’avait imposé, jour après jour. La présence de Mara Sarkin aussi aurait été appréciée, sa douceur et ses sarcasmes représentant un vrai baume pour le moral.
       Cherchant un second souffle, mes yeux se fixèrent sur le ballet que livraient les deux Seigneurs Siths. Sät’sa Cki était visiblement en difficulté, mais elle se défendait avec hargne. Baaaaaaal affichait une morgue désarmante,  mais quelque chose dans son regard m’informa que les deux tempêtes de Force qu’il avait provoquées avaient tout de même prélevé leur tribut sur ses réserves. Sovereign ne semblait toutefois pas en avoir conscience. Plus le temps passait, plus elle avait l'air acculée, comme en témoignait ses fréquents coups d'oeil, en quête d'une échappatoire. Elle accrocha du regard l'un des Dragons Pourpres et d'un signe de tête désigna son adversaire.
       Inconscient, ou stupide, le soldat décida de tirer sur notre improbable allié -  mais l’était-il vraiment ? - qui avec une aisance déconcertante renvoya les faisceaux à l’envoyeur.
       Mais cela donna le temps à Sovereign, décidément nerveuse, de tapoter sur son poignet.

       Au-dessus de nous, comme surgi de nulle part, un petit cargo se matérialisa en plein air. L’un de ses sabords latéraux s’ouvrit et une capsule fut éjectée jusque sur le toit du Sénat. Toute ma fourrure se hérissa quand retentit l’habituel et si redouté cri d’une Shaax.

       Les doigts tremblants, Sovereign sortit de sous sa combinaison, un objet métallique qu'elle portait en pendentif autour de son cou. Un... sifflet ?
       Avant que nous puissions nous remettre de nos émotions, un deuxième volet coulissa dans la paroi du cargo...
      Soudain, une roquette, bientôt suivie de trois autres vint frapper le transport, endommageant l’appareil et le dispositif d’éjection. Je regardai frénétiquement autour de moi, cherchant l'origine de ces projectiles providentiels et je vis Kaar, à l'entrée de la navette lambda, un quadruple lance-missile encore fumant sur l'épaule.  
       Le cargo, en flammes et exhalant une épaisse fumée noire alla doucement s’écraser non loin du Temple Jedi.

       Furieuse de voir son dernier (?) atout réduit à néant, Sät’sa Cki était néanmoins parvenue à profiter de cette diversion pour reprendre l’ascendant sur Baaaaaaal. Avec un rictus sournois, elle était parvenue à arracher par la Force son sabre laser à son rival. De là où je me trouvais, je n’entendais pas les paroles que j’imaginai pleines de fiel. Mais je vis l’orientation prise par l’arme de lumière : Ange, qui elle-même avait récupéré son arsenal et en usait comme une Furie, inconsciente du danger planant sur elle.
      J’éprouvais une désagréable sensation de déjà vu, mais cette fois, j’étais trop loin pour intervenir.

       Baaaaaaal n’eut pas la réaction à laquelle Sät’sa Cki semblait s’attendre. Ni moi. Ses yeux jaunes brillant d’une impitoyable rage vengeresse, se moquant apparemment du sort d’Ange, il relâcha son emprise sur son arme, le trait de lumière filant vers Solo devant mes yeux épouvantés. Il décocha à la place un éclair Sith. Prise de court, Sovereign dut concentrer tout son pouvoir pour parer l’assaut et, à mon intense soulagement, le sabre tomba au sol à mi-parcours, s’éteignant dans la foulée.
       Mais la chancelière ne se contenta pas d’intercepter la foudre de son adversaire. Réorientant sa propre arme, elle renvoya les flux électriques à l’envoyeur, qui ne semblait pas en mesure d’interrompre ses assauts.  Pire, tout en continuant à parer les décharges d’une main, elle dégagea l’autre et projeta l’un de ses éclairs violets.
       Cette fois, Baaaaaaal s’effondra à genoux, fumant de tout son corps, la tête penchée vers le sol, comme en signe de défaite.
       Triomphante, Sät’sa Cki s’avança vers lui, son propre sabre prêt à devenir outil d’exécution.

      Où s’arrêtait le Seigneur Sith ? Où commençait l’homme aimé par Ange et qui nous avait guidé vingt ans durant ? Car oui, j’avais finalement compris que Baaaaaaal et le Général Gunnar ne faisaient qu’un.
       C’était étrange. Je m’étais défié du Général dès la première rencontre, et pourtant aujourd’hui, alors même qu’il venait de révéler sa véritable et sinistre identité, alors même qu’il venait de risquer la vie d’Ange, je n’étais pas sûr de vouloir que cet homme meure. Peut-être avait-il agi seulement par orgueil et, certainement, il nous avait manipulés. Mais pendant vingt ans, il s’était battu avec nous et il avait représenté l’Espoir et la Liberté. Pouvait-on vraiment feindre aussi longtemps sans être affecté par ces  idéaux ?  C’était ce qu’il allait falloir tester. Si on lui donnait la chance de survivre...
       Prenant le blaster niché au creux de mes reins, qu’il m’avait lui-même offert par le biais de Kaar, je visais Sovereign. Mes mains tremblaient, ma vision se brouillait… Mais j’avais été Ranger puis Chasseur de Primes une grande partie de ma vie, et si je devais réussir un tir, c’était celui-là.
       J’appuyai sur la gâchette. Et je crus avoir manqué ma cible.
       Mais le fin faisceau frappa le sifflet reposant sur sa poitrine, et l’objet métallique fut éjecté hors de portée de Sät’sa. La chancelière doublement effrayée par la Mort qui venait de la frôler et la peur de ne plus pouvoir contrôler la Shaax, j'avais créé une diversion plus que suffisante.

       Ce qu’il se passât ensuite, je ne le sus jamais car je fus brutalement renversé par six-cent kilos de monstre en furie. Pourtant la créature ne semblait pas m’en vouloir personnellement, mais tentait d’échapper à ou d’assaillir des agresseurs, me brinquebalant dans sa danse exaltée. Je me recroquevillai autant que je pouvais pour tenter de me protéger.

       Enfin les piétinements et l’agitation tempétueuse cessa et, fourbu, je me retrouvais, je ne sais comment la tête posée sur les genoux d’Ange.
       Ange, inhabituellement apathique Cole ? C’est bien toi ?
       Moi, bougon, endolori et envahi par la langueur Bien sûr que c’est moi… Qui viendrait te sauver les fesses ? A part le reste de la moitié mâle de la galaxie ?
       Elle ne réagit pas comme je m’y serai attendu. Son champs électro-magnétique semblait étrangement calme. J’aurais dû m’en inquiéter, mais j’étais moi-même si fatigué...
       Ange, avec un pauvre sourire qui disparut presque aussitôt Pareil à toi même, à ce que je vois… Tu es venu à cause de cette... connexion.
       C’était une affirmation. Plate. Sans émotion. Elle se dégagea mais sans sa brusquerie coutumière.
       Moi – ‘Sais pas comment c’est arrivé… Promis…
       Je m’attendais à une nouvelle explosion. Rien ne vint. Elle semblait… Vide. J’aurais dû lui demander… Je baillai. Elle reprit finalement la parole, comme si elle se forçait à le faire.
       Ange – Cole ? Tu es sûr que ça va ?
       Moi – Ouais, Ca… Va… Juste besoin de souffler… Cinq… Minutes…
       L’idée de piquer un roupillon en pleine bataille était grotesque… Et pourtant étrangement séduisante.
       Je me sentais comme dans du coton. J’avais toujours mal, mon dos, ma poitrine, toutes mes articulations… Mais j’étais engourdi, comme dans ces antiques lits de plumes douillets.
       Moi – Je ferme...Juste… Les yeux.
       Kallistya aurait eu raison jusqu’au bout. Elle me manquait..
       Je m’endormis.

       … Pour ne pas me réveiller.


    Ce message a été modifié par Cole_PrCol le samedi 31 octobre 2020 - 17:06

    samedi 31 octobre 2020 - 16:51 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kaarde

    Kaarde

    17431 Crédits Modo

    Impossible !
    Je l’avais tué. Mirax s’était presque sacrifiée pour me donner cette occasion. Je me revois encore profiter de son ultime hésitation pour lui porter une estocade de face. Il s’était littéralement consumé, laissant sa tunique vide, son sabre et une bouteille brandy derrière lui. Et surtout il ne s’était plus manifesté, même lors du génocide Jedi.
    Pourtant il était là, avec cette aura, cette stature, ce regard, cette attitude, cette blessure et cette puissance caractéristiques. La seule chose qui avait disparu était son sourire, son ton moqueur habituel.
    Il fallait se rendre à l’évidence. L’ultime Seigneur Noir des Sith était vivant. Nous lui avions fait confiance tout ce temps et nous étions adressés à lui comme à notre meilleur allié sans savoir que... Baaaaaaal était de retour !

    Baaaaaaal. - ADRIEEEEENNE !!!

    Ré-entendre ce cri si caractéristique me glaça le sang. Mais je fus encore plus surpris lorsque je constatai que sa salve d’éclairs nous avait libérés de nos entraves. Pour la première fois depuis des semaines je ressentais à nouveau la Force !
    Que faire, à présent ? J’étais toujours dans un sale état et Ange semblait catatonique. Ceno aussi était très amoindri, mais son équipement nous était littéralement tombé dessus tandis que nous étions encore entravé. Il allait quand même grandement falloir compter sur la force de nos jeunes Zadyssa, Kinsa et Galen.
    Déjà des soldats ayant repris un peu de contenance nous tiraient dessus, et j’absorbai certains tirs dans mes paumes pour protéger les jeunes Jedi tandis que ceux-ci s’échinaient à rééquiper Ceno. Je m’inquiétais de ne pouvoir garder un oeil sur les deux Seigneurs Noirs lorsqu’une voix me héla depuis le coin régie de l’équipe holocam.

    Cole. - Pour Yavin. Pour Myrkr. Pour Fondor, Grand Maître… !
    Moi. - Cole ?!

    C’était donc lui qui était derrière ce son de jetpack et la chute providentielle de l’équipement vital de notre mandalorien ! J’attrapai au vol la ceinture qu’il m’avait lancée. C’était celle de Vicious, portant tous les sabres laser qu’il nous avait subtilisés ! Y compris le mien et celui de Bloli Meyst, dont je m’équipai aussitôt avant de faire passer la ceinture aux autres.
    Mais les choses commencèrent à dégénérer à partir de là.

