[Interview] John Williams revient sur sa carrière

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[Interview] John Williams revient sur sa carrière

La force est puissante en lui !


Après plus de 50 ans de carrière, 5 Oscars et 4 Golden Globes (entre autre), John Williams continue à 81 ans de composer pour le cinéma. Sa récente nomination pour la bande originale de Lincoln aux Oscars 2012 prouve qu'il est encore bon, reconnu et apprécié. Dans les bureaux de DreamWorks au coeur des studios Universal à Hollywood, il a répondu aux questions des journalistes de L'Express où il revient sur sa carrière, expliquant ses méthodes de travail, ses regrets et sa vision de la nouvelle génération de compositeur.

Une interview riche dont AnakinWeb se fait l’écho :

Assistons-nous enfin à une vraie reconnaissance de la musique de film?

Le changement a commencé il y a environ trente ans. Avant, il était mal vu de demander à un orchestre américain de jouer la partition d'un film. Les musiciens pensaient sans doute être formés pour interpréter Beethoven, Mozart, ou Brahms, mais pas de la musique dite commerciale. Cette attitude a aujourd'hui disparu. Notamment parce que des chercheurs ont étudié les grands artistes de Hollywood, comme Bernard Herrmann [compositeur attitré de Hitchcock] ou Alfred Newman [Sept Ans de réflexion, Eve, La vie est belle...]. La musique de film a été réévaluée, en fonction de ses mérites - ou de son absence de mérite. Mais, attention : beaucoup ne sont pas faites pour être jouées en concert, et ne fonctionnent qu'avec le film. L'erreur est de vouloir systématiquement présenter ces oeuvres en public.

Votre collaboration avec Steven Spielberg est aussi fameuse que celle d'Alfred Hitchcock avec Bernard Herrmann. Que pouvez-vous en dire?

Steven: un homme loyal, prévenant et mélomane. Ce qui compte, au départ, c'est la relation humaine. Artistiquement, ce que j'ai fait pour lui est parfois très hétéroclite. Steven adore le romantisme musical des vieux films beaucoup plus que moi. A travers les films de Steven, j'ai pu en explorer toutes les facettes. J'ai aimé trouver ce qui correspondait aux images de Steven, et je crois que nous avons découvert des choses, ensemble. La musique des Dents de la mer, par exemple: ni l'un ni l'autre, nous n'aurions pu imaginer ce qu'elle a apporté au film ni l'impact qu'elle a eu en général. Steven est un fou de cinéma, ce qui n'est pas mon cas. Il vient assister aux séances d'enregistrement avec l'orchestre, il s'assied et il écoute comme quelqu'un qui aurait payé un billet.

Comment travaillez-vous?

En général, je ne lis pas le scénario, car il me donnerait une idée préconçue du travail à faire. Je discute avec le réalisateur du style, et du placement de la musique dans son film. Ensuite, je me retire, et je passe plusieurs semaines en solitaire à chercher la voie juste ou à espérer la trouver. Parfois, je me dis que je n'écris pas aussi bien qu'il y a trente ans. Mais, depuis, j'ai aussi écouté davantage de musique, j'en ai dirigé, j'ai collaboré avec plus de musiciens et de chanteurs. Alors il est possible qu'un équilibre se crée!

Vous travaillez régulièrement comme chef d'orchestre. Est-ce important?

Composer est un travail solitaire. Ce n'est pas une expérience "vivante". Diriger un orchestre, oui. La musique devient une chose organique. Tout compositeur devrait diriger. C'est essentiel. Les possibilités pour restituer du son se sont multipliées avec les nouvelles techniques, mais le summum artistique demeure la musique jouée par un orchestre.

La musique de film a-t-elle permis à la musique classique contemporaine de demeurer populaire, alors qu'après la Seconde Guerre mondiale des mouvements comme la musique sérielle éloignaient le grand public?

L'idée est intéressante, je n'y avais jamais pensé en ces termes. C'est évidemment difficile à prouver, mais c'est fort possible. Les extrêmes vers lesquels a tendu la musique sérielle pendant si longtemps expliquent qu'elle ait calé. Mais, maintenant, nous avons des compositeurs comme John Adams, probablement le plus important des compositeurs américains actuels. Est-ce lié à l'influence du cinéma? Je ne sais pas. Ce qui est certain, c'est que la composition pour concert s'est libérée et que la musique de films fait partie de ce que l'on entend maintenant tous les jours.

Quel fut l'apport de la musique dans la création du mythe hollywoodien?