    Shaax. - SKRRRRIIIIYAAAAA !!!

    Une shaax ! Bientôt suivie d’une salve de roquettes venues de Roujonma Kaarr puis du crash du transport qui avait amené la bestiole. Même si elle était seule, cette maudite créature allait poser problème. Déjà elle nous cachait le côté régie. Impossible de garder l’œil sur Vicious ou Spencer ! Et Ange avait profité de mon inattention pour s’emparer du DL-44 largué par notre ami gotal et lâcher un feu nourri, rageur et imprécis sur les troupes. Armé de ma lame bleue dans une main et de la lame verte de la regrettée Bloli dans l’autre, j’étais en mesure de protéger efficacement mon amie corellienne.
    Restait le problème de la shaax, si embarrassant qu’il m’empêcha de voir le sabre laser de Baaaaaaal voler hors de ses mains et manquer de tuer Ange.
    Quant à la shaax elle finissait tout juste de s’extraire de sa capsule et commençait à évaluer son nouvel environnement. Elle n’allait pas tarder à attaquer.

    Galen. - Il faudrait se débarrasser de cette saleté en priorité !
    Kinsa. - On manque de place et de puissance de feu pour ça !
    Moi. - Essayez toujours de l’attirer entre nous et les Chevaliers Pourpres, elle fera au moins bouclier. Avec un peu de chance elle pourrait même s’attaquer aux Sith !
    Zadyssa. - Non, pas tant qu’elle sera sous le contrôle d’un… son siffleur ! Mais oui ! Il doit y avoir un siffleur quelque part qui la contrôle ! Si nous pouvions…
    Kinsa. - Cole, non !!!

    Accroupie auprès de Ceno pour l’aider à se rééquiper, Kinsa avait été la première à repérer le Gotal en train de s’élancer seul au devant de Dark Sovereign. Cette attaque était complètement suicidaire au premier abord, et inutile. C’est du moins ce que nous pensâmes jusqu’à ce que le tir précis du gotal fasse s’envoler un mince objet brillant. Le fameux sifflet.

    Galen. - On peut dire qu’il lui a bien coupé le sifflet !
    Kinsa. - Galen...  

    La shaax serait donc hors de contrôle. De plus cette intervention avait permis à B7al d’invoquer son sabre laser et de se relever.
    Cole avait renversé la situation. Et visiblement la Force ne lui en demandait pas davantage. Dans sa chute le sifflet avait produit des sons discordants qui affolèrent la shaax. Elle s’en prit involontairement à notre ami. Grâce à la Force Galen et Zadyssa saisirent le corps brisé du pauvre gotal au vol et le posèrent délicatement dans mon aire de protection, c’est-à-dire auprès d’Ange.
    Là Cole, qui n’avait pas ménagé ses efforts pour nous aider depuis le début de cette guerre, bien qu’il ne fut pas Jedi, cet allié crucial et si précieux, rendit son dernier souffle.

    Cole. - Je ferme… Juste… Les yeux…
    Moi (murmurant). - Que la Force soit avec toi, Cole Pr’Cole, à jamais… Grâce à toi nous avons une chance.
    Zadyssa. - À ce propos, que faisons-nous ?

    Ceno, prêt à en découdre, commençait tout juste à se relever. Mais malgré ça et le retour de nos armes la situation n’était pas reluisante. Deux légions de soldats, quatre Sith dont le pire connu, une shaax... Comment l’emporter ? Désormais plus personne n’était avantagé, sauf Sovereign si elle faisait jouer la montre.
    Difficile de croire qu’il s’était écoulé à peine plus d’une minute depuis l’ouverture de nos entraves.
    Baaaaaaal et Dark Sovereign avaient presque suspendu leur joute, à l’affût de quel serait le prochain mouvement de la bestiole, et le nôtre.
    Heureusement les choses avaient changé.
    Pour la première fois depuis que toute cette histoire avait commencé… depuis que Dark Sovereign avait mis son plan en branle… depuis qu’elle avait commencé son travail de manipulation sur nous… pour la première fois je sentais confusément que la Force était de notre côté.

    Moi. - Je ne pensais pas que je vous dirais ça un jour…
    Kinsa. - Quoi ?
    Moi. - Les amis, voici la toute dernière demande que je vous ferai en tant que Grand Maître de l’Ordre Jedi… Protégez Baaaaaaal à tout prix !!!


    To be suivre...

    samedi 31 octobre 2020 - 19:06 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kinsa-Talik

    Kinsa-Talik

    12884 Crédits

    La Force avait un drôle d’humour.

    J’avais beau ne jamais avoir rencontré en personne Baaaaaaal jusqu’à ce jour – la Force soit louée – je le connaissais à travers les récits qu’on contait aux padawans sur l’époque où ce Sith était considéré comme le plus grand ennemi de la galaxie. L’homme indirectement responsable de la cybernétisation de mon ancien maître. Celui qui avait assassiné plus de Jedi qu’on pouvait en compter. Un homme…censé être mort sur Coruscant il y a plus de vingt ans, avant même que j’intègre l’Ordre Jedi.

    Mais aussi un homme que j’avais connu sous le nom du Général Gunnar, celui qui avait su unir les forces militaires de plusieurs factions pour faire face à un ennemi commun. Un génie stratégique dont le nom représentait l’espoir pour des nombreux membres de la rébellion. Un homme qui s’était battu sans relâche pour contrer cette fausse République. Et aussi, un homme qui avait tout sacrifié pour espérer sauver Ange.

    Pour moi, un tel niveau de contradiction était inconcevable. Ma vie était basée sur une multitude de petites contradictions, certes, mais… Aucune de cette ampleur. Entre ces deux facettes qui paraissaient deux individus totalement différents, laquelle considérer en priorité ? Le monstre, ou le héros ? Mon esprit était confus… Mais lorsque Baaaaaaal proposa à Sovereign son pari, je n’hésitai pas une seule seconde. Il y avait deux Seigneurs Sith ici, et un seul n’avait pas dans ses plans immédiats de nous tuer : le choix était vite fait. Car il s’agissait bien d’un choix : aucun de nous n’était en état de combattre sur deux fronts. Un seul paraissait déjà irréaliste… Mais pendant une fraction de seconde, je crus entrevoir une étincelle d’espoir.

    Retrouver la Force fut comme prendre une grande goulée d’air frais après avoir passé un long temps en apnée. Je ne me sentais plus aussi faible qu’avant, même si je n’étais pas en grande forme, mais surtout, encore une fois, je sentais l’appel du combat résonner en moi plus fort que jamais, accompagné d’une décharge d’adrénaline. Et je n’étais pas seule. Profitant de la livraison miraculeuse de la part du Gotal, je m’empressai d’aider Ceno à se rééquiper – même après huit ans, je me rappelais encore parfaitement comment fonctionnait son beskar’gam. Donnant mes instructions à Zadyssa pour qu’elle m’assiste le plus efficacement possible, je gardai toutefois un œil sur Ange. Elle paraissait…vide, et cela m’inquiétait. J’ignorais quelle était l’histoire entre Gunnar et elle, mais pour qu’elle soit autant affectée… Alors que je lui passais son sabre laser, je tentai de croiser son regard, mais mon inquiétude n’en fut que renforcée.

    Moi : Allez, maître. Allons botter les fesses de ces gardes.

    Je lui tendis la main et l’aidai à se mettre sur pied, alors qu’un crissement bien trop familier résonnait. Pas encore les Shaax… Je serrai dans ma main mon sabre laser, que je venais de retrouver, et me sentis instantanément mieux. J’en devais une belle à Cole… Sans mon beskar’gam, cette arme était ma meilleure chance de survie. Mais le destin avait réservé une autre issue pour le brave Guildeur. Alors qu’il parvenait à mettre la créature en déroute, il en fit directement les frais.

    Cole… Le moins que je puisse faire pour lui, c’était de lui permettre de passer ses derniers instants auprès de sa mentor.

    …Ils allaient payer. Peu importe comment, mais ils allaient payer.

    Kaarde : Je ne pensais pas que je vous dirais ça un jour…
    Moi : Quoi ?
    Kaarde : Les amis, voici la toute dernière demande que je vous ferai en tant que Grand Maître de l’Ordre Jedi… Protégez Baaaaaaal à tout prix !

    J’acquiesçai et me mis en garde. Mes muscles me faisaient toujours horriblement mal, mais j’étais concentrée sur autre chose à l’instant présent. S’il y avait bien une bataille que nous devions remporter, c’était celle-là, et même si je n’étais pas assez inconscience pour aller directement assister Baaaaaaal dans son combat contre Sovereign, je pouvais toujours faire ce que je savais faire de mieux : foncer dans le tas et mettre hors d’état de nuire ces soldats qui le menaçaient autant que nous. Je fis un signe à Zadyssa et la pris par les épaules :

    Moi : Reste près de moi ! Tu vois ce sabre laser ? C’est ce qui fait la différence entre ta survie et ta mort. Pour le reste, tu sais ce que je t’ai enseigné. J’ai confiance en toi.
    Zadyssa : D’accord… Je comprends rien…

    Je souris.

    Moi : Ce qui est bien dans le combat, c’est qu’on a pas toujours besoin de tout comprendre. On a un ennemi clair, il faut s’en défendre et attaquer.

    Ma voix s’était faite plus assurée. Durant ma captivité, j’avais presque oublié cette sensation de sentir mon cœur battre contre ma poitrine, mes sens s’aiguiser et se connecter à la Force, mon arme devenir comme une extension de moi-même. Cette fois, je le ressentais plus intensément que je les autre fois, et je me rendis compte à quel point j’étais dans mon élément dans une bataille. Plus de doutes permis, plus d’hésitations. Un objectif clair dans mon esprit, et un moyen d’y parvenir.

    J’avisai un groupe de Chevaliers Pourpres Vengeurs. Je m’en souvenais comme si c’était hier… La bataille de Rhommamool. Utiliser l’Ataru contre autant d’adversaires était du suicide, mais heureusement que mon style de combat dépassait légèrement les enseignements Jedi… Non loin de moi, je remarquai également que Galen m’imitait, se préparant lui aussi à lancer son assaut. Ils étaient beaucoup, mais nous n’avions rien à perdre.

    Galen : Kinsa.
    Moi : Oui.
    Galen : Laissons nos différends de côté sauvons la galaxie, ensemble. Comme au bon vieux temps.
    Moi : Tu restes un imbécile, mais ça marche.

    Zadyssa me suivant comme mon ombre, je m’élançai à la rencontre de la légion de soldats qui nous faisait face. Très vite, sabre laser et électrostaff se mesurèrent l’un à l’autre, mais j’avais un atout de taille : la Force. Et la capacité de me servir de mes poings et de mes pieds. Ou de toute autre partie offensive de mon corps, vraiment. La joie que j’éprouvais d’enfin pouvoir agir était presque enfantine, comme en témoignait le large sourire sur mon visage. Oh, je ressentirais le contrecoup plus tard, c’était plus que certain. Mais en attendant…

    Augmentant l’impact du coup avec l’aide de la Force, j’envoyai mon poing dans le visage d’un des Chevaliers Pourpres et profitai du fait qu’il soit considérablement sonné pour le désarmer et l’envoyer d’un coup de pied sur un de ses camarades, créant un effet boule de bowling perturbant leur formation. Du coin de l’œil, je repérai une rangée de tireurs qui s’apprêtaient à viser Baaaaaaaal. En d’autres circonstances, je leur aurais dit « Allez-y, volontiers », mais cette fois… D’une Poussée de Force bien sentie, je les jetai en arrière avant de les rejoindre d’un trait.

    Tireur : Saleté de Jedi… !

    Ma seule réponse se présenta sur la forme d’un double doigt d’honneur. Il me suffit de planter mon sabre laser entre les doigts d’un d’entre eux pour qu’ils s’égaillent comme des moineaux, certains laissant même leurs blasters par terre. Je ne privai pas de me servir, bien évidemment. Quelques secondes plus tard, je me retrouvai dos-à-dos avec mon ancien maître : lui aussi semblait être prêt à en découdre. Il n’avait pas récupéré tout son beskar’gam, mais au moins les parties essentielles. Sans même dire un mot, nous nous calâmes sur nos anciennes formations de combat, celles que nous avions élaborées pendant de longues heures dans l’Arrow ou à l’Académie. Les paramètres changeaient légèrement, mais le cœur restait le même, reposant sur notre synchronie.

    Je ne comptais plus les coups données, les lames entrechoquées, les salves tirées. A vrai dire, je ne pensais plus à grand-chose d’autre qu’avancer, mon esprit entièrement concentré sur le combat, dirigé par mon instinct. Avec autant d’adversaires, je n’avais pas le temps de réfléchir, il fallait enchaîner coup après coup. Une seule partie de mon cerveau se consacrait à autre chose : Zadyssa. Je devais veiller sur ma padawan. Après tout, c’était de ma faute si elle était dans cette situation.

    Mais le champ de bataille est un endroit chaotique, et il arriva un moment où je la perdis de vue. Lorsque je la retrouvai, c’était menacée par un garde sénatorial, et j’étais trop loin. Heureusement, je vis un sabre laser transpercer le corps de celui qui tenait ma padawan en otage. Il s’effondra, révélant Keller. Il ne paraissait pas en mener large non plus, mais se dressait fièrement avec sa lame rouge.

    Keller : De rien.

    Tout à coup, je me sentis chanceler. Si vite… ? Non… Pas maintenant… Pas encore… Il fallait encore que je tienne jusqu’à la fin. Mais j’avais clairement dépassé mes limites… Pendant un instant, je sentis le désespoir me submerger.

    Non. Je pouvais encore me battre. Je n’avais pas le choix. Au milieu de chaos, je fermai les yeux. Je ne faisais jamais appel ainsi à la Force, mais je ne voyais pas d’autre solution. Ma respiration se fit plus haletante, alors que je sentais son pouvoir m’envahir, cette fois de façon bien plus agressive. J’agrippai la poignée de mon sabre laser, que je peinais auparavant à garder dans ma main. C’était une sensation étrange…

    Je relevai la tête et me lançai à nouveau dans la bataille sans me rendre compte de rien.

    dimanche 01 novembre 2020 - 01:00 Modification Admin Permalien

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    galen-starkyler

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    C’est le retournement de situation le plus inattendu que je connais !
    Je découvre avec stupéfaction et stupeur que le Général en chef de la Rébellion est en réalité le Grand Seigneur Sith porté disparu, qui a l’air de bien vouloir en découdre personnellement avec Sovereign alias Sat’sa Cki entre Sith, puis je suis sauvé (avec les autres) de manière providentielle par le contrebandier gotal qui est arrivé avec l’armure de Ceno et toute une série de sabre-laser accroché à une ceinture. Bien que mes entraves de Force ont été calcinées par la salve d’éclairs lancée par Baaaaaaal, je peux remercier intérieurement Cole d’être venu pour nous appuyer avec ce qui nous avait été pris à notre capture.
    Une fois mes entraves ouvertes, je me suis empressé de passer une main sur le bord supérieur de ma ceinture utilitaire multifonction pour activer une fonction « graissage » qui me permet de m’extirper en moins de deux secondes de la chaîne autour de mes jambes. Me voilà enfin libre, sur mes deux jambes levées et bien au sol, et il est temps de reprendre un peu du service. C’est à peine si nous nous étions libérés que des soldats se reprennent de la situation et nous canardent ; Kaarde se dévoue pour absorber les tirs de blaster avec ses paumes mais je me décide à lui prêter main-forte, surtout maintenant que je pratique le tutaminis pour l’altération et le bouclier. Je conserve ma concentration que mon pouvoir de tutaminis pour parer les tirs et en renvoyer certains à l’expéditeur, donnant un peu de répit à Kaarde tandis que Kinsa et Zadyssa tentent de remettre Ceno dans son armure. Le nombre de soldats diminue et je m’accorde le droit de les envoyer voir ailleurs à l’aide d’une poussée kinétique de la droite.

    Nous pûmes récupérer nos sabres grâce à Cole qui eut l’amabilité de piquer la ceinture de Vicious pour la donner à Kaarde. Ce dernier put reprendre autant le sien que celui de son amie perdue, tandis que je prends en main mes deux sabres jumeaux. Je suis à la fois soulagé et anxieux de pouvoir sentir dans mes paumes serrés mes deux armes de fonction, qui m’ont suivi dans mon rôle de Chevalier Jedi durant cette fichue guerre horrifique. Voir les deux Seigneurs des Sith se battre l’un contre l’autre reste un spectacle dérangeant mais surprenant qui me ravive mon sens de la liberté, de la justice et de la tempérance. Mais pour l’heure, notre prochain adversaire s’avère être une de ces sales Shaax dont nous avons tenté de percer le secret des origines. Une fois sortie de sa capsule auparavant mitraillée par le DL-44 de Cole et les roquettes du whipid Kaarr, le monstre chasseur de Forceux se dresse en évaluant la plateforme.

    Moi : - Il faudrait se débarrasser de cette saleté en priorité !
    Kinsa : - On manque de place et de puissance de feu pour ça !
    Kaarde : - Essayez toujours de l’attirer entre nous et les Chevaliers Pourpres, elle fera au moins bouclier. Avec un peu de chance elle pourrait même s’attaquer aux Sith !

    Je remarque par ailleurs que les Chevaliers Pourpres en question sont plus d’une dizaine, armés de vibroépée et bouclier pour la plupart, et accompagnés par des soldats de commando sénatoriaux.

    Zadyssa : - Non, pas tant qu’elle sera sous le contrôle d’un… son siffleur ! Mais oui ! Il doit y avoir un siffleur quelque part qui la contrôle ! Si nous pouvions…
    Kinsa : - Cole, non !!!

    Le cri de Kinsa attira mon attention sur le Gotal qui s’élance seul au-devant de Dark Sovereign, mais avec une résolution et une détermination phénoménale malgré le danger. Son assaut bien que suicidaire lui permit de prendre à revers l’épicantrix au dépourvu car le tir précis de son blaster fit voler en éclats nets et brillants le fameux sifflet. Qui malheureusement continua d’émettre des sons indicateurs à la shaax.
    Ces sons déformés affolèrent la Shaax qui percuta aussitôt Cole à l’aide de sa queue. Je pris les devants avec Zadyssa pour le récupérer avec la Force et nous l’amenions immédiatement auprès d’Ange qui était à cet instant la seule personne qui lui était très proche. Un dernier moment entre la correlienne et le gotal auquel ce dernier accepte enfin son sort en s’endormant pour toujours. Cole Pr’Col n’était plus.
    Son départ inattendu vers l’au-delà me secoua un moment mais je lui adresse toutefois une pensée.

    T’as vraiment assuré comme un pro Ranger. Puisses-tu connaître un renouveau meilleur dans la Force.

    Zadyssa : - À ce propos, que faisons-nous ?
    Kaarde : - Je ne pensais pas que je vous dirais ça un jour…
    Kinsa : - Quoi ?
    Kaarde : - Les amis, voici la toute dernière demande que je vous ferai en tant que Grand Maître de l’Ordre Jedi… Protégez Baaaaaaal à tout prix !!!

    Je ne pense pas avoir la berlue ou l’ouïe de travers car j’ai bien entendu Kaarde Naberry nous demander de protéger celui qui a été sa némésis pendant bien des années antérieures. Et même si cela me perturbe à un point que je ne me demande s’il n’a pas perdu l’esprit (hé, je vous rappelle que c’est un Grand Seigneur Sith dont on parle), je me dis finalement que ça n’a en fin de compte rien d’inattendu. Baaaaaaal est certes le Seigneur Noir dont tout le monde craint mais il est pour le moment le meilleur allié que nous puissions avoir contre cette garce de sarlaac de Sovereign. Je soupire avec un rictus amusé, me rend le premier vers le reste du champ de bataille et j’allume simultanément mes deux sabres à lame bleu azur.

    Moi : - Compte sur moi Kaarde ! Je vais m’assurer que le « Général » puisse nous mener à la victoire.