Cette musique, née dans les années 1930, vient de la tradition européenne de l'opéra. Les compositeurs en avaient une approche romantique. Les orchestres eux-mêmes, remplis d'Européens, jouaient d'une manière particulière, qui correspondait aux films et au jeu des acteurs. Une poignée de compositeurs - Franz Waxman, Bernard Herrmann, Alfred Newman, Erich Wolfgang Korngold... - avaient des goûts similaires. Ce qu'ils ont écrit est devenu partie intégrante de la culture américaine. N'oublions pas les comédies musicales, ni les auteurs de chansons. L'impact du vaudeville et du théâtre populaire américain tel qu'il s'est développé au début du xxe siècle, avant que le cinéma ne soit sonore, est énorme. Ce qui s'est passé entre 1900 et 1930, musicalement, a eu une influence massive sur Hollywood. On s'est retrouvé avec un son qui mêle Korngold, payant sa dette à Richard Strauss et à l'opéra, et le vaudeville. C'est une musique sur laquelle la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale vont aussi avoir un gros impact. La partition de Casablanca ne serait pas ce qu'elle est sans la guerre.

Selon vous, peut-on parler d'une musique classique spécifiquement américaine?

Oui. Il y a quelque chose qui me fascine chez les compositeurs d'ici. Prenez le trio Aaron Copland, George Gershwin et Leonard Bernstein: ils incarnent la musique américaine, mais tous les trois sont des fils d'émigrés russes juifs. Ce sont des Américains de la première génération, et pourtant ils ont créé la quintessence d'une musique américaine sans avoir de racines dans le pays. Les oeuvres françaises ou allemandes, a contrario, sont le fruit de plusieurs siècles de développement. C'est étonnant, cette capacité d'absorption que le continent américain semble avoir.

Qu'apporte la jeune génération de compositeurs de musiques de film?

De nouvelles techniques, l'électronique, l'utilisation de l'ordinateur dans leur travail. Mychael Danna, qui vient de gagner l'oscar [pour L'Odyssée de Pi], a créé une musique merveilleusement atmosphérique. C'est orchestral, mais pas de manière majeure: l'orchestre n'est qu'une partie de la texture du son, et c'est quelque chose qu'on n'entendait pas il y a trente ans. C'est une nouvelle direction passionnante. Alexandre Desplat [Un prophète, The Tree of Life, Argo...] fait aussi des choses très belles, orchestrales ou pas. Je suis très attiré par le travail de ces compositeurs.

Ecoutez-vous de la musique quand vous ne travaillez pas?

Pas tant que ça, car, si je me mets à écouter Haydn ou Brahms, je réalise tout de suite que c'est beaucoup mieux que tout ce que je pourrai jamais faire. Et ne parlons pas des dîners : s'il y a de la musique, je ne fais que l'écouter et je ne participe plus aux conversations. Comme disait Rachmaninov : "Il y a assez de musique pour toute une vie, mais pas assez de vie pour toute la musique." Impossible de vivre assez longtemps pour tout écouter, tout étudier, tout apprécier, tout apprendre. J'ai 81 ans et j'ai à peine touché la surface!

Avez-vous des regrets?

Je serais très ingrat si je disais que j'aurais voulu plus de ceci ou plus de cela. Je suis en bonne santé, je peux travailler de dix à douze heures par jour sans me fatiguer, je compose énormément. Mon seul regret, ce sont les limites intellectuelles et techniques que je me connais. Ma seule frustration, finalement, remonte à ma jeunesse, quand j'ai compris que je ne serais jamais un virtuose du piano. Même si j'avais travaillé d'arrache-pied, je n'y serais pas parvenu. Heureusement, la composition m'a entraîné ailleurs, et m'a sauvé. Mettre ces notes sur du papier, ces petites taches noires, et puis les donner à des musiciens... Imaginez l'intensité de l'excitation que cela peut être! Vous vous levez, vous agitez les mains, et la musique se fait entendre...



Alors, elle est pas belle MA vie ?

  • Avatar jakthejedi

    jakthejedi

    2023 Crédits

    quand j'ai vus tout le pavé j'ai scrollé vers le bas et je suis tombé sur :
    "Je suis en bonne santé, je peux travailler de dix à douze heures par jour sans me fatiguer, je compose énormément."

    bonne nouvelle pour l’épisode 7 ! comment ? il fallait lire tout l'article ?

    lundi 25 mars 2013 - 23:06 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Huge

    Huge

    10107 Crédits

    Oui, étrange qu'on ne lui ait pas posé la question :
    "Si jamais la musique de SW devait être composée par Michael Giacchino, compositeur fétiche d'Abrams, pensez-vous votre héritage entre de bonnes mains ?"
    Même si à ce genre de question c'est difficile de répondre "Non"^^

    lundi 25 mars 2013 - 23:28 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar Dje

    Dje

    17661 Crédits

    Tout simplement UN GENIE.
    Rien de plus à ajouter.

    mardi 26 mars 2013 - 08:31 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar darthlucas

    darthlucas

    27040 Crédits

    Ce gars est un bon et si il en est pour 7 c'est sûr que c'est une valeur ajoutée de qualité...

    mardi 26 mars 2013 - 09:47 Modification Admin Réaction Permalien



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