    De toute manière, il faut avant tout s’occuper de cette shaax qui est devenue incontrôlable. Cette sale bête est en train d’attaquer quiconque est dans ces pattes. Et si les soldats sénatoriaux ni les chevaliers pourpres ne peuvent l’empêcher de nuire, il va falloir les faire quitter cette plateforme de gré ou de force.
    Je m’apprête à me rendre dans leur direction pour en découdre, histoire de libérer un peu d’espace pour nous autres, et je remarque que je ne suis pas seul à vouloir m’y rendre. Kinsa s’est elle aussi levée et elle marche dans leur direction, son sabre-laser dégainé en main et seulement vêtue de sa tenue-combinaison de Jedi ; on peut dire que même sans son armure, elle assure encore. Et en la voyant déterminée à nouveau, je me rappelle son coup de poing sur ma tronche et notre séparation… Il est grand temps que j’enterre définitivement la hache de guerre avec elle. J’ai perdue en amour mais je ne perdrais pas une amie précieuse comme elle.

    Moi : - Kinsa !
    Kinsa : - Oui ?
    Moi : - Laissons nos différends de côté et sauvons la galaxie, ensemble. Comme au bon vieux temps.
    Kinsa : - Tu restes un imbécile, mais ça marche.

    Je la remercie d’un hochement de tête. Nous nous élançons d’abord ensemble vers nos adversaires puis, après avoir contourné subtilement la shaax furieuse, puis nous nous séparons pour aller chacun vers un groupe particulier. Si Kinsa opte pour se démener sur les chevaliers pourpres osarians, je fonce sur les soldats sénatoriaux pour m’occuper de leur cas. Les soldats réagissent à mon approche et tentent de me canarder avec des salves de tir à volonté ; je mène une défense vive et imprévisible, appliquant mouvement par mouvement un condensé de parades façon mélange Djem-So/Shien-So, et renvoie les tirs se caler dans les points sensibles des armures de certains de mes ennemis. Une fois que je les ai dans mon espace vital, je commence à me faufiler entre eux pour passer mes lames de sabre sur eux et veiller à les mettre hors d’état de nuire sans trop les blesser. Bien évidemment, les soldats sénatoriaux sont aussi bien entraînés que les membres de la garde : ils s’adaptent à mes mouvements de leur mieux et se servent de leur électrolame de service pour me contrer au corps-à-corps. Sur un total de vingt à trente soldats, je m’autorise un temps de deux à trois minutes pour contre-attaquer et passer outre les défenses d’un seul pour lui porter un coup fatal et handicapant. Je continue de passer un à un les soldats sénatoriaux dans ce timing de combat où je mets en pratique ma maîtrise triviale du Shien offensif et défensif avec le Jar’Kai.

    Au bout de vingt minutes de longue haleine, et parce que je n’ai pas entièrement récupéré mes moyens, la première vague de soldats est à terre, désarmée et hors d’état de nuire pour un bon bout de temps. Je constate que Kinsa se débrouille aussi avec les Chevaliers Pourpres, même si Ceno est venu lui porter assistance avec la moitié principale de son armure tandis que Zadyssa doit son sursis à un Keller revenu d’entre les trépassés. Un bruit m’interpelle aussitôt et je vois débarquer une nouvelle vague de gardes sénatoriaux qui s’élancent vers moi, électropique en action. Je les accueille volontiers et je m’arrange pour adapter mon environnement vital à leur nombre et leur type d’arme : les électropiques ont le malheur de faire plus de mal qu’un électrostaff. Et comme la Force me revient de plus en plus, j’en profite pour renverser le cours de ma bataille en provoquant à l’aide d’une poussée de Force au sol un mini-séisme qui les soulève en l’air. Le temps qu’ils voltigent en suspension infime, je me faufile entre leurs bras pour dégrader méthodiquement et proprement leur pique qui perd de son efficacité sur moi. Et comme j’aime bien m’amuser un peu avec l’art de la télékinésie, j’utilise la préhension sur leur groupe pour les envoyer valser au fin fond de l’entrée de la plateforme… avant de refermer la porte derrière en la verrouillant.
    Le lourd et massif battant a coulissé si vite dans mon élan que le verrou magnétique s’est coincé.
    Les renforts m’arriveront pas de sitôt, ce qui nous laisse une marche de manœuvre plus grande.

    Moi : - Bon, il serait peut-être temps de s’occuper de la sale bête en furie.

    La shaax avait malgré elle contribuée à repousser une part de l’armée de garde du Sénat ainsi que quelques chevaliers osarians sur son passage ; à présent, elle gesticule de partout et hurle à tue-tête sans aucune raison. Après ce qu’elle a fait à Cole, je vais devoir réfléchir à deux fois avant de m’approcher d’elle mais on ne peut pas la laisser éternellement se déchaîner frénétiquement sur la plateforme alors que nous nous remettons prudemment de notre détention (pour la plupart).
    Et alors que je médite sur une nouvelle tactique pour nous permettre de laisser à Baaaaaaal/Gunnar le temps de mettre des dérouillées à Satsa’Cki/Sovereign, qui n’ont pas fini de faire grésiller ardemment leurs lames de sabre l’un contre l’autre en se lançant des regards haineux, je perçois une silhouette se déplacer furtivement le long de la plateforme avec une apparence de besalisk-cyborg au visage un peu fondu et brûlé avant de prendre celle d’un garde sénatorial. Je me rends compte qu’il se faufile vers l’endroit où le sifflet-à-shaax est tombé. Je me dirige vers lui au pas, prenant le temps de ne pas me faire remarquer et je m’arrête à quelques mètres de lui avant qu’il ne parvienne à tendre une main vers le sifflet.

    Moi : - Je laisserais ce sifflet tranquille si j’étais toi.
    Vicious, surpris par ma présence : - Toi ? Humpf. Tu n’auras pas assez de temps pour m’en empêcher.

    Il se redresse sur toute sa stature, dans son apparence de garde, et me fixe avec un regard sadique.

    Moi : - Ça faisait longtemps…
    Vicious : - Si ce n’était que ça, petit Jedi…
    Moi : - … Schizocaméléon.

    Le clawdite ne le montre peut-être pas à cause du casque de garde mais il est clairement en train d’exprimer une grimace de nervosité teintée de gêne.

    Vicious : - Alors d’une, cette insulte me va droit au coeur. Et de deux, je vais prendre un plaisir à te découper en morceaux pour m’avoir une fois de trop insulté.
    Moi, théâtralement blasé : - C’est quand même pas ma faute si t’es même pas capable de t’acheter une seule personnalité au lieu de faire le débilus mythomaniaque qui sait même pas utiliser correctement une expression littéraire.
    Vicious, piqué au vif : - Bon, c’est décidé. Je vais encore une fois devoir te bâillonner. Et pour de bon !

    Il dégaine aussitôt son sabre-laser pour faire jaillir la lame rouge vrombissante et commence à me sauter dessus pour échanger de premiers coups contre moi. Je m’adapte rapidement à sa cadence de sabre pour me défendre et riposter là où il laisse le moins protégé. Je ne lui laisse aucune ouverture dans ma cadence tandis qu’il s’évertue à ne pas me laisser lui infliger la moindre blessure.
    Vicious change subitement de tactique et me jette au visage son manteau noir de bure, m’aveuglant temporairement avant que je ne la retire rapidement, et je ne le vois plus. Je sens toutefois du mouvement derrière moi et me retourne aussitôt pour parer le coup de sabre qui visait brutalement ma tête.
    Sauf que, au lieu d’un Vicious grimé en garde, je me retrouve… face à un autre Dark Sovereign. La doublure parfaite de l’épicantrix (avec une légère cicatrice de corrosion sur la joue) se remet à enchaîner les attaques contre moi, avec dans chacun plus de motivation, d’assurance et de sadisme. Me battre avec le double de notre ennemi suprême me surprend autant que si je devais me battre contre la vraie.

    Vicious, sous les traits d’une Sovereign sadique : - Alors Galen « Kayliburn » Arek, tu en perds tes mots ?
    Moi : - Venant d’un zouave clawdite mythomane, ça ne me surprend même pas.

    Quoique j’aurais certainement des difficultés à rester concentré sur lui, maintenant que nous avons deux Sovereign pour le prix d’un. C’est bien ma veine.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le mercredi 23 décembre 2020 - 22:03

    dimanche 01 novembre 2020 - 13:32 Modification Admin Permalien

  • Avatar AngeSolo

    AngeSolo

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    Le choc avait été trop dur à encaisser, bien trop, tellement que son esprit, submergé par ce flot contradictoire d’informations d’une violence ineffable, n’avait pas été en mesure d’y faire face. Ange s’était brutalement retrouvée dans plusieurs temporalités différentes et divergentes, temporalités où ses souvenirs les plus anciens se heurtaient à ce qu’elle n’avait jamais voulu voir. C’était cela, sans doute, le déni : enfermer au plus profond de son être la possibilité que l’amour de sa vie se dédoublât en cette Ombre qu’elle n’avait jamais vue. Impossible superposition, court-circuit, incompatibilité. La résurgence de la Force, heureusement, avait permis de pallier momentanément un continuum psychologique qui lui permettait de se raccrocher à la réalité. La douleur n’avait plus d’importance désormais. Ses nerfs s’étaient tus, son corps prenait le relai.

    Un DL-44, devant ses yeux, tombé de nulle part, elle le regarda. Puis ce furent des tirs, un peu partout, autour d’elle. Elle se baissa, s’en saisit. Des salves, contre qui, contre quoi, elle ne savait pas. La Force décida pour elle. Elle envoya un feu nourri, un peu dans le vague, là où ses sens l’incitaient à tirer. Enfin, ce fut Kaarde qui apparut dans son champ de vision, tout près d’elle, armés de deux sabres qui dansaient devant eux. Il pleuvait. Cela hurlait. La cacophonie lui donnait la nausée. Kinsa émergea à son tour et lui confia les deux armes qui n’étaient plus à sa ceinture. Elle la remercia d’un hochement de tête, simple réflexe, accrocha celui qui lui était le moins familier et coinça le blaster à l’arrière de son pantalon.

    Elle alluma la lame. Ce son si familier lui semblait soudainement sortir d’outre-tombe, la ramenant à une époque où la seule certitude était…

    Kaarde, fermement : Ange, ta droite.

    Son pied droit glissa en arrière, son coude se leva, l’avant-bras en parallèle du sol, la lueur argentée perpendiculaire, le poignet momentanément cassé. De quinte à prime, le tir fut dévié. De la pronation à la supination, sa lame balaya son dos, nouveau tir, et vint se replacer à quelques centimètres de son visage. Et les parades se succédèrent ainsi, par simple réflexe, en partie guidée par les conseils du Grande Maître d’Ordre. En cet instant, Ange avait perdu de sa superbe. Elle n’était plus qu’un reliquat de ce qu’elle avait été ou ce qu’aurait dû être l’ancien Maître d’Armes de cet Ordre à l’agonie. Tout n’était que brume et panorama sans saveurs.

    Vint alors ce moment où elle tourna la tête dans cette direction que son inconscient s’efforçait de tenir à distance. Elle vit sa silhouette qu’elle ne reconnut pas et la Chancelière qui n’avait plus rien d’humain. Sa lame, celle de… – comment devait-elle le nommer au juste ? – fusa dans sa direction. Volontairement, involontairement, qu’en savait-elle et avait-ce finalement une quelconque importance ? Elle se revit sur Xagobah, tout s’illuminer, entendre son nom à pleins poumons, se retourner… Non, il ne criait pas. Il n’avait que cette lueur rouge sang qu’elle vit s’approcher dangereusement. L’histoire voulait donc se répéter et qu’elle disparût une nouvelle fois de sa main. Elle ferma les yeux et les rouvrit. Ce n’était donc pas pour aujourd’hui.

    S’ensuivit ce cri, perçant, déchirant.
    Une Shaax.
    De nouvelles images, cette douleur aiguë se planter dans son dos, la mort de Mirax, le Temple Jedi, ses deux lames glisser sur sa carapace, l’estoc inutile, la plaie béante entamée à grand-peine, la pointe acérée de sa queue et l’acide, l’acide… cet acide qui faisait fondre chair et métal comme neige au soleil, cet acide qui… Cole…

    Son champ de vision s’élargit d’avantage, le DL-44 qu’on venait de lui lancer, le Gotal qu’elle avait aperçu au loin, cette impression vague et trouble d’avoir une partie d’elle qui se trouvait ailleurs, la réature du Chaos qui fonçait dans sa direction comme cela s’était déjà produit par le passé, son visage rongé jusqu’à l’os. Les flashs se succédèrent. Elle ne put rien faire. Spectatrice ici et là-bas. La bête le terrassa, piétina, perdue, affolée ou peut-être même excitée par cette aura mythique qu’une grande partie des présents dégageait.

    De nouveau, la réalité, violente.
    Elle s’était assise sur le sol, elle ne savait plus trop comment. Le sabre de Kaarde vrombissait. Le Gotal, lui, la regardait. Une odeur de brûlé, cruellement familière, de laser un peu trop chauffé. Que faisait-il ici ? Etait-ce seulement elle qui était là ?

    Ange, désorientée : Cole ? C’est bien toi ?
    Cole, bougon, endolori et envahi par la langueur : Bien sûr que c’est moi… Qui viendrait te sauver les fesses ? A part le reste de la moitié mâle de la galaxie ?

    Elle lui sourit, faiblement, tranquillement.
    C’était une de ces mauvaises journées, aussi mauvaises que toutes celles qui composaient ces missions qui s’étaient si mal passées. Ce n’était peut-être qu’une question de temps. Comme d’ordinaire, les choses allaient s’arranger. Un verre, puis deux, puis trois, plusieurs rails de Glitteryll, la bouteille et encore une autre, une gueule de bois sans doute et la vie continuerait.

    Ange : Pareil à toi même, à ce que je vois…

    La fatigue la gagnait, à cause de lui. Elle le sentait. Elle l’affirmait.

    Ange : Tu es venu à cause de cette... connexion.
    Cole :‘Sais pas comment c’est arrivé… Promis…

    Elle le regarda sans rien dire.
    Il était fatigué. Il fallait rentrer, rentrer à la Guilde, passer à l’infirmerie. Comme d’accoutumée. Passage loin d’être agréable. Un peu de bacta et on en parlerait plus. Quelques crédits et un repos bien mérité. Et prendre le large au nez et à la barbe des soignants.
    Cole baillait.
    Devait-il être si éreinté ?

    Ange : Cole ? Tu es sûr que ça va ?
    Cole : Ouais, ça… Va… Juste besoin de souffler… Cinq… Minutes… Je ferme... Juste… Les yeux.

    Et le Gotal s’endormit.
    Paisiblement, aussi paisiblement que le permettait la situation.
    Les tirs de blaster affluaient, Kaarde hurla quelque chose qu’elle ne comprit pas.
    Elle le secoua légèrement.

    Ange, un peu ailleurs : On doit rentrer, d’abord, Cole… Sur Myrkr, tu sais…

    Mais Cole ne bougeait pas.
    Ange le bouscula d’avantage, lui administra une gifle.

    Ange, nerveusement : Arrête de faire l’enfant, Imbécile !

    Mais Cole ne bougeait toujours pas.
    Et elle ne comprenait pas ou elle ne voulait pas le comprendre.
    Deux traînées humides lacérèrent son visage.

    Ange, sa voix se brisant : Cole.

    Son poing martela sa poitrine.
    Une fois.
    Encore une fois.

    Ange : Lève-toi ! Allez ! Je ne serai pas toujours là !

    Elle effaça ses larmes et le sang d’un revers de la main.
    Elle se redressa, poussa sur son dos avec ses jambes.

    Ange : Allez, Paresseux !

    Son corps tomba mollement, le sien aussi.
    Elle sentit la main de Kaarde sur son épaule.
    Elle ravala sa salive, s’essuya à nouveau.
    Elle ôta sa veste, la mit sous sa tête, renifla bruyamment

    Ange, à l’adresse de Kaarde : Tu fais attention à lui, hein ? Quand il se réveillera.
    Kaarde, doucement : Ange…
    Ange, ne se rendant pas compte de l’absurdité de la situation : Faudrait pas qu’il prenne froid, en plus de tout ça.

    Son ami lui sourit faiblement.
    Il eut un nouveau cri.
    Abominable.
    La Shaax.

    Ange, la rage consumant ses deux iris, alluma ses deux sabre-laser.

    dimanche 01 novembre 2020 - 17:25 Modification Admin Permalien

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    Zadyssa

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    C'était le bordel. J'étais complètement perdue. Il s'était passé des... choses et... j'étais juste larguée. Premièrement, je n'étais pas morte. Bon point. J'avais retrouvé Kinsa et elle était vivante. Très bon point. Il y avait d'autres gens importants avec elle et un revenant. Pourquoi pas. Ensuite, nous avions appris que la Chancelière était en réalité Sovereign et je ne savais pas trop quoi en penser. Je l'avais juste vue quelques fois sur l'holonet... au moins, ça expliquait comment la République s'était retournée contre les Jedi au point de faire appel à des chasseur de Forceux.

    Après ça... après ça, j'avais cessé de comprendre. Hoza, l'un des guildeurs avec qui j'avais fait une mission était le Courtier, celui qui nous avait contraints à tant de dilemmes. Mais d'où est-ce que ça sortait ? Pourquoi ? Comment ? En plus, il était mort et j'avais une partie de ses restes sur moi... Je me frottai énergiquement dans l'espoir de faire disparaître toute cette crasse, sans succès.  J'étais terrifiée... ce qu'il se passait me dépassait complètement. C'était... trop grand pour moi. Le papi asthmatique était le maître effrayant de Kinsa, Kaarde n'était pas mort et notre cher Général était en fait B7al, un Seigneur Sith qui devrait être mort, tué plusieurs années auparavant. Sortez-moi de là.

    J'essayais de ne pas montrer que je paniquais mais je n'en menais pas large. Tout le monde avait l'air si expérimenté... ils avaient tous l'air de savoir quoi faire alors que j'avais cessé de chercher à comprendre depuis qu'un Gotal était tombé du ciel et qu'une Shaax s'était pointée...

    Pour moi, il n'y avait qu'une issue possible à cela : nous allions tous mourir. Je ne voyais pas d'autres alternatives. On avait devant nous le Sith à l'origine des vingt ans d'obscurité et nous étions tous drogués ou mal en point. Comment pourrions-nous nous en sortir ? Nous étions en territoire ennemi, sur une plate-forme de décollage... nos adversaires pouvaient envoyer des renforts à n'importe quel moment, pas nous. Ils étaient plus nombreux, plus forts... ils avaient des Shaax... On allait définitivement tous crever ! Hahaha ! Tous crever... Je ne pouvais rien faire pour l'en empêcher et nous ne pouvions même pas fuir. Si on ne battait pas Sovereign maintenant, on n'y arriverait sans doute jamais.

    Je me frottai violemment le bras, feignant d'essayer d'enlever le sang une nouvelle fois alors que je paniquais simplement. Ce fut ce moment que choisit Kinsa pour poser ses mains sur mes épaules, me ramenant à la réalité brusquement :

    Kinsa : Reste près de moi ! Tu vois ce sabre laser ? C’est ce qui fait la rndifférence entre ta survie et ta mort. Pour le reste, tu sais ce que je rnt’ai enseigné. J’ai confiance en toi.

    Je me calmai aussitôt. Voilà, j'avais juste besoin de fixer mes pensées sur quelque chose : ce que m'avait appris Kinsa. Ce n'était pas grand-chose puisque j'en étais encore aux débuts, mais c'était mieux que rien. J'avais de quoi me défendre. Si on faisait de notre mieux, on pouvait peut-être réussir à survivre... non ? Alors j'allumai le sabre laser et restai près de Kinsa en me fiant à la Force pour le reste. Je fis de mon mieux pour éviter de me retrouver ensevelie sous les adversaires tout en lui prêtant main forte mais quelqu'un dut me sauver entre-temps. Heureusement.

    Je vis alors Kinsa chanceler et, quand elle se redressa, mon sang ne fit qu'un tour. Son aura... son aura avait changé. Ce n'était pas normal. C'était comme si le lien qui nous unissait s'était soudainement tendu. Je sentais que Kinsa n'était pas stable et... ça me rappelait la Force avant le retour du côté lumineux. Est-ce que... ? Je déglutis. Est-ce qu'elle était passée du Côté Obscur ? Mais... non, c'était pas possible. Ça devait être volontaire. C'était possible, ça au moins ? Et même si c'était volontaire... je savais que son maître était passé du Côté Obscur et qu'elle avait peur de finir comme lui, alors pourquoi prendre un tel risque ? N'y avait-il pas un autre moyen ?

    Je remarquai qu'elle était tellement déterminée à se battre qu'elle ne faisait plus vraiment attention aux adversaires qui l'entouraient. Ils étaient trop nombreux. Ça allait mal finir et la Force essayait de me le faire comprendre. Alors je ne réfléchis pas et fonçai dans le tas, profitant de l'effet de surprise et de mes sens aiguisés pour sauter sur Kinsa sans avoir affaire à ses adversaires. Nous roulâmes sur quelques mètres. C'était suffisant pour s'éloigner de la horde de Chevaliers Poupres. J'avisai le plus proche et jetai mon sabre, allumé, sur lui sans réfléchir. Il lui transperça le thorax et je remerciai la Force de m'avoir permis de bénéficier de la chance du débutant. Nous nous éloignâmes davantage et je me tournai vers Kinsa avec une voix trahissant ma panique.

    Moi : Mais qu'est-ce que tu fais ?
    Kinsa : Je me bats.
    Moi : Pourquoi tu utilises le côté obscur ? Je croyais que tu avais peur de finir de ce côté-là ? Enfin, je sais bien qu'on va certainement tous crever dans d'atroces souffrances, mais là, c'est un peu trop d'accord ? On est venus te sauver, on n'a pas envie que tu passes du côté obscur pour survivre ! C'est pas dans le contrat, ça ! Il y a déjà trop de Sith comme ça, ici ! C'est pas parce qu'ils sont complètement cheatés qu'il faut vouloir être comme eux ! Et c'est quoi ce bordel, d'abord ? C'est...
    Kinsa : Je n'ai pas le choix. Tu ne sais pas... Je dois me battre, Zadyssa, et pour ça j'ai besoin de cette force...
    Moi : Mais... On aura perdu si tu bascules. C'est nul de perdre.

    Kinsa me sourit.

    Kinsa : Je ne basculerai pas, promis. Fais-moi confiance. Regarde, je suis toujours la même...

    Elle eut l'air de vaciller puis son visage se ferma. Quant à moi, je la regardai avec un regard qui en disait long. Même un gosse de trois ans verrait le mensonge.

    Kinsa : Me regarde pas avec cette tête.
    Moi :
    Pas ma faute. Tu es une piètre comédienne ! Et en plus, j'ai même plus de sabre parce que je l'ai balancé sur un Chevalier Pourpre ! On va crever !

    Kinsa tendit la main et attira le sabre.

    Kinsa, en me le tendant : La Force.

    Je le récupérai en silence.

    Moi : Mais tu réutilises pas le Côté Obscur !

    Je fouillai dans mes poches et lui tendit timidement des barres énergisantes.

    Kinsa : C'est quoi, ça ?
    Moi :
    Ben... ils m'ont pas retiré les barres énergisantes que Galen et moi avons emporté...

    Elle en mangea une.

    Moi : Il y en a encore trois. Mange les barres énergisantes, Kinsa. Mange. Et plus de Côté Obscur !
    Kinsa : Je peux rien promettre.

    Elle eut soudain l'air terriblement fatiguée.

    Kinsa : Je ne sais pas si on survivra, Zadyssa...
    Moi : Non. On va sûrement crever.
    Kinsa :
    Alors on n'a plus rien à perdre. Je dois faire mon maximum, d'accord ?
    Moi :
    Oui. Sans Côté Obscur. Si tu meurs... essaie de mourir en paix.
    Kinsa : Je serai en paix si je n'ai pas de regrets.

    Elle me serra dans ses bras.

    Kinsa : Essaie de t'enfuir. Je te couvrirai.
    Moi : Je ne veux pas m'enfuir ! Tu m'as déjà couverte une fois, pour ça. Et je suis revenue. Moi j'aimerais bien m'enfuir, mais je m'en voudrais trop !
    Kinsa : ... Alors laisse-moi te protéger.

    J'hésitai un moment. J'avais peur. Je ne voulais pas la perdre. Si j'étais venue jusque là, c'était pour la sauver. Pour enfin réussir à sauver quelqu'un. Pas pour laisser cette personne me protéger, éventuellement au prix de sa vie.... Mais je finis par céder.

    Moi, d'une petite voix : D'accord...
    Kinsa :
    Je te promets que je m'en servirais aussi peu que possible. Si j'ai l'air de basculer, crie "maître".

    J'acquiesçai vivement, un peu plus rassurée. Elle semblait avoir de nouveau les pieds sur terre. Tout à l'heure... tout à l'heure, j'avais eu l'impression qu'elle se fichait de mourir, tant qu'elle pouvait se battre. Maintenant, ça avait l'air d'aller mieux.

    Moi : Oui !

    Puis elle y retourna. Et moi aussi, tant bien que de mal.

    dimanche 01 novembre 2020 - 21:57 Modification Admin Permalien

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    Ordo

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    [Post réalisé avec la collaboration de Dark-Spencer]


    D'abord, il n'en crut pas ses mirettes. Ses iris s'étaient allongés en même temps qu'il percuta. IL était là. IL était bien là. Cette apparition non fantomatique secoua le Cathar, il récupéra ses esprits, retrouva la maîtrise de son corps. La simple vue de son Maître, revenu de l'au-delà, avait chassé l'emprise de Sovereign sur son cerveau. Elle pouvait contrôler son cœur et son âme mais jamais elle ne pourrait aller à l'encontre de sa loyauté envers Baaaaaaal. C'était donc lui le Général Gunnar, quelque part, il l'avait toujours su.

    Pendant que les Jeedai s'occupaient de Vicious et des autres, Spencer ne quittait pas des yeux le duel entre les deux monstres, en restant à distance. La brutalité du combat était démentielle. Chaque coup porté, paré, esquivé, chaque attaque de Force, faisait vibrer l'air, créant des tornades, électrisant sa crinière. Il connaissait la puissance de son Maître, il connaissait aussi celle de Sovereign. Elle, elle avait su le mater en deux mouvements, alors qu'il était au sommet de son pouvoir. Elle lui avait lavé la cervelle, pour en faire un sbire. Quelle insulte ! Il voulait tant lui faire payer cet affront ! Mais elle était beaucoup trop forte pour lui. Il enrageait, il l'avait admis, seul Baaaaaaal pouvait lui tenir tête.

    Le fauve voulait aider son Maître, mais s'il attaquait, il n'allait faire que le gêner. Il longeait la corniche, à quatre pattes, la queue virevoltante, grognant, concentré sur l'ennemie, prêt à bondir à la moindre occasion. C'était sa seule raison d'être, la tuer, l'écorcher et l'éparpiller en petits morceaux. Il devait venger la mort de Shae. Il se contrefoutait de ce qu'il se passait derrière avec la Shaax. Dés lors que son Maître immobiliserait sa cible ou la blesserait, il serait prêt à en finir de la façon la plus ignoble.


    De l'autre côté, Cera retrouva un semblant de contenance lorsqu'il récupéra casque, gantelets et cuirasse pectorale. Mais en l'absence de la totalité de son armure et sans son jet-pack il restait vulnérable. Surtout qu'il n'y voyait toujours pas très clair. Les révélations successives avaient failli le rendre dingue mais, à l'instar de Kinsa Talik, il se ressaisit rapidement à l'annonce du combat qui suivit. La découverte de l'identité de Sovereign, les manigances d'Ange Solo, le retour de Baaaaaaal, le trépas de Cole... Tout ça l'avait rendu furieux. Puis faire de nouveau face à ces traîtres avaient terminé de renforcer sa détermination. Il occulta les dernières informations, laissa le Sith revenant s'occuper de l'ennemi ultime et, aux côté de ses anciens frères d'armes, il se saisit de son sabre laser et ils se mirent en cercle autour d'Ange Solo. Près de lui, Keller, dont le retour l'avait partiellement rassuré, n'en menait pas large après avoir subit plusieurs sévices. Plus loin, Galen avait prit Vicious à partie.


    Cera - Vas l'aider ! Il ne faut pas que le Clawdite s'échappe !

    Keller - Je m'en occupe Maître !


    Aussi haut qu'il le put, le Coruscantii effectua un bond par dessus la cohorte de Chevaliers Pourpres dont Kaarde paraît les attaques depuis le début des hostilités. Les tirs redoublèrent d'intensité, Ordo tourna alors sa visière vers Kinsa et Zadyssa :


    Cera - Ce n'est pas le moment de tenir une conférence ! Battez-vous !!

    Zad - On ne tient pas une conférence !


    Les gardes continuaient d'arroser la zone. Les trois personnes issues de la même lignée d'enseignement renvoyaient les rayons autant qu'ils le pouvaient. Plusieurs gardes tombèrent mais ça n'était pas suffisant. Les rebelles étaient débordés. Cera piqua une crise et puisa dans sa colère pour lancer une onde de Force brutale qui envoya certains gardes par dessus la plate-forme, condamnés à une chute mortelle. Mimant son attaque, Kinsa lança une poussée violente et en envoya d'autres faire un vol plané.


    Zad - Arrêtez ! Vous utilisez le côté obscur !

    Cera - N'aie crainte padawan ! Libère toi ! Il faut user de tous les pouvoirs que la Force nous octroie !

    Kinsa - Hé! Ne lui donnez pas de mauvais conseils !


    Pas le temps de tergiverser, des Chevaliers Pourpres submergeaient Kaarde, il fallait l'aider à tous prix. Mais au même moment une Shaax sortait d'une capsule larguées au beau milieu de la plate-forme. Cera vit alors Ange se relever et activer ses sabres, la haine l'aveuglait. Seule face à la bête, elle prenait le risque d'y passer à son tour. Inacceptable pour le Mandalorien. Il avisa la situation en une seconde et compris que la meilleure option serait d'envoyer son vieux mentor aider la Corellienne.


    Cera - M*rde ! Il faut relayer Kaarde pour qu'il s'occupe du gros morceau ! On fonce !


    Synchrones, envoûtes par ce lien qui prenait toute son ampleur au combat, le duo de Mandos sauta par dessus le Grand Maître et prit le relais face aux gardes. Zadyssa suivit rapidement le mouvement et vint les soutenir. Tandis qu'il renvoyaient de nouvelles salves, Cera se tourna à demi vers Kaarde :


    Kaarde - Merci !

    Cera - Allez !!


    Kaarde compris instantanément, il courut vers Ange qui s'était déjà lancée à l'assaut de la tueuse de Jedi. Pendant ce temps, les trois enfants de la Force s'étaient rangés côtes à côtes et renvoyaient les tirs tout en s'approchant. Zad eu plus de mal à contenir ce flot de plasma et, évitant de tuer les gardes, elle n'éliminait pas assez d'assaillants, un tir croisé faillit l'atteindre, le suivant l'aurait tuée si Cera ne s'était pas placé devant elle pour encaisser la salve, son beskargam encaissant le choc.


    Cera - Tchhh !

    Zad - Ha ! Mer... merci !

    Cera - Ce sont des ennemis ! N'aies aucune pitié !

    Kinsa - J'ai dit ! Ne donnez pas de mauvais conseils à ma padawan !!

    Cera - On a pas l'temps pour ça ! C'est eux ou nous ! Graaah !


    Il bondit sur un chevalier pourpre et l’empala par le torse avec sa lame bleue avant de décrocher un coup de poing rageur dans le casque de son voisin, espérant que les jeunes Jedi mettraient leur trop grande bonté au placard le temps d'un combat qui allait déterminer le sort de la Galaxie.


    Orbite de Taris


    Jaia était prête. Ses troupes également. Taris était sous contrôle de la République, et, après avoir découvert le pot-aux-roses sur l'holonet, il n'y avait plus à hésiter. Tandis que la République de Verm'er, les Vongs, les Impériaux, et les autres séparatistes lançaient leurs attaques aux quatre coins de la galaxie, Mandal'ore leva un bras depuis la passerelle de commandement de l'Impérator et ses dragons se déversèrent sur les troupes Tarisiennes. Les Républicains allaient connaître le courroux des guerriers millénaires, et pour les survivants, ils viendraient renflouer les forces de l'armée de Mandalore. Ce n'était plus une libération, c'était une conquête.


    Ce message a été modifié par Ordo le dimanche 08 novembre 2020 - 18:08

    dimanche 08 novembre 2020 - 17:27 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kaarde

    Kaarde

    17431 Crédits Modo

    La lutte finale était engagée.
    Ou était-ce le début de la fin ? Baaaaaaal occupait Dark Sovereign, Dark Spencer était figé en contemplation devant leur affrontement, Dark Vicious occupé par Galen et le reste de la garde sénatoriale et des Chevaliers Pourpres Vengeurs ne faisait pas le poids contre plusieurs alliés de la Force.
    Mais après ? Je n’avais pas osé l’évoquer devant les autres, mais il restait toujours des troupes de réserve dans le Sénat, des chasseurs dans le ciel coruscantii, un bouclier planétaire et toute une flotte de défense au-dessus de nos têtes. Si Baaaaaaal ne prenait pas le dessus l’odieuse épicanthix n’aurait qu’à mettre les voiles et nous faire bombarder. Et si Baaaaaaal prenait le dessus... nous ne serions pas tirés d’affaire pour autant.
    Mais pour l’heure j’avais un problème plus immédiat. Une shaax. Sans doute la dernière de son espèce. Contrairement à mes pairs Jedi je n’avais pas beaucoup croisé ces odieuses bestioles, mais la vue de celle-ci me rappelait une sale journée vécue sur Rhommamool, et le corps ensanglanté d’une amie chère étendu sous la pluie.

    Moi. - Ange, je suis toujours dans un sale état physique. Tu te sens d’attaque ?
    Ange (énervée). - Oui, plus que jamais !

    Mais psychiquement c’est elle qui se trouvait dans un sale état. J’avais pourtant besoin de sa force.

    Moi. - Alors voilà ce que je propose : je suis la tête, toi les bras. Concentre-toi sur ma voix et ma présence. Si tu ne le fais pas tu te feras tuer, ou bien tu passeras du Côté Obscur puis tu te feras tuer.
    Ange. - Oui.
    Moi. - Très bien, alors… SAUTE !

    La shaax avait chargé, et sa lourde tête heurta le sol marbré là où nous nous tenions une seconde auparavant. Elle orienta ses larges mâchoires vers moi.

    Moi. - Flanc gauche, vite !

    Ange bondit et frappa la bestiole au cou des deux sabre, d’une telle force qu’elle lui arracha une petite portion de plaques protectrices.  La shaax réagit aussitôt.

    Moi. - Esquive arrière !

    La corellienne échappa de peu à un jet d’acide.

    Moi. - Pattes arrières !

    Ange s’accrocha aux deux pattes arrière-gauche et se mit à les larder de coups avec une hargne que je ne lui avait jamais vue, tandis que la créature tournait sur elle-même pour attraper cet inopportun insecte.

    Moi. - Garde-la occupée, j’ai une idée !

    Je me retournais vers l’imposante navette qui avait amené le "Général Gunnar". Les gardes et les chevaliers avaient déjà troué ses moteurs de tirs de blasters. Je lançai mon sabre bleu en l’air, à l’assaut de l’aile tribord, dont je découpai un morceau conséquent après quelques efforts. Et pendant ce temps j’entendais crier de rage derrière moi deux furies dont une corellienne.
    Enfin l’aile se détacha et je la maintins en l’air avec la Force.

    Moi. - Ange, dégage !... Ange !

    Pendant que j’avais le dos tourné elle avait réussi  à arracher deux pattes et demi à notre adversaire, limitant sa mobilité, et à percer plusieurs blessures sur son dos qui suintaient du sang acide. Je dus m’y reprendre à deux fois pour qu’Ange m’écoute et se décide à s’écarter.

    Moi. - Hé, mocheté !
    Shaax. - SKRRRRIIIIIIIIIYYYEEEEEEH !
    Moi. - Ça, c’est pour Bloli !

    Le grand morceau d’aile s’abattit dans un grand fracas sur la shaax comme si elle n’était qu’un vulgaire insecte. Dans un ultime réflexe elle tenta de repousser le débris par un jet d’acide qui fragilisa juste assez l’aile pour que sa tête passe péniblement au travers.
    Nous avions donc une shaax au corps brisé sous une grande aile de navette, dont la tête dépassait. Loin d’être calmée, Ange courut droit vers elle et lui planta une lame dans un œil. Je m’empressai de grimper sur l’aile à mon tour, avant qu’elle soit rongée par l’acide, et brandissai le sabre de Bloli Meyst. C’est avec ce sabre qu’une shaax avait été tuée pour la première fois d’une main Jedi, et j’en plongeai la lame verte dans la gorge du monstre, là où Ange avait détaché des plaques protectrices plus tôt.
    La shaax s’effondra dans un dernier râle d’agonie, pourtant Ange continuait de s’acharner dessus et d’en découper des morceaux.

    Moi. - Ange… Ange, calme-toi ! Viens, écartons-nous avant que le cadavre perce un trou dans la plate-forme.

    Elle retomba bien vite dans un état catatonique, sans pour autant desserrer  sa prise sur ses sabres.

    ???. - Hep ! Vous voulez bien m’offrir un brin de protection ? J’ai besoin d’avoir les mains libres.
    Moi. - Kaarr ?!

    Le grand whipid venait de s’extraire de l’ombre semi-protectrice de la navette pour se précipiter à notre rencontre. Il était encombré d’armes variées, mais trimbalait surtout entre ses mains un imposant datapad longue portée.

    Kaarr (voyant Ange). - Mince, la pauvre.

    Je laissai Ange à genoux près de lui et redéployai mes deux sabres, prêt à dévier les tirs perdus. Heureusement les Seigneurs Sith se battaient toujours à bonne distance et Dark Spencer n’avait pas bougé d’un poil.
    Le whipid rouvrit son datapad et commença à taper frénétiquement sur son clavier.

    Kaarr. - Je suppose que vous n’avez pas de plan pour vous échapper d’ici ?
    Moi. - Je ne crois pas que la chose soit possible. Pas vivants en tout cas.  D’ailleurs je m’étonne que la République n’ait pas encore envoyé des renforts.
    Kaarr. - Ça, c’est en partie à cause de moi.
    Moi. - Hein ?
    Kaarr. - Tout le monde a vu sur l’Holonet que la Chancelière était une Sith, du coup toute l’armée se trouve divisée sur la marche à suivre.
    Moi. - C’est suffisant pour paralyser toutes les flottes ?!
    Kaarr. - Disons qu’en vue du jour où la vérité éclaterait j’ai passé ces vingt dernières années à utiliser mon réseau pour faire courir dans les hautes sphères la rumeur que la République était contrôlée en coulisses par un Sith du nom de Sovereign. Une idée du patron.
    Moi (regardant Baaaaaaal). - Le… "patron" ?  
    Kaarr. - Et là, ma petite rumeur vient brusquement de passer du statut de théorie complotiste à révélation fracassante ! Gnéhéhé !

    Depuis combien de temps servait-il ce fléau de Baaaaaaal en toute conscience ? Je brûlais d’envie de lui tirer les vers du nez. Mais le moment était mal choisi.

    Moi. - Donc l’armée est paralysée.
    Kaarr. - En partie. Mais on n’est pas à l’abri de francs-tireurs, et ces fanatiques de Chevaliers Pourpres sont complètement acquis à la cause de Sovereign.
    Moi. - Bien. D’autres bonnes nouvelles ?
    Kaarr. - Oui ! Toutes les factions de la Coalition Galactique viennent de lancer simultanément leurs attaques sur des mondes occupés par la République de Sovereign. C’est la grande contre-attaque ! Quant à mes agents dormants sur Coruscant…. ils viennent… juste... de saboter le bouclier planétaire ! J’envoie le signal !
    Moi. - Attendez, vous envoyez un signal à qui ?
    Kaarr. - Au plus puissant bâtiment de guerre de la galaxie.

    La Main Écarlate venait brusquement de réapparaître dans l’orbite de Coruscant. Mais elle n’était pas seule. Toute la flotte Chu’Unthor l’accompagnait ! Je sentai les présences affolées, mais rassurantes, de Aynor et Jorus.

    Moi. - La Force est avec nous, aujourd’hui !
    Kaarr. - De rien.

    Restait le principal problème : Dark Sovereign. S’ils s’échappaient elle et Vicious pourraient vite fédérer à nouveau leur fausse République.

    Moi. - Tout est entre les mains de Baaaaaaal, alors.
    Kaarr. - Ouais. Que fait-on s’il perd ?
    Moi. - Et s’il gagne ?





    Ce message a été modifié par Kaarde le lundi 09 novembre 2020 - 22:14

    lundi 09 novembre 2020 - 18:11 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kaarde

    Kaarde

    17431 Crédits Modo

    (Post écrit par Baaaaaaal, le Seigneur Noir des Sith)

    Je voudrais que cet instant dure toujours.
    L’effroi de Dark Sovereign. Sa peur. La terreur générale engendrée par ma seule présence. Le frisson du combat. La puissance du Côté Obscur. Le pouvoir.
    J’ai vécu, j’ai manigancé, j’ai manipulé, j’ai menti, j’ai tué, j’ai survécu pour ce moment ! Rien d’autre n’a d’importance. Rien ! La galaxie peut bien brûler, je m’en moque ! Je suis à deux doigts d’atteindre mon but, de tenir la promesse faite sur Korriban.
    J’ai honte de m’être fait berner par Dark Sovereign, qui était tout ce temps à la place la plus visible, celle de la Chancelière Suprême. Cette garce fanatique a joué un jeu dangereux qui s’est avéré payant. Mais elle s’est trop fiée aux voix des anciens Sith. Et surtout elle ne serait jamais allée si loin si JE n’étais pas passé avant, si JE n’avais pas affaibli l’Ordre Jedi et fragilisé la Force.
    Elle n’a peut-être pas ma force et ma puissance, cette bougresse, mais elle sait se montrer fourbe. Heureusement que Kaarde et sa clique ont décidé de se ranger de mon côté, pour l’instant. Je n’avais plus disputé un combat si difficile depuis la Bataille du Temple Jedi. Tant mieux !
    Je suis confiant.
    Elle a tout à perdre. Moi rien.


    Depuis l’instant où les Jedi avaient décidé de se ranger de son côté, Baaaaaaal était tout à son combat. Il était isolé dans un univers où n’existaient que lui, son adversaire et deux lames rouges. Les troupes adverses, Vicious, la shaax… plus rien ne l’affectait sinon le visage d’ange de Dark Sovereign déformé par la rage.

    Sovereign. - Sois maudit ! Tu ne pouvais pas rester mort ?
    Baaaaaaal. - Je suis le Fléau de la Galaxie, Sovereign ! Il est impossible de me tuer !
    Sovereign. - Imbécile ! En t’opposant à moi, tu t’opposes aux Sith !

    Elle tenta de le transpercer par une succession d’estocades rapides. Baaaaaaal esquiva chaque coup en faisant quelques pas et riposta par une impulsion de Force capable de plier une porte blindée. Sovereign encaissa de plein fouet et s’envola comme un pantin désarticulé avant de s’écraser et de rouler au sol. Elle se rétablit lestement juste à temps pour ne pas basculer hors de la plate-forme et esquiva de peu le sabre de Baaaaaaal s’abattant sur elle.

    Baaaaaaal. - Argh !
    Sovereign. - Abandonne, Baaaaaaal.

    Le Maître Sith prit le risque de baisser les yeux un instant. L’épicanthix avait réussi dans son esquive à lui planter une minuscule dague dans la cuisse. Le temps qu’il s’en rende compte une autre vint traverser son épaule gauche.
    Quelle rapidité !

    Sovereign. -  Tu étais peut-être une grande menace, autrefois...

    Il tenta un balayage, et récolta deux autres couteaux dans le dos entre les omoplates. Combien pouvait-elle encore en cacher dans son ample tunique ?

    Sovereign. - … mais les Jedi, aidés par ton arrogance, t’ont déchu de ton trône ! Le Roi est mort, …

    Cette fois c’est un coup de sabre laser qui faillit lui trancher la tête par derrière. Il le para de justesse, mais cela lui laissa tout de même une marque et une cuisante douleur dans la nuque.

    Sovereign. - … vive la Reine !
    Baaaaaaal. - Tais-toi, pauvre larve. Tu ne serais RIEN sans moi !

    Il déploya la deuxième lame de son sabre, prenant son adversaire au dépourvu, et adopta un style d’attaque beaucoup plus agressif.  Sovereign esquiva la première contre-attaque de justesse, y perdant quand même quelques mèches de cheveux argentés.

    Baaaaaaal. - Tu es douée pour fanfaronner… pour montrer aux autres ce que tu n’es pas… mais moi tu ne me trompe plus !

    Il fit pleuvoir sur Dark Sovereign une pluie de coups puissants, appuyant chacune de ses paroles avec une attaque.  

    Baaaaaaal. - Tu n’es... qu’une... profiteuse...

    De plus en plus fort.

    Baaaaaaal. - ... et... sous…  tes... grands airs... tu as peur !

    Enfin la force des coups eut raison des faibles poignets de la fausse Chancelière, dont une vilaine torsion provoqua la chute du sabre laser. L’élégante arme Sith roula doucement au sol dans un tintement métallique et finit en miettes sous le talon implacable de Baaaaaaal.
    Sans doute poussée par le désespoir, Dark Sovereign entra dans une rage folle, leva les mains et déchaîna la Force et la foudre Sith.

    Sovereign. - Cette galaxie est à moi ! À MOIIII !!!

    Les bottes raclant le sol, Baaaaaaal fut repoussé de quelques mètres. Il rangea son double-sabre et répliqua de la même manière, paumes levées. Une véritable tempête de Force contenue se formait entre les deux belligérants.

    Baaaaaaal. - JE SUIS... BAAAAAAAL ! L'Indomptable ! Le Fléau de la Galaxie !

    Tous les bruits de bataille étaient couverts par le déchaînement de pouvoir des deux ultimes Seigneurs Sith. Pas à pas, Baaaaaaal parvint à se rapprocher de nouveau de Sovereign, contenant la tempête de Force dans un espace de plus en plus serré. Les deux adversaire étaient presque arrivés paume contre paume… lorsque la bulle éclata !
    La résistance structurelle du site de bataille fut mise à rude épreuve. Tous les combattants en présence furent jetés à terre, certains tombant même de la plate-forme, la régie holocam fut réduite en miettes (coupant ainsi la transmission), toutes les dalles de marbre volèrent en éclat et l’imposante navette lambda elle-même bascula lentement dans le vide.
    Lorsque la poussière retomba, un seul et unique individu se tenait encore debout et droit au milieu du champ de ruines, sabre au clair… Baaaaaaal, le Seigneur Noir des Sith.
    Le seul à se réjouir de cette vision fut Dark Spencer.
    Dark Sovereign était à genoux, haletante. Baaaaaaal s’approcha lentement d’elle et pointa son sabre vers sa gorge.

    Sovereign. - T… toi… toi et moi…
    Baaaaaaal. - Qu’est-ce que tu dis ?
    Sovereign. - Toi et moi… ensemble… nous serions invincibles !
    Baaaaaaal. - Développe.
    Sovereign. - Tu es… tu es indéniablement le plus fort… mais… mais je doute que tu m’aies combattue si longtemps pour les idéaux naïfs de la Coalition ou le rétablissement de la République… non… car tu es un vrai Sith… tu te bats pour toi… pour le pouvoir… pour le Côté Obscur… pour obtenir vengeance… et j’étais sur ton chemin… un obstacle au grand retour de Baaaaaaal… Ce pouvoir tu peux le regagner ! Tu peux éliminer les Jedi une fois pour toutes ! Tu peux régner avec moi et Dark Vicious à tes ordres ! Si tu me tues, tu te retrouveras seul contre la galaxie entière ! Mais si nous mettons nos ressources et nos pouvoirs en commun, nous serons invincible ! Nul ne pourra nous résister !

    Le Maître Sith éteignit son sabre laser.

    Baaaaaaal (solennel). - C’est vrai… tu as entièrement raison.

    Un délectable frisson glacé de peur et de désespoir émana de Kaarde, Ordo et tous les autres autour d’eux.
    Swip !
    D’une brusque détente, et à l’aide d’une des pointes ornementales de son sabre laser, Baaaaaaal ouvrit la gorge de la belle épicanthix. Celle-ci porta immédiatement les mains à son cou pour arrêter le flux de sang. Aidée par la Force, elle pouvait encore stopper l’hémorragie.

    Sovereign. - G… gaargl…
    Baaaaaaal. - Mais il y a une chose que tu n’as toujours pas comprise…

    CRAC !
    Avec une force et une vitesse fulgurantes, il venait d’enfoncer presque entièrement son poing ganté dans la cage thoracique de Dark Sovereign.

    Baaaaaaal.- JE FAIS ÇA POUR MIRAX !!!!!

    La peau et la tunique avaient résisté, mais les côtes et le poumon situé derrière avaient dû salement morfler. Gardant le point enfoncé, Baaaaaaal souleva sa victime par-dessus sa tête et la jeta littéralement aux pieds des autres personnes dont elle avait détruit la vie : Kaarde, Ange, Ordo, Dark Spencer,…

    Baaaaaaal. - Défoulez-vous.



    Salut à tous les fans de Mirax Terrik !  


    mardi 10 novembre 2020 - 21:14 Modification Admin Permalien

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    waren

    15805 Crédits

    Lieu : Vaisseau amiral Éclipse 

    L'empereur Horn est en train de regarder les vidéos holographiques de la surface de Cato Neimoid, retransmis par le Moff Faras Kandor quand il ressent une pointe dans son cœur, il tombe un genou à terre. C'était comme s'il avait été libérer de quelque chose. Ses hommes accourent vers lui, en premier ses chevaliers impérial, puis ses responsables de la sécurité. Il les rassure, porté par un de ses fidèles, puis on le mene à ses quartiers. Une fois assis, sur son trône, les portes fermés et celles qui étaient blindés aussi.. la lumière s'éteint. Un silence lourd tombe. Il ne se passe rien. Puis au bout de plusieurs minutes, deux yeux jaunes, avec des pupilles rouges apparaissent et sourire en coin. Les yeux se tournèrent vers quelqu'un qui était dans l'ombre.

    ''Et un en moins, tu avait raison sur la patience, ainsi que les sentiments des gens. Quand je pense qu'il fallait qu'une andouille déclare la guerre à toutes une galaxie pour.. hin.. hin.. Mais il y a encore beaucoup de détails à gérer.''

    ''Oui. Comme continuer à fumer du Carubaa, cela masque la force, dans les deux sens.'' 

    mardi 10 novembre 2020 - 22:21 Modification Admin Permalien

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